Au moins deux membres de la communauté gay kényane sont morts dans l’attaque du centre commercial Westgate. C’est le site britannique Gay Star News qui a relayé la nouvelle, rapportée par Denis Nzioka, un militant LGBT, sur son profil Facebook. «Etant donné qu’ils n’étaient pas sortis du placard auprès de leur famille, je ne peux pas révéler leur nom, mais je présente mes condoléances aux familles des victimes. RIP+ CGK et EHM.» Nzioka a également mentionné qu’un troisième gay était aux mains des assaillants somaliens. L’attaque, lancée samedi dans le complexe de magasins bondé, a fait 61 morts, dont des femmes et des enfants, selon le bilan révisé, après avoir frisé les 70 morts. Parmi eux, une quinzaine d’expatriés ou d’étrangers de passage à Nairobi.
Polémique
L’information a provoqué un début de polémique sur le site britannique. Certains lecteurs ont estimé que la présence de gays parmi les victimes des terroristes ne présentait aucune pertinence. «Faire ressortir la sexualité de deux personnes assassinées sur 70 – quand cela n’a rien à voir avec leur sexualité – ça tombe à plat», écrit l’un d’eux. Tris Reid-Smith, rédacteur en chef de Gay Star News, a répliqué: «Comme un journal français rapporte la présnce de victimes françaises, nous avons mis en lumière les vicimes LGBTQI des cette tragédie. Il ne s’agit pas de “distinguer” certaines victimes – nous nous préoccupons de chacune d’elles, mais nous produisons de l’information sur notre communauté.»
Sur son blog, le journaliste Paul Canning est revenu sur les réactions négatives à la publication de cet article. «Si cette attaque était survenue à Brighton, est-ce que cela aurait sonné faux de dire “La communauté gay de Brighton est en deuil”? Certains pourraient ricaner à l’idée qu’il y ait une “communauté gay” après tout, et se demander pourquoi parler de la perte de deux de ses membres. C’est parce que nous sommes assez privilégiés pour nous permettre d’être sarcastiques à ce sujet. Les Kényans n’ont pas ce luxe.»