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Dans la salle d’attente où il me reste cinq minutes à patienter, une fois n’est pas coutume, je n’ouvre pas mon téléphone et tombe sur un petit livre qui attire mon attention. “Journal intime d’une femme…” quelque chose comme ça. Un livret de quelques pages illustrées en manuscrit, à gauche les phrases dénigrantes, désobligeantes, rabaissantes, … Lire la suite La dernière séance
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Les femmes handicapées, leurs réalités et leurs luttes sont encore peu présentes au sein des études de genre, y compris celles qui portent sur l’intersectionnalité. Inversement, les questions féministes sont rarement prise en compte par les études sur les handicaps. Comment penser ensemble lutte contre le sexisme et contre le validisme ? Que peuvent apporter les réflexions alternatives sur le handicap aux études de genre et aux études queer, et inversement ? Pourquoi le handicap est-il un enjeu féministe ?
Quelques éléments de réponses avec des femmes et des chercheuses autistes et en situation de handicaps moteurs. Elles nous parlent de discriminations et d'invisibilité, d'accessibilité et de sexualités, de rapport au corps et de droits fondamentaux... et elles pensent de nouvelles utopies concrètes.
Avec :
- Murielle, adhérente à l'AFFA
- Julie Dachez, docteure en psychologie sociale et militante autiste
- Elisa Rojas, avocate, activiste, et militante au CLHEE
- Charlotte Puiseux, docteure en philosophie
- No anger, docteure en science politique, autrice, danseuse, performeuse, militante et activiste
Textes :
- « Un appartement sur Uranus », Paul B Preciado
- « Vivre dans le feu, Confessions », Marina Tsvetaieva
- « A mon geste défendant », No Anger
- « Nerga Capior », No Anger
Extraits :
- Le film Defiant lives
- Le collectif Sins Invalid
- La chanson « La grenade » de Clara Luciani
Remerciements :
- À l'Association Francophone des Femmes Autistes
- Au Collectif Lutte et Handicaps pour l'Egalité et l'Emancipation
- À Claude Ursula Maulavé
- À Fabienne Cazalis, chargée de recherche au CNRS
- Karine Lhémon
Liens :
- L'association francophone de femmes autistes
- Le collectif pour la liberté d'expression des autistes
- La BD La différence invisible, Julie Dachez et Mademoiselle Caroline
- Le livre Dans ta bulle, Julie Dachez
- Le blog Journal d'une aspergirl
- Le podcast Journal d'Aspergirl
- La conférence Adeline Lacroix et Fabienne Cazalis sur les femmes autistes
- L'article « Femmes et handicap », Dominique Masson
- Le Collectif lutte et handicaps pour l'égalité et l'émancipation
- Le Roman Nerga Capior
- L'article « Handicap+queer=Crip », Les ourses à plumes
- Handiqueer, l'association pour les personnes LGBTQI+ qui ont tout type de handicap
- L'article « Les mutantes oubliées », Charlotte Puiseux
- Le film Cerveaux Mouillés d’Orages de Karine Lhémon
- La chaîne YouTube Vivre avec
- L'essai « Lutter ensemble » Juliette Rousseau
- Le roman « Habiletés sociales » Camille Cornu
- Le roman « F 84.5 » Camille Cornu, Jacques Flament éditions
- Le roman « Les choses comme je les vois » Roopa Farooki
- Le roman « Une personne à part entière », Gunilla Gerland
- Le roman « Si on me touche je n'existe plus », Donna Williams Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
La peur ! L’angoisse, comme il dit, c’est la peur d’avoir peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de tomber amoureux. Peur de tomber amoureux et de ne pas savoir comment me combler, me satisfaire, ne plus générer de frustration. Bien que je donne pas mal le mode d’emploi et qu’il entend … Lire la suite La mante religieuse
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Nous n’avons pas de programme, si ce n’est de passer la soirée et la nuit ensemble. Il ne cuisine pas et déménage le lendemain. C’est donc au restaurant que nous continuons à faire connaissance. Je suis un peu surexcitée par ce que je viens de vivre, ce que je m’apprête à vivre avec lui, et … Lire la suite En mode polyamour cloisonné
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Je ne pratique pas l’érotisme des testicules depuis aussi longtemps que la fellation. Autant cela me semblait naturel et doux de mettre un phallus dans ma bouche, et ce dès mon premier amoureux, autant l’approche des bourses m’a toujours paru délicate. Et d’un, parce que cette zone est souvent fortement et longuement poilue et donc … Lire la suite L’érotisme des testicules
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In real life, Paul est un homme très indépendant, autonome, réfléchi, intelligent (très intelligent) et occupe un poste à hautes responsabilités. Il n’aime pas qu’on lui dise ce qu’il a à faire. De nature contrôlante, il faut toujours qu’il s’approprie les suggestions extérieures à lui avant de passer à l’acte. Il est comme ça. Nous … Lire la suite Explorer le plaisir par la douleur
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C’est cette nuit là qui m’est revenue en tête en écoutant le titre phare du collectif Fauve, après m’être demandé quelle nuit a été fauve pour moi. Particulière par son contexte, particulière par son intensité, particulière par le monde des possibles qu’elle me permettait de toucher dès le début de mon ère polyamoureuse. Nous sommes … Lire la suite Une nuit fauve
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Paul n’en est pas à son premier trio avec deux femmes, loin de là. C’est même comme cela qu’il a commencé sa vie sexuelle, qu’il nous raconte avec émotion dans son recueil de nouvelles érotiques “Mes filles d’Eros et autres muses”, au premier chapitre. Faut vraiment que je le commande pour le lire ! D’après … Lire la suite Une chance sur vingt-cinq millions
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5 ans déjà. Date anniversaire à quelques mois près. Quand je te rencontre à mon premier café poly en février 2014, tu t’es découvert polyamoureux depuis peu, comme moi, après une rupture difficile. Tu es grand, brun, fin de corpulence, avec de belles lèvres, mais un regard triste. Quand je te vois, j’ai toujours l’impression … Lire la suite Ma plus belle histoire d’amant, c’est toi !
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Six juin Il a dit « je veux faire l’amour à ta peau, à ta bouche aussi », j’ai répondu « et tu fais l’amour à mon âme aussi ? »… Tu es parti comme tu es arrivé, dans un coït, dans un orgasme simultané, dans le plaisir de l’amour partagé. Une histoire de contraception … Lire la suite Ma tête d’épingle
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Le papillon Depuis son avènement sur cette terre, papillon fuyait le jour, lui préférant la fraîcheur de la nuit dans laquelle il se reposait et se fondait. Mais, à l’aube d’un réveil tardif, il aperçut une fleur. Elle lui paraissait belle et douce. Il voulut butiner son cœur. Il savait que le jour ne pouvait … Lire la suite Le papillon au plaisir d’aimer
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Où en sont les femmes avec leurs désirs et leurs plaisirs ? "Un podcast à soi (épisode 18)" interroge la sexualité des femmes au prisme du féminisme.
Pourquoi les femmes hétérosexuelles sont-elles moins nombreuses à déclarer se masturber ou atteindre l'orgasme que les hommes ? Pourquoi les femmes lesbiennes sont-elles plus nombreuses à connaître l'orgasme dans les relations sexuelles ? Comment atteindre l'égalité en terme de rapport au plaisir, aux désirs ? Et peut-on réellement déjouer les rapports de domination qui s'immiscent dans nos chambres à coucher et nos fantasmes ?
Avec :
- Hanane, Sy, Chloé, Manon, Anne, et Pierre
- Nathalie Bajos, sociologue, démographe, directrice de recherche à l'Inserm
- Delphine Gardey, historienne, directrice de l'Institut des Etudes genre à la Faculté des sciences de la société de Genêve.
- Nina Faure et Yelena Perret, autrices de « Notre corps nous-même »
- Ludivine Demol, enseignante à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, autrice d'une thèse en cours sur la consommation pornographique dans la construction identitaire genrée des adolescentes
- Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue, enseignante-chercheuse Supélec-Université Paris-Saclay
Texte :
- «La folie en tête», Violette Leduc
- «Mémoire de fille», Annie Ernaux
- «Thérèse et Isabelle » Violette Leduc
- «Au delà de la pénétration » Martin Page
- « Rivière Sale » Elisa Monteil et Raphel Mouterde
- « Lettre à Lou » Guillaume Appolinaire
Remerciements :
- Alicia Bacouel, sexothéapeute, autrice du livre « Les dessous du plaisir »
- Camille Froidevaux-Metterie, Professeure de science politique, et chargée de mission égalité-diversité à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Autrice de « Le corps des femmes, la bataille de l'intime »
- A Sara, et au collectif Femmes en lutte 93
- Jüne, de la page Instagram Jouissance Club
- Stella des Rendez-vous Sex Care
- Coeur, autrice de Féérie
- Libraire Violette and Co
Liens :
- Pour soutenir le film de Nina Faure : Le plaisir féminin
- Festival Des sexes et des femmes, autour des parcours de sortie de l'hétérosexualité en association avec Acceptess -T
- Editions Hors d'atteinte
- La compagnie Dans le ventre
- Le cabinet de curiosité féminine
- Article : La sexualité des femmes : le plaisir contraint
- La revanche du Clitoris Maia Mazaurette et Damien Mascret
- Coïts d'Andrea Dworkin
- Les sciences du désir par Delphine Gardey et Marilène Vuille
- Enquête sur la sexualité en France, NathalieBajos, Michel Bozon
- La Révolution du plaisir féminin, Elisa Brune
- Le nouveau rapport Hite
- Tomber la culotte , brochure sur la santé sexuelle des femmes lesbiennes
- « Connais-toi toi-même » Guide d'auto exploration du sexe feminin Clarance Edgard-Rosa Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Pourquoi fait-on des enfants ? Que désire-t-on quand on désire un enfant ? Et pourquoi sommes-nous si nombreuses à enfanter au même moment ? L'horloge biologique des femmes est-elle si biologique que cela ? Et qu'en est-il de celle des hommes ?
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, cet épisode de Un podcast à soi donne la parole aux femmes sans enfants, par choix et par contrainte. Parce que ces femmes ont été amenées, peut-être bien plus que d'autres, à réfléchir à tout cela.
Avec :
- Véronique, Viviane et Marion
- Manon Vialle, sociologue
- Charlotte Debest, sociologue
- Marie Gaille, Philosophe
Textes :
- «L'inhabitée», Maïa Brami
- «La force de l'âge», Simone de Beauvoir
- « Comment supporter sa liberté » Chantal Thomas
- «L'horloge » dans « Le temps de l'attente » Véronique Siharath
Remerciements :
- Catherine-Emmanuelle Delisle
- Lili Sohn
- Ludivine Guinet
- L'association de patients de l'AMP et de personnes infertiles
- Tan, de l'association Polyvalence
Liens :
- Le choix d'une vie sans enfants, Charlotte Debest
- Le désir d'enfants, Marie Gaille
- Libre à elles, Laurence Santantonios
- Et toi, tu t'y mets quand ? Myriam Levain
- Nullipare, Jane Sautière
- Du désir de procréer : des cultures plus naturalistes que la nature, Priscille Touraille
- Le regret d'être mère, Orna Donath
- Une femme avec personne dedans, Chloé Delaume
- Le site de Maïa Brami Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les femmes se mobilisent en nombre. Elles bloquent les ronds points, participent aux barrages, allument les feux. Elles créent aussi des groupes non mixtes, pour partager leurs expériences communes et manifester entre femmes. Elles sont travailleuses précaires, salariées dans le secteur du soin ou du nettoyage, commerçantes retraités, mères célibataires ou travaillant au foyer. Elles habitent les zones rurales, les centres villes ou les banlieues. Elles se mobilisent parce qu'elles représentent 70% des travailleurs pauvres et qu'elles ont toujours pris part à toutes les formes de résistances, partout dans le monde.
A travers leurs témoignages, cet épisode propose d'interroger la valeur du travail, gratuit et salarié, et de penser l'articulation entre féminisme, lutte des classes et luttes antiracistes.
Le titre de cet épisode reprend celui d'un poème de James Oppenheim, « Du pain et des roses ». C'est aussi un slogan scandé lors de la mobilisation de 1912 des ouvrières du textile américaines contre leurs conditions de travail et leurs bas salaires. Il synthétise leurs revendications pour de meilleures conditions de vie. C'est également le nom d'un collectif féministe argentin « Pan y Rosas » qui ne cesse de grandir depuis 2010 dont l'une des représentantes s'appelle Andrea d'Atri.
Avec :
Les femmes gilets jaunes à Boulogne sur mer, Amiens et Paris.
Fanny Gallot, historienne
Christelle Avril, sociologue
Nacira Guénif Souilamas, sociologue
Textes :
« Du pain et des roses», James Oppenheim
«A Madame Marianne Michel», Louise Michel
«Le quai de Ouistreham » Florence Aubenas
« Mémoires » Louise Michel
Remerciements :
La mouette enragée
Les différentes pages Facebook femmes gilets jaunes
Maud Simonet, sociologue
Coline Cardi, sociologue
Liens :
« Travail gratuit, la nouvelle exploitations ? » Maud Simonet
Le féminisme pour les 99% ,Cinzia ARRUZZA, Tithi BHATTACHARYA, Nancy FRASER
Femmes et précarité d'égales à égales
« Des midinettes aux gilets jaunes, les femmes toujours en lutte » Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
La prostitution est-elle la pire des violences patriarcales exercée sur le corps des femmes, ou un travail pas pire qu'un autre ? Pour protéger les femmes, faut-il l’abolir ou donner plus de droits à celles qui l'exercent ? Ces deux positions antagonistes divisent profondément le mouvement féministe. J'ai voulu tenter de les saisir dans toute leurs complexités et leurs contradictions, notamment à travers les paroles des premières concernées : Rozen, 62 ans, 22 ans de prostitution, se bat pour l'abolition de celle-ci. Anais, 25 ans, n'aime pas particulièrement son travail mais le préfère à d'autres. Elle défend la dépénalisation du travail du sexe pour redonner du pouvoir aux femmes, qui pourraient alors s'organiser entre elles, sans proxénète. Toutes deux racontent comment elles ont décidé de se prostituer, en quoi consiste leur travail, leur quotidien, et, pour Rozen, comment elle en est sortie.
Avec :
- Rozen et Anaïs
- Lilian Mathieu, sociologue
- Milena Jaksic, sociologue
- Marilyne Baldeck, déléguée générale de l'Association européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail
Textes :
- « King Kong Théorie », Virginie Despentes
- « Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas », Andrea Dworkin
- « Putain », Nelly Arcan
- « Le noir est une couleur », Griselidis Real
- « Carnet de bal d'une courtisane », Griselidis Real
Remerciements :
Morgane Merteuil, Marianne Chargois, Anais de Lenclos, Thierry Schaffauser, Les roses d'acier, Clyde Plumauzille.
Anne Darbes, Maïte Lonne, Sandrine Goldschmidt, Claudine Legardinier, Christine Delphy, Saliha Boussedra.
Liens :
- Mouvement du Nid
- « Prostitution, une guerre contre les femmes », Claudine Legardinier
- Prostitution et Société
- Le blog de Christine Delphy
- STRASS Syndicat du travail sexuel
- « La fin du tapin » Lilian Mathieu
- « Prostitution, quel est le problème ? » Lilian Mathieu
- « La traite des êtres humains en France » Milena Jaksic
- Grisélidis
- Cabiria
- SNAP ! Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Depuis toujours, la sœur de mon papa vit avec son amie. C'est comme ça. C'est mes taties adorées avec qui je partage tant. Pourtant, j'ai mis longtemps à comprendre qu'elles s'aimaient. Dans ma famille, rien n'était caché, mais rien n'était dit. Je vivais au quotidien avec deux femmes lesbiennes sans même comprendre ce mot. Il aura fallu attendre mes 20 ans et leurs 50 pour que le "secret" soit doucement dévoilé.
Deux générations et une loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe plus tard, je me demande où nous en sommes ? Comment se dire lesbienne, comment le dire aux autres ? Qu'est ce que cela révèle de notre société, des normes, des rapports de domination ? Les témoignages de Virginie, Hanane et Sy sont commentés par trois sociologues.
Avec :
- Virginie, Hanane et Sy
- Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue
Autrice de « Se dire lesbienne » (Payot)
- Virginie Descoutures, sociologue
Autrice de « Les mères lesbiennes » (PUF)
- Salima Amari, sociologue
Autrice de « Lesbiennes de l'immigration » (Du Croquant)
Lectures par Estelle Clément Béalem
- « Peau » de Dorothy Allison
- « La contrainte à l'hétérosexualité » d'Adrienne Rich
- « J'aurais voulu être un escargot » de Souad Labbize
- « Claudine en ménage » de Colette
- « Zami », « Le journal du cancer », « Un souffle de lumière » et « Sister outsider » de Audre Lorde
Pour prolonger l'écoute :
- « Ça raconte Sarah » de Pauline Delabroy-Allard
- « Le corps est une chimère » de Wendy Delorme
- « La contrainte à l'hétérosexualité » d'Adrienne Rich
- « La pensée Straight » de Monique Wittig
- Paye ta gouine
- L'association Femmes en lutte 93
- Association Fières
- Magazine Well Well Well
- Fond de dotation féministe et lesbien
Remerciements : Wendy Delorme, Marie Kirschen Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Enregistrements : novembre 2018 - Prise de son, montage, textes et voix : Charlotte Bienaimé - Réalisation et musique originale : Samuel Hirsch - Lectures : Estelle Clément Béalem - Accompagnement éditorial : Noémie Sanquer - Illustration : Anna Wanda Gogusey - Production : ARTE Radio« On ne naît pas femme, on le devient » ... « Oui, d'accord Simone, mais il ne faut pas être extrémiste, les hormones sont importantes, non ? Les femmes ont moins de muscles. Et surtout, elles mettent les enfants au monde. Et puis, à la Préhistoire, elles restaient dans la grotte avec les petits. Les femmes et les hommes sont différents ».
Nous entendons souvent ces phrases lors d'un dîner en famille, ou entre amis, pour clore le débat et légitimer les inégalités entre les hommes et les femmes. Souvent, nous sommes à court d’arguments. Pour y remédier, cet épisode d'Un podcast à soi tente de déconstruire les mythes anthropologiques, historiques et scientifiques profondément ancrés en nous, qui alimentent les stéréotypes de genre. Il a été enregistré en partie en public au cours du Paris Podcast Festival à la Gaité Lyrique.
Avec :
- Muriel Salle : historienne, maîtresse de conférences à l’Université Claude Bernard de Lyon. Auteure de « Femmes et santé, encore une affaire d'hommes ? ».
- Clémentine Vignal: professeure à Sorbonne Université, elle enseigne la biologie. Ses recherches au sein de l'Institut d'Ecologie et de Sciences de l'Environnement de Paris portent sur le comportement animal, en particulier les communications sonores entre femelles et mâles chez les oiseaux. Elle a participé à plusieurs travaux de recherche interdisciplinaires sur la différence entre les sexes.
- Claudine Cohen : philosophe et historienne des sciences, directrice d'études à l'EHESS. Auteure de « Femmes de la préhistoire », Belin 2016.
- Les salariées de la crêche « Les petites canailloux » à Lagardelle-sur-Lèze.
- Doriane Meurant, du projet Egalicrêche de l'association Artemisia.
- Agathe Boulanin et les élèves de l'école de la Sibelle, dans le 14ème arrondissement de Paris. Leurs productions pour le concours Buzzons contre le sexisme : #Chaperon, A la place de l'autre.
Lectures :
- « Du côté des petites filles » Elena Gianini Belotti
- « Les guérillères » Monique Wittig
- « Girls will be girls » Emer O'Toole
- « La femme brouillon » Amandine Dhée
- « Ainsi soit-elle » Benoite Groult
- « Mythologies » Roland Barthe
Pour aller plus loin :
- « L'ennemi principal » Christine Delphy
- « Caliban et la sorcière » Silvia Frederici
- Le « guide de survie en milieu sexiste », produit par les Céméa
- Le site belge aussi.ch
- Le site éducatif Matilda
- Le Feminist Fight Club
Remerciements : Catherine Vidal, Odile Fillod, Barbara Wolfman
Retrouvez Un podcast à soi sur la chaîne YouTube ARTE Radio. Abonnez-vous sur l'appli gratuite ARTE Radio, Apple Podcasts, Deezer, Soundcloud, Stitcher... et laissez des étoiles et commentaires pour soutenir l'émission.
Un podcast à soi a maintenant un compte Twitter, vous pouvez aussi nous suivre sur le Facebook d’ARTE Radio. N’hésitez pas à nous écrire des mails unpodcastasoi@artefrance.fr. Rendez-vous le mercredi 5 décembre pour le prochain épisode. Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Un an après l’affaire Weinstein et le mouvement Me too, Un podcast à soi explore le traitement policier et judiciaire des violences faites aux femmes, et les moyens de l’améliorer. Comment sont prises en charge les femmes victimes de violence ? Dans les commissariats, les gendarmeries, les tribunaux ? Que leur dit-on ? Comment rend-on justice ? Pourquoi les femmes ont préféré l'écran d'ordinateur au bureau d'un juge ? Et n'avaient-elles pas déjà parlé avant ?
Avec les témoignages de victimes de violences confrontées à l’indifférence policière et judiciaire, ainsi que des chercheuses et activistes qui élaborent une critique féministe du droit. En travaillant sur la notion de consentement, la définition du viol, la déqualification des crimes sexuels, la négation de la violence, elles donnent des pistes pour faire changer les lois et les comportements .
Avec :
- Jocelyne et Marie
- Maryline Baldeck, déléguée générale de l'Association européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail
- Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique
- Diane Roman, Juriste
Lectures :
- Témoignages récoltés par le groupe F et Paye ta police https://legroupef.fr/temoignagesplaintes-les-victimes-racontent/
- « Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce », « Une fièvre impossible à négocier » de Lola Lafon
- « Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas » de Andrea Dworkin
Pour aller plus loin :
- « Un silence de mortes. La violence masculine occultée », de Patrizia Romito
- « Après le viol » de Suzan Brison
- Collectif féministe contre le viol
- « Les violences masculines occultées : le syndrome d'aliénation parentale », de Patricia Romito
- Nous toutes
- « Le livre noir des violences sexuelles », de Muriel Salmona
Remerciements :
Marie et Jocelyne, Groupe F Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
En lisant les versets misogynes du Coran, de la Bible et de la Torah, en écoutant les discours haineux de certaines imams, prêtres ou rabbins ou les paroles homophobes du pape, en constatant la responsabilité des religions dans les violences faites aux femmes... de nombreuses féministes estiment qu'il est impossible de concilier féminisme et religion. D'autres, au contraire, refusent de choisir entre leur foi et leurs combats pour les droits des femmes. Elles décident de lutter de l'intérieur pour « dépatriarcaliser » les croyances et les pratiques.
Comment être féministe tout en étant croyante, pratiquante ? Quelles sont les luttes des féministes religieuses ? Comment vivent-elles ? Que se réapproprient-elles ? Pourquoi, jusqu'où ? Une féministe musulmane, une femme rabbin et une bonne soeur lesbienne racontent leurs engagements dans ce 10ème épisode d'Un podcast à soi.
Un podcast à soi par Charlotte Bienaimé, le premier mercredi du mois.
Avec :
- Faustine, Marie et Hanna
- Delphine Horwilleur, rabbin au Mouvement Juif Libéral de France.
- Malika Hamidi, féministe musulmane et sociologue.
- Anne Soupa fondatrice du Comité de la jupe.
Lectures :
- « Qu'est-ce qu'un juif dans la solitude ? » de Adrienne Rich;
- « Les Guérillères » et « Le corps lesbien » de Monique Wittig;
- « Ma petite Mosquée » , « Mon corps n'est pas votre champs de bataille » , « Poussière de voyageur » de Mohja Kahf.
Chanson :
- Remix de « C'est la faute à Eve » d'Anne Sylvestre
Pour aller plus loin :
- « Un féminisme musulman, et pourquoi pas ? » de Malika Hamidi
- « En tenue d'Eve. Masculin, Féminin, Pudeur » de Delphine Horvilleur
- « Dieu aime t-il les femmes ? » d'Anne Soupa
- « Anatomie de l'oppression » de Inna Shevchenko et Pauline Hillier
- Association « Lallab »
- Association « Musawah »
- Association « David et Jonathan »
- « Le pouvoir du genre, Laïcité et religions » de Florence Rochefort
- Les travaux de Béatrice de Gasquet sur les religions et le féminisme
Remerciements : Michelle Drouault, Aurélie, Anne-Joëlle Philippart, Bouchra, Sarah et Fatima de l'association Lallab, Tatiana et Myriam Levain, Magali Calise, Isabelle Cambourakis, Sylvie Bienaimé Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
Enregistrements : juin 2018 - Prise de son, montage, textes et voix : Charlotte Bienaimé - Réalisation et musique originale : Samuel Hirsch - Accompagnement éditorial : Fanny Essiye - Lectures : Estelle Clément Béalem - Illustrations : Anna Wanda Gogusey - Traductions de Mohja Kahf : Oliv Zuretti, Meghan McNealy, Sylvie Bienaimé - Production : ARTE RadioAux quatorze jeunes femmes
abattues par un homme le 6 décembre 1989
à l'École Polytechnique de Montréal
au cri de " j'haïs les féministes ! "
tout au long d'une interminable minute soixante-dix battements
s'égrènent dans ta poitrine
sablier déjà troué de bruit et de fureur
Pour cette année, le 1er Off de Strasbourg Mon Amour, s’invite aux festivités de cette saison des amours consuméristes.
Funk et Off sera le festival StrasBourgX Dans Ton Chat . Il ravira les plus blasé(e)s, conférences, rencontres, soirées, concerts, arts, vidéos, sont aux rendez-vous, pour votre plus grand plaisir.
Du 14 février au 15 mars 2015, la capitale européenne ne sera pas BXL elle sera SBX !.
Mise à jours du Samedi 14 février à 9 h :
« La manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public ».
Vous l’avez compris la manifestation Kum Walk est annulée.
Mais le festival StrasBourgX Dans Ton Chat ce n’est pas fini !!!
Attention évènement !
Après le succès de la Zombie Walk, les organisateurs du SBX DTC ne pouvaient pas ne pas vous proposer cet évènement ludique.
Notre équipe de maquilleurs seront a votre disposition, pour vous appliquer généreusement un maquillage du plus bel effet.(à base méthylcellulose, hypoallergénique et non toxique).
Rassemblement le 14 février ( jour de la st Valentin) a 14 h place st Étienne.
Concours photos de la Kum Walk ici.
Deux égos, deux parcours. Deux visions du monde ?
Venez découvrir de près, ces deux personnalités sulfureuses.
Rencontre hot hot hot !
Modérateur Doc Uthe
Au Molodoi (Strasbourg) à 19 h.
La soirée se poursuivra avec le groupe de RAP féministe G.H.B
Plus d’info sur la salle : http://molodoi.net/
Découvrez la région par ses savoureuses spécialités.
Ses knacky, ses schneck, ses Schwindratzheimoises, vous exciteront les yeux.
Rencontre de l’équipe avant le départ, pour une entrevue radiophonique et en publique, pour l’émission Hot Dog !
Au restaurant le Coin des Pucelles, rue des Pucelles, vers midi.
Installation contemporaine aux milles trous.
Cette installation d’un peu moins de 70 mètres, symbolisera la distance entre les êtres et ses possibles rapprochement par de surprenants artefacts « les trous ».
La gloire ou la mort ? La liberté ou l’amour ? Véritables triangles des Bermudes psychologiques, venez y perdre votre innocence.
Réalisation Doc Uthe
(Attention ce parcours artistique est interdit au moins de 16 ans)
Avec Chantal Augé (Anticor 67) et D.S.K (Ex directeur général du FMI) animé par Jean Quatremer (Libération)
Au Sofitel salle 2806 à 19h.
► Soirée : Knak & fils funking au Troc Café.Rencontre musicale torride entre les Pétasses d’Alsace et Funk the Power
► Cinéma : 1er festival du film pornographique alsacien.Le 1er Festival du film pornographique alsacien se tiendra du 13 au 15 mars 2015 à Strasbourg. Rocco Siffredi présidera le jury et 10 films pornographiques alsaciens seront en compétition officielle.
Aux Cinéma Star à Strasbourg.
Plus d’info sur la programmation
Pour des raisons de sécurité, les horaires vous serons envoyés le jour avant par mail.
Inscrivez vous ici :
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L’ancienne internationale d’Arsenal Alex Scott, désormais consultante télé pour la BBC, a bravé les menaces en arborant fièrement le brassard en faveur de l’inclusion et contre les discriminations.
L’article Quand une journaliste de la BBC défie le Qatar et la FIFA en arborant le brassard « One Love » (VIDEO) est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Depuis des mois, la parole « anti-trans » nauséabonde et haineuse, s’est décomplexée, répandue, banalisée, formant ainsi une alliance improbable entre transphobes de tous bords profitant d’une tribune offerte par des médias et des institutions complices.
L’article La transphobie ne se débat pas, elle se combat ! est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
D’après le quotidien allemand Welt, la DFB (fédération allemande) envisage une action en justice contre la FIFA, suite à ses menaces de sanctions en cas de port du brassard anti-discriminations « One Love ». Plusieurs sélections européennes, dont l’Allemagne, devaient l’arborer pendant les matchs. Il s’agirait d’une demande de protection juridique provisoire jusqu’à la fin …
L’article La Fédération allemande envisage d’attaquer la FIFA qui la menace de sanctions en cas de port du brassard « One Love » est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Quand on évoque l’attirance, on pense essentiellement à l’attirance sexuelle ou romantique En fait il existe plusieurs formes d’attirance qui peuvent être isolées ou associées et qui n’ont pas un caractère sexuel ou romantique. Petit tour d’horizon: L’attirance esthétique: il nous est possible d’éprouver un attrait, une attirance pour la beauté physique d’une personne sans … Continuer la lecture de « L’ATTIRANCE »
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Cet article Pour soutenir le Planning Familial, Friction organise une grande tombola et une soirée provient de Manifesto XXI.
