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Vu sur Impromptus pour Chloé, épisode 4 de la série
Ce vendredi sort le 4e épisode de la série érotique Impromptus pour Chloé de Daphnis, dans la collection De fil en soie. Alors que les précédents épisodes concentraient deux à trois aventures du couple, ce 4e épisode est centré exclusivement sur une excursion parisienne, d’où le titre unique : Chloé à Paris. Le couple rencontre […]
Cet article provient de Littérature érotique
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En avançant vers lui je ne m’attendais pas à vivre ce qui va suivre.
Je connaissais son existence mais de loin, du coin de l’œil.
Je pensais qu’il n’était pas là pour moi mais pour les autres, les autres que moi, les faibles, ceux qui se font avoir et qui sont aspirés sans même s’en rendre compte, les insouciants, les naïfs, les rêveurs, les innocents.
Je pensais être assez forte et maligne pour le contourner, pour l’éviter toute ma vie. Hélas pour moi, comme les autres que moi, ceux que j’avais trop vite jugés faibles, je suis aussi tombée dans le piège. Ce tourbillon était là pour moi, il fut créé spécialement pour moi. Et au lieu de continuer mon chemin, je décidai de m’en approcher et de le tester.
Avec une certaine arrogance et croyant défier les lois de la physique, je levai mon pied comme pour le narguer puis je l’avançai vers lui pour voir se qu’il me ferait. Je connaissais son existence, bon nombre sont tombés dans son sillage mais j’étais persuadée que ce ne serait pas mon cas. Erreur fatale car à partir de cet instant je réalisai la bêtise de mon geste.
Plus moyen de retourner en arrière, je ne pouvais plus récupérer mon pied.
Usant de la force de ma cuisse en flexion avec tout le poids de mon corps sur celle-ci pour faire contre-poids, je luttais inexorablement contre lui, je ne voulais pas qu’il me prenne, je regrettais tellement ma folie passagère mais je n’arrivais pas à me sortir de cette situation. Ma cuisse tremblait, je ne pouvais plus résister, j’avais tellement mal partout que je finis par lâcher et par perdre l’équilibre, le sol se déroba sous mes pieds et je tombais dans ses entrailles.
Le souffle coupé, le tournis, la force du mouvement m’empêchant de lutter, malgré ma ténacité et mon envie de m’en sortir, j’acceptais mon sort et je me laissai happer par ce monstre sans nom.
Dans ce lieu en perpétuel mouvement circulaire, le temps n’avait plus sa place, une minute représentait l’éternité et mon corps gardait les traces des stigmates. Les émotions se réveillèrent et s’installèrent avec véracité dans ma chair. Je commençai à être en colère.
J’avais beau crier ma peine de toute mes forces mais la pression des tours déformait ma voix, déformait mon visage, le son était comme confiné, il ne trouvait nul écho pour exister.Je fus à bout, laissant mon corps suivre le mouvement sans aucune résistance, voyant que ma colère ne servait plus à rien à part m’épuiser, je laissai alors la tristesse m’envahir soudainement et me percuter en plein cœur.
« Je suis foutue, je me suis fais avoir toute seule. »
Je savais que je jouais un jeu dangereux et comme à mon habitude, je n’écoutai pas mon instinct, je préférai essayer, allant jusqu’à me mettre en danger.
Je fus la seule responsable de ma chute et je ne pus en vouloir qu’à moi-même. Dans ma descente aux enfers, je découvris que j’étais comme tout le monde avec mes forces et mes faiblesses, malheureusement il était trop tard pour me repentir. Voici mes dernière pensées avant de sombrer dans le tourbillon infernal de l’existence humaine.
Et puis… plus rien.
Une brise légère caressa mon visage, j’avais du mal à ouvrir les yeux, la lumière était top vive et perçante, je finis par les ouvrir et je découvris l’endroit où je me trouvais : dans un pré, allongée sur un plaid multicolore. Je ne comprenais pas, je ne reconnaissais pas les lieux, je me souvenais très bien du tourbillon et de ma fin inévitable dans ce monde et puis plus rien, le noir, le néant. La sensation furtive d’avoir rêvé avec cette forte conviction que tout était bien réel. Je m’assis pour reprendre mes esprits.
C’est alors qu’une voix douce et lointaine comme transportée par le vent me délivra un message: Une seconde chance, dit-il, dit-elle, je ne savais pas.
Je me retournai, personne, seulement moi, le ciel bleu, le soleil brillant et ce léger vent : la nature, seulement elle et moi en alliance avec elle.
Le bonheur s’empara de moi car je réalisais la chance que j’avais d’être de nouveau ici et je respirai profondément pour garder bien au chaud, au plus profond de moi ces trois mots puissants.
Maintenant une seule et unique chose à faire : ne jamais oublier, surtout ne jamais oublier.
