La pauvre Natalia, étant surendettée,
Pour fuir ses créanciers, grâce à la chirurgie
Est devenue Andrian; hélas, les huissiers
Ont dit que de l’auberge, il n’était pas sorti.
33751 éléments (2126 non lus) dans 75 canaux
La pauvre Natalia, étant surendettée,
Pour fuir ses créanciers, grâce à la chirurgie
Est devenue Andrian; hélas, les huissiers
Ont dit que de l’auberge, il n’était pas sorti.
Bouillante de colère, incapable de garder le silence plus longtemps, Luce se leva de table et alla rejoindre Joël dans la cuisine.
— Mais quel trou de cul, ce connard! s’écria-t-elle dès que la porte se referma derrière elle. Stupide, grossier, arrogant, prétentieux…
— Alouette…
— Ouais. Je le plumerais volontiers. Avec du goudron.
— S’il n’était pas le chum de ta sœur, il y a longtemps que je l’aurais étampé dans le mur, avant de le crisser dehors sur le banc de neige à coup de pied dans le cul. Ce gars-là est une brute avec un accent snob… il est la preuve vivante qu’une éducation à Brébeuf ne te rend pas nécessairement moins imbécile.
— Mélanie m’a dit qu’il est ignoble avec elle depuis le premier jour de leur cohabitation. Elle était vraiment dans tous ses états, la semaine dernière, au téléphone. Il lui a fait une crise parce qu’elle ne voulait pas lui donner son blow job quotidien… et lorsqu’elle s’est enfin exécutée, il a fini par se rebraguetter après une minute et la planter là en disant quelque chose comme «t’es nulle, je vais aller voir une pute»… pour revenir aux petites heures, saoul comme une botte et fleurant le parfum cheap pour femme.
Joël soupira.
— Pourquoi endure-t-elle tout ça?
— Je crois qu’elle est enfin prête à le plaquer. Elle m’a demandé si je connaissais des appartements à louer.
— Tu aurais dû me le dire plus tôt, chérie. Tu te rappelles, Charles? Le gars qui a sous-loué mon ancien appart? Il m’a dit qu’il cherchait quelqu’un pour reprendre son bail…
— Ce serait parfait pour elle! Je vais lui en parler ce soir.
Luce devint tout à coup songeuse, puis, sourire narquois au visage, elle demanda à Joël :
— La béchamel est prête, pour les crêpes?
— Presque.
— Je crois qu’il nous manque un ingrédient pour notre invité de marque… combien de temps il te faut pour m’en éjaculer une portion généreuse?
— Avec ton aide, à peine le temps de dire « va chier, salopard ».
— Dans ce cas… à mon fourneau, maître queux !
Dans son rectum, un cambrioleur a caché
Son butin : des bagues en or quatorze carats,
Quatre bracelets très encombrants, quatre colliers
Une clé à douilles et un gros sac de ganja.
Certaines me traitent de salope
Avoue : le suis-je vraiment?
Je ne m’intéresse qu’à une chose, pourtant
C’est ta culotte – et ce qui se trouve dedans
Je voudrais voir mon nom brodé sur tes lèvres
À travers le coton baveux translucide
Cueillir la fleur qui ce matin avoit desclose :
Ta culotte – et ce qui se trouve dedans
Certaines me traitent de traînée
C’est dans la boue qu’elles veulent me traîner
Mes envies sont modestes, pourtant :
Ta culotte – et ce qui se trouve dedans
Je voudrais rester couchée sur le dos
Avec mon envie de mieux te connaître
Glisser un doigt, puis deux au cœur du saint des saints :
Ta culotte – et ce qui se trouve dedans
Certaines me traitent de paresseuse
Parce que je ne fais que traînasser au lit
Pourtant, je ne fais qu’attendre que tu y ramènes
Ta culotte – et ce qui se trouve dedans.
Une New-yorkaise qui s’était fait voler
Son téléphone a eu la surprise inouïe
De trouver sur son DropBox des photographies
Des deux larrons, tout nus, en train de copuler.
Un Amerloque ayant pris son beau-père en grippe
Et ne pouvant plus supporter ses invectives
L’aurait soulevé en l’empoignant par le slip
L’étranglant ainsi jusqu’à ce que mort s’en suive.
Attention ! Alerte rouge à Philadelphie !
Un homme déambule dans le voisinage
Le pantalon baissé, à la main du fromage
Et réclamant aux passantes une gâterie !
La force tranquille et sûre d’elle sur son visage. Les courbes gracieuses et parfaites de son corps lorsqu’elle a enlevé ses vêtements. Sa peau devait être rose, ou peut-être crème, mais je me souviens d’elle comme étant d’argent massif et étincelant; argentée de la pointe des cheveux jusqu’aux bout des ongles de ses orteils, la peau pâle et ferme avec des veines bleutées. D’une élégance froide et folle, belle jusqu’à la déchirure.
Se lèvres étaient fraîches, soyeuses et surtout, précises.
Même submergée par l’orgasme, son corps respirant sous moi et ses seins écrasés contre les miens, quand je désirais plus que tout qu’elle fonde, qu’elle perde contrôle, elle ne fit que fermer les yeux, impassible. Une ride toute menue est apparue sur son front et, la bouche entrouverte, elle n’a émis qu’un cri doux et flûté, à peine audible – comme si la déesse était devenue mortelle, le temps fugace d’un soupir.
Sur les extraterrestres, ne s’entendant point
Avec son Jules, une femme aurait extirpé
Un révolver chargé du fond de son vagin
Et de tirer un coup, elle aurait menacé.
Assise sagement sur la chaise de rotin qui crie comme un bébé chaque fois que je tortille un peu mon cul, j’écoute la pluie marteler la fenêtre sans relâche. Je pourrais sentir l’odeur de sa chatte à trois mètres… Au bord de l’abandon, ses paupières sont crispées et sa bouche figée entre le sourire et la grimace. C’est remarquable à quel point le plaisir peut défigurer, rendre à la fois difforme et sublime.
Son visage à lui, par contre, reste de marbre. Il n’arbore aucun signe d’émoi, mis à part une érection si ostentatoire qu’elle semble presque douloureuse. Les hommes ont cette habitude d’arborer leurs faiblesses et d’enfouir leurs vertus au plus profond d’eux-mêmes. Ou alors, serait-ce qu’il a trop vu de porn et s’est convaincu qu’un vrai mâle doit avoir l’air blasé au moment d’éjaculer?
Je ne devrais pas penser à de telles choses. Je ne devrais pas porter de jugement, car après tout, ils ont la générosité de me laisser regarder.
— Est-ce que je peux garder ma culotte? avait-elle demandé.
— Qu’est-ce que j’y gagne? lui avait-il répondu sèchement.
Évidemment, lorsqu’il s’est mis sérieusement à la baiser avec sa culotte simplement poussée sur le côté, j’ai compris que ce n’était pas par pudeur qu’elle avait formulé cette demande. Je suis certaine qu’elle voulait la garder pour moi, pour le spectacle, pour le scandale de ce tissu noir fendant sa chair et accentuant la rondeur de ses fesses.
«Ce qui me fait jouir, c’est le désir. Le spectacle du désir…» leur avais-je dit, quelques heures auparavant. Ça l’avait bien allumé et c’est pourquoi il avait accepté de m’inviter à assister à leurs ébats. Mais maintenant, il fait tout pour me cacher son désir. Ce n’est pas bien grave: sa respiration le trahit, même si elle est presque couverte par le son de la pluie.
Le désir est chose étrange et fort complexe. Comme un mécanisme d’horlogerie, il est un assemblage délicat d’une multitude de menus détails qui doivent être correctement arrangés pour que l’ensemble se mette en marche. Comme il serait simple si ce que nous voulions se résumait à baiser! Comme il serait simple s’il suffisait d’insérer un organe dans un autre! En réalité, nous voulons tous beaucoup, beaucoup plus. Chacun d’entre nous veut un arrangement particulier, unique à nous seuls, et nous voulons l’occuper comme un territoire, comme un souverain règne sur son royaume. Mais ce n’est pas tout: nous voulons aussi faire partie de l’arrangement de l’autre, voir nos failles et nos faiblesses sublimées par le feu de l’altérité de son désir. Le désir est une construction fragile qui peut s’effondrer à tout moment comme un château de cartes, au moindre regard déplacé, au moindre mot maladroit. Le fait qu’il puisse se déployer est en soi prodigieux; le fait qu’il soit si commun tient carrément du miracle.
Mon propre arrangement n’est pas particulièrement complexe, mais néanmoins difficile à obtenir. J’ai besoin de gens véritablement amoureux, de personnes qui ne simulent pas le désir – ou du moins, qui soient de si habiles comédiens qu’ils arrivent à me convaincre parfaitement de la sincérité de leurs élans. Croyez-moi, de telles créatures d’exception ne sont pas faciles à trouver – et lorsque je les trouve, je fais tout pour les garder. J’ai besoin d’être la témoin émue de la passion pour basculer moi-même dans l’orgasme.
Ils ont donc commencé par s’embrasser dans la pénombre de la chambre. Il m’a regardée furtivement, puis a soupiré quelque chose d’inintelligible en déboutonnant le chemisier de son amante. Elle a de petits seins dont les pointes sont roses comme le museau d’un chiot, si bien que je me suis demandé si elles sont froides et humides.
— N’est-ce pas qu’elle est belle? m’a-t-il lancé en souriant.
Elle a étiré le bras et a attrapé son amant par la nuque, ce qui l’a obligée à se cambrer et a eu pour effet de rendre sa poitrine encore plus magnifique. Le relief de ses côtes et les courbes sinueuses de son ventre étaient ciselés par l’ombre. Je voulais lui dire de ne pas le faire de tout cela un spectacle, une performance, mais je savais que je les vexerais si je le faisais. D’ailleurs, je savais par expérience que je n’avais qu’à être patiente, que le caractère inédit de ma présence finirait par s’émousser et que le naturel reviendrait au galop.
— Bien sûr. Elle est magnifique, ai-je répondu timidement.
Elle a attrapé le poignet de son amant et l’a forcé à glisser sa main sous l’élastique de sa culotte. J’ai entendu distinctement le bruit baveux qu’on fait les doigts lorsqu’ils se sont introduits dans sa chatte. J’ai aussi entendu aussi ses gémissements devenir un peu plus rauques lorsque ces doigts ont commencé à se mouvoir. Très vite, elle a écarté les jambes et s’est mise à tortiller ses fesses contre lui.
Puis est venue son odeur, le parfum doucereux de son désir qui s’est répandu discrètement dans l’air. Ce sont ces petits détails qui ne mentent pas, ces indices qui me confirment que je suis témoin de l’amour, que ce n’est pas de la frime, que j’ai eu raison de combattre ma timidité maladive pour prendre place à leur côté. Chaque fois qu’un tel miracle se produit, une réaction chimique se déclenche instantanément en moi, le sang se précipite à mes joues et vient fouetter ma peau et ma bouche est inondée de salive.
J’ai entendu ensuite le crissement des dents de métal d’une fermeture à glissière. Elle a glissé une main entre eux, elle a farfouillé, a ri nerveusement parce que le zipper coinçait. Le tableau idyllique a perdu un peu de sa grâce en gagnant du réalisme. Hélène a rampé sur le lit et a lancé dans ma direction :
— C’est maintenant à moi de dire «regarde comme il est beau», n’est-ce pas?
Et il l’est, indéniablement. Il s’est glissé hors de son t-shirt sous les applaudissements amusés d’Hélène, avant de faire valser son jean de l’autre côté de la chambre.
— Allez! Enlève-moi ce caleçon à la con! On veut la voir tout de suite! Montre-nous ta queue!
— Enlève ta culotte d’abord.
— Non! Je t’ai dit que je voulais la garder…
— Dans ce cas, ma bite va rester bien au chaud dans le coton.
Elle s’est mise à rire comme une gamine.
— Comment vas-tu alors t’y prendre pour me baiser?
Devant une logique aussi imparable, il n’a pas eu d’autre choix que de retirer ce dernier vêtement. J’ai entrevu sa queue avant qu’il ne se penche vers l’avant, avant qu’il ne saisisse la cheville d’Hélène et la tire vers lui sur le lit. Le sommier a grincé sous son poids lorsqu’il a pris place à côté d’elle et l’a embrassée, enfin, pour de vrai.
Je pouvais sentir ce baiser comme si j’étais un papillon pris au piège entre leurs lèvres. Déchirée par leur faim, réduite en charpie entre leurs crocs blancs et acérés, puis avalé goulument dans un coup de langue. Et je pouvais sentir sa queue brûler la paume de ma main lorsqu’elle a enroulé ses doigts autour de lui. Je n’étais plus que des gouttelettes sur son haleine, sur son souffle coupé au moment de la première caresse le long de son sexe. Le désir brûlait les fibres des muscles de mes cuisses quand j’ai regardé ses hanches se braquer, lorsqu’il s’est mis à aller et venir dans la main délicate de son amante.
— Comment veux-tu que je te baise? a-t-il demandé.
— Qu’est-ce qui te plairait?
— Mille manières feraient mon bonheur. C’est à toi de me dire laquelle.
Elle l’a embrassé à nouveau avant de lui répondre :
— Derrière. Je veux par-derrière.
— Tout de suite? a-t-il demandé, la voix soudainement plus grave d’une octave.
Il plaçait déjà deux oreillers au centre du lit lorsqu’elle a répondu :
— Tout de suite.
Hélène a grimpé sur les oreillers et, les jambes écartées et le cul relevé vers plafond, elle a blotti son visage dans les draps bleu de nuit. Quant à lui, tout ce que je pouvais voir, c’était silhouettes, de profil, en pause. J’essayais de deviner à quoi il pensait. Il devait savourer cette anticipation du moment où il se joindrait finalement à elle, où il s’introduirait dans cette part secrète de son être qui jamais ne connaît la sécheresse.
— Ne me fais pas attendre.
La voix d’Hélène se faisait presque enfantine. Elle a agité ses fesses sous le nez de son amant.
— Paul !
— Dis-le. Dis-moi ce que tu en as envie.
— Ha! Tu sais bien ce que je veux.
— Alors dis-le-moi.
Il s’est approché d’elle, s’est relevé un peu, puis a lentement glissé sa bite contre la raie de son cul toujours recouverte par la culotte.
— Paul ! Come on !
Un ton rauque d’impatience se glissait dans sa voix. N’en tenant aucunement compte, il a continué de la taquiner, de se frotter lentement contre le tissu de son unique vêtement.
— Écoute, je ne pense pas que j’ai envie de te baiser si tu portes cette crisse de culotte.
— Fuck ! Ferme ta gueule et baise-moi ! C’est tout ce que je demande !
C’est à ce moment qu’il s’est décidé, qu’il a glissé deux doigts sous le tissu, qu’il l’a poussé vers le côté et qu’il s’est glissé en elle, en une seule poussée. Immédiatement, elle s’est mise à soupirer. La mélopée qui a jailli de sa poitrine s’est tout de suite mise à écorcher mon corps.
Voilà où ils en sont. Et voilà où j’en suis.
J’essaie de calmer ma respiration, j’essaie de me faire aussi petite et invisible que possible, mais mon cœur bat la chamade et le sang martèle mes tympans de ses bruits sourds. Les muscles de mes cuisses se crispent, mon souffle est chiffonné en boule dans le poing serré d’Hélène, étranglé et emmêlé dans le drap qu’elle tord à chaque coup de boutoir. J’ai envie de crier. Je suffoque. Ma mâchoire est si serrée qu’elle me fait mal. Je me liquéfie, je tremble et je les sens, tous les deux, dans les fibres de ma chair. Je peux entendre leur respiration dans mon crâne. Je suis tétanisée, je crains que si je bouge ne serait-ce que d’un pouce, je serai balayée par l’orgasme et je ne suis pas certaine que je serai en mesure de le chevaucher en silence.
Heureusement, elle se met à jouir avant que je ne perde totalement forme humaine. Son corps se fige, son dos est voûté de façon obscène. Elle sanglote, à répétition. Et lui, crispé, il couvre son corps avec le sien, enroule un bras autour de la taille de son amante et la pénètre, une dernière fois, profondément. C’est à ce moment, à ce moment seulement, que l’agencement devient parfait : je n’ai qu’à glisser ma main entre mes cuisses et le miracle tant attendu se produit. Enfin.
Je les laisse reprendre leur souffle pendant que je reprends le mien, assise sagement sur la chaise de rotin qui crie comme un bébé chaque fois que je tortille un peu mon cul, en écoutant la pluie marteler la fenêtre sans relâche. Puis, en tâchant de ne pas faire de bruit, en me faisant aussi petite qu’une souris, je me lève et m’enfuis.
Ce n’est jamais une bonne idée de s’attarder une fois que c’est fini – je ne veux surtout pas brûler mes chances d’être invitée à nouveau.
On dit qu’un chat retombe toujours sur ses pattes, comme si c’était en soi une bonne chose. Or, personne ne se demande où il retombe exactement. Moi la première, je me suis toujours sottement considérée comme la meilleure d’entre toutes les chattes, si bien que lors de ma dernière chute, je me suis tordue dans les airs d’une façon ridiculement féline avec une seule idée en tête : toucher le sol fièrement, sur mes deux pieds, l’orgueil intact et sans la moindre égratignure.
Ce n’est qu’après m’être assurée que l’honneur était sauf que j’ai regardé où j’étais retombée. Sur le sol, gisaient, éparpillés comme des éclats de cristal, les fragments broyés de son cœur sous le velours de mes pattes.
Sa peau est si pâle qu’elle en est presque translucide. Parfois, je me demande si elle existe vraiment, si elle est vraiment là, près de moi, dense et incarnée – ou si elle n’est en réalité qu’un fantôme qui va se dissoudre dans un nuage de poussière et de vapeur au moindre contact. Lorsqu’elle m’apparaît ainsi – spectrale, presque en filigrane – je n’ose prendre le risque de rompre le charme. Je me contente de lui murmurer à l’oreille, de lui dire tout bas ce que je sais qu’elle veut entendre et aussi tout ce qu’elle ne peut pas (ou ne veut pas) s’avouer. Elle se met alors à rougir, ses joues se pigmentent de rose, de rouge givré, la vie se met à se répandre sur tout son visage, sur son cou, puis sur tout son corps. Ce n’est qu’à ce moment que je l’embrasse, à cet instant précis où je sais que je pourrai sentir son pouls sur ses lèvres et que j’aurai la confirmation rassurante qu’elle n’est pas qu’un mirage.
Lakenya Bristol, une fière Floridienne,
Le neuf-un-un, en colère, aurait appelé
Pour accuser son ex-petite-amie-lesbienne
D’avoir décapité tous ses godemichés.
