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Si l'on ne connait toujours pas la classification d'Evil Dead (2013) en France, on vient d'apprendre, sans grande surprise, l'interdiction du film aux moins de 18 ans dans tout le Royaume-Uni. Plus étonnant, on découvre aussi que le remake de Federico Alvarez a été interdit aux mineurs non accompagnés dans toutes les provinces anglophones du Canada (Alberta, Columbie britannique, Manitoba et Ontario) tandis que dans le même temps, le Québec n'a restreint sa projection qu'aux moins de 16 ans. On retrouve dans ces décisions les différences de perception des oeuvres cinématographiques entre les francophones, plutôt très tolérants, et les anglophones, bien plus conservateurs. Rappelons enfin qu'Evil Dead est interdit aux mineurs non accompagnés aux Etats-Unis mais également en Australie et à Singapour.
Vu sur Catalogue 2013 de la collection e-ros
Le catalogue 2013 de la collection e-ros est en ligne, en format PDF, téléchargeable gratuitement depuis cette adresse : http://dominiqueleroy.izibookstore.com/produit/154 Dix-neuf pages pour présenter nos publications depuis août 2011 et celles que nous ferons tout au long de cette année 2013, suivies d’un index par auteurs et d’un index par titres. Tout ça réalisé avec [...]
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Deux Britanniques en état d’ébriété
Sont entrés dans un banque par effraction.
Elle s’est mise à genoux pour mieux le sucer
Et lui, par un dépot conclut la transaction.
Après La femme que j’aimais dont les droits audiovisuels ont été achetés, La vengeance du djinn, voici le troisième roman de Franck Hériot : Le diable d’abord.
Extrait (choisi)
Tuer le temps. C’était devenu une habitude à chacun de ses rendez-vous. Une mauvaise habitude. Elle s’était installée sournoisement. L’idée d’être en retard lui avait toujours paru insupportable. Il n’aurait jamais expliqué pourquoi, tant il est vrai que cette manie d’arriver toujours en avance répondait plus à une angoisse profonde qu’à une règle de savoir-vivre. Jeune, il se donnait toujours une marge d’une quinzaine de minutes. Peu à peu, cela lui avait semblé insuffisant et le quart d’heure s’était transformé en demi-heure puis en heure sans qu’il y prenne vraiment garde. C’était ainsi et pas autrement. Le pli était pris. Il est vrai que son métier lui permettait une grande souplesse dans ses horaires. Critique littéraire dans un hebdomadaire, un « new magazine », il n’était pas débordé par le travail, prétextant qu’il lui fallait bien prendre le temps de lire la masse considérable de livres qu’il recevait chaque semaine avant d’en faire la critique. Aussi ses articles n’encombraient-ils pas les pages de son journal. Personne n’y trouvait à redire, pas plus son rédacteur en chef - celui-ci qualifiant sa prose d’inutilement vacharde, rares étant les écrivains qui trouvaient grâce à ses yeux - que les lecteurs qui ne semblaient pas s’en plaindre. C’est en tout cas ce que pouvait supposer le peu de courrier dont il était le destinataire. Cette situation lui convenait parfaitement, lui permettant de dégager suffisamment de temps libre pour se consacrer à l’écriture de son roman. Et du temps, au rythme où il allait, il lui en faudrait beaucoup avant d’arriver au terme de cette tâche, de cet Everest qu’il se refusait à croire infranchissable ! Pourtant, après plusieurs années d’un acharnement certes louable mais totalement stérile, il n’avait toujours pas franchi le cap du premier chapitre. Ce n’est pas tant la plume qui lui faisait défaut que l’histoire. Mais avait-il seulement quelque chose à raconter ? Il avait fini, malgré tout, par se poser la question, ne désespérant pas cependant de débusquer, un jour, la trame d’un récit susceptible d’attirer l’attention d’un éditeur, les louanges de la critique et les suffrages du plus grand nombre de lecteurs. En attendant, les feuillets, au lieu de s’empiler sur son bureau, remplissaient sa corbeille ; il faut préciser qu’il restait un farouche partisan de la plume et du papier, se faisait un point d’honneur à ne jamais poser les doigts sur le clavier d’un ordinateur.
Qu’il trouve ou pas une bonne histoire, il lui manquerait toujours cette denrée essentielle au métier de romancier qu’est l’imagination. Et sa vie, monotone et sans saveur, ne suffisait pas à réunir les ingrédients nécessaires à remplir les cases vides. Et elles étaient nombreuses.
Ce matin-là, il n’avait pas failli à son habitude. Arrivé avec une heure d’avance, il allait devoir à nouveau « tuer le temps » avant de rencontrer un jeune écrivain dont il envisageait de faire le portrait.
Résumé
Des corps décapités sont retrouvés accompagnés de messages adressés au commandant Gorin. Alors qu’il cherche à comprendre le pourquoi du comment, la Crim’ à laquelle il appartient a un autre dossier à traiter. Gorin se retrouve confronter à son ex-compagne devenue agent de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur.
Son passé qu’il pensait à jamais enterré refait surface.
Avis
Franck Hériot journaliste spécialisé dans les enquêtes judiciaires et politico-financières est très doué pour semer le trouble dans ses romans jusqu’à la scène finale.
Le diable d’abord voit le retour du commandant Gorin, un taiseux, apparu dans La vengeance du djinn. Un personnage dont personne ne connaît le passé. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, que les enquêtes avancent et s’entremêlent, une partie de la vérité se dessine.
Le diable d’abord. Un voyage en enfer dont on dit qu’il est pavé de bonnes intentions.
C’est oublier que la vie est toujours pleines de surprises, ce que nous démontre magistralement Franck Hériot.
Même les meilleures intentions peuvent conduire aux pires résultats : il ne suffit pas de couper tous les liens qui rattachent tout à chacun à son enfance pour que ceux-ci disparaissent aussi facilement que certains souvenirs s’effacent.
PERSONNE N’ÉCHAPPE À SON PASSÉ
Le diable d’abord, Franck Hériot, Le Cherche Midi, 432 pages 19 €
Disponible aussi en format numérique
A noter : La femme que j’aimais chez Pocket depuis janvier 2013
Adam est un jeune lycéen qui s’ennuie fermement dans la petite ville de Marfa. Située près de la frontière mexicaine, la petite bourgade dispose de trois policiers des frontières, chargés d’interpeller d’éventuels immigrants clandestins.
Entomologiste des ados ou pervers pépère, Larry Clark aime filmer des jeunes gens nus ou en train de s’ébattre sexuellement. Ses motivations ont toujours été un peu troubles. Quitte à faire mon petit Freud, je crois que le réalisateur est resté scotché dans son adolescence et il fait des films pour revivre encore et encore cette période de la vie, en essayant différentes possibilités. Cela dit, certaines situations reviennent régulièrement : une partie de sexe à trois, des relations tendues avec les parents. Il y a certainement là quelque chose d’autobiographique.
Comme dans ses autres films, Clark dresse une peinture du quotidien de jeunes garçons et filles. Dans ce petit patelin paumé, les ados trompent l’ennui comme ils peuvent, soit en prenant leur pied (drogue, sexe, skate) soit en s’adonnant aux arts (peinture, musique). Dans ce contexte et avec l’aide de comédiens non professionnels qui leur propre histoire, Clark créé à nouveau un patchwork de portraits. Son film est un fourre-tout, un recueil d’anecdotes qui lui permet de discuter de tout et n’importe quoi : la sexualité, la relaxation grâce aux sons, la politique, le racisme, la circoncision, nos relations avec les animaux domestiques, etc.
Même si l’on retrouve quelques scènes de sexe gratuites et souvent voyeuses (c’est la griffe du réalisateur), le projet semble au fond sincère. Tout comme Harmony Korine, Larry Clark est obsédé et fasciné par le quotidien de ces jeunes de la marge, à la fois très banal mais aussi très bizarre par moments. Le point de vue du réalisateur cerne aussi une douce mélancolie, liée à ce lieu assez unique. Le gros village semble en effet hors du temps, loin de la ville.
Marfa Girl est disponible uniquement en streaming. Larry Clark a voulu se débarrasser des intermédiaires qui selon lui, se mettent trop d’argent dans la poche. Pour un prix de 5,99 $ (4,70 EUR), le film peut être vu pendant 24h. Pas de dvd, pas de sortie salles. L’initiative est originale mais l’on perd tout de même les bonnes conditions que peut offrir une salle, une télé ou un home-cinéma. Cela dit, la version HD est de très bonne qualité et l’on a accès à plein de sous-titres dont évidemment le français. http://larryclark.com/marfagirl/
Une Oklahomaine, à la meth intoxiquée,
S’étant fait pincer pour un quelconque larcin,
Fut fouillée à nu par les flics qui ont trouvé
Un révolver chargé caché dans son vagin.
A l’affiche du Monde Fantastique d’Oz, le dernier Disney tourné par Sam Raimi qui sortira sur les écrans français le 13 mars prochain, l’acteur James Franco vient également de réaliser aux côtés de Travis Mathews, le film Interior. Leather Bar. (2013) qui tente de reconstituer les 40 minutes de pellicule censurées de Cruising (La Chasse, 1980), tourné il y a plus de trente ans par William Friedkin, dans lequel Al Pacino interprète un inspecteur de police à la recherche d’un tueur en série dans le milieu underground gay de New York. A l’époque, le film avait dû subir de très nombreuses coupures pour pouvoir bénéficier d’un classement « R » aux Etats-Unis, c’est-à-dire être autorisé aux spectateurs de plus de 17 ans accompagnés d’un adulte.
Cruising fut en effet censuré et interdit aux moins de 18 ans dans bon nombre de pays, en raison de scènes particulièrement violentes et surtout des fameux plans tournés dans des boites de nuit gay de la ville de New-York et qui, pour certains d’entre eux, laissaient deviner de véritables relations sexuelles entre hommes à peine dissimulées par la pénombre. Récemment, alors que Friedkin souhaitait proposer la version longue et intégrale de son film dans une édition anniversaire, Warner Bros lui a appris que les 40 minutes de coupes avaient irrémédiablement disparu. A partir de là, faute d’avoir pu obtenir les droits pour tourner le remake de Cruising, James Franco et Travis Mathews ont imaginé et réalisé les scènes supprimées à partir des témoignages de certains des figurants de l’époque. Interior. Leather Bar. n’est pas encore sorti en France.
En pleine promotion du Monde Fantastique d’Oz, James Franco soutient publiquement son ami Travis Mathews sur un autre film. Tourné en 2012, I Want Your Love raconte l’histoire d’un jeune homosexuel de San Francisco qui, la veille de son départ de la ville, se retrouve entouré de ses amis et ses ex-amants pour une dernière fête mémorable. Version longue du court métrage éponyme réalisé par Mathews en 2010, I Want Your Love vient d’être officiellement déprogrammé des festivals de films gay à Melbourne, Sydney et Brisbanne.
La suite en lisant la chronique "Renvoyez la censure !" sur cinemafantastique.net. Cliquez ICI.
Serait-ce le printemps qui se montre le bout du nez? Toujours est-il que la verbicruciste qui sommeille en moi vient soudainement de se réveiller en sursaut après une longue hibernation. Mieux: elle est pleine de sève et bouille d’impatience, pour employer une subtile métaphore de cabane à sucre. Puisque c’est mauvais pour les artères de brider ses pulsions, voici donc, après une pause d’un an, le retour de ma célébrissime grille de mots croisés. AWESOMESAUCE !
(Je sais, je sais, je m’excite pour rien, inutile de me le rappeler.)
Comme d’habitude, la première personne qui m’enverra la solution exacte (par courriel, au anne@archet.net, et pas dans les commentaires parce que ça ruine le plaisir des autres, hein) sera décorée vice-amiral à voile et à vapeur de l’Ordre lubrique des masturbateurs compulsifs, en plus de recevoir un exemplaire de Pr0nographe, le ebook où tous les synonymes de «noune» ont été utilisés deux fois plutôt qu’une. Vous pouvez télécharger la grille en format pdf et la solution viendra dans un jour ou deux.
Horizontalement
Verticalement
La Commission de classification britannique vient de décider d'interdire aux moins de 18 ans le documentaire Michael H. - Profession Director (Michael Haneke, Porträt eines Film-Handwerkers, 2013) réalisé par Yves Montmayeur, estimant que le film retraçant la carrière du cinéaste autrichien - récemment oscarisé à Los Angeles pour Amour (2012), Palme d'or au dernier festival international du film de Cannes - présente de très nombreuses scènes de violence et de sexe susceptibles de choquer les mineurs. Une publicité inespérée pour un documentaire que l'on imaginait, sans doute à tort, un peu soporiphique...
La bande annonce :
Cent mille dollars, certains sont prêts à casquer
Pour pouvoir percer l’hymen de Valentina
Et ce, même si elle n’est qu’une poupée :
Ça me rappelle Hoffmann et Olympia.
La Musardine vous invite le 26 mars 2013 à partir de 19h à découvrir le nouveau livre d’Etienne Liébig: Sexercices de style.
Le principe: de la Bible à 50 Nuances de Grey, d’Homère à NTM en passant par Victor Hugo, Colette, Platon ou Corneille, Etienne Liebig nous raconte 53 fois la même historiette dans une ambiance littéraire, un style, un ton à chaque fois différents, en passant tous ces auteurs classiques à la moulinette éroticomique dont il a le secret.
Et puisque Etienne est également saxophoniste du jazz, il viendra ce soir là accompagné de son pote claviériste pour jouer ses morceaux préférés entre deux dédicaces. Quant à nous, comme d’habitude, on s’occupe du buffet et du cocktail maison.
Littérature érotique, musique, alcool… trois façons d’atteindre l’ivresse et l’extase des sens! Bon après si vous tenez absolument à rester chez vous pour regarder en boucle l’édition du soir de BFM TV, c’est vous qui voyez.
Vu sur Love, Martine Roffinella
Peut-on encore compter le nombre de livres écrits entièrement ou partiellement par Martine Roffinella, lorsque ce nombre a dépassé la dizaine ? Il me semble que j’évoquais Trois Jours de braise, publié en septembre dernier aux éditions Dominique Leroy, en disant qu’il s’agissait de son dixième roman. Mais combien de nouvelles, en solo ou dans des [...]
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Vu sur Insatiable, Douglo
La BD était hier dans ma boîte aux lettres et je l’ai lue rapidement cet après-midi. Monsieur a été plus rapide que moi pour prendre connaissance de cette série de petits scénarios. Insatiable. Pourquoi un singulier, puisqu’elles le sont toutes ? Il s’agit en réalité du titre de la première petite histoire où une femme un [...]
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Jamie Jeanette, une Arkansasienne avinée,
Arrêtée par les flics pour ivresse au volant,
A joué le tout pour le tout et s’est sauvée
À bord d’un camion jouet et les fesses au vent.
Frédéric Mars est un écrivain qui a plus d’une quarantaine de livres à son actif dans divers genres littéraires.
Le Manuel du serial killer est son septième roman.
Extrait choisi
Dans deux ou trois heures tout au plus, ce garçon sera mort.
Raide comme une batte. Vidé ou presque de son sang, écrasé comme un insecte sur le carrelage immaculé de la cuisine familiale. Petit cafard renvoyé au paradis des parasites. Sa mère glapira de détresse. Le chien aboiera son effroi. On appellera le médecin, les voisins, et bientôt les flics. Mais tout ce beau monde sera aussi impuissant que vous et moi. Un enfant de dix ans aura quitté ce monde. D’un coup de vent sec. Pfut.
