A peine le show 2013 digéré, voici déjà les candidats au concours Eurovision 2014… et les premières polémiques qui vont avec. Ainsi la télé publique autrichienne, l’ORF, a-t-elle décidé d’envoyer à Copenhague une certaine Conchita Wurst («Conchita Saucisse»), un performeur travesti à la longue chevelure noire et à la barbe fournie. Thomas Neuwirth, de son vrai nom, avait raté de peu la sélection en 2012 et 2013. L’an dernier, le groupe autrichien Trackshittaz avait fini dernier de sa demi-finale. Cette fois, l’ORF a désigné d’office Conchita Wurst, en faisant l’économie d’un show de présélection, sacrifié sur l’autel des restrictions budgétaires.
Depuis, un «shitstorm» («tempête de merde») a éclaté sur les réseaux sociaux de nos voisins, relève le site LGBT allemand Queer.de. Une page Facebook anti-Wurst a rassemblé en quelques jours 32’000 mécontents – deux fois plus que la page de l’artiste. «Personne ne veut que l’Autriche soit représentée par une transsexuelle», peut-on y lire, tout comme des vitupérations contre l’invasion de «pédés» dans les médias et des prophéties sur une prochaine légalisation de la zoophilie et de la pédophilie.
Pas transphobe
Malgré cela, l’initiateur de la page Facebook «Non à Conchita Wurst à l’Eurovision» se défend de toute démarche homophobe ou transphobe. «Il ne s’agit pas d’un prise de position pour ou contre les travestis, l’orientation sexuelle ou même la qualité musicale», soutient-il, mais plutôt une réaction au fait que l’ORF n’a pas recouru au vote des téléspectateurs. Pendant ce temps, Conchita, reste résolument zen: «Mes chéris, n’y a-t-il pas d’autres choses dans lesquelles dépenser une telle énergie? Et en l’occurrence pour les gens qui sont discriminées quotidiennement et non pas contre eux.»