Food porn – flickr/Muffet
La santé publique, ça devrait être l’affaire de tous. Enfin, c’est ce que j’aimerais penser. Je savais déjà que les listes de donneurs de moelle osseuse manquent d’hommes, alors que ce don sauve des vies et est sans danger. C’est aussi le cas de Nutrinet, la grande étude française visant à mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé.
Les hommes moins à l’aise
En effet, Nutrinet manque d’hommes, alors qu’on peut penser que les hommes mangent autant que les femmes! Est-ce un problème général sur le bénévolat? D’après le professeur Serge Hercberg, qui pilote cette étude, « toutes les études dans le domaine de la santé qui font appel à la population dans son ensemble trouvent plus d’écho auprès des femmes par rapport aux hommes. Ceci est d’autant plus vrai lors des études sur la nutrition. Par exemple, dans le cadre de l’étude SU.VI.MAX que nous avions lancée en 1994, nous avions eu plus de deux tiers de femmes parmi les volontaires. Le même phénomène se produit pour NutriNet (plus de 70 % de femmes). Je pense que les femmes sont plus sensibles aux préoccupations « santé » et surtout de nutrition et s’engagent plus facilement que les hommes, qui se retranchent également plus sur le fait de n’avoir pas suffisamment de temps… Peut être également que les hommes, qui mangent globalement « moins bien » que les femmes- par exemple, ils boivent plus d’alcool – sont moins à l’aise pour parler de leur alimentation. »
Mets du gras, mets-en partout mets-en par-là (enfin évitez quand même)
L’étude Nutrinet, qui propose aux volontaires de détailler 3 jours par an leur alimentation, ainsi que de répondre à des questionnaires santé et mode de vie, permet de croiser des milliers de données, et donc forcément des différences hommes/femmes dans l’alimentation. Est-ce que les chercheurs ont analysé cet aspect en regardant le contenu de nos assiettes? « Oui les hommes mangent globalement plus que les femmes, ce qui est normal car leur métabolisme de base est plus important. Ils ont aussi tendance à s’éloigner plus que les femmes des recommandations nutritionnelles (plus de sel, de gras, d’alcool…). Les femmes ont globalement un équilibre nutritionnel un peu plus favorable que les hommes. Par exemple elles mangent un peu plus de fruits et légumes surtout rapportés à leurs apports énergétiques totaux. »
Allons plus loin : manger et sexe ont tant à partager! Il y a d’ailleurs des pervers qui font régulièrement la promotion du « food porn », ou BDSM pâtissier… Alors professeur, est-ce qu’il y a un lien entre ce qu’on mange et sa sexualité? « Il n’y a pas de lien direct connu, mais on s’intéresse aux relations entre alimentation et qualité de vie, dont la sexualité fait partie ».
Alors si vous voulez aider la science et améliorer notre santé à tous, inscrivez-vous à Nutrinet, que vous soyez un homme ou une femme! « Participer c’est simple, confidentiel, sans lien commercial et ça permettra de faire progresser la recherche ». Merci professeur!
Pour rejoindre l’étude, cliquez ici!