La série Les Aphrodites continue de plus belle, sur un même standard de qualité. Adaptée du roman éponyme du libertin Andréa de Nerciat, originellement publié en 1793, la BD d’Emmanuel Murzeau se déroule juste après la Régence (1715-1723) de Philippe d’Orléans, période progressiste et propice à un hédonisme échevelé. Le 2ème tome des Aphrodites, Le masque aveugle, s’attardait sur les intrigues de chambre, les rumeurs de couette, les meilleurs « fouteurs » du domaine ou encore sur la taille du chibre providentiel.
Il en va ainsi du tome 3, Eulalie dans le manège, qui à l’instar de ses aînés, transfigure l’érotisme des situations grivoises par des dessins en noir et blanc, joliment contrastés et rappelant les traits au fusain ; quand ils ne se parent pas de teintes sépia ou d’autres nuances subtiles. Les étreintes s’y font encore plus fiévreuses et les ébats frénétiques, tandis qu’a lieu une cérémonie lubrique, organisée pour le plus grand régal des yeux des notables (et des lecteurs !) admis dans le groupuscule des Aphrodites. C’est sans nul doute le point d’orgue de ce tome 3, qui ne manquera pas de contenter les lecteurs portés sur les courbes voluptueuses et les monts de Vénus douillets.
Ce n’est pas le moindre de ses mérites, car on y disserte aussi d’exorcisme – destiné à libérer de ses pulsions une nymphomane, mais qui ne portera pas ses fruits ! -, de godemichet rustique et d’un ancêtre du « strap-on », armé duquel s’ébattent les dames de la haute. Vous l’aurez compris, Nouvelle Chair recommande vivement la lecture de ce tome, avant que le 4ème opus ne vienne clôturer cette saga coquine en beauté.
A lire : critique des Aphrodites – tome 1 : Intrigante Agathe.