« Uke et Tori sont interdépendants : si leurs actions semblent différentes, les principes qui les régissent se rejoignent et doivent, dans un idéal, être les mêmes.
Le kinbaku, même avec une énergie d’affrontement (positif) est un art coopératif. »
L’artiste des cordes Kasumi Hourai donne un KINBAKU SHOW avec HimawarIi -蓬莱かすみ- 和とみやびの世界. Source : mootooon.
取り Tori : prendre ou choisirTori – 取り : « Prendre ou choisir ». Il est celui qui fait la technique dans l’étude. Il est extrêmement dépendant d’Uke, son partenaire dans la construction et la réalisation du moment ou de la technique de kinbaku.
Il ne peut prendre que ce qu’Uke lui offre (ou a à lui offrir) et ne peut choisir que les possibles d’Uke.
Choisir et prendre, encadrer. Et collaborer, communiquer, ajuster. Serrer.
Et jouir de…
受け Uke : recevoir ou subirUke – 受け : « Recevoir ou subir ». Il est celui qui donne cœur à la technique et la vit. Il est le domaine d’expression de Tori. Loin d’être passif, il est primordial : sa compréhension, sa conscience et sa capacité à vivre son rôle donnera tous les possibles exploitables par Tori. Il recevra plus qu’il ne subit l’action de Tori (qui pourra/devra être générée par sa propre action/volonté). Sa capacité à recevoir, transformer, réagir, discuter avec Tori donnera le champ des possibles.
Selon l’article Tori et uke dans Wikipedia, « Uke est loin d’avoir un rôle passif. En sollicitant le partenaire, c’est lui qui permet l’action, il permet donc au partenaire de progresser. C’est donc véritablement un partenaire actif et pas seulement une « cible ». »
La belle encordée dans sa robe rouge vif. Photo : Monsieur Valmont, printemps 2018.
La danse de la cordeJ’aime beaucoup cette idée d’un art coopératif dans la danse de la corde.
Au cours des derniers mois, la corde a pris une place mieux définie dans mes pratiques intimes.
Oh, je ne fais pas que ça. Si je m’adonne aux plaisirs de la restriction à des fins récréatives depuis un bon moment, j’aime la variété des jeux et les variations. Je n’aime pas m’enfermer dans une obligation stérile. J’ai avec la corde le même rapport qu’avec la guitare. C’est pas à tout prix.
Sauf que… elle s’impose depuis plusieurs mois cette corde, disais-je, entre deux paragraphes.
J’ai beau la pratiquer en dilettante, la corde me rejoint sur plusieurs plans :
- son utilité érotique,
- une certaine élégance,
- un esthétisme qui laisse parler le corps,
- l’animalité contenue et celle qui s’exprime,
- la coopération entre la soumise et le Maître,
- et… je dirais une certaine disposition d’esprit pour le silence des souffles.
Et puis, quoi, j’aime l’attacher, cette pouliche. J’aime aller chercher son eros qui veille et n’attend qu’un coup de tonnerre pour pleuvoir de tous ses feux dans la steppe de nos idées transgressives.
Source des termes : http://yoroishibari.net/kinbaku/lexique/
L’article Le kinbaku, un art coopératif est publié dans le site cercle O - L'échange de pouvoir érotique.