« Tous les soirs, j’attendais qu’il aille prendre sa douche pour regarder ses textos sur son portable, se souvient Karine, cadre rémoise de 45 ans. Parfois, je lui faisais les poches. Une carte de visite, un numéro ou deux mots griffonnés sur un bout de papier, n’importe quoi devenait l’indice d’une possible trahison. J’essayais de déceler des changements, même infimes, dans son comportement. J’avais perdu toute rationalité, il avait beau se justifier, me prouver son innocence, ça ne changeait rien. Un jour, ça l’a tellement excédé que nous avons fini par nous séparer » Qui n’a jamais recueilli ce type de confidence ? La jalousie, paraît-il, serait une preuve d’amour. Mais que faire lorsqu’elle devient invivable ? La jalousie exprime la peur de perdre l’être aimé et son amour exclusif. Elle génère un sentiment d’insécurité, signe d’un manque de confiance en soi. « Pourquoi a-t-elle mis cette robe aujourd’hui ?« … « Si ça se trouve, il se sentira mieux sans moi à cette soirée.« … Avec la jalousie, c’est toute notre conception de l’amour qui est en jeu.
Elle naît dans la petite enfance. Dans Psychanalyse des contes de fée (1976), Bruno Bettelheim situe son déclenchement dès le complexe d’Œdipe et le processus d’identification avec le parent du même sexe. Si celui-ci échoue, la jalousie dominera la vie affective de l’enfant, puis de l’adulte. Le(la) jaloux(se) fait assez mal la différence entre lui et les autres. Selon le sexologue Gérard Leleu, « ces angoisses de l’enfance sont réactivées chez l’adulte jaloux. […] Inconsciemment, il tente de faire renaître le duo primitif mère-enfant. » Le drame de la jalousie, dans un couple, n’a donc rien à voir avec la réalité. Le jaloux rend son partenaire responsable d’un drame qui le dépasse....Lire la suite sur Union
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