(cc) Olivier Noirhomme
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A l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le climat, le Planning prend position.
La Conférence sur le Climat est une opportunité unique d'intégrer les droits sexuels et reproductifs dans toutes les politiques visant à construire une planète plus saine et vivable pour toutes et tous, un monde plus juste, avec des populations en bonne santé. Il est urgent de reconnaître les droits sexuels et reproductifs ainsi que la participation des femmes à tous les niveaux comme enjeu essentiel dans la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation des ressources
Mercredi 25 Novembre 2015Dès 15h00, le 25 novembre, les associations agissant pour l'égalité des droits Femmes/Hommes et contre les violences faites aux femmes échangent avec le grand public aux abords des principales stations de tram de Strasbourg. La délégation du Bas-Rhin du Mouvement du Nid vous attend à Faubourg National ! À partir de 18h30, à la médiathèque Olympe de Gouges, ne manquez pas la conférence "Suède : le pays où les femmes ne sont plus à vendre" avec la parlementaire et féministe suédoise Malin Björk.
Le 25 novembre, à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la commission plénière égalité Femme – Homme de la Ville organise de nombreuses manifestations.
Entre 15h et 18h : présence des associations sur les principales stations de tram pour aller à la rencontre des passantEs. Le Mouvement du Nid vous attend à Faubourg National, dans le quartier de la Laiterie, lignes B et F.
18h : Rendez vous devant la verrière de la gare pour une déambulation jusqu'à la médiathèque Olympe de Gouges.
18h30 : Conférence : "Suède : le pays où les femmes ne sont plus à vendre"
Intervenante : Malin BJÖRK, femme politique suédoise, membre du Parlement européen depuis 2014 au sein du Groupe politique de la Gauche unitaire européenne. Féministe engagée, Malin BJÖRK est particulièrement active depuis des années dans la lutte contre le système prostitutionnel et contre toutes les formes de violence contre les femmes.
à Médiathèque Olympe de Gouges, 3 rue Kuhn
Contact : osezlefeminismebasrhin@gmail.com
19h : Pot de l'égalité à la médiathèque Olympe de Gouges.
Ce n’est pas là que ça se met, mais si ça peut rappeler aux gens que ça existe… A moins d’une semaine de la journée mondiale de lutte contre le sida, un nouveau défi impliquant des préservatifs a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux. Comme l’Ice Bucket Challenge dont il semble avoir hérité, le #CondomChallenge est très simple : emparez-vous du contraceptif de latex, remplissez-le d’eau et laissez-le tomber sur la tête d’un volontaire sous l’oeil des caméras. Si tout se passe bien, la capote va s’accrocher à sa tête sans se rompre et le transformer en horrible méduse.
Todd & Monk just had to do the the #condomchallenge pic.twitter.com/4yvfp9i02m
— 95.5 PLJ (@955PLJ) 25 Novembre 2015
Aussi puéril et m’as-tu-vu puisse-t-il paraître, le #CondomChallenge a le mérite de rappeler que les préservatifs sont extrêmement élastiques et résistants. De quoi balayer les arguments de type « Je n’en trouve pas à ma taille » et autres « Ils se cassent tout le temps » (pour éviter ça, appuyez sur le petit téton du préservatif quand vous l’enfilez, ce n’est quand même pas très difficile). Mieux vaut radoter qu’être mal compris : mettez des capotes. Le sida est toujours là. En 2013, plus de 6 000 français ont été diagnostiqués séropositifs.
Et maintenant, quelques #CondomChallenge réussis.
So this happened #condomchallenge @LaurenSchmidt16 pic.twitter.com/KJ6PU7TjG4
— Brooke (@brooke_Schmidt8) 25 Novembre 2015
THIS WAS THE BEST THING EVER CREATED OH MY GOD #condomchallenge pic.twitter.com/fAgs85ch3w — lex the hot mess (@alexandria3200) 25 Novembre 2015
This is actually a thing now #condomchallenge pic.twitter.com/LWGAov2I4G — åleks (@aleksxcx) 24 Novembre 2015
Aux Etats-Unis, Fredrik Eklund est connu comme le meilleur agent immobilier de New York. A 38 ans, il y a conclu pas moins de 3,5 milliards de dollars de transactions et s’apprête à y ouvrir 15 nouveaux immeubles résidentiels. Ses clients sont souvent des stars, il a logé Jessica Parker et Jennifer Lopez. Le penthouse à 40 millions de dollars un temps considéré par Leonardo DiCaprio, c’est lui. De juteux contrats qu’il met en scène dans Million Dollar Listing, une télé-réalité diffusée sur tout le continent nord-américain. En bon self-made man gros-plein-de-sous, il a même écrit un livre qui détaille ses méthodes. Si vous les suivez à la lettre, vous pourrez peut-être amasser, comme lui, une fortune personnelle de 55 millions de dollars. Pas mal.