Regardez-le, pourtant, sortir du stade, le sourire aux lèvres, bras dessus bras dessous avec son grand frère. C’est ce dernier qui lui a offert sa boisson multivitaminée, celle qu’on ne boit que les jours de match. Celle qu’ils achètent au petit stand ambulant qui stationne toujours à la porte B, pile en face de la grande statue de bronze qui glorifie les héros de Fenway Park. « Tema Mates », dit la plaque. Les copains de l’équipe. Il lui a confié la monnaie nécessaire et l’a laissé s’approcher seul de la buvette, comme un grand.
Aussi loin qu’ils s’en souviennent tous les deux, et leur père et leur grand-père avant eux, cette roulotte a été là. Fidèle au rendez-vous. Déjà le jour du sacre historique de 2004, après quatre-vingt-six ans de disette, quand le petit n’était encore qu’un bébé hissé sur les épaules de son papa. Les jours de triomphe comme eux, hélas plus nombreux, des cuisantes défaites.
Le gamin aux reflets roux sirote son jus frais et acidulé, ballotté par la foule qui se rue hors de l’arène. Ça lui fait tant de bien. L’automne a pris un peu de retard, cette année. Il faisait si chaud dans l’enceinte bourrée à craquer.
- T’en veux ?
Il tend l’emballage cartonné à son aîné.
- Non, merci… Après, j’aurai trop envie de pisser dans le métro.
De Fenway jusqu’à South Boston, ils en ont pour une petite heure de transport, compressés entre des brochettes de supporters, dans des vieux wagons surélevés de la ligne D. Pas les plus confortables du réseau, loin de là, mais dont le bringuebalement familier leur est si doux, promesse des joies à venir dans un sens, souvenir des émotions passées de l’autre.
Quand ils passent les portillons de la station, entièrement habillée aux couleurs des Red Sox, le petit est pris d’une sorte de hoquet. Comme un haut-le-cœur soudain.
- Ça va pas ? s’inquiète le plus grand.
- Si… Je crois juste que j’avale trop vite. Ça me gonfle le ventre.
- Vas-y mollo.
- Oui, mais j’ai tellement soif !
Alors il continue de boire. Il tire sur la paille avec avidité, jusqu’à produire ce drôle de petit gargouillis au fond de la boîte qui signale qu’il est arrivé à la dernière goutte. A mesure que le métro progresse, ce bruit et les autres - crissements de rails, claquements de portes automatiques, beuglements des passagers enivrés par la victoire - se fondent dans un même bourdonnement continu. Un grondement qui emplit peu à peu tout l’espace.
- J’entends plus rien, se plaint le petit.
- Quoi ?
- Mes oreilles…
Il les désigne d’un geste affolé.
Le grand le tire par la manche et l’extrait de la rame. De toute façon, ils ont à Park Street. C’est là qu’ils doivent changer. Le rouquin aux traits si régulier chancelle dans les couloirs de correspondance, arrimé au bras fraternel comme un navire en perdition à son remorqueur. Lorsqu’ils parviennent à la station de Broadway, leur destination, il ne s’agit plus de le soutenir mais bel et bien de le porter, poupée flasque dont les jambes survolent l’asphalte. Sur l’avenue, les passants se retournent sur ce duo qui tangue d’une étrange manière. A deux ou trois reprises, le grand lâche sa prise, et son cadet tombe à genoux. D’abord quelques gouttes écarlates font floc-floc sur le trottoir, puis son nez n’arrête plus de pisser un sang presque surnaturel tant le rouge est vif. Il sème ainsi ses flasques de vie jusqu’à leur bicoque, aussi modeste que l’est tout le quartier.
[...]
Résumé
Orphelin de père et de mère, Thomas Harris est étudiant en lettres à Harvard. Propulsé stagiaire au service des manuscrits de la maison d’édition Killin Publishing, Tom est chargé d’effectuer un premier tri. A la fois horrifié et fasciné par sa lecture du Manuel du serial killer, déposé anonymement, il décide d’en rejeter le texte.
Or, quelques jours plus tard, Le Manuel du serial killer est édité sous son propre nom.
Avis
Après deux de ses œuvres parues en 2011 que j’ai lues, un thriller historique, Le sang du Christ et Non Stop, un thriller dont l’intrigue se déroule à Manhattan juste avant la date anniversaire du 11 septembre 2012, Frédéric Mars revient avec un roman choc, Le Manuel du serial killer.
Avec une agilité certaine, Mars soumet au lecteur plusieurs angles de vue : celui de Thomas Harris, celui d’un psychiatre et surtout celui du Manuel du serial killer. En effet, ce livre est une vraie mise en abyme : il contient un roman racontant certains faits qui se déroulent dans le roman.
La syntaxe est irréprochable. Les scènes s’enchaînent à un rythme soutenu, distillant ça et là des indices qui aiguillent le lecteur vers des pistes qui peuvent se révéler fausses. Ou pas. Aucune longueur, aucun superflu.
Frédéric Mars a su instaurer un climat de tensions psychologiques dans laquelle des personnages troublants évoluent au sein d’une ambiance pour le moins étrange. Le plus perturbant étant sans nul doute, l’arme choisie et les victimes élues.
Pour moi, Le Manuel du serial killer s’adresse à toutes celles et tous ceux qui ont l’envie de se perdre dans les méandres tortueux de l’esprit d’un tueur en série et de répondre à cette question : comment ?
Le Manuel du serial killer, Frédéric Mars, éditions Black Moon 18 €
— Je m’ennuie. J’en ai marre de cet hiver qui n’en finit plus. J’ai besoin d’aventure.
Elle soupira en laissant tomber son magazine. Il déposa sa tasse de café et lui demanda :
— Où veux-tu aller?
— Dans le sud. Quelque part de tropical, où le vent chaud souffle comme une caresse.
— Ferme les yeux.
— Voilà.
Elle sentit sur sa nuque la chaleur de son haleine et les vibrations assourdies des steel-drums.
— Je veux sentir le sable entre mes orteils.
Il fit courir ses lèvres sur son épaule, puis sur la courbe de sa hanche. Il caressa ensuite du bout des doigts ses pieds nus comme le ferait l’écume mourante.
— Je veux goûter à ces alcools sucrés qui font tourner la tête.
Il l’embrassa et lui offrit les saveurs exotiques qu’elle recherchait.
— Je veux danser follement, jusqu’à l’ivresse, jusqu’à oublier mon pays de neige et de glace.
Il la prit dans ses bras et l’entraîna dans biguine étourdissante qui la mena jusqu’à leur lit.
— Tu veux t’endormir dans la chaleur enveloppante de la nuit des Antilles? lui demanda-t-elle.
— Non, je veux plutôt me laisser bercer sous la houle.
Il fit déferler ses mains par vagues successives sur son corps en lui retirant un à un ses vêtements. Puis, il embrassa tendrement chaque parcelle de sa peau nue jusqu’à ce qu’elle se mette à tanguer, jusqu’à ce que la marée montante vienne humecter sa conque de ses embruns.
— Je n’y suis pas encore… murmura-t-elle.
— C’est le voyage qui compte, pas la destination, dit-il avant de plonger entre ses cuisses.
Formellement accusé de s’être branlé
Devant une pauvre gamine de douze ans,
Un Floridien s’est défendu en déclarant
Qu’un trou dans son pantalon il voulait cacher.
Le scénario de Zero Dark Thirty (2012) de Kathryn Bigelow et celui de Argo (2012) de Ben Affleck auraient-ils été fortement inspirés par la CIA ? Le Réseau Voltaire revient sur les affaires en rapportant aujourd'hui que la Commission du renseignement du Sénat des Etats-Unis vient de décider d’interrompre son enquête relative au rôle de la célèbre agence dans la conception et la production des deux films.
Rappelons en effet qu'en décembre derrnier, les sénateurs Dianne Feinstein, Carl Levin et John McCain
avaient écrit au directeur par intérim de la CIA, Mike Morell, pour lui demander de préciser l’implication de l’Agence dans la fabrication de ZDT. S'il a été établi que le
directeur de la CIA a effectivement rencontré la réalisatrice Kathryn Bigelow et le scénariste Mark Boal en mai 2011, juste après l’annonce officielle de la mort de Ben Laden, on ne sait toujours
pas si l’Agence s'est contentée de suggérer le pitch ou si elle l’a également financé.
On apprend aussi que les élus américains ont écrit au distributeur de ZDT pour lui demander mentionner que le film n’était pas basé sur des faits réels, les sénateurs estimant que les scènes de torture n'ont rien à voir les techniques d'enhanced interrogation (interrogatoire renforcé) pratiquées sous la présidence de George W. Bush ; ce que Sony Pictures Entertainment aurait refusé de faire, précisant malgré tout que Zero Dark Thirty était une œuvre de fiction résumant une traque de 10 ans en 2h27.
Le Réseau Voltaire indique enfin que la Commission du renseignement a par ailleurs renoncé à enquêter sur l’implication de la CIA dans la fabrication du film Argo.
"Fuck For Forest" est une association norvégienne "éco-porn", sans but lucratif, qui lutte à sa manière pour préserver la nature en général, le reboisement et la reforestation en particulier. Son mode d'action pour militer et récolter des fonds est plutôt original puisque tout passe principalement par son site internet érotique voire pornographique. Selon Wikipédia, le documentaire Fuck For Forest (2012), réalisé par Michał Marczak, a pour objectif de présenter les projets environnementaux du groupe tout en se focalisant sur des sujets tels que la sexualité, les modes de vie contemporains, la mentalité occidentale, l'ouverture culturelle ainsi qu'une perception nouvelle du monde. Le documentaire, qui doit sortir sur les écrans anglais le 19 avril 2013, vient très naturellement d'être interdit aux moins de 18 ans par le BBFC : "contains strong sex, nudity and drug use"...
La bande annonce :
Par ailleurs, la Commission de classification britannique vient d'interdire aux mineurs le
film indien The Attacks of 26/11 (2013) de Ram Gopal Varma évoquant les attentats terroristes de Bombay perpétrés en 2008.
La bande annonce :
La Musardine est heureuse de vous annoncer qu’elle soutient, approuve et applaudit chaudement: Une rencontre par mois, en appartement, deux ambassadrices, vingt participantes, un sujet : le sexe.
Informations, explications, partage d’expériences : ce sont les Cabinets de Curiosités Féminines. Des ateliers, dans toute la France, et une plateforme dédiée: www.cabinetsdecuriosites.fr
Entre expertise et humour, entre interrogations intimes et discussions sans détours, il est temps de causer de sexualité et d’y trouver son compte. Liberté! Sexualité! Légèreté! Premier atelier, sur le thème des « Plaisirs solitaires »: le vendredi 8 mars, de 20h à 22h, dans un appartement du 18ème arrondissement.
Informations sur: www.cabinetsdecuriosites.fr
Réservations: http://www.weezevent.com/atelier-cabinet-de-curiosite-feminine-paris-le-jeudi-8-mars (dans la limite des places disponibles)
Contact: atelier@cabinetsdecuriosites.fr
Complètement furax, Kathy Lee Emery,
Femme bafouée du Comté de Muskegon,
Pour se venger et faire payer son ex-mari
A encastré la bagnole dans son salon.
Vu sur Extrait de Couleurs de Coline Mauret
J’étais curieuse de lire ce que proposaient les éditions Onlit en littérature érotique. J’avais évoqué précédemment sur ce blog le recueil de textes Quadrichromie de Pierre Maury qui n’était pas classé en littérature érotique, mais qui était répertorié avec le mot clef « érotique ». A présent, c’est un extrait de Couleurs de Coline Mauret que j’ai [...]
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Vu sur Texas porno cheap, Alexis Loranger
Follement invraisemblable, ce roman relate les aventures texanes d’une belle blonde un peu perdue dans le désert et dans sa tête. Comment cela se fait-il ? Elle ne se reconnaît plus. Un homme passe, elle s’embroche. Une femme ? Pareil, pour peu qu’elle ait les instruments adéquats en sa possession. Sinon, elle fait sans. Kathy est hantée [...]
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Vu sur Retour sur l’appel à textes « fessée érotique »
Les appels à textes de la collection ont de plus en plus de succès : vous avez ainsi été nombreux à participer en adressant avant le 1er de ce mois un texte court (6 à 7000 signes étaient demandés) pour la création de ce recueil thématique sur la fessée érotique. Le titre sera publié en [...]
Cet article provient de Littérature érotique
Un étudiant chinois, le jour de la rentrée,
Eut à vélo un malheureux coup de pédale
Niqua sa selle, chut sur la tige cassée
Et ainsi perdit sa virginité anale.
Kara de Las Vegas, toute nue dans sa cour,
Par son pitbull se faisait crûment enfiler
Sous le regard de ses voisins et en plein jour :
«C’est passke chuis bipolaire», a-t-elle expliqué.
Vu sur Le Sexe gourmand, Aline Tosca
Maison d’édition que je ne connaissais pas : Terriciaë, située dans le sud de la France. Sur son site (http://www.editions-terriciae.com), la maison d’édition se présente ainsi : « notre maison traitera chaque genre sur un même pied d’égalité. Pas de littérature marginale chez nous, juste des regards multiples sur le monde et ses nuances ». Les publications relèvent [...]
Cet article provient de Littérature érotique
— Tiens, chéri… tu es encore debout?
— Ouais. Ils passent Le Cuirassé Potemkine.
— Faudrait que je le regarde un de ces jours. Il parait que c’est drôlement bon.
— Tu es encore allée te faire…
— Oui. C’est vendredi, hein.
— Combien, cette fois-ci?
— Trois. C’était une soirée faste, ils étaient en forme. Un des gars avait garé sa voiture dans la ruelle derrière le bar, on était tranquilles.
— Et dans le cul?
— Un seul.
— Ah.
— Dommage. J’aurais bien aimé qu’ils me remplissent.
— Ce n’est rien, voyons. Je ne veux pas que tu te fasses mal.
— Tu sais que je suis faite solide. Tu te rappelles, quand j’en avais pris six fois?
— Tu parles si je m’en souviens. Tu débordais, littéralement.
— Bon, on fait ça comment? Je suis claquée, j’ai envie d’une douche et d’un dodo. Comme d’habitude? À moins que tu aies quelque chose de spécial en tête…?
Il se lève de son fauteuil et dit :
— Il est trop tard pour la fantaisie. Allons-y pour le plus simple.
Il se couche sur la moquette, entre les jambes de sa femme. Elle releva sa jupe, s’accroupit et, ne portant pas de culotte, s’exécuta.
— Tu te rends compte à quel point je suis une gentille épouse? Quand je sors, jamais je n’oublie de ramener à boire à mon petit mari.
Le 12 février dernier, nous fêtions à la Musardine la sortie de Sex in the kitchen, premier roman d’Octavie Delvaux, dans le cadre d’une grande fête joyeuse et goûteuse sur le thème du sexe et de la nourriture. En plus d’Octavie, Servane Vergy, la « sexperte » de la Musardine était venu présenter Mes petites recettes magiques aphrodisiaques aux éditions Quotidien Malin, et Franck Spengler, taulier des éditions Blanche, nous fit l’honneur de sa présence pour parler de Je cuisine comme un(e) cochon(ne) en compagnie de son directeur de collection. Obsédés et gourmets se déplacèrent en nombre pour découvrir ces nouveautés et déguster l’excellent buffet fourni par notre partenaire d’un soir : Dolce Felix, que nous remercions encore et vous incitons vivement à solliciter pour vos évènements.
La soirée fut également l’occasion de clôturer le jeu concours photo « Sex in the kitchen » lancé quelques semaines plus tôt sur ce blog et nos comptes Facebook. Voici donc la liste des heureux gagnants, choisis comme il se doit par Octavie :
En première place…
Une photo de Pierre des Esseintes, qui remporte un exemplaire de Sex in the kitchen dédicacé, un marque page en tissu vichy créé et signé par Octavie Delvaux et un exemplaire de Mes petites recettes magiques aphrodisiaques.