Des lèvres sur sa peau, des doigts qui la frôlent, ses jambes qui, enfin, se détendent, qui s’écartent, une langue pointue qui dessine des arabesques à l’intérieur de ses cuisses, de doux baisers sur ses mamelons : la fusion du ciel et de la terre par le miel.
Je la regarde depuis le balcon. Claire est à côté de moi et semble très fière de sa protégée.
— J’ai bien fait de te l’amener, n’est-ce pas ? me demande-t-elle, un peu inquiète.
— C’est une très bonne chose, Claire. Tu as très bien fait.
— Ça va bien se passer, hein? Elle va être ok ?
— Elle sera très bien, dis-je sur un ton rassurant.
D’ailleurs, la voilà qui se laisse attacher à la croix de saint André sans opposer la moindre résistance.
Elle me laisse la plupart du temps la regarder.
Certains soirs, elle me permet aussi de m’étendre derrière elle, quand elle dort sur le flanc gauche sous le drap couvert de son écriture en pattes de mouches, de ces poèmes indéchiffrables qu’elle tisse des nuits entières, Pénélope infatigable, en attente de l’arrivée de l’homme éternel, de l’homme archétypal et abstrait, celui qui saura la compléter, celui qui donnera un sens à son existence, celui qui lui permettra enfin d’atteindre la plénitude. Moi, je ne suis qu’une femme, alors je ne compte à ses yeux pour pas grand-chose, pour moins que rien, en somme. Voilà pourquoi je peux me plier autour d’elle et la serrer moi, pourquoi je peux enrouler mes bras autour d’elle son corps, toucher sa peau et poser ma main délicatement sur sa conque vierge et nacrée jusqu’à ce qu’elle se recouvre de rosée.
Parfois, elle me permet de l’embrasser.
Je me souviens d’avoir vu en direct à CNN la présidente des États-Unis retirer un à un ses vêtements et les éparpiller sur le plancher de la chambre du Sénat. Elle s’agenouilla ensuite sur le grand trône doré et tous les sénateurs se mirent à se battre entre eux pour avoir l’honneur d’être le premier à ramper jusqu’à elle, tout en haut des marches recouvertes d’un tapis écarlate, pour embrasser avec respect ses fesses marquées au fer rouge.
C’est à ce moment que je sus que l’Apocalypse avait commencé.
Certains passent Noël en famille, attablés.
D’autres traquent l’ex petite amie de papa
Et filment maman lui foutant une raclée:
Je me demande ce qu’ils feront pour Kwanzaa.
C’est chez elle une tradition du temps des fêtes et qui suis-je pour m’opposer aux traditions?
Elle plonge la main dans la cruche en tournant la tête vers le côté et en fermant les yeux, sûrement pour me prouver qu’il n’y a pas la moindre possibilité de triche. Moi, je regarde ses doigts longs, fins et gracieux brasser les morceaux de papier. Elle finit par en tirer un, me jette un regard lourd de sous-entendus en soulevant un sourcil, déplie le papier puis lit à haute voix :
«Forniquer. Longuement. Comme les visons en rut.»
Elle me prend alors par la main et m’entraîne vers la chambre, vers ce lit où tous les manteaux on été déposés, au son des applaudissements et des cris enthousiastes de la parenté rassemblée.
(Décembre, c’est le joyeux temps des reprises. En voici une de 2010, fraîchement rééditée pour vous.)
C’était la soirée de Festivus, un peu avant minuit, à l’heure où tous les esprits s’échauffent, même ceux des souris. La perche d’aluminium, préalablement extirpée de l’entretoit où on l’avait rangée l’an dernier, trônait fièrement, dépourvue de cotillons et de clinquant (qui sont, comme chacun sait, beaucoup trop agaçants) au centre du salon. Sur la table, gisaient les reliefs du repas et il ne restait que des miettes du traditionnel gâteau surgelé McCain décoré avec amour avec des M&M’s par la maîtresse de la maison. Tous avaient bien mangé, avaient un peu trop bu, lorsque Magali, l’hôtesse, se leva le verre à la main et lança les festivités.
— La tradition de Festivus commence avec la formulation des griefs, dit-elle, d’une voix légèrement empâtée par l’alcool. J’ai un tas de problèmes avec vous tous et c’est maintenant que vous allez en entendre parler! À commencer à toi, Daniel. Nous deux, c’est fini. Je te quitte.
Le pauvre Daniel faillit s’étouffer dans son verre de Caballero de Chile.
— Quoi?
— Ne fais pas cette tête. J’ai seulement décidé de passer à autre chose.
— Mais… mais… qu’est-ce que ça signifie? Qu’est-ce qui te prend tout à coup?
— Je vais être honnête avec toi, Daniel. Côté sexe, c’est parfait, mais nous n’avons rien en commun. Lorsque nous ne sommes pas à poil, nous ne faisons que nous engueuler. Il n’y a aucune vraie intimité entre nous. Je ne veux pas m’investir dans une relation basée uniquement sur l’attirance physique. Tu me traites comme un morceau de viande!
Daniel jeta sa serviette par terre, frappa la table de ses deux poings et se leva.
— Ne joue pas à la victime, Magali. C’est toi la salope, je te ferai remarquer. «Daniel, baise-moi dans la cabine d’essayage… Daniel, mets-moi les pinces à seins et le bâillon… Daniel, filme-nous et poste le tout sur YouPorn…» Fuck! Je ne savais même pas ce que c’était, l’anulingus, avant que tu me le fasses!
Les invites, en état de choc, écoutaient sans broncher. C’était sans contredit une fameuse formulation des griefs, probablement la meilleure des dix dernières années, du moins depuis la fois célèbre où tante Sonia avait accusé oncle Hector de lui avoir filé les morpions.
— J’admets que tu as raison sur ce point, répondit Magali. Laisse-moi donc reformuler : je ne veux PLUS m’investir dans une relation basée uniquement sur l’attirance physique. Ça va? Je veux du romantisme ! Je veux un engagement sérieux ! Et ça, je ne peux visiblement pas l’obtenir de toi. On a bien rigolé tous les deux, mais maintenant, c’est terminé.
Daniel s’effondra sur sa chaise.
— Tu es sérieuse?
— On ne peut plus sérieuse.
Il y eut alors un long moment se silence. Un silence magique, comme il ne peut y en avoir qu’à Festivus.
— Qu’est-ce que tu dirais d’un quickie avant que je fasse mes valises? demanda Daniel avec hésitation.
— Oui, bien sûr, répondit Magali, une lueur maligne dans les yeux.
Se déroula alors l’exploit de force le plus impressionnant de toute l’histoire de Festivus.
(Décembre, c’est le joyeux temps des reprises. En voici une de 2010, fraîchement rééditée pour vous.)
C’était la soirée de Festivus, un peu avant minuit, à l’heure où tous les esprits s’échauffent, même ceux des souris. La perche d’aluminium, préalablement extirpée de l’entretoit où on l’avait rangée l’an dernier, trônait fièrement, dépourvue de cotillons et de clinquant (qui sont, comme chacun sait, beaucoup trop agaçants) au centre du salon. Sur la table, gisaient les reliefs du repas et il ne restait que des miettes du traditionnel gâteau surgelé McCain décoré avec amour avec des M&M’s par la maîtresse de la maison. Tous avaient bien mangé, avaient un peu trop bu, lorsque Magali, l’hôtesse, se leva le verre à la main et lança les festivités.
— La tradition de Festivus commence avec la formulation des griefs, dit-elle, d’une voix légèrement empâtée par l’alcool. J’ai un tas de problèmes avec vous tous et c’est maintenant que vous allez en entendre parler! À commencer à toi, Daniel. Nous deux, c’est fini. Je te quitte.
Le pauvre Daniel faillit s’étouffer dans son verre de Caballero de Chile.
— Quoi?
— Ne fais pas cette tête. J’ai seulement décidé de passer à autre chose.
— Mais… mais… qu’est-ce que ça signifie? Qu’est-ce qui te prend tout à coup?
— Je vais être honnête avec toi, Daniel. Côté sexe, c’est parfait, mais nous n’avons rien en commun. Lorsque nous ne sommes pas à poil, nous ne faisons que nous engueuler. Il n’y a aucune vraie intimité entre nous. Je ne veux pas m’investir dans une relation basée uniquement sur l’attirance physique. Tu me traites comme un morceau de viande!
Daniel jeta sa serviette par terre, frappa la table de ses deux poings et se leva.
— Ne joue pas à la victime, Magali. C’est toi la salope, je te ferai remarquer. «Daniel, baise-moi dans la cabine d’essayage… Daniel, mets-moi les pinces à seins et le bâillon… Daniel, filme-nous et poste le tout sur YouPorn…» Fuck! Je ne savais même pas ce que c’était, l’anulingus, avant que tu me le fasses!
Les invites, en état de choc, écoutaient sans broncher. C’était sans contredit une fameuse formulation des griefs, probablement la meilleure des dix dernières années, du moins depuis la fois célèbre où tante Sonia avait accusé oncle Hector de lui avoir filé les morpions.
— J’admets que tu as raison sur ce point, répondit Magali. Laisse-moi donc reformuler : je ne veux PLUS m’investir dans une relation basée uniquement sur l’attirance physique. Ça va? Je veux du romantisme ! Je veux un engagement sérieux ! Et ça, je ne peux visiblement pas l’obtenir de toi. On a bien rigolé tous les deux, mais maintenant, c’est terminé.
Daniel s’effondra sur sa chaise.
— Tu es sérieuse?
— On ne peut plus sérieuse.
Il y eut alors un long moment se silence. Un silence magique, comme il ne peut y en avoir qu’à Festivus.
— Qu’est-ce que tu dirais d’un quickie avant que je fasse mes valises? demanda Daniel avec hésitation.
— Oui, bien sûr, répondit Magali, une lueur maligne dans les yeux.
Se déroula alors l’exploit de force le plus impressionnant de toute l’histoire de Festivus.
Joyeux Festivus à toutes et à tous ! C’est maintenant une tradition établie: j’ai un cadeau SUPERCAFRILI… SUPERFRACILA… FRAGILIS… INCROYABLE à vous offrir. Que diriez vous d’une copie extrêmement gratuite de Pr0nographe, le ebook qu’il faut télécharger pour pouvoir se vanter de l’avoir lu ? OUAOU ! C’est un miracle de Festivus, à n’en point douter.
Pour l’obtenir, vous n’aurez qu’à:
Attention, il est très important que vous respectiez l’ordre des opérations. Si vous m’écrivez et que nous ne sommes pas encore unis par les liens sacrés de l’amitié Facebook, votre message tombera dans la boîte «Autre», celle que je ne vais JAMAIS lire (c’est dire à quel point je suis méta-snob). Ne vous en faites pas si je ne vous réponds pas dans la seconde; l’an passé, j’ai distribué une centaine de copies. Alors soyez patients, j’ai beau être magique, je ne suis pas la Mère Festivus, quand même.
Et n’oubliez pas: cette offre est d’une durée limitée et se terminera dès la fin de Festivus. Les miracles ne durent qu’une saison, alors enlevez vos doigts de votre nez et allez en profiter !
Je vous embrasse toutes et tous autant que vous êtes et vous remercie d’être le meilleur lectorat de l’UNIVERS (et du Japon).
Joyeux Festivus à toutes et à tous ! J’ai un cadeau SUPERCALIFRAGILIS… (je ne me souviens plus du reste) à vous offrir: une copie extrêmement gratuite de Pr0nographe, le ebook qu’il faut télécharger pour pouvoir se vanter de l’avoir lu ! Pour l’obtenir, vous n’aurez qu’à:
Attention, il est très important que vous respectiez l’ordre des opérations. Si vous m’écrivez et que nous ne sommes pas encore unis par les liens sacrés de l’amitié Facebook, votre message tombera dans la boîte «Autre», celle que je ne vais JAMAIS lire (c’est dire à quel point je suis méta-snob).
Je vous embrasse toutes et tous autant que vous êtes et vous remercie d’être le meilleur lectorat de l’UNIVERS (et du Japon).
Chose promise, chose due (et chose trop mise, chose pue). Poursuivons le dépouillement du poteau d’aluminium de Festivus avec un autre cadeau INCROYABLE. Il s’agit de la dernière mouture de Lambeaux de chair, un recueil de très courts textes érotiques qui vont d’une phrase à une page. Les gens qui me suivent sur Twitter (vous remarquez à quel point je fais de l’auto-promo, n’est-ce pas?) reconnaîtrons plusieurs de ces textes de cent quarante caractères que j’ai rédigés par manque de caractère – cette paresse ignoble qui m’empêche d’écrire le roman génial qui me permettrait de remporter le Nobel de littérature (ou le Goncourt, à la rigueur).
Le bouquin compte pour le moment 119 pages et je compte n’arrêter que lorsqu’il sera trop lourd pour être envoyé par courriel (c’est-à-dire, jamais). Même si c’est un work in progress, rien ne vous empêche de le télécharger et de vous en vanter lors de votre prochaine réunion de famille; selon tous les chroniqueurs mondains, c’est tellement tendance en ce moment que la galerie sera non seulement épatée, mais aussi aveuglée par l’éclat de votre bon goût.
Oh, et n’oubliez pas de revenir ici demain: je vous réserve une jolie surprise pour Festivus.
Chose promise, chose due (et chose trop mise, chose pue). Poursuivons le dépouillement du poteau d’aluminium de Festivus avec un autre cadeau INCROYABLE. Il s’agit de la dernière mouture de Lambeaux de chair, un recueil de très courts textes érotiques qui vont d’une phrase à une page. Les gens qui me suivent sur Twitter (vous remarquez à quel point je fais de l’auto-promo, n’est-ce pas?) reconnaîtrons plusieurs de ces textes de cent quarante caractères que j’ai rédigés par manque de caractère – cette paresse ignoble qui m’empêche d’écrire le roman génial qui me permettrait de remporter le Nobel de littérature (ou le Goncourt, à la rigueur).
Le bouquin compte pour le moment 119 pages et je compte n’arrêter que lorsqu’il sera trop lourd pour être envoyé par courriel (c’est-à-dire, jamais). Même si c’est un work in progress, rien ne vous empêche de le télécharger et de vous en vanter lors de votre prochaine réunion de famille; selon tous les chroniqueurs mondains, c’est tellement tendance en ce moment que la galerie sera non seulement épatée, mais aussi aveuglée par l’éclat de votre bon goût.
Oh, et n’oubliez pas de revenir ici demain: je vous réserve une jolie surprise pour Festivus.
Ho ho ho-ld your breath, la distribution des cadeaux se poursuit ! Je vous offre maintenant la dernière version de mes Sirventès. Il s’agit d’une forme poétique fixe héritée du Moyen âge, un poème à caractère satirique, politique ou moral que chantaient en Provence les troubadours des XIIe et XIIIe siècles. Les miens (trente huit en tout) en reprennent davantage l’esprit que la forme: j’y parle d’anarchie, d’individualisme, de liberté et de Riot dog. En prime, on y trouve un lien vers l’un des sirventès que Rodrigue a mis en musique sous le titre Le Quai Voltaire.
Ne partez pas trop loin, hein. D’autres surprises vous attendent.
En cette veille de Festivus, j’ai décidé de commencer la distribution des cadeaux. Puisque vous avez tous été sages et méritants tout au long de cette année 2013 à la con, bande de fieffés vicelards et de masturbatrices compulsives, c’est bien la moindre des choses que je vous gâte un peu.
Cette année, votre première étrenne sera la nouvelle version de mes Faits divers, en format pdf pratique et hygiénique. Il s’agit de cent quatre-vingt-cinq nouvelles insolites et invraisemblables (mais rigoureusement authentiques – enfin, presque) tirées de la presse à grand tirage que je me suis fait un malin plaisir de versifier sous vos yeux (quasiment) ébahis. Ceux et celles qui me suivent sur Facebook savent que je suis à l’affût de la niaiserie universelle depuis 2008 et qu’il se passe rarement une semaine sans que quelqu’un, quelque part, inscrive son nom à jamais dans le grand livre de la bêtise humaine.
« Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie » disait semble-t-il François de Sales, saint patron des journalistes. Et là où il y a de l’hommerie, j’accours toujours au grand galop, histoire qu’on se paie toutes une bonne tranche de lulz.
Une Australienne, complètement dégoûtée,
Avec l’épicier ne serait plus en bon termes :
Dans la bouteille d’eau qu’elle avait acheté
Flottait quelques gouttes visqueuses de son sperme.
Alors que Justin Harrel demandait la main
Un genou contre terre, à sa tendre chérie,
Les agents lui ont passé les menottes aux poings :
Heureusement, la dame a quand même dit «oui».
Pour se venger de son ex, la jeune Amanda
Aurait mis de la mort aux rats dans son café,
Piégé à l’électricité son matelas
Et dans son rince-bouche aurait aussi pissé.
A mistress who lived in her basement,
Once met a sad, lonely old gent.
She tied him up tight
and she spanked him just right:
Now that sad, lonely gent is content.
Vous aimez ces limericks, bande de petits pervers? Lisez la suite sur mon Tumblr !
There once was a writer called Anne
Who worked as succubus for Satan
‘Though he had no dick
She wrote limericks
Just like a dirty old man
Les toubibs d’une adolescente mexicaine
Constatant l’état délabré de son connil
Ont d’abord cru à une infection vénérienne
Alors qu’elle s’y injectait du krokodil.
Deux jeunes mariés psychopathes et amoureux
Au moment de leur arrestation auraient dit :
«On voulait seulement tuer quelqu’un à deux…»
Partager un passe-temps rend le couple uni.
Shawn Harvell, par désir de s’envoyer en l’air
Devant deux dames aurait (semble-t-il) exhibé
Son zigouigoui flasque en le faisant tournoyer
Comme le font les pales d’un hélicoptère.
Au Nevada, l’ami de cœur d’Amber Lynn Gray
Avait oublié d’acheter des cigarettes;
Pour le punir, elle se mit à l’engueuler
Juste avant de mettre le feu à ses bobettes.
Instituteur et écolière
Juge et accusé
Professeur et étudiant
Infirmière et malade
Aveugle et chien-guide
Starlette et chauffeur
Exorciste et possédées
Policier et délinquant
Cavalier et pur-sang
Rentier et bonniche
Inquisiteur et Cathare
Matricule 728 et carré rouge
Médecin et patient
Agent de probation et prostituée
Bonne sœur et orpheline
Livreur de pizza et adolescente
Tchékiste et makhnoviste
Tinkiwinkie et Laalaa
Imam et femme adultère
Fermier et vache laitière
Légionnaire et crucifié
Poule et colonel Sanders
Motard et biker chick
Samouraï et Geisha
Député et électeur
Dealer et junkie
Rockstar et groupie
Gynécologue et parturiente
Geôlier et prisonnière
Charcutière et saucisson sec
Notaire et secrétaire
Bouc et bergère
Maître-nageur et noyée
Cowboy et squaw
Macchabée et thanatologue
Fonctionnaire et contribuable
Photographe et mannequin
Vendeur de chaussures et cliente
Psychiatre et schizophrène
Sainte Thérèse d’Ávila et l’ange à la longue lance d’or
Nellie était à deux doigts de tout envoyer valser et d’entrer au Carmel.