Fredrik Eklund et Jennifer Lopez
Tout ça, c’est aux Etats-Unis. Avant d’y immigrer en 2004, Fredrik Eklund a tenté sa chance dans un tout autre domaine en Suède, son pays d’origine : sous le pseudonyme de Tag Eriksson, il a tourné quelques films porno gay. Un moment de sa vie qu’il assume pleinement. « J’ai toujours été très ouvert à propos de ça, a-t-il rappelé au Huffington Post vendredi dernier. J’ai écrit un livre à ce sujet en Suède, c’est une partie de moi. Je n’ai jamais essayé de le cacher ». Mieux, il estime que sa carrière de porn star l’a aidé à se faire un nom de l’autre côté de l’Atlantique : « Quand je suis arrivé à New York il y a treize ans, il y avait 32 000 agent immobiliers. Est-ce que ça m’a rendu plus mémorable ? Les gens disaient « Ho, c’est le type (…) qui a fait du porno »».
David Mech
Une belle histoire qui fait tout de même figure d’exception. En général, un passé dans l’industrie ne pardonne pas. Une affaire toute récente nous le rappelle cruellement. Hier, une cour fédérale a rejeté l’appel de l’ancien acteur porno David Mech. Reconverti dans le soutien scolaire, il entendait faire un peu de publicité pour son nouveau business dans quelques écoles de Floride. Malheureusement, ces établissements ont vite fait retirer ses panneaux d’affichage en découvrant le passé de l’aspirant professeur. Le système judiciaire américain a jugé qu’ils étaient dans leur bon droit. Il y a encore du boulot.
Pour sensibiliser et échanger sur le système prostitutionnel avec le grand public, dans le cadre de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, les militantEs de la délégation de la Sarthe vous invitent à partager une boisson chaude et échanger au square des Ursulines, au Mans.
Infos pratiquesLe 25 novembre de 11h à 17h,
square des Ursulines, au Mans.
Depuis Aristote, on prétend que l’engoulevent se nourrit de lait de chèvre et que cela rend la chèvre malade : elle en perd le lait ou la vue. Cette légende d’origine obscure repose-t-elle sur un lien secret entre les seins et les yeux ?
Il existe des mouches appelées «de nuisance» qui se collent aux yeux des chèvres ou des vaches pour s’y nourrir de larmes. Ces mouches de type lécheur-suceur se nourrissent aussi des pertes vaginales, d’exsudats du nez, des plaies qui suintent et des sécrétions lactées qui collent aux pis des bêtes. Bref, ces mouches aiment les matières organiques, pour le plus grand malheur des animaux qu’elles harcèlent sans pitié. «D’où un effet souvent très négatif sur la […] viande (en particulier sur la couleur de la viande, très sensible à toute source de stress)» : les animaux stressés donnent une viande flasque, claire, qui perd son eau facilement. Cette anomalie est appelée syndrome des viandes PSE (pale, soft, exsudative). C’est à ce genre de viande qu’on reconnaît les animaux ayant subi de longs et douloureux transports jusqu’à l’abattoir, par exemple… Mais revenons à nos mouches.
Un serpent miniature dans l’oeil
Les mouches ne font pas que stresser les bêtes. Elles leur transmettent des bactéries ou des parasites comme la thelazia. La thelazia est un minuscule vers qui pond ses oeufs dans le canal lacrymal de la bête. Une fois le vers éclos, il se promène dans l’oeil, plongeant parfois en profondeur dans la muqueuse et occasionnant des dégâts qui peuvent conduire à la cécité. L’animal perd la vue. Curieusement, ce n’est pourtant pas la thelazia qu’on rend fautive, ni même la mouche qui transporte les larves de thelazia. C’est l’engoulevent. Depuis l’antiquité, ce petit oiseau est en effet accusé de sucer le lait des chèvres et de les rendre aveugle. On le voit en effet souvent voleter au-dessus des troupeaux de bétail, le bec grand ouvert, pour attraper les mouches. Bien que les mouches soient les véritables auteurs de l’infestation oculaire, c’est l’engoulevent qu’on blâme. Pourquoi ? C’est ici que les difficultés commencent. Il est toujours difficile de comprendre pourquoi les humains font reposer sur telle ou telle créature le poids d’une faute imaginaire…
Délit de sale gueule ?
