On dit que Paris est la ville au monde qui compte le plus de clubs libertins. Ces établissements de loisirs sexuels sont un excellent pôle d’observation des tabous de la société. On imagine le milieu libertin transgressif, il est en fait plutôt conservateur. Par exemple, les relations sexuelles entre hommes ne sont pas tolérées. Un soir, assise au bar de l’une des boîtes de cul les plus populaires, j’avais émis le désir de voir une telle scène. Et bien, un type a voulu me gifler ! Pourtant, les ébats entre femmes sont encouragées. On se demande bien pourquoi… Autre exemple : la hantise du poil intime. Tous le monde doit être épilé de près, même les hommes. Quand au dress-code, il est très strict : femmes en jupe , hommes en chemise, pantalon noir, chaussure de ville. Pas de place pour la fantaisie.
Marc Dannam, auteur du guide « Osez faire l’amour à Paris » qui vient de sortir à la Musardine, souligne ce paradoxe entre moeurs libérées et règles un poil réac.
http://www.parisderriere.fr/wp/wp-content/uploads/2014/06/Daman-clubs-libertins.mp3Pour juste se chauffer entre amoureux, ne venez pas trop tard, minuit, pour profiter à fond. Prenez un verre, calez-vous dans un bon canap de velour noir et amusez-vous à observer les autres couples, essayer de distinguer les vrais des faux, un baiser entre amoureux, repérez leur jeux comme une femme qui danse pour exciter son mari, les couples illégitimes, sex-friends, parfois des prostituées, mais rarement. Ce qui fait tous le charme des lieux, au fond, c’est l’amour qui unit quand même la plupart des couples.
Les noctambules tous terrains doivent aussi tenter l’aventure surtout le week-end. Contrairement à une discothèque classique, il y a moins de clients au mètre carré. Les gens ne sont pas les uns sur les autres (sauf évidemment quand ils le décident, et ce dans l’espace prévu à cet effet ). Il y a toujours de la place pour s’assoir, des canapés confortables. Vous pouvez laisser trainer votre verre, personne ne vous le volera ou mettra quelque chose dedans. Les lieux sont super surveillés et propres (c’est la moindre des choses). Enfin, et seulement réservé aux femmes hélas, le kiffe de pouvoir porter en public sa robe la plus osée, faire un strip-tease selon humeur, le tout sans se faire emmerder. Les meufs peuvent se frotter l’entre jambe sur la barre de lapdance, façon Rihanna sans qu’une main lourdingue vienne tout gâcher. Une expérience à vivre..
Sur le dancefloor, les corps se lâchent sur les hits du moment: David Guetta, Madonna, un peu de zouk, musique orientale. Pas de musique pointue, mais pas de danse des canards non plus. Ringard mais trop sympa: certains sex-clubs conservent encore leur quart d’heure slow, les derniers à exister encore sur le territoire parisien. Après avoir partouzé, les couples s’embrassent tendrement sur de la guimauve. Trop mignon !
Dans les clubs libertins, on ne baise pas n’importe où. Seulement dans ce que ces boites appellent pudiquement des « coins câlins ». De grandes pièces avec des matelas et des boites de mouchoirs.
Quand vous y pénétrez, ce qui est toujours impressionnant, c’est le silence qui y règne. Il flotte dans l’air une sorte de gravité, ça me rappelle la messe. Et malheur à ceux qui commencent à papoter, ils se feront sèchement rappeler à l’ordre par un client un peu chauve, le calebute au genou.
L’obsession des clubs libertins parisiens, c’est d’attirer une clientèle de plus en en jeune et convertir de nouveaux adeptes. Dernière enseigne à tenter de relever le défi: le Mask. Tout près de la place de la Bourse, ce club prône “le libertinage pour tous”. Sa particularité: les patrons viennent de l’évènementiel et non du milieu libertin. Même les très « people » Chandelles proposent un tarif préférentiel pour les moins de 30 ans le dimanche soir.
Ceux qui avait tout compris dès le départ c’est l’Overside. Ce club comprend une vraie partie discothèque, avec un DJ résident, dancefloor sur 3 niveaux. A l’autre bout, les coins réservés à la gaudriole sont isolés . Si bien que vous pouvez très bien passer la soirée à danser sans visiter les backs rooms. Une atmosphère plus soft pour les novices. Voilà pourquoi dès sa création il y a 10 ans, le club a su attirer de jeunes libertins, âgés parfois d’une vingtaine d’années seulement. Ils se mêlaient alors à la clientèle plus âgées d’habitués. Les soirées réservées aux couples accueillent une clientèle plus festive que libertine. L’Overside est-il toujours le club le plus fun de la Capitale ? J’y retournerai bien pour vérifier…
Paris Derrière
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