L’homme qui avait promis sur internet de lui donner une fessée dont elle se souviendrait toute sa vie s’est, de peine et de misère, rendu à la deuxième claque, puis s’est mis à pleurer. Quant à l’autre, celui avec qui elle avait eu de longues conversations téléphoniques qui lui avaient mis le feu aux sangs… il ne pensait qu’à une seule lorsqu’elle se retrouva nue devant lui : qu’elle lui pisse au visage. Sans parler de son sadique cyclothymique préféré qui était trop déprimé pour répondre à ses courriels. La factrice la trouva, en larmes, assise sur les marches de l’escalier menant à la porte d’entrée de sa maison.
— Mais qu’est-ce qui vous arrive, ma p’tite dame?
Nellie leva vers elle ses yeux d’un bleu étincelant.
— Personne ne veut de moi… du moins, personne ne veut de moi de la façon dont je voudrais qu’ils me veulent.
La factrice la regarda de haut en bas et esquissa un sourire en apercevant ses seins lourds et ses courbes généreuses. Elle prit sa main et la conduisit dans la maison en lui disant:
— Je me prénomme Auréa, mais tu peux m’appeler Maîtresse.
Père Noël a tripoté (près du sapin)
Comme un satyre, le popotin d’un membre
Féminin de sa jeune équipe de lutins;
Il sera en cour le vingt-quatre décembre.
Les dirigeants d’UPS sont scandalisés:
Un employé, dans son camion de livraison,
Se serait adonné à la fornication.
Quelle époque! N’y a-t-il plus rien de sacré?
Je devrais faire le ménage plus souvent. Lasse de provoquer l’explosion d’un nuage de poil de chats chaque fois que je posais mon délicat popotin sur le divan, j’ai pris mon courage à deux mains et l’aspirateur de l’autre (j’ai autant de bras de Kali la noire) et j’ai frotté comme une folle jusqu’à ce que mon salon ne puisse plus spontanément passer à la télé-réalité Hoarders. Ce faisant – ô miracle – je suis tombée sur une clé usb qui s’était glissée entre les coussins et qui y était restée cachée depuis… probablement 2007 et sur laquelle se trouvait Versets de chair, un recueil de petits poèmes en prose que j’ai écrits il y a fort longtemps, quand j’étais jeune, romantique, pleine d’espoir et que je croyais à l’amour. Qu’est-ce qu’on change en quinze ans, hein.
Prenez et téléchargez-la tous, ceci est mon oeuvre de jeunesse, livrée pour vous.
Vos lieux publics sont envahis par des branleurs?
Vous croisez constamment dans les parcs des pervers
Qui s’astiquent le chinois quelle que soit l’heure?
Félicitations: vous habitez Vancouver.
— À quoi pensez-vous, docteur?
— Je pensais à la première fois que je vous ai vue toute nue.
— Quelle impression ma nudité vous a-t-elle faite, au juste?
— Un examen sommaire m’a suffi pour constater la qualité de votre teint et la santé de votre structure squelettique et musculaire dont la répartition et la symétrie sont signes d’un développement sain. La distribution de vos tissus adipeux était aussi tout à fait délicieuse.
— Est-ce pour cela que vous présentiez ce degré impressionnant (et ma foi, très flatteur) de vasodilatation et d’engorgement des corps caverneux du phallus?
— Fort probablement. Et ça expliquait aussi mon niveau sanguin élevé d’adrénaline, de noradrénaline et d’autres hormones participant à l’excitation et la réponse sexuelle.
— Je dois admettre que le partageais votre état. Votre stimulation digitale et linguale de mes nymphes et de mon raphé périnéal est des plus efficaces; elle cause des spasmes musculaires délicieux et une lubrification abondante de ma muqueuse vaginale.
— Est-ce que l’application de pression sur votre paroi vaginale antérieure entraîna des sensations suffisantes pour être perceptibles?
— En combinaison avec une stimulation linguale des terminaisons nerveuses entourant mon clitoris, elle a probablement accéléré la sécrétion et la réaction musculaire que j’ai précédemment mentionnée.
— J’ai cru observer des spasmes répétés – espacés d’à peu près 0,8 seconde. Suis-je dans le tort d’établir un diagnostic d’orgasme?
— Je crois que tous les signaux physiologiques observables permettent un tel constat.
— Bien! Je comprends donc que la thérapeutique était appropriée.
— Et qu’est-ce que vous recommandez pour la suite des choses, docteur?
— Pour dire les choses crûment, j’envisage sérieusement que nous entreprenions un coït classique, mais vigoureux, avec une intromission rythmée du phallus jusqu’à émission saccadée du liquide séminal contre le col de l’utérus.
— Chéri, j’adore quand tu me dis des mots cochons et bien vulgaires.
Deux travailleuses du sexe du Cameroun
Avaient comme client un curé déluré;
On dit qu’elles lui auraient coupé la bisoune
Sous prétexte qu’il refusait de les payer.
Voulant renouveler son permis de conduire,
Un Floridien, un peu las de faire la queue
Sortit sa quéquette, se mit à la polir
Puis se dit surpris qu’on l’arrête pour si peu.
Edwin Tobergta, un dévergondé notoire
Se serait, en public, servi d’une citrouille
Pour satisfaire ses pulsions masturbatoires;
Les gosses, à l’Halloween, ont eu vraiment la trouille.
— Et la sodomie?
— Quoi, la sodomie?
— Ben… la sodomie. Tsé.
— Tu veux savoir comment ça s’est passé la première fois que je l’ai fait?
— Voui.
— Ça t’excite, quand je te donne tous ces détails, avoue…
— Bien sûr. Sinon, je ne te les demanderais pas. Tu sais que je suis voyeuse… même de l’oreille.
— Tu es une écouteuse, donc.
— On ne peut rien te cacher, chérie. Alors? Comment c’était la première fois que tu t’es fait enculer?
— Tu vas l’écrire sur ton blog?
— Si c’est un bonne histoire, oui.
— Si ça ne l’est pas?
— J’ajouterai des détails scabreux.
— Ok, alors. C’était l’été, entre ma première et ma seconde année au cégep. Je travaillais pour la ville, à l’entretien des aménagements floraux. Ce soir-là, j’étais sortie faire la fête avec les étudiants qui travaillent avec moi. C’était chez l’un d’eux, ses parents étaient partis au chalet, alors on avait la maison, la cour et la piscine à nous tout seuls.
— Je devine que la soirée était bien arrosée, pas juste grâce à la piscine…
— Tu l’as dit, ma vieille. On était tous pas mal pompette. En tout cas, moi je l’étais presque autant que… ce soir!
— Ha! Tu veux encore du vin?
— Je pense que la tête me tourne assez comme ça, merci. Bref, on était tous pas mal imbibés et il y avait ce gars, un grand blond qui s’appelait Tommy, qui a mis son bras autour de moi et qui a murmuré à mon oreille que j’avais un joli cul, que je le faisais bander, qu’il connaissait un coin tranquille et qu’il aimerait bien me bourrer solide.
— Tout un Don Juan. Et quelle subtilité dans l’approche.
— Je lui ai répondu que sa petite bite molle ne m’intéressait pas et que je ne serais jamais assez saoule pour avoir l’inconscience de le laisser limer mon précieux popotin.
— Et?
— Bah. J’ai continué à boire et j’ai fini par me retrouver dans un minuscule lit, avec sa langue qui glissait dans la raie de mon cul.
— Maudite boisson.
— J’étais complètement paf et molle comme une chiffe une fois arrivée au lit. J’étais à moitié nue et j’étais trop saoule pour enlever mon pull; il restait accroché sur le dessus de ma tête et ça me faisait rire aux éclats comme une idiote. Lui, m’a embrassé et a tiré mon soutien-gorge vers le haut, puis a léché mes seins. J’étais tellement bourrée que je le laissais faire tout ce qu’il voulait. Il a fini par me retourner et j’ai senti sa bite glisser entre mes fesses.
— Bonjour le consentement.
— Tu sais quoi? J’étais consentante. J’étais toutefois tellement ivre que je n’arrivais pas à m’exprimer autrement que par des gloussements d’ébriété.
— Ça ne reste pas très chevaleresque de sa part.
— Meh. C’est quand même ce qui s’est passé. Ce n’était pas un viol, hein.
— Tant mieux si tu t’en es sortie sans être blessée et meurtrie.
— Non, pas blessée du tout. Je n’ai même pas souvenir d’avoir eu mal. Avec tout l’alcool que j’avais ingurgité, je ne pouvais qu’être très détendue. Ça n’a pas duré très longtemps : il a grogné, gémi, il a marmonné un commentaire sur le fait que j’étais serrée et il est venu.
— Tu as eu du plaisir?
— Je me rappelle avoir assez aimé, oui… mais je suis tombée dans les vapes assez rapidement.
— Finalement, comme première fois, ça aurait pu être pire.
— Lorsque je l’ai revu, la semaine suivante, il était très poli avec moi, presque timide. On l’a refait, cette fois-là à jeun, lui en dessous et moi au-dessus. Je frottais mon clitoris contre son ventre. C’était hot.
Un Chinois, s’étant tranché la queue par dépit
Voulut se la faire recoudre à l’hôpital.
Par malheur, il oublia sa bite chez lui :
Il devra se passer de frisson génital.
En Georgie, deux high schoolers ont été filmés
À la cafèt’, s’adonnant au coït buccal;
L’école les aurait tous les deux renvoyés
Parce qu’ils ont échoué leur épreuve orale.
Plus je deviens agoraphobe, plus mon voyeurisme s’aggrave. Je crois que je glisse lentement vers la folie.
Ce matin, Tommy est venu frapper à la porte de mon voisin d’en face en compagnie d’une jeune femme que je ne connaissais pas. Je les ai vus de ma fenêtre : il était tout de noir vêtu. Elle portait quant à elle une jupe grise déraisonnablement courte et un chemisier bleu échancré. Une barrette bleue retenait ses cheveux, sur le côté gauche.
Personne n’a répondu et ils s’en sont allés. Je me suis demandée s’ils ne s’étaient pas trompés d’adresse et ce n’était pas plutôt moi qu’ils venaient rendre visite. J’ai hésité une bonne heure, puis j’ai réussi à me convaincre que lui envoyer un texto serait la bonne chose à faire.
— I knew you would come, me dit-il sur le ton de l’évidence en m’ouvrant sa porte.
— Ne sois pas si sûr de toi. Je sors de moins en moins de mon demi-sous-sol.
— You’ve seen her, right? I knew that it would be enough to wake up the beast inside you.
Sur la moquette du corridor derrière lui, une microjupe grise.
Le premier baiser est tendre et léger. Elle semble très nerveuse. Peut-être même effrayée.
Le second est plus long, plus profond : irrésistible. Autant pour lui que pour elle.
Il fait noir comme dans un four. Ou alors, comme dans l’antre d’un loup. Je sais que ces expressions sont des clichés usés, mais c’est pourtant exactement comment je me sens. La noirceur, ce n’est pas pratique pour moi, mais c’est ce qu’ils aiment et je ne crois pas être en position d’exiger quoi que ce soit. Je m’efforce donc de les observer à la lueur de mon iPhone.
Elle est sur le ventre, nue, avec les hanches poussées vers l’arrière. Tommy, la baise lentement, avec une patience et une adresse d’artisan pendant qu’elle soupire, le visage enfoui dans les oreillers. Il a placé une main entre les cuisses de la jeune femme et caresse son pubis, juste au-dessus du clitoris, avec un vibromasseur minuscule.
Je me demande s’il peut sentir les vibrations à travers la chair, jusque qu’à la hampe de son sexe.
Vient le moment insupportable où je ne peux plus en prendre, où tous mes sens sont saturés du plaisir des autres, où mon corps se tord et tremble de désir et que mon esprit me crie de fuir, de sauver ce qui me reste de contenance, de courir à un endroit où je trouverai calme, silence et eau fraîche.
Quand Tommy vint me trouver dans mon refuge, son amante avait eu le temps de partir et moi, j’étais déjà venue trois fois — juste assez pour reprendre forme humaine.
Tommy se masturbe sous la douche. Eau chaude et savon non parfumé. Ses doigts sont longs, minces et couleur café. Il travaille son manche avec désinvolture et dextérité, on croirait Jimi Hendrix interprétant Voodo Chile. Au moment de jouir, son sourire reste calme et entendu.
Les serviettes sont blanches. La porcelaine est froide sous mes fesses nues. Ma volonté est en miettes, éparpillée sur le carrelage de céramique.
Un charpentier un peu jaloux aux Philippines
Soupçonnant que sa femme avait pris un amant
Sur son établi aurait déposé sa pine
Et d’un coup de lame l’aurait coupée prestement.
Surpris dans son auto en train de se branler
Il proteste en disant qu’en fait, il se rasait ;
En brassant sa queue, peut-être qu’il s’attendait
À ce qu’elle donne de la crème à raser.
Pour avoir la preuve qu’il n’était pas un flic
Une rouleuse a demandé à son client
De lui tâter les seins sur-le-champ, se rendant
De facto coupable d’obscénité publique.
En Arizona, un amateur de pétoires
Donnait à sa copine un câlin, tendrement.
«Est-ce un fusil ou tu es content de me voir?»
Dit-elle avant d’être abattue par accident.
En Ukraine, deux amants plutôt avinés
Sur les rails du chemin de fer ont eu envie
Comme des lapins en chaleur de forniquer:
Il a perdu ses deux jambes et elle, sa vie.
Cat, après vingt ans de mariage, a appris
À son mari que gouine, elle a toujours été;
Il lui a répondu qu’il est lui-même gay
– Et il est devenu une femme depuis.
Elle préparait son examen de français langue seconde. Nous parlions chaque jour une heure au téléphone et elle me payait vingt dollars par appel. Après deux mois, nous sommes devenues de bonnes copines, même si nous ne nous sommes vues qu’une seule fois.
— Je suis comme un vieux creep qui paie pour parler à une fille, me dit-elle un jour en blaguant.
— Ne t’en fais pas, je suis habituée de vendre mes organes à la minute.
— You are not saying that you are a part time hooker, aren’t you?
— En français… lui rappelais-je gentiment.
— Je sais, je sais. Tu dis pas que tu es sexe travailleuse, quand même.
— «Tu NE dis pas», et «travailleuse du sexe». Pour répondre à ta question: non – du moins, plus maintenant. Aujourd’hui, je me contente de vendre mon ouïe et ma voix. Et aussi ma maîtrise de la langue.
— God… Je aurais bien de besoin de une personne qui maîtrise sa langue right now.
— Je vais mettre ce sous-entendu graveleux sur le compte de ton français hésitant.
— Je ne te fais pas mal à l’aise quand je parle à ce sujet, j’espère…
— Mais non, pas du tout. Mais je dirais «Je ne te rends pas mal à l’aise quand je parle de ce sujet», par contre.
— Trouver un homme qui est prêt de utiliser sa langue, you know? C’est très dur.
— Ils ne savent pas ce qu’ils manquent, Kimberly.
— Ok, now I need to know if you are coming on to me.
— En français, peut-être.
Une dame a donné un gun à son mari
Pour qu’il puisse assassiner le voisin obèse
Qui, selon ses dires, utilisait du free base
Pour mieux la violer de loin, par télépathie.
Lili n’était pas une salope ordinaire, comme on en rencontre dans tous les bungalows de banlieue si on se donne la peine de gratter un peu le vernis de respectabilité dont sont enduites les jeunes filles bien de la petite bourgeoisie. Elle appartenait clairement à la sous-catégorie des freaks, des salopes complètement marteau, celles dont les inhibitions et le sens de la pudeur ont rétréci au lavage à force de prendre des douches froides pour calmer leurs ardeurs, celles qui baisent comme des détraquées et font des trucs invraisemblables sans penser ne serait-ce qu’une seconde aux conséquences de ses gestes.
Quand nous étions adolescentes, elle avait le don de m’entrainer dans des aventures invraisemblables et de me convaincre de faire des choses inouïes qui n’auraient jamais traversé jamais l’esprit de la fille raisonnable et réservée que j’étais. Comme la fois où, en jouant à Vérité ou Conséquences un jour de pluie, elle m’a fait sortir dans la cour toute nue avec un sac de papier brun sur la tête. On devrait avoir douze ans, peut-être treize, et je n’osais même pas prendre ma douche sans mon maillot de bain dans les vestiaires de la piscine de l’école. Ou, beaucoup plus tard, quand elle avait piqué deux godemichés à sa tante et les avait collés avec de la colle contact sur l’escarpolette du parc du quartier «pour qu’on puisse vraiment s’amuser». Sans parler de la fois où je me suis réveillée dans sa chambre au sous-sol, sans le bas de mon pyjama et avec sa langue contre ma chatte… «Je voulais juste vérifier si tu dormais», qu’elle m’avait alors dit en s’essuyant la bouche du revers de la main.
Lorsqu’elle se mit à fréquenter les garçons, c’est devenu pire, bien pire. Combien de fois ai-je dû faire le guet, la tête dans l’entrebâillement de la porte, pendant qu’elle se tapait à la sauvette le chanteur du groupe rock de garage, le père d’une copine, l’animateur de pastorale ou l’équipe masculine de hand-ball au grand complet? Et ces baisers mêlés de foutre qu’elle me donnait pour me signifier que je pouvais cesser de jouer la sœur Anne qui voyait tout venir… elle finissait toujours par obtenir ce qu’elle voulait et de la manière qu’elle le voulait.
Or, le mariage ne faisait pas du tout partie de la liste interminable de ses désirs. «Pourquoi je m’attacherais à un homme en particulier alors qu’il y en a tant qui n’attendent que leur chance de me traiter comme une reine ? » disait-elle toujours. « Je vais te le dire franchement, ma vieille, les hommes se transforment en geôliers dès qu’ils réussissent à te passer l’anneau au doigt – et je dis geôlier pour être polie, parce que le mot qui me vient spontanément à l’esprit est plutôt trou de cul».
Imaginez donc ma surprise lorsque j’ai trouvé le faire part de son mariage parmi les comptes impayés qui remplissent d’ordinaire ma boîte aux lettres. Je connaissais un peu Sylvain, l’élu de son cœur – je me souvenais l’avoir vu, impeccablement coiffé et souriant à pleines dents, assis au premier rang de l’auditorium de la fac où tous les aspirants avocats suivaient ce cours d’histoire de première année en attendant d’avoir les notes pour entrer en droit. Soit, c’était un bon gars : belle gueule, de bonne famille, poli et tout et tout. Bien sûr, il avait de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, mais de là à penser qu’il était en mesure de dompter les pulsions bizarres de Lili… surtout qu’il me donnait l’impression d’être un peu dadais sur les bords. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer? Elle avait découvert que Sylvain était monté comme un taureau? Ou, de façon encore plus improbable, elle avait eu une illumination et avait donné sa vie à Jésus?