Première explication possible : l’engoulevent est effrayant. «Ses vols “fantasques“, ses mœurs crépusculaires […], ses yeux rougeoyants, ses cris plaintifs ou lugubres et ses battements d’ailes précipités lorsqu’il s’envole sous les pas, font de l’engoulevent un oiseau objectivement effrayant. Au-delà de cette répulsion, l’engoulevent cumule plusieurs anomalies […]. Il vole certes, mais il se déplace au sol un peu à la façon d’un reptile et il y dépose ses œufs. Il n’est ni diurne, ni nocturne. Il relève ainsi de ces “espèces ambiguës“ disposant de propriétés formelles contradictoires qui en font “des membres imparfaits de leur classe, ou dont la classe défie le schéma général de l’univers (2)“ […]. Son étrangeté va être proportionnelle à la crainte qu’il inspire. Il ne peut être que maléfique. Il sera là pour expliquer l’inexplicable. Seule une chose effrayante en elle-même peut être la cause d’une forme de malheur absolu, qui touche l’homme dans son essentiel : sa propre reproduction». Pour Christian Seignobos – qui a étudié les croyances relatives à l’engoulevent au nord du Cameroun –, l’engoulevent fait l’objet d’une peur qui pourrait bien concerner d’autres aires culturelles du monde : en occident aussi cet animal effraye. Les maladies qu’on lui impute depuis l’antiquité sont d’ailleurs étroitement associées à l’idée de la reproduction.
Perdre la vue : métaphore de la perte d’enfant ?
En latin, le mot orbus signifie «être privé de la vue». Orbatus : «être privé d’enfant». L’engoulevent, accusé de faire tarir le lait de la chèvre ou de la rendre aveugle, est –de ce point de vue– un oiseau particulièrement menaçant. Il met en danger la possibilité de voir, au loin, sa lignée se perpétuer ou son futur se prolonger jusqu’à l’horizon. Sur le plan symbolique, devenir aveugle, c’est être privé de toute perspective d’avenir car, sans descendance, l’être humain se sait condamné à disparaître des mémoires : il plongera dans le trou noir. Quel rapport avec le lait ? Jusqu’à une époque récente, c’est le lait de la mère et de ces nourrices idéales que sont les chèvres ou les vaches qui permet au bébé de survivre. Le lait a donc, tout comme la vue, un lien étroit avec l’idée de la reproduction. Mais peut-être faut-il pousser la réflexion plus loin pour comprendre…
Traire les pis : sucer un pénis
Il existe en latin une expression très drôle : «traire les boucs» (mulgere hircos), ce qui signifie «tenter l’impossible» ou «accomplir un acte absurde». Comme tout le monde le sait, un bouc ne donne pas de lait. Enfin… presque. Le sperme est souvent comparé à du lait. Il est nécessaire à la reproduction, autant que le lait sans lequel l’enfant nouveau-né meurt. Le verbe latin mulgere («traire») a donné milk («lait») en anglais, milch (« lait ») en allemand et les mots «mulsion» (traite du bétail) ou «émulsion» (liquide d’apparence laiteuse) en français. Pour faire une émulsion, il est courant d’utiliser de l’oeuf. Bref, il existe un lien étroit entre le lait et les fluides blancs.
Le milking désigne d’ailleurs une pratique consistant à «traire» un homme en lui massant les testicules jusqu’à ce qu’il éjacule. Cela demande du doigté car les testicules sont fragiles, autant que des oeufs. Et c’est d’ailleurs connu : les yeux sont souvent comparés à des oeufs. Se crever les yeux, c’est se castrer. Oedipe se crève les yeux lorsqu’il apprend qu’il a tué son père et fait l’amour avec sa mère, rompant l’ordre qui assure la continuité d’une lignée. Il n’aura pas d’enfant. Il existe donc un lien puissant, dans notre culture occidentale en tout cas, entre les yeux, le lait et le sperme. Ce qui explique peut-être pourquoi la plaisanterie récurrente veut qu’une femme demande : «Regarde-moi dans les yeux», lorsqu’on lui lui mate la poitrine.
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A LIRE : La potière jalouse, de Claude Lévi-Strauss. Payot 2008.
« L’engoulevent ou l’étrangeté porteuse de malheur (Nord du Cameroun) », de Christian Seignobos, dans la Revue d’ethnoécologie, 2012.
NOTES
(1) Colloque sur l’Allaitement interspécifique (12-14 novembre 2015, Universités de Lausanne et de Genève, projet Sinergia Lactation in History).
En cette journée de lutte, nous partageons avec vous quelques articles qui permettent de mettre des mots sur une triste réalité. Pourquoi cette journée >> site de l’ONU Pourquoi les mythes sur les violences contre les femmes perdurent Violences sexuelles au sein du couple, parlons-en Campagne contre le viol : mariée ou pas, quand une femme...
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L'association Femmes Solidaires de Miramas organise une soirée de mobilisation d'échanges dans le cadre de Journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Expo, courts-métrages, débats... au programme de cet événement auquel la délégation des Bouches-du-Rhône du Mouvement du Nid est heureuse de participer !
Infos pratiquesCinéma le Commedia
Rue Vaillant Couturier
Miramas
et Une histoire banale de Audrey Estrougo.
