Choisi par le pape François au début du mois pour prendre la tête du diocèse de Sion, Jean-Marie Lovey, s’est livré dans une interview à «L’Illustré» qui paraît aujourd’hui. Au milieu de considérations sur sa jeunesse et sur sa vocation, le prêtre de 64 ans n’a pas coupé à la question sur son opinion des homosexuels et de la gay pride prévue l’an prochain en Valais. Sa réponse est plutôt paradoxale. Pour Lovey, les homosexuels – ou plutôt ceux qu’il dit connaître – sont des personnes «repliées, qui ont du mal à être elles-mêmes». «Comment faire pour respecter la personne dans ce qu’elle est?» se demande-t-il, rejetant par avance tout «jugement de valeur».
Malaise
Pour la future manif LGBT qui risque de défiler sous les fenêtres de l’évêché, c’est une autre paire de manche. «Je suis très mal à l’aise pour les personnes immédiatement concernées par ce que la Gay Pride essaie de défendre, confie Jean-Marie Lovey. Dans cet événement, je vois une sorte de dérision de situation de souffrance, et ça fait deux fois plus mal. Si on veut défendre les personnes homosexuelles, je trouve que la Gay Pride est l’antiprocessus.»
On se demande bien si Mgr Lovey et l’Eglise catholique a un autre «processus» à proposer pour défendre les personnes homosexuelles tout en leur témoignant du respect. Au moins ses paroles sont elles délicatement pesées pour ne blesser personne.
«jeu diabolique»
Rappelons que son prédécesseur, Mgr Norbert Brunner, avait qualifié la première gay pride de Sion, en juillet 2001, de «jeu diabolique», à l’unisson des catholiques extrémistes d’Ecône, menés à l’époque par un certain Dominique Giroud. Un jugement que le prélat avait réitéré fin 2013, au micro de Rhône FM: «Les gens qui organisent cet événement doivent être conscients qu’ils divisent la population, et la division est toujours l’œuvre du diable.»