Depuis 10 ans, les Checkpoints assurent le dépistage et le suivi du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des hommes gays et bisexuels. Entre 2008 et 2012, parmi les tests VIH recensés par le questionnaire BERDA de l’Office fédéral de la Santé publique (OFSP), un quart des tests a été réalisé dans les Checkpoints. Ils ont révélé 66% de l’ensemble des résultats positifs.
Lors de la présentation du bilan du centre genevois à la mi-octobre, les intervenants ont démontré qu’agir au profit d’une communauté particulièrement exposée démontre son efficacité. D’après une étude de l’OFSP, pour diagnostiquer une personne séropositive, les Checkpoints réalisent en moyenne 70 tests, alors que d’autres structures doivent tester de 400 à 4000 personnes pour détecter un cas. L’intérêt de cibler une population exposée est donc évident.
«Même si l’on a vu passablement d’augmentation de nouvelles infections à VIH ces 10 dernières années. Il y a une stabilisation ces deux voire trois dernières années alors que le nombre de tests ont augmenté», commente Vincent Jobin chargé de projet de santé sexuelle à Dialogai. Depuis 2005, la fréquentation des Checkpoints est en croissance constante. Pour preuve, la fréquence des dépistages VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) est passée d’une moyenne de 3,2 tests au cours de la vie en 2008, à 4 en 2012, alors qu’au sein de la population hétérosexuelle la moyenne est de 1,5 pour les hommes et de 1,4 pour les femmes.
Offre complète
Mais le VIH n’est pas le seul cheval de bataille des Checkpoints puisqu’ils ont développé le BIG 5, une offre permettant de faire baisser les coûts des analyses en regroupant le dépistage de cinq IST: VIH, bien sûr, mais aussi hépatites, syphilis, gonorrhée et chlamydia.
Ces centres permettent également d’obtenir la prophylaxie post-exposition après un rapport sexuel à risque. «Nous avons également développé récemment la sphère de la santé psychique. Nous avons engagé un psychiatre avec une équipe de psychologues», ajoute Vincent Jobin. Ainsi, la tristesse chronique, la solitude affective, ou des consommations problématiques d’alcool ou de drogues trouvent aussi des réponses adaptées.
Et pour ce qui est de l’avenir? Le centre genevois aimerait pouvoir engager un ou plusieurs médecins généralistes, de manière à faire en sorte que ceux qui choisissent Checkpoint puissent être suivis globalement, comme chez un médecin de famille.