La conversation continue sur un ton amical. Vous vous sentez plus à l’aise, plus en confiance. Vous vous posez toutes sortes de questions : comment s’appelait cette personne avant ? À quoi ressemblait-elle ? Et comment se passent ses relations, maintenant ? D’ailleurs, est-ce qu’elle a des relations ? … Vous lui demandez :
- Son ancien prénom et une photo « d’elle avant »
- Le détail des relations avec les membres de sa famille
- Le détail de son orientation et de ses pratiques sexuelles
- Le détail de ses opérations chirurgicales
- Ce qu’elle fait dans la vie.
Vous avez répondu A, B, C, D : La curiosité mal placée joue de très vilains tours et votre interlocuteur·rice vous rembarre sèchement. Iel vous réplique qu’iel ne vous doit rien, que son passé / ses relations personnelles / sa sexualité / ce qu’iel fait de son corps ne vous regarde pas, et vous demande ensuite si vous posez ces questions à toutes les personnes que vous rencontrez en soirée ou si ce n’est que pour les personnes que vous considérez comme une attraction publique ? Vous êtes si mal à l’aise que vous aimeriez disparaître sous terre, mais à défaut, vous bafouillez des excuses, souhaitez bonne soirée et partez vous enterrer au fond du canapé. Le canapé est doux, réconfortant, et surtout ne pose pas de questions rhétoriques désagréables ; mais il ne vous fait pas oublier que l’interaction a été un échec cuisant et, au-delà de votre grand sentiment de honte, vous tremblez de recroiser votre ancien·ne interlocuteur·rice lors de soirées futures.
E : Bonne réponse, les personnes trans aussi ont droit à leur lot de banalités dans les conversations.
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