On a parlé sodomie, ici et là, et c’est bien joli de dire « oui c’est bien j’aime ça » et « essayez vous verrez », encore faut-il pratiquer correctement pour apprendre à l’apprécier. Je n’ai pas la prétention d’être une « pro » du sexe anal, mais j’ai malgré tout essayé de rassembler quelques petits conseils qui j’espère pourront vous aider à mieux préparer et vivre cette expérience !
Avant toute chose, un point qui me semble CRUCIAL pour la sodomie (et tout sexe anal) : ne le faites pas « pour faire plaisir » ou « parce que je veux pas passer pour une nonne » ou n’importe quelle autre raison qui ne viendrait pas DE VOUS. C’est une pratique intense, particulière, et qui engage beaucoup le corps et le mental, comme pour toute pratique sexuelle et encore plus particulièrement lorsqu’il s’agit de ce genre de choses qui peut être « traumatisante » et qui requiert une certaine relaxation, c’est VOUS qui devez décider si vous en avez envie ou non. Point. Et non, ne pas vouloir qu’on vous prenne le cul ne fait pas de vous une coincée (du cul). Ceci dit il y a de meilleures façons que d’autres de s’y adonner, et on y prendra certainement plus de plaisir si c’est bien amené / préparé / pratiqué.
À noter que ces conseils vont dans les deux sens – oui, toi, le garçon qui a envie que ta copine s’occupe de ton cas, ou toi, la fille qui glisse sans prévenir un doigt – et ton ongle long – dans le cul de ton mec… prenez en note aussi !
Il y a quelques mois, je discutais avec mon ex (celui qui m’a vraiment initiée au plaisir anal) et lui demandais des « conseils » sur comment amener un partenaire inexpérimenté à s’occuper correctement de mon cul. Sa réponse fût très simple : y aller doucement, prendre son temps, écouter l’autre. Et avec le recul, je ne peux que valider ses dires. Si je sais aujourd’hui de quoi je suis capable, ce que j’aime, et comment me « préparer », les fois précédentes avaient plutôt été du hasard et de l’improvisation totale. Aussi, je me rends compte que ça reste une pratique occasionnelle – dans mon cas en tous cas – car c’est intense, et que je préfère écouter mon corps et n’y aller que lorsque je me sens complètement « prête » pour éviter des effets secondaires désagréables…
À l’avance, et avant même de parler de sodomie ou de pénétration, il me semble que la question de l’hygiène est primordiale. Sans aller jusqu’à utiliser une poire pour faire un lavement, c’est toujours apprécié de s’arranger pour avoir le cul propre. Idéalement, on peut glisser un doigt pour « vérifier » que tout est ok de ce côté là, et si on a un quelconque doute et bien… prévenez l’autre. J’ai un souvenir pas très glamour d’être allée voir du côté du cul d’un de mes exs et sans même avoir très loin, d’avoir été un peu dégoûtée par cette première approche. Bon, étant moi même une amatrice de doigt dans le cul pendant le sexe, je me rince toujours après avoir été aux toilettes pour rester présentable « au cas où ».
Passé ce stade, on se sent déjà beaucoup plus à l’aise pour explorer. C’est là que vient le moment de prendre son temps. Si certaines personnes ont le sphincter naturellement souple, ça demande généralement un peu de « préchauffe » pour y aller – et même chez ces personnes là, on oublie le « if it fits… « . Pour moi, le meilleur moyen de préparer au sexe anal, c’est d’exciter une autre zone en même temps qu’on s’occupe du cul. Jouer avec un doigt pendant un cunni, par exemple, ou carrément laisser traîner la langue par là au passage (c’est super excitant, honnêtement). Là, tout se joue au feeling – est-ce que ça se détend ? Ne pas hésiter à ajouter un peu de lubrifiant pour aider – parce que c’est sensible tout ça -, et encore une fois à prendre son temps. D’abord jouer à l’extérieur, puis glisser un doigt – pas trop profond -, sentir les contractions, les réactions, communiquer avec l’autre. Puis pourquoi pas un 2e doigt, et plus…
Tout ceci peut bien sûr se passer au cours de différentes baises, on est pas des lapins, on est pas pressés, on a le temps de s’habituer – et à recevoir et à donner – parce que quand on ne sait pas ce que ça fait, on peut y aller un peu trop brutalement, et complètement bloquer l’autre.
