A dix-neuf ans, Siri savait déjà qu’elle allait faire du porno ; quatre ans plus tard, elle emménageait dans la San Fernando Valley et tournait sa première scène pour Reality Kings. C’était en Février 2012 ; six mois après, elle avait déjà tourné dans dix-huit films. Comme toujours, c’est l’histoire d’une ascension fulgurante. Les contrats avec Kink et New Sensations, les couvertures de magazines, les nominations aux AVN, tout s’enchaîne et Siri devient rapidement l’une des débutantes les plus demandées de l’industrie. Furieusement indépendante, elle refuse de se lier par contrat avec qui que ce soit ; du coup, elle gère sa communication toute seule. Ses quelques dizaines de milliers de followers montrent qu’elle s’en sort plutôt bien. Comme bon nombre de ses collègues, Siri est très active sur les réseaux sociaux, où elle joue avec ferveur la carte de la proximité et de la sincérité : « Si quelqu’un me pose une question, j’y répondrai même si je l’ai déjà entendue. »
Next time someone asks me about how digital piracy has changed adult films, I’m sending them to @SiriPornStar http://t.co/59M9ehhFCp
— Stoya (@stoya) 30 Janvier 2014
Jusqu’ici, cette technique a plutôt bien fonctionné. Jusqu’à son AMA sur Reddit. Pour vous dire toute la vérité, tout ça est un peu old - c’était il y a un mois. A ce moment-là, nous n’avions pas jugé utile de vous en faire un compte-rendu ; ce n’était qu’un énième Ask Me Anything de porn star, questions sur les parents et histoires de fluides corporels à la clé. Seulement, le récent coup de gueule de Stoya a donné une nouvelle perspective à cet AMA (que Stoya a repris sur son compte Twitter), au cours duquel les Redditors se sont offusqués des déclarations de Siri concernant les tubes : « Si tu pouvais changer une chose par rapport à l’industrie, ce serait quoi ? – J’inventerais un sceptre magique qui rendrait le piratage impossible, ce qui permettrait à l’industrie d’être à nouveau aussi rentable qu’avant pour tous ceux qui y travaillent. »
Tollé général ; le Redditor lambda est prompt à l’agressivité, particulièrement vis-à-vis de ce genre de déclarations. Les attaques pleuvent sur Siri, les parallèles foireux avec l’industrie du disque aussi. Cette escarmouche montre que la grogne continue de monter contre les tubes du côté des porn stars, visiblement de plus en plus énervés, mais pas du côté du public ; les consommateurs, habitués à l’abondance, se rangent sans trop le savoir du côté des géants de l’industrie.
La promesse d’un financement des studios par le « gratuit » (comme l’expliquait Stoya dans son IAmA en 2012) est-elle arrivée au bout de sa logique ? On assiste actuellement à un retour de bâton des porn stars et une transhumance des consommateurs vers des tubes moins regardants sur les droits d’auteurs (on pense évidemment au succès de Xhamster, dû en très grande partie à son catalogue pour le moins « étoffé »). Est-ce l’occasion parfaite de définir un nouveau modèle ? L’industrie porno est-elle en train de vivre sa seconde révolution par le streaming avec l’arrivée des netflix du porn ? Le temps est venu pour l’industrie du X de se réinventer.