Haro sur les sels de bains et le gaz hilarant! Le Gouvernement anglais se prépare à durcir son arsenal juridique contre les «legal highs», ces substances en vente libre utilisées comme drogue. Une loi générale est en préparation. Pour le ministre Mike Penning, le texte «mettra un terme au jeu du chat et de la souris qui fait rapidement apparaître des nouvelles drogues sur le marché avant que le gouvernement puisse les identifier et les interdire.» Il exposera les vendeurs à une peine maximale de 7 ans de prison.
Reste à dresser la liste des produits visés. La commission chargée de l’examen du texte est tombée sur un os: les nitrites d’alkyle, mieux connus sous le petit nom de poppers. Ces liquides volatils, vendus sous forme de fioles aux noms évocateurs (Rush, Bang, TNT…) sont réputés depuis les années 1970 comme euphorisant et stimulant sexuel, particulièrement auprès de la clientèle gay. Ce vasodilatateur fait, en revanche, l’objet de mises en garde, en particulier pour les risques cardiaques.
Problème social?
Cette semaine, la commission britannique a fait savoir qu’elle s’opposait à la classification du poppers dans la catégorie des «legal highs». Ce produit «n’est pas considéré comme capable d’avoir des effets négatifs au point de constituer un problème social», a indiqué le comité consultatif, selon Gay Star News.
Le Royaume-Uni figure parmi les rares pays d’Europe où le poppers est disponible sur les rayons (des sex-shops, en général). C’est aussi le cas de la France, où deux gouvernements successifs se sont déjà cassé les dents sur les petites fioles. En 2007 et en 2013, des interdictions ont été annulées par le Conseil d’Etat, la haute instance administrative, qui avait souligné l’absence d’études sur les risques de dépendance ou d’abus.