A chacun son truc. Quand en Suisse, les extrémistes chrétiens chantent des Ave Maria sur le parcours des gay pride (comme la Fraternité Saint-Pie X à Fribourg, fin juin), ils sont beaucoup plus inspirés au Canada. Ainsi, c’est en combinaisons intégrales vertes, agrémentées de tutus et de capes arc-en-ciel, qu’une poignée de militants antigay locaux ont infiltré la Pride de Toronto, le 3 juillet dernier. Le groupe portait une banderole où l’on pouvait lire «Associations des zombies gay consommateurs de cannabis». Il était inscrit en bonne et due forme sur la liste officielle des participants au défilé.
Ces étranges bonshommes verts ont tendu aux autres participants des pochettes ressemblant à des kits de safer-sex. Elles contenaient en réalité des informations sur les «dangers physiques et spirituels des pratiques homosexuelles» illustrées de photos trash de maladies sexuellement transmissibles. «Si on essaie de leur distribuer des tracts sur les évangiles, ils vous insultent et vous balancent des slushies à la figure. Mais donnez-leur des bidules en forme de capotes, et ils se précipitent. J’en ai écoulé 3000 en 20 minutes», s’est vanté le leader du groupe, un certain Bill Whatcott, sur le site chrétien LifeSite.
Immense succès populaire
Whatcott est une vieille connaissance de la communauté LGBT canadienne. En 2013, il a été condamné pour discours de haine à cause de pamphlets homophobes, rappelle LGBTQ Nation. Apparemment, toutefois, sa blague n’a soulevé que l’indifférence au sein de la parade. De fait, la Pride de Toronto a été saluée comme un immense succès populaire. L’événement a en outre bénéficié d’une couverture mondiale, grâce à la participation en tête de cortège du Premier ministre, Justin Trudeau, en personne.
Justin Trudeau parade à la Gay pride de Toronto https://t.co/u9CDcrOoMl pic.twitter.com/BSfo26davY
— Libération (@libe) 4 juillet 2016