Je me suis donc rendue au mariage un peu à reculons, par fidélité pour une vieille amie – et aussi, je dois bien l’admettre, poussée par une curiosité piquée à vif. La cérémonie avait lieu dans une église catholique, ce qui en soi était une incongruité, elle qui n’avait jamais exprimé le moindre intérêt pour Dieu et son racket de protection. Elle était là, devant l’autel, resplendissante dans sa robe blanche, rougissante comme une pucelle. La scène était si invraisemblable que je dus me pincer pour me convaincre que je ne rêvais pas. Lorsque qu’elle eut dit «je le veux», je dus me rendre à l’évidence : la freak que j’avais tant aimée n’était plus.
Je ne connaissais personne à la réception. J’étais la seule invitée qui avait connu la mariée à l’époque de sa folle jeunesse, le seul témoin de ses années de folle débauche. Triste et un peu abasourdie, j’ai un peu trop profité de l’open-bar. Plus tard dans la soirée, après que tous les hommes aient dansé avec elle, je me suis dit que c’était à mon tour. Sur la piste de danse, je lui ai marmonné les trucs habituels, ceux qu’on s’attend à se faire dire dans ces circonstances : «Félicitations, tu es superbe…» – enfin, ce genre de chose.
Elle a alors souri, s’est penchée à mon oreille et a chuchoté : « Tu sais que je n’ai pas de culotte? Rendez-vous dans la suite nuptiale dans quinze minutes, et amène un dude avec toi».
Mes yeux s’embuèrent de larmes de bonheur. Sœur Anne reprenait enfin du service.
Namita couche avec son frère Abhimanyu.
Samar, l’autre frère, pour sauver leur honneur
Engage des truands pour liquider sa sœur
Mais c’est lui qui se fait buter par ces voyous.
Blessée par balle, une fillette de dix ans
Pendant cinq heures dans son lit aurait saigné
Avant qu’à l’hôpital on ne l’ait amenée :
«On la croyait menstruée» ont dit ses parents.
Par le feu et sur la vulve, un Arizonien
A gravé ses initiales sur une dame
Et en a fait baiser deux autres par son chien
Le tout filmé sur vidéo — quel mélodrame !
À Chapparal, Nouveau-Mexique, deux gamins
Dans un mobile home auraient, semble-t-il, volé
Des DVD porn mettant en scène des nains :
De Google n’ont-ils jamais entendu parler ?
Un cul-terreux, dans le sud de la Caroline,
Aurait frappé par deux fois sa petite amie
Parce qu’elle a un peu trop aimé, selon lui,
S’adonner au triolisme avec sa cousine.
Au Parc naturel du Montana, une belle,
Lasse du type qu’elle venait d’épouser
L’a tué en le poussant en bas d’un glacier :
«Il voulait le voir avant de mourir», dit-elle.
— Stop! Où est-ce que tu penses aller, comme ça?
— Je sors.
— Oh non, pas question! Pas avant que nous parlions toi et moi de ce qui s’est passé hier soir.
— De quoi veux-tu qu’on parle? Il n’y a rien à y dire. Tu m’as demandé de garder Mathis et c’est ce que j’ai fait. On a joué aux Légos et à Skylanders et j’ai dû lui lire Max et les Maximonstres au moins cinq fois. Il dormait à huit heures. C’était bien, l’opéra ?
— N’essaie pas de changer de sujet ! Bruno était furax et il était à deux doigts de te foutre dehors ! Tu ne sais même pas le temps que ça m’a pris simplement pour le calmer.
— Ton Bruno n’est rien qu’un vieux grognon.
— Il me semble pourtant avoir été claire quand je t’ai dit que tu pouvais revenir à la maison à la condition que tu n’invites personne sans ma permission.
— Mes amis sont venus après que Mathis se soit endormi. Il n’a rien vu et rien entendu.
— Parlons-en de tes amis! Tu ne changeras jamais, hein ? Toujours à traîner avec des individus peu recommandables ! Vous étiez dans la salle de séjour… Bruno a tout vu ! Deux mecs à la fois ! En même temps ! Tu étais assise face à l’un et l’autre te prenait pas derrière… et comme si ce n’était pas déjà assez scabreux, ils ont fini leur petite affaire sur ton visage et toi, tu as tout léché comme dans un mauvais porno.
— On voit qu’il a quand même pris le temps de se rincer l’œil, ce sale pervers. Et qu’il ne s’est pas privé du plaisir de tout te raconter en détail.
— Dis-moi au moins que tu t’es protégée ! Je n’arrive pas à croire qu’on partage les mêmes gènes, toi et moi.
— Moi non plus, je n’arrive pas à croire que nous sommes du même sang. Tu es si prude, si pimbêche… surtout depuis que tu as marié ton barbon de Bruno.
— Tu peux le traiter de barbon autant que tu voudras, cette maison est quand même la sienne et aussi la mienne, par le fait même. Aussi longtemps que tu vivras sous notre toit, tu devras te plier à nos règles, sinon c’est la porte. Compris?
— Ça va, ça va, inutile de péter les plombs.
— Maman? J’ai entendu crier… Qu’est-ce qui se passe ?
— Ce n’est rien Mathis. Grand-maman était sur le point de sortir.
Il fait sombre, mais une lueur diffuse venue de quelque part éclaire suffisamment le dortoir pour que je puisse observer tout ce qui s’y passe sans trop faire d’efforts. Dans le lit d’à côté, Pierrot est couché sur le dos. Il ne porte que le t-shirt jaune-canari réglementaire du camp – mais la nuit, tous les t-shirts sont gris. Les yeux fermés, la main enroulée autour de son pénis en érection que dans son demi-sommeil il caresse paresseusement de haut en bas. Ce cher, ce tendre Pierrot.
Isabelle, sur son lit, s’est soulevée sur un coude. Sa nuisette arrive à peine à contenir ses seins lourds et la lueur de la lune se reflète dans ses yeux. Elle contemple fixement Pierrot, sa main, ses cuisses musclées, la cambrure veineuse de son membre.
Je veux la voir se lever pour le rejoindre dans son lit, je veux la regarder l’enjamber, relever son baby doll, écarter ses lourdes cuisses et remplacer la main maigre de Pierrot par la dense volupté de son sexe. Ou alors, glisser dans un demi-sommeil et mêler mes rêves alors grognements et à leurs soupirs pendant qu’ils baisent l’air étouffant d’humidité du dortoir, dans le lit juste à côté de moi.
Mais nous sommes beaucoup trop fatiguées, elle comme moi, pour consentir à un tel effort. Elle va comme moi se contenter de le regarder se caresser jusqu’à ce qu’il jouisse, jusqu’à ce qu’il se répande et s’essuie sur ses draps tachés, jusqu’à ce que nous nous endormions tous les trois dans l’odeur aigrelette de son foutre.
Demain, demain peut-être – si les petits monstres ne vampirisent pas toute notre énergie, comme ils l’ont fait chaque jour depuis trois semaines.
Un pasteur à la douteuse moralité
Aurait sucé des ados comme un vieux satyre
Pour leur permettre de (selon ses propres dires)
Les guérir de leur homosexualité.
Dans la province d’Aceh, en Indonésie
L’école a donné comme devoir aux garçons
D’aller mesurer la taille de leur zizi :
Pour apprendre à compter, quelle belle façon !
Idée pour une nouvelle. Je suis à l’ordinateur et je peine sur le jargon bureaucratique abscons que j’ai promis à la dame du ministère de traduire avant seize heures sans faute. Juste à côté de moi, le menuisier installe les nouvelles étagères que je me suis payées avec l’argent que je n’ai pas encore reçu et que la même dame du même ministère m’a promis pour dans un mois sans faute. Description du type en question – en laisser beaucoup à l’imagination. J’ai le temps de prendre une bonne douche. Le travail autonome a ses avantages: pas de patron, pas de pointeuse, pas de dress code ni de casual Friday à la con. Je prends tout mon temps, je profite de la caresse de l’eau et de la mousse sur sa peau. Tiens, je me demande s’il aimerait avoir un café… «Oui s’il vous plaît» qu’il me répond en souriant. Et quittant le bureau, je vois le reflet de la douche dans l’armoire à glace. Il a dû se rincer l’oeil pendant de que me rinçais les fesses, le salaud! Je le regarde, il m’excite, je n’ai pas baisé depuis des semaines et son outil de menuisier est à portée de main… «Un café… ou mon cul?» que je lui demande. Il laisse tomber sa ceinture porte-outils et son pantalon pour me montrer sa mailloche. «Le cul d’abord, le café ensuite, double-double». Ma serviette de bain prend le bord, il me renverse sur le tapis BASNÄS qui m’a coûté la peau des fesses et qui finalement n’est pas MØCH du tout. Il me prend, vite, fort, je mords son épaule, je jouis comme une folle, les trucs habituels – ajouter des détails sur l’odeur de sa peau, ses mains calleuses…
— Voilà ma petite dame, tout est mis en place. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre qui ferait votre bonheur?
— J’ai quelques idées en tête… mais non, pas pour l’instant. Merci beaucoup!
— Ça m’a fait plaisir. J’espère ne pas vous avoir trop dérangée dans votre ouvrage. Sur quoi vous travaillez en ce moment?
— Un texte à traduire… mais j’ai un peu la tête ailleurs, je dois avouer.
— Je ne vous embête pas plus longtemps. Bonne fin de journée!
— Merci encore!
Autre idée pour une nouvelle. «Belles étagères!» qu’elle me dit, admirative. Elle a décidé de venir me donner mon chèque en main propre et je lui a parle du menuisier, de la douche, de son érection, du coït animal qui s’en est suivi. J’ai le feu au cul et elle aussi semble très excitée. Elle ouvre son chemisier et me dit: «Baise-moi, espère de correctrice-réviseuse débauchée! Baise-moi tel que stipulé dans ma convention collective à l’article 56-c !». Commencer par un soixante-neuf, terminer avec le gode ceinture…
Dix colocs étudiants à l’université
Cherchent une cougar prête à faire leur ménage
En échange de multiples dévergondages
– Mieux vaut se prostituer que se ramasser.
En Idaho, un zoophile scélérat
Avait l’habitude, en chien, de se costumer
Pour abuser sexuellement de son chat :
Moi je dis que c’est Disney qui est à blâmer.
— Quelqu’un t’accompagne à la soirée, vendredi?
— Je te vois venir avec tes gros sabots. Épargne ta salive, c’est non.
— Un gars s’essaie, hein.
— Pour tout dire, je pensais inviter Édith.
— Édith-la-salope ?
— Hey ! Qu’est-ce que c’est que ce langage de macho à la noix ?
— Je n’ai strictement aucun préjugé envers les salopes, tu sauras. Je ne fais pas de slut shaming; je fais plutôt du slut worshipping. Et puis, si je n’aimais pas les salopes, jamais je n’aurais envisagé de t’inviter à la soirée.
— Parce que moi aussi, je suis une salope ?
— La reine des salopes. Prends-le comme un compliment, parce que c’en est un.
— Je suis prête à admettre que je suis une salope, mais Édith, franchement…
— Je vous ai vus ce matin, déjeunant les yeux dans les yeux… ne me dis pas que tu es amoureuse?
Édith était la seule autre personne matinale de ce tout inclus tropical où je m’étais impulsivement retrouvée après une crise aiguë de ras-le-bol contre l’hiver. Je la voyais chaque matin dans la salle à manger de l’hôtel et nous ne faisions qu’échanger des sourires furtifs et polis. Il m’avait fallu quatre jours pour avoir le cran de m’inviter à sa table.
— Il se trouve que j’aime avoir de la compagnie quand le mange et que vous êtes toujours trop saouls, tous autant que vous êtes, pour vous lever à une heure raisonnable.
— Pffff. Je parie que tu penses à déguster autre chose que des toasts au beurre de pinotte quand tu es avec elle, Anne-la-salope.
— Arrête de m’appeler comme ça, crétin… Qu’est-ce que tu fais ?
— Je l’appelle, tiens. Ça n’a pas été bien difficile d’obtenir son numéro de cell, imagine-toi.
— Je…
— Yo Édith ? C’est Mike. Comment va ?… Ouais… Écoute, je suis avec Anne, ta copine de déjeuner, au bout de la plage, tu sais, près de la crique, à l’écart… On sirote quelques drinks. Ça te dirait de te joindre à nous? C’est que j’ai quelque chose à te demander… Oui… Oui… Vers dix heures ? Super. Ok, à tantôt. Bye !
— Veux-tu bien me dire ce que tu as en tête?
Il se tourna vers moi et me dit, avec son air d’abruti triomphant:
— Je vais me la taper devant toi, ici, sur la plage, devant toi. Tu vas voir.
— Pfff. Je vais plutôt voir si l’eau est bonne.
J’enlevai mon paréo et marchai jusqu’à la mer. L’eau était froide et les vagues peu vigoureuses. Je fis quelques brasses, nageai un peu sur le dos, puis me laissai un peu bercer par la houle. Quand je sortis de l’eau, Édith était là, debout en face de Mike, dos à la mer. Je m’approchai d’eux.
— La voilà qui revient ! s’écria Mike, assis comme un prince dans sa chaise de plage.
— Salut Anne ! me dit Édith en se retournant vers moi.
Je pris ma serviette et m’essuyai le corps et les cheveux.
Le vent fouettait ses longs cheveux dorés qui flottaient autour de son visage. Elle portait un maillot sport deux pièces – pas un bikini, plutôt un costume de volleyeuse de plage. Elle le portait sacrément bien, d’ailleurs. Sa peau portait le hale de la fin des vacances et ses mamelons pointaient légèrement à travers l’élasthanne du soutien-gorge.
— Je me rendais à la piscine avec Pascale quand ton chum m’a téléphoné.
— Ce n’est pas mon «chum», protestai-je faiblement.
Je lui souris timidement et haussai les épaules. Elle plissa le nez de façon malicieuse.
— Hey Édith… dit Mike. Je t’ai appelée parce que je me demandais si tu avais envie de baiser.
— De baiser?
Ses yeux s’écarquillèrent.
— Ouain, tsé. Baiser.
— Comme ça ? Sur la plage ?
— Pourquoi pas ?
Il sourit et écarta ses cuisses velues comme un ours. Nous pouvions toutes deux voir la bosse dans son short de bain. Elle me regarda de nouveau, je haussai encore les épaules.
— Et bien… est-ce que tu es un bon coup, au moins ?
Il éclata de rire.
— Bébé, je suis le meilleur.
Il tortilla sur cul sur la chaise et fit glisser son short jusqu’à ses chevilles. Sa queue à moitié bandée reposait sur sa cuisse.
— Elle n’est pas bien grosse, dit Édith, les mains sur les hanches et le bout de la langue passant distraitement sur ses lèvres.
— T’inquiète pas, elle va grossir, grogna Mike en faisant courir ses mains épaisses contre ses cuisses poilues.
— Et qu’est-ce qui pourrait la faire grandir ?
Elle s’avança et jeta une de ses longues jambes bronzées par-dessus les genoux de Mike, pour l’enfourcher. Un bras de chaque côté de la tête de l’homme, elle agrippa le dossier de sa chaise. Il osa à peine la regarder dans les yeux. Mike a beau être un trou du cul, reste que c’est aussi un sentimental.
Ils restèrent immobiles un long moment, leurs corps plaqués l’un contre l’autre et leurs visages caressés dans le vent salin. Soudain, elle l’embrassa légèrement sur le côté de la bouche, puis elle l’embrassa à nouveau, un peu plus fort. Et une troisième fois, les yeux fermés. Il posa une main derrière la tête d’Édith. Leurs lèvres étaient ouvertes et luisantes de salive. Je vis que sa bite se raidissait. Édith ouvrit les yeux et recula en souriant, à bout de souffle et le rouge au front.
Édith tendit une main vers le bas et enroula ses doigts autour du sexe rigide. Elle me regarda de nouveau en souriant bizarrement, on aurait cru qu’elle cherchait à obtenir mon approbation. J’opinai donc de la tête et admirai son corps et son visage. Une étrange sensation de chaleur déferlait en moi. Elle ferma les yeux et l’embrassa de nouveau, glissant sa langue dans sa bouche; quant à Mike, il caressait de ses mains énormes la poitrine de son amante et pinçait de temps à autre ses mamelons. Il finit par glisser ses mains sous le haut de son maillot.
Il tira le tissu vers le haut et libéra les seins. Il les pelota tout en baisant délicatement les paupières d’Édith qui poussa un profond soupir. Elle se dégagea de son étreinte et se releva.
— Ok, dit-elle. Je crois que tu peux me baiser.
Elle fit glisser gracieusement le bas de son maillot le long de ses jambes fuselées, le plia soigneusement et le rangea dans mon sac de plage. Elle retira ensuite le haut, découvrant ainsi complètement ses seins. Lorsque ce fut fait, elle se rassit sur les genoux de Mike, face à lui, la base de sa queue nichée dans la fourrure de son entrecuisse.
— Vas-y lentement, je ne suis pas très mouillée.
— Qu’est-ce qui te ferait mouille? Demanda-t-il d’une voix étrangement gutturale, en caressant les seins d’Édith à pleines mains.
Elle voûta son dos pour mieux s’offrir à la caresse et il en profita pour embrasser son cou. Il ouvrit sa bouche, et se mit à sucer le mamelon gauche du bout de ses lèvres. Elle haletait et agitait ses hanches, se frottant contre la verge gonflée. Il embrassa l’autre sein et mordilla le mamelon. De ses mains, il caressa les épaules et la nuque d’Édith dont le corps ondulait rythmiquement sur ses genoux.
— Bon, ok, ça va… Je mouille en masse maintenant, dit-elle en soupirant.
Elle posa encore sa main entre eux et se souleva juste assez pour que le bout du pénis puisse glisser dans l’obscurité de ses cuisses. Il grogna et saisit les bras d’Édit des deux mains. Elle se laissa choir lentement, laissant ainsi le pieu frayer un passage dans les replis brûlants de sa chair. Lui, soupirait, bouche ouverte.
Ils se mirent à baiser avec une lenteur presque insoutenable pour la spectatrice que j’étais, en s’embrassant les joues et la bouche, en haletant et en prononçant des paroles délirantes qui se perdaient dans le vent marin. Quelques instants avant de jouir, elle ouvrit les yeux et me regarda, le visage en feu et extatique. Ma chatte était humide, elle palpitait dans mon maillot, mais je me suis bien gardée d’y glisser les doigts. Je me mordais les lèvres quand elle me regarda. Elle ferma les yeux de nouveau et attrapa Mike par le cou comme le ferait une noyée à une bouée lorsqu’elle sentit monter l’orgasme en elle. Lui, prit ses fesses et les pétrit. Elle cria et se raidit lorsqu’il grogna et éjacula son foutre en elle.