En deuxième place…
Une photo de Jean Fabien, qui remporte un exemplaire de Je cuisine comme un(e) cochon(ne) et un exemplaire de Mes petites recettes magiques aphrodisiaques.
En troisième place…
Une photo de Clarrisa, qui remporte un exemplaire de Je cuisine comme un(e) cochon(ne) et un exemplaire de Mes petites recettes magiques aphrodisiaques.
Pour les soiffards incurables qui préfèrent la picole à la lecture, un autre jeu concours fut organisé du côté du bar, consistant à imaginer un nom au cocktail sans nom qui fut servi ce soir là. Et la gagnante est Nora James, qui a imaginé le nom « La pucelle blonde », qui correspondait tout à fait à l’esprit du breuvage et sera donc désormais servi sous ce nom à nos soirées. Bravo à Nora, qui gagne un exemplaire de Mes petites recettes magiques aphrodisiaques.
Pour terminer, quelques photos souvenir de la soirée, prises par l’indispensable, éternelle, somptueuse, divertissante et roborative Anne Bouillon.
Octavie Delvaux, bouquinove dans tous les sens du terme (mais seulement avec ses propres livres).
Rencontre au sommet (plus exactement, devant la porte des chiottes, mais chut) entre les éditeurs de La Musardine et des éditions Blanche. Au programme de la discussion: la mode du vintage nous autorise-t-elle pour autant à porter des chemises de ce genre en 2013?
Octavie Delvaux et Olga, larbin d’un soir au service irréprochable et au mollet musclé.
Un fier barbu et bon ami de la Musardine, taulier d’un très bon site de cul où l’on trouve d’ailleurs un compte-rendu et quelques photos savoureuses de cette même soirée.
A côté de cet autre barbu, qui vient de s’enfiler une dizaine de bouchées Dolce Felix d’un coup (avec une mention spéciale pour l’espèce de sphère consistant en un grain de raisin enrobé de chèvre frais et de sésame noir dans la catégorie salée, et la tarte au citron dans la catégorie sucrée), l’homme qui les a confectionnées, que l’on remercie encore, et que l’on applaudit même, regardez comme il bosse bien:
Miam miam miam! Vous voulez goûtez aussi? Cliquez ici.
Moi ma bouchée préférée, c’est l’espèce de petit bavarois cubique aux framboises, une tuerie!
Servane Vergy après son cinquième verre (d’une longue série)
Octavie Delvaux et Servane Vergy en pleine séance de dédicace.
Une lectrice manifestement surprise (et captivée) d’apprendre, au détour de quelques pages de Sex in the kitchen feuilletées négligemment dans un coin de librairie, qu’il peut potentiellement se passer autant de truc bizarres dans une cuisine…
Octavie répondant aux questions de notre bon et vaillant libraire.
Octavie et son heureuse éditrice, bras dessus bras dessous sur la route du succès.
A bientôt pour de nouvelles aventures!
Vu sur Domestiqué(e)s, Martine Roffinella et Ian Cecil
Jusqu’à présent, la collection e-ros n’a pas proposé de titre commun à des auteurs en-dehors des collectifs thématiques pour lesquels est lancé un appel à textes de temps à autre. Avec Domestiqué(e)s, une première exception, puisque deux auteurs ont écrit chacun un texte : Martine Roffinella, Chienne de brosse et Ian Cecil, La Chienne. Il y [...]
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Pour l’anniversaire de son fils de seize ans
Deux danseuses nues elle eut l’idée d’engager
Plutôt qu’un clown de fête, pour faire changement;
D’attentat à la pudeur elle est accusée.
Vu sur Palingénésie, Conte de l’Éros triste, Alain Giraudo
Alain Giraudo semble un auteur infatigable. Il écrit plusieurs heures par jour, et il écrit réellement beaucoup, l’érotisme n’étant qu’une des voies empruntées. J’ai tout un répertoire de textes qu’il m’a adressés, les Contes de l’Éros triste, dont nous avons commencé ce mois-ci à entreprendre la publication. Fiche auteur d’Alain : http://dominiqueleroy.izibookstore.com/auteur/204/Alain%20Giraudo Chaque conte [...]
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Deux septuagénaires de Californie
Furent surpris par les flics en train de baiser
Dans le parking d’un restaurant de poulet frit;
Viagra et barbecue, faut pas mélanger.
Il n’y a que les chaînes très spécialisées
Que Gina regarde sur la télé du zoo,
Ce qui prouve que même chez les chimpanzés
On peut être femelle et aimer la porno.
Vu sur Publications de février à juillet dans la collection e-ros
Je vous tiens régulièrement informés des prochaines publications de la collection e-ros, et il est temps de mettre à jour ces informations. En ce mois de février doivent paraître deux titres : Domestiqué(e)s de Martine Roffinella et de Ian Cecil (e-ros D/s) et Palingénésie, Conte de l’Éros triste d’Alain Giraudo (e-ros & bagatelle). (illustration de [...]
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À Albany, une jeune femme soumise
Craquant sous les pressions de la maternité
A sauté une coche et a fait un strip-tease
À l’école, devant les parents médusés.
Le labyrinthe des rasoirs est un recueil d’histoires courtes pornographiques à tendance trash et fétichiste, avec des thèmes souvent employés dans la psyché pornographique japonaise. Ainsi, on retrouve pêle-mêle les étudiantes en uniforme, du bondage, de la scatophilie et du SM extrême. Tout cela serait bien fade sans le dessin qui, sans être extrêmement soigné, reste assez précis. Et surtout, ce sont les petites histoires contées qui valent le détour. Les cases de porno, efficaces et crues comme il faut, sont là pour illustrer des choses un peu plus subtiles : un prof de math obsédé par la symétrie, une jeune fille qui explore son degré d’humiliation maximum. A chaque fois, il y a un background psychologique (psychopathologique même) qui permet d’aller au-delà du simple choc visuel.
Pour le néophyte, l’ouvrage aura de quoi remuer les entrailles. Pour ceux qui ont déjà goûté aux joies du hentaï, ce sera moins une surprise mais la singularité des histoires et des personnages est intéressante. Comme bien souvent chez les artistes japonais, on est toujours aux limites de l’acceptable et l’on explore les extrêmes avec parfois des dessins d’une page flamboyants de beauté et d’horreur. On ne lésine pas non plus sur les fluides corporels. Les organes sexuels sont toujours dépeints dégoulinant. Ce côté extrême est contrebalancé par une étrange censure. Parfois les sexes sont dessinés, mais parfois juste esquissés mais jamais invisibles comme dans certains mangas. Bien que très présent, l’érotisme ne fait pas trop le poids par rapport à la violence, toujours omniprésente, avec en point d’orgue ce viol au fer à souder !
Avec son côté cinglé et ses dessins souvent très gores, son titre très cool, le labyrinthe des rasoirs est passionnant pour qui apprécie les créations what the fuck de nos amis japonais. Le mangaka Hayami Jun, qui cherche l’efficacité au détriment du soin, convoque Eros et Thanatos dans d’appréciables excès.
Le livre est accompagné d’une intéressante postface où des lectrices interrogent le mangaka sans tabou à propos de ses obsessions !
La bédé est disponible aux éditions Imho. Extrait disponible ci-dessous.
Retour sur l'étude étonnante de deux bandes annonces projetées durant la promotion de Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull (2008) de Steven Spielberg. L'une est destinée au marché américain et l'autre, au marché français. Si le montage et la durée des deux teasers sont scrupuleusement identiques, les plans proposés ont parfois été retouchés numériquement dans la version destinée aux Etats-Unis. Les différences sont incroyables ! Un très bon travail d'analyse réalisé par Thomas Belair et Florent Lahousse.
"L'univers violent et transgressif du film peut être difficile à décrypter et peut heurter un public jeune." Tel est le contenu de l'avertissement accompagnant l'interdiction aux mineurs de 12 ans décidée par la Commission de classification pour le film Spring Breakers (2012) de Harmony Korine qui doit sortir sur les écrans français le 6 mars prochain. Des bikinis, de la violence, un langage cru et de la drogue qui ne sont pas du goût des membres de la Commission américaine, décidant d'interdire le film aux -17 ans non accompagnés, et bien évidemment de la Commission britannique justifiant une interdiction aux mineurs dans tout le Royaume-Uni. La comparaison des bandes annonces est également intéressante, certaines scènes sexuellement suggestives figurant sur le trailer en VF (dont celle sur la photo) ayant été raccourcies pour le trailer officiel en VOST.
La bande annonce VOST :
Vu sur Osez… 20 histoires d’amour… et de sexe
« On parle de tomber amoureuse, mais moi, je crois que j’ai glissé, glissé en amour, et mon regard est neuf, et j’aime tout de lui. », p. 62, extrait de Fraises alla puttanesca de Julie Derussy. Ce texte n’est pas mon préféré, mais cette phrase est si belle tout en étant si simple… et peut-être est-ce [...]
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Un Anglais au goûts, disons… particuliers,
De porn extrême est accusé de possession.
C’était, dit-il, dans un but désintéressé:
Pour un bouquin, il en faisait la collection.
Un avant-dernier texte, pour souligner le dixième anniversaire de mon blog. Il m’a été soumis par Lyne Éthier (et a été écrit en collaboration avec sa copine Élise Courchaine). Non seulement Lyne est-elle une de mes lectrices assidues, mais elle est une des rares à habiter ma région d’adoption (en plus d’être une likeuse frénétique sur Facebook!). Elle s’est donc méritée une copie de Pr0nographe, le ebook qui détourne éhontément des pixels pourtant honnêtes dans un but bassement scabreux.
Allyson faisait la queue à l’épicerie. Bien loin dans ses pensées érotiques, elle se fit interrompre par le jeune homme devant elle.
Lorsqu’elle releva la tête,elle reconnut Stéphane, un bon ami d’enfance. Après les salutations, il lui offrit sa place dans la file d’attente. Elle le remercia et poursuivit la discussion jusqu’à ce qu’ils soient tous deux sortis de l’épicerie. Une fois à l’extérieur, ils s’échangèrent leurs numéros de téléphone, Stéphane lui proposa d’aller prendre un verre chez lui, ce qu’elle accepta sans pudeur. Dès ce moment, Stéphane se demanda s’il pourrait la baiser le soir même. Il n’eut pas longtemps à se questionner, après quelques verres, la chaleur monta et Allyson se déshabilla. Cinq minutes plus tard et s’en était terminé, laissant celle-ci sur sa soif.
Le lendemain, le téléphone n’en finissait plus de sonner, faisant regretter à Allyson d’avoir échangé son numéro avec cet homme. À chaque message reçu, elle se questionnait davantage à savoir comment lui avouer qu’elle n’avait pas aimé son expérience, comment lui dire que tout cela ne l’intéressait pas. Ne sachant plus quoi penser, elle lui donna rendez-vous le lendemain soir pour lui dire qu’il ne se passera jamais rien de plus.
Une fois devant lui, elle ne pouvait que lui dire ce qu’il voulait entendre. Malgré elle, Allyson venait de s’embarquer dans une histoire sans amour.
Après plusieurs mois à se demander ce qui serait le mieux pour elle, Allyson décida d’appeler son amie Mélissa. Partir pour une semaine loin de son petit copain lui sembla la chose à faire.
Aussitôt parties, elles se dirigèrent vers le chalet de William le cousin de Mélissa, et la fête commença. Ils étaient tous installés autour du feu de camp, une bière à la main, le cooler plein d’alcool niché au pied de l’hôte. Toute la soirée la belle et aguichante Allyson se faisait désirer. William, très confiant, était certain de se farcir cette jolie fille ! Il ne reculait devant rien, du flattage de dos en tout bien tout honneur, jusqu’aux mots doux chuchotés à l’oreille. Lorsque le temps fut venu de repartir, Allyson, très amochée se questionna plus que jamais. Rester et tromper son supposé amoureux ou partir et peut-être ne jamais revoir cet homme pour qui elle ressent une si forte attirance… sexuelle! Après avoir pesé le pour et le contre, tant bien que mal elle opta pour la meilleure option selon elle. Allyson devait s’éloigner de William!
Le lendemain elle s’en retourna chez elle.
Cependant, le soir même elle rappela Mélissa pour lui annoncer qu’elle avait quitté Stéphane et lui demanda de venir la chercher. Et la fête recommença au chalet du beau et très confiant William!
Au petit matin, Mélissa trouva qu’il était temps pour elle de rentrer à la maison. Allyson maintenant libre de ses choix resta au chalet.
William proposa d’écouter un film dans son lit bien tranquille, mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. Allyson se coucha sur le divan lit, William en profita et alla la rejoindre. L’homme habile qu’il était promena ses mains sur elle jusqu’à descendre à destination. C’est à cet instant qu’Allyson lui avoua très timidement qu’elle était dans ses règles. William en avait vu d’autre et passa par dessus cet obstacle, il commença à laisser traîner sa langue le long de son corps, ce qui la fit se tordre de plaisirs. Il était maintenant temps de passer à l’action, William entra quelques centimètres en elle jusqu’à frapper le fond. Par la suite, il la souleva et la pénétra en la gardant dans ses bras. Avec déjà plusieurs positions d’effectuer, assoiffé, Will prit sa bouteille d’eau, en bu et le garda dans sa bouche pour ensuite laisser le liquide se déverser sur le corps de sa compagne pour ensuite lui dire des mots cochons! Le jeune homme la poussa sur le mur pour la prendre par devant et la retourner pour entrer par l’arrière, il se déhancha ainsi quelques heures encore. Parmi ces heures, Allyson enjamba William pour se déhancher à son tour, le suça jusqu’à ce qu’il vienne sur ses seins gonflés par le plaisir.
Il remit le film une deuxième fois, mais encore ce ne fut pas le temps de l’écouter.
Cette fois-ci ce fut Allyson qui prit les commandes. Elle le prit en main dans l’intention de l’avoir en bouche. Elle le suça comme jamais elle ne l’avait fait, ce qui fit crier William de stupéfaction! Elle débuta bien sûr par le gouverner de son mieux, elle se positionna pour se faire prendre à quatre pattes comme une chienne qu’ont dompte! William la tourna sur le dos, entreprit de lui donner des baisers chauds et humides partout de la tête aux pieds. Il lui fit prendre ses jambes à son coup pour la chevaucher pendant de délicieuses minutes. Et bien d’autres positions suivirent jusqu’à ce qu’il décharge sa chaude sauce sur son ventre.
Il remit le film à nouveau, cette fois-ci par exemple ils le regardèrent. Cela finit par un lunch au McDonald!
Après s’être rassasié, William alla rapporter Allyson chez Mélissa.
Pendant une semaine complète, William fit des allés-retour de chez Mélissa jusqu’au chalet seulement pour pouvoir admirer sa belle au moine quelques heures. Mais à la première occasion où Mélissa n’était pas à la maison, les deux amants ne perdaient pas leur tempe pour se montrer leurs attirances. Parfois lui l’apporta au chalet, parfois ils se donnèrent en secret chez Mélissa, la coloc d’Allyson, lorsque celle-ci sortait pour rejoindre son tendre amoureux. Ce fut ainsi jusqu’à la fête d’Allysson.
Le 18 janvier, tous firent honneur à la boisson pour la fête de leur chère amie. Une foi Mélissa et Antoine couchée, William et Allyson sautèrent dans la douche. Will finit sa douche le premier, alors il en profita pour allumer des chandelles partout dans la chambre de sa conquête. Lorsque celle-ci entra dans la chambre et aperçue le romantisme de la situation, elle décida d’ajouter un peu de piquant en enfilant un de ses plus sexy déshabiller.
