Dans l’esprit de nombre de citoyens, LGBT ou hétéros, le nom «gay pride» évoque l’image de gens tous nus sur des chars, affublées de pancartes et de drapeau arc-en-ciel. On imagine une partie de débauche, des poils et des plumes, et c’est d’ailleurs l’angle d’attaque des opposants à la manifestation… Si c’est votre opinion, il est temps d’en changer.
Sébastien Nendaz, porte-parole de Pride Valais 2015, s’agace de cet amalgame : «Rendez-vous à une Street Parade, à un carnaval et à la gay pride, et comparez!» Avant d’ajouter un défi, en forme de boutade: «Venez faire un tour, habillé…. Il y aura au moins vous, moi et le reste du comité qui porteront des vêtements!»
Une fête politique
Oui, la pride est une manifestation festive. Qu’elle se déroule en Valais cette année n’enlèvera rien à sa convivialité, au contraire: Que se soit lors de la marche, dans «le village», place de la Planta ou pendant la soirée, le maître mot sera le partage et la discussion. Mais cette fête n’en perd pas pour autant son caractère politique: «Il faut montrer à tout le monde qu’une personne LGBT est comme toutes les autres. Nous sommes toujours en période de «normalisation», aussi dégueulasse que ce terme puisse être…» note le porte-parole.
Irez-vous montrer votre fierté en Valais?
Participez à notre sondage!Oui, la pride est une manifestation politique, mais les revendications qu’elle porte ne s’attachent pas aux questions de mariage ou d’adoption – des associations s’en chargeront, dans «le village», en particulier. Non, ce qu’elle demande est beaucoup plus basique et essentiel: l’égalité des droits et le droit à la différence. Et ces revendication peuvent être, ou devraient être portée par tous, LGBT ou hétéro: «Tout le monde est plus que le bienvenu à la manifestation, évidemment.»
La situation a évolué depuis 14 ans, date de la dernière Pride du Valais, mais le travail n’est pas achevé. Comme le stipule le site de la manifestation, la Pride aura sa raison d’être «tant que l’injure «sale pédé», «sale gouine» ou «sale travelo» s’entendra dans les cours de récréation et les stades de foot», «tant que les jeunes gays, lesbiennes, transgenres se suicideront 5 fois plus que la moyenne.» «Tant qu’il existera encore des sous-catégories de citoyens», conclu Sébastien Nendaz.
Infos pratiques
Le 13 juin, en début d’après-midi, partie officielle (discours de responsable associatifs et de politiciens) sur la Place de Planta, puis départ de la marche. Durant l’après-midi, «le village» accueillera les participants à la Pride et la population, avec ses stands d’informations, mais aussi de nourriture et de boissons, ainsi que des animations. Et dès la nuit tombée, une grande soirée électro gratuite en plein air battra son plein.
» Le site de la Pride Valais 2015 et sa page Facebook