Elle l’embrassa une dernière fois, longuement, langoureusement, puis tira lentement ses hanches vers l’arrière, jusqu’à ce que la bite baveuse glisse hors d’elle. Elle se leva, les jambes un peu tremblantes, elle récupéra le bas de son maillot, nous sourit, puis s’en fut sur la plage. Nous la regardâmes enfiler son costume en marchant pour ensuite plonger dans les vagues. Mike eut un soupir de contentement. Quant à moi, le grognai de déplaisir et retournai sans mot dire à ma chambre où m’attendait mon vibro et un peu de soulagement.
— Tu penseras à mon offre pour vendredi ! me dit Mike dès que j’eus le dos tourné.
Je n’eus même pas la politesse de me retourner pour lui tendre mon majeur. Qu’il aille se faire foutre, ce trou du cul.
Lorsque je m’éveillai le lendemain matin, je ne savais pas si elle serait au petit déjeuner. Mais elle y était et je me suis assise à sa table. Nous avons bavardé, comme d’habitude. Et j’ai trouvé que de l’avoir vu nue, que d’avoir vu la bouche de Mike sur ses seins, que d’avoir vu son cul faire des bonds de cabri alors qu’elle se faisait sauter par ce fâcheux, que tout cela ne signifiait tout compte fait pas grand-chose. Ce que je voulais d’elle allait au-delà de tout ça. Je désirais quelque chose de plus profond, quelque chose qu’une bite ne peut jamais atteindre.
En Scandinavie, un couple de supporters
Se serait mis, spontanément, à forniquer
Au beau milieu d’un terrain désert de soccer;
Jamais fans de foot n’auront autant pris leur pied.
Une Japonaise aigrie et exaspérée
Par les frasques adultérines de son mari
L’aurait trucidé à grands coups de tasse à thé
(Ce qui n’est pas prévu dans la cérémonie).
Un zigoto intoxiqué et floridien
Devant un commerce caressait son péniche
En tournoyant sur lui-même comme un derviche
Faisant ainsi fuir ses braves concitoyens.
— Tu sais ce qu’on chantait dans la cour d’école, à l’époque?
— Quoi?
— Une parodie de la chanson thème de Candy Candy. Tu sais, le dessin animé japonais cucul?
— Je me souviens vaguement, oui.
— J’étais en cinquième année et je ne comprenais même pas la moitié des trucs que ça disait. Mais je la chantais quand même, c’était très rigolo – surtout que ça disait «fesses».
— Ah?
Elle se met à chanter:
Au pays de Candy
Comme dans tous les pays
On s’amuse on pleure on jouit
Il y a des pervers et des gentils
Et pour sortir des moments difficiles
Un vibrateur, c’est bien utile
Un peu d’astuce, de cochonneries
C’est la vie de Candy
Mais elle rêve et elle imagine
Tous les soirs en se branlant
Que le petit prince des collines
Vient la lécher doucement
Pour chasser, sa tristesse
Elle s’en met plein les fesses
Salope et coquine
Toujours envie
C’est Candy, Candy
— C’est scandaleux et indécent d’imaginer que tu aies pu chanter de telles obscénités quand tu avais 11 ans.
— Ha! Tu veux du scandaleux et de l’indécent? Passe-moi cette chandelle et le tube de lubrifiant.
« Je suis de retour ! » cria Marie-Ève en ouvrant tout grand la porte et en se jetant dans l’appartement. Mathieu la suivit plus lentement, avec hésitation, et verrouilla la porte derrière eux.
Il n’y eut pas de réponse à l’appel de Marie-Ève. Dans la chambre, Sébastien, couché sur le dos, était endormi dans le lit conjugal. Attendrie, elle le regarda, ses cheveux blonds étalés sur l’oreiller. Elle tendit la main et tira doucement la couverture le long de son corps nu, jusqu’à sa taille. Avec le revers de ses doigts, elle caressa le ventre de l’homme assoupi, puis son pénis.
Mathieu s’approcha derrière elle et la prit par les épaules. Il la retourna et l’embrassa avec fougue. « Quitte-le », lui soupira-t-il, le regard plongé dans ses yeux d’encre de Chine. « Quitte-le et viens avec moi ». Elle fit courir ses doigts sur la nuque de Mathieu, sous ses cheveux, le tira vers elle, puis lui rendit son baiser, la langue entre ses dents. Elle se détourna ensuite de lui, retourna au dormeur étendu sur le lit et caressa le cou et la poitrine de Sébastien avec le bout de ses doigts.
Alors qu’elle se penchait sur le lit, Mathieu en profita pour lui caresser les jambes et relever sa jupe jusqu’à sa taille. Lorsque ce fut fait, il se redressa, ouvrit sa braguette et sortit sa queue qui déjà commençait à bander. Il la prit dans sa main et la caressa doucement, jusqu’à ce qu’il soit bien raide, jusqu’à ce que le gland pourpre pointe fièrement vers le ciel.
Mathieu tira la culotte de Marie-Ève vers le bas, pour ensuite pousser la tige épaisse de son sexe entre les cuisses de son amante. Les yeux toujours rivés sur le visage paisiblement assoupi de son mari, elle plaça ses mains sur ses genoux et plia les jambes, permettant ainsi à la fleur humide de sa chatte de mieux s’offrir au sexe de Mathieu. Il pénétra en elle rapidement, sans heurts et profondément. Encaissant la poussée, Marie-Ève bascula un peu vers l’avant et ferma les yeux. Elle le laissa ainsi la baiser pendant cinq longues estocades, puis elle se déroba, se dégagea de son étreinte, se retourna et s’assit sur lit, les jambes écartées et les bras ouverts. Elle tira son amant au-dessus d’elle, tout juste aux pieds de Sébastien. Ils firent l’amour avec mille précautions, en silence. Marie-Ève bâillonnait Mathieu de ses baisers et sa chatte, animée d’une volonté qui n’était plus la sienne, vibrait et tétait la verge gorgée de sève de son amant. Elle jouit une fois, puis deux, mais lui, prenait son temps, labourait sans relâche le corps de son amante avec des gestes d’une lenteur hallucinée, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus, jusqu’à ce qu’il n’arrive plus à réprimer ses gémissements, jusqu’à ce qu’il la remplisse de sperme en grognant, en serrant ses seins à travers son chemisier.
Par miracle, Sébastien dormait toujours.
Marie-Ève se releva en chancelant et replaça sa jupe, en tournant le dos à Mathieu. Il a mis ses bras autour d’elle par derrière, tirant son corps contre lui. « Tu ne signifies rien pour lui ! », chuchota-t-il à son oreille en réprimant un sanglot.
Elle secoua la tête. « Il m’aime », dit-elle simplement.
Mathieu remballa sa queue humide et rougie dans son pantalon. Il la regarda une dernière fois, les regarda tous les deux un moment, puis, le visage baigné de larmes et le corps secoué de sanglots, il quitta l’appartement en refermant délicatement la porte derrière lui. Marie-Ève glissa hors de ses vêtements comme un serpent se débarrasse de sa peau et se coucha dans le lit avec son mari assoupi. Elle appuya sa tête contre sa poitrine et une jambe sur ses cuisses. Elle glissa un doigt sur sa vulve, recueillit une goutte de foutre de son amant, puis l’étendit sur le mamelon de Sébastien.
Elle sourit, ferma les yeux et s’endormit.
Camille Lacourt, un champion de natation
Avant, en compétition, de plonger à l’eau,
S’adonnerait souvent à la masturbation
(Ce qui explique la bosse dans son Speedo).
Un pauvre septuagénaire d’Australie
S’est enfoncé profondément dans l’urètre
Une fourchette d’au moins dix centimètres:
Une autre victime de la gastronomie.
Une Floridienne quelque peu défraîchie
Aurait crié: « It’s titty time !» en dénudant
Ses seins, au bar, devant les clients ahuris
Avant de les insulter copieusement.
Un avocat minnésotain a facturé
Sa cliente après, avec elle, avoir couché;
Les services des gigolos étant très chers
Ce n’était pas du tout une mauvaise affaire.
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Tu ne sais pas la différence entre diérèse et synérèse et tes poèmes sont à chier. Voilà, c’est dit. Et je ne suis pas la seule à le penser, d’ailleurs.
Ta sœur m’avait bien mise en garde au sujet de ton narcissisme mâtiné de machisme qui découle de ton œdipe non résolu. C’est pas facile de couper les ponts avec maman chérie, à ce que je vois. J’avoue ne l’avoir pas écoutée, parce que tu étais si fascinant et que j’ai toujours pensé que sous l’étrange se cache toujours une sagesse blessée. Sans compter que je te prenais pour un poète, un vrai, pur jus – ou du moins quelque chose qui s’y rapproche, une créature exotique publiée par des REVUES SUBVENTIONNÉES, ce qui ne veut rien dire, finalement, n’importe quel idiot peut être frappé par la foudre après tout. Bref, je me sentais en compagnie d’un génie, alors que tu n’étais qu’un pauvre type incapable de payer son loyer.
Oh, pendant que j’y pense. Tu sais, les vers où tu compares le ciel à un linge sale qui sert à essuyer la terre polluée? Tu as volé ça à Denis Vanier, espèce de faux jeton! Mais je te pardonne, parce que toute ton œuvre est du sous-Vanier insipide, alors quand on tombe sur une pépite authentique du modèle inavoué, on en devient presque reconnaissante.
Adieu, sous-merde! Inutile de me raccompagner, je connais le chemin!
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Contrairement à toi, je vaux quelque chose, moi! Je suis un être humain, bordel! Je refuse d’être ignorée!
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Ou effacée!
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Mon clito vorace refuse d’être domestiqué !
Clic!
Biiiiip
Salutre. Anne Archet à l’appareil. Expliquez-moi l’unicité de votre moi souverain. Si vous êtes suffisamment intéressant, j’irai peut-être jusqu’à retourner votre appel. Tentez votre chance on ne sait jamais.
Biiiiip
Anne, écoute, c’est Louis. Je sais que tu es là. Si tu n’étais pas si peureuse, si tu avais un millième du courage physique que tu te targues d’avoir, tu décrocherais le combiné. Avoue que j’ai raison. Anne… Anne… ma choupinette en sucre d’orge… je crois que je meurs.
J’ai écouté tes messages, tu n’es pas un être humain. Tu es une succube, une lamie à tentacules qui a empoisonné mon âme pour la faire sienne. Anne, je te veux. Tu ne peux pas savoir comment je te désire. Ce que je veux, c’est… comment dire… Je pense que ce que je veux vraiment, c’est… je veux dire, c’est de te…
Biiiiip
Salutre. Anne Archet à l’appareil. Expliquez-moi l’unicité de votre moi souverain. Si vous êtes suffisamment intéressant, j’irai peut-être jusqu’à retourner votre appel. Tentez votre chance on ne sait jamais.
Biiiiip
Anne!
Je veux lécher ma crème
Sur ta gaufre bleue
Rouler ma langue en sandwich
Dans ton petit pain fourré
Pourquoi es-tu si méchante?
Je veux être la cheville carrée
Dans le trou rond de ton cœur
Sucer ton grain de sucre
Pour le faire fondre en sirop
Sucer ta plaie toute la nuit
Pour en extraire le poison
Te remettre enfin à ta place
Pendant que je t’enfile comme un gant
Collée à mon visage comme un
Jambon portefeuille en masque à gaz.
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Tu veux fourrer
Ta petite saucisse pas cuite
Dans mon derrière, mon cher?
Me mettre ce petit lombric
Que tu oses appeler Moby Dick?
Tu penses avoir assez de jus
Pour barater ma crème en beurre ?
Chéri, chéri, pauvre chéri…
Tu peux bien aller te polir le chinois
Avec une poignée de thumb tacks
À la r’voyure, taré!
Clic!
Biiiiip
Ouin, c’est Anne Archet. Vous pouvez me laisser un message si vous n’êtes pas Louis Berthier qui, comme vous le savez déjà, est un gratte-papier sans talent dont le stylo est plus long et large que sa triste bistouquette. Croyez-moi sur parole, mon arrière-train a eu à subir les assauts maladroits de ces deux outils.
Biiiiip
Même le clair de lune
Cherche les vagues glacées du large
Qui reviennent toujours à toi
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Tu peux bien te prendre pour Éluard
Jamais tu n’approcheras ton braquemart
De ma moule marinière
Biiiiip
C’est le répondeur d’Anne Archet. Vous pouvez me laisser un message si vous n’êtes pas Louis Berthier qui pleure comme un bébé après avoir joui. Bouhouhou! Snif snif snif! Maman! J’ai fait du gluant sale! Bouhouhou! Pardon Maman! Ahreuu! Ahreuu!
Biiiiip
De baisers, je te bâillonne, ma chère.
Si tu cesses enfin tes billevesées
Je lécherai ta moule marinière
J’avoue avoir été celui, hier
Qui des condoms dans son lit a laissé
De baisers, je te bâillonne, ma chère.
Cesse de me faire tant de misères
Laisse tes cuisses un peu se desserrer
Je lécherai ta moule marinière
Oui, j’ai dû me rabattre sur ta mère
Mais c’est à toi toujours que j’ai pensé
De baisers, je te bâillonne, ma chère.
Enfin, si ta verve primesautière
Gentiment tu finis par refouler
Je lécherai ta moule marinière
Et puis, ta maman ne vaut rien au lit
Elle est froide et moche, alors je te dis :
De baisers, je te bâillonne, ma chère
Je lécherai ta moule marinière
Clic!
Biiiiip
Vous avez bien joint la boîte vocale de Louis Berthier. Veuillez me laisser un message.
Biiiiip
Bordel à queues, Louis, promets-moi de ne plus jamais refaire ça. Promets-moi de ne même plus y penser.
Et je ne parle pas seulement de baiser ma mère dès que j’ai le dos tourné, je parle surtout de cette villanelle horrible. C’est un vrai crime contre l’humanité! Je crois qu’elle a fait fondre l’hémisphère droit de mon cerveau, y’a du liquide grisâtre qui coule de mon oreille. Je te juge que je souffre; je vais en subir les séquelles pendant longtemps. Promets-moi que tu ne vendras jamais ce truc à la CIA, ils seraient assez cons pour s’en servir comme outil de torture à Guantanamo. Même les odes des Vogons sont moins douloureuses que ton truc. Tu me confortes dans mon athéisme : Dieu n’aurait jamais permis une telle abomination.
Ok, je te vois à onze heures. La deuxième cabine des toilettes des femmes du café. Je te conseille fortement de mettre des genouillères, salopard.
Clic!
Voulant se dévergonder, Vincent et Lindsay
Dans une école sont entrés par effraction,
Ont baisé jusqu’à obtenir satisfaction,
Puis quelques distributrices ont vandalisé.
Avec une guidoune s’étant fait pincer
Dans son auto, se rebraguettant à la hâte.
Il a dit aux policiers pour s’innocenter:
«Je voulais seulement acheter des tomates.»
Calée dans un énorme fauteuil de cuir noir, des volutes de cigare flottant au-dessus de sa tête, elle écarte suffisamment les cuisses pour me permettre de deviner la présence du gode qu’elle a soigneusement harnaché à son bassin. Vêtue d’un complet de tweed, les cheveux gominés et lissés par en arrière, elle fume et me débite son évangile en me regardant me déshabiller.
« La nature même de la fessée est la répétition – une cuisante répétition.
La crainte et l’expectative rendent chaque claque plus facile, mais aussi plus difficile. La simple promesse d’une correction peut marquer la chair plus fortement que la main.
Faire rougir les fesses est une belle et bonne chose, mais les meilleures fessées se font sentir dans la moelle des os et le grincement des dents plutôt que sur la peau.
Quand ma main souffrira de chaque impact, quand tes soupirs seront plaintifs et oppressés, quand tu soulèveras ton derrière pour recevoir le prochain outrage, je pourrai me dire qu’enfin, nous y sommes.»
Je répondrais bien «Amen» si ce n’était de ce foutu bâillon.
Une gouine habillée en lutteur de sumo
A tabassé son ex-petite amie de cœur
Parce qu’elle aurait fait bye-bye à un Jos Bleau
Déguisé en barre de chocolat Snickeurs.
À partir d’un certain seuil de chaleur et d’humidité, tout ce que je vois devient pornographique.
Assise sur le guidon du vélo, elle fait dos au jeune homme en nage qui pédale. Elle porte une jupe courte de coton blanc et écarte les cuisses. On se rafraîchit comme on peut, dans le Vieux Hull.
Sur le trottoir, parmi les ordures et les poubelles, un matelas très souillé, signe d’une vie remplie de plaisirs – ou d’une mort particulièrement glauque.
Elle attend toute l’année les grandes chaleurs pour aller, comme une chatte de ruelle, rôder dans les chantiers et se «faire mettre» (c’est l’expression qu’elle utilise) par les ouvriers. «Les vacances de la construction me font l’effet d’une douche froide», de dit-elle, le front constellé de gouttes de sueur.
Ce ne sont pas tant les individus qui m’intéressent – je veux dire, qui m’excitent sexuellement –, mais plutôt les situations, les agencements.
Elle repousse le drap en se plaignant qu’il fait trop chaud. Ce faisant, un parfum de chlore, de Coppertone et de poissonnerie vient chatouiller mes narines – la quintessence de l’été.
Elle se prénomme Violaine et se situe quelque part à la conjonction de «viol» et de «vilaine».
«Un corps mat et doux qui serait pourvu à la fois d’un sourire franc et d’une belle bite. Rien d’autre: pour ce qui est du reste, je peux m’arranger toute seule. »
À peine vêtues, elles sont assises sur le trottoir en face du dépanneur et dégustent un Mister Freeze. Je ne leur donne pas plus de vingt ans.
— Les blancs sont les meilleurs. On dirait de la dèche de bonhomme carnaval!
— T’es nounoune.
— Quand j’étais jeune et innocente, la seule idée d’avoir du sperme dans la bouche suffisait à me donner envier de vomir. Maintenant, le goût me vient en bouche dès qu’une pensée cochonne me traverse l’esprit et ça m’excite à mort. Je pense que je deviens vieille.
— Je dirais plutôt que tu deviens salope.
— Une vieille salope, alors.
Je lui envoie un texto.
Il faut battre ma chatte pendant qu’elle est chaude. Prends ton vélo et viens me rejoindre. Mes fesses sont moites – de chaleur, de sueur, du sperme de celui qui t’a précédé.
Il fait trop chaud pour des étreintes énergiques et passionnées. Paresseuse, je lui lèche l’oreille tout en le masturbant, tandis qu’il pétrit mes fesses, puis mes seins. Son plaisir est rapide, vif et si exténuant qu’on le croirait en pleine crise d’asthme.