Elle sortit aussi son kit d’huile érotique. William étendit sa compagne et entreprit de la goûter Il lui donna du plaisir, et elle en retour lui donna son jus. Maintenant il était venu le temps d’essayer ces huiles, le vilain garçon enduit le corse de sa victime d’huile à l’arôme de fruit de la passion pour la masser et lui voler quelques baisers au passage. Ils firent le si plaisant 69 jusqu’à ce qu’Allyson n’en puisse plus d’attendre. Elle se plaça à quatre pattes pour qu’il la pénètre, ensuite elle chevaucha son homme de dos, pour en finir par se retrouver accroupie face à lui. William la fit virevolter sur le dos et recommença à la déguster jusqu’à ce qu’Ally le repousse doucement à genoux pour pouvoir le sucer. Ils repartirent dans leurs ébats pour encore quelques heures…
Un jour Mélissa partit en voyage pour une semaine, Allyson en profita pour aller au bar. La soirée se déroula si bien qu’elle sortit à la fermeture pour aller dans une chambre d’hôtel avec un homme ramassé sur la piste de danse.
Après quelques verres de plus et après avoir bien échauffé cet homme elle se leva pour aller chercher son cellulaire qui sonnait. C’était William… Elle s’habilla en vitesse et retourna à la maison, laissant ainsi l’homme sur sa soif de sexe!
Arrivée chez elle, elle téléphona tout de suite à William. Celui-ci répond immédiatement, il lui avoua ne plus être célibataire, mais qu’il voulait quand même continué de la voir de temps en temps. La discussion commença à être de plus en plus intense et William informa Allyson qu’il partait à l’instant pour la rejoindre. Le chemin lui sembla long dû à l’envie qu’il avait du fourrer. Aussitôt arrivé il sauta dans le lit de sa maîtresse pour se mettre à l’oeuvre. Quelques minutes plus tard, on cogna à la porte. Allyson prise de panique se demandait qui pouvait bien cogner à la porte à une heure aussi matinale… Elle remit rapidement sa robe, essaya de se recoiffer à la halte et alla ouvrir.
C’était l’homme qu’elle avait suivi jusqu’à sa chambre d’hôtel. Elle ouvrit la porte et lui demanda de s’en aller parce qu’elle avait déjà de la compagnie qui l’attendait dans son lit !
L’homme outre repartit sur ses pas. Allyson retourna à son poste!
Au moment de partir, William dit qu’il ne pourrait pas revenir pour un bout, mais qu’il reviendrait. Il embrassa Allyson tendrement et la quitta.
Après quelques semaines sans nouvelles de lui, Allyson apprit que William n’avait plus de cellulaire. Est-ce qu’il s’est fait prendre à son jeu par sa petite amie ?
Une dame un peu tourmentée de l’Oregon
Intoxiquée, toute nue, en plein dérapage
A saccagé et ensanglanté un salon
De coiffure justement appelé « La Rage ».
Les deux dernières interdictions de représentation aux moins de 18 ans décidées par le BBFC viennent d'être publiées. Elles concernent en premier lieu le film indien Gangs of Wasseypur 2 (2012) de Anurag Kashyap, la Commission britannique justifiant sa décision par la violence des images et des mots. En France, pour des motifs pourtant similaires, la restriction est beaucoup moins sévère puisque notre Commission justifie une simple interdiction aux moins de 12 ans par les "nombreuses scènes de tueries particulièrement cruelles". Le second film frappé d'une interdiction aux mineurs outre-Manche vise The Look of Love (2013) de Michael Winterbottom. Trop de sexe et trop de drogue. On se souvient que l'un de ses précédents films, 9 songs (2004), avait déjà été interdit aux moins de 18 ans au Royaume-Uni mais aussi en France en raison des "très nombreuses scènes de sexe non simulées (pénétration, éjaculation, fellation…) qui constituent l'essentiel du film, qui narrent les relations sexuelles d'un couple de jeunes adultes et qui sont associées, pour deux d'entre elles, à des prises de drogue".
«Comme à son habitude, la comtesse de Trakai se coiffait avant de sortir à six heures lorsque son larbin se présenta respectueusement à elle en tenant dans ses bras un cadeau emballé avec soin.»
— «Pour vous, comtesse, ces modestes cadeaux d’anniversaire» lut la comtesse sur la carte.
La comtesse déchira le papier, ouvrit la boite et y trouva un gode-ceinture de taille impressionnante.
— C’était écrit «cadeaux», au pluriel. Je n’en vois qu’un seul, larbin.
Pour toute réponse, larbin retira son uniforme, le plia avec soin et le déposa sur la table. Il s’agenouilla ensuite devant sa comtesse, puis lui présenta son arrière-train où était enfoncé un plug en inox surmonté d’une pierre de strass.
— C’est pour moi? Quelle gentille attention! Tu devrais voir comme il scintille à la lumière…
La comtesse s’amusa un peu avec son nouveau jouet, le fit glisser, aller et venir dans le cul de son larbin qui soupirait gentiment.
— Voyons maintenant ce strap-on… je me sens comme une gamine le matin de Noël !
Le visage orné d’un large sourire, la comtesse enfila son organe viril tout neuf. Elle attrapa ensuite son larbin par les cheveux, le tira vers elle, le retourna et plaça le gland de latex contre sa bouche. Larbin ne se laissa pas prier et ouvrit la bouche et entreprit de sucer le phallus postiche du mieux qu’il pouvait.
— Tu as intérêt à bien l’enduire de salive, car j’ai l’intention de profiter à fond de mon cadeau d’anniversaire, dit-elle d’un ton sec qui cachait mal son attendrissement.
«On dira ce qu’on voudra, c’est moins l’objet lui-même que l’emballage et l’intention qui fait le bonheur de recevoir le cadeau», se dit beaucoup plus tard la comtesse de Trakai avant de se retirer dans ses appartements.
Strictement interdit aux mineurs de 17 ans (NC-17) par la Commission de classification américaine (CARA) à la fin du mois de janvier, Evil Dead (2013) de Fede Alvarez, vient finalement d'être autorisé aux moins de 17 ans accompagnés d'un adulte. Un classement « R » obtenu après qu'un nouveau montage, moins gore, ait été présenté à l'avis des membres de la Commission. Les producteurs et distributeurs du film, qui ont misé plus de 14 millions de dollars sur ce remake du film de Sam Raimi, n'ont évidemment pas pris le risque de se priver du public auquel Evil Dead est destiné. L'autocensure a donc été préférée à l'échec commercial. Les décisions des Commissions française et britannique sont attendues dans les prochaines semaines, la sortie européenne du film étant programmée en mai 2013. Rappelons à cette occasion que si Maniac (2012) écope d'une interdiction aux moins de 16 ans en France, le film de Franck Khalfoun vient d'être interdit aux mineurs de 18 ans dans tout l'empire britannique, tout comme Dead End (aka Hard Shoulder) de Nicholas David Lean.
La bande-annonce :
Vous avez été nombreux à suivre les FILLS MONKEY, ce duo de batteurs déjanté et leur spectacle musicalo-humoristique “Incredible drum show”. Et bien, bonne nouvelle : après avoir affiché complet au Sentier des Halles fin 2012 et tout en poursuivant tambour battant leur tournée à travers la France, ils reprennent au Sentier des Halles à partir du 5 février pour 27 dates exceptionnelles !
Produits par Flèche Prod/ Claude François Jr, mis en scène par Gil Gaillot (Pascal Legitimus, Anne Roumanoff), les FILLS MONKEY (Yann Coste & Sebastien Rambaud) et leur spectacle original & humo-rythmique “Incredible Drum Show” ont marqué la 1ère édition des Francos Gourmandes en juin dernier, et triomphé au Zoofest/ Montreal (CA) cet été !
AGENDAFévrier 2013:
01/02: Espace Keraudy - Plougonvelin (29)
05/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
09/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
10/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
12/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
16/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
17/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
20/02: La Vapeur - Dijon (21) Festival A Pas Contés
21-22 & 23/02: Salon Musiques & Danse - Montmorency (95)
24/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
26/02: Le Sentier des Halles - Paris (75)
27/02: Théâtre Pierre de Roubaix - Roubaix (59) (jeune public + spectacle)
Mars 2013:
02/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)
03/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)
05/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)10/03 : Le Sentier des Halles - Paris (75)
11 & 12/03: La Lune des Pirates - Amiens (80) (jeune public + spectacle)
14/03: Le 6par4 - Laval (53) (jeune public + spectacle)
15/03: Festival Handiclap - Nantes (44)
16/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)
17/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)
19/03: Le Sentier des Halles - Paris (75)
22/03: Café Music - Mont de Marsan (40) (jeune public + spectacle)
23/03: La Griotte - Cerizay (79)
26/03: L’Autre Canal - Nancy (54) (jeune public + spectacle)
27/03: Festival La Nuit des Loups - Marcy l’Etoile (69)
29/03: Festival Panoramas - Morlaix (29)
Avril 2013:
02/04: Le Sentier des Halles - Paris (75)
06/04: Espace Rabelais - Chinon (37)
09/04: Le Sentier des Halles - Paris (75)
10/04: La Coopérative de Mai - Clermont-Ferrand (63) (jeune public + spectacle)
11/04: Le Silex - Auxerre (80) (jeune public + concert)
12/04: Festival Drôles de Zèbres - Strasbourg (67)
13/04: Le Sentier des Halles - Paris (75)
16/04: Le Sentier des Halles - Paris (75)
23/04: Le Rio Grande - Montauban (82) (jeune public + spectacle)
30/04: Le Sentier des Halles - Paris (75)
Mai 2013:
03/05: Festival Juste Pour Rire - Bruxelles (BE)
06 & 07/05: Omega Live - Toulon (83) (jeune public + spectacle)
11/05: Festival Les Rues Joyeuses - Tourcoing (59)
14/05: Le Sentier des Halles - Paris (75)
18/05: Festival Tambours en Fête - Charleville-Mézières (08)
21/05: Le Sentier des Halles - Paris (75)
25/05: Le Sentier des Halles - Paris (75)
28/05: Festival Rire à Lourdes - Lourdes (65)
Juin 2013:
04/06: Le Sentier des Halles - Paris (75)
05 & 06/06: Festival Performance d’Acteur - Cannes(06)
11/06: Le Sentier des Halles - Paris (75)
15/06: Le Sentier des Halles - Paris (75)
18/06: Le Sentier des Halles - Paris (75)
22/06: Théâtre de Verdure - Betton (35)
Les plus anciens se souviennent précisément de ce qu'ils faisaient lorsqu'ils ont appris par la radio l'assassinat du président Kennedy en 1963 et, pour les plus jeunes, où ils étaients quand les chaînes de télévision du monde entier ont diffusé en direct les évènements tragiques du 11 septembre 2001. Pour certains d'entre nous et dans une autre mesure, il faut désormais ajouter à la liste des jalons historiques de notre mémoire collective le choc occasionné par la découverte de Mad Movies, car c'est incontestablement le point commun qui caractérise tous ceux qui ont partagé l'aventure Mad, qu'ils en soient devenus les rédacteurs adulés ou des lecteurs passionnés. Les nombreux effets, dont l'addiction, que Mad Movies est susceptible de provoquer sont surprenants car tous se souviennent des circonstances exactes durant lesquelles ils ont eu pour la première fois la revue entre les mains. Une sorte de coup de foudre, de fascination d'abord pour les photographies parfois hallucinantes puis, très vite, pour les articles et les dossiers proposés. Le ton si particulier y est vraisemblablement pour beaucoup dans la proximité que Jean-Pierre Putters (JPP) – son fondateur et rédacteur en chef de 1972 à 2001 – a su instaurer au fil des ans avec ses lecteurs. Et tout le secret du succès rencontré par Mad Movies réside effectivement dans cet équilibre parfait de professionnalisme et d'humour. Des ingrédients plutôt simples mais un dosage millimétré que seul le talent d'un pâtissier était capable de sublimer. Loin des sentiers balisés du syndicat général du livre ou des objectifs boursiers des magnats de la presse, Jean-Pierre Putters a opté pour l'indépendance. Un choix plutôt gonflé mais une signature qui, au final, lui offre la liberté et une complicité unique avec un lectorat fidèle et exigeant. Tous les témoignages rassemblés dans Mad... ma vie ! – la biographie autorisée des années Mad – sont unanimes. Christophe Lemaire, Alexandre Poncet... tous parlent de « l'esprit Mad » contenu en réalité dans « le style JPP » qui les a envoûtés, plus ou moins longtemps, mais toujours avec une intensité incroyable. Un éditorial souvent décapant mais toujours bon enfant, des NDLR en veux-tu, en voilà, des commentaires pirates glissés dans les articles des copains au moment de la relecture – comme dans ce livre, d’ailleurs – ou encore des annotations au contenu toujours savamment pesé. De la moquerie, de la raillerie mais jamais, ô grand jamais, de méchanceté.
Pour ma part, tout a commencé au mois de juillet 1984, lorsqu'en vacances sur le bord de la Méditerranée, je décidais d'accompagner mon père dans son entreprise hebdomadaire de ravitaillement en cigarettes. Mon objectif était alors d'acheter un magazine pour occuper les pauses rythmant mes allers et retours sur la plage située à proximité du camping. Peu de temps après avoir scruté le rayonnage du marchand de journaux établi à côté de la supérette du coin, je suis tombé un peu par hasard sur la couverture du 31ème numéro du bimestriel Mad Movies. Après de nombreuses hésitations générées par un article sur le hard américain écrit par le regretté Pierre Pattin, j’ai finalement pris la décision d'appropriation vers midi. Et là, ma vie a basculé à jamais : je tombais amoureux du cinéma fantastique, pour la vie. Alors que Mario Bava, John Carpenter, Dick Smith et Rob Bottin m'apparaissaient chaque jour un peu plus familiers, les coulisses des séries B et Z, relayées par les critiques acidulées de Jean-Pierre Putters et sa bande de collaborateurs fous, me captivaient, passionnément, installant en moi l’envie d’apprendre, de lire, d’écrire et de faire partager. La création de Darkness, annoncée dans le 43ème numéro de Mad Movies, remonte à cette prise de conscience. Oui, Mad m’a donné tout cela et il a donné tout autant, et parfois plus, à bien d’autres en bonifiant leur existence. Cette émulation collective, ce marqueur dans nos vies, se traduit aujourd’hui par un profond respect pour un homme qui n'a finalement pas trop mal réussi la sienne.
Mad… ma vie !
Jean-Pierre Putters, Rouge Profond, novembre 2012, 29 euros.
On peut le commander chez SIN’ART ou filer chez MOVIES 2000, à Paris.
Le 26 janvier 2013, François Angelier et Philippe Rouyer ont eu la gentillesse de parler de Darkness Fanzine, en des termes élogieux, dans la cultissime émission Mauvais Genres proposée le samedi soir sur France Culture. Nous les en remercions vivement. Pour celles et ceux qui n'auraient pas pu entendre la chronique, le lien menant au podcast de l'émission est positionné ci-dessous. Si vous êtes pressés, rendez-vous directement à 73:25.
Pour écouter le podcast de Mauvais Genres du 26 janvier 2013, cliquez ICI.
Sulfura est une succube insatiable. Même le Diable n’arrive pas à la satisfaire, aussi lui donne-t-il des missions à accomplir sur la terre : pervertir les braves gens, les damner, pour qu’ils rejoignent l’enfer, tenu d’une main de fer par le patron des lieux.