Nous avons présenté le court-métrage Sage-femme sur le site de notre revue, Prostitution et Société : Sage-femme.
Le nouveau gouvernement canadien a détaillé cette semaine son plan pour l’admission de 25’000 réfugiés syriens dans les tous prochains mois. Il a confirmé que seuls les femmes, les enfants et les familles seraient autorisés sur le territoire. Après les attentats de Paris et les craintes de voir des terroristes infiltrer les réfugiés, les hommes seuls seront exclus du dispositif. Toutefois, les autorités feront une exception pour les réfugiés homosexuels, persécutés par des groupes rebelles radicaux tel que le groupe Etat islamique ainsi que par le régime.
Les réfugiés seront transportés par avion dès le mois prochain depuis la Jordanie, le Liban et la Turquie, principaux pays d’accueil des civils fuyant la guerre en Syrie. La sélection des candidats à l’asile au Canada sera assurée par des 500 agents consulaires en collaboration avec l’agence de l’ONU pour les réfugiés, le HCR.
Vulnérabilité
L’attention portée aux réfugiés LGBT en tant que minorité particulièrement vulnérable a été saluée au Royaume-Uni, où la parlementaire Mary Creagh a invité son gouvernement à prendre le Canada pour exemple, rapporte PinkNews. «Nous nous targuons des progrès réalisés dans la voie de l’égalité. Aussi il est temps d’agir pour aider ceux qui sont persécutés en raison de leur sexualité ou leur orientation sexuelle à l’étranger.»
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Interview de Sophie Gourion.
Son twitter : @Sophie_Gourion
Peux-tu te présenter ?
Je suis Sophie Gourion, j'ai 42 ans, je suis rédactrice web et blogueuse. Je suis mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 10 ans.
Depuis quand es-tu féministe ?
J'ai vraiment du mal à situer exactement quand cette prise de conscience a débuté.
Je pense que ma mère a toujours été féministe sans le revendiquer ou se l'avouer, un peu comme M Jourdain faisait de la prose sans le savoir.
Elle vient d'une famille d'Afrique du Nord assez traditionnaliste, a dû commencer à travailler comme sa soeur à 16 ans alors que ses frères ont continué leurs études, a subi pas mal de pression familiale pour se marier mais a resisté à sa manière, ce qui était loin d'être évident pour l'époque. Elle s'est finalement mariée avec mon père mais assez tardivement pour son milieu d'origine. Elle n'a jamais lu de magazines féminins, je ne l'ai jamais vue courir les soldes, elle m'a souvent répété que la vraie beauté était sans artifices. Elle a toujours travaillé, n'a jamais développé d'attirance pour les activités étiquetées "féminines". Quand mon frère est né, c'est mon père qui s'en est occupé pendant que ma mère est retournée travailler, ce qui à l'époque avait été assez mal vu par certains. Plus tard, contrairement aux autres mères juives de mes copines, elle ne m'a jamais poussée à me marier, a toujours privilégié mon bonheur et mes choix.
Pour ma part, je dirai que ma prise de conscience féministe est relativement récente. J'ai longtemps été à des années lumière de tout cela. J'ai travaillé dans la mode puis dans le domaine du marketing chez le N° 1 mondial des cosmétiques car ce milieu m'attirait énormément. Je me souviens avoir lancé à une collègue avant le lancement d'une campagne d'un produit amincissant assez choquante (avec des pinces à linge sur les cuisses): "On va encore avoir les chiennes de garde sur le dos. Ca les occupe, que veux-tu". Pour te donner une idée du chemin parcouru!
Pourtant, le harcèlement sexuel, le harcèlement de rue, les questions déplacées lors des entretiens, les remarques sexistes dans le milieu du travail, les différences de salaire, tout cela je l'avais vécu. Mais je pensais que cela faisait partie des effets indésirables inhérents à la condition féminine.
Je crois qu'il a fallu que je devienne mère pour que tout cela devienne intolérable. Enceinte, mon corps ne m'appartenait plus : entre les gens qui te tripotent le ventre, les internes qui défilent les uns derrière les autres pour regarder ton col, la sage-femme qui dit "je coupe" au moment de l'épisiotomie sans jamais avoir évoqué cette possibilité avant, la puéricultrice qui te dit de prendre sur toi pour allaiter même si ce n'est pas ton truc, je me suis dit qu'il fallait que je donne de la voix pour me faire entendre. Et me réapproprier mon corps. Sans compter la dépression post-partum qui a pointé le bout de son nez après la naissance de mon fils. Pour la plupart des gens, je ne correspondais pas à l'image d'Epinal de la mère épanouie et sur son petit nuage. Je faisais peur.