Maintenant que j’y pense, je crois que c’est vraiment une crise d’asthme. Merde.
Le voisin d’en face est probablement le seul sur ma rue qui a la clim et je crois que ça le rend autiste, isolé du monde extérieur qui souffre de la chaleur. J’en veux pour preuve sa tendance à se balader à poil devant ses fenêtres, la pine dressée à la main, comme s’il était le dernier survivant de l’apocalypse caniculaire.
— On pourrait cuire un œuf sur le trottoir… je ne vois pas comment l’enfer pourrait être pire.
— Imagine la même chaleur, mais à Cornwall.
— Dieu, aie pitié de mon âme.
— Nous sommes arrivés, ma p’tite mad’moiselle.
— Est-ce que vous pouvez attendre qu’il n’y ait personne dans les alentours?
— Le compteur tourne, hein.
— Je sais. Merci beaucoup de m’avoir prise. Je me suis retrouvée dans une… drôle de situation. Si vous saviez le nombre de taxis qui sont passés devant moi sans s’arrêter…
— Sans blague! Peut-être est-ce parce que vous aviez l’air de ne pas avoir d’argent.
— Qu’est-ce qui aurait pu leur faire penser ça?
— Pas de sac à main.
— Ah, oui. Bien sûr. C’est logique.
— La voie est libre, ma p’tite mad’moiselle.
— Enfin! Est-ce que vous pouvez attendre ici? Je reviens tout de suite avec l’argent.
— C’est ce que je pensais. Comment allez-vous faire pour entrer chez vous?
— J’ai caché une clé sous le pot de fleurs.
— Une chance.
— Je reviens dans un instant, promis.
— Prenez quand même le temps de vous habiller! dit-il en se rinçant l’oeil une dernière fois.
Oklahoma: la femme qui a menacé
De mort son voisin, aux policiers déclara:
«J’ai eu des rapports sexuels avec mon chat
Et à cause de lui, tout le monde le sait.»
Un serpent aurait mordu un Israélien
Sur le gland quand il était en train d’uriner;
L’histoire ne dit pas si les ambulanciers
Ont sucé la plaie pour extraire le venin.
J’ai un job de merde, mais je reste pour les avantages sociaux. Voilà ce que je me disais quand Léo est venu cogner timidement à la porte de mon bureau.
— Entrez, Monsieur Lebeau-Brunet. Et refermez derrière vous, je vous prie.
Je regarde le jeune comptable marcher d’un pas craintif vers moi. Je ne comprends pas comment le porteur d’un si mignon petit cul a pu se retrouver dans une profession aussi ennuyante, mais au fond, je m’en moque. Il n’y a que deux hommes qui travaillent dans ce bureau pourri et j’ai le bonheur, depuis la dernière restructuration organisationnelle, d’être leur supérieure hiérarchique. Bien entendu, Léo ne sait pas que Julien, son chef d’équipe, est déjà là, accroupi sous mon bureau, comme le petit chien obéissant qu’il est devenu depuis que j’ai la responsabilité de superviser son travail. Ce cher Julien… il peut bien passer au bureau pour un mâle alpha, avec ses pectoraux saillants et sa mâchoire de brute, mais moi je sais qu’il n’en est rien, car je n’ai eu qu’à claquer des doigts pour qu’il se retrouve nu, à genoux devant mon fauteuil de direction.
— Asseyez-vous, Leo. Ça ne vous dérange pas que je vous appelle Léo, n’est-ce pas ?
Je reste debout et lui fais signe de poser son mignon petit arrière-train sur mon fauteuil. Il me jette un regard inquiet, puis obtempère sans mot dire. Il a l’air drôlement impressionné, mais c’est bien compréhensible, puisque je porte mon uniforme de chasseresse : une jupe serrée qui tombe quinze centimètres au dessus de mes genoux, un chemisier négligemment déboutonné et ouvert sur un soutien-gorge de dentelle noire assorti avec un string que je lui montrerai sûrement tout à l’heure et surtout, les talons aiguilles les plus vertigineux qu’on puisse imaginer. Une tenue fort peu professionnelle, je l’admets volontiers, mais des plus adaptées à l’affaire qui m’occupe aujourd’hui.
— Vous êtes ici depuis quoi… trois semaines, Léo ? Je crois qu’il est temps que nous ayons une discussion franche et honnête.
Je m’assois sur le bureau, juste à côté de lui, en prenant bien soin de relever un peu ma jupe, pour lui montrer un peu plus de chair. Il se met à rougir, c’est trop mignon ! Léo est un employé modèle, toujours ponctuel, toujours bien coiffé et rasé de près, toujours empressé et désireux de plaire. Bref : l’employé soumis par excellence et le candidat idéal pour combler mes désirs. Alors que je lui parle, j’entends le bruit d’une fermeture à glissière et je le vois qui sursaute légèrement. Je me penche alors vers lui, l’obligeant à plonger son regard dans mon décolleté plutôt que de jeter un coup d’œil à ce qui se passe à l’étage du dessous.
— L’économie et le marché de l’emploi étant ce qu’ils sont, vous vous doutez bien que tous nos postes sont par définition précaires. Vous comprenez, Léo ?
Je lui déballe alors le baratin habituel du patron en situation de force, en lui faisant comprendre à mots plus ou moins couverts que son emploi ne tient qu’à un fil, qu’il doit faire preuve de polyvalence et de flexibilité – autrement dit, qu’il a intérêt à se plier à tous mes caprices. Alors que je lui sers mon laïus, j’entends de bruits baveux de succion en provenance de sous le bureau. Ce brave Julien s’est mis à l’ouvrage et lui suce la queue. Je me félicite alors de l’avoir si bien dressé. Léo se tortille le cul sur le fauteuil et je sens le besoin de rediriger son attention sur moi.
— Léo, regardez-moi et surtout écoutez-moi bien. Je vais vous laisser seul quelques instants pour que vous puissiez réfléchir à mon offre. Offre que je vous conseille fortement d’accepter, il va sans dire.
Je ne lui ai bien sûr fait aucune offre et je savoure son regard de naufragé qui tente désespérément de garder la tête hors de l’eau – et de se souvenir de ce que j’aurais bien pu lui offrir. En me relevant, je laisse tomber à escient mon stylo sur le plancher et je prends tout mon temps pour le ramasser, histoire de le laisser zieuter mes cuisses et mes fesses. Je quitte ensuite le bureau et ferme la porte en l’abandonnant aux mains – et à la bouche – de Julien.
Je me rends alors dans la pièce d’à-côté, les toilettes des hommes. Je ne risque pas de m’y faire surprendre, puisque je sais que les deux seuls employés de sexe masculin du bureau sont en « réunion ». Dans la première cabine, bien caché derrière une affiche, se trouve un trou que Julien a percé à ma demande et qui donne sur mon bureau. Je m’y colle l’œil après m’être assise sur la cuvette et je savoure le spectacle qui s’offre à moi : Léo, qui s’est déjà rendu compte (avec stupeur, sans nul doute) que c’est son collègue qui le suce, a le dos écrasé dans le fauteuil et les pantalons roulés autour des chevilles. Julien, qui ne porte que sa cravate, est à genoux devant lui, à peine sorti de sous le bureau. Quel contraste son corps offre-t-il avec celui de Léo ! Alors que le jeune comptable est mince, pâle et juvénile, Julien est baraqué, basané, poilu et presque caricaturalement viril. Ça ne l’empêche toutefois pas de pomper cette bite comme si sa vie en dépendait. Le voilà qui échappe la verge de Léo — peut-être pour reprendre son souffle… fuck ! Quel engin ! Qui aurait cru que le petit comptable cachait un tel monstre dans son caleçon ? Je comprends pourquoi Julien semble avoir mal aux mâchoires. Et cette courbe… je suis certaine que je pourrais en faire bon usage.
Julien se remet à sucer son collègue. C’est trop pour moi, j’ai l’entrecuisse qui baigne, il faut que je relâche la pression. Je relève ma jupe, j’envoie valser mon string et je glisse deux doigts sur mon pauvre clito qui commençait à se sentir un peu négligé. Patience, je vais avoir ma part du gâteau bien assez vite. Parlant de gâterie, voilà que Julien cesse sa fellation et se relève. Bien ! Tout se déroule exactement comme je l’avais prévu ! Il attrape Léo par le veston, le remet sur ses pieds, puis lui enlève ses vêtements un à un. Il se met ensuite à agacer les mamelons du jeune comptable, ce qui le fait soupirer assez fort pour que je puisse l’entendre à travers la cloison. J’espère que les filles des finances, qui travaillent de l’autre côté, ne l’entendent pas…
Julien couche Léo à plat ventre contre le bureau. Il s’agenouille ensuite derrière lui et se met à gentiment lui lécher l’anus. Je me demande pourquoi on appelle ça faire «feuille de rose»… le petit trou de Julien a plutôt l’air d’une étoile sombre… je crois que je lis trop de romans pornos. Visiblement, ce genre de truc plaît au petit nouveau : son visage est béat et il bave un peu sur mon sous-main (qui heureusement en a vu d’autres). Après quelques minutes de ce manège, Julien se relève et glisse un condom sur sa queue. Nous en sommes enfin au clou du spectacle ! Il retourne ensuite Léo comme une crêpe et relève ses jambes. C’est l’heure de la chevauchée sauvage ! Je me branle frénétiquement pendant que mon esclave salarié préféré glisse sa bite épaisse et bien bandée dans le cul de Léo, avec une lenteur presque insoutenable pour la spectatrice que je suis. Les traits du comptable se crispent, il s’accroche aux bords du bureau… et voilà que la pine est enfoncée jusqu’à la garde. Je soupire de plaisir en contemplant un autre employé non syndiqué se faire entuber par la gestion. Vive le capitalisme !
Je les regarde avec tendresse s’escrimer pendant quelques minutes avant de me relever, de réajuster ma tenue – sans toutefois remettre mon string, que je glisse dans la poche de mon tailleur – et de retourner dans mon bureau. Une fois entrée ; je feins la surprise :
— Quoi ? Mais qu’est-ce que je vois ? J’ai le dos tourné quelques minutes et vous voilà en train de faire des saloperies… et sur mon bureau en plus !
Léo, paniqué, tente de se relever, mais il est trop profondément embroché sur Julien pour espérer se dégager de son étreinte. Je m’approche donc de lui et je lui enfonce ma culotte dans la bouche.
— Petit dévergondé ! Après l’offre généreuse que je viens de te faire… comment me remercies-tu ? En te tapant ton chef d’équipe ! Quelle ingratitude !
Julien ponctue chacun de mes mots d’un coup de boutoir qui fait gémir Léo de façon audible malgré la culotte qui le bâillonne. Je me tais et je contemple un instant le spectacle attendrissant qui s’offre à moi. D’abord, mon jeune comptable, le cul écrasé sur mon bureau, les larmes aux yeux et la pine dressée d’où s’écoulent quelques gouttes de sperme. Puis mon adjoint, penché au dessus de lui et le ramonant vigoureusement en ahanant comme une bête. Ça me donne des idées pour le prochain party de Noël, tiens.
Je me débarrasse de mes escarpins, je relève ma jupe et me hisse sur le bureau. Accroupie au dessus du visage de Léo, je le enlève la culotte qui lui obstrue la bouche, puis je lui présente ma chatte comme un problème de comptabilité à résoudre.
— Lèche-moi de façon convaincante et peut-être vais-je décider de ne pas te congédier.
Son regard croise le mien, je crois qu’il tente de deviner si je blague ou si je suis sérieuse. You bet que je suis sérieuse, joli cœur ! Il se résout donc à glisser sa langue dans ma fente sans trop grimacer. Ouf ! Il est doué, le petit salopard ! sa langue s’enroule autour de mon clitoris avec juste assez d’insistance que j’en tremble de bonheur. Voyons maintenant jusqu’où il peut aller sans s’étouffer… je m’assois carrément sur son visage et son nez s’écrase contre mon pubis. Sa langue se glisse dans mon vagin, elle se courbe et vient me caresser juste au bon endroit… et chaque coup de reins que Julien assène à Léo la fait pénétrer un peu plus, comme si je me faisais baiser par une bite miniature.
Après un orgasme du tonnerre de dieu, je fais signe à Julien, qui se retire sans avoir joui – il n’aurait jamais osé le faire sans ma permission, je l’ai fait expressément inscrire dans son contrat de travail. Léo se relève péniblement, je prends sa place sur le bureau, puis je lui ronronne à l’oreille:
— Viens ici et baise-moi, mon minet.
Sans surprise, il ne se laisse pas prier et le voilà sur moi en moins de temps qu’il le faut pour dire « rapport trimestriel », bandant comme un âne dans sa capote, prêt à m’offrir ses services professionnels. Alors qu’il me baise avec enthousiasme, je glisse deux doigts sur mon clito, histoire décoller en vitesse et ne pas m’écraser en plein vol. Quant à Julien, il s’est placé debout sur le bureau, au dessus de ma tête, et offre sa queue à Léo pour qu’il la tète. La vue d’ici est imprenable et suffit à me faire basculer une fois de plus dans l’orgasme.
Après avoir repris mes sens, je constate que ce vaurien de Julien en a profité lui aussi pour jouir, sans avoir obtenu au préalable ma permission. Il a tellement éjaculé dans la bouche de Léo que le menton et la joue gauche du comptable sont barbouillés de foutre. Ce geste d’insubordination ne restera pas impuni, il ne perd rien pour attendre celui-là. Je crois que je vais lui faire une déduction sur son salaire.
— Prenez congé le reste de la journée, Monsieur Lebeau-Brunet. Allez ouste, hors de mon bureau et je vous attends demain matin à huit heures précises pour terminer cet entretien. Soyez à l’heure, c’est dans votre intérêt.
Il ramasse ses fripes en vitesse et s’habille maladroitement, la bite si raide qu’il a du mal à remettre son pantalon. Il a le visage couvert de sperme séché, ça lui donne un petit air de…
— Nadine ! Nadine !
La secrétaire sursauta à l’appel de son nom. Devant elle se tenait le comptable et il n’avait pas du tout l’air content.
— Ou… Oui Monsieur Lebeau-Brunet ?
— Encore en train de rêvasser, à ce que je vois. As-tu fini de préparer le tableau que je t’ai donné ce matin ? J’ai rendez-vous avec notre chef d’équipe dans dix minutes et il me le faut absolument.
— C’est que… je… je croyais que j’avais jusqu’à demain matin, et…
— Dois-je comprendre que ce n’est pas prêt ?
— Je vais le faire avant de partir ce soir, je vous le promets.
— Tu as intérêt à le faire. Et tu peux oublier les heures supplémentaires, même si tu n’es pas sortie d’ici avant minuit. Je suis déçu, Nadine. Très déçu. Je vais le mentionner à Julien et on en discutera certainement lors de ton évaluation probatoire.
Le gringalet lui lança une moue dédaigneuse et lui tourna les talons. «Quel beau salopard !» se dit Nadine en reluquant furtivement son popotin. «Dire qu’il a au moins dix ans de moins que moi et qu’il a déjà dix fois plus de pouvoir que moi dans ce bureau pourri… crisse que j’ai hâte à la retraite !»
Elle ouvrit alors Excel et se remit au travail.
A Majorque, un touriste allemand désoeuvré
Pour s’offrir un moment de bonheur génital
A coincé sa queue dans un sextoy de métal
Deux heures ont pris les pompiers pour l’en libérer.
En deux mille onze, Edwin a été arrêté
Pour avoir, devant des vacanciers, fait usage
A des fins sexuelles d’un jouet de plage;
Voilà que le lascar remet ça cet été.
À Muskegon, une femme a cru embaucher
Un tueur à gages (mais c’était le shériff)
«C’est moins cher qu’un divorce» a-t-elle déclaré:
Il faut que les avocats revoient leurs tarifs.
Au Wisconsin, un couple étourdi a laissé
Cuire leur bébé au soleil, dans leur auto
Pendant qu’au sexshop ils achetaient des dildos:
«C’est interdit aux mineurs» ont-ils expliqué.
Exhibant une érection extraordinaire,
Un homme, se disant d’un meurtre le témoin,
S’est rendu au poste de police du coin
Se branler devant la force constabulaire.
Vendredi soir, en Virginie occidentale,
Un quidam léchouilla les tétons de sa belle
Sur lesquels il avait versé du caramel
Devant la caissière ahurie du McDonald.
«Baseball» et «baise-moi» ayant confondu,
Richard et Jen étaient en train de forniquer
Quand ils furent arrêtés par vingt-cinq policiers :
Existe-t-il pire coït interrompu?
Tiffany E, stripteaseuse de son état,
Portait un costume de scène de salope
Idéal pour exciter le mâle lambda,
Mais d’aucune utilité pour cacher sa dope.
Pour contrer les effets de la pornographie
Sur l’éducation sexuelle des ados
Une Amerloque a ouvert… un site porno.
Suis-je toute seule à détecter l’ironie?
Il était près d’une heure du matin lorsqu’il se réveilla en sursaut.
— Chéri… qu’est-ce qui se passe?
— Hein? Euh… Je… Un rêve…
— Tu as fait un cauchemar?
Il se frotta les yeux, puis se tourna vers son épouse.
— Non. C’était seulement… étrange. Très étrange et très… troublant.
— Alors ce n’est rien. Rendors-toi.
— J’ai rêvé que Jef vendait Céleste. Elle était nue et portait un collier à son cou. Ses poignets et ses chevilles étaient aussi menottés.
— Jef et Céleste? Le couple d’à côté?
— Oui. Ça se passait au centre communautaire, dans la grande salle. Il y avait une vente aux enchères et elle faisait partie d’un lot d’esclaves sexuelles. Elle me suppliait d’enchérir… elle avait l’air affolée. Elle m’a dit que je pourrais faire tout ce que je voulais avec elle si j’acceptais de l’affranchir de son maître cruel.
— Quoi? Elle t’a vraiment dit ça? Et qu’est-ce que tu as fait?
— J’ai eu pitié d’elle, alors je l’ai achetée. Pour à peine vingt dollars: une bonne affaire.
— Mais Céleste est si douce et si réservée… je la croise chaque jour au parc avec son bébé. Et je crois qu’elle fait du bénévolat pour la paroisse. Ça n’a aucun sens.
— Audrey, ce n’est qu’un rêve.
— Qu’est-ce que tu as fait d’elle après l’avoir achetée?
— Je l’ai pris par la laisse et je l’ai ramenée à la maison.
— Tu l’as promenée toute nue comme une chienne, à travers le quartier? Quel scandale! Qu’est-ce que les voisins disaient?
— Audrey, je te rappelle que ce n’est qu’un rêve.
— Et tu l’as baisée?