Après une rentrée marquée par la multiplication d’attaques transphobes, l’équipe de Friction magazine a décidé d’organiser une soirée pour soutenir l’action du Planning Familial. Un événement militant et solidaire de qualité, à ne surtout pas manquer !Le 18 août dernier, le Planning Familial – mouvement féministe et d’éducation populaire en lutte depuis 65 ans – publiait une affiche avec un homme enceint, avec la légende « Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints ». Cette représentation de la politique d’accueil inconditionnelle de l’association a déclenché de violentes réactions : sur les réseaux sociaux, l’ONG a subi des attaques de la part de militant·es d’extrême droite et de TERFs ; les militantes transphobes Marguerite Stern et Dora Moutot ont interpellé Elisabeth Borne dans une lettre ouverte pour faire part de leur « inquiétude » et certain·es sont même allé·es jusqu’à appeler au retrait des subventions à la structure.
Si la vague de soutien a elle aussi été au rendez-vous, cet épisode a révélé l’ampleur des connexions entre l’extrême droite et les mouvements transphobes. Dans un contexte mondial où le droit à l’avortement est menacé et les violences contre les personnes queers augmentent, comme en témoigne la tragédie du club Q dans le Colorado, les instants de réunion dans la joie sont d’autant plus précieux. Pour agir tout en se faisant du bien, l’équipe de Friction magazine a donc imaginé la soirée du samedi 26 novembre à la Folie. Un beau moment de fête pour réunir la communauté et tous·tes ses allié·es, et c’est Laurier The Fox, l’illustrateur du Planning, qui signe l’affiche !
Tout d’abord au cœur de l’événement, il y a une tombola géante dont les gains iront au Planning. Parmi les très beaux lots à gagner, il y a notamment : des revues Well Well Well et Ourses à plumes, un massage Maison Bergamote, des livres des éditions Cambourakis et On ne compte pas pour du beurre, des entrées à la Wet For Me et au cabaret La Bouche, des œuvres de Safia Bahmed-Schwartz… Les tickets coûtent seulement 3€, et les participant·es qui ne pourraient pas venir à la soirée seront tenu·es au courant par email.
La soirée se déroulera en deux temps : d’abord un apéro (entrée libre) avec la tombola, des DJ sets et des shows drag. Les queens et le king de cette nuit de revendications sont Clémence Trü, Robin des Doigts, Victoria Sucrette et Emily Tante ! Viendra ensuite le club, à partir de 23h (9€ en prévente / 12€ sur place). Et parce que l’union fait la force, surtout en ces temps sombres, l’équipe de Friction a convié des collectifs amis pour nous offrir la plus belle nuit de célébration possible. À l’affiche, on retrouvera le jeune collectif With Us, porté par la productrice Desire (qu’on interviewait récemment), et destiné à promouvoir des artistes trans et non-binaires. Il y aura aussi La Discoquette, qui vient de célébrer son 5ème anniversaire cet automne, et Bragi Pufferfish (co-orga de la Beautiful Skin). Calor Ultra Gliss, le collectif de la DJ F/cken Chipotle, complète la fine équipe.
Cet événement est l’occasion de rappeler que Planning fait aussi un travail essentiel de prévention et d’éducation à la santé sexuelle ! Alors, sortez bien couvert·es.
Cet article Pour soutenir le Planning Familial, Friction organise une grande tombola et une soirée provient de Manifesto XXI.
Mélissa Camara, qui a milité à SOS homophobie ainsi qu'à Oser le féminisme, ouvre une porte. Elle se présente elle-même comme une femme noire lesbienne. C'est une première dans l'histoire d'Europe Écologie Les Verts et dans l'histoire politique qu'une telle personnalité se présente pour devenir cheffe de parti. Raison de plus pour mieux connaître son parcours, ses engagements et ses motivations. Interview.
Le droit fondamental à l’avortement ne peut être remis en cause. L’inscription de ce droit dans la Constitution doit en être garante. Le contexte international, USA, Pologne, Hongrie, Italie nous montre combien ce droit est fragile quand des gouvernements d’extrême droite arrivent au pouvoir, poussés par les mouvements anti choix. Nous ne sommes, nous le […]
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Le 15 novembre prenait place au pavillon de l’Arsenal la 10e cérémonie du prix des Femmes Architectes. Ce prix met en lumière le travail des femmes architectes aux carrières trop peu récompensées dans un secteur encore peu paritaire. Moins de 10 % des postes à la tête des grandes agences d’architectures françaises sont aujourd’hui occupés par […]
L’article Catherine Guyot : « C’est toujours un homme qui reçoit le Prix d’architecture » est apparu en premier sur 50 - 50 Magazine.
Meneuse de revue au cabaret de Madame Arthur et au Carrousel de Paris pendant vingt ans, Bambi est l’une des premières femmes ouvertement trans* à s’être emparée de l’espace médiatique. Un quotient queer qui s’annonce spectaculaire.
L’article Bambi, reine de cabaret et icône trans* est apparu en premier sur 360°.
C'est que le capitaine de l’équipe de France aurait déclaré dans une vidéo de lutte contre l’homophobie, tournée en mars dernier mais jamais diffusée, dans lequel seuls trois joueurs des Bleus témoignaient.
L’article Pour Hugo Lloris, les chants homophobes, c’est du « folklore », « ça fait partie du décor » est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Ces résultats ont été présentés ce mois-ci lors d’une conférence organisée par la Sexual Medecine Society of North America et la International society for Sexual Medecine. Les résultats sont en train d’être évalués par les pair.e.s et ne sont pas encore publiés.
Pouvez-vous croire que c’est en Novembre 2022 qu’on va avoir, pour la première fois, des données sur l’innervation du clitoris humain?
Parce que les data utilisées jusqu’à maintenant- le clitoris aurait 8000 terminaisons nerveuses – viennent d’une étude réalisée dans les années 70 sur des …vaches.
Point positif: on apprend que beaucoup d’animaux ont un clitoris
Point négatif: l’anatomie femelle concerne , »seulement » 50% de la population, c’est à peu près temps qu’on s’y mette non?
Blair Peters, un chirurgien du Oregon Health and Science University a prélevé 7 échantillons de tissu clitoridien sur des patients lors d’une chirurgie d’affirmation de genre ( phalloplastie), les a magnifiés 1000x et a compté les terminaisons pour arriver à ce résultat. Merci pour l’avancée des connaissances qui permettra de mieux comprendre l’anatomie et ce faisant de mieux préserver les fonctions et les sensations lorsqu’il faut intervenir dans cette zone.
Du coté francophone la recherche va aussi de l’avant avec l’attribution d’une bourse de doctorat à Maéva Badré pour le projet « 𝐃𝐄𝐓𝐀𝐈𝐋𝐄𝐃 𝐅𝐔𝐍𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍𝐀𝐋 𝐀𝐑𝐂𝐇𝐈𝐓𝐄𝐂𝐓𝐔𝐑𝐄 𝐎𝐅 𝐓𝐇𝐄 𝐂𝐋𝐈𝐓𝐎𝐑𝐈𝐒 » réalisé dans le cadre du projet 𝑆𝑐𝑖𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠, 𝑆𝑒𝑥𝑒𝑠, 𝐼𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡𝑒́𝑠 (SSI) de l’UNIGE et dirigé par la Dre Jasmine Abdulcadir, la Prof.e Marie-Luce Bochaton-Piallat et la Dre Céline Brockmann.
Le billet Enfin des données de recherche sur le clitoris apparaît en premier sur SEX-ED +.
Ouvrage consacré à la psychologie érotique, le « Kama Sutra »est un recueil de poèmes sur l’art d’aimer, écrit par un sage hindou Vâtsyâyana, il y a quelques seize siècles. On n’a voulu retenir de cet incomparable ouvrage que le coté anecdotique et grivois. Alors que le Kama Sutra est un traité complet et raffiné sur le … Continuer la lecture de « Le « Kama Sutra » ou l’art d’aimer »
Cet article Le « Kama Sutra » ou l’art d’aimer est apparu en premier sur SEXOLOGIE MAGAZINE.
Cet article Anaïs-Tohé Commaret & Konstantinos Kyriakopoulos : la meilleure version de la flemme provient de Manifesto XXI.
À l’occasion de leur exposition InnerVision curatée par Extramentale, à voir jusqu’au 10 décembre à la galerie Edouard Manet (Gennevilliers), nous avons rencontré la cinéaste Anaïs-Tohé Commaret et le sculpteur Konstantinos Kyriakopoulos pour parler de leur collaboration, mais aussi de leur rapport aux injonctions sociales et à la façon dont celles-ci influencent leur pratique.Quand les rêves d’avant semblent déjà morts et que ceux du présent nous échappent, ne reste-t-il qu’à s’évaporer ? C’est l’un des questionnements soulevés par les films de la réalisatrice franco-chilienne Anaïs-Tohé Commaret, diplômée des Beaux-Arts de Paris et prix du jury du Salon de Montrouge l’année dernière. Dans sa série Disparaître, produite par la plateforme d’art contemporain Extramentale sur laquelle les vidéos sont diffusées au comptes-gouttes depuis février 2021, elle s’intéresse aux fantômes, ceux et celles qui refusent d’habiter une forme définitive, en quête d’alternatives dans une réalité qui les oppresse.
Son nouveau court métrage 8 (Huit) est projeté en exclusivité jusqu’au 10 décembre au sein de l’exposition InnerVision, curatée par Extramentale à la galerie Edouard Manet à Gennevilliers. En projetant les deux premiers épisodes de la série Disparaître et la vidéo Placenta chips dans d’autres salles de la galerie, la jeune cinéaste entend déplacer le cinéma de son espace traditionnel : chaque œuvre est proposée avec un format d’écran spécifique et des conditions de visionnage qui lui sont propres. Une façon de rappeler, peut-être, que la réalité est toujours une question de point de vue et d’expérience vécue de l’intérieur.
Capture d’écran tirée de l’épisode 1 de Disparaître par Anaïs-Tohé Commaret, 2021, visible sur la plateforme Extramentale
Sollicité pour l’occasion, le sculpteur Konstantinos Kyriakopoulos prolonge l’univers onirique du film à travers une installation qui en illustre une des scènes phares. D’origine grecque, également diplômé des Beaux-Arts de Paris et aujourd’hui résident de la Fondation Fiminco, l’artiste refuse de travailler seul. Une posture dont la cohérence va jusque dans le format sur lequel il a choisi de travailler : le lit. Il l’envisage comme un lieu de grève et d’accueil pour les corps, où reposent les formes et les idées de manière passive et gratuite, en dehors de la logique productiviste du monde. Pour InnerVision, il a conçu une salle de cinéma où les sièges ont été remplacés par des lits, éclairés par des réverbères, comme une lueur qui veille sur les rêves des fantômes.
Chiffre du cycle infini, de la transformation et du mouvement perpétuel, le « 8 » pourrait aussi être une boucle de liaison. Entre les époques ou les générations. Dans celle qui est la nôtre, en partie désenchantée lorsqu’elle prend des allures pessimistes de fin du monde, il semble y avoir quelque chose qui relève d’un état intermédiaire de transformation. Cet entre-deux inhérent à l’adolescence. C’est l’un des fils rouges de notre discussion avec les deux artistes, que l’on a rencontré·es à quelques heures du vernissage.
Salle 1. Anaïs-Tohé Commaret, 8 (Huit), film, 22 minutes, 2022 et Konstantinos Kyriakopoulos, Elephant, 2022, acier, peinture, lampes, verre, câbles, matelas, draps, bois. 150x300x800 cm © Margot MontignyLa flemme, c’est une des réponses à la pression subie. Comme si ne rien faire, s’allonger et dormir, était une manière un peu punk de choisir son avenir.
Anaïs-Tohé Commaret
Manifesto XXI – Anaïs, ton travail s’oriente beaucoup vers « les fantômes », ces personnages entre deux mondes. Qu’est-ce qui t’attire vers eux ?
Anaïs-Tohé Commaret : Les fantômes n’ont pas de forme, ils ne choisissent pas de forme définitive. Je crois que je me sens moi-même un peu comme ça. Comme en recherche d’un endroit où être et où me sentir bien. J’ai la sensation que tout est un peu intermédiaire, même dans mon art. Est-ce que je fais du cinéma ou de la vidéo ? Se définir est quelque chose que je trouve violent finalement. Les personnages que je montre sont héroïques dans ce non-choix : iels choisissent de ne pas faire de choix.
La flemme est un terme qui revient beaucoup, autant dans les dialogues du film que dans le langage courant de notre génération. Avez-vous l’impression que le monde donne la flemme ?
Anaïs : La flemme, c’est une des réponses à la pression subie. Il y a une manière d’être un peu léthargique face à la vie : comme si ne rien faire, s’allonger et dormir, était une manière un peu punk de choisir son avenir. J’ai le sentiment qu’on est toujours poussé·es à devoir être les meilleur·es dans une société individualiste, à faire des choix, à se mettre en avant. Ces questions-là sont oppressantes pour les jeunes générations, et pour moi aussi d’ailleurs. Je me sens angoissée par ces questions-là. Alors quelque part oui, la flemme.
Konstantinos Kyriakopoulos : Je trouve que les personnages des films d’Anaïs portent en elleux un refus et incarnent ce « non ». En ce sens, dire non est différent de ne pas choisir, c’est déjà un choix et une posture. C’est un des liens entre son travail et le mien, cette passivité qui est une manière de dire non et de s’émanciper. C’est une de mes postures artistiques, être à la fois passif et actif au sens où je ne porte pas d’idées mais je porte d’autres gens, des corps et des projets, d’autres pratiques. Ne pas accepter de faire un travail solo, ne pas accepter une seule et unique esthétique. C’est une forme de choix aussi.
L’être humain est dans une suite de rites qui se bouclent. La technologie change simplement la forme et le cadre de ces rites.
Konstantinos Kyriakopoulos
Votre collaboration a démarré avec l’idée de la veilleuse que l’on retrouve dans le film 8 (Huit) et dans la salle d’exposition avec les lits. Pourriez-vous m’expliquer plus en détail le choix de cet objet-là ?
Konstantinos : Nous savions déjà que nous ferions une exposition quand Julia Marchand [commissaire d’exposition et fondatrice de la plateforme Extramentale] nous a mis en relation. On voulait illustrer cette scène du film où Fatim veille sur une personne endormie mais nous ne voulions pas nous contenter de faire uniquement un lit. La veilleuse était l’objet le plus proche de cette idée. Elle symbolise l’idée que le lit n’est pas seulement un espace de sommeil mais aussi de vie à part entière. Nous aimions aussi la symbolique du fait de veiller sur quelqu’un.
Anaïs : Il y aussi quelque chose autour de la nuit. Pour moi, c’est là que les personnages se réveillent, se révèlent, et peut-être que cette source de lumière met en valeur ces moments-là. La lumière, c’est aussi le cinéma, la projection.
Konstantinos : Quand tu fermes les yeux, tu projettes des rêves. Personnellement je ne rêve pas. Mais ça m’a toujours touché de dormir avec des gens qui me racontent leurs rêves.
Salle 1. Anaïs-Tohé Commaret, 8 (Huit), film, 22 minutes, 2022 et Konstantinos Kyriakopoulos, Elephant, 2022, acier, peinture, lampes, verre, câbles, matelas, draps, bois. 150x300x800 cm © Margot Montigny
Croyez-vous en une résurgence du magique ? Il y a une forte présence de l’onirisme dans l’univers de tes films, Anaïs. On a parfois la sensation que tes personnages sont en proie à des forces fantastiques prêtes à les dissoudre.
Anaïs : L’aspect onirique est plutôt quelque chose d’instinctif qui s’exprime dans ces images vaporeuses et floues. Mais ce flou illustre cette idée de ne pas choisir quelque chose de définitif. La dissolution, c’est clairement quelque chose que je ressens. L’idée des fantômes y est directement liée. On fantasme beaucoup une forme finale, on se dit « plus tard je serai comme ci ou comme ça », mais en réalité j’ai l‘impression qu’il n’y a pas de plus tard, ce sont juste des formes et des silhouettes que tu habites et qui s’enchevêtrent tout le temps. Il n’y a pas de forme finale et je trouve que c’est oppressant de se dire qu’on doit habiter une personnalité pour toujours, comme si on devait atteindre la « meilleure version de soi-même ». Ça n’est pas humain de se voir quasiment comme des produits.
Konstantinos : D’autant plus que cette idée de « forme finale », c’est surtout une image finalement, c’est plutôt une « forme finale de la meilleure image de soi-même ». Donc le geste de disparaître ou d’être passif, c’est aussi une manière d’en prendre le contrepied. De ne pas être une image mais d’être, tout simplement. Ce qui implique le droit d’être contradictoire.
Anaïs : Pour faire un parallèle avec Placenta chips [une autre de ses pièces à voir dans l’exposition, ndlr], j’ai des amies qui sont également TDS avec qui nous discutons de ces questions-là, être mère ou non. Qu’est-ce que ce serait d’être la mère parfaite ? Cette idée nous oppresse en tant que femmes. Finalement, ces personnages-là racontent à quel point iels n’ont pas envie de ça.
Salle 1 et Salle 2, avec en fond Anaïs-Tohé Commaret, Placenta chips, film, 3 minutes ; 6 minutes, 2022 © Margot Montigny
Vous êtes tous·tes les deux né·es dans les années 1990, une période parfois fantasmée aujourd’hui. Est-ce que vous avez des souvenirs de cette époque ?
Anaïs : J’en ai des souvenirs mais je n’en suis pas nostalgique.
Konstantinos : Je m’en souviens peu mais je considère qu’aujourd’hui, c’est pareil avec des dispositifs différents. Pour moi, l’être humain est dans une suite de rites qui se bouclent. Aujourd’hui il y a un intérêt pour le shifting par exemple, que l’on semble découvrir maintenant grâce à internet mais qui sont en réalité des procédés beaucoup plus anciens et quasi ancestraux. La technologie change simplement la forme et le cadre de ces rites.
Pour finir, le format du court métrage semble en vogue ces temps-ci, posant des questions quant à l’avenir du cinéma : est-ce que le court métrage pourrait devenir une alternative voire une nouvelle norme ?
Anaïs : Ces formats courts, je les ai faits de manière un peu cynique en réalité ! J’en ris un peu mais je trouve ça terrible d’être obligé·e de faire des formats courts pour qu’on s’y intéresse. En faisant Disparaître avec Extramentale, je voulais au départ me moquer des séries. On le voyait comme une anti-série et finalement ça a pris comme ça, et c’était un peu le piège. En réalité, si je pouvais, je ferais des films de cinq heures ! J’aime les temps longs. Ils évoquent aussi le temps du sommeil, le temps que cela prend pour s’endormir, pour entrer dans sa tête, et je trouve ça important de laisser les choses s’installer. Par exemple, 8 (Huit) dure plus de vingt minutes et comporte volontairement des longueurs. J’avais envie qu’il y ait des temps de pause et, puisque nous sommes sur des matelas, qu’il y ait la possibilité de dormir.
Capture d’écran tirée de l’épisode 2 de Disparaître par Anaïs-Tohé Commaret, 2022, visible sur la plateforme ExtramentaleInnerVision, par Anaïs-Tohé Commaret en collaboration avec Konstantinos Kyriakopoulos, une proposition par Extramentale, du 10 octobre au 10 décembre 2022 à la galerie Edouard Manet (Gennevilliers), du mardi au samedi de 14h à 18h30 et sur rendez-vous.
Photo à la Une : © Anaïs-Tohé Commaret
Relecture et édition : Sarah Diep et Anne-Charlotte Michaut
Cet article Anaïs-Tohé Commaret & Konstantinos Kyriakopoulos : la meilleure version de la flemme provient de Manifesto XXI.
L’Angleterre, le pays de Galles, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse, qui avaient prévu de porter pendant le Mondial le brassard « One Love » contre les discriminations, indiquent finalement y renoncer, face à la menace de « sanctions sportives » annoncée par la FIFA.
L’article Qatar : plusieurs sélections européennes menacées de « sanctions » par la FIFA en cas de port du brassard anti-discriminations est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Cet article Prise de risque parachève sa nostalgie dans 4evermore provient de Manifesto XXI.
Prise de risque transforme son intimité en (anti)chambre de la création dans son premier album. Sorti le 7 octobre dernier sur le label White Garden, 4evermore rend hommage à la créativité des adolescences solitaires. Manifesto XXI a rencontré la bedroom artist pour discuter de sa pop scintillante bercée d’amitiés musicales.Casquette playboy sur la tête, blondeur étincelante et moon boots aux pieds, c’est le coeur plein de gratitude que Dearbhla, de son vrai prénom, nous a rencontré sur la terrasse d’un café du vingtième arrondissement. Elle le déclare sans pudeur : « Sans mes amie·s rencontré·es via les plateformes musicales, je ne serai clairement pas là où je suis aujourd’hui. Je suis leur plus grande fan. ». Révélée sur soundcloud, elle collabore depuis de façon régulière avec le label White Garden. Depuis 2018, prise de risque produit une autotune angélique pour retomber dans ses tribulations de jeunesse.
Photo : Robin VoisinEn artiste autodidacte, Dearbhla écoute tout ce qu’on lui propose dès son plus jeune âge. Originaire de Dublin, son enfance est bercée par la pop UK entendue à la radio. À 5 ans sa famille déménage dans la campagne du sud-ouest de la France. L’ennui habite alors ses après-midis jusqu’à la découverte de MTV sur le câble familial. Pop stars des années 2000 et le thrills des débuts d’internets lui permettent de cultiver sa chambre à elle. En 2015, Dearbhla tombe sur les productions aériennes du label chinois Genome 66.6 Mbp et notamment de l’artiste noctilucents. Passion immédiate pour la scène internet post-2010 et notamment pour l’hyperpop et le cloud rap. Des années de digging au compteur, c’est en 2018 qu’elle s’essaye à la composition, parée de son micro et de l’application Garage Band sur Iphone 5. Déjà les contours de Prise de Risque se dessinent : des compositions oniriques et des textes chantés avec l’effet extreme tuning. L’artiste nous l’assure : « Je ne connaissais aucune théorie musicale, même pas les notes mais j’avais envie de m’amuser. ».
L’EP déploie quatre compositions pop simples et épurées dans une célébration des sonorités électroniques de l’univers Nintendo. Reverb à gogo, crescendos pop et chimères autotunées, l’EP s’ouvre sur le réveil strident de « runner up ». Une composition par Pourpre, artiste collaborant aussi sur White Garden, sublimée par la voix suave de Prise de Risque. Derrière chaque titre, des moments de création collective : « Un jour on allait en friperie à vélo et j’avais un air en tête. On est rentré·es et on l’a retranscrit. On en a fait plus de 1000 versions. La principale est rythmée et s’ouvre sur un sample de Britney. Recomposée avec un synthé léger et une basse, elle est devenue progressivement plus touchante et sentimentale. ». Côté visuel, l’EP s’accompagne d’un poster disponible sur Bandcamp. L’univers naïf et vaporeux pensé par Janomax s’est soldé par un heureux hasard : « Sans qu’on se soit concertées, elle m’a envoyé la première version du visuel et j’étais choquée ! Le téléphone à clapet et le sac matelassé bleu : je les ai ! ».
Visuel par Janomax4evermore est un album témoin du fourmillement artistique entourant prise de risque. Amor Fati, qu’elle a rencontré lors de ses pérégrinations sur les réseaux, a mis sa pierre à l’édifice avec la composition du titre « art school ». Derrière le morceau rapide aux accents hyperpop « nintendogs never die », se cache une composition de bdstf sur laquelle Dearbhla pose sa voix. Chaque track résonne comme une ritournelle dès la première écoute et produit un ensemble nostalgique proche de l’anachronisme. Prise de risque souhaite que cet album réconforte les auditeur·rices comme elle a pu l’être par la musique découverte. Elle conçoit l’album comme un acte de générosité : « Je voulais donner aux autres, ce que les autres me procurent avec leurs sons. Quand des personnes me disent qu’iels ont été touchés par l’album, ça me fait tellement plaisir, c’est déjà gagné. ».
« y2k c’est une déclaration nostalgique à ces moments suspendus qu’on n’a pas envie de voir se terminer. Ces relations qu’on traverse en oubliant de les chérir parce qu’on ne mesure pas immédiatement leur importance. ».
Selon les confessions de prise de risque, à la genèse de l’album il y a une des premières compositions solo de l’artiste : le titre y2k sorti en 2020. C’est une période de création assez floue pour Dearbhla qui jongle entre son travail d’aide-soignante et le confinement dans son 20m2 rennais. Prise de risque se souvient pour nous : « y2k c’est une déclaration nostalgique à ces moments suspendus qu’on n’a pas envie de voir se terminer. Ces relations qu’on traverse en oubliant de les chérir parce qu’on ne mesure pas immédiatement leur importance. ». Elle nous le glisse d’ailleurs à demi-mot : « Je travaillais à l’époque avec des résident·es en EPHAD et ces relations sont très éphémères. On ne sait pas si ces personnes seront toujours là quand on y retourne le lendemain. ». Aujourd’hui dans l’EP, le titre revêt une nouvelle dimension dans son crescendo mélodique respectivement mixé et masterisé par le producteur Timothée Joly et l’artiste Lorenzo Targhetta, membre de High Heal.
Un album bijou pour une artiste à suivre de très près.
On pourra retrouver prise de risque le 23 novembre à Bruxelles pour Le Schlub avec Zulu et Gadevoi.
Et le 25 novembre sur la scène du Chinois à Montreuil pour une soirée curatée Soulfeeder avec entre autres Fetva, t0ni et Himera.
4evermore de Prise de Risque est disponible depuis le 7 octobre sur le label White Garden.
Image à la une : Robin Voisin
Relecture par : Eva Fottorino
Cet article Prise de risque parachève sa nostalgie dans 4evermore provient de Manifesto XXI.
Nous étions au moins 100 000 personnes à manifester ce samedi 19 novembre 2022 à Paris et dans d’autres villes en France, répondant à l’appel d’une centaine organisations féministes, associatives et syndicales. 100 000 personnes rassemblées, pour que la société et le gouvernement s’engagent vraiment dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 100 […]
L’article Nous étions 100 000 à manifester ce week-end est apparu en premier sur 50 - 50 Magazine.
Au moins 5 personnes sont mortes et plus d'une vingtaine ont été blessées dans une fusillade survenue ce samedi 19 novembre, dans une boîte de nuit LGBT+, le « Club Q ».
L’article États-Unis : Au moins cinq morts et plus d’une vingtaine de blessés après une fusillade dans un club LGBT+ est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Si certaines protéines (interferons lambas) produites par des cellules de la bouche protègent contre les virus pénétrant dans le corps par voie orale, des chercheurs de la Faculté de Médecine dentaire de Louisville ont découvert que des bactéries buccales peuvent supprimer l’activité de ce système naturel de défense. La vulnérabilité aux infections s’en trouve ainsi … Continuer la lecture de « Fellation, Cunnilingus et IST (Infection sexuellement transmissible) »
Cet article Fellation, Cunnilingus et IST (Infection sexuellement transmissible) est apparu en premier sur SEXOLOGIE MAGAZINE.
Mercredi 17h30, Body Minute dans le 15 ème arrondissement de Paris. Mon esthéticienne préférée me lance « toutes les jeunes femmes que j’épile me demandent le maillot intégral. La TOTALE, insiste-t-elle. Avec sillon inter-fessier et compagnie ». Cette réponse, je l’avais bien cherché. Ma curiosité mal placée m’avait poussé à lui demander de me confier les us et coutumes de ses clientes. Loin de l’effet escompté que j’attendais de ses révélations, je sors de l’institut les jambes lisses certes, mais la fouffe culpabilisée d’arborer encore et toujours son fameux « ticket de métro ». Pourquoi l’épilation intégrale est-elle la grande « classique » ?
try { new KwankoSDKLoader.getSlot("S5118FB57200F24F9"); } catch(e) {} Les poils pubiens, nos nouveaux amis ?En théorie peut-être. Mais en pratique, non. A l’aube de mes vingt-six printemps, j’étais convaincue que nous avions enterrés l’époque du « Kojak style » côté épilation intime. Que, grâce aux pornos modernes, aux mouvements féministes et aux films grand public, nous avions enfin réussi à renverser cette mode du pubis sans fourrure. Que nous avions été éduquées, que nous nous étions élevées, affranchies des chaînes qui nous liaient à l’épilation l’intégrale. Mais que nenni, les habitudes ont la dent dure.
Une question d’habitude, voire d’identification sexuelleUn poil déçue par le témoignage de mon esthéticienne, je pars à la quête de témoignages auprès de mon entourage. J’interroge pudiquement mes copines, les jeunes, les moins jeunes, les sexuellement actives et les autres aussi. Là, le verdict m’assomme : cette satanée épilation intégrale fait encore foi. Il est vrai que dans ma conception de la féminité, j’ai du mal à admettre qu’une femme à l’âge adulte grime son sexe en sexe d’enfant.
Les explications que me fournissent mes copines sont diverses : quand certaines m’avouent que leur chéri trouve cela « plus propre », d’autres me disent que c’est une question d’habitude, que c’est leur façon à elle de se sentir femmes. Jusqu’à admettre que cette épilation les relie aux débuts, à la découverte de leur sexualité. La plupart de celles qui s’épilent intégralement le font parce qu’elles n’ont jamais essayé différemment. Elles ne sauraient tout simplement pas comment considérer leur sexe différemment. Un peu comme si on changeait radicalement leur coupe de cheveux.
Épilation intégrale : un choix influencé par les préférences masculinesA titre personnel, j’ai moi-même mis plusieurs semaines avant de m’approprier ce nouveau look pubien quand je l’ai adopté la première fois. Et je dois l’avouer, il m’arrive parfois de craindre que mon ticket ne plaise pas à mon nouveau Jules. Par chance, j’ai toujours fréquenté des hommes, qui au pire s’en fichaient, au mieux raffolaient de ce petit rectangle de poils. Pourtant, ils sont nombreux à avoir un avis bien tranché sur la question. Certains de mes potes se plaisent à raconter des anecdotes concernant des épilations douteuses, ce qui prouve qu’en plus de devoir changer de potes pour ma part, il y a encore beaucoup de chemin à faire dans la dé-complexion et la dé-diabolisation de la touffe pubienne. Les poils, c’est comme le sexe, c’est une problématique sociétale. Le jour où l’on arrêtera de considérer les sexualités ouvertes comme déviantes, nous arrêterons peut-être aussi de considérer les épilations généreuses comme normales ? Pour poursuivre la réflexion sur l’épilation intégrale, je vous invite à re-mater tranquillement la web série Poilorama.
P.S : les gars, les poils ne sont pas sales. Les filles, osez, tentez, goûtez à la différence question épilation. Peut-être que vous vous sentirez encore plus épanouie, ou non et que cela confirmera votre choix initial ! Et vous, c’est quoi votre choix d’épilation ?
