Le logo de l’institut néerlandais détourné par ses salariés
Les Pays-Bas sont le premier pays à avoir légalisé le mariage homosexuel, en 2001. C’est un des pays d’Europe où la prostitution est règlementée. C’est un pays qui montre souvent la voie en matière d’acceptation des moeurs, et son rayonnement culturel peut donc influer sur ses voisins. Mais la culture, c’est pas comme le soleil, ça ne rayonne pas tout seul.
Ainsi lorsqu’un jour j’ai eu vent des soirées ciné-club de l’Institut Néerlandais de Paris, j’ai eu très envie de m’y rendre. Et grâce à ces projections, souvent en présence de l’équipe du film, j’ai eu souvent l’occasion d’en apprendre sur les Pays-bas et de rencontrer des gens très intéressants. Je me souviens par exemple des soeur Fokkens, à la mise impeccable, me racontant leurs souvenirs de décennies de prostitution à Amsterdam. Ou de cette soirée en hommage à Sylvia Kristel, qui m’avait permis de découvrir une autre facette de son oeuvre. J’avais récemment raté les nuits gay du ciné-club mais j’espérais me rattraper plus tard…
Eh bien il n’y aura peut-être pas de plus tard. L’argent public, il n’y en a plus non plus aux Pays-Bas, ou du moins le consacre-t-on moins au rayonnement de la culture néerlandaise à l’étranger. Car malgré moult pétitions à tout va, à la Reine, au Roi etc, l’Institut Néerlandais de Paris va fermer ses portes, et son ciné-club aussi, laissant sur le carreau plusieurs salariés. Cela fait suite à l’arrêt de la subvention accordée par le ministère des affaires étrangères et donc ne permettant plus à la culture néerlandaise d’être mieux connue en France… Au départ, les crédits devaient être coupés fin 2014, mais cela se produira finalement à la fin de cette année.
L’Institut Néerlandais de Paris était l’un des deux seuls dont disposait les Pays Bas dans le monde, avec Jakarta… Alors est-ce une simple question de budget? Ou une reprise en main politique par l’ambassade qui voyait d’un mauvais oeil la présence à ses côtés de cet Institut indépendant? Dans tous les cas, plus de cours de néerlandais par les films d’ici quelques mois, et c’est très dommage!Harry Bos, porte-parole du personnel de l’Institut et programmateur des films, espère pouvoir faire renaître le ciné club sous une autre forme. J’espère qu’il y parviendra! Se frotter à la culture de l’autre, c’est important, surtout quand l’autre est néerlandais.
En attendant, vous pouvez venir fêter l’adieu de l’Institut Néerlandais dans la joie (tant qu’à faire) à la salle Gaveau le 19 novembre, avec des musiciens néerlandais qui mélangeront allègrement le baroque, la musique klezmer et le jazz!