Les aventures sont plus ou moins intéressantes suivant les rencontres de la jeune diablesse. Ainsi, Sulfura se voit propulsée au moyen âge pour séduire un agriculteur, ou de nos jours pour abuser d’un internaute, et même à Sodome et Gomorrhe, peut-être un lieu qui la passionnera quelque peu. Son job consiste à allumer tous les hommes qu’elle croise, à les faire craquer, ce qui arrive assez vite malgré un peu de suspense par moments. Au passage, elle séduit aussi des femmes, comme ça il n’y pas de jalouses ! Chaque épisode correspond donc à une nouvelle mission, au hasard dans le temps et l’espace. La bédé est plus rigolote qu’érotique et les scènes chaudes restent soft, pas de porno crado ici.
Le style et les décors sont pleins de couleurs, avec un trait dynamique, les rondeurs tout comme les angles sont accentués. Le scénario et le dessin sont signés Azpiri, un dessinateur d’origine espagnole. C’est disponible chez Tabou Editions.
Pour son cinquième numéro, le jeune magazine sobrement nommé Music, dresse d’intéressants parallèles entre le sexe et la musique. Un thème ni évident, ni simple, et pourtant le comité de rédaction a su trouver de nombreux sujets de discussions. Certains articles sont légers et génériques, d’autres sont plus spécialisés et font découvrir des choses peu connues (comme un comparatif sur le bruit des sextoys).
Notre affaire se déroule dans les règles de l’art avec en premier lieu les préliminaires, qui nous montrent que les chansons paillardes et les comptines érotiques existent depuis belle lurette. On y découvre qu’il existe un site de référence sur les chansons paillardes (http://www.chansons-paillardes.net/) avec paroles, références bibliographiques et mêmes mp3 à écouter entre ami(e)s.
Après lecture de quelques faits divers et rigolos, on entre dans le vif du sujet avec la censure de la chanson française. Y sont évoquées les oeuvres subversives de Serge Gainsbourg dont le Je t’aime moi non plus avait provoqué un tollé à l’époque. L’auteur passe sur d’autres chansons et artistes ayant eu des problèmes dans les années 60. Il fait l’amer constat que si aujourd’hui il n’y a plus de censure à proprement parler, elle se fait de manière « automatique » par la diffusion ou plutôt la non diffusion en radios.
Les amateurs de X retrouveront en ces pages plusieurs entretiens avec des personnalités. Comme d’autres ex-hardeuses, Clara Morgane a diversifié ses activités et fait maintenant des calendriers et de la musique. Elle évoque son travail au théâtre dans Cabaret Canaille, ainsi que la carrière de Colette Renard, femme restée célèbre pour avoir interpréter des chansons grivoises, ce qui n’avait pas du tout été accepté à l’époque. John B Root est également interviewé. Il explique sa vision idéale du porno (léger, dansant, aphrodisiaque). Il donne aussi son avis sur la musique de films porno et s’explique sur la bande son de ses films qu’il compose souvent lui-même.
On glisse ensuite vers un article qui recense toutes les femmes chanteuses qui ont bousculé la société en évoquant la sexualité : Nina Hagen, Madonna (et son clip Justify my love), et d’autres. Mais ce féminisme exacerbé, cet envie d’exhiber la nudité et le sexe cache-t-elle quelque chose ? S’il y a beaucoup de chanteuses qui deviennent des stars (lady gaga, les spice girls, britney spears), est-ce vraiment un progrès pour le féminisme ? La provocation ne serait qu’un moyen de s’attirer de l’attention.
Le magazine brosse plusieurs portraits : celui de Muratt Attik, taulier d’un immense club en Croatie mais plus intéressant du Pink Paradise, cabaret dédié au striptease. On parle aussi de Fred Pallem, auteur de la musique du spectacle du Crazy Horse, du jazzman Charles Mingus et du footballeur Garrincha, qui ont eu des relations très particulières avec le sexe et la musique.
Sur un ton plus léger, le magazine propose un tour du monde des musiques chaudes. On n’évite donc pas les frasques de Francky Vincent et on retrouve des danses plus exotique comme la mapouka, ou le n’dombolo. Du classique et de l’exotique; il y en a pour tous les goûts !
Josselin Bordat ose aborder un thème peu fréquemment traité : la musique des films de cul. Une question de royalties empêche toute exploitation de musique existante. Mais encore l’apparition du porno gonzo rend la musique d’ambiance dispensable. Mais peu importe, si le porno n’a plus besoin de musique, la musique s’en approprie le style et le sonorités. Ainsi naît le « porn groove » et son lot de compilations. L’auteur connaît son sujet et cite Lydia Lunch, Richard Kern et 9 songs. Que du bon ! Les cinéphiles seront heureux de savoir que ce Music spécial sexe évoque les films de Russ Meyer. On pourra lire une petite biographie comprenant sa jeunesse tumultueuse, et bien sûr une description de ses bandes originales, pour le moins originales.
Stoker (2013), le prochain film de Nicole Kidman réalisé par Chan-wook Park, sera interdit de représentation aux mineurs au Royaume-Uni, aux Etats-Unis (plus exactement aux moins de 17 ans non accompagnés) et à Singapour. Cette histoire dérangeante d'adolescente assistant au retour de son oncle après la mort de son père semble avoir sérieusement troublé les Commissions de classification justifiant leur décision en considération des nombreuses scènes de sexe, de violence et de violences sexuelles. Le film, qui doit sortir en salles le 1er mai 2013 en France, n'a pas encore été classé par notre ministre de la Culture.
La bande-annonce :
Bande-annonce vidéo de Sex in the kitchen, premier roman d’Octavie Delvaux, plume emblématique d’Osez 20 histoires, la collection de nouvelles érotiques à thèmes de La Musardine. Avec Octavie Delvaux et Olga, filmés par Stéphane Rose, avec le soutien technique d’Arnaud Demanche, que nous remercions.
Le très attendu The ABCs of Death (2012), présentant une série de courts métrages horrifiques réalisés par 26 cinéastes du monde entier pour chacune des lettres de l'alphabet, sera finalement interdit aux moins de 18 ans au Royaume-Uni pour sa sortie en salles programmée le 26 avril prochain, le bureau de classification britannique décelant "strong violence, gore, sex, sexual violence and hard drug use". La bande annonce nous laisse en effet présager le meilleur et le pire.
Kaare Andrews | (segment "V is for Vagitus") | |
Angela Bettis | (segment "E is for Exterminate") | |
Hélène Cattet | (segment "O is for Orgasm") | |
Ernesto Díaz Espinoza | (segment "C is for Cycle") | |
Jason Eisener | (segment "Y Is for Youngbuck") | |
Bruno Forzani | (segment "O is for Orgasm") | |
Adrián García Bogliano | (segment "B Is for Bigfoot") | |
Xavier Gens | (segment "X Is for XXL") | |
Lee Hardcastle | (segment "T Is for Toilet") | |
Noboru Iguchi | (segment "F is for Fart") | |
Thomas Cappelen Malling | (segment "H is for Hyrdo-Electric Diffusion") | |
Jorge Michel Grau | (segment "I is for Ingrown") | |
Anders Morgenthaler | (segment "K is for Klutz") | |
Yoshihiro Nishimura | (segment "Z is for Zetsumetsu") | |
Banjong Pisanthanakun | (segment "N is for Nuptials") | |
Simon Rumley | (segment "P Is for Pressure") | |
Marcel Sarmiento | (segment "D Is for Dogfight") | |
Jon Schnepp | (segment "W is for WTF?") | |
Srdjan Spasojevic | (segment "R Is for Removed") | |
Timo Tjahjanto | (segment "L is for Libido") | |
Andrew Traucki | (segment "G is for Gravity") | |
Nacho Vigalondo | (segment "A Is for Apocalypse") | |
Jake West | (segment "S is for Speed") | |
Ti West | (segment "M Is for Miscarriage") | |
Ben Wheatley | (segment "U Is for Unearthed") | |
Adam Wingard | (segment "Q Is for Quack") | |
Yudai Yamaguchi | (segment "J is for Jidai-geki") |
Selon une information donnée par le site collider.com et reprise par cinemafantastique.net, A Good Day to Die Hard (2013) de John Moore aurait été classé « R » par la Commission de classification américaine estimant que le cinquième épisode des aventures de John McClane était trop violent, dans les images et dans les mots, pour les mineurs de 17 ans non accompagnés d'un adulte. La décision n'ayant pas encore été rendue officielle, il est probable que la Twenty Century Fox discute encore d'arrache-pied avec la MPAA pour abaisser le niveau de restriction et obtenir un « PG-13 » comme ce fut le cas pour le précédent épisode de Die Hard. Dans le même temps, on apprend que Behind the Candelabra (2013) de Steven Soderbergh, racontant la relation tumultueuse et homosexuelle du pianiste Liberace (Michael Douglas) avec Scott Thorson (Matt Damon), ne devrait pas sortir en salles aux États-Unis faute d'un financement suffisant. Le film devrait dès lors tomber au rang des téléfilms.
Par ailleurs, après avoir été sérieusement menacé d'une procédure judiciaire, le film Une histoire d'amour (2012), de Mathieu Tarot et Hélène Filières, est sorti en salles le 9 janvier 2013. Racontant, sans vraiment le dire, l'histoire d'Edouard Stern, un banquier assassiné par sa maîtresse en 2005 et retrouvé vêtu d'une combinaison de latex dans une chambre d’hôtel, le film avait dès son projet suscité la vive opposition de la famille. Expliquant avoir adapté le roman « Sévère » de Régis Jauffret publié au Seuil en mars 2010, le réalisateur explique dans le « Nouvel Observateur » du 8 janvier dernier que le choix de situer l'action dans aucun pays précis, de ne livrer aucun nom et de ne donner aucune profession claire aux personnages du film n'a rien à voir avec une quelconque menace de poursuites devant les tribunaux : « Il s’agit d’un parti pris de réalisation. Dès le départ, le scénario d’Hélène Fillières plaçait le spectateur dans une position de voyeur, entrant dans la vie des personnages, sans rien savoir d’eux, pour en sortir un peu après. » Finalement, l'affaire s'est tassée et la famille du banquier a laissé faire après avoir obtenu la certitude que le film prendrait de la distance avec les faits et le roman de Régis Jauffret. Le film est sorti en salles classé « tous publics » avec l'avertissement suivant : « Plusieurs scènes sado-masochistes sont susceptibles de heurter un public jeune . »
Musardiniens, musardiniennes: bonne année 2013! Santé, bonheur, prospérité, orgasmes à la pelle, rencontres riches et captivantes… Et justement, voici une première bonne occasion de faire des rencontres en ce début d’année: le quarantième festival BD d’Angoulème, où comme chaque année, la Musardine/Dynamite aura son stand. Rendez-vous du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février de 10h à 19h sur le stand N3, à l’entrée du chapiteau Le Nouveau Monde. Outre les deux représentants de la Musardine qui seront là pour vous accueillir, vous pourrez y rencontrer et vous faire dédicacer les albums de Roberto Baldazzini, Jaap de Boer et Igor & Boccère. Venez nombreux!
Site officiel du festival: http://www.bdangouleme.com/
Prochain évènement à la Musardine: soirée Sex in the kitchen le 12 février… Mais ça, nous en reparlerons très vite.
Par Alan Depez
Le 9 janvier 2013, hotvideo.fr
Le Darkness fanzine N°13est sorti en décembre 2012 et est dédié à la politique, la religion et la censure au cinéma. Il fait suite à un opus - récemment réédité - qui se proposait d’illustrer les rapports conflictuels entre sexe et censure. Une initiative saluée par des pointures comme Agnès Giard et Christophe Bier.
Darkness est un fanzine historique dirigé par Christophe Triollet, éminent spécialiste des cas de censure cinématographique, qui accouche ici d’un beau bébé de 136 pages, s’attaquant à cette vaste thématique en multipliant les pistes de réflexion.
Christophe Triollet himself se charge de plusieurs articles, dont un focus sur la police spéciale du cinéma, tandis qu’Eric Peretti questionne le pouvoir de l’image et que Sébastien Lecocq (amoureux notoire du cinéma asiatique) revient, une fois n’est pas coutume, sur la carrière d’Yves Boisset, autoproclamé « le cinéaste le plus censuré de France » (son engagement politique - sous-jacent dans ses œuvres - n’y est sans doute pas étranger).
L’omniprésent Christophe Triollet nous informe dans un même mouvement sur les films censurés par le clergé (la représentation du sexe et le blasphème sont en ligne de mire) et l’érudit Albert Montagne s’attarde sur les mises en scène sacrilèges au cinéma. Entre autres articles, on nous offre la liste des 72 Video Nasties bannies par la censure britannique, en vertu de leur violence, nudité ou vicissitude morale.
Le Darkness fanzine N°12 (originellement publié en 2011) se penche quant à lui sur le sexe et la censure au cinéma, un thème propre à intéresser les fidèles de Hot Vidéo. On y parle autant de films d’auteur (tel le brûlot pasolinien Salo ou les 120 journées de Sodome) que de porno, ou encore d’œuvres traditionnelles intégrant des scènes de sexe non simulé. J’y avais personnellement participé par l’entremise d’un article de fond sur les films mixant sexe et violence à l’écran (classés X, nazisploitation, films de cannibales italiens, mondo movies, …), ainsi que par une critique du controversé Baise-moi, assortie d’une interview de l’ex-hardeuse Raffaëla Anderson.
Retrouvez l'article sur HotVidéo.fr.
Si vous choisissez vos films en fonction de leur niveau de classification, alors filez au Royaume-Uni afin de découvrir les oeuvres interdites aux -18 ans en ce début d'année 2013. Au chapitre des sorties en salles, notons Texas Chainsaw 3D (2012) de John Luessenhop dès cette semaine, No One Lives (2012) de Ryûhei Kitamura, American Mary (2012) de Jen and Sylvia Soska ou encore Midnight Son (2011) de Scott Leberecht le 11 janvier prochain. Dans le même temps, bardés d'une interdiction de vente aux mineurs, les éditeurs de DVD proposeront sur le marché britannique les films Before Dawn (2012) de Dominic Brunt, L.A., I Hate You (2012) de Yvan Gauthier et For a Good Time, Call...(2012) de Jamie Travis. En février 2013, toujours Outre-Manche, vous aurez droit aux sorties en salles de Grave Encounters 2 (2012) de John Poliquin et de The Fall of the Essex Boys (2012) de Paul Tanter, tous deux interdits de projection aux mineurs.
En France, pas d'interdiction aux moins de 18 ans mais trois restrictions aux mineurs de 16 ans. Si vous pouvez d'ores et déjà assister à la projection du remake du film culte de William Lustig, Maniac (2012) de Franck Khalfoun, il vous faudra patienter jusqu'au 9 janvier prochain pour regarder Paradis : Amour (2012) de Ulrich Seidl et jusqu'au 23 janvier pour assister à la diffusion de Too Much Love Will Kill You (2012) de Christophe Karabache dont l'histoire qui raconte l'errance d'une prostituée russe dans Beyrouth présente, selon la Commission de classification, "des multiples scènes d'humiliation et une image particulièrement dégradante de la femme, [...] la dernière scène de masturbation" aggravant "l'atmosphère glauque du film". A suivre...
Retrouvez cet article dans la chronique
" Renvoyez la censure !" sur cinemafantastique.net.
REPRISE EXCEPTIONNELLE POUR 60 DATES
A PARTIR DU 1er FEVRIER 2013 !
