Les deux jours suivants passent sans aucune nouvelle d’Ethan. Lundi soir, tard, alors que je m’apprêtais à mettre mon réveil sur mon téléphone, je remarque que j’ai un appel manqué et un message vocal. J’espère – sans oser me l’avouer totalement – que c’est lui… Bingo ! Quel plaisir quand j’entends sa voix. « Salut Zoé, j’espère que tu es bien rentrée après la soirée. Je te propose qu’on se rejoigne demain à 22 heures devant la fontaine Saint-Michel. Je te ferai découvrir un bar sympa. Préviens-moi pour me dire si c’est OK. » Sa voix au téléphone m’a toujours fait un effet fou. Elle est grave, rauque, et pleine d’assurance. Je réécoute deux fois – bon, d’accord, trois fois – le message avant de lui envoyer un sms pour lui dire que c’est parfait.
La journée de mardi me semble interminable. Je n’ai pas encore repris les cours et n’ai pas grand-chose à faire. Je suis sortie faire un tour, histoire de découvrir les alentours de mon quartier, mais seul mon rendez-vous de ce soir a occupé mes pensées et un sentiment d’excitation mélangé à de la peur ne m’a pas quitté de la journée. Pourtant, n’ayant pas froid aux yeux, je ne suis pas du genre à angoisser avant un rendez-vous en tête-à-tête, mais je dois avouer qu’il m’impressionne particulièrement.
Le soir arrive enfin. On est en septembre et il fait encore bon, alors je décide d’enfiler une petite robe fluide couleur corail, simple mais élégante, une paire de sandales compensées et une veste en jean. Je sors de chez moi et ce n’est qu’arrivée à l’arrêt de métro, en voulant regarder l’heure, que je me rends compte que j’ai oublié mon téléphone. Je fais demi-tour en pestant contre moi-même. J’arrive vingt minutes en retard et m’excuse, embarrassée.
- Je vois que tu n’as pas changé, me lance-t-il, amusé.
Le bar dans lequel il m’emmène est à une cinquantaine de mètres à peine. La lumière est tamisée, le décor est sympa et les serveurs portent des masques. On commande un verre de vin blanc pour moi et une bière pour lui. Il m’explique qu’il bosse désormais dans les assurances, mais qu’il est en train de monter un projet sur lequel il ne veut rien me dire tant que ce n’est pas concret car « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Il me pose tout un tas de question sur ma vie depuis qu’on ne s’est pas vus et je lui raconte les grandes lignes. J’adore sa façon de m’écouter parler. Tout au long de la conversation, on ne cesse de se dévorer du regard. Il me fait toujours autant d’effet – si ce n’est plus. Je retire rapidement ma chaussure et glisse mon pied nu sur sa chaise, entre ses jambes. J’ai envie de l’exciter… Il semble d’abord surpris, sourit, puis prend un air plus sérieux, comme pour me dire que si je veux jouer, je vais trouver un partenaire de jeu à la hauteur de mes espérances. Ses mains, chaudes et légèrement rugueuses, se posent sur mon pied. L’une le tien fermement tandis que l’autre le parcourt du bout des ongles, remontant jusqu’à ma cheville. La sensation est à la fois divinement agréable et insupportable. La tension sexuelle est palpable. Il pose un billet sur la table et me propose de sortir faire un tour pour « me faire découvrir un peu le quartier ».
Après quelques mètres, il m’attrape par le bras, avant de me pousser contre un portail, un peu retiré par rapport au reste de la rue. Il plisse les yeux comme pour mieux m’observer :
- Tu sais que tu m’as manqué ?
- Ah oui ? Qu’est ce qui t’a le plus manqué ?
- Tout. Ton regard, murmure-t-il en passant son pouce sur mes pommettes. Ton expression quand tu me regardes avec ton air effronté. Ton odeur. Tes cheveux.
Son doigt écarte une mèche de devant mes yeux, glisse le long de ma joue et caresse ma lèvre inférieure.
- Ta bouche, poursuit-il.
