Après «l’égalité» (2011), «le pouvoir» (2012) et «l’intelligence» (2013), c’est au tour de «l’avenir» de passer cette année sous le scanner de la Région Rhône-Alpes, qui se demande s’il a un sexe… Un simple prétexte, bien sûr, pour parler, deux semaines durant, des inégalités persistantes entre hommes et femmes. Pour cette quatrième édition de la Quinzaine de l’Égalité Femmes-Hommes, la Région innove en affrétant une péniche qui descendra la Saône puis le Rhône de Trévoux (Ain) à Montélimar (Drôme) en multipliant les escales dans les villes traversées. Elle sera ouverte en journée à des lycéens et en soirée au grand public. Plus de cent cinquante événements sont ainsi organisés dans toute la région : des spectacles (voir page 13) mais aussi des débats et des rencontres, pour réfléchir et prendre conscience d’une domination qui est parfois invisible ou inconsciente pour ceux qui ne la subissent pas. Beaucoup sont animés par des associations partenaires de l’événement. Un exemple parmi beaucoup d’autres : à Grenoble, le Planning familial de l’Isère propose ainsi un débat sur… la virginité, objet d’un «deux poids, deux mesures» flagrant puisqu’elle est considérée comme une vertu (voire un impératif) pour les filles et comme un fardeau (voire une honte) pour les garçons (lundi 13 octobre à 18h30 à la Maison des associations).
Une programmation riche malgré des absences
Bien sûr, comme à chaque fois qu’une institution publique (en l’occurrence, une collectivité territoriale) s’empare d’un mouvement social comme le féminisme, le risque de normalisation est grand. Ici, il n’est pas toujours évité : sur le sujet de la prostitution, par exemple, seules des associations abolitionnistes (Le Mouvement du Nid, Osez le féminisme, Femmes solidaires et quelques autres) sont invitées à s’exprimer (à travers une pièce de théâtre, Descentes, présentée les 1er et 4 octobre au Centre culturel de Villeurbanne). On aurait aimé entendre aussi ce qu’aurait eu à dire une association qui œuvre sur le terrain avec les travailleuses et travailleurs du sexe, comme Cabiria. On regrettera aussi que les femmes lesbiennes, bisexuelles, trans, noires ou arabes (et les doubles discriminations qu’elles subissent, en raison de leur sexe mais aussi de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle ou de leur couleur de peau) brillent par leur absence du programme de cette Quinzaine. Mais ces réserves, aussi importantes soient-elles, ne doivent pas faire oublier que cette initiative précieuse reste unique en France et, surtout, que les thèmes abordés sont suffisamment nombreux (les inégalités au travail, à l’école, dans le sport, en politique, à la maison…) et les intervenants suffisamment variés pour que tous les féminismes y piochent de quoi faire leur bonheur.
L’avenir a-t-il un sexe ?, jusqu’au 17 octobre dans toute la région Rhône-Alpes / www.egalite.rhonealpes.fr
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