THEATRE DE LA PORTE SAINT MARTIN LE SONGE D’UNE NUIT D’ETEDe William SHAKESPEARE
Mise en scène de Nicolas Briançon
Avec Lorànt Deutsch, Nicolas Briançon
Carole Richert, Eric Prat, Marie-Julie Baup, Nicolas Biaud-Mauduit, Sarah Stern, Thibault Lacour, Jean-Loup Horwitz, Dominique Daguier, Patrick Alexis, Léon Lesacq, Laurent Benoit, Thierry Lopez et les danseurs
Cette pièce dans laquelle Shakespeare célèbre l’amour, le désir et le théâtre est la plus divertissante, passionnelle et charnelle de l’auteur. Des princesses, un lion, des fées, la lune, un roi, des mariages, des comédiens, des danseuses, féérie et fantaisie: tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette comédie un grand spectacle festif pour tous les publics… Nicolas Briançon, avec une équipe 20 comédiens et danseurs, nous offre un spectacle haut en couleurs qui fera assurément aimer Shakespeare à toute la famille!
THEATRE DE LA PORTE SAINT- MARTIN
Du mardi au vendredi à 20h00
Samedi à 16h45 et à 20h30
Dimanche à 15h
Tarifs : 56, 46, 36, 26, 15 € selon les catégories. Tarifs jeunes et groupes.
18 Boulevard Saint-Martin 75010 Paris
Tél. location : 01 42 08 00 32
LA DEMANDE EN MARIAGE & L’OURS TCHEKHOV / Comédie Mise en scène : Sophie Parel
Durée : 1H15
Distribution (en alternance) :
Jérémy BARDEAU
Philippe COLLIN
Aliocha ITOVICH
Sophie PAREL
Karine PINOTEAU
Laurent RICHARD
2 comédies d’1 acte, réunies en un seul tenant.
Une COMÉDIE très mordante sur le couple.
Avec un humour décapant, Tchekhov brosse un portrait de l’Homme dans ses contradictions.
Des personnages à la fois explosifs, féroces, enthousiastes, maladroits, ridicules, lancés sans limite dans la quête du bonheur.
La pièce se joue les LUNDIS ET MARDIS à 20H
au THÉÂTRE ESSAÏON
6 rue Pierre au Lard
75004 Paris
Métro : Hôtel de ville / Rambuteau
RÉSERVATIONS : 01 42 78 46 42
La fin de l’année est toujours l’occasion de proposer un bêtisier et de faire un bilan. Qu’en a-t-il été pour le contrôle cinématographique en France et à l’étranger ? L’actualité censoriale en 2012 aura été plutôt calme si l’on excepte les 49 interdictions aux mineurs de 18 ans distribuées généreusement par le Bureau de classification britannique. En France, on dénombre 7 restrictions de projection aux mineurs de 16 ans (The Theatre Bizarre, The Raid, Kill List, Insensibles, Holy Motors et Guilty of Romance) dont une avec avertissement (Chronique sexuelle d’une famille d’aujourd’hui). Une seule interdiction aux moins de 18 ans a été délivrée pour le film Il n’y a pas de rapport sexuel de Raphaël Siboni [...]
La suite dans la chronique "Renvoyez la Censure !" sur Cinemafantastique.net.
Pour fêter dignement la sortie de Sex in the kitchen, premier roman très attendu d’Octavie Delvaux (sortie le 17 janvier 2013), La Musardine vous propose de participer à un concours de photos.
1. Prenez une photo érotique, ou tout au moins sexy, qui illustre selon vous le thème « Sex in the kitchen ». Vous pouvez vous photographier dans votre cuisine, jouer avec des aliments, des ustensiles, vous prendre seul, à deux, à trois… Bref : laissez libre cours à votre imagination ! Nous vous demandons juste d’éviter les clichés pornographiques et gros plans anatomiques : soyez sexy, mais chic.
2. Envoyez la photo (ou les photos) à l’adresse presse@lamusardine.com jusqu’au 10 février 2013, date limite de participation. N’oubliez pas de préciser vos nom, prénom et adresse postale, afin que nous puissions vous envoyer le livre si votre photo est élue.
3. Octavie Delvaux elle-même choisira ses trois photos préférées et enverra aux trois gagnants son livre dédicacé, assorti d’un marque-page collector en toile imprimée vichy, estampillé de son nom, parfumé des notes féminines d’Insolence de Guerlain, créé et confectionné par ses soins à l’occasion de la sortie du livre.
4. Les résultats du concours seront rendus publics le 12 février 2013, soit le jour de notre grande soirée de lancement « Sex in the kitchen » à la librairie La Musardine, pendant laquelle Octavie révèlera les noms des gagnants. Si vous êtes parisien ou parisienne, vous pourrez même venir chercher directement votre exemplaire ! (flyer et programme de cette soirée chaude et gourmande très vite sur ce blog…)
Si vous avez besoin de renseignements complémentaires, écrivez-nous à l’adresse presse@lamusardine.com. Et si tout est clair, à vos appareils photos ! Et soyez bons, Octavie vous regarde…
Avant que 2013 ne s’en vienne chasser 2012 pour imposer de nouvelles aventures encore plus riches et captivantes, quelques mots sur les récents événements musardiniens.
Mardi 30 octobre : soirée Cinéma X
A l’occasion de la sortie du monumental Le cinéma X, la bible enfin rééditée, revue et augmentée de Jacques Zimmer (et de sa glorieuse équipe de co-auteurs, présents ce soir là), nous célébrâmes le septième boul-art en compagnie de David Courbet, auteur de Féminismes et pornographie (La Musardine) et Christophe Bier, directeur du Dictionnaire des films français pornographiques et érotique (Serious Publishing). Un grand quiz sur le X permit aux nombreux visiteurs de cette joyeuse soirée (record d’affluence battu, on a failli faire péter les murs) de gagner plein de cadeaux, et notamment des DVD généreusement offerts par la maison Dorcel.
Mercredi 14 novembre : soirée « Sexe libris »
Soirée privée à la La Musardine à l’occasion de la sortie de Sexe Libris (éditions Don Quichotte), le « dictionnaire rock, historique et politique du sexe » de Camille. L’occasion de voir deux aliens:
- mimant la brouette japonaise
- répondant aux questions indiscrètes d’Hervé Pauchon (qui firent l’objet de deux reportages sur France Inter à réécouter ici et ici)
- occasionnant une érection à notre libraire…
et générant sans le savoir les conditions d’un rapprochement flamboyant entre la Musardine et Don Quichotte qui restera secret, comme le fut cette soirée.
Jeudi 15 novembre : Soirée théâtre
Au sortie des Rêveries d’une jeune fille amoureuse à la Folies théâtre, débat fut mené entre l’infréquentable Arthur Vernon (auteur et interprète de cette pièce hautement licencieuse), deux de ses comédienne et David Courbet, auteur à la Musardine de Féminismes et pornographie. Objet du débat : une femme a-t-elle le droit d’aimer le sexe ? D’importantes choses furent dites. Et si vous n’étiez pas là pour les entendre, j’ai envie de dire: tant pis pour vous.
David Courbet dédicaçant son livre à un de ses lecteurs après le débat
Jeudi 22 novembre : Soirée « 50 nuances de littérature érotique à la Musardine »
Ce soir là, les éditions La Musardine s’associèrent solennellement aux éditions Blanche pour rappeler que la littérature érotique n’a pas attendu un certain best-seller pour gagner ses lettres de noblesse ! Trois auteurs, qui ont pour point commun avec E.L. James de signer leur premier roman, s’en vinrent présenter leur univers très personnel :
Jeanne Sialelli, auteure de Le train 8427 en provenance de Genève (éditions Blanche)
Jean-Claude Lavergne, auteur de Le Pluriel du désir (La Musardine)
Et Fabien Behar, auteur de Fuck Buddies (La Musardine), accompagné de son amie Désirée Olmi, comédienne de son état, qui nous fit l’honneur d’une lecture d’extraits des trois livres présentés ce soir là.
Très vite, la lecture experte et sensible de Désirée, associée à l’élégance érotique des mots lus, insufflèrent une onde de sensualité érotique dans l’assistance…
« Mais qu’est-ce qu’il nous arrive? »
« Ne dis rien. Embrasse moi. »
« Eh les gars, je crois que j’ai un ticket avec la directrice éditoriale! »
« Ecoute petite, si tu n’éloignes pas ce micro, je vais le sucer. »
« Je l’ai jamais fait avec deux hommes… »
« Avec trois, ça doit être bien aussi ! »
« Bonjour, je suis l’homme pénis, éloignez-vous mademoiselle, je vais exploser, va y en avoir partout ».
« Tout ce désir, tout cet amour, partout… Mais pourquoi faire? »
(Anne Bouillon, notre photographe d’un soir – et tellement plus encore – rêvant d’un plan à trois avec Deleuze et Artaud)
Mardi 11 décembre : soirée de Noël
Et pour finir l’année, notre traditionnelle soirée de Noël, dans la joie, la bonne humeur et les cadeaux, distribués à la pelle par notre mère Noël. Et pas de photo, car il faut aussi préserver le mystère.
Adieu 2012!
Nid d’Eve, Nid d’Adam, sorti chez Tabou Editions, est un essai autour du sexe tarifé par Catherine Marx (le roman d’anticipation anxiogène Moralopolis, publié chez le même éditeur).
L’auteure y développe sa propre réflexion sur la prostitution, souvent par le biais de voies fictionnalisées, où l’invention s’ancre dans le réel et s’appuie sur un gros travail de documentation ; le tout sous haut patronage de la « puta maxima » Grisélidis Réal.
A première vue, on redoute sérieusement le pensum indigeste, eu égard à une légère tendance à la moralisation et au misérabilisme (bien que cet aspect soit lié à la dureté des situations relatées). Catherine Marx déroule sa pensée dans un style direct parfois trop didactique et à la tendance illustrative un peu gênante (déjà un des écueils de l’efficace Moralopolis).
Les parties documentées de l’ouvrage, s’apparentant à une investigation journalistique, marquent des points et à contrario, ne font que renforcer la faiblesse des portions fictionnelles (manque de style et de verve, personnage principal – relais du lecteur – un tantinet insipide, etc.).
Par contre, Nid d’Eve, Nid d’Adam emporte l’adhésion par la variété des sujets traités (victimisation systématique des travailleurs du sexe, stigmatisation des clients, retour d’une morale pudibonde, …) et remue les consciences quand il s’attaque à la question de l’assistance sexuelle pour handicapés, de loin les pages les plus passionnantes de l’ouvrage.
« Le Jardin Délicieux est un album BD que j’ai réalisé entre août 2011 et janvier 2012… et qui n’a pas trouvé d’éditeur «normal». Ceux-ci trouvent ça très bien, très personnel, très «en verve»… mais «difficile à vendre». Comme j’ai fait ça dans un état de jubilation et de liberté totale, comme un débutant qui ne se préoccupe pas de son éditeur, de son contrat, de ses sous, l’éditer moi-même, dans la même liberté est finalement cohérent. »
La BD de 64 pages est disponible en « ebook » au format pdf et sous forme de publication papier. Tous les détails ici.
Caza présente son ouvrage et mange une banane :
Outre des articles généralistes sur l’érotisme et la sexualité, le portail sexerotisme.com propose également des guides pratiques. Les deux premiers ouvrages disponibles sous forme de documents pdf, se consacrent aux « figures de base » de la sexualité. Ainsi, le guide de la fellation est écrit à l’attention des femmes (il est sous-titré « devenez une experte ! ») et celui sur le cunnilingus à destination des hommes.
Eve, un prénom qui fait rêver, est l’auteure du premier livre. On nous apprend d’abord pourquoi les hommes aiment tant la fellation. On passe ensuite dans le vif du sujet avec des rappels anatomiques sur l’engin, des connaissances essentiels avant de passer à la technique proprement dite. Sans langues de bois (trop râpeuse), le guide aborde les choses en termes simples et directs. On le destinera à celles qui n’ont aucune idée de comment manipuler un pénis. Malgré toutes les techniques, le guide n’oublie pas un dernier bon conseil : la communication. Chaque partenaire étant en effet différent et n’aimant pas forcément la même chose que « tout le monde », il est essentiel de se dire les choses. De bons conseils donc, mais à mettre en application avec l’indispensable complicité du partenaire.
Sont passées en revue les positions dans lesquelles une fellation peut être pratiquée, ce qui permettra de varier les plaisirs et de connaître les avantages et les inconvénients de chaque position, certaines étant un peu acrobatiques. L’ouvrage contient quelques photos illustratives de simulation. Un peu dommage car si dans le texte on appelle un chat un chat, on aurait aimé la même chose du côté des illustrations.
La partie la plus intéressante est certainement l’inventaire de toutes les techniques à exécuter pendant la fellation. Elles sont assez nombreuses (le lapage, le trou d’air, la correction !) et la fellation n’est pas seulement un jeu de bouche mais aussi un jeu de mains. Le guide fait plusieurs propositions de scénarios dans laquelle une fellation peut intervenir. Parmi tout un tas de bonnes idées originales, on retrouve la fameuse pipe au volant, avec même des conseils pour assurer la sécurité routière (se garer sur le bas-côté!). Enfin, on trouve aussi un ensemble de trucs et astuces pour adapter les techniques en fonction de la forme de la verge (épaisseur, longueur, circoncise ou non).Et pour finir, le guide balaie tous les petits problèmes qui peuvent être bloquants (les odeurs, le goût du sperme, etc.) et comment les résoudre par des moyens simples. Il pose aussi la question essentielle et s’interroger comme Hamlet : avaler ou ne pas avaler. Ca se discute.
L’ouvrage sur le cunnilingus dispose de la même structure : rappels anatomiques avec un point sur la sensibilité de chaque zone, la liste des positions possibles pour l’acte avec ses avantages et ses inconvénients. Comme pour la fellation, les mains vous seront utiles. Evidemment, il y a des spécificités féminines et on nous apporte des détails sur le fameux point G, la sensibilité du périnée ou du clitoris. Le cunnilingus ne se limite pas à la stimulation des organes sexuelles. D’autres parties du corps peuvent être érogènes comme les cuisses, les seins ou les fesses. On n’aura donc pas trop de deux mains. Comme dans l’autre guide, l’auteure imagine de nombreuses situations et scénarios pouvant mener à la pratique d’un cunnilingus ainsi que quelques conseils pratiques suivant les particularités physiques.
Même si ce genre de guide peut paraître superflu ou prétentieux (devenez experts!), il n’en reste pas moins un bon recueil de trucs pour les débutants et débutantes mais aussi pour ceux qui souhaitent passer au niveau perfectionnement. Le sexe peut-il s’apprendre ? Pourquoi pas ! Après tous ces bons conseils, il est temps de passer aux travaux pratiques.
Résultat d’un travail de plusieurs années avec le performer, L’art brutal de Jean-Louis Costes est l’ouvrage de référence sur la carrière d’un artiste sulfureux aux multiples visages. Les interventions de critiques d’art, d’universitaires, de musiciens et de philosophes permettent un éclairage nouveau sur une œuvre de 30 années pour un artiste à la production digne de l’industrie pornographique. Tour à tour musicien, acteur, cinéaste, dessinateur, vidéaste, peintre, photographe mais aussi écrivain ; Jean-Louis Costes est ici exploré à la racine même de son propos : l’expérimentation.
Plus de détails ici : http://www.expositionradicale.fr/
Ouvrage coordonné par Léo Guy-Denarcy et édité par exposition radicale
Contributions :
Lisa Carver
Jean-Louis Costes
Sophie Diaz
Léo Guy-Denarcy
Yann Kerninon
Jean-Claude Moineau
Langue : Français
Date de publication : 5 Mai
Prix : 22 €
224 pages
160 pages couleurs
Format : 17 x 26 cm
Poids : 680g
ISBN : 979-10-91038-00-3 9791091038003
Ce troisième numéro oscille entre culture ethnique, culture punk/rock et art voyou. On y retrouve Jérôme Bertin, Olivier Allemane, Kiki Picasso, Christophe Siebert, Féebrile, Anne van der Linden…
Freak wave 3 présente aussi un choix d’artistes subversifs chinois issus des circuits alternatifs : A-Geng, les frères Gao, Hou joun ming… Une occasion exceptionnelle de découvrir certains artistes underground totalement inédits en Europe.