— Je… oui, dans mon rêve.
— Tu l’as baisée dans notre lit?
— Euh… oui, je crois bien.
— Et comment tu t’y es pris?
— Je ne me souviens plus très bien, je…
— Raconte!
— D’accord, d’accord… Je l’ai attachée aux montants du lit, puis je lui ai fait sucer ma queue. Elle était drôlement douée. Ensuite, j’ai plongé entre ses cuisses. Son minou était rasé, il était tout rose et tout mignon, alors je n’ai pas pu résister à l’envie d’y glisser ma langue. Elle se tordait de plaisir, elle aimait vraiment ça, la petite dévergondée.
— Et ensuite?
— Ben… comme je l’ai dit, je l’ai baisée.
— Comment? Je veux des détails! Tout de suite!
— Laisse-moi dormir…
— Pas question! Vide ton sac!
— Ça va, inutile de t’emporter. J’ai détaché ses chevilles et j’ai placé ses talons sur mes épaules. Elle était si mouillée, si poisseuse, que ma queue s’est glissée sans effort. Je l’ai tringlée très fort, sans ménagement — je n’avais pas à prendre des gants blancs, c’était mon esclave après tout. Elle criait à chaque coup de butoir et mordait l’oreiller, jusqu’à ce que…
— Baise-moi! Prends-moi toute suite… mais appelle-moi Céleste.
— Hein?
— Fais-le!
Audrey souleva le drap et constata sans surprise que son mari bandait comme un âne. Elle fit alors passer sa chemise de nuit par-dessus sa tête et l’enjamba.
— Allez! Tringle-moi fort, comme tu dis!
— Mais chérie…
— Céleste! Appelle-moi Céleste!
— Euh… Céleste…
— Dis-moi que je suis une chienne! Dis-le!
— Oui, tu es une chienne… tu me fais bander…
— Plus fort ! Plus fort ! Je suis une salope !
— Céleste ! Céleste ! Céleste !
— Plus vite! Plus fort!
— Céleste! Je vais… Oui! Oui!
Il se déversa en elle en tremblant. Les cuisses barbouillées de foutre, elle reprit sa place dans le lit et lui tourna le dos.
— Wow… c’était hot… dit-il en caressant l’épaule d’Audrey.
Elle repoussa sa main et remonta la couverture jusqu’à son cou.
— N’essaie même pas de me toucher après avoir baisé cette petite pute!
— Hein?
— Céleste! Quelle charrue… malgré ses petits airs de pimbêche, c’est une vraie salope. Qui l’eut cru?
— Quoi?
— Dans ma maison et dans mon propre lit, par-dessus le marché! Tu es vraiment un beau salaud!
— Mais… mais… mais…
— Je ne t’écoute plus. Et je ne veux plus te parler non plus.
En entrevue, la star de la porno Stoya
Confesse avoir gâché la vie de son papa :
Il ne peut plus tranquillement se masturber
Sans voir le visage de sa fille adorée.
Un certain Hasse, agriculteur de son métier,
A trouvé la mort en insérant sa biroute
Dans un nid de guêpes cartonnières enragées.
Admettons-le: l’humanité est en déroute.
(En réalité, l’humanité n’est pas aussi en déroute qu’on serait tenté de le croire, puisque j’ai appris que cette nouvelle est fausse. Je publie quand même ce quatrain car il est si rare, à notre époque, d’avoir l’occasion de faire rimer «biroute» avec «déroute»…)
Un quidam dégénéré aurait, semble-t-il,
Sodomisé un paon bleu à répétition
Jusqu’à donner la mort au pauvre volatile.
Il fait bien moins le jars, maintenant, en prison.
Jessica se rendit à la hâte aux cabinets pour se préparer à son rendez-vous habituel du mardi matin. Elle changea les piles de son œuf vibrant, le fit ronronner, puis le glissa dans sa chatte. Elle ajusta ensuite sa jupe et son sarrau, retoucha son rouge à lèvres et, satisfaite de son apparence, retourna à son poste de travail.
À dix heures précises, Anne Archet entra dans le salon et salua la réceptionniste. Elle balaya le salon du regard, aperçut Jessica près du bac de lavage, lui fit un léger signe de tête et, sourire en coin, s’approcha d’elle.
Sans mot dire, Anne s’installa dans le fauteuil et laissa Jessica ajuster la cape de coupe.
— Comment vas-tu aujourd’hui?
— Très bien, Madame Archet.
— Est-ce que tout… bourdonne d’activité en ce moment ?
— Bien entendu, Madame.
— Parfait… parfait.
Anne se pencha en arrière, et ferma les yeux. Jessica ajusta la température de l’eau. Le jet tiède vint fouetter le cuir chevelu de la cliente qui, instinctivement, se mit à contracter rythmiquement les muscles de ses cuisses et à tortiller son popotin. La cape lui offrant toute l’intimité voulue, elle glissa sa main dans sa culotte, sous le regard bienveillant et professionnel de la shampouineuse.
— Ça me fait un bien fou, confessa-t-elle, les joues rougies.
— Ça va de soi, Madame Archet.
Jessica ferma le robinet. Penchée au-dessus de sa cliente, elle massa les cheveux avec le shampooing, rinça, puis répéta le même manège avec le revitalisant – en prenant bien soin de pétrir longuement la nuque de sa cliente à cet endroit précis, cet endroit connu d’elle seule qui chaque fois faisait chavirer sa cliente.
Anne, les yeux mi-clos et le regard plongé dans le décolleté deJessica, huma son parfum. Bien cachés sous la cape, ses doigts terminaient le travail, jusqu’au bouquet final.
Lorsqu’elle eut enfin repris ses sens, Anne chuchota à l’oreille de Jessica :
— Tu es une bonne fille. Il est temps à présent pour toi de gagner ton pourboire.
Elle regarda Jessica trembler, sentit ses doigts se crisper sur sa tête et savoura l’orgasme silencieux de la jeune femme.
— Même heure mardi prochain, Madame Archet? demanda la réceptionniste.
— Bien sûr. Et veuillez remettre ceci à Jessica, je vous prie.
Elle déposa deux billets de vingt dollars sur le comptoir et sortit du salon.
— Veux-tu bien me dire qu’est-ce que tu lui fais pour qu’elle te donne des pourboires pareils ? cria la réceptionniste à Jessica qui balayait le plancher.
— C’est une plotte à shampoing, répondit-elle laconiquement.
Pour avoir, à un de ses élèves, fait lire
Fifty Shades of Grey, un prof de Philadelphie
A été suspendu — mais c’est quoi ce délire?
Il fait aimer la lecture… et on le punit!
Tu m’as promis un cadeau d’anniversaire
Tu as juré que j’en tomberais sur le cul
Je suis tout excité, je bande à en perdre la tête
Mais voilà que je te trouve
Endormie sur ton derrière!
Bien sûr depuis l’aurore tu as torché la maison
Mais ça ne reste après tout que le train-train
Ça n’a rien d’extraordinaire
Tu avais promis – et pourtant tu es là
Endormie sur ton derrière!
Toute la semaine j’ai pensé à ce que tu me donnerais :
Une pipe à couper le souffle
La pipe la plus essoufflante de tous les temps
Suivi de ton visage visqueux de foutre
Mais en aucun temps je n’ai pensé que tu serais
Endormie sur ton derrière!
J’admets que la fête était agréable
J’admets que la bouffe était exquise
J’admets que tous mes amis étaient présents
Et je suis désolé que le lave-vaisselle soit mort
– Mais je n’ai rien dit quand tu m’as demandé d’essuyer
J’admets avoir vu les larmes couler sur tes joues
Mais ça n’explique pas
Pourquoi je te trouve la tête sous l’oreiller
Endormie sur ton derrière!
Je fais plus que ma part dans cette baraque
Je lis une histoire aux mioches une fois par mois
Je n’oublie presque jamais de sortir les ordures
Ni de remarquer chaque kilo que ton cul engrange
Et chaque nouveau ride qui creuse ton visage
Sans jamais te faire de commentaire
Ou presque
Je ne suis pas coureur de jupons
Je ne suis presque pas ivrogne
Je ne pète pas au lit
Et comment me remercie-t-on?
Je ne demande qu’un peu de succion
Et quelques gouttes blanches sur ton menton
Je me suis coupé les ongles d’orteil
Arraché les poils de nez
Et aspergé de Brut 33
Et pourtant, te voilà, bave au coin de la bouche
Endormie sur ton derrière!
Au tarif de cent dollars par pénétration
Une pauvre gosse âgée d’à peine quinze ans
Fut forcée de s’accoupler à répétition
Afin d’acquitter les dettes de sa maman.
Une Floridienne adepte de natation
A surpris un homme en train de se masturber
Sur la plage, en public, avec ostentation.
«Tout son corps en tremblait», dit-elle, impressionnée.
Une Wyomingaise qu’on a accusée
D’avoir lascivement frotté le popotin
De deux fillettes aurait dit, pour se disculper :
« Je suis un homme gay dans un corps féminin ».
Dans la ville d’Albuquerque, un drôle de type
Voulant s’encanailler avec une catin
Fut surpris en train de négocier une pipe
Contre deux MacPoulets et un Joyeux Festin.
C’est toujours quand je m’y attends le moins que l’homme qui habite en face de chez moi se met à se masturber devant la fenêtre de sa chambre.
La première fois que c’est arrivé, j’en ai perdu tous mes moyens. Je crus d’abord qu’il ignorait que je pouvais le voir, alors je fis celle qui n’avait rien vu et je fuis illico ma propre chambre en éteignant la lumière derrière moi. Ce qui me troublait particulièrement, c’était que ce type n’était pas un parfait inconnu. Je l’avais déjà croisé sur le trottoir, je l’avais même déjà salué à quelques reprises alors qu’il rentrait chez lui avec sa femme. Il me semble même avoir enseigné à son fils il y a une dizaine d’années, quoique je n’en sois pas certaine – je crois bien l’avoir déjà croisé à une rencontre de parents. À ce moment, j’étais convaincue qu’il serait mort de honte s’il avait su que je l’avais vu se polir l’engin.
La deuxième fois que c’est arrivé, il était debout devant sa fenêtre et je pouvais le voir de profil. Je l’ai observé pendant trois ou quatre secondes et j’ai ensuite éteint la lumière. Mais cette fois-là, au lieu de tourner les talons et quitter à la hâte ma chambre, j’ai plutôt fermé la porte et je me suis doucement approchée de ma fenêtre pour le regarder. La sienne étant plutôt une porte patio, je fus à même de l’admirer de pied en cap et de constater que son pantalon était autour de ses chevilles. Il finit par se tourner et je pus constater à quel point il était velu : des poils sombres et touffus couvraient sa poitrine, son ventre et son pubis. J’aime beaucoup les hommes poilus, j’aime la sensation sur ma peau. Et je pouvais voir sa queue, bien entendu. Elle était longue et bien épaisse, comme la main qui était enroulée autour d’elle et qui la caressait de haut en bas. Son regard était sérieux et concentré sur ce qu’il faisait. Le mien aussi : je n’en manquais pas une miette. J’eus une bouffée de chaleur et de désir quand je le vis renverser la tête vers l’arrière, ouvrir la bouche comme s’il faisait mine de crier. Ma main se fraya inconsciemment un chemin entre mes cuisses, sous ma culotte. Je mouillais abondamment. J’ai joui quelques instants après lui.
La troisième fois que c’est arrivé, il faisait carrément face à ma fenêtre. J’avais placé un fichu de coton rouge sur ma lampe de chevet pour tamiser la lumière juste assez pour me sentir en sureté, mais de façon à laisser aussi assez de clarté pour qu’il puisse m’observer à sa guise. Je portais un string en dentelle et un soutien-gorge transparent. Fébrile comme une pucelle lors de son premier rendez-vous, je tremblais comme une feuille. J’étais déjà sur le point de jouir au moment où mon doigt se posa sur mon clitoris et j’eus le temps de venir trois autres fois avant qu’il n’éjacule. Cette fois-là, je vis son foutre éclabousser la fenêtre comme mille gouttes de pluie opalines. Lorsque ce fut fait, nos regards se croisèrent pendant un long moment. Il ne souriait pas – moi non plus. Il sortit de sa chambre sans éponger la vitre; moi, je restai longtemps assise sur mon lit, troublée par ce qui venait de se produire, me demandant d’où pouvait bien provenir cette tendance au voyeurisme incongrue qui ne s’était jamais manifestée chez moi par le passé.
La quatrième fois que c’est arrivé, nous étions tous les deux nus. Mes mamelons étaient durs et je les pinçais pendant qu’il me regardait. Je le voyais caresser sa bite qui lentement se gorgeait de sang en relevant fièrement la tête. Je posai un pied sur la chaise de la coiffeuse et adoptai une posture qui lui permettrait d’avoir une vue imprenable sur ma chatte qui s’était éclose juste pour lui. Je le voulais dans la chambre, avec moi, je le voulais à l’intérieur de moi – je le voulais plus que tout ce que j’avais pu vouloir auparavant. Ses mouvements étaient plus lents que la fois précédente, comme s’il voulait se laisser tout le temps de me regarder. J’eus un orgasme, puis deux, puis trois en ne quittant pas sa main et son sexe des yeux. J’aurais voulu me mettre à genoux entre ses jambes et prendre dans ma bouche. J’aurais voulu le goûter. Ma bouche s’ouvrit machinalement lorsqu’il jouit, comme si j’avais pu attraper son foutre qu’il étala, encore une fois, sur la fenêtre. Les scénarios les plus fous envahirent mon esprit : s’il ouvrait sa fenêtre, si j’ouvrais la mienne…
La dernière fois que c’est arrivé, c’était le premier orage du printemps. Il pleuvait si fort qu’on voyait à peine à travers les fenêtres. J’ai fini par me retrouver, comme lui, écrasée contre la vitre et lorsque nous eûmes tous deux joui, les fenêtres étaient maculées de bave, de foutre, de cyprine, de sueur et de la brume de notre souffle oppressé. Du bout du doigt, je traçai en lettres inversées « XU∃V ∃T ∃ᒐ ». Il me répondit « MOI AUSSI ». Un étrange sentiment d’intimité partagée m’envahit, même si deux vitres, une dizaine de mètres et des trombes d’eau me séparaient de l’objet de mes désirs.
Depuis, chaque fois que je le croise dans la rue – la plupart du temps en compagnie de sa légitime – nos regards se fuient, ne se rencontrent jamais. Je souris à sa femme et je les salue, mais nous agissons, lui et moi, comme si nous étions de parfaits étrangers. Pourtant, je me sens chaque fois le rouge me monter au front et ma culotte s’imbiber de mouille. Je jette alors un regard furtif sur sa braguette dans l’espoir d’y détecter la bosse qui trahirait son désir. Parfois, elle est là. Parfois, il se place afin qu’elle soit moins perceptible. Toujours est-il que je suis continuellement dans un état d’excitation insoutenable. J’attends impatiemment que le soleil se couche, que vienne l’orage, que nous puissions nous unir fois de plus. Et surtout, je me demande si, un soir de pluie, il viendra maculer ma fenêtre ou si je serai celle qui prendra les devants et irai mouiller la sienne.
Un sombre individu venu dévaliser
Une maison de tolérance tournaisienne
S’est fait expulser à coups de godemichés:
Ne provoquez pas les péripatéticiennes.
Un soldat du feu quadragénaire (et Français)
Ses collègues féminines, nues, a filmées.
Ne venez surtout pas nous demander, après,
Pourquoi les filles hésitent à faire des pompiers.
Une fana de Hugh Jackman un peu fêlée,
Voulant lui prouver à quel point elle l’aime bien,
En le croisant, au visage lui a jeté
Un rasoir rempli de ses propres poils pubiens.
Une avocate évangéliste et anti-gay
Est accusée d’inceste et de pédophilie
Sur sa fille de quatorze ans qu’elle a filmée.
Je sèche mes pleurs en savourant l’ironie.
Une Américaine récemment mariée
De la bouche de son médecin a appris
Qu’elle est allergique au sperme de son mari.
Voilà une nouvelle dure à avaler!
Inspiré par des vidéos pornographiques
Un Chinois, dans le fondement s’est enfoncé
Une anguille (vivante, mais pas électrique) :
On a dû l’opérer pour la lui retirer.
Un mari vicelard à qui rien ne rebute
Aurait mis son alliance au Mont-de-piété
Pour se payer du crack et une prostipute ;
«J’ai des problèmes de couple», a-t-il expliqué.
Un pauvre pompier de Phoenix, Arizona,
Pour harcèlement sexuel a poursuivi
Certains collègues qui lui ont servi un plat
De nouilles en forme de foufounes et de zizis.
Cher collègue,
Je suis dans l’obligation de vous informer que je n’ai jamais eu à votre égard la moindre pensée déplacée. Je veux que vous sachiez que je n’ai jamais envisagé de m’accoupler avec vous, que je n’ai jamais eu le moindre béguin ni aucune envie irraisonnée de vous épouser et que l’idée de vous offrir des fleurs ou de glisser dans le tiroir du haut de votre classeur ma culotte ornée de mon prénom et de mon numéro de téléphone ne m’a jamais traversé l’esprit.
Je vous assure que je n’ai jamais souhaité vous embrasser ou caresser vos charmantes mèches noires – je dis charmantes pour être polie et non pour exprimer la moindre attirance envers vous. Parce que vous savez aussi bien que moi que mon éthique professionnelle m’empêche de vous imaginer sans votre chemise. Vous êtes un collègue et aucun collègue au torse glabre ne hante mes fantasmes.
Vous devez donc être conscient qu’il ne m’arrive jamais de me demander quelle taille a votre verge et encore moins d’essayer de deviner si vous êtes circoncis ou non. Il est clair que cela ne me regarde pas. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai jamais contemplé votre derrière lorsque vous marchez devant moi. Et que je n’ai jamais eu envie de vous voir gambader dans l’herbe folle avec pour seul vêtement une paire de chaussettes blanches. Qui donc aurait des envies aussi ridicules ?
Je vous prie donc de croire que je n’ai jamais eu envie de me jeter dans vos bras, que je n’ai jamais espéré votre bite dans ma chatte ou sur mes lèvres, ni votre langue sur mon clito. Ce n’est pas parce que j’aime ficeler et bâillonner les hommes que je rêve de vous voir à ma merci. Ce n’est pas parce que j’aime lécher de la crème glacée sur le cul de mes amants que je rêve de vous enduire de gelato praline-beurre. Ou que je rêve de verser de la cire brûlante sur votre gland pour pouvoir l’apaiser de ma salive.
Je ne pense pas à vous lorsque je me caresse, le soir, seule dans mon lit. Je ne pense pas à vous lorsque je jouis. En fait, je ne pense jamais à vous hors des heures de travail réglementaires définies par notre convention collective.
