Le fantasme de la soumission n’est pas une rareté chez les femmes (ou chez les hommes). Je dirais même que c’est l’un des plus répandus. Mais ce rêve n’est pas le même chez toutes les femmes. Certaines veulent juste un peu de soumission de temps en temps, d’autre au contraire chercherons à être soumise en permanence. Ce besoin de s’abandonner totalement ou partiellement à l’autre peut rester longtemps au stade du fantasme car la mise en pratique est souvent laborieuse et chaotique. Je ne parlerais pas des femmes qui ne veulent se soumettre que de temps en temps, cet article est dédié aux autres, celles pour qui la soumission à vocation à devenir un mode de vie permanent ou presque que ce soit en réel ou en virtuel.
La première étape de ce processus est la prise de conscience. Elle peut être rapide mais peut aussi prendre des années. L’esprit humain est ainsi fait. Il faut parfois longtemps avant qu’une névrose arrive à la surface du conscient. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Au départ, nous sommes tous porteurs de névroses. Certaines sont conscientes et d’autres restent dans le domaine de l’inconscient. La soumission n’est que la partie visible d’une névrose qui arrive dans le champ de perception du notre conscience. A partir de là, peut commencer le travail de réflexion sur ce que l’on est et sur ce que l’ont veut. Cette introspection peut prendre un certain temps voir même un temps certain. Mais certaines femmes savent dès leur plus jeune âge qu’elles seront soumises. D’autres tenteront de lutter contre pour tout un tas de raisons, convictions religieuses, éducation, environnement social peu propice à ce type de relation. Pour ces femmes là, la vie sera une lutte permanente contre leurs pulsions mais le bonheur authentique, la plénitude de l’esprit ne sont jamais à l’arrivée. Cela vaut aussi pour les dominants ceci dit en passant. Pour celles qui décideront de laisser parler leurs envies, la quête peut alors commencer.
Que l’on ne s’y trompe pas, qu’il s’agisse d’un couple vanille ou chocolat, l’homme propose et la femme dispose. En clair, cela veut dire qu’au final, c’est la soumise qui choisit le Maître, Son Maître. La soumise peut aussi rendre son collier à tout moment si elle estime que son dominant n’est plus apte à s’occuper d’elle. Certains faux maîtres tenteront alors de chercher à faire culpabiliser la soumise pour la faire changer d’avis mais ceci n’est qu’une réaction de défense primaire et stupide. Un vrai Maître aurait établi un dialogue dès le début et si séparation il doit y avoir, c’est dans le consensus qu’elle doit se faire. Pour trouver son Maître il n’y pas de recette miracle. Tout au plus pouvons-nous donner des conseils.
- Ne pas se jeter sur le premier Maître venu sauf si on le connait bien depuis longtemps
- Prendre d’abord le temps de faire connaissance avant de commencer une relation de domination, ce qui rejoint le conseil précédent
- Fixer dès le début les limites de votre soumission. Ces limites ne sont pas fixes, elles bougeront avec le temps mais il faut qu’elles soient établies de manières claires. Il existe des questionnaires spécialement prévus à cet effet.
- Ne pas choisir un Maître qui refuse le dialogue
- Ne pas choisir un Maître qui dès le départ essaye de vous imposer les fameuses 12 règles de la soumission.
- Pensez à préservé l’intégrité de vos enfants si vous en avez, cela peut sembler idiot à dire comme ça mais le BDSM n’est pas une relation considérée comme standard. En clair, éviter de laisser trainer vos jouets, vos revus et évitez de parler du sujet devant les enfants même de façon déguisée. Ils sont moins idiots qu’on le croit et surtout, ils risquent de répéter des choses entendues sans vraiment en comprendre le sens dans le cas des plus jeunes.
Après, pour le reste, c’est surtout une question d’atomes crochus. Il faut laisser le temps agir un peu.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut bien comprendre qu’être soumise en rêve et l’être en réel sont deux choses bien différentes. Etre une soumise, c’est s’offrir corps et âme à un Maître, celui que l’on a choisi. Cela veut dire que l’on devient sa chose, son jouet. Si l’envie lui prend de vous sodomiser à 3h00 du matin, vous ne pourrez rien faire d’autre que de lui offrir votre cul et de ne pas oublier de le remercier une fois qu’il aura fini. Il faut bien avoir présent à l’esprit que votre corps ne vous appartient plus. Et généralement, il n’y a pas que le corps, l’âme aussi devient sa propriété. La soumission, c’est se mettre au service de l’autre dans le cadre des limites fixées.
Le chemin d’une soumise est tout sauf facile. Votre Maître vous demandera de faire un certain nombre de choses qui vont sembler insurmontables mais avec son aide, vous franchirez tous ces obstacles. La progression doit se faire à la bonne vitesse. Il ne faut pas chercher à bruler les étapes. Il ne faut pas nom plus faire de fixation sur tel ou tel aspect du BDSM. C’est le Maître qui fixe le cap et c’est lui de vous devez suivre et non vos démons. Au début de ma relation avec Thysminia, elle voulait à tout prix rivaliser avec les autres soumises qui réussissaient à encaisser des dizaines de coups de cravache. Elle pensait que c’était ça être une bonne soumise. Alors elle faisait tout pour que je la punisse et qu’elle prenne ainsi de l’endurance. Il a fallu que je lui fasse comprendre qu’une bonne soumise, ce n’est pas un soumise qui peut prendre 50 coups de cravache. Une bonne soumise, c’est une soumise que l’on n’a pas besoin de punir parce qu’elle obéît à son Maître. C’est un exemple de travers dans lesquels une soumise peut facilement tomber. Le Maître est là pour veiller à ce que cela n’arrive pas.
C’est là que l’on voit tout l’intérêt d’une relation fusionnelle soumise/Maître. Elle permet à la soumise de s’en remettre totalement à son guide ce qui selon moi est indispensable pour qu’elle puisse progresser. Par contre, le Maître doit être capable de garder un minimum de distance ce qui est très dur dans le cadre d’une relation de couple. Mais la soumise doit bien comprendre qu’elle ne peut pas jouer sur les sentiments pour pousser son dominant à faire une chose qu’il n’aurait pas faite autrement. Cela ne veut pas dire qu’il est interdit de faire plaisir à sa soumise, cela veut simplement dire qu’il faut que la hiérarchie reste stable et que si nécessaire, d’un simple regard, d’un simple geste, la soumise doit être capable de tenir son rang.