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Chaque mois, Payot Libraire nous propose une sélection littéraire queer. Au programme pour ce numéro, cinq coups de cœur à dévorer en novembre.
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Dans la famille fétichistes, dois-je demander les fétichistes des pieds, des talons aiguilles ou des bottes/cuissardes ? On pense toujours d’abord aux pieds, mais ce qui est porté aux pieds peut aussi susciter l’excitation. Tout comme les collants qui couvrent les jambes des femmes. Ces accessoires, associés à une ultra féminité suscitent un désir fort chez certaines personnes. « C’est le premier truc que je regarde chez une femme, au point même d’y donner plus d’importance que son visage« , nous explique un homme interrogé. La sexualité est une vaste terre, sur laquelle chacun-e avance avec ses croyances, ses désirs, ses zones (in)explorées et ses fantasmes. Comme le tabou n’est pas l’ambiance de la maison, aujourd’hui mettons les pieds dans le plat avec ces fétichismes !
try { new KwankoSDKLoader.getSlot("S4AD4B57200F1761"); } catch(e) {} Qu’est-ce qu’un fétichisme sexuel ?On parle de fétichisme sexuel quand l’excitation sexuelle d’une personne est déclenchée par le contact visuel et/ou physique d’un objet, d’une partie du corps ou d’une situation spécifiques. Cela peut être les pieds, mais aussi le cuir, les collants, la lingerie féminine, les talons aiguilles, les mains, ou encore le fétichisme des culottes déjà portées (connu sous le nom burusera en japonais).
Le fétichisme des pieds et orteils (podophilie) est le plus connu, car il s’agit aussi du plus commun, comme le montrait une étude italo-suédoise de 2004.1 Le psychologue français Alfred Binet est le premier à employer ce terme en 1887. Il théorise que c’est dans l’expérience sexuelle infantile que va se fixer le fétichisme, selon des éléments qui auront marqué fortement cette période de notre vie et laissé une forte empreinte symbolique. Le fétichisme des chaussures est appelé aussi rétifisme, du nom de l’écrivain Nicolas-Edme Rétif, décrivant son attirance pour les chaussures de femme en 1763, dans le livre Le pied de Fanchette. Ce type d’attirance sexuelle entre dans la catégorie dite des paraphilies, à savoir des pratiques et désirs considérés comme « hors normes ».
Qu’est-ce qui rend si excitants les pieds et les talons pour un fétichiste ?Parmi nos répondants (je parlerai au masculin, car seules 2 femmes ont répondu à l’enquête sur 35 réponses), 7 personnes ont indiqué être fétichiste des pieds, des talons aiguilles et des bottes à la fois. Cependant au global, le fétichisme des pieds est celui qui a recueilli le plus de réponses. La majorité des répondants (57%) a découvert son goût pour le fétichisme il y a plus de 10 ans, sachant que notre panel de répondants a entre 22 ans et 60 ans, avec une prédominance de personnes âgées entre 30 et 50 ans.
En ce qui concerne les pieds, les réponses qui reviennent le plus souvent font référence à la forme du pied et à l’odeur qu’ils dégagent comme éléments d’excitation. « [J’aime] le fait qu’une femme pieds nus demeure excitante, même sans le savoir. C’est un fétichisme plutôt facile à assouvir car il n’est pas facilement remarquable. Plus généralement, j’aime aussi la forme des pieds, leur texture, leur odeur. » Parmi les éléments d’excitation, le soin que la femme donne à son pied est aussi importante pour certains des répondants, comme celui-ci qui affirme : « les pieds (comme les mains) sans vernis, je trouve cela pas soigné et je débande ».
Je suis seulement excité par les pieds s’ils sont recouverts de nylon. J’adore les collants et les bas. Ils rendent les pieds et les jambes des femmes irrésistibles. J’aime les toucher, les sentir, les caresser.
Ceux qui ont le fétichisme des talons hauts mentionnent presque tous cet objet comme un atout séduction, du fait de la cambrure qu’il donne au corps d’une femme, de la longueur que les talons offrent aux jambes, et du rapport de domination qu’ils représentent en rendant la femme « supérieure » à l’homme. « J’adore le rapport de soumission que cela induit, je n’arrive qu’à la cheville de l’autre », répond cet homme de 45 ans. Le fétichisme des pieds et talons est un grand classique au sein de la sexualité BDSM, pratiquée par 56% des personnes qui ont répondu.
Le fantasme a ses raisons que la raison ignoreDu côté des activités sexuelles effectuées avec les pieds, les répondants disent surtout apprécier de lécher les orteils de la partenaire et de bénéficier d’une masturbation avec les pieds. Fait intéressant, personne n’a indiqué aimer se faire lécher ses propres pieds. Le fétichisme des pieds serait donc d’abord un fétichisme du pied de l’autre, qui n’implique pas forcément de considérer cette zone érogène sur son propre corps ! Avec les chaussures à talons, les répondants aiment en majorité être forcés à sentir les talons de l’autre sur une partie de leur corps et les caresser, tandis que 14% d’entre eux aiment les lécher. Par ailleurs, il suffit souvent qu’une partenaire sexuelle porte des talons à chaque acte sexuel – ou hors acte sexuel – pour susciter l’excitation. Une des femmes ayant répondu à l’enquête nous a même indiqué être déjà sortie avec une femme juste à cause de ses talons !
Fétichiste ou non, je ne peux que vous souhaiter de prendre votre pied comme bon vous semble !
1 https://www.nature.com/articles/3901547L’article Fétichisme des pieds et talons hauts, ils se confient est apparu en premier sur Desculottées.
Les chiffres réels sont certainement beaucoup plus élevés, « la plupart des cas n'étant pas répertoriés et quand ils le sont, ne reçoivent que très peu d’attention. »
L’article 327 homicides de personnes transgenres et non-binaires recensés depuis un an est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Il semblerait selon une étude américaine publiée dans les Archives of Sexual Behavior que l’excitation sexuelle féminine s’accompagne d’une certaine odeur. Cette étude a montré que les hommes pouvaient faire ja différence entre les femmes sexuellement excitées et celles qui ne l’étaient pas. Et cela simplement en ressentant leur sueur. Il est possible, néanmoins, que … Continuer la lecture de « Le « parfum » du désir »
Cet article Le « parfum » du désir est apparu en premier sur SEXOLOGIE MAGAZINE.
Cet article Kids Return : « Cet album c’est la playlist de notre vie » provient de Manifesto XXI.
« On s’appelle Kids Return, on est meilleurs potes et on fait des chansons qu’on essaye de produire le mieux possible » avaient déclaré Clément et Adrien il y a plus d’un an de ça, pour se présenter. Depuis, ils ont accouché de Forever Melodies, un premier album qui prend racine chez les grands compositeurs de cinéma – de Joe Hisaishi à Air – et qui conte le parcours de ces deux amis qui grandissent.Un an et des poussières après notre première rencontre, les Kids Return m’ont rouvert les portes de leur studio. Pendant qu’Adrien débarque traînant derrière lui sa valise – c’est qu’il rentre de Lille où il réalisait son premier film –, Clément déballe avec émerveillement un de leurs vinyles fraîchement reçus. Forever Melodies, leur premier album, est né. Sur la pochette en carton, on voit les silhouettes des deux amis, illustrées par leur ami Apollo Thomas, marcher vers un soleil couchant. Une image qui évoque des fins de films nostalgiques et qui marque pourtant le début de leur aventure.
L’essence des chansons de Forever Melodies, comme le nom du disque l’indique, repose dans des mélodies gorgées de mélancolie. Sur des orchestrations d’alliages électro-acoustiques, la voix d’Adrien dépose ses airs romantiques et raconte le passage de deux enfants à l’âge adulte. Ce premier album force le respect par sa maîtrise de la mélodie pop et sa créativité dans les hommages qu’il rend. À travers les dix morceaux, les Kids Return égrènent les références et font revivre, tout en conservant cette fraîcheur qui fait leur identité, les pontes de l’histoire de la pop music. L’écoute s’apprécie comme une plongée dans les bacs à trésors des disquaires les plus pointus. Pour mieux comprendre les Kids Return, il faut comprendre leurs influences. French Touch, cinéma, vie de tournée, Arctic Monkeys… On a discuté avec Adrien et Clément de ces choses qui les inspirent.
Manifesto XXI – Je sais que Random Access Memories des Daft Punk a marqué une certaine étape pour toi, Clément. Tu pourrais nous en dire plus ?
Clément : Avant Random Access Memories, je ne connaissais pas grand-chose d’autre que le rock. Quand c’est sorti [en 2013], je devais avoir 15 ans et j’ai pris une claque. Je me suis dit « ok, donc ça, c’est possible ». Cet album nous a permis de nous ouvrir à d’autres façons de faire de la musique, d’écrire des chansons, de produire… Il y avait des boîtes à rythmes, des batteries, des guitares, des synthés… Nous on ne connaissait que la combinaison guitare-basse-batterie.
Adrien : C’est intéressant de voir à quel point la French Touch et des groupes comme les Daft Punk ou Air nous ont ouvert des portes. À travers les Daft, on a découvert la funk. À travers Air, on a découvert Burt Bacharach, des compositeurs italiens des années 70, des choses plus pointues. Et à travers ces dernières, d’autres choses encore. On ouvrait toutes les portes, pour découvrir quelles étaient les influences de ceux qui nous inspiraient. Et la French Touch, ça n’est que ça, de la référence ! C’est comment, à notre manière française, on s’approprie les disques anglo-saxons de l’époque.
Clément : On a énormément écouté Air, surtout avant de créer le groupe. On ne savait pas trop où on voulait aller et on a eu besoin d’un point de repère. C’est un duo, ils font de la musique de film, ça nous a inspirés.
© Elsa & JohannaIl y a un an, vous me disiez « Kids Return, c’est un hymne à la mélodie, que l’on perd trop aujourd’hui ». Qu’est-ce que vous entendiez par là ?
Clément : Je ne sais pas si le sens de la mélodie se perd, mais j’ai la sensation qu’il est moins placé au premier rang. À la sortie d’un album, on va d’abord parler de production. C’est l’industrie de la musique telle qu’elle est aujourd’hui qui veut ça. Ça vient aussi du rap où le texte et les kicks sont mis en avant, pas la mélodie. Nous, on fait l’inverse : pas de kick, beaucoup de mélodie. On assiste à ce phénomène dans la musique de film aussi. Les BO sont ultra produites et quand il faut susciter une émotion, on va chercher quelque chose de très connu, un vieux morceau. C’est plus rare de demander aux compositeur·ices de créer des mélodies, des thèmes. Et c’est pour ça que notre album porte ce nom. On s’est dit : si les autres ne le font pas, nous on va y aller à fond. Mais il reste beaucoup de choses très mélodiques qu’on adore. En France, par exemple, La Femme, Papooz, Oracle Sisters, qui sont des pros de la mélodie, Ryder The Eagle ou November Ultra. Même si en réalité, on ne s’inspire pas tant de musiques françaises et c’est peut-être pour ça que notre musique est un peu différente de ce qui se fait ici. On est intrigués par la façon dont les musiques sont composées et produites à l’étranger.
Adrien : C’est difficile de s’inspirer de choses françaises et actuelles, parce qu’on a trop peu de recul pour pouvoir l’assimiler, l’adapter. On va plutôt chercher dans de vieux albums.
Clément : Par contre, il y a beaucoup de groupes français qui s’exportent à l’international, comme L’Impératrice ou Polo & Pan. Avant, ce qui venait de France, c’était le rock, la French, de l’électro-acoustique… Maintenant c’est de la funk, de l’électro, justement les enfants de Random Access Memories, en quelque sorte. Avec cet album, les Daft ont offert un rayonnement mondial à la musique française. C’est ce qui a permis à L’Impératrice de s’exporter et c’est grâce à tout ça qu’on peut débarquer ensuite, avec notre style un peu différent et faire des dates à l’étranger. C’est une chaîne, chacun·e met en lumière celui d’après et on ne peut qu’espérer être les prochains à ouvrir la route à d’autres.
À l’instar du groupe Air, vous vous êtes mis à composer pour des films. À quel point ça diffère de la composition d’un album ?
Adrien : Pour une bande originale, tu travailles pour quelqu’un, alors que pour un disque tu ne travailles pour personne. Tu dois dealer avec ces gens, qui veulent ta musique sur leur film, ce qui implique une grande confiance de leur part.
Clément : On nous demande des choses qu’on n’aurait certainement pas faites instinctivement et c’est stimulant, ça nous fait prendre des chemins qu’on n’aurait pas empruntés autrement.
Adrien : Mais ça s’est fait en deux temps. D’abord on a cherché les thèmes, un par personnage. Ensuite on doit produire toutes les déclinaisons et c’est là que ça se rapproche de la création d’un album. Quand on compose à la campagne, si on n’a rien, c’est comme ça, on verra demain. Mais quand on a trouvé le morceau et qu’on est en studio, on doit enregistrer. On n’a plus le temps de réfléchir ou d’essayer, il y a un timing à respecter.
Clément : Le premier thème qu’on a trouvé, on l’avait composé sans se mettre la pression, au tout début, sans réfléchir. Ils en ont demandé dix autres, ils ont besoin d’avoir un panel pour pouvoir choisir. Et après de longues discussions, c’est le tout premier qui a été retenu. Alors peut-être que oui, c’est vraiment comme ça qu’on fonctionne : quand ça vient.
Même dans votre projet musical, l’image occupe une grande place. D’ailleurs, vous surnommez Tara-Jay, qui s’occupe notamment de vos clips, « le troisième membre du groupe ».
Clément : Aujourd’hui, on est obligé de faire de l’image. Mais on tenait à le faire avec quelqu’un qui a un regard allié et intelligent.
Adrien : Quelqu’un qui va dans le même sens que nous.
Clément : C’est très précieux, parce que c’est le meilleur moyen de montrer nos morceaux aux gens. On l’appelle le troisième membre du groupe parce qu’il vient souvent avec nous en tournée, il écoute tous nos morceaux et peut nous donner un avis sincère. Et nous, on l’écoute. Il y a aussi Apollo, qui fait nos pochettes, Roman qui nous suit en tournée et qui filme, Lucas, qui a fait le clip d’« Orange Mountain » avec Tara-Jay… Nos amis sont très présents dans le groupe. Et c’est drôle parce que dans tous les groupes, il y a toujours ce mec de l’ombre, qui est très important. Pour ce qui est de la direction qu’on a pris dans les clips ou pour les pochettes, on voulait faire ça comme on fait de la musique : de façon très organique. Donc c’est nous, nos émotions et une super 16. Ce qui est à la fois génial et très contraignant avec une super 16, c’est qu’on ne peut pas faire quarante-cinq prises, pour des soucis de budget. Comme il y a plus de risque, qu’on peut vite aller à l’accident, l’émotion vient tout de suite. Puis ça fait référence aux films qui nous ont inspirés.
Adrien : Les clips sont à l’image de notre amitié. Ce qu’on fait, on ne pourrait pas le faire l’un sans l’autre. Ensemble, il y a une connexion qui peut nous emmener quelque part. Quand l’un tombe, l’autre est là pour le relever, c’est une question de balance, d’équilibre. C’est ce qu’on raconte dans les clips.
Vous avez tourné en France et à l’international, réalisé des clips, vous êtes en promotion tout le temps… Vous disiez que la perte de notion du temps qu’offrait le confinement vous avait beaucoup inspirés. Comment ça se passe pour vous, maintenant que vous n’avez plus une minute ?
Adrien : On n’a pas arrêté de composer pendant ces voyages. On avait toujours un clavier, une guitare, et entre les concerts, sur la route, on composait. De façon très légère, pour s’amuser et se détendre. Mais ce sont souvent dans des moments comme ça qu’apparaissent les plus belles choses.
Clément : Peut-être qu’Adrien ne sera pas d’accord, parce qu’il rentre d’un tournage, mais je trouve, dans la façon dont fonctionne la musique, un équilibre parfait entre les moments de composition et la tournée. Ce sont des phases binaires.
Adrien : Réaliser un film c’est très éprouvant intellectuellement, mais en soi, c’est un rythme de vie sain. Je me levais à 8h30, je rentrais me coucher à 19 heures : ça ressemble à la vie de n’importe quelle personne qui travaille. Une tournée c’est beaucoup plus éreintant, physiquement. En revanche, c’est bien plus léger. En concert, on est détendu, on ne pense à rien.
Clément : Les concerts, c’est ma meilleure thérapie. On est connectés avec Adrien, avec les musiciens, et il n’y a plus rien d’autre qui existe.
La question du live était très importante pour vous. La dernière fois qu’on s’est vu·es, vous vous demandiez comment jouer sur scène ces morceaux que vous aviez composés sans penser un jour faire des concerts.
Clément : Pour la musique qu’on fait, c’était la moindre des choses de se mettre la pression pour le live. Quand je vais voir un concert et que la prestation me déçoit par rapport à ce que j’ai entendu sur l’album, c’est complètement rédhibitoire pour moi. L’album est plus soft que ce qu’on propose en concert. Pour le live, on voulait des sons plus rock, plus free. Alors on s’est tournés vers des musiciens qui viennent du jazz, qui ont une grande capacité d’improvisation. Il y a parfois eu des conversations, parce que notre batteur par exemple s’éloignait beaucoup de notre musique, mais on travaille sur une base d’échange. Ils viennent vers nous, on va vers eux, tout en restant fidèles aux morceaux. On tenait à ce que le live offre autre chose que l’album, que ce soit un peu différent, on a beaucoup travaillé les transitions.
En parlant de transitions, Arctic Monkeys, qui est une de vos premières références communes, a déçu quelques fans avec leur concert à Rock en Seine. Il a été jugé trop froid et chirurgical. Et sur leurs nouveaux morceaux (« There’d Better Be a Mirrorball » et « I Ain’t Quite Where I Think I Am »), il leur a aussi été reproché de, justement, perdre leur sens de la mélodie.
Clément : C’est mon groupe préféré, alors pendant le concert j’étais comme un fou. Mais je me suis aussi fait cette réflexion aussi, a posteriori. Alors que Tame Impala, par exemple, j’adore sans être un fan absolu, mais leur live est juste fantastique.
Adrien : C’est le septième album du groupe. Les tubes, ils les ont déjà faits. Alors je ne comprends rien à ce que le chanteur raconte dans les morceaux à cause de son accent, mais la production est impeccable. La mélodie serpente, elle n’est pas évidente et ce ne sont certainement pas des morceaux pop, mais je les aime bien parce qu’ils sont originaux. C’est un vrai choix, s’ils voulaient faire des chansons pop et catchy, ils pourraient le faire.
Clément : Ce qui est beau, c’est qu’après toutes ces années de carrière, Alex Turner [le chanteur] continue à faire ce qu’il a envie. En live ils sont généreux, ils font tous les tubes parce qu’ils ne sont pas bêtes, ils savent que les fans les attendent. Par contre à côté, ils sortent les disques qu’ils ont envie de sortir. On peut seulement lui en vouloir de moins aimer ce qu’il fait. Il garde cette sincérité qu’il a toujours eue. En réalité, Suck It and See était bien surprenant dans son genre, Humbug était plus obscur, puis il a eu envie de faire un album plus pop, il a sorti AM et ça a été monstrueux. Ensuite, il est reparti dans ses trucs. C’est très respectable et très inspirant en tant que musicien. Et l’orchestration est monstrueuse. Par contre, c’est vrai que je l’ai écouté cinq fois, pas cinq cents.
Pour finir, quelle étape de votre vie va marquer Forever Melodies ?
Adrien : Cet album, c’est la définition même de la transition. Entre l’enfance/adolescence et la vie adulte. Quand je regarde trois ans en arrière, tout est différent. Et c’est ce que cet album raconte. Ces changements de sensations : sensations de vie, d’amour, d’amitié, de famille. Je n’étais vraiment pas le même.
Clément : Je suis content, parce que je le vois, posé là [il regarde le vinyle posé sur l’étagère aux côtés de la BO du film Kids Return qui a engendré le groupe], et je me dis que ça a vraiment du sens. On s’est demandé, en composant l’album, si ça ressemblait trop à telle chose, si c’était trop comme ci ou comme ça… Mais c’était tellement sincère que je sais que je l’aimerai toute ma vie.
Adrien : Tout devrait être aussi sincère, en particulier un premier geste artistique comme un premier album.
Clément : Quand je vois tout ce qu’on a fait cette année grâce à ce disque, quand je défile les photos sur mon téléphone, je manque de pleurer. Je nous revois dans l’appartement d’Adrien pendant le confinement et je me rends compte à quel point la sincérité d’une amitié peut mener loin. On n’est pas arrivés, on n’est arrivés nulle part. Mais faire une Cigale, c’était mon rêve. Pour ce premier album, il fallait quelque chose qui nous ressemble absolument, que ce soit au niveau des textes, de la prod, de l’image ou des visuels. Cet album, c’est comme une playlist de notre vie.
Les Kids Return seront à la Cigale à Paris le 14 mars 2023.
Relecture et édition : Sarah Diep
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De plus en plus démocratisé et de moins en moins tabou, le libertinage compte de plus en plus d’adeptes. Dans la vraie vie ou en ligne, vous trouverez forcément un lieu où rencontrer des personnes qui s’adonnent aux mêmes pratiques que vous. Focus sur les sites libertins et leurs avantages.
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Kayan Leung travaille au sein de l’ONG sud-africaine Lawyers for Human Rights. Cette ONG s’intéresse aux différents aspects des droits humains, abordés à travers différents programmes thématiques. Aujourd’hui, le travail de Kayan Leung est dédié aux questions d’égalité de genre et du programme en charge des litiges stratégiques. Elle était présente au congrès qui célébrait […]
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La dominatrice ou domina fait figure de personnage essentiel dans la pratique du BDSM (Bondage, Domination, Discipline et Soumission et Sado-Masochisme). Certaines dominatrices expliquent que l’on pourrait également ajouter un « F » à l’acronyme pour « fétichisme ». Ce jeu de domination dans les rapports sexuels a pris de l’ampleur en 2015 après la sortie du film 50 Nuances de Grey. Les hommes s’adonnent de plus en plus à cette pratique et il est grand temps de comprendre en quoi la gent masculine devrait faire l’expérience d’une dominatrice.
Le BDSM : une pratique qui redéfinit la notion de consentement« Vous ne pouvez pas évoquer le BDSM sans parler de consentement », confirme Zoé Blanc-Scuderi, sexologue. Lorsque vous faites l’amour avec votre partenaire, une certaine « habitude » peut s’installer. En mars 2020, le collectif Nous Toutes a réalisé un sondage sur les réseaux sociaux. Sur 96 000 interrogées, 90 % d’entre elles disent avoir déjà subi des pressions pour avoir un rapport sexuel, sachant que pour 88 % des cas, cela est arrivé à plusieurs reprises.
Le BDSM est tout l’inverse. À l’ère du mouvement #MeToo, le consentement est la condition sine qua non pour cette pratique. Avant toute relation sexuelle, les deux partenaires discutent de leurs envies et désirs pour définir le scénario. L’art du BDSM consiste à vous écouter et à vous faire confiance. Les protagonistes établissent, au préalable, des règles comme un mot d’ordre (safeword). Ce mot permet de stopper la séance si l’un des deux partenaires le désire. Il est défini en amont et peut prendre la forme d’un code comme « Banane », « Chocolat », etc.
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Cet article Aho Ssan : comment Baudrillard a inspiré Simulacrum provient de Manifesto XXI.
Cet été, Trésor Berlin dévoile 150 artistes pour un festival qui se prolonge sur la saison estivale. Exposition hommage à l’importance de l’espace dans la fête, noms fondateurs et précurseurs de la scène électronique : l’institution berlinoise n’a pas fait dans la demi-mesure. Parmi ce palmarès de talents, nous avons décidé de discuter avec Aho Ssan de son rapport à l’espace et la dystopie.Aho Ssan vient à la musique à travers les chiffres et le numérique, mais son parcours dans le cinéma lui permet d’allier rationalité et narration émotionnelle. Loin des instruments électro-acoustiques, il s’oriente plutôt vers des objets sonores construits par ses propres soins, à travers ses pensées codées. Ainsi, il analyse le monde physique à travers un médium numérique et pousse à remettre le réel en question. D’ailleurs, son album Simulacrum (2020) puise dans les notions de simulacre avancées par Baudrillard dans Simulacres et Simulation (1981). Une interprétation qu’il retranscrit sur son propre historique et qu’il nous décortique dans cette interview.
Manifesto XXI – Tu as fait des études de film à Paris. Comment ce domaine a-t-il influencé la façon dont tu produis aujourd’hui ?
Aho Ssan : J’ai fait des études d’infographie, puis des études de ciné. Je pense que ma musique est assez cinématographique dans sa composition. Par exemple, Simulacrum a une intro et une outro, il y a un thème qui est joué et qui revient tout au long de l’album. L’intro est jouée avec des instruments acoustiques et dans « Outro », je rejoue le même thème, mais avec quelques différences. Cette manière de penser la narration est quelque chose de très présent dans le cinéma. Je pense notamment au Mépris, un de mes films préférés, dans lequel les thèmes des personnages de Camille et de Paul reviennent de manières différentes.
Ton album Simulacrum (2020) combine des bruits texturés et des ambiances futuristes. La dystopie motive-t-elle tes travaux ?
Il y a tellement de définitions de la dystopie. Personnellement, je n’en ai jamais fait une analyse approfondie, mais plus je lis des bouquins, plus j’ai l’impression que les thèmes que j’aborde ne sont plus dystopiques. Fut un temps, on était très attirés par ça, mais le présent nous a vraiment rattrapé avec les catastrophes naturelles, l’écologie, avec l’injustice qu’on voit partout dans le monde. En vrai, c’est très compliqué de faire de la dystopie aujourd’hui car ça n’a plus réellement de sens dans le monde dans lequel on vit. Mais oui, je suis attiré par le Monde, la politique, l’actualité, et je pense que le lien se fait indirectement.
Justement dans ton travail, j’ai l’impression que tu as envie de proposer des solutions au présent. Il y a quelque chose qui relève de l’espoir, on sent l’envie de changer le monde qui existe. Cette initiative te vient-elle d’un sentiment d’insatisfaction quant au monde actuel ?
Oui, totalement. Simulacrum combine beaucoup d’univers différents, car je m’inspire de beaucoup de sujets et genres variés. Il y a des forces opposées qui s’assemblent dans cet album. On aura des moments avec beaucoup de distorsion, très durs, où tu sens que tout est très chaotique, suivi d’un long silence. C’est l’espoir pour moi : dans ce chaos-là, toujours revenir à quelque chose de beau et d’émotionnel, quelque chose qui te permet de t’évader.
Par contre, proposer des solutions concrètes à travers la musique, c’est toujours plus compliqué. Il s’agit de savoir communiquer des sujets. C’était le cas pour cet album, avec lequel j’essaie d’évoquer le racisme et pousser les gens à s’intéresser à ce sujet à travers leur réponse émotionnelle. J’aime bien l’idée que la musique reste de la musique, mais si tu arrives à toucher une personne, il ou elle peut très bien aller s’informer après. J’ai du mal à faire de la musique si je ne fais pas un peu de politique, donc il y aura toujours un peu de ça. J’essaie surtout de créer de futures discussions à travers mon travail.
Cet album reprend d’ailleurs l’idée de simulacre, traité par Jean Baudrillard dans la Société de Consommation. Comment ce texte t’inspire-t-il ?
Au lycée, un de mes amis m’a prêté le bouquin de Baudrillard. Un texte très intéressant à parcourir, riche et dense, pas forcément facile à digérer. D’ailleurs, je ne l’ai jamais fini. Je voulais en parler, mais avec mon point de vue, sans faire une restitution. À ce moment-là, il y a eu tous ces soucis dans le monde, notamment le décès de George Floyd. On ne comprenait toujours pas pourquoi on était encore dans le passé ; pourquoi ces sujets-là étaient encore sur la table alors qu’on était en 2021. Simultanément, autour de moi, j’avais des conversations avec des artistes incroyables qui sentaient que dans les programmations, très peu de femmes ou d’artistes noirs jouaient. Du coup, je voulais mettre en avant les multiples injustices présentes en France. Ce texte était utile dans cette production, car il met en avant la subjectivité : selon une personne, tout va bien, selon l’autre, tout va mal.
Aussi, sur un plan plus personnel, je rends beaucoup hommage à mon grand-père dans cet album. Les patchs que j’ai essayé de faire étaient aussi une simulation de l’ensemble d’orchestre que mon grand-père jouait il y a 70 ans. C’est littéralement l’idée que je me fais de sa musique.
photo : Marvin Jouglineu.Comment contextualiser ces messages politiques en l’absence de mots ?
J’en parle beaucoup avec les gens autour de moi et je crois que c’est très complexe. Je parle donc pour moi, mais dans Simulacrum, j’ai fait des choix pour exprimer les tensions. J’aurais pu moins produire, ajouter moins d’éléments, mais tout était voulu. Vu qu’il est encore complexe d’évoquer les sujets mentionnés plus tôt, je voulais que le son reflète ça. J’ai volontairement fait un mélange de drone, d’idm, de hip-hop : lorsqu’on écoute le projet, on peut se questionner directement sur les choix de ce mashup, sa potentielle nouveauté et pourquoi ces choix musicaux ont été faits. Je ne dis pas que tout le monde fait ce lien, mais les gens viennent souvent poser des questions après coup. Sans paroles, la musique est une porte d’entrée à la conversation entre deux personnes.
Minutieux, tu fabriques tes propres instruments apparemment. Pourrais-tu nous en citer un et son fonctionnement ?
Il y a un outil qui est très simple qui me permettait de simuler des brasses et d’utiliser des contenus midi (notes informatisées) d’autres musiques pour en créer des variations et simuler quelque chose de réel. Toutes les trompettes dans Simulacrum sont simulées et liées avec des banques de sons. Le deuxième instrument permet de faire de la synthèse granulaire : il coupe ton son en plein de petits grains, ce qui donne beaucoup de texture au travail. Ce qui est chouette lorsqu’on confectionne des instruments digitaux, c’est qu’il y a une notion d’échange qui rentre en jeu : il faut aller s’informer en ligne ou poser des questions aux autres artistes.
C’est l’espoir pour moi : dans ce chaos-là, toujours revenir à quelque chose de beau et d’émotionnel, quelque chose qui te permet de t’évader.
Aho Ssan.