Ce qui m'a permis de reprendre ma vie (et mon corps) en main, ce sont les forums de jeunes mamans type Doctissimo. Je sais qu'ils ont été beaucoup moqués mais pour moi ils ont été un véritable outil d'empowerment. J'ai trouvé un endroit où les femmes échangeaient sur la façon dont on pouvait devenir active lors de son accouchement, expliquaient que l'on pouvait rédiger un projet d'accouchement, racontaient leurs échecs dans leurs tentatives d'allaitement, leurs doutes et leurs angoisses aussi. Les livres de Martin Winckler ont également été une révélation pour moi.
Quand j'ai commencé à m'intéresser aux questions féministes, le blog de Maïa Mazaurette m'a éclairée à l'époque sur pas mal de notions, notamment le consentement. Puis, arrivée sur Twitter, j'ai peu participé mais ai beaucoup lu. C'est une excellente manière de se familiariser avec le féminisme quand on n'a pas cette culture au départ. Ca m'a donné envie d'apporter ma pierre à l'édifice en ouvrant mon blog. Au départ, je souhaitais parler essentiellement du marketing genré, car après avoir travaillé 10 ans dans la marketing je trouvais que j'avais ma légitimité sur le sujet, contrairement à d'autres thèmes plus "académiques". Puis j'ai ensuite avec le temps abordé d'autres thématiques, notamment tout ce qui touche à l'éducation et au genre parce que c'est un sujet que je vis quotidiennement avec mes enfants.
Tu dis que tu avais conscience du sexisme mais que "cela faisait partie des effets indésirables inhérents à la condition féminine." Tu pensais donc qu'on ne pouvait rien y faire ?
Je ne pensais même pas qu'il était possible de faire quelque chose pour que cela change! Pour moi, il ne s'agissait que de désagréments plus ou moins gênants, je voyais les choses comme des événements individuels isolés les uns des autres, je n'avais pas du tout conscience du sexisme comme un système généralisé et oppressif. Et puis j'avais tendance à culpabiliser, à me remettre en question plutôt que la société : si je me suis fait suivre dans la rue, peut-être est-ce parce que je portais une jupe et pas un pantalon. Du coup, j'adoptais des stratégies d'évitement, comme le jean, la capuche et les écouteurs dans les oreilles plutôt que me dire que le phénomène me dépassait et qu'il fallait être révoltée et avoir envie de faire changer les choses.
Est ce que tu penses que les féministes s'intéressent assez à la question de la grossesse et de l'accouchement ?
Je trouve que ces questions sont peu investies par les féministes et je m'en désole. Est-ce parce que, pour la première vague, la maternité était souvent perçue comme un fardeau, une aliénation? Autant, la voix des féministes se fait entendre au sujet de la contraception ou de l'IVG, autant on l'entend peu, il est vrai quand il est question de grossesse et d'accouchement. Pourtant le sujet est, à mon sens, hautement féministe. Il a à faire avec le consentement (les touchers vaginaux dont on entend enfin parler prouvent à quel point la notion de consentement est floue pour certains médecins), le droit à disposer de son corps, la liberté de choix. Il suffit de voir avec quel mépris et légèreté la question du "point du mari" est souvent abordée dans les médias : sur mon blog, j'avais dénoncé le traitement journalistique du sujet par 20 minutes qui titrait "Le point du mari : le mythe d'une chirurgie destinée à donner plus de plaisir aux hommes". Mythe alors que de nombreux témoignages de patientes et de sages-femmes venaient accréditer la réalité de la pratique. Après mon billet, le titre a été changé, 20 minutes a rédigé un autre article donnant la parole aux patientes mais entre-temps le journaliste était venu sur mon blog affirmer que j'étais jalouse car je voulais travailler à 20 minutes! L'année dernière, une journaliste m'avait interviewée au sujet de l'allaitement. Sa question "allaiter, est-ce féministe?" (pour distribuer les brevets de féminisme, les médias sont très forts). Pour moi l'essentiel est d'avoir le choix. Sauf qu'en tant que mère, notre choix n'est pas libre et dénué de toute pression extérieure. Enceinte, on n'a cessé de me dire que l'allaitement était "naturel" "instinctif" "bon pour le bébé et la mère", des mots qui sont loin d'être anodins. J'ai donc "décidé" d'allaiter (alors même que ma mère me le déconseillait) et ça a été catastrophique. Il a fallu que je pleure devant une puéricultrice au bout du 2ème jour en réclamant un biberon pour que l'on respecte enfin mon choix. Pour mon 2ème enfant, je n'ai eu de cesse de répéter que je voulais un biberon, même sur la table d'accouchement, pour être sûre que ma volonté allait être respectée. Pour en revenir au féminisme, je trouve que les réseaux sociaux font bouger les choses. Le tumblr "je n'ai pas consenti" au sujet des défauts de consentement dans les actes médicaux , des blogs tels que celui des "Vendredis intellos", de "Poule Pondeuse" ou "Marie accouche là" s'emparent des sujets de la maternité et du féminisme avec beaucoup de pertinence et d'efficacité.
