— C’est fou tout ce qu’on peut trouver sur Craigslist.
— Outre les psychopathes et les tueurs en série?
— Oui. Écoute : « Équipement de BDSM à vendre, presque neuf. Cravaches, cannes anglaises, battoirs de diverses largeurs, et autres instruments à percussion – Ha! On se croirait aux matinées symphoniques.
— C’est parce qu’ils font chanter des arias, c’est bien connu.
— Écoute la suite. « Aussi : articles fabriqués sur mesure comprenant menottes pour poignets et chevilles, martinet en daim et un banc de fessée artisanal rembourré en cuir noir avec garnitures nickelées fabriqué avec amour.»
— Oh! Avec AMOUR!
— Il me semble que c’est exactement la pièce d’ameublement qu’il nous manque pour le sous-sol. Tu crois que je devrais l’appeler?
— Certainement. Et profites-en pour lui demander si les menottes sont ajustables.
— Je me demande quand même pourquoi ce type se débarrasse de son équipement. Peut-être est-ce qu’il se rééquipe en neuf? Ou peut-être est-il maintenant veuf…
— C’est peut-être ça. Si jamais il t’arrivait malheur, je n’aurais plus rien à faire de tout ce bazar. Après tout, je peux difficilement me donner moi-même la fessée… ce serait comme si j’essayais de me faire rire en me chatouillant.
— Je doute que tu aies du mal à trouver des volontaires pour te corriger avec amour.
— Possible, mais il n’y a que toi qui saches y faire…
— Parlant de fer… si on le battait, pendant qu’il est chaud?
— Oui! Je me déculotte dans la chambre et j’attends que tu viennes me faire entonner l’air des bijoux, maestro.
— Je vais chercher ma baguette et je te rejoins.