Les autorités ougandaises ne doutent de rien. Tandis que Kampala ne manque jamais une occasion de se féliciter du durcissement de la répression de l’homosexualité – désormais passible de la prison à vie – le responsable de l’office du tourisme national a tenté plutôt maladroitement de rassurer d’éventuels visiteurs gay. Stephen Asiimwe a s’exprimait en marge d’une récente foire internationale, l’ITB de Berlin.
Ignorance grotesque
«Aucun visiteur gay dans notre pays ne sera harcelé ou mal accueilli parce qu’il ou elle serait gay, a-t-il garanti dans une interview au blog eTurbo News. Mais la culture est importante en Ouganda, et nous demandons seulement à ce qu’ils la respectent. Par exemple, ils devraient s’abstenir de se toucher en public ou d’avoir des rapports sexuels avec des enfants.» La déclaration a suscité la colère et l’ironie parmi les pros du tourisme. Selon l’un d’eux, Asiimwe (qui a été nommé en février dernier) «démontre un niveau d’ignorance grotesque qui pousse à ce demander comment il peut assumer de telles responsabilités.»
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Suède ou le Royaume-Uni, ont partiellement suspendu leur aide à l’Ouganda après la promulgation du texte par le président Museveni, en février dernier. Le secteur touristique local, principalement axé sur les splendides parcs naturels du pays, a contribué à hauteur de près de 10% du produit intérieur brut.