Une vague de désir m’envahit. Je l’attrape par la veste et l’amène à moi pour l’embrasser langoureusement. La vérité, c’est qu’il m’a beaucoup manqué aussi. Le plaisir que je ressens en l’embrassant est plus puissant que ce que j’aurais pu imaginer. Il fait ça merveilleusement bien, comme à son habitude, mais cette fois, c’est encore mieux. Une multitude d’émotions me submerge, sans que je comprenne tout à fait ce qu’il m’arrive. Je reprends mes esprits et me mets à déboutonner sa chemise pour caresser son torse. Il n’a pas changé. Il est toujours aussi parfait. Il se dégage pour me retourner, me plaquant contre le portail. Il approche doucement ses lèvres de ma nuque, me faisant sentir son souffle chaud. Son odeur m’envoûte totalement et je fonds lorsqu’il se colle contre moi pour me faire sentir son érection. Il touche mes cuisses du bout de ses doigts et les fait remonter lentement. Il caresse mes fesses, d’abord doucement, avant de les prendre à pleines mains, me faisant presque mal. Il les adore, je le sais.
- Putain j’ai envie de toi, murmure-t-il dans mon oreille.
Ses mots me font tressaillir. Je me retourne, commence à ouvrir sa ceinture, et défais les boutons de son jean un à un. Sa main revient sous ma robe, remonte le long mes cuisses, et écarte ma culotte en dentelle.
- Et ben, tu es toute mouillée Mademoiselle… Ravi de voir que je t’excite toujours autant !
- Et toi, tu peux parler, tu as vu comme tu es dur !
Il commence à caresser mon clitoris. Ce mec connait mon corps peut-être même mieux que moi-même et sait très bien comment me faire plaisir. Lorsqu’il enfonce ses doigts, je ne peux contrôler le gémissement qui s’échappe de ma bouche. Il est tellement habile. Il fait glisser ses mains dans mon dos, faisant remonter ma robe. Je m’aperçois que n’importe qui pourrait nous voir, d’autant plus que la lumière du lampadaire ne nous épargne pas totalement, mais je m’en moque. Il dégrafe mon soutien-gorge pendant que sa bouche se balade dans mon cou et me mordille l’oreille. Il attrape mes seins à pleines mains et fait glisser ses pouces sur mes tétons. Il sait exactement ce qu’il faut faire pour me rendre folle. Je m’approche de son oreille pour lui chuchoter :
- Prends-moi là. Tout de suite.
- Avec plaisir, dit-il de sa belle voix suave, dont chaque mot accentue mon désir.
Je lui tends un préservatif, que j’ai toujours dans mon sac, et il l’enfile pendant que je retire précipitamment ma culotte. Il me soulève pour me plaquer contre la porte. Je serre mes jambes autour de sa taille, m’agrippant tant bien que mal à ses épaules et à son cou. Il me pénètre presque instantanément. Sensation exquise. Après quelque vas-et-viens intenses, il me repose en me demandant de me retourner. Je m’exécute et je me penche en avant, le dos cambré. Je m’accroche aux barreaux du portail et le sens me pénétrer à nouveau, ses mains agrippées à mes hanches. Ses mouvements sont d’abord lents. Je me cambre un peu plus, pour qu’il puisse aller encore plus loin. J’adore quand il est en moi, c’est comme si mon corps était fait pour le sien. Nos respirations sont de plus en plus fortes, le désir de plus en plus puissant et je ne parviens pas à contenir mes gémissements. Il accélère la cadence. A chacun de ses mouvements mon plaisir monte d’un cran. Il passe alors une main pour venir caresser mon clitoris en même temps qu’il me pénètre.
- C’est tellement bon d’être en toi, grogne-t-il dans mon oreille. Je ne vais pas tenir longtemps…
- Vas-y, je suis tout près aussi.
- J’arrive…
Le fait de le sentir jouir suffit à déclencher mon orgasme. Une explosion de plaisir m’envahit et je ne peux retenir mes cris, n’ayant que peu à faire des passants qui pourraient nous entendre, ou même nous voir.
Une fois de retour chez moi, sms d’Ethan : « Viens chez moi demain soir. Tu ne seras pas déçue ».
Image : Jessie Romaneix © (Flickr)
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