http://lematin.ch|Dans l’édition papier du «Matin Dimanche», le cinéaste Lionel Baier s’amuse à décortiquer le selfie déshabillé de Joseph Navratil, jeune politicien exclu de l’UDC genevoise à la suite de la publication de ce cliché (quasiment en même temps que les attentats de Paris). Il y apparaît en caleçon, mitraillette à la main, avec comme seul commentaire un «salam» en forme de défi. «Ici, un corps. Merci à Joseph Navratil de livrer le sien gratuitement à nos commentaires et appréciations, sans complexes et en toute transparence.»
En 2011, un autre UDC genevois avait aussi prêté sa plastique photoshopée à un shooting armé, rappelle Baier – avec un peu plus de succès auprès des gays (paraît-il). Le corps de Joseph Navratil, lui, «est indescriptible, poursuit le réalisateur. Il ne produit rien. Ni désir, ni dégoût. Aucun muscle ne saillit, aucun bourrelet ne dépasse de cette silhouette de trentenaire débutant. Pas vraiment efféminé ni complètement viril, il a le gras de ceux qui mangent à leur faim sans avoir l’embonpoint des nantis. Même sa pilosité semble être un compromis.»