Pratique ancestrale discriminatoire et barbare, la tradition de l’excision sévit dans de nombreux pays, notamment en Afrique, au Moyen-Orient et dans certaines communautés d’Asie et d’Amérique du Sud. Il s’agit d’une mutilation, consistant à amputer partiellement ou totalement les parties génitales externes des filles. Cette pratique est une violation des droits des femmes qui détruit la vie de ses victimes.
D’où vient cette pratique ?Dans certains pays d’Afrique et du Moyen-Orient, l’excision est un rite de passage traditionnel nécessaire pour devenir une femme, entrer dans l’âge adulte. Selon l’UNICEF, il est en général soumis aux filles de 4 à 14 ans, avant la puberté (toutefois, dans certains pays, l’excision est pratiquée sur les nourrissons). Les croyances liées à cette pratique supposent qu’après excision, la virginité de la femme serait protégée pour le mariage, et la femme serait également plus fidèle. Cette mutilation est ainsi souvent pratiquée pour contrôler ou réduire la sexualité féminine, par la conviction erronée qu’il s’agit d’un impératif religieux.
L’opération n’est pas toujours faite par des professionnels. Les personnes désignées pour cette tâche peuvent être les personnes âgées de la communauté, des accoucheuses traditionnelles, des guérisseurs, herboristes ou parfois par une parente … De plus, les antiseptiques ou anesthésiants ne sont en général pas employés, et les outils d’opération ne sont pas toujours les mieux adaptés. L’opération est donc bien souvent barbare, et sans encadrement sanitaire, ce qui engendre des douleurs atroces, des infections, traumatismes, peut rendre stérile ou encore se révéler mortelle.
Cette pratique est donc interdite dans de nombreux pays, mais l’aspect traditionnel et culturel maintient en place le rite.
Quelles sont les conséquences de l’excision ?Cette pratique peut entraîner des conséquences irréparables. Les jeunes filles se retrouvent en état de choc après l’opération, provoqué par l’immense douleur et l’épuisement lié à celle-ci. L’opération est systématiquement traumatisante. Les capacités de plaisir de la femme sont diminuées, et la perte de plaisir liée aux douleurs peut engendrer d’importants blocages psychologiques. L’excision n’apporte donc rien de bon, et met en danger la vie de ses victimes.
Bien évidemment, l’excision ne protège pas la virginité de la femme et ne la rend pas plus fidèle. Une femme insatisfaite, qui n’a pas de plaisir dans son couple peut essayer de trouver mieux ailleurs, de même pour une femme qui n’aime pas la sexulalité ou qui rencontre des blocages psychologiques à ce sujet. De plus, l’excision ne retiendra pas une femme d’aimer un ou plusieurs hommes au cours de sa vie !
Passons aux chiffresComme le souligne l’hebdomadaire britannique The Economist, qui a repris les chiffres publiés le 22 juillet dernier par l’UNICEF, le nombre de jeunes filles subissant l’excision dans le monde a diminué d’un tiers en trois décennies.
Le magazine dresse également un constat alarmant : chaque minute, sept filles subissent des mutilations génitales dans le monde. Malgré la diminution du nombre de cas, ce n’est pas suffisant pour contrebalancer l’augmentation de la population. Ainsi, le nombre de victimes pourrait passer de 3,6 millions à 4,1 millions en 2035.
A partir des données de l’UNICEF, The Economist a réalisé une carte, présentant l’ampleur de la pratique dans les différents pays touchés.
On n’observe donc que dans plusieurs pays, comme au Soudan, Mali, ou en Egypte, plus de 80% des femmes subissent l’excision.
Crédits photos : From shadow into light: victims of violence – © Oxfam International (Flickr) / © The Economist