Vous l’avez peut-être déjà lu au cours de ces deux dernières semaines : selon la Commission Européenne, un million d’enfants seraient nés d’unions d’étudiants Erasmus depuis 1987. Cependant, si le chiffre a fait le buzz, il est aussi, à présent, sujet de scandale.
Deux journalistes de Libération ont démontré dans leur article l’exagération de la Commission Européenne, et repassé au peigne fin les calculs et informations de l’enquête. Le chiffre d’un million ne figure pas dans le rapport. D’où vient-il, dans ce cas ? L’extrapolation s’est faite à partir des 27% d’anciens étudiants Erasmus qui ont rencontré leur conjoint actuel au cours de leur séjour à l’étranger.
« Si on applique ce pourcentage aux 2,5 millions de personnes ayant fait Erasmus, on arrive à 675 000 personnes. Vous multipliez le tout par 1,6 (le nombre moyen d’enfant par femme dans l’UE) … Tadam, le million de bébés Erasmus ! », concluent les journalistes.
Un autre problème est également relevé : l’âge de l’échantillon. Ainsi, Libération met en évidence le manque d’indications dans les calculs de la Commission. Les personnes ont été diplômées, pour 80% d’entre elles, après 2009.
Pourquoi cette extrapolation ?Ainsi, « pour que l’extrapolation tienne la route, cela suppose que les couples formés par la magie d’Erasmus se reproduisent plutôt jeunes … »
Parce qu’elle fait bonne publicité, et fait rêver les étudiants. Et malheureusement, si le programme est très célèbre, il était aussi en faillite … Le lundi 29 septembre s’est alors déroulé à Paris le lancement d’Erasmus +, qui regroupe tous les programmes de mobilité européenne, et de nouvelles opportunités d’études à l’étranger. Le budget a été augmenté de 40%, et son public élargi : les jeunes ayant quitté le système scolaire, les apprentis et les enseignants peuvent également en bénéficier.
Ainsi, le programme Erasmus + espère faire partir à l’étranger deux millions d’étudiants en six ans. Il se tiendra donc sur la période 2014 – 2020.
Jusqu’ici, les bourses octroyées nous permettaient d’obtenir une bourse de 160 euros par mois (ou plus, selon les possibilités proposées dans les différentes régions), mais prenait mal en compte le niveau de vie des pays d’Europe. Car, évidemment, celui-ci n’est pas le même partout … Le nouveau programme prévoit alors un montant boursier plus important en fonction du pays de destination.
De plus, on nous proposera désormais la possibilité de partir une seconde fois étudier à l’étranger. Une aubaine à saisir … Comme le précise le site Service-Public.fr, on pourra bénéficier de 12 mois de mobilités, études ou stages Erasmus +, et ce par cycle d’étude. Retenez que, comme avant, la période de séjour doit être d’un minimum de 3 mois, et d’un maximum de 12 mois.
Par ailleurs, le programme proposera également un nouveau dispositif d’accompagnement linguistique : une plate-forme linguistique accessible online. Elle aura pour but de tester le niveau de langues des étudiants, avant et après le départ, et offrira la possibilité de suivre des cours en ligne gratuits.
N’hésitez donc pas à profiter de ces nouveaux avantages ! Malgré l’imprécision et le flou sur le chiffre des naissances, la Commission Européenne aura bien raison sur un point : partir en Erasmus est un avantage conséquent. Les vertus de ces séjours, vantées, sont toujours d’actualité, et le seront d’autant plus dès cette année.
Petit récapitulatif des avantages du programme Erasmus
On voit la différence sur le marché de l’emploi : les étudiants Erasmus sont favorisés. S’il est certain que l’Erasmus a sa dimension de romance et de liberté, ces voyages permettent avant tout le développement des capacités d’adaptation, de curiosité , de débrouille, et de confiance en soi. Une majorité d’employeurs considèrent donc cette expérience comme importante, ce qui est déterminant pour l’emploi. Les étudiants Erasmus ont aussi moins de risques de vivre un chômage de longue durée.
De plus, les séjours à l’étranger favorisent la mobilité. Ainsi, les étudiants ayant participé à ce programme envisagent beaucoup plus facilement de vivre et travailler à l’étranger. Ils ont d’ailleurs plus de chances d’y décrocher un travail.
Le programme Erasmus est très apprécié des femmes
Ce sont les femmes qui profitent majoritairement du programme. Selon la Commission Européenne, pour 2010 – 2011, 61% des étudiants partant en Erasmus sont des femmes. En moyenne, elles sont âgées de 22 ans, avec au moins une licence, et partent pour 6 mois à l’étranger. Leur destination préférée avec les hommes est celle de l’Espagne : en 2012 – 2013, c’est elle qui accueille le plus d’étudiants Erasmus. La France, quant à elle, fait partie des pays qui envoient le plus de jeunes à l’étranger.
Bref, le programme Erasmus est donc une opportunité importante à saisir, cela ne fait plus aucun doute !
Crédits photos : GOerasmus – Informationsveranstaltung zu geförderten Auslandsaufenthalten mit ERASMUS+ – © Universität Salzburg (PR) (Flickr)
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