Comment distribuer un film dans les Émirats Arabes Unis (EAU) dans lequel le mot "fuck" est prononcé entre 506 et 522 fois, qui regorge de scènes de partouzes, de relations sexuelles hors mariage, de nudité féminine et masculine, de drogue et d'alcool ?
Au lieu d'abandonner l'idée de distribuer Le Loup de Wall Street au Moyen Orient, le distributeur local Gulf Films a choisi de couper d'initiative 45 minutes de l’œuvre de Martin Scorsese, le rendant incompréhensible pour les spectateurs de Dubaï comme le rapporte le site Première.fr le 14 janvier dernier : "Les jurons étaient remplacés par du silence, rendant chaque phrase incompréhensible", précise un spectateur. "Le film sautait d'une scène à l'autre, le flow était complètement perdu", râle un autre.
D'abord montré du doigt, le responsable du centre national des médias, l'organisme de censure des EAU, a démenti avoir pratiqué les coupes dénonçant le travail bâclé du distributeur : "Quand on leur a posé la question, ils ont dit qu'ils avaient coupé autant de scènes et de mots parce qu'ils voulaient distribuer le film dans les pays du Golfe…" se désole Juma Obaid Al Leem, responsable de la vérification des contenus.
Bref, on l'a compris, la prochaine fois il semble plus raisonnable de laisser travailler les professionnels de la censure comme l'a expliqué le plus sérieusement du monde ce haut fonctionnaire : "On a dit au distributeur de ne toucher à rien la prochaine fois. On fera les coupes nous-mêmes." Nous voilà rassurés ! Après tout, à chacun son métier...
Dans un article publié le 16 janvier 2014 sur le site du Figaro.fr, Eléonore Prieur nous apprend que The Wolf of Wall Street a été interdit d'exploitation totale en Malaisie et au Népal, les "versions indiennes et libanaises quant à elles, ont été coupées. À Singapour, autre traitement encore : Le Loup de Wall Street interdit là-bas aux moins de 21 ans, n'a été diffusée que dans sept cinémas". En Inde, trois scènes auraient été coupées : "une dans laquelle on peut voir une orgie entre homosexuels, une autre où l'acteur Jonah Hill se masturbe en public et la scène d'ouverture où l'on voit Léonardo DiCaprio prendre un rail de coke avec une paille sur le derrière d'une jeune femme. L'expression «Toutes les nonnes sont lesbiennes" a elle-même été retirée à cause d'une recommandation déclarant que toutes les religions doivent être respectées."