Ce bricolage instrumental t’a rapproché de l’IRCAM, connu pour son approche électroacoustique et la musique concrète. La musique concrète a inspiré le drone, une approche très présente dans tes titres. Comment différencies-tu la musique concrète du drone ?
Je n’ai fait qu’un projet à l’IRCAM. Je me sens plus proche du GRM. Je pense que c’est toujours complexe. J’associe la musique concrète à une époque, un groupe, et à des artistes qui s’associent par leur pensée. Ce qui est aussi très important dans ce mouvement est la notion d’espace et la diffusion de la musique. J’ai eu la chance de jouer une partie de mon album à l’Acousmonium à la Maison de la Radio. Je me rends compte à quel point la diffusion influence la musique. Par exemple, iels utilisaient des multicanals pour diffuser la musique dans des hauts parleurs diffus dans la salle. Je pense qu’il y a beaucoup de drones qui entrent dans la catégorie musique concrète. Aujourd’hui, je dis plutôt que je fais de la musique électroacoustique.
Ça se rattache beaucoup au concept d’audience dont tu parles également. Tu peux jouer une œuvre dans une salle philharmonique et ensuite dans un club et la compréhension de ton œuvre va être complètement différente. Dans ce sens-là, comment s’est déroulé ton live au Trésor, cet été ? As-tu l’impression que ton approche trouve son public dans le club ?
J’avais joué un concert au Kraftwerk pour la Berlin Atonal. Puis Blackhaine m’a demandé de venir jouer pour une soirée organisée par lui au Globus dans le cadre de Trésor 31. J’ai donc joué deux fois pour ce festival et j’ai un lien fort avec l’organisation pour laquelle j’avais confectionné une production pour une expo en 2021. Je pense que dans ces lieux-là, il ne faut pas s’angoisser, car tout est mis en place pour mettre en avant l’expérimentation. Les soirées alternent entre club et découverte expérimentale alors les publics sont diverses et curieuses.
La Berlin Atonal fait d’ailleurs un évènement dédié à Iannis Xenakis. Un rendez-vous pour toi ?
Malheureusement, je ne peux y être, mais Iannis est un de mes artistes préférés. Je fais beaucoup de liens avec mon parcours. J’aime énormément les maths et c’est une des figures qui m’a motivé à faire mes premiers patchs.
As-tu des projets à venir ? Où pourra-t-on te voir jouer prochainement ?
J’ai un album qui va sortir, qui part encore d’un bouquin et du concept Rhizome créé par Edouard Glissant. Il y aura beaucoup de collaborateur·ice·s comme Blackhaine, Moor Mother, Nicolas Jaar et beaucoup d’autres avec qui j’ai eu la chance de travailler. Ça va sortir sur le label de Nicolas Jaar. Je termine aussi un projet avec Resina, artiste basée en Pologne qui fait du violoncelle.
Photo : Marvin Jouglineu.
Vous pouvez suivre Aho Ssan sur Instagram, Bandcamp, Facebook.
Le festival X100 à Berlin aura lieu le week-end prochain, du 18 au 20 novembre. La billetterie est encore disponible ici.
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« Bonjour docteur, bonjour à tous. Je suis sûr de ne pas être gay et pourtant je jouis toujours plus fort lorsque je m’imagine en train de sucer un mec. Finalement, je suis gay ou pas ? » Jocelyn, 26 ans
J’imagine que je suce un homme pour pouvoir jouir, suis-je gay ? Notre sexologue répond :Comme pas mal de personnes, vous confondez fantasmes érotiques et comportements sexuels. Les fantasmes sont le reflet de notre imagination, les comportements sont ce que nous faisons dans la réalité. Certes, en ce qui vous concerne il est clair que vous avez des fantasmes homo, puisque le fait d’imaginer que vous sucez un homme provoque une forte excitation. Mais c’est justement ce qui fait la force des fantasmes, c’est-à-dire qu’ils nous permettent de réagir de façon plus intense en faisant jouer notre imaginaire érotique. En revanche, vous ne pouvez pas vous considérer comme étant gay puisque vous avez des relations sexuelles avec des femmes. Le fait d’avoir des images érotiques avec une personne du même sexe est loin d’être rare, c’est même l’un des fantasmes les plus courants. Pour autant, rien ne prouve que vous soyez un homo refoulé ! À l’heure actuelle où l’homosexualité n’est plus un tabou social, de nombreux individus dans votre cas, c’est-à-dire ayant des Lire la suite sur Union
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« Cher Docteur, j’ai très envie de me retrouver au lit avec deux femmes. Je suis marié et je ne sais pas du tout comment aborder ce fantasme avec mon épouse. Je crains sa réaction, car elle est assez jalouse. Comment puis-je lui en parler sans risquer une crise ? » Guillaume, 41 ans
Comment puis-je aborder mon fantasme avec mon épouse ? Notre sexologue répond :Je suis, à nouveau, obligée de rappeler un point fondamental en ce qui concerne la notion de fantasme. Déjà, pour commencer, disons que la notion de fantasme relève d’un désir appartenant à notre imaginaire, et pas seulement dans le domaine érotique. Certes, à l’heure actuelle tout le monde considère qu’un fantasme est systématiquement d’ordre sexuel, mais cela va bien au delà. Ce n’est plus seulement un désir imaginaire, mais une pratique sexuelle, qu’elle ait déjà eu lieu ou pas encore. Et c’est exactement ce que décrit votre courrier. Vous reconnaissez avoir le fantasme de faire l’amour avec deux femmes, ce qui soit dit en passant est un désir masculin très répandu. Mais à l’idée d’en parler à votre femme vous sautez directement de la notion de fantasme à celle du passage à l’acte puisque vous parlez de vous retrouver au lit avec deux femmes et craignez que...Lire la suite sur Union
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AAFA-Tunnel de la Comédienne de 50 ans est l’une des commissions de l’AAFA – Actrices & Acteurs de France Associés. Elle combat les stéréotypes sexistes liés à l’âge des femmes présents dans les fictions, questionne le phénomène d’invisibilité, et brise l’omerta. Nous éditons depuis 2015 notre baromètre, comptage des rôles par genre et par tranche d’âge dans les […]
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Le podcast Remue-Méninges Féministe présente les Archives Lesbiennes (Archives Recherches-Cultures Lesbiennes) de Paris, qui sont situées à la Maison des Femmes de Paris, au 163 rue de Charenton. Ce podcast est l’occasion de revenir sur la place des lesbiennes au sein de mouvements féministes en France. Elles étaient notamment au coeur du Mouvement de Libération […]
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Marion Barlogis est professeure en lycée professionnel. Après avoir obtenu un master en sciences politiques, elle se rend compte qu’elle a besoin de contact humain pour s’épanouir. C’est alors qu’elle se tourne vers l’Education Nationale pour enseigner l’histoire-géographie et le français. Féministe, il lui tient à cœur de faire progresser l’égalité femmes/hommes auprès de ses […]
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Vous savez combien j’aime écrire sur l’amour, ce sentiment qui remplit notre cœur ou qui,
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Dans une lettre collective, les Bleus reconnaissent « un contexte troublé » autour de ce Mondial et annoncent un « soutien financier » à des ONG œuvrant « pour la protection des droits humains », à travers un fonds de dotation solidaire.
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La sélection américaine va afficher son soutien à la communauté LGBTQ+, en déclinant également son écusson aux couleurs de l’arc-en-ciel.
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« Cela fait près de cinq ans que je vis une belle histoire avec mon homme. Je pense l’aimer, je le trouve parfait et c’est le meilleur amant que j’aie jamais connu. Mais, paradoxalement, je ne le désire pas. Avant de le rencontrer, j’avais une libido normale, voire excessive. Cela fait maintenant trois ans et demi que je n’ai plus de désir sexuel pour lui. Quand on fait l’amour, je me force, et c’est même parfois désagréable. J’ai essayé de comprendre ce qui clochait chez moi. En fait, je constate que ma libido est tout à fait normale avec à peu près n’importe quel autre mec, mais pas avec lui. Auriez-vous ne serait-ce qu’une amorce de réponse pour m’éclairer ? »
Aimer sans désirer, c’est possible ? Notre sexologue répond :Certaines personnes, et il semble que vous en fassiez partie, dissocient l’amour et le sexe, au lieu de les conjuguer.
On pourrait définir l’amour ainsi : des sentiments, de la tendresse, de l’admiration, de la confiance et le besoin d’être respecté par l’autre. Quand on parle de sexe, on fait référence au désir, aux fantasmes, au manque de réserve et à l’expression de pulsions « animales ». En bref, cet univers du sexe et du désir ne colle pas toujours avec l’idée que l’on se fait d’une vie de couple.
Cette dissociation s’observe aussi bien chez les hommes que...Lire la suite sur Union
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Cet article Plongée dans le mystère Carbone, nouveau club techno provient de Manifesto XXI.
A la rentrée, Carbone, un nouveau club techno plein de mystères a ouvert ses portes dans le 10ème arrondissement de Paris, à Gare du Nord. Je me devais d’aller y faire un tour pour vous.Ça faisait un moment qu’on me parlait des teufs à la « Caserne » (où se trouve Carbone) un endroit non loin de chez moi à Stalingrad (un choix géographique de vie pour le moins étonnant quand on a la chance de me connaître). Bien que passant souvent devant, j’avais du mal à situer le lieu, jusqu’à ce que je capte que l’entrée de la Caserne se trouve littéralement à côté de l’inscription « Sapeur Pompier ».
À la rentrée, les injonctions à mon égard s’intensifient : « Meuf, tu connais Carbone ? » , « Mais nan t’es toujours pas allée à Carbone ? Il faut absolument que tu y ailles ! » J’ai l’impression qu’on me prend pour une espèce de Régine toujours avide de night alors que j’ai juste besoin de 10 h de sommeil par nuit et que me remettre d’un after me prend deux bonnes semaines. Bref, ce vendredi-là, c’est le grand soir. Je décide de m’y rendre. Je me saisis de mon téléphone pour appeler la Hotline, unique façon d’avoir des infos sur le club. Je compose le +33 7 56 81 51 56 et une voix m’annonce : « Bienvenue à Carbone, jeudi 27 Antidote Party, vendredi 28 Claudio PRC, samedi 29 soirée Antiverse ». Ça part.
Nouveau hub mode, tendance et éco-friendlyLe club est à l’initiative de trois entités : Entourage Paris, Culture, et l’agence H A Ï K U. Je décide d’aller glaner quelques informations. Ce n’est apparemment pas une volonté d’être mystérieux·ses mais plutôt d’être indépendant·e·s et d’amener les gens à chercher l’information plutôt que de la leur livrer sur des réseaux sociaux qui sont Facebook ou Instagram. Iels souhaitent aller à l’essentiel : les gens qui sont intéressé·e·s appellent la hot-line pour avoir le line-up. Cette démarche signifie un parti pris aussi par rapport à l’offre actuelle de sorties. L’idée est de sortir de cette surenchère au booking, de faire venir des djs locaux et de permettre aux gens de découvrir de nouvelles choses. Il n’y a pas de prévente, pas de timetable. Tu viens et tu découvres.
J’arrive devant la caserne et je trouve ça joli. De l’extérieur, on peut voir de grandes fenêtres dans les étages qui diffusent des lumières douces, un peu de toutes les couleurs. Ça doit être le resto ou les bureaux. Car la Caserne se découpe en trois parties : un espace où des marques plutôt éco-responsables ont leurs locaux (l’idée est que ce spot devienne un hub “sustainable et fashion” pour notre petite planète qui en voit des vertes et des pas mûres); le restaurant Ora et donc Carbone. Pourquoi ce nom d’ailleurs ? Car le Carbone est à la base de toute vie sur terre et que le club, par définition, se trouve en sous-sol. A l’étage du dessus, il y a le restaurant Ora qui est végétarien. Aussi, c’était une façon de faire un petit coucou aux pompiers, anciennement installés dans cette caserne. J’en viens d’ailleurs à me demander comment un club peut être écoresponsable ? Les gens qui prennent trop l’avion se voient refuser l’entrée ? (J’ai vraiment mal au dos à force de porter tout cet humour.) Et bien non, ce n’est pas la bonne réponse. Figurez-vous qu’à Carbone, toutes les lumières sont recyclées. Matière Noire qui s’est chargé d’allumer la boîte a utilisé d’anciennes LED qui servaient de déco de Noël aux Galeries Lafayette. Carbone a aussi mis des purificateurs d’air au bar. Iels ont évité au maximum de produire ou de faire produire des choses. La seule chose toute neuve, c’est leur système son, du L-ACOUSTICS dont iels sont assez fièr·e·s.
« La sécu, c’est un point sur lequel on n’est pas encore parfait »Bon, assez tourné autour du pot, il est grand temps d’entrer dans le club et, ça, ce n’est pas une mince affaire. À la première entrée, dans la rue, les agent·e·s de sécu et la physio sont cools et souriants. On entre, on descend quelques escaliers, c’est au bout de ces marches que le public achète ses places. Déjà les lumières sont rouges et les murs bruts, on est dans une ambiance minimaliste. First step. À noter ici que, comme dans de nombreuses soirées, les photos et vidéos sont interdites. Si tu veux voir à quoi ça ressemble, il faut venir.
Puis encore des escaliers jusqu’aux portes du club. Là, la sécurité se livre à une fouille assez poussée, des pieds à la tête. En d’autres termes, il est très dur de faire rentrer de la drogue dans ce club. Si vous en avez, cachez-la bien (just kidding, ça va !).
Je demande aux teufeurs et teufeuses leur sentiment sur cette fouille assez inhabituelle pour un club techno, en tout cas à Paris, et je reçois deux sons de cloches. Alice a 25 ans, elle est graphiste et porte une minijupe en skaï : « Je fais pas mal de soirées techno et c’est vrai que c’est un peu abusé de fouiller autant. Si ce n’était que ça, ça irait, mais la sécu est même présente sur le dancefloor, passe entre nous… J’ai l’impression d’être surveillée et c’est assez dommage, c’est le seul point négatif que je pourrais trouver à ce club. »
Juliette a 29 ans et c’est une professionnelle du monde de la nuit. Pour elle, le niveau de sécurité est plutôt positif : « Un club qui fait attention à la drogue, c’est un bon club, il ne faut pas être teubé. Moi qui bosse dans la nuit, je ne trouve vraiment pas ça déconnant. Iels sont peut-être un peu zélé·e·s, mais j’imagine que c’est un nouveau lieu, qu’iels doivent avoir des autorisations particulières et qu’à la première couille, l’endroit saute. » Ici, si un·e membre de la sécurité trouve un produit illégal, deux solutions s’offrent à toi : tu la gardes et tu vas faire la teuf ailleurs, ou alors tu t’en sépares et tu peux rester.
Je demande aux équipes du lieu si iels ont eu des soucis de sécurité depuis l’ouverture ou bien si iels sont simplement très vigilants ? Iels me répondent qu’effectivement, il y a le fait que ce soit un nouveau club, que le bâtiment appartient à la Mairie de Paris, et donc, qu’iels sont très surveillé·e·s.
La clientèle d’ailleurs, ça dit quoi ? Eh bien, c’est assez éclectique. La plupart des gens auxquels je pose mes petites questions viennent pour la première fois. Iels ont entre 18 et 40 ans. Dans le fumoir, je croise Marc-Antoine qui tente de me définir la population du club ce soir-là : « Je trouve que c’est un savant mélange entre des chemises colorées et des harnais noirs. De toute façon, la fête à Paris, c’est ça. » Benjamin, 30 ans, fait une thèse en sciences politiques et il porte des petites lunettes toutes rondes. Lui aussi me partage son sentiment sur le club : « On m’a parlé de ce nouveau club, et je me suis dit que j’allais passer une petite tête, une demie-heure à tout casser. C’était il y a quand même deux ou trois heures ! J’aime beaucoup l’esthétique du lieu qui est très brut, et l’ambiance avec ces lumières rouges. » Une ambiance, minimaliste, c’était l’idée et, visiblement, nombreux sont les fans de béton dans le monde de la techno. C’est l’architecte Nicolas Sisto qui s’est chargé du design du lieu. Et quid des prix ? Rosa, une fêtarde de 23 ans me dit que « ce sont des prix parisiens. » Somme toute, l’entrée est à 15 euros et la bouteille de Cristalline de 33 cl à 5 boules (et ça ce n’est pas très écolo !).
La plupart des gens qui sont ici ce soir, c’est parce qu’iels ont entendu parler du club par des potes. Effectivement, zéro event sur les réseaux, c’est par le bouche à oreille que se font les allées et venues dans cette nouvelle discothèque. Gabriel, 19 ans, en deuxième année d’archi connaissait déjà le lieu : « J’étais venu à la Caserne avant que ce soit le club Carbone. C’était pour une soirée Interlope Magazine. Je trouve le lieu et l’esthétique très niche, underground. Mais il y a quelque chose où je dirais qu’il y a “trop de pas assez”. La hot-line est un peu trop mystérieuse, on a du mal à capter toutes les infos, bien que la programmation soit cool. J’ai aussi du mal à comprendre toutes les DA différentes : les soirées Antidotes le jeudi, les soirées du club le vendredi et Antiverse le samedi. Je pense que le club cherche encore ses marques, mais dans l’ensemble, c’est plutôt bien ! »
Est-ce une bouffée d’air frais, un vent de nouveauté pour la techno parisienne ? Sarah, 39 ans et inconditionnelle du bar techno le Liebe me répond : « Je trouve que ça donne tellement un coup de fouet aux soirées parisiennes, ça me fait penser à Berlin ! Avec le système son qui est ouf, une infrastructure de la Mairie qui est dédiée à la techno… » D’autres sont plus tempérés : « Je trouve que l’esthétique de Carbone est hyper jolie, vraiment ça me touche. Notamment le travail des lumières. En revanche, j’ai du mal à trouver une ambiance, une symbiose dans le public. Le lieu est vraiment cool, mais de là à dire que ça va révolutionner la techno à Paris, peut-être pas non plus » me dit Juliette, la pro de la night.
Affaire à suivre, donc.
« Tous les jours c’est samedi soir », c’est la chronique de Manifesto XXI sur la nuit et la fête. Ici, pas d’analyse musicale ni de décryptage de line-up. L’idée est plutôt de raconter avec humour ce monde de la fête que l’on connaît tout bas. Qu’est-elle devenue après plus d’un an de confinements ? Qui sort, et où ? Et bien sûr, pourquoi ? Manon Pelinq, clubbeuse aguerrie, entre papillon de lumière et libellule de nuit, tente d’explorer nos névroses interlopes contemporaines, des clubs de Jean-Roch aux dancefloors les plus branchés de la capitale.
Relire :
Article mis à jour le 16/11/2022 à 11h47
Image à la Une : © H A Ï K U
Cet article Plongée dans le mystère Carbone, nouveau club techno provient de Manifesto XXI.
Denis de Rougemont, Charles Grivel, Roland Barthes…nombreux sont les
auteurs, poètes, philosophes cités par Camille Moreau pour illustrer son essai
littéraire « Lire, écrire, jouir. Quand le texte se fait chair. ». Sorti ce mois-ci aux
éditions La Musardine, ce livre dessine les rapports entre l’écrit et la sexualité,
sous l’angle philosophique. Bluffant.
Parisienne de naissance et actuellement bruxelloise, Camille Moreau est libraire et
docteur en philosophie de l’art. Elle est spécialisée dans les questions d’érotisme et
de création. Outre ses articles universitaires, elle a publié dans des revues telles que
Féros et Ouroboros, elle est l’auteure du Manifeste d’érotologie (2021, aux éditions
NBE).
C’est forte de cette culture qu’elle nous offre un voyage dans le texte, comme si nous
déambulions dans une grande bibliothèque en compagnie de Camille et de ses
interrogations/découvertes. Peu habitués à des ouvrages de ce genre ? Pas de
panique, l’auteure s’applique à démocratiser, grâce à une écriture fluide, la
jouissance par l’écrit. L’ouvrage s’adresse donc aussi bien aux amatrices d’érotisme
qu’aux amoureuses de littérature classique.
Peut-on faire l’amour avec des mots ? Comment ensorceler ses amants par le
discours ? Peut-on prendre plaisir aux livres érotiques si l’on est toujours vierge ?
C’est ce que Camille démontre dans « Lire, écrire, jouir. Quand le texte se fait
chair. »: le texte accompagne le sexe, et il a également la capacité de susciter
l’expérience, voire même de la constituer.
Car oui, attention : ce livre n’est pas un roman érotique, qui vise à vous faire jouir,
mais bien un un ouvrage intellectuel sur l’analyse de l’érotisme à travers le texte.
Ce qu’on a aimé, après le corpus approfondi et rigoureux, c’est l’angle d’approche
différent de l’autrice. En effet, on a plutôt l’habitude d’appréhender la littérature
érotique par le biais historique, là c’est fait de manière philosophique. Un régal !
Et pour vous mettre un petit peu l’eau à la bouche, et vous laisser sur une jolie note,
voici un extrait de l’ouvrage qui nous vient de Jacques Rancière dans la Chair des
mots : « Qui cherche la clef d’un texte trouve ordinairement un corps ».
« Lire, écrire, jouir. Quand le texte se fait chair. », 19 euros aux éditions La Musardine.
Nos autres coups de cœur de la rentrée :
Mystère et boules de Geisha, un roman porno alternatif
« Balance ton corps », le livre d’une travailleuse du sexe
L’article On a lu « Lire, écrire, jouir » de Camille Moreau est apparu en premier sur Desculottées.
Evitez de transformer la porte de votre chambre en starting-block et votre lit en terrain de sport La recherche de la performance sexuelle, comme s’il s’agissait d’un concours ou d’une compétition, est souvent le fait de l’homme: il veut tant se montrer le plus beau, le plus fort et bien entendu le meilleur! La première … Continuer la lecture de « Ne croyez pas les as du sexe »
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Pour ses 75 ans, le Théâtre de Poche propose un cycle de trois comédies contemporaines. Une oreille nue à la patte de l’amour ou comment filer une puce malgré soi ouvre cette trilogie comique genevoise avec une pièce à l'absurde mâtiné de queer.
L’article Feydeau 2.0 au Théâtre de Poche est apparu en premier sur 360°.
Cet article Kali Malone expose les secrets intérieurs du son dans Living Torch provient de Manifesto XXI.
Du 18 au 20 novembre, la Berlin Atonal organise un festival hommage à Iannis Xenakis. Pour l’occasion, Kali Malone est invitée à faire résonner Living Torch à travers les murs du Kraftwerk, lieu où aura lieu le concert. À cette occasion, nous l’avons rencontré afin de discuter architecture du son et héritage du musicien décédé à Paris en 2001.Iannis Xenakis revient souvent comme référence lorsque l’on évoque les chemins de la musique concrète. Ayant trouvé refuge à Paris après son exode politique lors de la guerre civile en 1947, il se fait une place en tant qu’architecte au sein de l’atelier Le Corbusier et mathématicien du son. Dans son pays, il est condamné à mort par contumace pour terrorisme politique. Étonnement, il clame vouloir éloigner la musique de toute lecture politique. Il crée instinctivement des compositions qui représentent la torpeur personnelle et le chaos du monde, potentiellement pour apaiser celleux qui sont déchu·e·s et perdu·e·s.
Kali Malone fait partie de celleux pour qui l’œuvre de Xenakis est fondatrice. Après ses cinq ans au conservatoire de Stockholm en musique électroacoustique, elle intègre l’INA pour explorer la technicité de leur Acousmonium, ensemble de hauts-parleurs variés qui produisent une écoute unique en ce monde. Elle nous dévoile les secrets de sa résidence afin de mieux cerner l’importance de l’espace dans ses productions passées et présentes. Pour nos lecteur·ice.s à Berlin, elle jouera Living Torch vendredi lors du festival X100 organisé par la Berlin Atonal.
Manifesto XXI : Tu as réalisé Living Torch à l’Ina GRM, à Paris. Cette opportunité créative a-t-elle changé ton approche de création musicale ?
Kali Malone : Quand j’ai eu l’opportunité de travailler à l’INA, je venais de terminer cinq ans de conservatoire à Stockholm où j’étudiais la musique électroacoustique, donc je me sentais très préparée et dans la lignée pour aller au GRM. J’avais étudié l’œuvre de Xenakis et beaucoup d’autres compositeurs électroacoustiques au préalable et j’avais l’impression d’entrer dans cet endroit façonné pour moi. J’étais prête à en tirer le meilleur parti et impatiente d’essayer quelque chose de nouveau. Mais c’était aussi le fruit de toutes les recherches que j’avais faites en matière de synthèse et de compositions canoniques. Au GRM, j’ai pu fusionner l’écriture pour la musique acoustique et l’écriture pour la synthèse. J’ai trouvé des moyens d’utiliser des structures très mathématiques et très binaires que j’utilise souvent pour les orgues, mais en le faisant avec la synthèse. Il s’agissait de trouver un équilibre entre les restrictions de la composition et la liberté de timbre.
Kali Malone prise en photo par Mauricio Guillen.Living Torch s’appuie sur des codes plus canoniques, proches de la musique de chambre. De fortes textures électroniques entourent le deuxième morceau, enveloppant l’orgue à tuyaux. Tu pourrais m’expliquer les choix pour ces deux morceaux ?
Il n’y a pas d’orgue à tuyaux dans Living Torch. Ce que l’on pourrait croire en être un est en fait une méthode de synthèse additive et soustractive que j’utilise depuis longtemps. Les deux morceaux peuvent être vus comme une synthèse additive où le premier morceau pose les bases de la structure harmonique, de la structure canonique et de la structure rythmique. Dans le deuxième morceau, on est déjà tellement familiarisé avec le territoire harmonique qu’on peut aller beaucoup plus loin. La rythmique est peut-être un peu rigide, mais la distorsion et le bruit permettent d’aller chercher d’autres horizons. Tout semble plus chaotique et sauvage, bien que le tout soit encore très lié à un canon métrique. C’était une chose très amusante à faire : essayer de comprendre comment équilibrer le chaos et de la violence.
Cela a-t-il été rendu possible par l’orchestre Acousmonium ?
Totalement. Travailler avec des systèmes multicanaux m’a juste donné l’occasion de placer les sons en mouvement comme s’ils étaient des conditions météorologiques, des ouragans ou du vent dans l’espace. Ça permet aussi d’accentuer la directionnalité, la force et la matérialité du son. Ce qui est si excitant dans l’utilisation de l’Acousmonium, c’est que tous les haut-parleurs sont différents, ils ont donc tous des plages de réponse en fréquence très variées. Vous pouvez combiner un certain son à un certain haut-parleur, et cela va redonner vie au son initial. Si j’enregistre un trombone, il se désintègre. Quel que soit le haut-parleur que j’ai choisi de diffuser, il reçoit un nouveau corps et une nouvelle présence physique.
Iannis Xenakis composait de la musique en relation avec l’espace et la résonance du son en eux. Quelle est l’importance de la composition spatiale dans ton travail, vu que tu joues souvent dans des églises. Est-ce principalement parce qu’elles abritent de nombreux orgues, ou que la résonance de tes notes t’y convient le plus ?
Les orgues sont des instruments très spatialisés, ils sont presque comme un orchestre combiné en un seul instrument. Chaque demi-note sur le tuyau est soit à gauche, soit à droite, donc si vous jouez une gamme chromatique, c’est extrêmement stéréo. De nombreux orgues ont des tuyaux auxiliaires déplacés dans toute la pièce. Quand je fais face à un orgue qui a peut-être un ensemble de tuyaux espacés à travers la pièce, j’essaie toujours de spatialiser le contrepoint de la musique comme s’il s’agissait de chanteurs. Je travaille beaucoup en harmoniques à quatre voix. J’aurai probablement une voix au fond de la salle, une sur le côté, une vers moi. Ainsi, le contrepoint est très articulé dans l’espace et pour l’auditeur·ice. Il y a beaucoup plus de place pour l’articulation quand c’est spatialisé.
Tu disais précédemment que les sons du tuyau avaient été créés avant ta rencontre réelle avec l’instrument. Je me demandais si depuis ta rencontre avec la spatialité et la temporalité de l’instrument, tu étais déjà revenue à la création numérique de sons ?
C’est ce que j’ai fait avec Living Torch. Je l’appelle ma période « homme des cavernes » de la musique électroacoustique. À cette époque, je faisais du coding et ces données pures généraient un timbre et un son. Je faisais toute sorte de musique médiévale iso-rythmique-canonique, mais avec des données pures. Je pouvais voir la direction dans laquelle j’allais, mais je n’y étais pas encore tout à fait. Je trouve que c’est très précieux : ces penchants et intuitions précoces que l’on a quand on est plus jeune. Il est si important de les garder en tête et de voir où cela vous a également mené.
Ce que j’ai essayé de réaliser avec Living Torch n’aurait pas été possible avec l’orgue parce que c’est un instrument tellement binaire. Je voulais créer des transitions de base qui étaient davantage des houles d’enveloppe entre les différentes cordes. C’est pourquoi il m’a été plus facile de construire mon propre instrument à partir de données pures.
Ton répertoire comprend de nombreuses compositions jouées à l’orgue. Living Torch a initialement été commandé par GRM, connu pour son approche de la musique concrète. Comment les instruments acoustiques peuvent-ils évoluer dans le domaine de la musique concrète ?
Eh bien, c’est vraiment à travers mes recherches en synthèse et en musique concrète que j’ai pu observer la physique du son ; la comprendre à un niveau plus granulaire. Cela m’a conduit à une fascination pour les instruments acoustiques, car je ne m’y intéressais pas beaucoup auparavant. Savoir comment coder, construire un son m’a amené à être émerveillée devant les sons acoustiques qui existent et comment, grâce au processus de prise de son et d’enregistrement, vous pouvez conserver ces sons sauvages, périodiques et granulaires à partir d’un enregistrement très propre. Quand j’enregistre des instruments, je ne les traite pas. C’est fait de manière à exposer les secrets intérieurs du son. Cela a beaucoup à voir avec l’harmonie, la hauteur, la tonalité, le volume, tout cela est informé par mon expérience en synthèse.
Tu disais précédemment que les sons de Living Torch étaient faits numériquement, car il y avait peut-être une limite au son des instruments acoustiques. Selon toi, il y a une limite à la production acoustique ?
