Dans le monde du BDSM, intégration est un mot qui devrait avoir du sens. Pour beaucoup de soumises, l’objectif n’est pas seulement de trouver un Maître mais aussi d’intégrer le monde passionnant du BDSM. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la deuxième étape n’est pas la plus facile. La communauté chocolat est en effet surtout composée d’êtres humains, et ça, c’est justement ce qui complique la chose. Pour les vanilles, les Maîtres sont des gros dégelasses pervers et sadiques et les soumises ne sont que des salopes dépravées. Ce rejet massif devrait inciter les membres de la communauté à la clémence et la solidarité. Mais il n’en n’est rien.
Il n’est pas rare de tomber sur des gens qui vous prennent de haut car vous ne répondez pas à leurs critères. Si le phénomène est moins marqué chez les dominants, du moins selon moi, il n’en est pas de même pour les soumises. Un article d’une soumise sur Facebook m’a fait réagir. On lui reproche de ne pas être une bonne soumise. Mais qui peut donc se permettre ce type de réflexion ? Certainement pas une autre soumise. Seul un Maître peut tenir ce type propos et pas n’importe lequel. Seul le Maître de la soumise peut dire si c’est une bonne ou une mauvaise soumise. C’est en effet lui qui fixe les règles, et lui seul peut juger de leur respects ou pas. Je me vois mal juger une soumise qui n’est pas mienne. Tout au plus, je me permettrais de lui donner un conseil si elle me le demande. Je suis particulièrement consterné par le manque de solidarité dans notre monde.
On reproche à certaines de ne pas être très dociles. Dociles, certes, mais envers qui ? Un soumise par principe ne doit être soumise qu’envers son Maître et les personnes que ce dernier aura indiquées. Pour les autres, la soumise n’a pas à se soumettre. Elle reste une femme libre auquel le respect est dû. Est-ce qu’il viendrait à l’esprit d’un Maître de dire à une femme inconnue qu’il croise dans la rue « viens ici salope et suce moi la bite ! ». J’en doute fort, alors pourquoi se le permettrait-il avec une soumise qui ne lui appartient pas ? Mais c’est pourtant ce qui arrive de temps à autres aux soumises. Thysminia ne fait pas exception à la règle. Régulièrement des types se permettent de l’accoster en MP sur Facebook en lui parlant comme si elle était la pute coin. Elle ne se gêne pas pour les envoyer balader fermement mais avec politesse. Certains pourraient alors dire qu’elle aussi n’est pas une bonne soumise car se permet d’envoyer valser des Maîtres. A ceux-là je répondrais qu’un Maître digne de ce nom ne se permettrait jamais d’agir ainsi et que de ce fait, elle n’a pas de pitié à avoir pour ces énergumènes.
Beaucoup de personnes considèrent qu’une soumise doit être une carpette mais ce n’est pas une obligation. Certains dominants exigeront une soumission totale et d’autres pas. Il ne faut pas non plus confondre soumise et esclave. Ce sont deux concepts très différents.
Dans toute communauté il y a des gens aigris, jaloux, d’autres qui rêvent de devenir des gourous, sans oublier les fanatiques. Le fait que la grande majorité de la population nous rejette ne les rend pas plus sages pour autant. Ces gens ne sont tournés que vers eux-mêmes. Ils sont incapables d’écouter les autres et donc de les comprendre. Leurs propres souffrances (ou névroses) occupent toute la place de leur esprit. En psychologie, lorsque l’on reproche quelque chose à une personne qui ne vous a rien fait c’est que cette personne réveille en vous une souffrance qui dérange et ne parvient pas à être soignée. C’est donc cette névrose qui pousse les individus à rejeter leur propre mal-être sur les autres. Il ne sert à rien d’essayer de leur expliquer leur erreur. Ils ne sont pas capables d’entendre. La seule solution est de les ignorer. Sauf que parfois, ils deviennent particulièrement lourds. On peut toujours se faire un petit coup de colère mais cela ne changera rien.
Par chance, ces boulets ne sont pas majoritaires, et avec un peu de maîtrise, on finit par ne plus les voir. On peut alors se consacrer à tous les autres, ceux qui sont capables d’écouter et de comprendre.
Cet article BDSM & Intégration est apparu en premier sur La Part De L'Ombre.