Sexualités humaines : revue de sexologie des professionnels de santé, n° 16, janvier-février-mars 2013
Extraits :
La sexualité humaine engage le corps autant que la psyché, et la psyché autant que le corps. Il n’y a aucun sens à vouloir supprimer l’une de ces deux facettes de la sexualité, tant elles sont imbriquées. [...]
Pourtant, une tendance lourde existe actuellement, qui se fait dominante et se pare des habits de la science, qui consiste à vouloir réduire la sexualité, mais aussi l’amour, à ses aspects biologiques. Il ne s’agit pas seulement, pour celle-ci, de réduire la sexualité au corps, dans l’ignorance de sa composante psychique, mais de réduire le corps également, à ces déterminismes biologiques, qu’ils soient génétiques, hormonaux, cérébraux. Plus encore, la psychologie se trouve elle-même naturalisée, en étant rapportée à l’évolution des espèces, pour être dénommée « psychologie évolutionniste » ou « évolutionnaire ». Ce faisant, ce ne sont pas seulement les aspects psychiques, avec leurs fonctionnements propres, qui sont ignorés ; ce sont aussi les aspects sociaux et culturels, dans lesquels la psyché se construit, tout comme la représentation du corps. [...]