Il y a des limites dans les deux domaines. Il y a toujours des limites dans l’art, mais c’est super parce que ça pousse à être très créatif. Tout a son usage et sa fonction. L’orgue n’était tout simplement pas le bon outil pour ce projet. Honnêtement, je ne fais pas vraiment la différence entre les instruments électroacoustiques et électroniques puisque lorsque vous écoutez un morceau dans son ensemble, il n’est pas nécessaire qu’il y ait une description trop précise au son. Peu importe que l’auditeur·ice connaisse le contexte du son.
Ces pensées ont également été des points clés dans les œuvres de Iannis Xenakis, compositeur qui sera honoré au X100 de Berlin Atonal. Quels sont vos liens avec cette figure ?
Je pense que Xenakis est tellement radical, et j’ai un lien profondément personnel avec ses travaux sur les mathématiques ou l’architecture. Son œuvre est scientifique et rationnelle, mais il vient d’une vie tellement traumatique ; fuyant la guerre, la guerre civile, essayant d’effacer les souvenirs musicaux et de transformer l’humanité de sa situation et des autres. C’est avec cette combinaison d’utilisation de techniques rationnelles, mais venant d’un lieu d’empathie profonde et de traumatisme, que vous pouvez vraiment propulser quelque chose de nouveau. Il est tout à fait logique qu’il y ait un festival de musique en son hommage, compte tenu de la quantité de déplacements et d’apartheid que traverse le monde. On va probablement voir beaucoup de musiciens dans les prochaines décennies qui voudront briser l’hégémonie musicale.
Comment Living Torch va-t-il trouver sa résonance au X100 ?
La pièce sera jouée à Kraftwerk, une ancienne centrale électrique avec des tonnes de réverbération. Nous allons avoir un cercle de haut-parleurs autour du bâtiment et je serai au centre, diffusant des éléments spécifiques de la pièce dans différentes parties de la salle. Je travaille architecturalement avec le son pour façonner la pièce et le placement du son, tout en tenant compte de l’audience.
La musique est hauteur, timbre, volume et spatialité. Vous ne pouvez pas ne pas penser au domaine spatial de la musique, c’est aussi important que le reste. L’architecture, c’est informer les gens sur la façon d’interagir dans l’espace : où est interdit, où est l’espace public, où est l’espace privé, quels sont vos rôles dans l’espace, qui a accès à cet espace ? L’architecture de la musique fait de même pour votre monde intérieur, elle guide tout.
Living Torch by Kali MalonePhoto : Estelle Hanania.
Vous pouvez suivre Kali Malone sur Instagram, Facebook et Bandcamp.
Vendredi, Kali Malone jouera Living Torch en live lors du festival X100 organisé par la Berlin Atonal. Des billets sont encore disponibles ici.
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Cet article Enfin un guide d’autodéfense contre les oppressions en écoles d’art ! provient de Manifesto XXI.
Le collectif Les Mots de Trop lance un guide de sensibilisation et d’action face aux systèmes d’oppression en écoles d’art. Une campagne de financement participatif est en cours jusqu’au 19 novembre.À l’initiative de trois amies étudiantes en design graphique, le collectif Les Mots de Trop s’est formé en 2019 avec pour objectif de sensibiliser et lutter contre les discriminations en écoles d’art. Aujourd’hui composé de huit étudiantes et diplômées du milieu de la culture (art, design graphique, journalisme culturel…), le collectif a lancé un crowdfunding afin d’éditer un « guide d’autodéfense ». Le livre dressera un état des lieux du sexisme, du racisme, des LGBT phobies et toutes formes de discrimination ou de violence présentes dans les écoles. Surtout, il entend servir de boîte à outils pour tenter d’en finir avec les dominations dans ces milieux. Une première pour recenser les différentes façons d’agir, inspirée par les modes d’action de plusieurs collectifs d’étudiant·es de la culture engagés, qui ont été invités à collaborer, comme les Cybersistas, le collectif FEUX ou encore le Massicot – l’union syndicale inter-écoles d’art et de design, qu’on avait par ailleurs invitée à participer dans le troisième épisode de notre podcast Paye ta vie d’artiste ! qui portait sur les écoles d’art.
Peut-on réinventer les structures et les pédagogies pour espérer des institutions artistiques et d’éducation plus saines, inclusives et bienveillantes ? On a posé quelques questions au collectif Les Mots de Trop pour en savoir plus sur leur guide et ce qu’il peut apporter dans les luttes à venir.
Manifesto XXI – Quelles sont les spécificités des oppressions en écoles d’art selon vous ? En quoi y a-t-il besoin d’un guide spécifique pour ce milieu-là ?
Les Mots de Trop : Les écoles d’art ont un fonctionnement très spécifique par rapport à l’université par exemple. Les classes sont souvent en petits effectifs, avec une proximité particulière avec les enseignant·es, et un système d’évaluation souvent flou et subjectif. Et puis, dans le champ artistique, on est beaucoup amené·e à dévoiler des choses personnelles à travers notre travail, ouvrant une porte supplémentaire à l’ambiguïté de la part des enseignant·es et à la vulnérabilité des étudiant·es.
Le guide va proposer un état des lieux sur les discriminations et violences, quelles ont été vos sources pour le réaliser ? Est-ce que ça a été un process difficile (tabous, refus de parler, peurs) ?
L’état des lieux que nous dressons se base sur les témoignages que nous avons récoltés depuis la création de l’association, soit plus de 400 en deux ans. C’est évidemment un process difficile car l’analyse va au-delà du simple relai des témoignages : ça implique de les lire et relire, de s’attarder sur des centaines de situations de violences rapportées avec plus ou moins de détails, de contexte… Par contre, la récolte de témoignages se faisant via un formulaire en ligne, elle était « passive » pour nous, et la possibilité de témoigner anonymement en a facilité l’appropriation par les étudiant·es qui l’ont utilisé. Nous avons en fait constaté qu’il y avait un réel besoin de la part de nombreux·ses étudiant·es de témoigner de leur vécu de cette façon.
Vous avez travaillé avec six autres collectifs, qu’ont apporté ces collaborations au projet ?
Dès le départ, on a vraiment souhaité que ce livre objet soit à l’image des luttes actuelles en écoles d’art : plurielles et diversifiées. On a donc proposé à plusieurs collectifs de raconter la forme de leur engagement et leurs modes d’action, pour montrer toutes les façons d’agir possibles. On retrouve donc à la fois les Cybersistas et le ClubMaed qui font un travail de fond sur l’inclusivité et le langage, et le récit d’étudiant·es de l’ENSCI qui ont littéralement emmuré le bureau du directeur après sa nomination abusive, par exemple. On se dit que c’est autant de sources d’inspiration pour des étudiant·es qui sont confronté·es à des situations d’injustices ou de violences et qui pourront se dire « si d’autres ont réussi ailleurs, je peux moi aussi faire bouger les choses à mon échelle et de la manière la plus adaptée ».
Pourquoi un format papier, à l’heure où beaucoup d’infos circulent sur internet ?
Quand on a publié le projet en juin 2020, il y avait déjà une importance donnée à la diffusion matérielle : nous proposions 10 séries d’affiches à imprimer gratuitement et à placarder dans les écoles. Mais en plein covid, ce sont les réseaux sociaux qui ont davantage servi la diffusion des visuels. À l’heure où tout est numérique, on pense qu’il est quand même important d’avoir des ressources physiques accessibles à toustes, que l’on peut consulter dans une bibliothèque ou à une pause café, que l’on peut transmettre de main en main. Pour la première impression du guide, ce sont 200 exemplaires que nous allons mettre à disposition gratuitement dans les écoles supérieures d’art publiques françaises.
Pourquoi avoir fait appel à un crowdfunding ? Qu’espérez-vous à la suite de cette campagne ?
Nous sommes une équipe de bénévoles, nous n’avons aucun autre revenu que les adhésions et les rémunérations de quelques interventions telles que des tables rondes. En l’état, nous n’avions donc pas de budget pour imprimer ce guide. Nous avons créé ce financement participatif pour une première édition à 250 exemplaires en risographie, et faisons en parallèle des demandes de subventions auprès d’institutions pour une impression plus conséquente pour la rentrée scolaire 2023, en espérant pouvoir diffuser ce guide bien plus largement.
Adhérer à l’asso (prix libre dès 1€ pour 1 an) ici
Faire un don pour le projet d’édition du guide ici ! La campagne de financement participatif est en cours jusqu’au 19 novembre.
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Cet article Enfin un guide d’autodéfense contre les oppressions en écoles d’art ! provient de Manifesto XXI.
Cette année encore, la Villa Gillet propose une programmation aiguisée pour son festival Mode d’emploi. Si les questions environnementales occuperont le devant de la scène, une rencontre entre Candice Delmas et Antoine Idier sera consacrée à penser la norme par les marges.
Du 16 au 19 novembre 2022 à la Villa Gillet, 25 rue Chazière-Lyon 4 / www.villagillet.net
L’article Mode d’emploi : La Villa Gillet fait son festival est apparu en premier sur Hétéroclite.
Le 19 novembre, dans la rue pour l’adoption d’une loi cadre contre les violences de genre. Les derniers mois ont prouvé à quel point la parole des victimes de violences de genre était remise en cause. Malgré l’opportunité née du hashtag #MeToo, initié en 2011 par la militante afroaméricaine Tarana Burke, d’enclencher un engagement politique […]
L’article Le 19 novembre, nous manifesterons pour l’adoption d’une loi cadre est apparu en premier sur 50 - 50 Magazine.
On parle identité, partage et utopie avec Léonie Pernet, à quelques jours de son passage très attendu aux Docks de Lausanne.
L’article «Je me sens absolument et profondément libre» est apparu en premier sur 360°.
Quatre personnes, de 13 à 24 ans, ont été arrêtées au Maroc, soupçonnées d'une agression transphobe en pleine rue, sur la célèbre corniche de Tanger.
L’article Maroc : Quatre suspects, dont trois mineurs, interpellés après le lynchage d’une femme transgenre à Tanger est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Ne pas vouloir d’enfant quand on est une femme, cela reste un très gros tabou dans la société. Oser l’affirmer signifie souvent se confronter à des propos désagréables, dépréciatifs, voire insultants. C’est paradoxal de dire qu’enfanter est un choix volontaire et libre, quand il semble insupportable pour la société de voir des femmes décider de ne pas être mères. A-t-on donc vraiment « le choix » – voire le droit – de penser notre vie de femme hors maternité ? Bettina Zourli n’a jamais voulu d’enfant et en parle sur sa page Instagram populaire @jeneveuxpasdenfant. Elle y partage son expérience et les témoignages d’autres femmes, qui se confrontent aux jugements de la société. Elle est également autrice d’un essai sorti en 2019 aux éditions Spinelle Childfree, je ne veux pas d’enfant. Ce qui était au départ une décision libre et éclairée s’est transformé en combat politique et féministe !
À partir de quand t’es-tu dit “je ne veux pas d’enfant” ?Dès la puberté, j’ai commencé à me dire que je ne voulais pas d’enfant, car on s’est mis à me dire “t’as tes règles, maintenant t’es une femme, tu vas pouvoir être mère. »
Puis à 15 ans, avec mon premier copain avec qui je suis restée 4 ans et demi, un moment est arrivé où on s’est demandé si on voudrait des enfants, et moi je faisais semblant de me projeter. Je pense que j’ai toujours su que je n’en voulais pas au fond. Je disais déjà à mes potes que je serais la tata qui voyage partout et qui ramène des cadeaux aux enfants. En fait, je n’ai jamais ressenti l’envie, dès lors que mon corps a fonctionné pour pouvoir accueillir un enfant.
Il y a 3-4 ans, la question de l’empreinte écologique s’est ajoutée à ma conviction de na pas vouloir d’enfant, et plus récemment, le manque de foi en l’humanité. Il y a tellement de personnes énervées, homophobes etc. notamment sur les réseaux sociaux, que je n’ai pas du tout envie d’infliger ça à un enfant qui n’a rien demandé.
Comment ton mari vit-il ce choix de ne pas avoir d’enfant ?Nous sommes en parfait accord. La question s’est vite posée entre nous, au bout de deux semaines, car je ne prenais pas du tout de contraception. J’ai testé la pilule, l’implant, le stérilet et je ne voulais plus de tout ça. De plus, nous étions en Thaïlande, donc un peu compliqué de se poser la question d’aller chez la gynéco ! Il m’a dit qu’il ne voulait pas d’enfant non plus et qu’il pensait faire une vasectomie. Un mois et demi après notre rencontre, c’était fait ! Il faut savoir que mon mari a vécu aux Etats-Unis et en Australie, où c’est beaucoup moins tabou d’effectuer cette opération pour les hommes. En Europe du Sud, cela reste encore super choquant !
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire le livre Childfree, je ne veux pas d’enfant ?Ma réflexion est venue quand je me suis mise en couple avec mon mari. Il y a eu très vite sa vasectomie, puis ensuite notre mariage, et on m’a sorti des phrases du type “T’es sûre de toi ? Imagine si tu veux un enfant plus tard, tu vas devoir changer de mec” ! On a vécu au Guatemala, et à ce moment-là j’avais du temps, donc j’ai commencé à lire des livres divers, notamment sur le féminisme, et j’ai réalisé qu’il y’avait beaucoup d’injonctions sur ce sujet de l’enfant. J’ai commencé à écrire toutes les raisons pour lesquelles je n’en voulais pas et toutes les réflexions que je me prenais au quotidien. C’est ainsi qu’est né mon essai. J’ai ensuite lancé le compte Instagram en 2019, pour m’assurer que le sujet soit accessible à plus de monde et pas uniquement aux personnes qui sont déjà intéressées par le sujet.
Quelles sont les violences les plus fréquentes envers les femmes qui ne veulent pas d’enfants ?Pour beaucoup de personnes (femmes et hommes), c’est le rôle premier de la femme, il faut devenir mère un jour. Quand tu exprimes ce non-désir, les autres vont forcément te répondre “ah tu privilégies ta carrière en fait”, comme s’il y avait forcément cette binarité (soit être mère, soit faire carrière). Perso, je ne suis pas carriériste pour un sou, je veux juste être moi comme je l’entends.
Il y aussi la phrase : “tu ne seras jamais une vraie femme”. Alors que quand tu as tes règles pour la première fois, même si c’est à 10 ans et que t’es encore une enfant, on te dit « ça y’est t’es une femme ». Cependant, après tes règles, si tu n’enchaînes pas avec un enfant dans ta vie “non tu seras jamais vraiment une femme”.
L’autre phrase violente récurrente : “Tu as forcément vécu un traumatisme pour que tu ne veuilles pas d’enfant”.
La représentation de ce qu’est une vie accomplie de femme reste “être en couple, mariée, avec enfants”. Selon toi, qu’est-ce qui gêne les autres dans le fait de sortir de ce cadre ?Souvent, les gens n’ont pas eu l’occasion de se poser la question et de s’autoriser cette réflexion et cette liberté. Je trouve que les autres projettent leur propre insécurité sur toi. En même temps, rien dans la société ne dit que tu as le droit de te poser la question d’avoir un enfant ou non. On me demande pourquoi j’en fais une revendication si je trouve cela normal, et je réponds que justement, je n’attends qu’une chose, que ce soit tellement banalisé que je n’aie plus besoin de le revendiquer.
C’est difficile de remettre en question l’idée d’une maternité obligatoire, d’autant plus que c’est mondial. Toutes les sociétés du monde sont pro-parentalité, il n’y a pas du tout de porte pour oser s’interroger là-dessus.
Observes-tu des différences de traitement entre toi et ton mari, quand vous dites que vous n’aurez pas d’enfants ?Quand j’en parle et que mon mari est avec moi, les réflexions sont bien plus violentes envers moi, alors que lui a fait une vasectomie. Les questions qu’on lui pose sont toujours plus bienveillantes, de l’ordre de la curiosité. On lui demande éventuellement s’il peut encore bander, alors qu’il n’y a aucun rapport. Envers moi, il y a toujours ce stéréotype de la femme qui donne la vie, la perpétue et doit s’occuper de l’enfant.
Je reçois quelques témoignages de mecs sur mon compte Instagram, on voit qu’ils reçoivent moins de jugements, qu’il n’y a pas cette notion du “tu ne seras jamais un vrai homme sans enfant”.
Finalement, ne pas vouloir d’enfant quand on est une femme est un acte politique ?Oui, ne pas vouloir d’enfant est complètement politique. L’utérus est politique. Les femmes enceintes me disent régulièrement que leur corps ne leur appartient plus, que les inconnu-es s’autorisent à mettre la main sur ton corps sans te demander. C’est réellement un combat féministe, contre une société sexiste, c’est au-delà d’un choix personnel. En France, la politique est nataliste ! On m’a même déjà sorti des phrases d’extrême-droite : “si vous ne faites pas d’enfants, c’est que vous êtes pour « le grand remplacement” !
Portrait de Bettina ZourliPour suivre Bettina Zourli et son engagement pour libérer la parole sur le non-désir d’enfant, on vous invite à suivre sa page Instagram @jeneveuxpasdenfant et à lire son livre Childfree !
L’article Bettina Zourli : Je ne veux pas d’enfant, et alors ? est apparu en premier sur Desculottées.
La question de la contraception masculine, voici encore un des tabous de notre époque en matière de santé sexuelle. On fait peser sur les femmes le sujet contraceptif, pourtant il n’y a pas de raison que les hommes ne soient pas des acteurs impliqués. La vasectomie, méthode de stérilisation définitive est un des choix à disposition de la gent masculine aujourd’hui. Des hommes ont accepté de se confier à nous sur leur décision d’avoir recours à cette contraception.
Pourquoi la vasectomie ?Parmi les hommes interrogés, 43% ont fait une vasectomie, 57% y songent ou sont en processus de la réaliser. Parmi ceux ayant effectué une vasectomie, 46% ont effectué une vasectomie classique (la plus pratiquée en France), et 34% une vasectomie sans bistouri (cliquer ici pour connaître la différence).
Les raisons qu’ils énoncent sont principalement :
Je trouve cette solution plus saine que de demander à ma compagne de prendre des produits chimiques ou de s’insérer un objet dans le corps”.
Julien, 36 ans
La majorité des témoignants se sentent satisfaits d’avoir fait ce choix contraceptif. Les mots “libéré” “soulagé” et “serein” reviennent régulièrement dans leurs propos. Parmi ceux qui en sont encore au stade de projet, une réelle impatience est exprimée. Leurs seules inquiétudes sont essentiellement dues au manque d’informations disponibles.
La vasectomie en débat dans les couplesLes hommes interrogés sont majoritairement en couple, mais parmi ces derniers, seule la moitié a pris cette décision conjointement avec la partenaire. Dans 28% des cas, les femmes ont réagi positivement et soutenu leur compagnon, mais 18% des hommes font mention d’une désapprobation de leur compagne. Dans certains cas, la vasectomie a même mené à une séparation.
Elle n’était pas vraiment favorable, elle avait peur que je regrette mon choix en raison de son caractère irréversible”
Rémi, 43 ans
Auprès de l’entourage familial, la vasectomie ne passe pas toujours sans accroc non plus. C’est sujet à pressions sociales, comme le non désir d’enfant d’une femme. Ludovic, 26 ans, explique qu“annoncer [la vasectomie] à un repas de famille revient à déclencher la 3ème guerre mondiale. Entre les « tu vas changer d’avis », « tu feras quoi quand tu rencontreras quelqu’un qui en veut ?», « faire un enfant c’est ce qu’il y a de plus beau au monde”… C’est une horreur ! Pour peu qu’on sorte un peu du moule, on est forcément dans l’erreur”.
Avant de choisir la vasectomie, les moyens de contraception utilisés par ces couples étaient essentiellement la pilule contraceptive (45%), le préservatif masculin (44%), le stérilet (36%) et le retrait avant éjaculation (22%). La grande majorité d’entre eux indique que ces moyens contraceptifs représentaient une gêne ou une inquiétude. Pour Bertrand, 49 ans, il y avait “trop de risques d’oublis [de pilule] pour madame et pas assez d’investissement dans la contraception de ma part”. Il se sent désormais heureux d’avoir “rectifié le tir”.
On rappelle que la vasectomie a un taux d’efficacité de 99,9%, et permet à la femme de ne plus prendre aucune contraception.
Il est intéressant de voir que 32% des hommes interrogés font part d’une réelle inquiétude, quant aux effets secondaires possibles de la contraception féminine. Han, 41 ans, rapporte que “l’implant a flingué la libido et le moral” de sa femme, Michael, 40 ans, trouve qu’il y a “trop d’effets secondaires sur la santé avec la pilule”.
Un processus médical jugé trop long en FranceÀ la question “trouvez-vous que le processus médical pour y arriver est contraignant ?”, 40 % ont répondu non. Parmi eux, 20% ont précisé l’avoir effectué dans un autre pays (Suisse, Canada). “Ici au Canada c’est très courant , pas de bistouri, ça dure 5 minutes”, nous confie Yann, 42 ans. Un rapport de l’ONU indiquait que 23% des canadiens avaient eu recours à la vasectomie contre seulement 0,8% des Français.
Cependant, 38% des hommes interrogés jugent le processus trop long en France. Pour Michel, 54 ans, “Les 4 mois de délai de réflexion forcée sont une absurdité imposée à des personnes majeures et responsables.” Plusieurs soulignent l’insistance abusive de médecins, qui semblent vouloir les dissuader de leur choix.
La recherche du bon praticien, l’insistance en face « mais vous êtes vraiment certain ? Quand c’est fait, c’est fait ! ». Ce n’est pas vraiment le parcours du combattant mais un peu quand même”.
Julien, 36 ans
Le médecin m’a conseillé de faire stocker du sperme “au cas où”… Je ne l’ai pas fait, car je ne voulais plus faire d’enfant”.
Sébastien, 50 ans
Pour certains médecins, le conseil peut même devenir exigence, comme dans le cas de Ludovic, 26 ans : “Après plusieurs semaines de recherches, j’ai trouvé une urologue qui accepte de m’opérer, à la condition que je fasse congeler mon sperme. Ce n’est absolument pas obligatoire, mais comme c’est elle qui manie le bistouri, elle se permet de poser des conditions. Ce qui entraîne des coûts supplémentaires”.
L’intervention est bénigne, mais le processus autour peut durer longtemps, surtout que la stérilisation n’est pas immédiate. En plus des 4 mois de réflexion, il est nécessaire après l’opération de faire des examens d’éjaculat (appelés spermogramme), pour vérifier qu’il n’y a plus aucun spermatozoïde. L’Association Française d’Urologie estime qu’un spermogramme est nécessaire 3 mois après la vasectomie. Entre temps, il faut garder un autre moyen de contraception.
Une méthode contraceptive qui doit sortir de l’ombreÀ la question “Comment avez-vous eu connaissance de l’existence de la vasectomie ?”, majorité d’entre eux ont eu les infos sur Internet (37%) et auprès de l’entourage (33%). Seuls 8% ont découvert la vasectomie grâce à leur médecin traitant ! D’autres sources d’information ont été citées comme la radio, le gynécologue de la femme, une sage-femme, ou encore les séries Seinfeld et Californication.
Le tabou subsiste autour de la vasectomie et selon eux, les raisons principales sont les freins culturels (74%), le manque d’informations (72%) et le patriarcat (53%).
Par ailleurs, un amalgame est encore bien présent entre stérilisation et castration, qui signifierait donc “perte de virilité”. La sexualité masculine et ses clichés virils ont la vie dure ! Pourtant, comme le rappelle ce témoignage :
La vasectomie n’a aucun effet sur l’érection ou la libido. On n’est pas moins “un mec”après l’opération (si tant est que ça veuille dire quelque chose)... »
Florimond, 28 ans
Une meilleure information sur les questions de santé sexuelle est essentielle pour briser les tabous. Ainsi, il est temps que la contraception masculine soit également un sujet de société important. Le corps médical a aussi un rôle essentiel à jouer dans l’évolution des moeurs et doit se mobiliser pour l’amélioration de ce travail éducatif.
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Aujourd’hui, je vais tester un tout nouveau godemichet de la marque Strap-On-Me, marque qui fabrique les exceptionnels Strap-On-Me Multi Orgasm (testé ici). Présentation du Strap-On-Me Curvy Ce Godemichet tout en silicone m’a tapé dans l’œil par sa forme et sa couleur. Il est livré dans une boite assez classe, bien décorée par une photo en…
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Dans Mondes flottants, les chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet explorent les sentiments d’insécurité et d’instabilité. Les pièces qui composent l'œuvre, à savoir Skid et Ukiyo-e, sont à découvrir dès le 19 novembre au Grand Théâtre de Genève.
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La Commission nationale de l’informatique et des libertés appelle à la prudence, face aux risques d’espionnage des téléphones au Qatar, et conseille d’en utiliser un jetable ou vierge.
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Le président de la Fédération française s'est exprimé contre cette initiative, bridant ainsi l'équipe française et son capitaine Hugo Lloris, qui avait annoncé rejoindre la campagne.
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Elles viennent de Paris, de Rennes ou d’ailleurs; elles sont célibataires, mères ou grand-mères ; elles ont entre 22 et 58 ans et ont toutes accepté de répondre à nos questions concernant leur rapport au maquillage. Meilleur ami ou meilleur allié, le make-up est pour certaines une obligation, un gilet de sauvetage, une passion mais aussi parfois une contrainte. Par des notes vocales très touchantes, des direct messages sur Instagram, de jolis mails ou des messages Whatsapp, voici ce qu’elles ont accepté de nous dévoiler.
La relation des femmes avec le make-upIl est loin le temps où le khôl servait aux Egyptiens à produire des larmes pour se parer des vents des sables. Aujourd’hui, 75% des Françaises avouent se maquiller régulièrement. Les produits bio et vegan ainsi que le mouvement du no make-up gagnent du terrain. Nous avons voulu ouvrir le débat quant à la relation qu’entretient personnellement chaque femme avec le maquillage et savoir ce qu’elles ressentaient une fois maquillées. C’est un sujet inépuisable, des questions presque insolvables, car ce qui est vrai pour une femme ne l’est pas pour une autre.
Loin de se cantonner à sa définition superficielle, “l’action de mettre en valeur les qualités esthétiques du visage et d’en dissimuler les défauts à l’aide de produits cosmétiques colorés”, la relation d’une femme avec le maquillage se tisse dès l’enfance. En héritage des femmes de sa famille, le rapport se construit à l’adolescence et le lot d’ingratitude qu’elle renferme, et évolue au fil d’une vie. Ce sont justement ces histoires que l’on a voulu mettre en lumière.
Mon choix du no make-upPersonnellement, je ne me maquille plus depuis 5 ans. Si je connais les raisons qui m’y ont poussé de façon assez naturelle et instinctive, je n’en reste pas moins fascinée par le rôle et l’importance du maquillage dans la vie des femmes. Commencer par vous raconter mon histoire avant de faire honneur à celles des femmes que j’ai interrogées peut paraître discourtois. Mais je pense que cela justifie mon approche et surtout ma bienveillance quant à la diversité des avis. Pour ma part, je ne me maquille pas. Jamais, même pour les occasions spéciales, les entretiens, les rendez-vous amoureux ou autre.
Pour autant, j’entretiens mon visage, mes dents, je m’épile régulièrement et fais du sport. Mais je n’ai jamais aimé me mettre des produits cosmétiques autres que des soins sur le visage : je trouve les rouges à lèvres collants, les fonds de teint graissent ma peau et le mascara me parait agressif pour les cils. Je ne blâme pas les produits eux-mêmes, certains sont excellents, mais c’est personnel.
Je me sens totalement moi-même le visage nu alors que j’ai l’impression d’être déguisée quand je suis maquillée. Je me suis d’ailleurs entièrement démaquillée et décoiffée sur un coup de tête, juste avant de faire le discours de mariage de mon frère, afin de ne pas gâcher ce moment en étant mal à l’aise. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours, j’ai parfois des boutons hormonaux, des cernes ou le teint terne, mais je laisse mon visage comme cela car je me préfère ainsi. Le regard des autres n’a été que très positif face à cela.
Photo by João Jesus from Pexels: https://www.pexels.com/photo/woman-left-eye-879178/ Le maquillage, un héritage ?Mais si je vous affirme que je ne me maquille pas juste à cause de ma peau, ça serait vous mentir. Je tiens aussi ce « je-m’en-foutisme » de ma mère. C’est une très belle femme au naturel, qui ne m’a jamais transmis de leçons de coquetterie. Elle estimait sûrement que ce qui s’appliquait à son bien-être s’appliquerait par ricochet au mien. Ce qui a compliqué ma relation avec le maquillage, est le cadre d’une éducation assez stricte (punitions lorsqu’elle me trouvait maquillée à la sortie du lycée, achat de cosmétiques uniquement en cas de bonnes notes…, ce qui limitait drastiquement mon stock pendant toute ma scolarité, vu mon carnet de notes). C’est donc naturellement que j’ai commencé par son témoignage pour ouvrir la marche de cet article :
Cover Vogue avec Stéphanie de MonacoDans ma jeunesse, la mode était aux vestes à épaulettes, aux bottes à talons portées avec des jupes serrées, les cheveux retenus par un serre-tête, façon Stéphanie de Monaco. Les pommettes étaient oranges et les lèvres rose fushia. Puis, dans les années 90, je suis devenue maman. Et là, le summum du luxe c’était d’avoir la fameuse poudre Terracotta de Guerlain ! Au fur et à mesure, sortir sans maquillage ne m’a plus posé problème. Personne ne m’a jamais appris la technique, finalement je n’ai jamais eu envie d’apprendre et de perdre du temps dans quelque chose que je trouve superflu. Mais je comprends totalement les femmes qui en ont besoin. Etre une femme avec ou sans, c’est notre luxe.
Devenue grand-mère l’an dernier, ma mère adapte désormais son maquillage aux situations : par exemple, elle prend soin de ne pas mettre de rouge à lèvres quand elle garde ma nièce, pour pouvoir lui faire des bisous. Visiblement, la maternité peut être un facteur de changement dans la relation des femmes au maquillage. C’est également le cas d’Aurore, une de mes anciennes camarades de danse :
« Jeune, il était totalement impossible que j’aille même acheter le pain sans être maquillée ! Et puis un jour, tu vieillis et tu as des enfants, et alors là tu t’en fiches ! »
Puis, c’est au tour de mon amie Caroline de me parler de sa mère :
La mienne, c’est pareil, elle ne se maquille pas beaucoup elle s’en fiche d’avoir plein de cosmétiques ou le mascara dernier cri. Elle est assez maladroite par rapport à ça. Du coup, je la maquille un peu pour les fêtes de Noël par exemple. Je lui montre comment mettre en avant ses longs cils, son regard. Forcément, cette éducation m’a influencé. Depuis, j’ai toujours pris soin de paraître toujours naturelle.