Sont également présentés des artistes situés au croisement de plusieurs modes d’expression : Nick Zedd, peintre et figure 80’ du cinéma underground américain, Jérôme-David Suzat-Plessy, musicien et poète, Jean-Louis Costes, écrivain et musicien avec un dossier sur ses performances légendaires…
Un dossier littérature de bagnards et art de prisonniers complète le travail amorcé sur ce sujet dans le précédent numéro.
Une publication de référence pour curieux de culture alternative.
Site officiel : http://www.freakwave.fr
Les participants :
Féebrile
Patrick Jannin
Chloé Mathiez
Jérôme-David Suzat-Plessy
Xiaoqing Ding
Joko
Christophe Ripa
Fredox
Ludovic Levasseur
Thierry Théolier
Nick Zedd
MarlèneTissot
Paul Torres
Ninilazee
Stephen Somers
Jean-Louis Costes
Pierre-François Moreau
Anne van der Linden
Jérôme Bertin
Olivier Allemane
Bruno Richard
Gregory Jacobsen
Angelo
Christophe Siébert
Andy Verol
Lisa B. Falour
Domale
Dom Garcia
Bruno Baloup
Kiki Picasso
Muzo
Vincent Ravalec
Alex Rossi
Renaud Brébant
Pascal Doury
Hou Junming
A-geng
Yang Yijiang
Su Xinping
Feng Zhengjie
Li Wei
Instit défroqué, vieux punk, peintre, musicien et maître du célèbre chien Saucisse, Serge Scotto est arrivé à la littérature par des chemins de traverse.
Il a commencé sa carrière en 2000, avec Le crapaud qui fume signant depuis chez divers éditeurs une vingtaine de romans, recueils de nouvelles ou de chroniques, bandes dessinées…
Extrait
- Ha! te voilà, toi !… Tu veux des pieds et paquets ?
Je suppose que c’est sa façon de me dire bonjour… Il n’y a plus que mon oncle et mon ami Maurice pour énoncer correctement des « pieds et paquets », à l’ancienne, plutôt que des pieds paquets, comme tout le monde le dit… et qui ne veut rien dire : à part désigner un joueur de l’OM, que pourrait signifier un « pied paquet » ?
Personnellement, dans les pieds et paquets, ce que je préfère, ce sont les paquets, gonflés de leur farce aillée trempée de sauce, tandis que je n’ai guère de plaisir à sucer les os…
- Bonjour quand même… Volontiers trois paquets, si tu veux bien! lui réponds-je en l’embrassant.
Pour un mafieux, mon oncle Tonin n’a pourtant jamais eu le goût des embrassades : je sais qu’il souffre un peu de ses familiarités, car mon tonton ne veut surtout pas avoir l’air sentimental, mais il s’y prête de bonne grâce car je suis son neveu préféré. Je suis même plus que son neveu, son filleul ; ce qui fait de lui mon parrain, un terme qui lui va aussi bien que son Borsalino enfoncé sur la tête !…
- Oh, branleur, hurle-t-il à Roger, tu fais une assiette pour le petit!
Roger est serveur au Quai des Brusques depuis si longtemps qu’on peut lui faire confiance et parler devant lui. Plus qu’un CDI, un engagement à vie… J’entends la vaisselle dans la cuisine. « Le petit » : je vais tout de même avoir cinquante ans, il faudrait que je songe à le dire à mon oncle… Evidemment, il n’a aucunement tenu compte de mes considérations et oublié de préciser que je ne voulais que des paquets… Je n’insiste pas.
- Alors, ça s’est bien passé ? me demande-t-il en me tapotant la joue, le seul geste d’affection dont cet être viril soit capable de lui-même.
- A ton avis, tonton ? le taquiné-je.
- Je sais bien que ça s’est bien passé, je lis les journaux…, on parle que de ça! Mais toi, tu vas me raconter un peu, non ?
Je m’y engage, s’il me laisse le temps de respirer et de prendre de ses nouvelles. « Tout va bien, Dieu garde ! » si ce n’est qu’avec les années, ses vieilles blessures le font souffrir davantage la bise venue, « notamment la balle que tu m’as logée dans les fesses… » n’oublie-t-il pas de remarquer perfidement. Ce n’est pas pour se plaindre, juste pour le plaisir de la conversation. « Du coup, on a rentré la terrasse, que ces jours-ci, je te dis pas, ça soufflait concarin… ! Ça a failli m’emporter le auvent ! Y avait un de ces mistrals… qui te tranchait le jambon comme une lame de glace ! » mime-t-il lyriquement du tranchant de la main.
Pour son âge et pour un homme qui a survécu à vingt-deux coups de revolvers, moi je trouve qu’il porte encore beau, mon tonton Tonin !
Résumé
Malgré sa phobie de l’avion, Herbert Turaive accepte un nouveau contrat de son oncle parrain : abattre la femme avec qui DSK a couché. Revenu vivant de New York, Turaive découvre qu’on assassine ses amis écrivains.
Avis
Au temps pour moi est la seconde aventure de l’enquêteur Herbert Turaive apparu dans Gagnant à vie. Dans cette histoire, DSK est introduit aussi vite qu’il est sorti et c’est tant mieux ! Marseille, le bon usage de la langue française, le monde de l’édition, la société contemporaine, l’humour et le suspense sont mis à l’honneur par Serge Scotto.
Mordant, cynisme, tendresse et polar font bon ménage chez ce subtil et talentueux auteur trop peu reconnu à mon goût.
N’hésitez pas à ajouter Au temps pour moi à votre bibliothèque ou à l’offrir ! Un pur délice !
Au temps pour moi, Serge Scotto, éditions de L’écailler 210 pages 17 €
« Loin de ton cœur je vais faire un malheur » chante Angie Doll dans sa chanson A PRIORI. Si elle veut. Mon cœur et mon corps m’appartiennent. Mes oreilles aussi. Je n’aime pas cette chanson qui est presque aussi agaçante que l’était le titre de Yelle, Je veux te voir. J’ai des souvenirs de Yelle sur scène : un enfer ! L’impression d’entendre pendant tout le show la même mélodie ! Mais là, n’est pas le propos.
Angie Doll. Auteur compositeur.
D’où sort cette jeune femme ? La bio qui circule ici ou là nous raconte qu’elle aurait zoné à Grenoble, qu’elle a toujours été fan de Bowie, Blondie et Soft Cell et qu’elle n’a jamais aimé le conventionnel. Soit. Certains ont pu l’apercevoir dans l’émission STARAOKE, diffusée sur la chaîne Cartoon Network où une voix off l’annonçait et son compagnon d’écran comme des stars du showbiz ! Vous m’en direz tant ! Moi pas. Pas le temps et pas envie, je n’accroche pas. Sauf à ce titre : INTERVIEW.
Parce que 3 min 26 de paroles gentiment acidulées, c’est suffisant.
« Mon dernier amant, je l’ai fait momifier… [...] Je ne veux pas voir mes fesses étalées dans la presse. Je ressens comme une envie de déraper. Même si mes propos étaient modifiés, vous ne me devinerez jamais assez [...] »
« Susciter la polémique est souvent prolifique » chante cette blonde trop décolorée. Hé ! Lady Gaga en est revenue !
INTERVIEW, sortie digitale le 22 octobre 2012. Mixé par Steve Prestage. Produit par Demarquise (co-auteur des titres) Claps Your Hands/Believe
Site officiel de Angie Doll
Marin Ledun est docteur en sciences de l’information et la communication. Installé dans les Landes, il a choisi de vivre de sa plume en cultivant son jardin. Il est, entre autres, l’auteur de Les Visages écrasés (Seuil 2011), Zone Est (Fleuve Noir) 2011), La guerre des vanités (Gallimard Série Noire 2010), Un singe en Isère (Baleine Le Poulpe) et Le Cinquième clandestin (La Tengo Mona Cabriole).
Résumé
En Ardèche, le village de Thines est détruit par une mystérieuse explosion.
Dépêché sur place, le commandant de police Vincent Augey découvre 90 cadavres qui n’ont plus vraiment une apparence humaine. Leurs corps sont modifiés, comme mélangés avec le minéral et le végétal. Le médecin légiste n’a jamais rien vu de tel.
Quelques jours plus tard, une survivante est repérée dans les décombres. Cette jeune femme s’enfuit. Augey va la poursuivre, persuadé qu’elle est responsable de tous ces morts.
Extrait
Prologue
Riesi, Sicile, 15 août 2008.
Sous les assauts du vent, l’herbe haute frémit autour du bruit de Laure Dahant. Le chant assourdissant des cigales couvre le bruit de ses pas. Son corps s’offre à ce moment attendu depuis si longtemps. Elle sourit. Une esquisse sous un soleil de plomb. Pantalon de toile, baskets, chemise noire. Légère, très légère. Une goutte de sueur perle le long de son cou. Une veine, presque palpitante de vie.
Durer, faire durer.
Ses bras délicats, ouverts, en croix, le tissu légèrement froissé au niveau de la taille, le noir. L’échancrure révèle la naissance d’un sein rond et ferme. Sous la poussière, une fine pellicule de sueur. Une odeur forte de pin et de fougère. Une fragrance légère de lavande. Un parfum de vengeance. Le tonnerre gronde, à quelques kilomètres. Bientôt là.
Durer, c’est la règle imposée.
Sa silhouette est gracile. Sa jeunesse, éternelle. Ses cheveux de jais balaient son visage par vagues successives. Elle se tient au milieu d’une clairière et peu importe le jour, peu importent l’heure et le moment : belle dans sa gangue solaire, désirable dans ce noyau de nature, gorgée de chaleur. Comme le sont toutes les femmes de son âge.
Comme le sont toutes les mères qui s’apprêtent à embrasser leur enfant pour la première fois.
Sa fille.
Envie d’exploser. Elle frissonne. Elle chasse un insecte de la main, puis un autre. Elle a l’impression qu’ils sont des centaines autour d’elle. Sur elle. En elle. Elle promène le dos de l’index sur son ventre, infinie de douceur. Puis son doigt rencontre une protubérance spongieuse et elle souvient. A partir de là, ses yeux grands ouverts sur le ciel ne voient plus que les flammes de l’enfer. Celui de son trouble, le souvenir de sa virginité volée et les expériences de Peter Dahan sur son corps au cours des vingt-huit dernières années. Les violences, la folie et les visages déformés par la douleur. Son équilibre est instable mais il perdure. Les puces à ADN implantées dans son tronc cérébral et son système nerveux s’agitent un bref instant, mais elle parvient à rester maîtresse de ses cellule. Presque femme, pas tout à fait machine. Humaine. Ou plutôt : mi-humaine. Etre de chair et de sang puisant à la source du Progrès. Utopie calcinée. Elle voit la pourriture, les taches brunes sur son abdomen et le long de ses cuisses. Elle est consciente de la destruction progressive de son système immunitaire sous les coups de boutoir des nanomachines. La lente dégradation de ses organes vitaux, en même temps que son cortex connaît une expansion vertigineuse. Elle sait qu’il ne lui reste plus longtemps.
Elle ne doit pas craquer.
Pour elle.
Pour sa fille.
Pour la serrer enfin dans ses bras.
Sa fille dont elle ne connaît même pas le prénom.
Elle surmonte une nouvelle bouffée d’angoisse et reprend sa progression en direction d’un massif de ronces d’où émergent des pins parasols. Après un rapide coup d’œil jeté en arrière, elle escalade le tronc du pin le plus imposant. Moins de vingt secondes plus tard, elle laisse glisser de l’autre côté des broussailles, dans la partie la plus escarpée de la propriété de Ralph et Sophia Bishop.
Un seul objectif en tête quand elle s’élance sur la pente : reprendre sa fille. Et trouver un moyen de la mettre à l’abri, là où ils ne la retrouveront jamais.
Ni eux, ni personne.
Avis
Si Zone Est, projetait le lecteur dans un monde futuriste, Le ventre des mères l’amène à regarder le présent et l’avancée du « progrès », notamment dans la biotechnologie.
Définition de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), organisation internationale regroupant des pays pour la plupart développés qui ont un système de gouvernement démocratique et une économie de marché :
La biotechnologie est l’application des principes scientifiques et de l’ingénierie à la transformation de matériaux par des agents biologiques pour produire des biens et services.
La biotechnologie, c’est la technologie de la bioconversion, le mariage entre les êtres vivants (biologie) et tout un ensemble de techniques telles que la biochimie, la biologie moléculaire, l’informatique, la génétique, la microbiologie et j’en passe.
Que pourrait-il se passer si on implantait des puces électroniques contenant, entre autres, un virus dans le corps d’êtres humains ? Quels humains en particulier ? Les femmes, les filles. Parce qu’elles sont le noyau de la guerre. Ce sont elles qu’on torture et qu’on viole pour faire plier tout un peuple, ce sont elles qui donnent la vie.
Les chercheurs internationaux ont la possibilité de mettre en place cette idée.
Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui les gouvernements des pays développés de se servir de la nanotechnologie couplée à la biotechnologie pour asservir d’autres pays ? Peut-on être certain que cette guerre n’a pas déjà commencé ?
La force de Marin Ledun, c’est de raconter une histoire complexe avec des mots simples.
Nul besoin d’être ingénieur pour lire Dans le ventre des mères. Ni de dictionnaire pour chercher la signification d’un terme difficile. L’intrigue est si captivante qu’une fois la lecture commencée, le lecteur n’a envie qu’une envie : la terminer !
Ecriture cinématographique, rythme soutenu, Dans le ventre des mères est un des meilleurs thrillers que j’ai lus si ce n’est LE meilleur depuis plusieurs mois.
Etant une femme, depuis, certains jours, je flippe à mort ! Merci Marin Ledun !
Merci à Ombres Noires !
Dans le ventre des mères, Marin Ledun, éditions Ombres Noires 464 pages 18,90 €
VOLPONE ou LE RENARD de BEN JONSON (1572 - 1637)
VOLPONE a été représentée pour la première fois à Londres en 1606.
Dramaturge anglais de la Renaissance, Ben Jonson était l’ami et le rival de Shakespeare.
Mise en scène de Nicolas Briançon
Adaptation de Nicolas Briançon et Pierre-Alain Leleu
Avec Roland Bertin Volpone
Nicolas Briançon Mosca
Anne Charrier La prostituée
Philippe Laudenbach Le juge
Grégoire Bonnet Corvino
Pascal Elso Voltore
Yves Gasc Corbaccio
Barbara Probst La jeune épouse de Corvino
Matthias Van Khache Le fils de Corbaccio
Les 3 danseurs
Décors Pierre-Yves Leprince
Lumières Gaëlle de Malglaive
Costumes Michel Dussarat
Résumé de la pièce :
Volpone, un riche bourgeois sans héritier naturel, feint d’être à l’article de la mort pour attirer les prétendants à sa succession et s’en moquer.
Mosca fait tour à tour saliver l’avocat Voltore, le vieux gentilhomme Corbaccio et le marchand Corvino en faisant croire à chacun qu’il est l’unique héritier de la fortune colossale de son maître.
Bertin, Elso et Briançon
Avis :
Décidément, Nicolas Briançon aime surprendre en revisitant des classiques !
Après sa trépidante mise en scène de Songe d’une nuit d’été, j’ai eu la chance d’assister à une représentation de sa nouvelle adaptation : Volpone ou Le Renard.