Tu as un fils et un fille ; arrives-tu à avoir avec eux une éducation antisexiste ?
Je dirais que je fais de mon mieux. J'essaye d'agir sur les leviers conscients : je leur laisse le maximum de choix tout en les poussant à expérimenter le maximum de choses, indépendamment de leur genre. Je ne suis pas du tout dans la diabolisation, je pense même que c'est contre-productif. Un de mes copains à qui on avait interdit de jouer avec un pistolet-jouet enfant m'a ainsi raconté que la première chose qu'il a volé a été un pistolet! Je n'ai jamais interdit à ma fille une Barbie ou à mon fils un déguisement de policier par exemple. Comme ils sont relativement proches en âge, ils s'échangent les jouets de toute manière et rien n'est cloisonné.
Je me rends compte à de petits signes que finalement j'ai réussi à leur transmettre pas mal de choses. L'autre jour, ma belle-mère a dit à ma fille "On ne dit pas de gros mots, c'est pas jolie dans la bouche d'une fille". Elle lui a répondu du tac au tac "dans la bouche d'un garçon non plus!".
Et l'autre jour dans un magasin, elle pestait contre la difficulté à trouver des Lego "ni policier ni princesse".
Après, je ne suis pas la seule prescriptrice : il y a l'école, la télévision, la famille. D'où l'importance d'être vigilant, d'expliquer, de proposer des alternatives.
En ce qui concerne les tâches ménagères, c'est assez égalitaire, ils ne font pas grand-chose ni l'un ni l'autre . J'avais pourtant établi un tableau des tâches, ça a duré une semaine.
En quoi est il gênant qu'il y ait des jeux de filles et de garçons ?
C'est une question qui revient souvent sur le blog : le problème de la segmentation par genre c'est qu'elle limite les possibilités des enfants et les enferme dans des stéréotypes. Aux filles, l'apparence et la passivité, aux garçons l'action et la performance, des clichés que l'on retrouve dans la littérature enfantine. Une étude a ainsi démontré que les femmes et les fillettes étaient plus souvent représentées à l’intérieur qu’à l‘extérieur et dans des activités passives. A l’opposé, les hommes et les garçons étaient davantage illustrés dehors que dedans, vaquant à des occupations actives. Les conséquences de ces représentations sont nombreuses : "Pour les filles, le manque de modèles valorisants porte un coup à l'estime de soi et conditionne des comportements. Les stéréotypes restreignent par exemple leurs choix professionnels: il leur est difficile de choisir un métier qu'elles n'ont jamais vu exercer par d'autres femmes. Les garçons sont également confinés dans un rôle rigide: ils auront plus de difficulté à choisir un métier dit "féminin", par peur des moqueries de l'entourage, des copains" expliquait ainsi Anne Daflon-Novelle, en charge de l'étude.
Je l'expliquais sur mon blog, la segmentation des jouets par genre est assez récente et répond à un impératif économique qui permet de doubler les intentions d'achat (difficile de pouvoir refiler le vélo rose de l'ainée au petit frère, il faut en racheter un autre). Le genre était ainsi remarquablement absent des publicités de jouets au tournant du 20e siècle, mais a joué un rôle beaucoup plus important dans le marketing du jouet dans les années antérieures et postérieures à la seconde guerre mondiale. Cependant, au début des années 1970, la séparation entre "les jouets des garçons" et "les jouets des filles" a semblé s’éroder. En 1975, très peu de jouets étaient explicitement commercialisés selon le genre et que presque 70 % n'ont montré aucune signalisation de genre du tout.
Dans les années 1970, les annonces de jouet défiaient souvent des stéréotypes en montrant des filles en capitaine d'avion construisant et jouant et des garçons mitonnant des petits plats dans la cuisine. Mais depuis 1995, la publicité genrée a fait un bond en arrière pour revenir à une situation comparable à celles des années 50. Trouver aujourd’hui un jouet qui n'est pas commercialisé explicitement ou subtilement (par l'utilisation de couleur, par exemple) par le genre est devenu incroyablement difficile. Même Lego, "neutre" à mon époque (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre) s'est lancé dans une gamme "spécial fille", Lego Friends avec briques rose bonbon et salon de coiffure. Si l'on a cru bon de créer une gamme "spécial filles", cela sous-entend que les jeux de construction (comme les jeux scientifiques, de stratégie) sont par défaut masculins. Il ne faut pas s'étonner ensuite du faible nombre de jeunes filles en école d'ingénieurs!
Ton blog s'appelle Tout à l'ego pourquoi ce titre ?
Parce que tout le monde me répétait que pour qu'un blog soit lu, il fallait avoir une ligne édito très claire et ne pas en dévier.