Pour Ambre, ma cousine par alliance, sa relation au maquillage s’est construite autour d’une réflexion de son père :
Le fait que je me maquille si discrètement aujourd’hui ne résulte pas vraiment d’un choix. La première fois que j’ai mis du noir sous mes yeux j’avais 15 ans. Mon père a bien failli faire une syncope en me voyant. Il m’a dit que j’étais très belle, mais que je ressemblais à un camion volé. Cette réflexion pourtant anodine m’a humiliée. J’ai enlevé mon trait d’eye liner et n’en ai plus jamais remis. À presque 30 ans, je me sens enfin assez téméraire pour mettre du mascara ou un rouge bien marqué. Mais je n’ai jamais sauté le pas et maquillé ma peau, par peur de me transformer en pot de peinture mal fardé.
En conclusion, se maquiller serait donc d’abord une question familiale et d’éducation. Intéressant, non ?
Cet article est le premier d’une série de 3 articles sur le rapport au maquillage des femmes. Prochains articles à découvrir prochainement.
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Cet article « On n’est pas dupes » : Diaty Diallo, autrice de Deux secondes d’air qui brûle provient de Manifesto XXI.
En août 2022, Diaty Diallo, 33 ans, sort son premier roman Deux secondes d’air qui brûle aux éditions du Seuil. Un livre qui parle de meurtre, d’oppression, d’espaces urbains, d’amitié presque familiale. Et tout ça en musique, avec une playlist qui nous accompagne tout au long de notre lecture. L’histoire a l’air classique, tristement banale. Elle est bien plus que ça.On s’est données rendez-vous devant la médiathèque de Bagnolet où Diaty Diallo travaille sur ses projets à venir. On décide d’aller prendre un verre au bar du coin, et elle me raconte qu’après une fac d’art plastique, elle a fait un master de projets culturels dans l’espace public. Qu’en parallèle, à l’adolescence, elle tenait quotidiennement un skyblog où elle écrivait « de la merde, pas mal de merde », mais qu’ « avant le livre, il y a énormément de choses et tout fait écriture »; qu’elle a sorti deux fanzines durant ses années de fac. C’est aussi une férue de musique, de Catpower à Guy2Bezbar, et on ne peut parler de son roman sans l’évoquer, la musique. Son écriture est méticuleuse, presque obsessionnelle. On a l’impression de faire partie de la bande de pote d’Astor, Chérif, Issa, Demba ou Nil, « qui se connaissent depuis toujours et partagent tout, petites aventures comme grands barbecues, en passant par le harcèlement policier qu’ils subissent quotidiennement » peut-on lire sur la quatrième de couverture. J’ai plein de questions à poser à Diaty Diallo, et j’ai une envie irrépressible de rencontrer la plume de ce roman qui m’a mis une claque à la fin de l’été.
Manifesto XXI – On a du mal à synopsiser ton bouquin tant il renferme des couches et des sous-couches. Est-ce que tu peux m’expliquer de quoi il parle ?
Diaty Diallo – C’est un livre qui parle de plein de choses et qui est difficile à décrire. J’ai mis vraiment beaucoup de temps à pouvoir en tirer un synopsis d’ailleurs ! Mon bouquin a une histoire, mais quand je la raconte, j’ai toujours l’impression de passer à côté de beaucoup de trucs. Cet ouvrage, c’est essentiellement du sous-texte. C’est un livre à symbole, à langage, à langue ! La langue que j’utilise est un sujet à elle toute seule. C’est une langue qui a été maltraitée, stigmatisée, et moi, j’avais envie de dire : cette langue, elle est mortelle ! Je ne réhabilite rien, on s’exprime juste dans cette langue au quotidien. On parle un langage hybride, on passe d’un registre à un autre. Mon livre parle, via ce langage hybride d’espace urbain que j’ai séquencé pour en faire le déroulement des chapitres d’une histoire. Il y a les sous-sols, les sols et les toits. C’est le théâtre de l’histoire.
L’histoire porte là-dessus : comment certaines personnes sont privées du droit à la joie, à l’amour, au confort, à jouir de l’espace public, du droit à la célébration.
Diaty Diallo
Dans ce théâtre, il y a une bande de potes qui évolue, ce sont des garçons, en tout cas, qui sont perçus comme tel dans l’espace public. Et qui sont aussi perçus comme des personnes noires et arabes, donc porteuses de stigmates qui les empêchent de vivre correctement et normalement. Parce que porter ces stigmates-là en France revient à se faire harceler par la police dès lors que tu mets le nez dehors. L’histoire porte là-dessus : comment certaines personnes sont privées du droit à la joie, à l’amour, au confort, à jouir de l’espace public, du droit à la célébration. Cette bande de potes est privée de cultiver une estime d’eux-mêmes. Ils sont rabaissés, chosifiés, ce qui est d’ailleurs généralement spécifiquement lié au genre, la manière dont on est perçu dans l’espace public. C’est également un des points sous-jacents de mon livre : ces mecs-là, par leur genre associé à la race vont être aussi des victimes dès lors qu’ils sont dans l’espace public.
Symboliquement, la feuille blanche, c’est comme la friche en espace urbain, c’est un espace de projection. Le vide, c’est la possibilité de se projeter.
Diaty Diallo
C’est ton premier roman; quel a été le processus à partir du moment où tu t’es dit « j’ai envie d’écrire un livre ! », jusqu’à la sortie en librairie ?
Ça faisait un moment que j’étais au bout de ma vie en terme d’emploi salarié. Je travaillais dans le social et on nous a toustes poussé au burn-out. Ce qui est très rude, c’est qu’avec le surmenage, tu as une perte de sens et ce sont des boulots qui en requièrent, du sens. Un sens de l’engagement notamment. Tu arrives post-diplôme avec des idéaux à mettre en œuvre, et des gens détruisent méthodiquement ce que tu as cultivé en toi.
Le taf devient pour moi un espace de privation. Et moi, je percevais le travail à un moment donné comme un potentiel espace d’épanouissement. J’avais moins de trente ans… Ce n’est pas digne de la gauchiste que je suis (rires) ! En tout cas, je ne peux plus m’exprimer dans cet espace-là. Bref, d’un coup la littérature revient, comme ça ! Je me mets à avoir des idées, des bouts d’histoires, des synopsis, des concepts… C’est a postériori que je me rends compte à quel point l’écriture est une porte de sortie quand tu es dans un système de privation. Parce que symboliquement, la feuille blanche, c’est comme la friche en espace urbain, c’est un espace de projection. Le vide, c’est la possibilité de se projeter. Ce n’est pas seulement négatif. Pendant des années, je n’ai pas écrit parce que je travaillais et que j’étais complètement aliénée. Et à partir du moment où je me suis rendue compte que j’avais été aliénée par le travail, et que ce taf-là ne me permettait pas de m’épanouir, tout à coup, l’écriture m’est revenue. Il n’y a vraiment pas de hasard. Donc je me dis, tiens, pourquoi pas un roman.
Le déclencheur va être une discussion que j’ai eu avec mon frère qui est un personnage hyper romanesque. Il a la vie de plein de gens, sauf qu’il est une énième personne à pouvoir démontrer – si d’aventure on avait encore envie de s’attacher à ça aujourd’hui, je ne parle plus à mes bourreaux comme je dis souvent – la complexité de nos êtres.
Je parle souvent des droits qu’on nous retire, et un des droits les plus fondamentaux pour moi, c’est le droit à la complexité de nos identités.
Diaty Diallo
Qu’est ce que tu veux dire par là ?
Je parle souvent des droits qu’on nous retire, et un des droits les plus fondamentaux pour moi, c’est le droit à la complexité de nos identités. Elles sont complexes, et on a tellement travaillé pendant des siècles à les résumer, qu’être jardinier·e et noir·e c’est improbable pour les gens en France aujourd’hui. L’identité noire est tellement corrélée à l’espace urbain qu’on oublie toute une partie de nos aïeux. Au bled, iels ne vivaient pas nécessairement dans des espaces urbanisés. Il y en a plein qui sont issu·e·s de la ruralité. Et c’est en arrivant ici que d’un coup, on intègre l’espace urbain parce qu’il n’y a que là que nous pouvons exister. Donc, le ou la noir·e, l’arabe devient un·e individu·e urbain·e. Et on est étonné quand l’un·e ou l’autre s’intéresse aux plantes !
Mon frère, donc, est une personne qui coche pas mal de ces cases stigmatisantes. A côté de ça, il fait du parcours, de l’urbex dès qu’il a deux minutes ! Je trouve qu’il incarne à lui tout seul cette phrase : « on a arrêté de se regarder dans toute notre complexité à force d’être regardé de l’extérieur ». C’est le déclencheur. À ce moment-là, je me mets à penser aux espaces urbains, et à la question de l’assignation de certains corps stigmatisés dans certains endroits. Je me dis : « ok, quelle est l’une des assignations les plus spectaculaires et les plus spectacularisées de certains corps dans l’espace public ? » Et c’est la violence policière, les interventions des forces de l’ordre dans les quartiers populaires, le harcèlement quotidien, moral, financier, physique et verbal. C’est comme ça qu’est née la trame.
Tu as dit dans une interview que si tu devais écrire ton livre aujourd’hui, il ne parlerait pas d’un meurtre policier. Pourquoi ? De quoi parlerait-il ?
Je trouve que parler de violences policières aujourd’hui est hyper important. Il y a trop peu de récits en littérature ou au cinéma qui reprennent cette thématique.
Aujourd’hui, la violence policière, c’est la forme de racisme la plus médiatisée. Or je me suis dit a posteriori que peut-être ça contribuait aussi à simplifier ce qu’était le racisme. Comme s’il n’y avait que la police qui était raciste. On m’a fait des retours sur mon livre, qui étaient par ailleurs adorables, où les gens me disaient que je leur avais ouvert les yeux sur la violence des forces de l’ordre. Mais ça peut aussi détourner les gens de leur racisme potentiel ! Se dire que ce n’est que la police. Alors qu’on vit dans une société malade, vérolée par le racisme. Si je devais écrire Deux secondes d’air qui brûle aujourd’hui, je pense que je parlerais aussi de la police mais pas de meurtre. Je détaillerais comment le harcèlement policier pèse sur les plans financiers, moraux… Comment il esquinte progressivement celleux qui le subissent. Et comment c’est aussi une prophétie réalisatrice : à force de cloîtrer les corps, on en fait des corps défiants et malheureux.
Si je comprends bien, tu as d’abord pensé à un espace, ce quartier fictif et tentaculaire dans lequel trois unités de lieu se distinguent : les sous-sols, les sols et les toits. Puis tu les as habité avec cette bande d’amis qui vivent un harcèlement policier quotidien jusqu’au drame, le meurtre de l’un des leurs. Et toute cette histoire est ponctuée par une playlist qu’on retrouve d’ailleurs en annexe, à la fin du livre. Quel est ton rapport à la musique et qu’est ce que cette playlist dit de toi ?
La musique intervient à différents endroits du texte et sur différentes temporalités d’écriture.
À partir du moment où je me mets à écrire quoi que ce soit, il y a de la musique dans mon cerveau. Récemment, j’ai écrit un texte sur un pigeon, donc a priori rien à voir avec la musique. Je me mets à créer dans ma tête le motif du pigeon, une voiture, une Cadillac rose qu’il suit. Il survole une route à l’américaine toute droite, et il recouvre la voiture qui est en train de filer vers l’horizon de son ombre. Je suis sur cette route, j’imagine une personne à l’intérieur qui conduit, et là d’un coup il y a du Lana Del Rey. Ça me vient par les paroles. Et je me dis, c’est ça ! C’est ça mes références ! Dans ma tête, j’ai « Ride » de Lana Del Rey ! Quand des sons arrivent, ils ne repartent pas, et je les ai en boucle dans ma tête. Puis je me rends compte que les paroles sont dingues et qu’il y a tellement de sens avec ce que j’écris, que ce n’est pas du tout anodin que ça me soit revenu et donc je me dis… Non, là, il faut que je fasse intervenir les paroles ! Je les copie-colle et c’est comme si je mettais un post-it « dans mon livre : à ce moment-là, j’ai écouté ça ». Progressivement, je conscientise ce geste-là et je me dis qu’il faut l’assumer, et je l’intègre à l’histoire des personnages. Donc iels écoutent toustes beaucoup de musique.
À un moment, tu as Bak et Samy qui mettent du son sur un portable et ils écoutent évidemment « Van Damme » de SDM que j’écoute moi aussi par ailleurs. Il y a une énergie de ouf dans ce son, il faut que mes personnages l’écoutent à un moment. Donc, je ne fais pas exprès puis je me mets à faire exprès. Quasiment tous les morceaux du bouquin sont des morceaux qui m’obsédaient moi en tant que personne et que j’ai voulu faire intervenir. Il y a un seul morceau que j’ai vraiment cherché, c’est celui de PNL. Parce qu’ils sont les seuls à dire le seum de cette manière-là. Après, l’autre partie de la musique dans ce texte, c’est de la techno que je me suis remise à écouter après avoir maté le film Eden (de Mia Hansen-Love ndlr) que je n’avais jamais vu. J’étais sur l’écriture de mon livre en parallèle et ça faisait très longtemps que je n’avais pas écouté de techno. Puis d’un coup, cette musique arrive dans le bouquin. C’est vraiment par ce biais-là que ça s’est fait ! De toute façon un livre, c’est une somme d’accidents. C’est toujours des rencontres et des choses qui te font dévier. Tu pensais écrire quelque chose, et puis tu regardes un film, ou bien tu parles avec une personne qui te dit telle phrase, et ça te fait dévier jusqu’à arriver là où tu dois être.
À ce moment-là, la techno me met dans une ambiance souterraine qui crée le personnage de Nil qui est chaudronnier dans son garage. L’arrivée de cette musique me fait prendre conscience que j’ai écrit un chapitre techno, ce qui me fait revenir sur d’autres chapitres pour les musicaliser davantage. Il y a un chapitre techno, un chapitre trap, un hip hop et la fin, c’est un mélange de tout. Par exemple, quand j’écris les paroles de « Bathysphere » de Catpower c’est parce qu’elles me viennent littéralement à l’esprit quand je parle du deuil de Chérif : « If the water should cut my life, if the water should cut my mind, set me free, I don’t care, I want to live in a bathysphere ».
Ce que je dis dans le bouquin, c’est clairement : savez-vous que nous sommes en capacité de fabriquer une bombe de A à Z ?
Diaty Diallo
Dans ton livre, l’un des points centraux, c’est le Do It Yourself. Je pense à la création d’un barbecue avec quelques grilles de métal, au fait de réparer une bécane de A à Z ou même aux métiers des personnages avec notamment Nil le chaudronnier. Pourquoi est-ce que ça a une place si importante ?
Trois choses me viennent à l’esprit. La première, c’est : on n’est pas des incompétent·es. Pas au sens néolibéral du terme, mais plus celui de l’inverse du stigmate. Aujourd’hui, en terme d’éducation en France, on voit ce métier de chaudronnier comme une voie de garage. J’avais envie de retourner le truc. Nil, donc, prend son métier au mot et fait de la chaudronnerie artisanale. Il tourne ce « handicap » en force, en pouvoir ! Parce que la sorcellerie, c’est un pouvoir. Sur la vie, sur le cours des événements. Donc il y avait en premier lieu cette notion de savoirs minorés. Et l’envie d’aller chercher de la beauté dans des choses qui ont été rendues laides, non désirables. Mais pas par nous. C’est poser la question « et si ? » Continuellement. Et si c’était beau, et si on en faisait autre chose ?
Puis il y a aussi l’idée de couper l’herbe sous le pied des politiques publiques en termes d’urbanisme et de culture qui visent à créer des flopées de dispositifs dans les quartiers populaires dont l’objectif serait de recréer ce fameux lien social fracturé dans les années 80 par nul autre que le PS. J’avais envie de faire un pied de nez à toutes ces mesures qui se pensent innovantes alors que ce n’est rien d’autre que recréer l’existant, tout en niant la chronologie et le passé de toute une population. À savoir les repas partagés, les ateliers participatifs de réparation de vélo, les chantiers éducatifs où on fait juste travailler des jeunes gratuitement. C’est toujours la trame de mon livre : on n’est pas dupes, on ne vous a jamais attendu et on ne vous attend toujours pas. Donc passez votre chemin, nextez-nous, ça nous va très bien. Et ça, ça ne touche pas seulement les quartiers populaires, mais tous les corps qui sont minorés ou minorisés.
Le troisième point sur la question des savoirs-faire est plus traditionnellement politique, c’est la question de l’autonomie. Là aussi, il y a quelque chose du ressort de l’appropriation parce que quand on pense autonomie, on pense milieu de gauche radical blanc. Qu’est-ce que ça donne si on le décentre ? Si on se le réapproprie ? Et donc voilà la question des moyens de production. Ce que je dis dans le livre, c’est clairement : savez-vous que nous sommes en capacité de fabriquer une bombe de A à Z ?
C’est ton premier roman, et on peut se dire sans te jeter des fleurs que c’est un succès ! Est-ce que, dans ta vie, tu as vécu un échec qui a été fondateur, qui t’as aidé aujourd’hui dans ta réussite ?
Je vais te répondre un truc pété, mais la vie en général. Simplement le fait de faire partie des corps qu’on méprise, dans toute la complexité que le terme « méprisé » recouvre : des corps sexualisés, éxotisés, négrophilisés. Si je pense à un événement en particulier, je parlerais plus de frustration que d’échec. Lorsque j’étais en fac d’arts plastiques, j’ai dû redoubler une année parce que le système n’était pas fait pour les gens comme moi qui bossaient à côté. J’ai eu 12 de moyenne générale et j’avais une note dans une matière qui était de 9,5. Il ne me manquait qu’un demi point et j’avais quand même la moyenne générale ! J’ai perdu une année pour ça. C’est à la suite de cet échec que je sors mon premier fanzine : « 15 faits précis » d’après le titre du film de Godard Masculin féminin : 15 faits précis. C’est une de mes premières expériences d’écriture. Ça a été aussi le moment où je me suis dit qu’il fallait absolument que je sorte de cette filière impossible [l’art plastique à la fac], et où je commence à m’intéresser à l’espace public ! Et si je dois penser à un autre échec fondateur, c’est mon burn-out à la suite duquel j’ai écrit Deux secondes d’air qui brûle.
Vous pourrez retrouver Diaty Diallo à la quatrième édition du festival Typo organisé par les Ateliers Médicis qui se tiendra du 16 au 18 novembre à Clichy-Sous-Bois / Montfermeil. Elle sera aux côtés d’artistes tels que Chouf ou Marouane Bakhti pour deux jours de performances, lectures et open mic.
Image à la Une : © Bénédicte Roscot
Cet article « On n’est pas dupes » : Diaty Diallo, autrice de Deux secondes d’air qui brûle provient de Manifesto XXI.
La fédération internationale a refusé une demande du Danemark qui souhaiter s’entraîner avec des maillots promouvant les droits humains.
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Si dans l’écrasante majorité des cas, ce sont les hommes qui commettent un inceste, quelques femmes le font aussi. Ces violences sexuelles perpétrées par des mères, des sœurs ou autres femmes de la famille restent un tabou, dans l’ordre de l’impensable. Ce non-dit se reflète sur les survivants et jusque dans les instances juridiques ou […]
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Le milieu international allemand, star du Bayern, Leon Goretzka s'est confié sur son « sentiment d'oppression » à l’approche du coup d'envoi, notamment après les propos homophobes de Khalid Salman...
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En Suisse romande, plusieurs groupes et associations se penchent sur le vécu des lesbiennes de plus de 50 ans et leurs besoins. Tâche complexe tant les réalités sont diverses.
L’article L’art discret du vieillir lesbien est apparu en premier sur 360°.
Sur la chaîne sportive allemande Sky Sport, ce mercredi 9 novembre, le journaliste vedette Thomas Fleishmann a fait son coming-out en direct et en taclant l’ancien international qatari chargé de la promotion du Mondial Khalid Salman, qui avait qualifié l’homosexualité de « dommage mental ». La chaîne a partagé la séquence en soutien au présentateur. …
L’article Sur Sky Sport, le journaliste Thomas Fleishmann fait son coming-out en taclant l’ambassadeur qatari pour le Mondial est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
À partir du mois de novembre la Nuit Élastique vous fixe rendez-vous à une nouvelle adresse, un club unique qui est un véritable labyrinthe, un labyrinthe fait de surprises et de petites pièces intimistes superbement bien aménagées.
Ce club, présenté sur les guides internet comme étant un sauna hammam (l’espace sauna-hammam n’est pas en fonction lors de nos soirées) est bien que cela, il s’agit d’un beau et grand (220 mètres carrés) club libertin très très bien aménagé avec ses 12 espaces hot hot hot : croix de Saint-André, banc à fessées, glory holes, chambres pour duos, trios ou petits groupes avec matelas cuir noir, grand salon avec grand écran vidéo, petit salon vidéos BDSM, bar, douches, casiers vestiaire personnels, cabines avec porte et cabines sans porte…
Tenue obligatoire au choix (nouvelles règles)
■ Fetish : vinyle, latex, cuir, etc.
■ Travesti (peu importe le style mais sexy recommandé)
■ Uniformes : militaire, médical (medécin, infirmière, infirmier…), soubrette, majordome, etc.
■ Look soumise/soumis ou look dominatrice/dominateur (selon votre personnalité)
Le Club Provence se situe au premier étage d’un immeuble classique. C’est donc très discret. Vous entrez simplement dans l’immeuble en appuyant sur le bouton d’ouverture de porte, vous empruntez le couloir sur quelques mètres et prenez l’escalier sur la droite. Vous montez au premier étage et vous poussez la porte du club sans sonner (inutile d’attendre, entrez immédiatement). Là vous vous trouverez face au guichet où les entrées s’enregistrent.
RÉSERVATIONS ET TICKETSAu guichet vous trouverez Francis. Pas besoin de donner de ticket ou de montrer celui-ci sur votre smartphone, donnez simplement le prénom et le nom sous lesquels vous avez acheté votre ticket. Si vous n’avez pas de réservation vous devrez payer votre entrée sur place uniquement en espèces (60€ pour un couple, 40€ pour une femme/TV/TS et 70€ pour un homme).
VESTIAIRELe vestiaire est gratuit. À votre arrivée vous recevrez la clé numérotée pour votre casier personnel où vous pourrez déposer vos effets.
ACCUEILCarolyne s’occupera de vous accueillir et de vous guider vers les casiers, l’espace pour vous changer, etc.
RESPECT ET CONSENTEMENTAttention, toutes les relations se font dans le respect total de l’ensemble des partenaires. Chaque partenaire doit donner son consentement clair et explicite avant toute relation. Tout non-respect de ces règles vous expose à être exclu(e) immédiatement et définitivement de notre soirée.
PLACES EN PRÉVENTE & SUR PLACEPaiements
En prévente : uniquement par carte bancaire
Sur place : uniquement en espèces
Attention, pour chaque catégorie le prix des places en prévente est progressif !
COUPLE
30€ / Tarif 1 (bientôt épuisé)
40€ / Tarif 2 (si épuisé on ne vend plus que des entrées sur place)
60€ (sur place / uniquement en espèces)
HOMME
25€ / Tarif 1 (épuisé)
35€ / Tarif 2 (épuisé)
45€ / Tarif 3 (bientôt épuisé)
55€ / Tarif 4 (si épuisé on ne vend plus que des entrées sur place)
70€ (sur place / uniquement en espèces)
FEMME (TS/TV INCLUSES)
10€ / Tarif 1 (épuisé)
20€ / Tarif 2 (si épuisé on ne vend plus que des entrées sur place)
40€ (sur place / uniquement en espèces)
5€ de réduction sur chaque tarif avec le code promo figurant dans notre dernière lettre d’information/newsletter (pour cela il faut s’abonner gratuitement à celle-ci, voir en haut à droite du site).
BAR & VESTIAIRE L’équipe du Club Provence vous servira avec le sourire (paiement uniquement en espèces).Les rythmes du désir et du plaisir chez l’homme et chez la femme se jouent très rarement sur un accord parfait. Elles préfèrent le plus souvent la tendresse des préludes alors qu’ils cherchent malheureusement à prouver trop rapidement leurs performances. Ce titre évoque bien sûr la chanson de Juliette Gréco. Il devrait être le refrain … Continuer la lecture de « Déshabillez-moi, oui… mais pas tout de suite »
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Cet article EXCLU : Strenger, LLya Nora et l’élégie du désir provient de Manifesto XXI.
Pour son premier morceau, « X Scheme », Strenger invite LLya Nora à prêter sa voix, pour une chanson qui souffle un romantisme sensuel sur une production affinée au meilleur de l’indie. À découvrir ici en exclusivité.Quand Strenger rencontre LLya Nora, elle lui dit qu’elle chante, il lui dit qu’il a un studio. Elle prête alors sa voix à ce morceau qui nous introduit à l’univers de cette nouvelle tête talentueuse de la scène parisienne. « C’est parti d’un jam, une loop de 2 accords tout simplement. » nous explique Strenger. « J’ai lancé le rec et Priscilla (aka LLya Nora, ndlr) a improvisé dessus pendant environ 15 minutes. J’ai découpé des parties, créé une histoire, structuré le morceau et fait tous les arrangements autour de ce que j’avais ». Un morceau sur lequel se chante comme une élégie du désir, une invitation à ces scénarios fantasmés que l’on se fait dans la tête sur des musiques qui nous parlent du manque.
Théodore de son vrai nom, Strenger passe le plus clair de son temps dans son studio. Derrière la simplicité avec laquelle il nous présente la création du morceau se cache en réalité un travail considérable. Multi-instrumentiste, il compose, écrit, enregistre et mixe seul, influencé par des pontes de l’indie comme Gorillaz, Tame Impala, Air, Beach House ou encore Altin Gün. Comme ces groupes, Strenger accorde une importance particulière à la qualité de la production et s’applique à proposer une diversité des sons et des textures. À l’instar de plusieurs d’entre elleux, ce sont des voix aspirées qui se glissent dans ces mélodies entêtantes et fines. On y apprécie une certaine douceur, qui s’allonge sur une production tissée sur une omnipotence des synthés et de leurs thèmes qui se déclinent et grandissent à mesure que le titre avance.
Ce premier morceau, masterisé par Alex Gopher et accompagné d’un clip réalisé par Mehdi Bleil et Nils Nicolet (Navire Argo), signe avec brio l’entrée en scène de Strenger et donne du grain à moudre à nos espoirs. En attendant la suite, on ne peut que chanter en boucle « don’t want to wait any longer ».
Strenger // LLya Nora – X Scheme, à découvrir en exclusivité sur Manifesto XXI.Relecture et édition : Anne-Charlotte Michaut
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Cet article Maternité des Lilas : « Être sage-femme, c’est aussi savoir se mettre en retrait » provient de Manifesto XXI.
Véritable institution féministe, la maternité des Lilas (93) accueille des usager·ère·s depuis 1964. Dans cet établissement où les sages-femmes occupent le premier rôle, le soin est au cœur des pratiques, et les méthodes, attentives aux vécus singuliers des personnes suivies. Leur accompagnement de personnes trans en a ainsi fait la première « transsernité » de France. Menacée de fermeture depuis plus de dix ans car non-rentable, l’étau se resserre depuis un an sur les Lilas. Nous sommes parties à la rencontre de ce lieu singulier et des femmes qui l’occupent. Série d’articles en deux parties : le récit d’une lutte qui s’accélère et de l’histoire d’un lieu plus que jamais indispensable. (2/2)Nous avons rencontré la maternité des Lilas et ses soignantes au début de l’été 2022. Il faisait beau, les lieux étaient calmes. Probablement un répit – une heure plus tard, l’un des administrateurs nous décrit avec amusement un accouchement qui l’été d’avant s’était étiré des heures entières, rythmé par les hurlements puissants d’une parturiente. Une scène relativement exemplaire de cette maternité de niveau 1, berceau des accouchements physiologiques et sans douleur depuis les années 1960. Des figures connues y ont exercé, telle que Chantal Birman, sage-femme féministe à l’affiche du documentaire À la vie, sorti en 2021.
À la fois centre d’orthogénie et maternité, les Lilas prend en charge la santé des femmes dans une perspective féministe qui résonne particulièrement ces derniers temps. Consentement, libre choix et écoute sont autant de principes qui traversent le temps et les générations de soignantes qui s’y succèdent. On a rencontré celles qui y travaillent encore, pour certaines depuis près de trente ans, pour qu’elles nous racontent la singularité de ce lieu menacé de disparition. Qu’est-ce qui rend cet endroit si particulier ? Et en quoi s’inscrit-il dans l’histoire des luttes féministes, anciennes comme plus récentes ?
Entrée de la maternité des Lilas © Albane Barrau Une prise en charge à contre-courant : l’accompagnement féministe aux LilasCes dernières années, l’attention se porte de plus en plus sur les parcours gynécologiques dans une perspective féministe. On interroge le consentement dans le cadre médical, on s’attèle à la déconstruction de certains mythes autour de la grossesse, et l’on s’inquiète des récits autour de la dépression post-partum, enfin recueillis avec sérieux. Les ouvrages qui documentent ces bouleversements de paradigmes se multiplient.
