En fait, c’est pas tout à fait vrai. Disons que malgré tout ce que pourrait laisser entendre mes différents billets sur ce blog et mon ouverture aux choses du cul, je ne suis pas une amatrice de porno (je vais parler ici principalement des films pornos, pas des photos et autres matériaux à caractère pornographique). Je m’y intéresse pourtant, je peux citer quelques noms d’acteurs et de studios, je sais ce qu’est un tag et ce qu’on trouve chez Kink, Dorcel ou Erika Lust. Je peux même me vanter d’avoir une culture porn plus étendue que pas mal de mes amis mâles – qui passent pourtant beauuuucoup plus de temps que moi sur les tubes.
Sauf que voilà, le porn, je le regarde d’un oeil très distant, observateur, en essayant de comprendre le quel est le fuck du truc et le pourquoi tout ce chahut.
Car moi, le porn, ça ne m’excite pas.
Enfin, pas vraiment. Je vous expliquais il y a quelques mois que j’avais beaucoup de mal à trouver du porn qui me plaise. Et comme je suis une grosse flemmarde, je ne prends pas non plus la peine de chercher. Si le contenu me tombe dans les mains je vais regarder, ou pour l’esthétique et et l’attrait érotique (j’ai déjà acheté des DVDs d’Erika Lust ou de X-Femmes), mais je me lasse vite, et je n’y trouve que rarement de l’intérêt.
Le vrai mystère, pour moi – et qui est pourtant tout le point de l’existence du porn – c’est la visée masturbatoire.
J’ai essayé, promis. Ça m’est arrivé de me toucher devant du porn. Et je ne nie pas y avoir parfois trouvé une certaine excitation, Mais je n’y trouve pas plus d’intérêt que ça. Le fameux «PMO» (pour Porn-Masturbation-Orgasme) n’a aucun sens pour moi, et je ne vois pas d’intérêt de me faire chier à chercher du porn quand j’ai envie de me toucher : j’arrive très bien à prendre du plaisir sans ça. C’est un peu comme si je n’avais jamais vraiment aimé l’alcool et que je ne comprenais pas les gens qui ont besoin d’en consommer pour s’amuser.
Cette approche ne m’empêche pas du tout de comprendre l’intérêt ni l’existence du porn, mais j’avoue qu’elle me donne parfois de la difficulté à concevoir qu’on ne puisse plus atteindre l’orgasme sans porno, et encore moins qu’on puisse y développer une «dépendance» (oui, la consommation de porno peut devenir une habitude néfaste… ou plutôt ce fameux PMO qui devient une routine dont il est parfois difficile de se détacher). Je ne suis pas non plus une anti-porn, et je ne valide pas ces mouvements, bien loin de là ! Ce qui me «dépasse» c’est plutôt la (sur)consommation que certain.e.s peuvent en faire.
Je ne sais pas pourquoi je n’ai jamais développé d’intérêt pour le porn en tant que support masturbatoire – j’ai pourtant passé du temps sur les Internets à un très jeune âge pour satisfaire ma curiosité sur le sujet du sexe et de la sexualité, je traîne sur Tumblr, j’adore lire des textes érotiques, mais je crois que l’esthétique porn, le fait d’imposer une vision et un son à mon esprit n’allume pas chez moi les bonnes synapses – comme si je n’avais pas développé ma sensibilité érotique par ce biais (et pourtant, je trippe sur des photos ou scènes de films !), comme si je préférais activer d’autres sens ou simplement me concentrer sur les sensations…
Je n’ai pas de conclusion à cet article. Je réalise simplement à échanger avec ceux qui m’entourent (dont mon mec, qui est un gros consommateur des tubes) que toute cette frénésie me dépasse, et que je n’ai pour le porn qu’une curiosité distante par rapport à la majorité des gens. Je ne suis pas non plus une masturbeuse compulsive – il m’arrive parfois de rester plusieurs semaines sans ressentir le besoin de me toucher. Ceci expliquant peut-être cela… ?
Toujours est-il que, pornophiles ou pornophobes, partagez vos expériences !