J’aurais très bien pu me faire tatouer ton prénom. Non pas parce que je crois à l’amour éternel au point de me tatouer le prénom d’un mec, mais parce que quelque part c’est comme si tu m’avais marqué au fer rouge. Je porte ton empreinte dans ma chair et dans mon âme.
Nous sommes séparés depuis bientôt 8 mois, et pourtant tu es encore là, au fond de mon coeur et dans mon esprit. « Séparés », même ce mot est un mensonge, comment pourrait-on être séparés alors que nous n’avons jamais vraiment été ensemble ?
J’essaye d’apprendre à vivre sans toi. Sans ton regard sur moi, sans ton avis sur tout ce que je fais. Et telle une ado rebelle, je fais tout ce que tu détestes. Tu m’aimais avec les cheveux longs, je les ai coupés. Tu n’appréciais guère le maquillage, je joue tous les jours avec des couleurs. Tu me traitais de salope quand je parlais d’un mec, je collectionne les aventures…
Je fais tout pour me détacher de toi, de ton influence. Sauf que parfois, quand je rentre du travail et que je passe devant un miroir, je fonds en larmes.
Qui saura m’aimer aussi fort que tu le faisais ? Qui pourra m’aimer malgré mes défauts, malgré mes cicatrices ? Qui pourrait m’aimer alors que je me déteste ?
Je n’étais pas assez bien, pas assez parfaite, pas à la hauteur de tes espérances. Ce n’est pas comme si tu ne me l’avais jamais dit ou comme si tes actes avaient prouvé le contraire. Tu savais quoi dire pour me faire du mal, me blesser au plus profond de mon âme. Tes mots résonnent en moi, tous les jours.
Et surtout, tu l’as choisi elle. Elle, la fille banale, sans histoire, sans problème, malléable à souhait.
Et, moi, comme une conne, je suis restée, 8ans ! Huit putain d’annees ! J’ai tout encaissé : les insultes, les réflexions, les coups bas, les bizarreries, tes fantasmes à la con… Tout ça pour quoi ?
Aujourd’hui, je suis là. J’essaye d’apprendre à vivre sans toi, j’essaye de t’oublier, de me défaire de ton emprise. C’est un petit peu comme si je réapprenais à marcher : je fais deux pas puis je tombe, et là il faut se relever, tituber encore un peu avant de retomber. Petit à petit, je fais de plus en plus de pas. Un jour, peut-être que je ne tomberais plus. Un jour, peut-être que je laisserais quelqu’un m’aimer, peut-être même que moi je m’aimerais un peu.
Mais en attendant, je suis là à pleurer comme une conne, en espérant que tout cela me soulage un peu. Comme si pleurer arrangeait les choses.
J’aimerais dire qu’écrire me soulage mais les émotions sont à la fois si fortes et si confuses. Quand aurais-je enfin le courage de dire à quelqu’un tout ce à travers quoi je suis passée?
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