Aux Lilas, la théorie est une pratique quotidienne qui s’inscrit dans l’ADN de la maternité, depuis sa création en 1964 par la comtesse de Charnière. À l’origine, une volonté : permettre aux femmes d’accoucher sans douleur. Si l’accouchement physiologique occupe une place historique dans la maternité, c’est le respect du choix des patientes qui, plus largement, est au cœur de son fonctionnement. Et cela tant du point de vue de l’accouchement que de l’avortement : le choix de poursuivre ou non une grossesse, le choix du déroulement de son accouchement, le choix des actes médicaux qui seront réalisés. En bref, le droit à disposer de son corps – soit l’un des principes féministes les plus essentiels. Aude, sage-femme, tient à souligner ce respect constant du consentement : « ici, on ne touche jamais une femme, même le ventre, sans lui demander l’autorisation. » Et Lucile d’ajouter : « je mets un point d’honneur dans les cours de préparation à expliquer et à leur dire [aux femmes enceintes] : on vous demandera votre avis. »
Le féminisme est fondamental dans la manière qu’elles ont de concevoir le métier de sage-femme, elles qui, comme le note Céline « ne viennent vraiment pas là [aux Lilas] par hasard ». Lucile, qui voulait lors de ses études effectuer un de ses stages aux Lilas après avoir entendu parler de la philosophie du lieu et de Chantal Birman, ancienne sage-femme de la maternité, le souligne : « la dimension féministe est hyper importante pour nous. » Aude abonde : « Elle est fondamentale, structurelle. C’est le droit des femmes. » Le féminisme de cette-sage femme qui exerce depuis dix-sept ans aux Lilas accompagne, comme pour ses collègues, son métier : « Féministe, ça passe par le choix de mener ou pas une grossesse à terme ou de l’interrompre sans justification. Et en étant absolument accompagnée, respectée, en toute bienveillance. Dans la manière dont va se faire le suivi de grossesse, être pleinement impliquée dans la décision si des décisions doivent être prises. »
Céline, sage-femme depuis vingt-sept ans aux Lilas, assure les entretiens prénataux (qui ont lieu à partir du quatrième mois de grossesse) pendant lesquels elle revient systématiquement sur les différentes options, physiologiques ou non, qui s’offrent aux futures parturient·e·s : « Souvent, on arrive pour un premier accouchement, et on ne sait pas qu’on est capable. On dit, je vais prendre la péridurale. Moi, ce que je leur dis, c’est qu’il n’y a pas de souci avec la péridurale, on y est évidemment favorable, mais ce qui me semble important, c’est d’avoir le choix. Et pour avoir le choix, il faut savoir comment faire sans également. » La perspective habituelle qui fait du soignant celui qui détiendrait toutes les connaissances et tous les pouvoirs est renversée : on apprend aux patient·e·s qu’iels peuvent donner naissance physiologiquement, et que le choix de médicaliser ou non ce processus leur appartient. Dans tous les cas, l’accompagnement proposé sera adapté à leur décision finale.
Visite des chambres de la maternité avec Lucile, sage-femme © Albane Barrau © Albane BarrauQuand il y a eu l’accompagnement d’Ali, on a été super solidaires, toute l’équipe s’est formée et ça a été top.
Corina Pallais, psychologue
Aux Lilas, ce sont les sages-femmes qui prennent donc entièrement en charge le suivi de la grossesse et de l’accouchement, les médecins n’intervenant qu’en cas de complications. Elles tiennent à préserver ce rôle central d’accompagnatrice, sur le temps long, qui privilégie le cas par cas et la singularité des parcours suivis. Le métier de sage-femme est ici vécu comme une manière de parvenir, aussi, à se tenir à distance quand il le faut, selon les volontés des usager·ère·s. Lucile nous explique : « Être sage-femme, c’est aussi savoir se mettre en retrait. Ce n’est pas être là à faire des actes. Parfois, c’est juste être à côté, ou même derrière la porte. Venir de temps en temps. Ce n’est pas forcément faire des choses. C’est respecter l’intimité des couples, leur choix, le consentement, prendre en charge des personnes de tous genres. Sans jugement. »
La dimension d’une prise en charge pour tous·te·s est ainsi fondamentale. Ali, premier homme enceint reconnu à l’état civil, a accouché aux Lilas où le personnel soignant s’est formé sur le tas à ce qui était alors une situation inédite. Dans une interview pour Télérama dans lequel il relate son parcours, Ali note ainsi l’exemplarité du lieu qui a su s’adapter à ses besoins spécifiques, en refondant par exemple entièrement le système informatique pour que le bon genre soit inscrit sur la déclaration de naissance. Corina Pallais, psychologue, se souvient : « Quand il y a eu l’accompagnement d’Ali, on a été super solidaires, toute l’équipe s’est formée et ça a été top. » Depuis son passage, un autre homme transgenre a pu mener à terme sa grossesse dans la « transsernité » des Lilas. Dans la perspective féministe qui les définit, les soignantes s’adaptent continuellement aux nouvelles formes de parentalité, comme l’exprime Lucile qui donne des cours de préparation à la naissance : « je ne dis jamais le papa ou le conjoint, je dis toujours l’autre parent. J’emploie toujours ce terme-là, pour que justement les gens se sentent à l’aise. »
Compagnonnage et transmission : un lieu d’apprentissage du care féministeLa maternité représente un refuge. Comment expliquer que cet îlot de care perdure et se développe depuis sa création ? Si les techniques d’accouchement naturel n’ont rien d’innovant, ces pratiques ont été délaissées à partir du moment où les parturientes sont passées du domicile à l’hôpital, et plus particulièrement avec la généralisation de la péridurale dans les années 1980. Depuis, les accouchements sont en grande partie pris en charge par des médecins et anesthésistes.
ça ne s’improvise pas d’être auprès de quelqu’un qui a mal et qui n’est pas malade.
Aude, sage-femme aux Lilas depuis 2005
Une évolution qui a eu tendance à invisibiliser les méthodes dites « douces » au profit d’un gain de temps dans de nombreux hôpitaux ainsi que dans les formations. Pendant leurs études, les apprenties sages-femmes sont formées à un suivi médicalisé des personnes enceintes. Pour celleux qui exercent aux Lilas, l’arrivée dans ce lieu provoque souvent un tremblement : ici, il faut tout réapprendre, ou plutôt, tout désapprendre, car, comme le souligne Aude, « ça ne s’improvise pas d’être auprès de quelqu’un qui a mal et qui n’est pas malade ». Cette « formation » estampillée Lilas repose avant tout sur une solidarité entre anciennes et arrivantes, un compagnonnage qui se transmet de génération en génération. Aude nous explique avoir appris à faire ainsi en entrant aux Lilas, il y a dix-sept ans : « Quand je suis arrivée, j’ai travaillé avec pas mal de sages-femmes qui avaient l’âge de ma mère. » Peu de temps après son arrivée, certaines de ses collègues sont parties à la retraite. Entre-temps, elles ont pu délivrer un savoir-faire et un savoir-être in situ, depuis la salle d’accouchement. Il en est de même pour Lucile qui, il y a sept ans, après avoir suivi des études de sage-femme en Belgique, a été formée par ce système de marrainage lors de son arrivée à la maternité. En revanche, elle et Corina nous confient que la plupart des sages-femmes débutantes ne se sentent pas forcément à l’aise avec cette manière de pratiquer. Corina note ainsi que « des jeunes sages-femmes qui sortent d’école peuvent avoir peur d’être complètement dans la physio[logie] ou avoir le sentiment de ne pas être assez formées » – pour cette raison, le compagnonnage est primordial.
Dans un entretien donné dans Les Matins du samedi sur France Culture en novembre 2021, Chantal Birman, sage-femme et figure emblématique de la maternité des Lilas explique qu’il y existe un « droit à bien naître ». Elle évoque ainsi une passation, la création d’un lien d’une génération à l’autre, entre le parent et l’enfant : « Si on ne fait pas attention à cela, si on ne soigne pas le passage de génération, on tombe dans un vertige de non-dits, dans le manque de ce qui ne s’est pas produit, et ce vertige-là ne fera que s’agrandir ». Ce passage de génération, nous l’avons également retrouvé entre les sages-femmes de la maternité. Alors que les formations médicales apprennent à être interventionniste dans la façon de soigner, les sages-femmes des Lilas enseignent le contraire aux nouvelles arrivantes : la grossesse, qui n’est pas une pathologie en soi, nécessite un accompagnement mais pas nécessairement une médicalisation.
Il y a une grande vulnérabilité sur le 93.
Corina Pallais, psychologue
Une volonté d’apprentissage qui permet de renouer avec des pratiques plus anciennes qui se détachent des actes réalisés par les médecins, dont certain·e·s patient·e·s dénoncent les violences, à l’instar des épisiotomies. C’est l’histoire sur laquelle revient Marie-Hélène Lahaye, autrice du livre Accouchement : les femmes méritent mieux (Michalon, 2018), dans un entretien pour Le Média.
Toute l’énergie déployée dans la lutte pour que vive la maternité des Lilas se niche dès lors dans la volonté de faire perdurer cette vision du soin. Corina évoque l’idée de mettre en place un centre de formation, qui permettrait de pérenniser ce savoir-faire, notamment à destination des médecins : « j’ai proposé un centre de formation pour former les médecins et les sages-femmes à l’accouchement physiologique. Mais surtout les médecins ! Parce que quand tu viens travailler dans une structure comme celle-ci, il faut que tu comprennes que le but, c’est d’être le moins interventionniste possible. Et au contraire, ils [les médecins] sont formés pour être au taquet. Donc c’est une autre culture. »
« Maternité des Lilas, une équipe toujours plus proche de vous » Baignoire pour les accouchements dans une chambre de la maternité © Albane Barrau Prioriser l’accompagnement de toutes les personnes vulnérablesLa question de la fermeture ou du déplacement de la maternité soulève un problème fondamental : celui des publics et de l’accessibilité des centres de soin. Il s’agit d’un ancrage local primordial puisque les Lilas est la seule maternité de niveau 1 privée à but non lucratif aux alentours. Son implantation dans le 93 assure également la présence d’un centre d’orthogénie, c’est-à-dire un centre où l’on pratique des IVG.
Si la maternité des Lilas était autrefois un lieu reconnu pour ses techniques d’accouchement physiologique et attirait un public plutôt aisé, les choses changent, comme nous l’affirme Corina : « On a fait des choix, notamment au niveau du centre d’ortho[génie]. On cherche à travailler avec les populations les plus vulnérables. Avant Les Lilas c’était bobo, mais depuis une dizaine d’années on a inversé les choses et plus de 66% de notre clientèle vient des alentours. »
© Albane BarrauUn suivi qui, avec les années, s’est affiné en fonction des besoin des patient·e·s, comme le relate Corina : « Il y a une grande vulnérabilité sur le 93. On a une conseillère conjugale et sage-femme, Céline, qui s’est formée sur les violences faites aux femmes et sur les populations précaires. C’est elle qui s’occupe des entretiens prénataux précoces, faits pour repérer les vulnérabilités ». Céline le confirme : « je vois bien dans mes consultations qu’on a une population variée, avec des femmes qui sont parfois dans des situations difficiles. » Cette attention à un soin équivalent pour tous·te·s vient répondre à un vrai besoin sur le département : « Dans l’entretien prénatal que je propose le jeudi, il y a une grosse majorité de femmes qui me disent venir ici pour l’accouchement naturel, et pas que des femmes qui sont des femmes favorisées. Donc je me dis, mais pourquoi tout le monde n’aurait pas le droit à ça ? »
Il y a plein de maternités où il y a vraiment une bonne volonté de la part de plein de personnels médicaux. Sauf que les conditions ne permettent pas un accompagnement humain. C’est surtout ça aujourd’hui.
Céline, conseillère conjugale et sage-femme
Le suivi proposé par les Lilas ne s’arrête pas à la grossesse et l’accouchement. La maternité dispose également d’un centre d’orthogénie qui assure un peu plus de 900 IVG par an, un nombre « non négligeable dans le 93 » selon Lucile. Elle prévient : « s’ils ferment la maternité des Lilas, cela signifie aussi la fermeture du centre en planning familial, qui est quand même un gros centre d’orthogénie en France. » Comme le rappelait XY média dans un appel lancé sur Twitter le 30 mai dernier, aux Lilas les personnes trans peuvent aussi bénéficier d’un suivi adapté, ce qui est loin d’être le cas partout. À nouveau, Les Lilas permettent de combler un manque, comme l’explique Corina : « on a fait des choix, celui d’ouvrir un accueil et une prise en charge pour la population trans dans la mesure où le suivi gynéco est assez mauvais car iels sont mal reçus. Nous on y tient beaucoup. On estime que ce sont des gens qui d’une même manière que les plus vulnérables doivent être reçus, et bien reçus. Donc ça c’est aussi notre approche et notre parcours. »
Mais la situation de sursis dans laquelle se trouve la maternité aujourd’hui a des conséquences sur l’accès à l’IVG dans ce centre pourtant historiquement féministe. Comment faire venir des médecins dans un endroit menacé de fermeture depuis près de dix ans ? Cette situation pèse beaucoup sur le centre d’orthogénie, contraint d’être peu regardant sur les profils des médecins recrutés en raison du faible nombre de candidat·e·s. Et de se retrouver face à des praticien·ne·s invoquant leur clause de conscience, qui leur permet de ne pas pratiquer un acte médical, sans avoir à se justifier. L’accès à l’IVG est donc fragilisé par cette difficulté à recruter des médecins en accord avec les principes féministes des Lilas. Ceux des Lilas déjà en place sont peu nombreux, souvent engagés comme le docteur Reda Si Salah, à devoir faire face à la lourde responsabilité de continuer à faire fonctionner un centre d’orthogénie indispensable sur le territoire. Une situation qui perdure depuis quelques années déjà, comme le souligne avec regret Aude, évoquant la situation d’une ancienne cheffe de service engagée qui a assisté à ce basculement : « Quand elle a commencé à intégrer dans l’équipe des médecins qui mettaient leur clause de conscience, elle disait : ‘le problème, c’est que si je ne fais pas ça, on ferme, parce qu’on n’a plus de médecins. C’est la pénurie des gynéco, donc en fait je ne peux pas’.» Certains refusent l’IVG par aspiration, mais acceptent l’IVG médicamenteuse. D’autres refusent intégralement.
Ces problématiques ne sont pas spécifiques à la maternité des Lilas, et rappellent qu’une vigilance de tous les instants est nécessaire afin de conserver des droits fondamentaux. Une première étape a déjà été franchie, l’an dernier, avec le vote d’une loi permettant aux sages-femmes de pratiquer des IVG par aspiration et non plus uniquement par voie médicamenteuse, comme cela était jusque-là le cas. Selon Corina, miser sur les sages-femmes pourrait être une solution : « il faut qu’on joue sur l’autonomie des sages-femmes à mort parce que c’est une représentation féminine et que dans ce groupe féminin, on a plus de chance de trouver des féministes qu’ailleurs. » Mais les sages-femmes, déjà débordées par la crise que traversent les maternités, trouveront-elles le temps de se former à la pratique des IVG ? Cette situation invite plus largement à repenser en profondeur le système de soins, alors que Les Lilas, dernier bastion d’un accompagnement sur-mesure, est menacé. Céline nuance : « je ne veux pas dire que les autres maternités fonctionnent mal et que nous on fonctionne bien. Il y a plein de maternités où il y a vraiment une bonne volonté de la part de plein de personnels médicaux. Sauf que les conditions ne permettent pas un accompagnement humain. C’est surtout ça aujourd’hui. Et nous, on a été quand même assez épargnés pendant longtemps.» Jusqu’à quand ?
Maternité des Lilas : « On se battra pour faire perdurer ce lieu » (1/2)
Pour suivre la mobilisation au plus près, et soutenir la maternité des Lilas au cours de cette année charnière, rendez-vous sur leur page Facebook, leur page Instagram, et celle du collectif des usager·ère·s. Une pétition est également en ligne sur Change.org.
Un article d’Anna Pheulpin et Albane Barrau
Edité par Luki Fair et Apolline Bazin
Cet article Maternité des Lilas : « Être sage-femme, c’est aussi savoir se mettre en retrait » provient de Manifesto XXI.
On a testé le lubrifiant Naturel Love&Care et c’est un parfait allié pour vos nuits d’amour à deux ou en solitaire. Comme c’est un lubrifiant à base d’eau, il s’utilise parfaitement avec vos sextoys en silicone. Il est super agréable, ne colle pas et remplit parfaitement sa mission : permettre que ça glisse simplement.
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L’article Lubrifiant naturel Love&Care, ça glisse tout seul est apparu en premier sur Desculottées.
À l’issue de trois jours de débats, le Planning familial sort renforcé de son 31e congrès, au cours duquel plus de 200 participant.e.s, rassemblé.e.s à Saint-Etienne, ont débattu et voté les grandes orientations de notre mouvement féministe et d’éducation populaire pour la séquence 2023-2025. Dans un contexte international où les mouvements conservateurs et antichoix occupent […]
L’article 31e congrès du Planning : un temps fort pour le mouvement, pour le féminisme et pour les droits sexuels et reproductifs est apparu en premier sur 50 - 50 Magazine.
Vaud et Genève figurent parmi les premiers cantons à recevoir des vaccins, en nombre limité, contre le monkeypox / variole du singe.
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Le travail de Anas Sareen, photographe et cinéaste suisse basé à Paris, ponctue cette édition de novembre. 360° a posé trois questions au jeune artiste pour mieux comprendre le regard singulier sur la vieillesse qu’il nous offre à travers sa série Paradise City.
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La violence masculine, un phénomène “naturel” et inévitable chez les mammifères ? Souvent rebattue pour justifier la domination genrée dans nos sociétés, cette rengaine s’appuie sur des comparaisons simplistes entre humain·es et animaux. Loi de la jungle, rivalité des mâles, instinct dominateur… Ces notions tirées des études comportementales des animaux restent largement mal comprises et véhiculent des clichés récupérés par des discours sexistes et transphobes.
Qu’est-ce que c’est, vraiment, un mâle alpha ? Comment l’androcentrisme influence nos croyances scientifiques ? Qu’est-ce que l’observation des primates peut nous apprendre de l’espèce humaine ?
Pour en parler, Victoire Tuaillon reçoit le primatologue Frans de Waal. Passionné par les comportements des grands singes et leur culture, l’invité prend nos biais culturels à bras le corps dans son ouvrage Différents : le genre vu par un primatologue (éd. Les Liens qui libèrent, 2022). En restituant les résultats de son étude de la vie sociale des bonobos, chimpanzés et autres babouins - espèces avec lesquelles nous partageons 96% de notre patrimoine génétique - Frans de Waal nous offre de nouveaux angles de vue sur les questions de pouvoir, de fluidité de genre, d’éducation ou encore de sexualité.
RÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉMISSION
Retrouvez toutes les références citées à la page https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/male-alpha-gros-beta
CRÉDITS
Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré le jeudi 3 novembre 2022 dans les locaux des Éditions Les liens qui libèrent (Paris, 11e). Générique : Théo Boulenger. Identité graphique : Sébastien Brothier (Upian). Prise de son, réalisation et mixage : Elisa Grenet. Production et édition : Naomi Titti. Marketing : Jeanne Longhini. Communication : Lise Niederkorn et Justine Taverne. Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’association Filactions organise la 18e édition de son festival Brisons le silence contre les violences conjugales, rythmée par des spectacles, des rencontres, des projections ciné à travers la Métropole de Lyon.
Du 12 au 27 novembre dans la Métropole de Lyon / www.filactions.org
L’article Brisons le silence lutte contre les violences conjugales est apparu en premier sur Hétéroclite.
Une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’IVG et à la contraception dans la Constitution a été validée par les députés en commission, mais avec une formulation qui limite son accès au « genre ».
L’article IVG dans la Constitution : une proposition de loi adoptée en commission mais limitée au « genre » est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Le drapeau arc-en-ciel, symbole de nos Fiertés, est banni au Qatar, comme dans tous les pays qui criminalisent les personnes LGBTQI+. Pour en contourner la censure, STOP homophobie le transpose dans sa version Pantone.
L’article « Colors Of Love », pour que le « rainbow flag » rayonne partout dans le monde est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Victoire électorale « historique » aux États-Unis, où la démocrate Maura Healey a été élue gouverneure de l'État du Massachussetts dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 novembre, devenant aussi la première femme ouvertement lesbienne à accéder à ce poste.
L’article Maura Healey, première femme ouvertement lesbienne élue gouverneure aux Etats-Unis est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.
Une enquête de l’IFOP révélait que 41 % des femmes dans l’Hexagone n’auraient pas eu de rapport sexuel en un mois. Alors même que les Français ne semblent pourtant pas en reste en matière de désirs inavoués… Voici le top 5 des fantasmes de nos compatriotes.
35 % des femmes de l’Hexagone seraient insatisfaites au lit. Pas de chance, comparées aux femmes des autres pays européens. Les Allemandes, championnes du plaisir, ne sont que 23 % à déclarer leur ennui. Au Royaume-Uni, elles sont 27 %, 28 % en Espagne et 30 % en Italie. Des chiffres en hausse constante depuis quelques années, puisqu’entre 2016 et 2021, l’indicateur a connu une augmentation de 4 %. 41 % des personnes interrogées déclaraient ainsi en 2021 ne pas avoir eu de rapport en un mois, à cause des restrictions sanitaires (Covid). Heureusement, certaines pratiques se font beaucoup plus courantes, toujours selon l’étude de l’Ifop. La part des femmes françaises ayant déjà réalisé une fellation à leur partenaire est de 87 % en 2021 contre 55 % en 1970. Depuis cette année-là, la sodomie s’est fortement banalisée, avec 37 % des individus interrogés la pratiquant, même si elle reste occasionnelle. À noter que les jeux coquins à tendance « machiste » sont eux en régression. Là où les femmes déclaraient avoir reçu une “bifle”...Lire la suite sur Union
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Cet article Maternité des Lilas : « On se battra pour faire perdurer ce lieu » provient de Manifesto XXI.
Véritable institution féministe, la maternité des Lilas (93) accueille des usager·ère·s depuis 1964. Dans cet établissement où les sages-femmes occupent le premier rôle, le soin est au cœur des pratiques, et les méthodes, attentives aux vécus singuliers des personnes suivies. Leur accompagnement de personnes trans en a ainsi fait la première « transsernité » de France. Menacée de fermeture depuis plus de dix ans car non-rentable, l’étau se resserre depuis un an sur les Lilas. Nous sommes parties à la rencontre de ce lieu singulier et des femmes qui l’occupent. Série d’articles en deux parties : le récit d’une lutte qui s’accélère et l’histoire d’un lieu plus que jamais indispensable. (1/2)« Rejoignez-nous ! », « Soutenez-nous ! », peut-on lire sur une des façades de la maternité des Lilas, dans la ville du même nom, en Seine-Saint-Denis. Le 2 juin, l’Agence Régionale de Santé (ARS) annonçait le maintien de l’activité de la maternité pour au moins un an grâce à une procédure Covid. Début octobre, le groupe Avec s’est finalement retiré alors que son projet de rachat de la maternité peinait à convaincre les soignant·e·s et usager·ère·s mobilisé·e·s. Désormais, il reste 8 mois, presque le temps d’une grossesse, à la maternité pour trouver une solution de survie. Les rassemblements et manifestations contre la fermeture de la maternité des Lilas se multiplient, tandis que la menace d’une disparition de ce lieu emblématique d’un accompagnement féministe de la santé des femmes se précise. Retour sur les derniers mois d’une lutte active et parfois décourageante, à travers les voix essoufflées mais vaillantes des sages-femmes et auxiliaires de puériculture qui font (sur)vivre les Lilas.
Banderoles sur la façade de la maternité © Albane Barrau
La maternité en sursis : un établissement déficitaire
« Notre gros problème, c’est qu’on ne fait que des choses qui ne rapportent rien. Le problème, c’est qu’on veut que la santé, et notamment la santé des femmes, soit rentable » constate avec lassitude Aude, sage-femme aux Lilas depuis 2005. En 2021, l’ARS contribuait à hauteur de 4,8 millions d’euros pour combler le déficit de la maternité d’après Myriam Budan, directrice des lieux. Être rentable, une notion qui pose problème à de nombreuses maternités. Si bien que leur nombre a drastiquement baissé depuis les années 1970, passant de 1375 à 480 aujourd’hui.
Affiche de mobilisation contre la fermeture le 29 avril © Albane Barrau © Albane Barrau
« C’est assez classique que les maternités soient déficitaires, que ce soit ici, ou dans n’importe quel CHU ou clinique. Ce qui sauve les autres maternités, c’est d’être englobées dans toute une structure avec des services qui vont être bénéficiaires. Le « déficit » de la maternité va être absorbé par le bénéfice d’un autre service. Ça va être un pourcentage moins important. Sauf que nous, puisqu’on est qu’une maternité et qu’un centre d’orthogénie, on ne peut pas se faire absorber dans un contexte plus grand » explique Aude. Aux Lilas, maternité de niveau 1, les patientes reçues vivent, pour la plupart, des grossesses qui ne présentent aucun risque. La spécificité des Lilas repose aussi sur un suivi adapté aux désirs des patientes et sur la pratique d’accouchements physiologiques, c’est-à-dire sans intervention médicale – par exemple sans péridurale. Les sages-femmes favorisent donc l’accompagnement des patientes et la prise en charge des ces dernières de la manière la moins interventionniste possible, comme nous l’explique Marie, sage-femme depuis 4 ans aux Lilas : « Quand tu deviens sage-femme tu fais plein de trucs, parce qu’on a appris qu’il fallait faire plein de trucs. Tu fais des actes, des actes, des actes. En arrivant ici, je me suis rendue compte que moins j’en faisais, mieux c’était. » Mais si aux Lilas presque tous les accouchements sont physiologiques, c’est le choix de la patiente qui est au cœur de l’accompagnement : péridurale ou non, c’est à elle que revient la décision du déroulement de son accouchement. Aude tient à le préciser : « On parle beaucoup de la maternité des Lilas comme d’un lieu pionnier, un sanctuaire de l’accouchement physiologique. Oui, mais ce qui est féministe, c’est surtout d’accompagner les femmes, quel que soit leur choix. Enfin moi, qu’elles aient ou non une péri[durale], je m’en contrefiche. »
Entretien en salle de repos avec l’équipe de la maternité, Marie, sage-femme © Albane BarrauIl y en a énormément de petites structures qui ont disparu : des maternités qui ne sont pas accolées à des hôpitaux où on fait de la chirurgie, ce n’est pas du tout rentable.
Céline, sage-femme depuis 27 ans à la maternité des Lilas
Mais depuis 2004, l’instauration de la T2A (tarification à l’activité) dans le cadre du plan « Hôpital 2007 » pour le financement des hôpitaux privilégie la multiplication des actes médicaux. La tarification s’applique aux activités de médecine, de chirurgie, d’obstétrique et d’odontologie, à travers un principe de codage informatique. Les patient·e·s sont regroupé·e·s en « groupes homogènes de malades », puis « groupes homogènes d’hospitalisation » en fonction des diagnostics et des actes médicaux. Sur l’ensemble de ces groupes, près de 2 300, le ministère de la Santé applique un tarif, sur la base duquel l’Assurance-maladie rembourse l’établissement. Dans un établissement où peu d’actes médicaux, comme une césarienne ou une épisiotomie, sont pratiqués, les rentrées d’argent sont donc moindres. Aude, dont une partie du temps de travail est justement consacré au codage de ces actes, précise : « Ce qui fait l’argent, c’est le diagnostic, c’est-à-dire qu’effectivement plus tu as un cas complexe, plus cela va rapporter d’argent à la structure. Ce n’est donc pas du tout un système qui va valoriser les choses simples, effectivement. » Or, à la maternité des Lilas, ce sont précisément ces « choses simples » qui sont réalisées en priorité, dans un respect du consentement des parturientes.
En 2021, 1100 accouchements ont été réalisés, des chiffres à la baisse depuis 2015 selon la direction. Céline, sage-femme depuis 27 ans à la maternité des Lilas, n’est pas étonnée par ce déclin : « les petites structures, il y en a énormément qui ont disparu : des maternités qui ne sont pas accolées à des hôpitaux où on fait de la chirurgie, par exemple. En fait, ce n’est pas du tout rentable. Déjà une maternité, ce n’est pas rentable, mais nous on fait des accouchements plutôt physiologiques et des IVG. Donc on n’est clairement pas rentable avec le fonctionnement de la T2A. La façon dont fonctionne aujourd’hui la cotation à l’acte ne valorise pas du tout l’accompagnement. Pas du tout. »
Pour Corina Pallais, psychologue et représentante syndicale Sud, l’enjeu est donc de relégitimer le travail des sages-femmes : « L’idéal, ce serait de gérer la T2A. En attendant, il faudrait qu’on reconnaisse le travail des sages-femmes en payant les accouchements physiologiques autrement. » Car si l’acte ne fait pas tout dans le financement de la maternité, un accouchement physiologique rapporte 313€ et une césarienne 500€. Or, toujours selon Corina, une césarienne peut être réalisée en trente minutes tandis qu’un accouchement physiologique dure parfois jusqu’à une journée entière. Dans ce cas, le travail d’accompagnement de la sage-femme n’est pas reconnu : « Qu’est ce que ça veut dire de payer une césarienne ? Comme si intervenir sur le corps des femmes valait plus cher. Un médecin passe une demi-heure pour une césarienne. Une sage-femme, elle va passer des heures et des heures. Elle est un soutien immense. Mais ça sera payé 300 €. Quel que soit le temps. »
L’opposition au projet Avec : féministes contre la proposition de rachat par le privéLa maternité, en sursis, doit donc trouver urgemment des solutions pour se réinventer. Mais l’ARS est à bout de souffle et souhaite se délester du poids financier que représente le lieu, dont le déficit se creuse d’années en années. Ce n’est pas la première fois que l’étau se resserre, et que face à cela, des projets sont pensés, montés, et proposés à l’ARS. Plusieurs repreneurs se sont déjà penchés sur le cas des Lilas, avant d’abandonner l’idée. Lorsque Myriam Budan prend la direction de la maternité en mars 2021, une négociation est en cours avec le groupe d’hospitalisation privée Almaviva Santé (propriétaire de la clinique Floréal), qui renonce finalement au rachat. Avec le président Louis Fabiano, la directrice tente alors de trouver d’autres repreneurs : le groupe SOS et le groupe Avec – anciennement Doctegestio – sont intéressés. Le premier se retire de la course, offrant alors une place exclusive au second, qui jusque début octobre était le principal racheteur potentiel de la maternité.
On ne peut pas défendre les valeurs de la maternité, de l’accueil multi-ethnique, multi-genre et se dire qu’on va travailler avec une structure dont le but est de faire de l’argent.
Marie, sage-femme aux Lilas depuis 4 ans
Déjà propriétaire de la clinique Vauban à Livry-Gargan, le groupe Avec proposait une solution : faire fusionner son établissement, privé à but lucratif, et l’actuelle maternité des Lilas. Pour la direction, qui soutenait le projet, cette opération était une réponse aux problèmes structurels liés au fonctionnement de la maternité, dont l’activité repose presque essentiellement sur des actes non-rentables. La fusion avec une clinique qui pratique des actes médicaux lucratifs, comme de la chirurgie, rééquilibrerait ainsi la balance.
