Sakura Kikaku est une maison de production de vidéos X installée depuis 2004 dans le quartier de Shibuya à Tokyo, ce quartier dont le monde entier connait cet incroyable carrefour toujours filmé depuis les hauteurs où deux passages pour piétons se croisent en un gigantesque X, ce qui pourrait être un symbole si n’est que la pornographie n’est pas signalée au Japon par un X et que de toute manière le quartier est avant tout connu pour ses boutiques de mode aux prix modérés (c’est dans un tout autre quartier, Ginza, que se trouvent les boutiques de mode de luxe ainsi que beaucoup de clubs à hôtesses y compris SM et fétichistes) toujours débordant de jeunes filles surexcitées dépensant tout leur argent de poche dans un fureur pleine d’une absurde urgence.
La grande, et quasiment unique, spécialité de cette maison de production est l’exhibitionnisme mais nous sommes loin de l’exhibition sexuelle à l’allemande (collection « Breaking Taboo » realisée par les propriétaires du Kit Kat Club) ou à l’américaine (collection « Public Disgrace » produite par Kink). Au travers de sept collections, Sakura Kikaku décline l’exhibitionnisme à la japonaise mais pour un occidental les différences entre les différentes séries apparait comme homéopathique. Pour autant, que l’on soit occidental ou Japonais il semblerait que tout le monde s’accorde à trouver une des collections immédiatement supérieure aux autres, celle dont le titre se traduit par quelque chose proche de « exhibition publique » (mais les Japonais aiment tant les jeux de mots et ma maitrise de la langue laissant encore beaucoup à désirer, il s’agit d’une traduction plutôt approximative), disons qu’il s’agit de la série incluant MPD dans ses références, c’est plus sûr. C’est évidemment la série où les DVD sont aussi les plus chers, eh oui c’est comme ça : 8400 yens par titre (soit environ 70 euros, ce qui constitue vraiment un tarif très élevé en Europe mais assez répandu dans le X japonais).
Le principe de chaque titre (une cinquantaine déjà parus au moment où je rédige cet article) est très très similaire, on pourrait alors craindre que l’on ne se lasse mais, bien au contraire, c’est plutôt additif. Chaque DVD nous montre les débuts, réels ou supposés, d’un starlette du porno nippon (il n’y a pas de vraies stars dans cette collection) dans l’exhibitionnisme, et quand on dit exhibitionnisme, entendons-nous bien il s’agit bien des’exhiber nue dans des lieux publics de jour comme de nuit. La jeune femme est toujours seule, en tout cas au début du film qui n’est composé que de cinq ou six scènes filmées sans coupure ni montage, quelque part dans une rue ou un bar de Tokyo, un endroit que l’on situe toujours assez aisément : Shinjuku, Shibuya, Akihabara… Elle semble toujours très intimidée et pas vraiment au fait de ce qu’elle va devoir faire mais la choix de sa tenue franchement sexy et hyper provocante nous laisse supposer que tout cela fait plutôt partie du rôle que l’on lui a demandé de tenir. Toujours est-il que quand la séance d’exhibition commence, ils y vont franchement ! Et si l’on peut supposer qu’il y a parfois des complices qui se font passer pour d’innocents passants, la plupart du temps il ne peut s’agir que de vrais passants, il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet.
Dès le départ, le rapport entre l’actrice et le réalisateur est vraiment un rapport de soumission et de domination, le réalisateur, qui est seul, pas de preneur de son ou d’assistant sans doute pour des raisons de discrétion, reste caché derrière sa caméra et donne des ordres que la jeune femme exécute toujours, tout en prenant bien soin de signaler (ou de souligner ?) que cela la gêne beaucoup d’être tenue de montrer sa culotte en pleine rue, de devoir se goder dans le métro où les quelques salaryman (hommes d’affaires et employés de bureaux) présents n’osent pas lever les yeux (ce qui est le comportement courant de habitants de Tokyo qui ne regardent jamais franchement leurs voisins) ou de se mettre nue dans des toilettes publiques où les hommes sont par contre un peu plus « aventureux » mais qui ne touchent jamais l’actrice sans l’autorisation, l’invitation voire même l’insistance du réalisateur ou d’aller s’offrir durant la nuit à un groupe de SDF. Les choses sont manifestement bien calculées en fonction des « capacités » de l’actrice par le réalisateur qui dirige tout de sa voix douce et ponctué de rires très personnels qui font beaucoup dans le charme et la magie de ses films. On sent parfois qu’il comprend en cours de tournage que son actrice est capable de bien plus d’audace qu’il ne l’avait prévu au départ et il passe alors à la vitesse supérieure en lui ordonnant de nouveaux défis. On le sent alors, tout comme nous, fasciné par cette obéissance absolue, quasiment aveugle, de son actrice qui passe alors indiscutablement au statut de soumise. On bascule à ce moment-là dans un monde magique et fascinant, où une jeune femme absolument mignonne se livre aux regards de dizaines d’inconnus dans des lieux publics totalement incongrus et parfois farfelus (au milieu de pêcheurs, dans des quartiers peuplés d’otakus (fans de jeux vidéo, collectionneurs obsessionnels ou obsédés sexuels à grosses lunettes), à la sortie des bars de Golden Gai à Shinjuku, dans un passage souterrain, dans un parc public à l’aube… Bref, au fil des vidéo, on fait le tour de tous les quartiers de Tokyo.
Sakura Kikaku est indiscutablement une des meilleures sociétés de production de vidéo d’exhibitionnisme extrême, les actrices y sont généralement adorables et loin des stéréotypes de l’actrice de porno, le rapport de soumission et de domination y est d’une force incroyable, les scènes y sont souvent époustouflantes. On ne peut que tomber follement amoureux de ces jolies soumises exhibitionnistes, en tout cas moi c’est toujours l’effet que ça me fait. Je crois que je suis accro.
Francis Dedobbeleer
Site officiel de Sakura Kikaku : http://sakurakikaku-dl.com