Rien n’oblige d’ailleurs à passer à la suite. Je ne vois pas l’intérêt à se forcer à recevoir une pénétration anale si on est bien avec un doigt ou deux. C’est parfois largement suffisant pour provoquer des orgasmes super intenses, et moins traumatisant pour le corps que se prendre une bite (ou un gode) dans le cul…
Mettons. Vous avez vraiment envie. Mais votre mec a une bite énorme. Don’t panic. J’ai envie de vous dire que votre cul est beaucoup plus élastique que votre vagin. Sisi. Le vagin a déjà une problématique physiologique simple : le bassin. Oui ok quand on accouche une tête de bébé passe par là (non non ne visualisez pas). Mais je crois vraiment qu’on a plus de chances de réussir à se faire fister le cul que la chatte. Et non, la pratique anale ne rend pas incontinent.
cette photo est là pour vous enlever toute image sale de l’esprit et alléger l’atmosphère
Bref. Apres cette parenthèse glamour, reprenons. La sodomie donc. On est bien excité, on a envie de plus, blabla. Normalement, en insérant des doigts on est allé « tâter le terrain », tout est clean on peut y aller (en tous cas pour la personne qui est pénétrée, ce n’est plus à vous d’y penser, votre partenaire a décidé si oui ou non il se sentait à l’aise). Le port d’une capote (même sur un gode) peut être une bonne idée au début – outre les MST, ça permet de l’enlever et de revenir facilement à une pénétration vaginale si ça ne fonctionne pas* – on finira tous moins frustrés.
Le mieux est de trouver une position où le personne pénétrée est confortable et peut bouger à sa guise (perso j’aime commencer en cuillère). Car ce n’est pas celui qui pénètre qui décide au début mais à l’autre de « venir ». De cette façon, il y a moins de risques de faire mal, d’aller trop vite, de tout bloquer. Un peu (beaucoup) de lubrifiant, et on y va. Doucement, attention pour celui qui pénètre de ne pas brusquer les choses malgré l’excitation, et même si ça rentre (avec du lubrifiant ça rentre toujours). Encore une fois, se caresser pendant la pénétration aide à se détendre, et à associer cette sensation à un plaisir « connu ». À la personne pénétrée de guider et aller à son rythme pour s’habituer à la sensation, et quand on se sent plus à l’aise et bien… Go!
Voilà. Profitez. Ressentez. Dépassez cette sensation de « faire caca ». Arrêtez de vous demandez si vous avez des choses à l’intérieur. Ne stressez pas. Laissez vous aller. On y est…
C’est fini. Il se passe quoi alors ? Des mouchoirs ou une serviette pas loin sont toujours utiles, pour le reste, direction la salle de bains pour se nettoyer. Instant glamour, c’est sûr, mais mieux vaut péter dans des toilettes qu’à côté de son mec (comment ça les filles ne pètent pas ??). Oui, je sais c’est trop sexy et ça donne trop envie.
Non sérieusement, j’espère que ces quelques conseils aideront les débutant(e)s, et que vous vous sentirez plus à l’aise… En tous cas, je me souviens de nombreuses discussions avec des amies qui me disaient ne pas aimer la sodomie, et m’expliquant pourquoi, et de ma réponse : ah oui mais si tu t’y prend / il y va comme ça, c’est NORMAL !
On récapitule :
- La sodomie c’est si (et seulement si) vous en avez envie
- Un peu d’hygiène ne fait pas de mal (après on peut penser à autre chose)
- Attention aux ongles longs / petites peaux / ongles qui « griffent »
- Du lubrifiant, du temps, et de la douceur
- Communiquer, et ne jamais se presser ou brusquer les choses
- *ON NE REVIENT SURTOUT PAS DANS LE VAGIN SANS S’ÊTRE LAVÉ APRÈS UNE PÉNÉTRATION ANALE MERCI BISOUS
- La vraie vie c’est pas comme dans le porn (et c’est valable pour tout)
Avez-vous des conseils et expériences à partager ?
À lire:
Le Tag Parfait interroge un médecin sur les risques des pratiques anales (extrêmes)
Les conseils d’un gay sur la sodomie, à lire sur Slate
Réflexions sur la sodomie, sur Madmoizelle