Mais ce projet de rachat est loin d’avoir fait l’unanimité. Car il soulève une question centrale pour l’équipe soignante, qui se posera pour chaque futur projet : la maternité peut-elle continuer de fonctionner selon les principes qui l’animent depuis qu’elle a ouvert, en 1964 ? Presque à l’unisson, les soignantes des Lilas, pour beaucoup éreintées par la lutte qu’elles mènent depuis plus de dix ans, ont immédiatement répondu que non. Dès qu’elles ont pris connaissance du projet de rachat, elles ont fait part de leurs inquiétudes à une direction qui ne les partageait pas autant, et qui tentait tant bien que mal de les atténuer. En vain, puisque l’équipe soignante a fait front pendant de longs mois, obtenant même le retrait du groupe il y a un mois. Pour une grande partie des salarié·e·s en effet, ce rachat était inenvisageable. Aude, sage-femme, soutenait en juin dernier : « Il n’y a, à ma connaissance, aucune sage-femme de l’équipe qui ira travailler avec le groupe Avec. »
Comment expliquer cette opposition ferme à une reprise du groupe Avec, qui était présentée comme le dernier espoir de sauver la maternité des Lilas avant l’échéance du 2 juin 2023 ? Le déménagement à Vauban aurait imposé aux soignantes de se déplacer jusqu’à Livry-Gargan, où se situe la clinique, qui serait devenue le cœur de la fusion voulue par le groupe. Mais la ville, elle aussi en Seine-Saint-Denis, est à plus de 10 kilomètres de leur actuel lieu de travail. Des trajets depuis le domicile impensables pour beaucoup, dont les semaines sont déjà surchargées par des emplois du temps gonflés par un nombre croissant d’heures supplémentaires.
Plus encore que le lieu, c’est le groupe Avec lui-même qui suscitait la colère et l’indignation des opposant·e·s au projet. Car la maternité, aujourd’hui à but non lucratif, serait profondément transformée par un rachat par un groupe privé lucratif, un argument aujourd’hui entendu par l’ARS. Marie, sage-femme depuis 4 ans aux Lilas, évoque cette impossible fusion pour la maternité, qui fait du soin pour toustes une priorité : « pour garder la maternité des Lilas comme elle est maintenant, ce n’est pas possible de se rattacher à un établissement à but lucratif. On prend en charge des patientes qui sont des femmes de tous horizons. On ne fait pas de sélection à l’entrée. On ne peut pas défendre les valeurs de la maternité, de l’accueil multi-ethnique, multi-genre et se dire qu’on va travailler avec une structure dont le but est de faire de l’argent. » Lucile, pour qui le temps de trajet n’aurait pas été rallongé, évoquait elle aussi, et prioritairement, des « raisons éthiques » qui l’empêchaient de s’imaginer travailler à Vauban. D’autant que la patientèle aurait été différente : dans la clinique de Livry-Gargan, il est en effet possible de payer plus cher pour avoir accès à une « chambre VIP ». Aux Lilas, cette situation est inimaginable tant l’établissement féministe est attentif à un traitement égalitaire entre tous·te·s les patient·e·s.
Entretien en salle de repos avec l’équipe de la maternité, Lucile, sage-femme © Albane Barrau
Car si les locaux actuels sont « vétustes », et que cette vétusté fait partie des raisons invoquées pour justifier la fermeture, ils contiennent aussi en partie le charme du lieu. Marie nous confie : « l’âme de la maternité des Lilas vient aussi du fait, c’est un peu bizarre de dire ça, que les locaux sont décadents. Dans le sens où les gens viennent parce qu’ils savent qu’ils vont avoir un accompagnement différent. Ils ne viennent pas ici parce que c’est beau et clinquant neuf. » La directrice reconnaît elle aussi qu’aux Lilas, « les personnes ne viennent pas pour l’hôtellerie mais pour la philosophie ». Lors de la dernière mobilisation, le 11 octobre, certains usager·ère·s ont pris la parole à ce sujet, déclarant ne pas être gêné·e·s par l’état des locaux.
Les incertitudes qui planent sur l’avenir de la maternité inquiètent plus largement pour l’offre de soins en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de la métropole. XY Média le rappelait le 30 mai dernier, lors d’un appel à la mobilisation diffusé sur Twitter : « la maternité pratique des accouchements, des avortements ainsi que des suivis de THS pour les personnes trans aux Lilas, au cœur de la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de la France métropolitaine (…) [la fermeture] serait une catastrophe pour les personnes trans qui ont difficilement accès aux soins de transition et aux soins liés à leur santé sexuelle et reproductive. » Les populations les plus vulnérables, éloignées d’un accès gratuit et facilité aux soins, seraient les premières touchées par une fermeture. Corina Pallais, psychologue et fortement engagée dans la lutte, fait elle aussi part de son inquiétude, alors que le centre d’orthogénie des Lilas, financé par le département, prend en charge des centaines d’IVG chaque année : « On ne peut pas donner le centre d’orthogénie à du privé, ce n’est pas possible. Donc ça veut dire que le centre d’ortho saute ? (…) Il n’est pas question de priver le département du 93 et des femmes de 900 IVG par an. »
Le retrait d’Avec : comment la lutte peut-elle continuer à se réinventer ?Comment faire, dès lors, pour sauver ce lieu emblématique des luttes féministes et si essentiel sur le territoire ? L’ARS vient de décliner début octobre le projet d’Avec, suite à la mobilisation menée par les membres de la maternité et le collectif de soutien. C’est un profond soulagement pour les sages-femmes, auxiliaires de puériculture, médecins et usager·ère·s mobilisé·e·s, mais aussi une victoire en demi-teinte pour le lieu, dont l’avenir demeure incertain. La lutte s’organise principalement autour du collectif des usager·ère·s, qui lance régulièrement des appels à la mobilisation. Le dernier en date, mardi 11 octobre devant la mairie des Lilas, a été l’occasion de présenter publiquement les dernières avancées. Les inquiétudes semblent avoir été entendues, et des projets d’adossement à des lieux non-lucratifs sont à présent sérieusement évoqués.
L’ARS soumet, en ce moment, trois propositions de reprise pour la maternité. La première est un adossement à la maternité des Bleuets, située dans le 12e arrondissement. Une aberration pour Corina et Céline, pour qui la maternité doit rester implantée dans le 93 afin de continuer à répondre à des besoins de proximité. Pour elles, conserver cette proximité du soin est une lutte politique primordiale. La seconde option serait de fusionner avec l’hôpital de Montreuil, une structure plus importante, de niveau 3. L’hôpital manque actuellement de 19 sages-femmes et ferme des lits, une source d’inquiétude pour le corps médical des Lilas. Il s’agirait de construire un projet avec des exigences absolues afin de penser l’accouchement respectueusement. La dernière possibilité, déjà évoquée en 2013, serait de rejoindre l’hôpital de Robert Debré.
© Albane BarrauOn se battra pour trouver des moyens de faire perdurer ce lieu, parce qu’il est quand même porteur qu’il y ait de nouvelles sages-femmes, des jeunes sages-femmes qui viennent, qui demandent à récupérer ce savoir. Et nous on a envie de le transmettre.
Corina Pallais, psychologue
Pour Corina Pallais, le projet doit nécessairement tenir compte du fonctionnement historique de la maternité : « nous, dans les projets, ce qu’on veut absolument, c’est garder notre approche physiologique, parce qu’il y a vraiment des femmes qui en ont le désir, qui en ont besoin. » Convaincue que le projet d’Avec ne « [tenait] pas du tout debout », elle cherche des solutions ailleurs, avec l’aide des soignant·e·s et usager·ère·s qui trouvent encore la force de s’impliquer. Loin d’être pessimiste, Corina est rassurée de voir que la maternité continue à attirer des soignantes, souvent féministes et désireuses d’apprendre à leur tour le métier aux Lilas : « On se battra pour trouver des moyens de faire perdurer ce lieu, parce qu’il est quand même porteur qu’il y ait de nouvelles sages-femmes, des jeunes sages-femmes qui viennent, qui demandent à récupérer ce savoir. Et nous on a envie de le transmettre. »
Pourtant, cet entrain n’est pas partagé par toutes. Si les sages-femmes et l’ensemble des soignant·e·s sont très attaché·e·s à la maternité, la lutte se fait aussi plus pesante à mesure que les années passent et qu’aucune solution pérenne ne se présente. Pour les plus anciennes, la mobilisation est d’autant plus harassante qu’elles ont vu les efforts se heurter, à chaque fois, à des abandons de projets et des tentatives de sauvetage avortées. Pour Vanessa, auxiliaire de puériculture, les contours de la lutte se sont aussi redessinés : « la bataille [avant] n’était vraiment pas la même, on se battait pour quelque chose à la fin, pour une structure, on savait pourquoi. Maintenant, c’est difficile de mobiliser les gens en leur disant bon venez, on va aller à la bataille et tout le monde va se battre pour rester ouvert. On va se battre pour pouvoir changer, mais on ne sait pas où on va. » Aude, qui participe elle aussi à la mobilisation depuis le début, parvient de moins en moins à imaginer une issue favorable. À tel point qu’aujourd’hui son engagement est presque réduit à néant : « je ne suis pas du tout active sur cette lutte-là parce que je suis complètement désabusée. En 2013-2015, on a mené des actions : les calendriers nus, aller camper devant le ministère, etc. pour que dix ans après rien n’ait bougé d’un iota. Au bout d’un moment t’as envie de dire merde, quoi. » Marie, arrivée plus récemment, résume la situation : « Beaucoup de filles, qui sont ici depuis longtemps se sont déjà battues à plusieurs reprises, et commencent à perdre vraiment l’énergie. »
Vanessa, auxiliaire de puériculture et une collègue lors de l’entretien en salle de repos avec l’équipe de la maternité © Albane BarrauJe trouve que savoir arrêter et ne pas aller vers n’importe quoi, si ce n’importe quoi ne correspond plus à nos valeurs, c’est aussi un symbole fort.
Aude, sage-femme aux Lilas depuis 2005
Le temps presse, mais elles en manquent cruellement. L’épuisement lié à la lutte locale se mêle en effet à une détérioration plus globale du système de soins en France, qui a des conséquences sur le bon fonctionnement des maternités. Un problème principal se pose, auquel Les Lilas et les autres ont dû faire face de manière accrue cet été : le manque de sages-femmes. En juin 2022, lorsque nous les rencontrons, les sages-femmes se préparent à vivre un été sous tension, fait de bouleversements dans le suivi des grossesses. Certains services sont alors contraints de fermer, comme le déplore Marie : « pour sécuriser la salle de naissance et les suites de couche, c’est-à-dire le service d’urgence, on a été obligées de fermer les consultations au maximum et d’arrêter les cours de préparation à la naissance. Et même avec ça, on est encore en déficit, on n’arrive pas à combler toutes les gardes de juillet et août. » Les heures supplémentaires se multiplient, et le nombre de gardes réalisées dépasse bien souvent le temps plein du contrat. Malgré les revalorisations salariales qui ont suivi le ségur de la Santé en 2021, les départs vers une activité en libéral se poursuivent. Le manque de reconnaissance et un salaire jugé trop bas n’aident pas à retenir les sages-femmes, comme l’explique Lucile : « Les sages-femmes qui sortent de l’école voient comment ça se passe, pour un salaire qui ne suit pas. Alors oui, tu as la reconnaissance de l’opinion publique, ça fait bien de faire sage-femme. C’est le plus beau métier du monde, c’est ‘trop chou’. Mais à part ça, tu n’as pas de reconnaissance particulière. Parfois, on ne te respecte pas. Elles n’ont pas envie, mentalement, physiquement de subir ça, en plus pour un salaire et des conditions de travail qui sont horribles. Donc elles partent en libéral. D’où la pénurie de sages-femmes. »
Coincées entre ces problématiques structurelles et une lutte qui peine à obtenir des avancées, le découragement est palpable. Et si l’avenir de la maternité est en jeu, sa survie ne se négociera pas à n’importe quel prix. Lorsque le projet d’Avec était encore une option, Aude, Lucile et Marie nous confiaient préférer voir la maternité définitivement fermée plutôt que rachetée par un groupe à but lucratif. Aude nous expliquait : « je trouve que savoir arrêter et ne pas aller vers n’importe quoi, si ce n’importe quoi ne correspond plus à nos valeurs, c’est aussi un symbole fort. De dire non, on ne peut pas nous embarquer vers n’importe quoi. Soit on reste dans les valeurs de la structure, soit ça n’a plus lieu d’être. Dans ce cas, ne pas rester signifie quelque chose de très fort. » Avec le retrait d’Avec, une première étape a été franchie : la maternité, si elle doit poursuivre son activité, devra conserver son fonctionnement actuel, celui qui en fait un lieu si singulier. Il reste maintenant 8 mois de gestation pour donner naissance à un projet qui respecte les conditions de celles et ceux qui y travaillent, et qui s’y rendent – pour avorter comme pour accoucher.
A venir, Maternité des Lilas : « Être sage-femme, c’est aussi savoir se mettre en retrait » (2/2)
Pour suivre la mobilisation au plus près, et soutenir la maternité des Lilas au cours de cette année charnière, rendez-vous sur leur page Facebook, leur page Instagram, et celle du collectif des usager·ère·s. Une pétition est également en ligne sur Change.org.
Un article d’Anna Pheulpin et Albane Barrau
Edité par Luki Fair et Apolline Bazin
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Cet article Beautiful Skin : récit d’une soirée club naturiste entre potes provient de Manifesto XXI.
Il existe des vendredis soirs qui nous donnent envie d’accélérer la semaine : surtout quand une soirée Beautiful Skin nous attend. Organisée par les collectifs Bragi Pufferfish et A222-32, le dancefloor est 100% déshabillé.Le temps d’une nuit, en plein cœur de Paris, Lila & Liselotte se sont essayées au club naturiste.
Liselotte, mercredi 14h, Montmartre
On vient de se faire virer d’un café. Trop bruyantes paraît-il pour un endroit « typique » atypique, ambiance suédoise-cold brew-céramique. Qu’à cela ne tienne, on se dirige vers la sortie, tote-bag sur l’épaule et carnet sous le bras pour télétravailler ailleurs. Au milieu d’un brouhaha de sujets, vient la question fatale du mercredi après-midi : Bon alors, on fait quoi ce week-end ? Sacré, Java, Mazette, Cabaret Sauvage, aucun de ces clubs déjà écumés ne trouvent grâce à nos yeux : trop loin, trop petit, trop chaud, trop fort, nous, ce que l’on recherche, c’est du dancefloor inconnu, des toilettes aux écritures nouvelles et du son neuf. Soudain, illumination. Et si on allait à la Beautiful Skin ?
Une soirée nue dans un club ? Lila fait la grimace et décline, trop pudique. Pourtant, mon idée lui trotte dans la tête et elle me bombarde, un peu plus tard, de questions. C’est quoi l’ambiance d’une soirée naturiste ? On s’y sent comment ? Ça augmente le malaise social ou tout le monde est plus ouvert ? Est-ce qu’on se parle, est-ce qu’on bouge autrement ?
Bas la booze, haut les boobs.
Fidèle à elle-même, la curiosité la démange, elle craque et écume le web à la recherche d’articles sur le naturisme et sur le dévêtissement dans les soirées queers. Je reçois une avalanche de liens sur ma messagerie. La nudité fait son chemin. Au diable la pudeur. Elle me raconte qu’elle en a parlé à un ami naturiste, qui pratique en famille depuis tout jeune : pour lui, se mettre nu sous terre, Le Klub étant une boîte de nuit souterraine, c’est no-go. Alors qu’elle, bizarrement, c’est ce clair-obscur des nuits festives qui lui plaît. Plus que de faire un barbecue à poil dans un camping sur l’île du Levant. « Un désir gronde » elle ajoute. Celui d’une nuit queer où l’expression des corps est tangiblement libre. Si elle fait sauter les agrafes, c’est pour accéder à un état de fête différent. Bas la booze, haut les boobs.
Lila, vendredi 22h, before
La perspective de cette soirée ensemble nous rapproche. Autour de quelques pastis, on parle d’enfance, de souvenirs de piscine municipale, d’internat et de la relation à nos corps. Moi, je ne suis pas très tendre avec lui, c’est un peu le fusible quand ma confiance en moi prend la tangente. Il prend alors cher. On navigue entre être et avoir corps. Liselotte me dit qu’elle et lui sont colocs, se côtoient bien sans pour autant pleinement se connaître. Trois ans d’internat à vivre avec celui des autres, à se balader de chambre en chambre, à se prêter des fringues et des rasoirs passés par-dessus le rideau des douches communes…. Elle reconnaît qu’elle est plutôt à l’aise avec la nudité. Et en même temps, le vêtement fait quand même office de barrage et ça l’arrange bien.
Cette perspective d’une soirée nue est aussi une ôde à la vulnérabilité, c’est un moment sans artifices où tout est montré. C’est un peu ce que disent Florence Gherchanoc et Valérie Huet, auteures de l’essai Pratiques politiques et culturelles du vêtement (Presses Universitaires de France): ce dernier souligne autant qu’il cache. Un jeu d’ombre et de lumière finalement où l’on choisit quel morceau mettre en avant et comment camoufler nos autres parties plus honteuses. Une bande de poil oubliée, les genoux écorchés et bardés de cicatrices éternelles, les marques du temps, les plis, bref, une peau tout sauf silencieuse qui sera bientôt remise en liberté.
Dans notre top des inquiétudes, il y a les yeux baladeurs, se faire frôler par des relous, se sentir trop gênées pour kiffer et gaffer en abordant les gens. Car habituées à nos couches successives qui définissent notre packaging social, nous protègent et communiquent à notre place, on est un peu désarçonnées : comment va-t-on engager la conversation sans cet élément qui donne le “la” ? Comme le disait feu Barthes, c’est un moyen de communication non-verbale. Il nous rattache à un groupe socio-culturel tout en semant des indices sur notre personnalité, notre lieu de vie, notre classe sociale, nos préférences sexuelles, notre statut économique et religieux.
Liselotte, 00h45, Barbès
C’est l’heure. Branle-bas de combat, on lève le camp. Bien que l’on soit débarrassées de nos rituels de préparation et autre quête de la tenue adéquate, Astrid, notre troisième acolyte, est en pleine hésitation. Étant donné que nos seuls accessoires sont nos chaussures et chaussettes, pudeur des malléoles ou non, le choix est de taille. 39. Elle hésite, trois paires entre les mains. Bleu nuit, rouges volcan ou vertes avec des petites Jocondes dessus ? Énorme dilemme. Après un bref conciliabule, ce sont les De Vinci qui l’emportent. On note pour la prochaine fois d’en trouver avec un motif homme de Vitruve, histoire d’être à fond dans le thème. On sort du métro, nos pantalons battent la mesure sur nos jambes, bientôt mises à nues. Paradoxalement, c’est à quelques instants d’enlever nos tissus que l’on se rend compte qu’on les porte. Plus loin, ourlée de néons festifs, la devanture du Klub nous attend. Le vigile aussi d’ailleurs. « Vous connaissez le genre de la maison ? » qu’il nous dit. Après un rapide check-up et une réponse affirmative, la porte s’ouvre. Ça y est, on entre dans un monde où le mot vêtement n’existe pas.
Tous ces corps, loin des diktats d’Instagram et de la publicité, des filtres et des pressions sociales, vivent. Libres et visibles. Ils donnent à lire une part de leur histoire intime : cicatrices, poils, dépigmentation, piercing mais aussi tatouages ou marques de bronzage.
Liselotte, 1h28, direction le vestiaire du Klub
Encore habillée, la première chose qui me frappe, c’est à quel point les gens sont détendus. On nous accueille à bas ouverts, tout sourire et peau dehors. Imaginée par le collectif Bragi Pufferfish, cette idée de mêler clubbing et naturisme remonte à 2015 et à l’organisation d’apéros nus en appartement.
Jérémy Lapeyre, l’un des cofondateurs, et Julien Pénégry, ont décliné ce concept en 2017, dans un squat du 18ème, où l’affluence dépassait la centaine de personnes. « On organisait aussi des events clubbing et des afterworks “habillés”, je me suis dit que ça serait fantastique de pouvoir allier le naturisme et la fête. Et en même temps, que ça serait quasiment infaisable logistiquement » nous raconte Jérémy. Et pourtant, 5 ans plus tard, on se faufile entre des corps dévêtus jusqu’au vestiaire. Tenue correcte exigée, on nous fournit un sac pour mettre toutes nos affaires, téléphone compris.
On se jette un dernier coup d’œil avec Lila puis, par pudeur, on se retourne face au mur pour se déshabiller. On prend encore quelques secondes pour chuchoter à nos vêtements qu’on se retrouve tout à l’heure, promis. Au moment d’enlever ma bonne vieille culotte 100% coton, une sensation de vertige me prend à la poitrine. Comme quand j’étais gosse, au moment d’enlever un gros pansement qui protégeait une blessure fraîche, je me lance dans un compte à rebours : troiiiis, deuuuuux, un et demiiii, un et quaaaart, unnnnn dixièèème, un. Zéro. Je glisse mon sous-vêtement d’un coup sec, je sens le tissu se détacher de moi. Ça y est, je suis nue au milieu de gens nus.
C’est la soirée idéale pour celles et ceux qui ont envie de tenter le naturisme en club.
Clem
Lila, 2h, au stand paillettes
Sans notre tenue d’apparat, le goût de la soirée est tout autre. Inconsciemment, on se recroqueville pour gommer nos formes, nos seins, nos fesses. Il est encore trop tôt pour danser et pas assez tard pour rentrer. Alors, en attendant de se ruer sur la piste, on apprivoise notre regard et nos sensations le temps de s’habiller les yeux. Rapidement, on se rend compte que l’on est peu de femmes. Une dizaine à tout casser. Une meuf du staff vient nous voir: « Si un mec vous embête, vous venez me voir, on le dégage direct. » Car être nu·e ne veut pas pour autant dire absence de tenue. Comme en témoigne la communication de l’événement autour du respect d’autrui, de l’inclusivité et de la tolérance zéro. « Ils font un super travail, c’est la soirée idéale pour celles et ceux qui ont envie de tenter le naturisme en club. C’est un très bon moyen de mettre un premier pied dedans, la team est vigilante, prévoyante et bienveillante pour proposer une fête ultra safe » ajoute Clem, bénévole et performeuse burlesque.
Alors qu’on attend pour se faire maquiller, on se prend aussi dans la tronche une piqûre de réalité. Tout le monde est nu et égaux. Tous ces corps, loin des diktats d’Instagram et de la publicité, des filtres et des pressions sociales, vivent. Libres et visibles. Ils donnent à lire une part de leur histoire intime : cicatrices, poils, dépigmentation, piercing mais aussi tatouages ou marques de bronzage. Comme nous l’explique Jérémy, l’intention de ces soirées, nommées « Beautiful Skin » en clin d’œil au film de Gregg Araki, est de prouver que toutes les peaux sont belles et pas uniquement un vecteur d’intimité et de sexualité. Une occasion de dézoomer de soi-même, de se rendre vulnérable aux autres.
Lila, 2h35, sur le dancefloor
Passé l’étrangeté des premiers instants encore imprégnés de qu’en dira-t-on, bouger nues nous met en éveil, on est ivres, une ivresse sans substance ajoutée. Un état propice à la fête par d’autres moyens (okay j’enjolive, on nous a offert un shot de pastis aussi. Oui vous avez bien lu, sans eau, juste du pastis). Comme toute ivresse, je sens que ça augmente, déplace ma perception, quel kiff ! Simplement d’abord la perception de mon propre corps, que je sens, non plus par le moule du vêtement, non par la silhouette, mais comme de l’intérieur, par les transferts de masse, l’air sur la sueur et sur mes poils. Danser nues nous fait sentir non plus les ondes solaires mais sonores sur la peau, les basses pulser dans notre cage thoracique et se répandre sur nos peaux. Et là plus que d’habitude, nos palpitances font corps, un peu comme dans cette scène du baiser dans Daredevil où Ben Affleck devine le corps de son crush par l’onde que renvoient les gouttes de pluie sur sa peau.
Et, prenez-moi pour une hippie si vous voulez, mais ce qui se passe dans le corps ne laisse pas l’esprit indemne. En explorant les façons de prendre corps, en groovant de plus en plus confiante et présente à mes sensations sur les beats de DJ Fenouil 2000, il me semble que cette amplitude corporelle dépasse mon enveloppe charnelle. Audre Lorde l’écrit magnifiquement à propos de sa mère et de sa tante dans Zami : « [leurs] deux corps amples semblent renforcer la détermination avec laquelle elles se meuvent dans l’existence ». C’est ça qui m’a traversée. Une détermination à exister.
Être à poil dans une boite ne suffit pas, offrir sa lune à la nuit, c’est une contre-culture à inventer.
Lila, 3h10, à côté de la scène à gauche
Le cocktail nuit-nudité a fait effet. Le jugement est resté au vestiaire. Le regard n’est pas très baladeur, à la limite curieux, apprenant : on est plein de culs, et plus on est de culs, plus on a de représentations diverses des corps, plus le pluriel prend le dessus sur la norme. Ça éduque nos yeux et ça redessine nos désirs : « La beauté peut devenir une dimension de notre regard » suggère le philosophe Michaël Foessel dans son livre La Nuit. Vivre sans témoin, paru aux éditions Autrement. Il ajoute même : « beauté signifie alors ‘laisser être‘ ». Une dimension de notre regard donc, et même une attitude.
C’est politique au sens premier du terme, ça engage nos façons d’être en relation, avec autrui et comme collectif. N’est-ce pas ce qui est en jeu quand on fait la fête, et ce que recherche aussi le naturisme ? Alors dans la fusion des deux on y parvient, je crois. On se regarde dans les yeux, on se laisse plus d’épaisseur d’air pour envelopper nos vulnérabilités et donner libre cours à nos mouvements. Comme pour célébrer cette nuit où tous les gens sont beaux, un show burlesque commence. De grands éventails en plumes, des rivières de colliers de perles et Britney qui hurle dans nos oreilles. La foule est en transe. Ça se contorsionne, les peaux luisent, c’est émouvant. « J’aime les hommes, mais y a pas à dire, c’est quand même beau le corps d’une femme » me souffle-t-on à la vue de ce spectacle dans l’oreille.
Liselotte, 3h45, sur le départ
On échange notre nudité contre notre sac d’habits. On s’y glisse à contre-cœur, leurs poids nous dérange, la sensation de mettre des couches de bienséance aussi. Un dernier coup d’œil au dancefloor avant de franchir la porte et de rejoindre les autres, les habillés, les frileux : cette soirée à Poiland me fait penser que danser nue, mine de rien, ça fait du bien à la fête. Ça crée un décalage qui enrichit nos moments festifs, qui s’embourbent facilement dans des codes eux aussi. Exposer nos parties intimes, ça questionne ce que l’on croit en être, ça fait valser une intimité normée et normative, ça ouvre une possibilité de tisser des liens ou de vivre des expériences à l’abri du jugement social.
Mais être à poil dans une boite ne suffit pas, offrir sa lune à la nuit, c’est une contre-culture à inventer. À l’instar de ce qui se crée déjà par bribes, à celles et ceux qui osent proposer autre chose, une marge anticonformiste, une frontière dissidente, inconfortable car différente, mais exaltante car interdite. Nous nous devons d’y retourner : ne pas rester au stade de baptême mais plonger et encourager les tenté·es à être attentif·ves, curieux·ses, avides ensemble de nous défaire des injonctions vestimentaires, comportementales et corporelles et de co-créer, enfin, un monde qui permette à chacun de se lâcher et d’être soi.
Lila Bigio
Liselotte Girard
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Illustration : Anne-Charlotte de Rochechouart
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Du 14 au 26 novembre à Paris et jusqu’au 3 décembre dans toute la région, les concerts du festival annuel Les Femmes S’en Mêlent signent leur retour pour une édition toujours à contre-courant des programmations habituelles.Fondé à Paris en 1997, Les Femmes S’en Mêlent (LFSM) s’est érigé comme une revendication culturelle au vu d’un constat indéniable : les artistes-musiciennes se retrouvent sans cesse sous-représentées dans la programmation des festivals français. Bâtir une scène qui leur est exclusive s’imposait alors comme une évidence.
Événement culturel pionnier quant à l’ambition de promouvoir le talent des artistes-musiciennes, toujours plus nombreuses dans les scènes musicales indépendantes, Les Femmes S’en Mêlent est devenu le premier festival international à construire son identité sur ces aspirations militantes. Et ce n’est pas tout ! Afin de réduire comme peau de chagrin les inégalités subsistantes dans les métiers de l’industrie musicale, donner des clés et conseils avisés à des professionnel·les ou aspirant·es à l’aventure dans ce secteur qui est longtemps resté opaque et sujet aux violences sexistes et sexuelles, l’équipe a lancé Les Femmes S’engagent.
Ce nouveau dispositif d’accompagnement qui vise également à informer sur les enjeux de parité dans les programmations musicales, invite du 14 au 26 novembre à venir assister à des ateliers, conférences, échanges et débats autour de ces questions d’égalité, dans quatre lieux de la capitale. C’est donc entre le Point Éphémère, la Cité Audacieuse, le FGO Barbara et le Petit Bain que sont organisés ateliers d’écriture féministe ou de coaching scénique et rencontres ayant pour thématiques des problématiques on ne peut plus actuelles comme « futur au travail » ou « état des lieux et réponses collectives face aux violences et le harcèlement sexiste et sexuel en France ».
Sur le plan musical, on retrouvera au cœur des salles parisiennes des artistes comme l’incontournable DJ et productrice Chloé, qui aura carte blanche pour faire vibrer le Trabendo le temps d’une nuit, Clara 3000 (déjà présente lors de la 21ème édition), mais aussi la Britannique Surgeons Girl, l’anadolu folk-rock de Derya Yıldırım & Grup Şimşek, l’Américaine Stella Donnelly et l’électro-punk de la Japonaise Zombie Chang.
En outre, seront également présentes Les Vulves Assassines à Ivry-sur-Seine, Emma Peters à Chelles ou bien Maë Defays et Fanny Polly à Guyancourt.
Affiche promotionnelle du festival Les Femmes S’en Mêlent. Illustration : © Le Cheveu BlancLes Femmes S’en Mêlent, immanquable rendez-vous des découvreurs·ses et passionné·es de créations sonores aussi disruptives que féministes est fixé du 14 au 26 novembre à Paris et depuis le 22 septembre et jusqu’au 3 décembre en région parisienne.
Site du festival / Événement Facebook / Billetterie
Image en une : © Florie Berger
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