En espérant que tous les malentendus seront ainsi dissipés, je vous prie de croire, cher collègue, en l’expression de mes sincères salutations.
Anne Archet
Surpris dans un parc de Colombie britannique
Par deux petits vieux qui ne faisaient que passer
Alors qu’il soulageait sa vessie en public,
Il réagit en leur collant une raclée.
Suzie étant ce qu’elle est, je ne fus pas surprise outre mesure de la surprendre dans mon lit en train de se masturber. Je détournai immédiatement le regard en lui disant:
— Oh, excuse-moi ma puce, je vais revenir quand tu auras terminé.
— Non, reste, rétorqua Suzie. J’essaie quelque chose de différent ce soir. Regarde, c’est vraiment fort.
Elle souleva les couvertures, et je vis un petit bonhomme vert qui se tordait, enfoncé jusqu’à la taille dans son vagin qui le dévisageait avec ses yeux globuleux.
— Bonjour m’sieur Gumby… le saluais-je poliment. Quelle sensation ça vous fait de patauger là-dedans?
— Si j’écarte suffisamment les cuisses, je peux marcher en le gardant bien enfoncé en moi, dit-elle en sortant du lit.
Elle sautilla sur place comme pour faire la démonstration de la justesse de ses dires. Gumby s’accrochait toujours dans sa cachette, la tête à l’envers et le regard ahuri.
— Décidément, je n’ai jamais rien vu de tel – et je suis abonnée à Télétoon Retro. Que sait-il faire de plus?
— Gumby a l’épiderme très lisse, avec juste assez de friction pour le rendre adorable. Je suis accro, je crois que je vais le demander en mariage: ses caresses me rappellent celles de la gomme à effacer Staedtler.
— Tu te rappelles la fois où on s’était amusées avec des gommes à effacer? Les blanches, celles au bout des crayons, et puis la rugueuse qui sert à effacer l’encre…
— Ouais. Mais pas la grosse rose, celle qui s’effritait dans ma chatte…
— Oui! Elle faisait des miettes qui se mêlaient à ton jus et allaient se coincer entre mes dents.
— On dirait bien que ce n’est pas un problème pour ce cher Gumby, qui m’a tout l’air de savoir garder toute sa contenance dans les situations les plus délicates…
— Ça ne te dérange pas si je lui serre la main, pour le féliciter?
— Pourvu que tu la lui serres vigoureusement et longuement, moi ça me va.
Enragée, intoxiquée et les fesses à l’air,
Une femme, à grands coups de papayes a battu
Son ex-amant venu, pour son anniversaire
Quérir la baise qu’il croyait lui être due.
Vous savez ce dont le monde a vraiment besoin? Un recueil de textes érotiques en format pdf mêlant religion, mythologie, dieu, messie et vin de messe. Heureusement, j’y travaille depuis un bout de temps déjà! Voici donc, en grande primeur, la première version de Retailles d’hosties, qui regroupe (pour l’instant) une quinzaine de récits et poèmes profanes et blasphématoires.
Prenez et téléchargez-le tous, car ceci est mon pdf, livré pour vous.
En se rendant à pied engueuler Obama
Cheryl entra par effraction chez un rentier
Chia sur la pelouse, se déshabilla,
Puis dans la piscine se laissa mariner.
Ils en avaient souvent parlé, mais n’avaient jamais osé passer à l’acte. Ils étaient tous nerveux, assis sur les deux canapés qu’ils avaient poussés l’un devant l’autre dans le salon de Catherine. Ils burent un peu de vin. Des bribes de conversation conduisaient à de vifs éclats de rire nerveux, puis retombaient rapidement dans un silence lourd et opaque.
Estimant que tout cela n’aboutirait à rien si elle ne prenait pas les choses en main, Catherine décida de lancer le bal. Assise face à Carl, elle eut un sourire coquin et se mit à défaire un à un les boutons de son chemisier. Carl déglutit et contempla la danse sensuelle de ses doigts.
Alex posa furtivement son regard sur Édith. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, il osa enfin étirer le bras et toucher le devant de son chemisier. Il n’eut pas trop de mal à faire sauter les boutons en commençant par celui du haut, celui près de sa gorge. Lorsqu’il put apercevoir le bord du soutien-gorge, elle se pencha vers l’avant.
Alex lui toucha la joue timidement en levant les yeux vers elle. Elle sourit et approcha son visage près du sien. Il pouvait sentir son parfum léger et fleuri. Il l’embrassa légèrement, de façon un peu gauche. Les lèvres d’Édith étaient sèches.
Elle rit timidement, son corps tremblant un peu, quand il glissa son nez contre sa nuque. Il déposa de nouveau ses lèvres contre sa bouche. Édith ferma les yeux. Lentement, ses lèvres s’humectèrent. Elle renversa sa tête et glissa ses doigts dans les cheveux d’Alex. Sa bouche s’entrouvrit.
Alex s’abandonna aux baisers Édith. Il se laissa perdre dans l’intimité de son corps. En l’embrassant, il lui caressa le dos et froissa son chemisier, puis se décida enfin à faire glisser mains de la taille d’Édith jusqu’à ses seins. Édith soupira, puis fit danser sa langue contre les dents de son amant.
Elle se laissa alors aller, les yeux toujours clos et les mains d’Alex sur sa poitrine. Sur le canapé devant eux, Carl et Catherine avaient enlevé tous leurs vêtements et étaient assis l’un à côté de l’autre. La main de Catherine, immobile, tenait fermement son pénis.
Alex se mordit les lèvres et dévisagea Édith. Il fit glisser la fermeture de son pantalon.
— Ensuite?
— Ensuite rien. C’est tout.
— Il manque l’essentiel, non?
— Je ne crois pas.
— Ah oui? C’était la fucking première fois que deux hommes me prenaient en même temps, ma première DP à vie… c’est quand même digne de mention, hein. Et Édith qui s’est évanouie à force de jouir comme une folle…
— Je ne sais que décrire les préliminaires. Et les tumultes de l’âme humaine.
— Pffff. Ça serait trop te demander d’être un peu plus explicite et excitant? Les écrivains ne sont que des agaces.
— C’est pour ça que tu m’aimes, avoue.
— Non, c’est uniquement pour ça.
Elle poussa la tête d’Alex entre ses cuisses pour qu’il puisse, pour une fois, rentabiliser un peu sa maîtrise de la langue.
(Une histoire dont vous êtes l’héroïne, précédemment publiée dans le magazine FA)
C’est une magnifique soirée de printemps et vous vous dites qu’il serait criminel de ne pas en profiter. Vous revêtez donc vous plus beaux atours et décidez d’aller boire un verre sur une terrasse. Arrivée sur place, vous commandez du rosé et le sirotez en savourant pleinement le moment. L’air est doux, la terrasse est remplie de beau monde. D’ailleurs, le gars de la table d’à côté est mignon comme tout : les cheveux noirs, des yeux outremer et un sourire à faire fondre un glacier. «Celui-là, je le laisserais bien visiter ma lingerie fine…» pensez-vous en le regardant à la sauvette. Que faites-vous?
Vous attendez sagement qu’il vous aborde. Après tout, vous êtes une femme respectable et bien élevée, n’est-ce pas…
Vous décidez plutôt de lui faire le grand jeu : vous déboutonnez les deux premiers boutons de votre chemisier et lui faites vos œillades les plus meurtrières.
Alors qu’elle était morte en s’envoyant en l’air,
Elle ressuscita et se mit à hurler
Dès qu’on l’eut étendue dans un cercueil de fer:
Voilà comment on fête Pâques au Zimbabwe.
En Virginie, un jeune homme s’est réveillé
Avec un gros pénis dessiné sur sa joue.
Vert de rage, il se mit alors à décorer
Celui de son coloc, de ses poings, à grands coups.
Ayant lu sur internet que l’Armageddon
Était sur le point de s’abattre sur la terre,
Un Malais, pour nous sauver de la destruction,
A coupé son pénis et celui de son père.
Au Cap Cod, une clinique d’urologie
Offre jusqu’à la fin de mars une pizza
Gratuite à l’achat de toute vasectomie.
Merci le web pour le bon tuyau que voilà !
Une escorte d’Orlando nommée Priscilla
Ingéra un puissant cocktail de stupéfiants;
L’instinct de prédation alors se réveilla,
Ce qui lui fit croquer la queue de son client.
Un Texan ayant (bien sûr) trop fait de poudre
Se mit à poil pour, sur un pickup, uriner,
Puis attendit d’être frappé par la foudre:
«Jésus m’enivre», expliqua-t-il aux policiers.
Une Taïwanaise au sale caractère
Divorça parce que le zob de son mari
Était beaucoup trop petit pour la satisfaire:
«La taille ne compte pas», m’a-t-on pourtant dit.
Certains disent qu’il n’y a rien de pire qu’une tempête en mars, à deux jours du solstice du printemps. Ceux-là ne s’imaginent pas à quel point ils se trompent : une tempête de mars quand on n’a plus d’endroit pour se mettre à l’abri, c’est infiniment plus pénible.
Martin était debout, appuyé contre un lampadaire. Nulle part où aller, personne qui l’attend, rien d’autre à faire que de rester là, avec la neige qui s’accumulait plus vite sur ses épaules que la monnaie dans sa casquette qu’il tendait aux passants.
— Hey bébé, t’as envie de t’amuser? demanda la fille de joie en le prenant par la taille de son bras nu. Elle tremblait de froid et de gros flocons de neige parsemaient sa chevelure comme un voile de mariée.
Il la regarda d’un air mi-amusé, mi-attristé, renifla, essuya son nez contre le revers de sa manche, puis répondit :
— Tu ne devrais pas t’habiller comme ça par un temps pareil. Tu vas geler tes pauvres os.
— T’occupes, c’est mon uniforme de travail. T’as envie de t’amuser, oui ou non? Ou alors tu vas rester là, jusqu’à ce que tes deux pieds prennent dans la glace?
— Je veux bien, mais je n’ai pas vraiment de chez moi en ce moment…
Pour toute réponse, elle prit sa main et l’entraina jusqu’à chez elle.
Martin lui remit toute sa fortune: quarante-sept dollars et vingt-huit cents. Elle se dit que c’était mieux que rien, surtout qu’avec toute cette neige, la soirée était foutue de toute façon. Elle était jolie, ses seins étaient menus et le fait qu’elle était mal épilée plaisait plutôt à Martin.
Lorsqu’ils eurent fini, il se blottit contre elle, le nez enfoui dans sa nuque. Elle se sentait bien, la chambre était chaude, le loyer était payé et elle entendait le vent se fracasser sur la fenêtre couverte de givre. Lorsqu’il crut qu’elle s’était assoupie, Martin lui murmura à l’oreille:
— Et toi, as-tu quelqu’un?
— Juste toi, répondit-elle alors qu’une larme froide comme un hiver tardif coula sur sa joue.
Chère Louise,
Depuis que nous avons hérité du lit en fer forgé antique de son vieux pervers d’oncle Gaston, mon mari s′est mis à agir bizarrement. Avant, notre vie sexuelle était normale et pleinement satisfaisante. Maintenant, non seulement est-il devenu insatiable, mais je n′arrive carrément plus à le reconnaître.
Mardi, il m′a réveillée au beau milieu de la nuit, m′a retournée comme une crêpe en criant: «Écarte tes cuisses, gourgandine!» Je ne sais toujours pas ce que ce mot veut dire! Jeudi, il a pris mon Châtelaine, l′a roulé bien serré, puis s’en est servi pour me donner la fessée en me traitant de «gigolette», de «rouleuse» et de «lorette». Lui qui ne lit que les chroniques de Richard Martineau dans Journal de Montréal, d′où peut bien lui venir ce vocabulaire? Pas plus tard qu′hier soir, au lieu de regarder le match comme il le fait religieusement chaque samedi, il s′est présenté à moi à moitié nu, harnaché de cuir, le vous-savez-quoi raide et pointant vers le ciel, en me disant «prépare-toi à passer à la casserole, cocotte!». Il m′a ensuite mis la langue à l’endroit où vous devinez assez longtemps pour que mes jambes se mettent à flageoler et que je n’en puisse plus de jouir. Alors que j’étais sur le point de m’évanouir, il releva mes jambes puis il se mit me… enfin, vous comprenez. Il ne me lâchait plus, un vrai étalon.
Ce genre de chose ne se font pas entre gens mariés! Après tout, nous ne sommes plus des adolescents… d’où peuvent provenir ces comportements étranges? Pensez-vous que le lit est hanté? Si oui, comment m’y prendre pour l’exorciser?
Morte d’inquiétude.
Chère morte d’inquiétude,
Je crains que vous ayez mis le doigt sur le problème: il est clair que votre lit est hanté par l’esprit libidineux de cet oncle Gaston. Je ne vois qu’une seule solution: vendez-moi votre lit.
J’attends votre appel,
Louise.
Dans le Wisconsin, le jeune Tyree Carter
Se masturbant devant des livres, fut surpris.
Mis à l’amende, il a de plus été banni
De toutes les bibliothèques sur la terre.
Sa démarche était aussi féline que le motif léopard de sa microjupe. En déposant son joli popotin sur le tabouret du bar de l’hôtel, elle secoua ses cheveux pour que sa proie puisse en recevoir la brise parfumée – un geste qu’elle devait avoir déjà pratiqué mille fois. Puis, tout sourire, elle lui dit du tac au tac :
— Envie de me baiser?
— Hein?
— Oui. Tout de suite. Je ne te demande tien en retour… sauf une toute petite chose: mon mari peut regarder. C’est notre petit fantasme à nous deux, ça nous permet de mettre du piquant dans notre couple. Tu vois, là-bas, près de la porte? C’est lui qui nous attend.
— C’est très tentant, mais…
— Allez, ne sois pas timide, je te promets la meilleure partie de jambes en l’air de ta vie…
— Vous ne comprenez pas. C’est juste que… dans cinq minutes, je suis censé monter à ma chambre pour regarder ma femme faire l’amour avec un type qu’elle a dragué dans ce bar.
— Euh… Tu me niaises, là?
— Pas du tout. D’ailleurs, je pense que je vais y aller tout de suite. Vous arriverez plus tôt, la prochaine fois: les meilleurs taureaux partent toujours très vite.
Derrière le zinc, le barman pouffa.
— Gracieuseté de la maison. Prenez, la soirée sera longue… dit-il en lui versant un manhattan.
Surpris en train d’honorer sa douce moitié
Dans les water-closets d’un bateau de croisière,
Bubba Martin, furibond, frappa son beau-père
Et mordit le capitaine pour se sauver.
Deux Britanniques en état d’ébriété
Sont entrés dans un banque par effraction.
Elle s’est mise à genoux pour mieux le sucer
Et lui, par un dépot conclut la transaction.
Une Oklahomaine, à la meth intoxiquée,
S’étant fait pincer pour un quelconque larcin,
Fut fouillée à nu par les flics qui ont trouvé
Un révolver chargé caché dans son vagin.
Serait-ce le printemps qui se montre le bout du nez? Toujours est-il que la verbicruciste qui sommeille en moi vient soudainement de se réveiller en sursaut après une longue hibernation. Mieux: elle est pleine de sève et bouille d’impatience, pour employer une subtile métaphore de cabane à sucre. Puisque c’est mauvais pour les artères de brider ses pulsions, voici donc, après une pause d’un an, le retour de ma célébrissime grille de mots croisés. AWESOMESAUCE !
(Je sais, je sais, je m’excite pour rien, inutile de me le rappeler.)
Comme d’habitude, la première personne qui m’enverra la solution exacte (par courriel, au anne@archet.net, et pas dans les commentaires parce que ça ruine le plaisir des autres, hein) sera décorée vice-amiral à voile et à vapeur de l’Ordre lubrique des masturbateurs compulsifs, en plus de recevoir un exemplaire de Pr0nographe, le ebook où tous les synonymes de «noune» ont été utilisés deux fois plutôt qu’une. Vous pouvez télécharger la grille en format pdf et la solution viendra dans un jour ou deux.
Horizontalement
Verticalement
Cent mille dollars, certains sont prêts à casquer
Pour pouvoir percer l’hymen de Valentina
Et ce, même si elle n’est qu’une poupée :
Ça me rappelle Hoffmann et Olympia.
Jamie Jeanette, une Arkansasienne avinée,
Arrêtée par les flics pour ivresse au volant,
A joué le tout pour le tout et s’est sauvée
À bord d’un camion jouet et les fesses au vent.
— Je m’ennuie. J’en ai marre de cet hiver qui n’en finit plus. J’ai besoin d’aventure.
Elle soupira en laissant tomber son magazine. Il déposa sa tasse de café et lui demanda :
— Où veux-tu aller?
— Dans le sud. Quelque part de tropical, où le vent chaud souffle comme une caresse.
— Ferme les yeux.
— Voilà.
Elle sentit sur sa nuque la chaleur de son haleine et les vibrations assourdies des steel-drums.
— Je veux sentir le sable entre mes orteils.
Il fit courir ses lèvres sur son épaule, puis sur la courbe de sa hanche. Il caressa ensuite du bout des doigts ses pieds nus comme le ferait l’écume mourante.
— Je veux goûter à ces alcools sucrés qui font tourner la tête.
Il l’embrassa et lui offrit les saveurs exotiques qu’elle recherchait.
— Je veux danser follement, jusqu’à l’ivresse, jusqu’à oublier mon pays de neige et de glace.
Il la prit dans ses bras et l’entraîna dans biguine étourdissante qui la mena jusqu’à leur lit.
— Tu veux t’endormir dans la chaleur enveloppante de la nuit des Antilles? lui demanda-t-elle.
— Non, je veux plutôt me laisser bercer sous la houle.
Il fit déferler ses mains par vagues successives sur son corps en lui retirant un à un ses vêtements. Puis, il embrassa tendrement chaque parcelle de sa peau nue jusqu’à ce qu’elle se mette à tanguer, jusqu’à ce que la marée montante vienne humecter sa conque de ses embruns.
— Je n’y suis pas encore… murmura-t-elle.
— C’est le voyage qui compte, pas la destination, dit-il avant de plonger entre ses cuisses.
Formellement accusé de s’être branlé
Devant une pauvre gamine de douze ans,
Un Floridien s’est défendu en déclarant
Qu’un trou dans son pantalon il voulait cacher.
Complètement furax, Kathy Lee Emery,
Femme bafouée du Comté de Muskegon,
Pour se venger et faire payer son ex-mari
A encastré la bagnole dans son salon.
Un étudiant chinois, le jour de la rentrée,
Eut à vélo un malheureux coup de pédale
Niqua sa selle, chut sur la tige cassée
Et ainsi perdit sa virginité anale.
Kara de Las Vegas, toute nue dans sa cour,
Par son pitbull se faisait crûment enfiler
Sous le regard de ses voisins et en plein jour :
«C’est passke chuis bipolaire», a-t-elle expliqué.