Voici venu le temps des bonnes résolutions, du “(re)cadrage” de vie, de carrière et d’habitudes afin de coller un peu plus aux critères de la société… Pour être heureux, il faut avoir des objectifs.
Comme tous les ans, je pourrais me voiler l’âme. Ne plus jurer, ne plus avoir envie de coucher le premier soir. Donner ma vie à Jésus et être la fille de ma Mère… Toussa, toussa quoi. Mais à presque 31 ans, je commence à avoir une connaissance de moi, de ma volonté, que je n’avais pas jadis.
Je pourrais me mentir et me dire que ma dizaine de clopes par jour et mon verre de vin quotidien ne sont pas si graves et que je pourrais m’arrêter quand je veux. Ben oui, “ya ka d’mander”. Je pourrais reconnaître en toute humilité que mes fréquentations sont merdiques et que je pourrais m’entourer de gens un peu plus “sains d’esprits” qui m’aident à avancer sereinement et à me rendre meilleure.
D’ailleurs, dans un état de pure folie, je pourrais même commencer à croire à tous ces mantras pleins de propagande qui défilent sur Facebook : “souris et la vie te sourira”. Ou pire, “si tu y crois dur comme fer, les portes de la vie ne se refermeront plus face à toi”. Et dans tout ce blabla digital plein de sentiments sirupeux à la kiss cool, je pourrais même demander la paix dans le monde et les couronnes de fleurs…
Mais non.
Quand tu as 30 ans et des poussières, tu sais. Tu sais que dans la vie, il ne suffit pas de cliquer sur “j’aime“ pour que tes rêves se réalisent. Si tu ne me crois pas, lis les journaux ou repère les trolls. Suis l’évolution du monde – chaotique – pour te rendre compte que l’être humain a beau espérer, désirer, prier de toutes ses forces pour des jours meilleurs – et pour être meilleur qu’hier – cela ne marchera pas, ne marchera jamais.
Ainsi, j’ai décidé, cette année, d’être moins ambitieuse. De faire des pas d’enfant pour construire mon histoire d’adulte… Pour continuer encore un peu. Comme je peux. Et au lieu de demander, je vais remercier.
Remercier le ciel, la stratosphère, les arbres ou le dieu éternel de m’avoir donné la chance d’être encore en vie. Parce qu’on a beau essayer de s’en persuader, ce souffle qui nous habite n’est pas un dû. Toi, moi, elle : on pourrait être l’enfant qui pleure sa famille tuée dans un accident (mille fois plus probable que de mourir sous le joug de ces bâtards de terroristes). On pourrait être ce père qui pleure son enfant enchaîné par les vices de miss Héro, cette femme qui prie tous les soirs pour que l’univers lui rende sa dignité et son droit à la liberté…
Je veux remercier l’inconnu qui, hier, à Nanterre, m’a souri. Comme ça. Cadeau. Je veux remercier l’enfant qui m’a fait rire et le caviste qui sait trouver les mots justes qui me feront aimer, encore, ce grand cru. Ben oui, je ne suis que bouc émissaire, mais quand même. Merci à ce collègue qui m’aide sans poser de questions alors que finalement, il me connaît à peine.
Merci à vous, amis, pas toujours présents mais inconditionnellement aimants. Malgré mes rages, mes jugements intempestifs, mes silences assourdissants et ma façon d’être moi. Pas idéale. Pas très jo-jo au final mais vous êtes mes humains favoris qui depuis 2 ou 20 ans n’ont pas failli. Envers tout. Envers la vie.
Merci à ma famille, bien sûr. Toujours. Un peu brouillonne et un peu bruyante. Parfois décevante et souvent déçue. Mais sang de mes veines et espoir perpétuel qui ne m’abandonne pas.
Et par-dessus tout, merci à toi. A toi qui depuis 10 ans, me soutient, m’aime, me console, me titille, me challenge, me fait ressentir la vie. Malgré moi. Malgré mes frasques. Malgré mon envie de nous fuir. Malgré nos combats.
Parce que finalement il ne suffit pas de se faire un planning strict pour être heureux. Il suffit simplement de faire attention, connement, quotidiennement, à ces petites choses qui nous rappellent l’essence même du souffle de l’existence… Résolument “vie”.
(cc) Daniela Brown
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