J'ai toujours été une vraie touche à tout et l'idée de m'enfermer dans une thématique unique me pétrifiait. Comment allais-je tenir sur la durée dans ce cas?
J'ai donc décidé de m'accorder la liberté d'aborder des sujets très différents : le féminisme mais aussi l'éducation, ma vie professionnelle, des jeux d'écriture mais aussi des sujets plus "lifestyle" comme l'alimentation, les jouets ou le développement durable.
D'où le nom "Tout à l'égo, ma vie en vrac sans tri sélectif" qui illustre le côté fourre-tout, défouloir du blog, tout en évoquant le côté "egotrip" de la blogueuse.
Quels sont les sujets qui t'intéressent le plus dans le féminisme ?
Beaucoup de choses m'intéressent mais je ne veux ni m'approprier la parole d'un.e autre ni aborder des sujets dont je n'ai pas une connaissance empirique. Mon féminisme est un féminisme assez terre à terre, pragmatique, issu de ce que j'ai vécu. Je n'ai pas de grande culture livresque à ce sujet, j'ai fait des études assez courtes du coup je parle de ce que je connais. Le gender marketing, le sexisme dans la publicité m'intéressent énormément parce qu'ils disent beaucoup de notre société. Ils distillent des valeurs de façon subliminale qu'il me parait important de décrypter (même si on me dit régulièrement de parler plutôt des femmes afghanes). Les stéréotypes de genre dans la littérature enfantine, dans les jouets ou la presse pour enfants m'intéresse également beaucoup. J'ai d'ailleurs mené une étude sur le sujet sur le blog afin de comparer les 100 premiers jeux proposés par Apple en tant que « Jeux de filles » et « Jeux de garçons » et disponibles sur iPhone. Ce qu’il en ressort est que l’on y retrouve, à peu de choses près, les mêmes stéréotypes de genre que ceux que l’on trouve dans la littérature enfantine : apparence et passivité pour les filles versus action et performance pour les garçons.
Qu'est ce que tu appelles un "brevet de féminisme" ?
C'est un peu le "label rouge du féminisme", son "AOC"! Le brevet de féminisme est en général attribué par des médias qui ont compris que le sujet était un attrape-clic même s'ils n'avaient aucune légitimité à décreter qui était une "vraie féministe". Récemment, le magazine « Elle » a ainsi proposé à ses lectrices un sondage intitulé « Etes-vous une vraie féministe ? », avec pléthore de clichés en tout genre. Un peu comme si le Ku Klux Klan s’amusait à décerner des brevets d’antiracisme. C’est aussi le cas de cette journaliste du Figaro (journal de référence du féminisme s'il en est) qui a décrété que Florence Foresti n’était pas vraiment féministe en dépit de celle qu’elle affirmait. La grande tendance c'est aussi de clouer au pilori les peoples qui déclarent ne pas être féministe à longueur d'articles enflammés (en ignorant au passage le prix à payer quand on se déclare publiquement féministe). J'ai vu aussi passer sur d'autres sites des titres définitifs tels que "Le barbecue n'est pas féministe" ou "Le self-defense est féministe". D'autres vont décider que la cup est plus féministe que le tampon, que si tu n'arrives pas à retenir ton flux, t'es une fausse féministe. Bref, le féminisme sert parfois à vendre tout et n'importe quoi parfois, c'est un peu la caution du style "vue à la télé".
Entre féministes, on peut parfois être tentées de retirer des brevets de féminisme parce qu'on a de vues opposées, parce qu'on tient des propos "problématiques" (l'expression m'agace mais je n'en trouve pas d'autres). Il faut tenir compte du fait que nous ne sommes pas toutes au même point d'avancement dans notre cheminement, que c'est une perpétuelle évolution (quand je relis des trucs que j'ai écrits y a quelques années, je me cache dans un trou). Etre féministe, c'est vouloir l'égalité hommes-femmes, tout le reste n'est que détails.
Pourquoi est il gênant de se demander si allaiter est féministe ou pas ?
Parce que la question, telle qu'elle a été posée par le journal qui m'a interviewée, laisse penser que le féminisme est un dogme, avec une charte de bonne conduite à respecter. C'est extrêmement binaire et dangereux. Je pense qu'il faut se penser la question autrement : ai-je vraiment envie d'allaiter ou est-ce que ce choix a été influencé par mon entourage? Je pense que quand on est féministe, on se pose perpétuellement des questions, et c'est très sain, sans que l'on ait besoin forcément d'apposer le tampon "féministe" sur chacun de ses actes. Par exemple, je m'épile et je porte des talons hauts inconfortables : je ne dis pas que je le fais "pour moi" car je suis consciente d'obéir à des normes culturelles et que ce n'est ni agréable ni confortable. Pour autant, je ne me demande pas si "c'est féministe" ou pas.
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