Peut-être que comme Marina*, qui a pris contact avec nous via Facebook, vous souhaitez vous marier en France. Peut-être que comme Marina, vous êtes déjà au «bénéfice» d’un partenariat. Alors sans doute que comme Marina, vous vous apprêtez à en découdre avec l’administration française. «Notre mariage vient d’être refusé par la mairie de Nice parce que nous sommes déjà liées par un partenariat enregistré et que donc: je ne suis plus célibataire» nous confie-elle via le réseau social. Et d’ajouter «ils nous ont proposé comme solution d’annuler notre partenariat pour qu’ils puissent nous marier.»
Si l’on résume la situation, qui relève du serpent qui se mord la queue, cela donne quelque chose de la sorte: L’administration française ne reconnaît pas le partenariat Suisse, mais elle reconnaît néanmoins que si l’on est partenarié en Suisse, on ne peut pas être considéré comme célibataire en France. Vous me suivez? J’espère.
Obstacle absurde
«Même s’il ne s’agit sans doute pas d’une volonté de l’administration de faire barrage aux mariages entre personnes de même sexe, il n’en reste pas moins que cet obstacle est bien réel, quoique totalement absurde», analyse Margaret Ansah, responsable du service juridique de l’association 360. Cette dernière constate, résignée, qu’«en attendant que nos voisins mettent de l’ordre dans leur administration, il faut, en effet, d’abord se marier en France». La Suisse, elle, ne s’opposera pas à la conclusion d’un partenariat par la suite.
Quoiqu’il en soit, Marina ne désespère pas: «Il semblerait que d’autres couples dans notre situation ont réussi à se marier.» Mais pour parer au pire nos deux, espérons-le, futures mariées ont fait remonter l’information à la Commission internationale de l’état-civil, mais elles n’ont toujours pas de réponse. Ah, les tracas administratifs… C’est peut-être un peu aussi ça, le mariage.