Une mise en scène ciselée avec pour écrin un décor haut et noir dans lequel s’ouvrent de nombreux coffres contenant la fortune de Volpone et contre lequel grimpent des échelles menant à des balcons où évoluent les danseurs, anges noirs en tutus, et certains acteurs. Ce décor actuel ne dénature pas les beaux costumes des comédiens, bien au contraire. Il les met en valeur, aidé en cela par un éclairage parfaitement minuté et ciblé.
Ici, je me permettrai de mettre l’accent sur la magnifique tenue que porte Anne Charrière.
Après que Philippe Laudendach tout tremblant de trac (touchant quand on connaît sa carrière !) ouvre le rideau, les spectateurs découvre un Roland Bertin en plein milieu de la scène, alité. Arrive quelques minutes plus tard, Nicolas Briançon. GRANDIOSES ! Tous les deux.
Agé de 82 ans, Roland Bertin est drôle, cynique, émouvant. Il réussit à rendre Volpone attachant à la scène finale ! Quel visage éloquent ! Quelle maîtrise ! Quelle leçon ! Et tout cela en restant pratiquement allongé pendant 1h45.
Nicolas Briançon joue à la parfaitement son rôle de serviteur parasite et rusé : joyeux quand il s’adresse aux charognards pour les rouler dans la farine, il se montre aussi très inquiétant et froid ou séducteur et charmeur (avec Anne Charrière, notamment). Diction et gestes impeccables. Sa précision est telle que son jeu est perfection. Oui, j’ose le dire !
Je n’oublie pas les trois affreux cupides, rôles tenus par Pascal Elso, Grégoire Bonnet et Yves Gasc. Quels odieux personnages que ces trois-là ! Ne sont-ils pas prêts à achever Volpone (Voltore), offrir une jeune épouse (Corvino) et déshériter un fils (Corbaccio) pour crouler sous l’or ? Formidables dans leurs jeux respectifs : calme et vicieux pour Elso ; agité, colérique et pervers pour Bonnet ; vieux, branlant et sourd pour Gasc.
Les méchants sont si monstrueux que les deux êtres purs, Barara Probst et Mattias Van Khache, en paraîtraient « presque » invisibles ! Ils finiront d’ailleurs par être condamnés alors qu’ils sont les seuls à être innocents. Il faut dire que le juge, magnifiquement joué par Laudendach, est si égaré par les explications des uns et des autres qu’il ne devine pas la vérité. Et que dire de la présence scénique d’Anne Charrière si ce n’est qu’elle est fabuleuse et sonne juste à chaque fois ?
Encore une fois, Nicolas Briançon a su s’entourer de comédiens de valeur dont le jeu est maîtrisé du lever au tomber de rideau. BRAVO !
Alors VOLPONE ?
Roman noir et comédie italienne, cynisme et drôlerie, humour féroce et ravageur, réflexion sur les mensonges et les faux-semblants, sur l’illusion théâtrale et les masques que nous portons tous.
VOLPONE est une pièce moderne qui évoque notre société où il importe de posséder, de jouir et de jeter pour soi-disant vivre heureux.
Du grand Ben Jonson, du grand BRIANÇON, de grands Acteurs et une sacrée leçon de Théâtre ! A voir absolument !
MERCI !
Depuis le 12 septembre au Théâtre de la Madeleine
19 rue de Suresnes Paris 8
20h30 du mardi au samedi
17h le samedi et le dimanche
Durée : 1h45 sans entracte
Tarifs : De 17 € à 54 € selon la catégorie
Carlos Zanón est né à Barcelone. Poète reconnu dans son pays, il est aussi parolier, critique littéraire et scénariste.
Soudain trop tard est sa première incursion dans le domaine du roman noir et sa première traduction en français.
Résumé
Au petit matin, dans un bar de Barcelone, Epi Dalmau tue son ami Tanveer à coups de marteau puis s’enfuit retrouver Tiffany Brisette. Alex, le frère aîné d’Epi a assisté au meurtre. Il va tenter de l’aider en accusant un autre homme. Mais Alex est schizophrène
Extrait
A la télé, on raconte qu’à l’époque il y avait des gens qui gagnaient ainsi leur vie. En lisant l’avenir dans les fleuves, les étangs et les miroirs. Salva, le patron du bar, entend tout sans vraiment écouter. Il secoue la télécommande face à l’écran plasma, comme s’il s’agissait d’une baguette magique dont les pouvoirs, de façon inexpliquée, ont disparu.
Dans son dos, au comptoir, scotché à un cognac, se trouve Tanveer Hussein. Il vient d’arriver, accompagné d’Epi, après une nuit bien mouvementée. Il semble à présent avoir tout oublié et être de bonne humeur. L’air narquois, il regarde Salva qui essaie de faire marcher sa carte piratée. Il lui demande s’il a besoin d’aide. Il prétend avoir installé des antennes paraboliques à une époque. Salva ne répond pas. Il soulève ses lunettes. Il les relève sur son front. Il rapproche la télécommande de ses yeux car, depuis tôt ce matin, il ne cesse de douter de tout. Il y a des touches jaunes, des rouges, des vertes. Toutes identiques, toutes absurdes.
Lorsqu’Epi et le Rebeu sont entrés dans le bar, Alex était assis à l’une des tables du fond. Epi a traversé la salle à grandes enjambées tout en jetant, oh ça oui, un œil à sa machine de martiens préférée. La voir éteinte l’a calmé, à l’image d’un mari jaloux qui voit sa femme dormir toute seule. Ensuite, il est allé aux cabinets, muni d’un sac de sport sur lequel on lisait « Moscou 1980 » ?
Des lanceuses de poids bulgares, a alors pensé Alex de manière automatique. Epi, son frère, n’a même pas esquissé un geste à son attention en entrant. Il se peut qu’il ne l’ait pas vu. Des aisselles tchèques, poilues, des yeux slaves, bleus, tristes, égraine Alex de ses souvenirs télévisuels des Jeux olympiques du boycott ricain. Derrière ses yeux se faufile une envie de dormir, comme si, après avoir consulté sa montre, il s’étonnait d’être là et non au lit. Il n’a jamais mis les pieds dans le bar de Salva avant sept heures. Cette nuit, il a mal dormi. Il n’avait pas de tabac. Pas de café non plus. Il a dû affronter héroïquement le fait de s’habiller et de descendre au bar qui venait à peine d’ouvrir. Devant lui se dresse à présent un gros shot flambé. Il va lui falloir un bon moment avant qu’il puisse le prendre. En même temps, rien ne le presse aujourd’hui.
Tanveer et Epi. Epi et Tanveer. Alex a entendu dire qu’ils marchaient à nouveau ensemble, bien que son petit frère ne lui en ait pas pipé mot. Rien de bon ne peut découler de cette union. Tout le monde le sait. Tout le monde sauf Epi, bien évidemment. Alex tire deux fois d’affilée sur sa clope et tente de reprendre le fil de l’émission, car il se rappelle que ce genre de documentation plaisait beaucoup à son père.
Une sommité d’une lointaine université assure à l’écran qu’on n’existe pas sans le regard des autres. Quelle lapalissade. T’as un sac sur la tête. Peu importe, quoi que tu fasses, quoi que tu vailles. Sans des yeux braqués sur toi, il n’y a pas d’histoire. Ni avant, ni après. Il n’y a pas de retour possible car personne ne se rappellera que t’étais là.
C’est la déprime, ces rabat-joie, se dit Alex en lui-même. Comme si quelqu’un l’avait entendu, l’image, soudain, disparaît. Salva émet alors ce qui ressemble à un cri de victoire. Mais c’est alors qu’apparaissent des carabines, habits de camouflage, des gilets remplis de munitions, des hommes prêts à tirer. Ensuite, des oiseaux volent, une caille, suivie d’autres, une bande de stupides cailles. Des tirs dans les nuages : quelque chose tombe du ciel tel un fardeau et, dans la foulée, la mesquinerie profiteuse des chiens.
Alex préfère les Grecs aux chasseurs mais personne ne va rien lui demander. Il ne proteste pas non plus. Par contre, ça oui, il rapproche la main de son verre. Match nul.
Epi est dans les toilettes, dans le noir. Il a le regard rivé sur le bouton rouge de l’interrupteur. Il est tellement sous tension qu’il remarque jusqu’à la sciure sous ses pieds. Où les gens peuvent-ils trouver la force de faire ça ? Comment font-ils pour nettoyer le sol tous les jours, organiser leur vie, faire des choses comme il faut ?
Un Pakistanais s’invite dans la scène. Il entre le sourire aux lèvres et pointe du doigt le fond de la salle. Salva, au comptoir, lui lance que les toilettes sont pour les consommateurs uniquement. Mais le gars ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre, agrandit son sourire de six dents et se met à la recherche de la bonne porte. Salva maudit le Dieu des Chrétiens et les armées de Croisés de ne pas avoir terminé ce qu’ils avaient commencé, puis retourne à ses moutons : en quête des buts de la veille.
« Laisse cette chaîne, mec, laisse-la, moi ça me plaît, ce truc avec les oiseaux, lui dit Tanveer avec insolence. Regarde un peu ça, ils en sont maintenant au porc.
- Au sanglier, abruti, au sanglier…
- Ben moi, je suis pas aussi doué en català com tu…»
Le Paki pousse la porte des toilettes et Epi, qui n’a pas mis le verrou, retient le battant avec son bras. L’autre s’excuse, recule d’un pas et se prépare à attendre le temps nécessaire. Il se tourne vers Alex. Il conserve bien sûr, son sourire. Mais le frère d’Epi ne réagit pas. Les Européens, souhaiterait-il dire, on est comme ça : dès emmerdeurs dès le pied levé. Ça doit venir de la Révolution française, mon gars.
Avis
L’amitié, l’amour, la folie.
Trois thèmes éternels qui s’entremêlent et mille et une fois exposés dans des romans avec plus ou moins de bonheur.
Le récit d’une journée dans un quartier populaire de Barcelone où règnent le chômage, une jolie môme et des hommes. Voilà le portrait sans retouches de Soudain trop tard.
Alors que William Gay avait pris le parti de faire poursuivre son personnage principal - un tout jeune frère - par un tueur psychopathe (cf. article La Mort au crépuscule), Carlos Zanón a choisi de faire courir le sien derrière le jeune frère, devenu assassin par amour.
Avec subtilité, Zanón évoque les différents liens qui peuvent unir ou désunir les êtres au-delà des drames que la vie s’ingénie à placer sur leurs routes comme il entraîne le lecteur dans les méandres des pensées chaotiques d’un schizophrène bien décidé à jouer son rôle d’aîné, en aidant son benjamin à se sortir du merdier dans lequel il s’est fourré.
Brassage d’existences sordides et mélanges savamment nuancés d’émotions, Soudain trop tard est un roman aussi noir et poétique que La Mort au crépuscule.
Le travail d’écriture de *Carlos Zanón est beaucoup plus profond et riche que celui de *Leonardo Oyolo, plus tarantinesque.
Après avoir lu les deux, je peux vous dire que Soudain trop tard est un bijou noir, Chamamé une amusade, certes réussie, mais quand même une simple amusade.
Soudain trop tard, Carlos Zanón, *éditions Asphalte 21 €
Traduit de l’espagnol par Adrien Bagarry
Leonardo Oyola est né à Buenos Aires. Auteur de Golgotha, lui aussi publié chez Asphalte, il a reçu pour Chamamé le prix Dashiell Hammett de la Semana Negra, qui récompense le meilleur roman noir écrit en langue espagnol. Il collabore actuellement à l’édition argentine du magazine Rolling Stone.
Résumé
Perro et le Pasteur Noé sont deux amis, pirates de la route. Leur univers est violent et amoral. Le jour où le Noé le trahit, Perro se met en chasse, bien décidé à le tuer.
*Chamamé : chanson et danse de la région de Corrientes, situé dans le **littoral argentin. Ce mot signifie en guarani « agir sans réfléchir ». Sans plan, sans méthode, de façon improvisée.
**Le littoral est la région qui comprend les provinces de Rios, Misiones et Corrientes.
Extrait
Ils ne commencent jamais.
Ils explosent.
D’un coup.
Ils sont comme ça, mes rêves.
Je ne sais pas ce que signifie dormir sur deux oreilles.
Je n’arrive à fermer l’œil qu’après avoir descendu une bouteille de J&B.
Et depuis que le pasteur Noé m’a arnaqué, chaque fois que je ferme les yeux, c’est la même chose.
Chaque fois.
Grosso modo.
Ils ne commencent jamais.
Ils explosent.
D’un coup.
Ils sont comme ça, mes rêves.
D’abord mes mains jointes.
Comme si je priais.
Ensuite je les écarte pour ouvrir le rideau de perles qui tintent.
J’entre au Mogambo.
Le dernier bouge de Misiones.
Le dernier bordel du pays avant de passer la frontière avec le Brésil.
J’entre dans un enfer, l’Enfer plutôt, et j’adore me vautrer dans ses flammes.
Me mettre le feu pendant que je cajole les doyennes.
Azucena, Samantha et Claudia.
Leur mettre le feu, ma fièvre, même les plus jeunes y ont droit.
Eli, Romina, la blonde Jessica et Mónika avec un k.
Ça ne commence jamais.
Ça explose.
D’un coup.
Les « filles ».
A part Romi, elles me sautent toutes dessus, espérant que je vais les suivre dans une chambre.
Et je sais très bien qu’elles font exprès de tomber sur le client en meute, histoire qu’au milieu de toute cette agitation Samantha ou Eli, qui sont mère et fille et qui connaissent bien leur affaire, puissent glisser une main sans que tu t’en rendes compte pour te faucher ton portefeuille.
Ça ne commence jamais vraiment.
Ça explose.
D’un coup.
Cette chanson date de plusieurs années.
Malgré ça, elle continue de me faire kiffer.
Claro qu’on peut pas être rock’n'roll vingt-quatre heures sur vingt-quatre, Guns N’Roses.
Alors je me laisse aller, avec le one-hit wonder de Corona.
Avis
Sans foi ni loi ne s’applique pas à Chamamé.
Si les deux personnages principaux sont totalement déjantés et vivent en dehors du système, chacun d’eux est guidé par sa propre morale et au final, tous les deux cherchent leur rédemption. Aucun plan bien défini ne régit leurs actes : ils foncent, persuadés qu’au bout de la route ils trouveront une vie meilleure.
Un peu trop d’extraits de chansons à mon goût. Même s’ils contribuent à sublimer les états d’âmes des deux protagonistes.
Avec Chamamé, Leonardo Oyola signe un roman où la rage de vivre reste omniprésente, quelles que soient les situations auxquelles sont amenés à être confronté ces deux hommes.
Existe-t-il une leçon de morale dans ce road movie ultra-violent ? Si tant est qu’Oyola ait cherché à en délivrer une.
Drapés dans leurs propres notions du bien et du mal que leur ont forgé leur société et leur mode d’existence, Pero et Noé ne connaissent qu’une seule doctrine : leur amitié. Aussi vicelarde soit-elle.
Chamamé, Leonardo Oyola, éditions Asphalte 224 pages 18 €
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton
Les vacances se terminent, tout le monde retourne au boulot en tirant la tronche, du moins pour ce qui en ont… Trois millions de chômeurs, une crise mondiale, le retour des fanatismes religieux, la planète qui s’épuise et commence à le faire savoir… Bref, comme l’ont prédit les Mayas, on va droit dans le mur. Mais rien ne nous empêche d’y aller joyeusement! Pour célébrer la fin du monde dans la joie, la bonne humeur, l’alcool et le sexe débridé, la Musardine vous a concocté une série de petites fêtes orgiaques dont voici le calendrier. Save the date!
Mardi 25 septembre : Soirée WE LOVE SEX à la librairie La Musardine, avec les auteurs de Osez 20 histoires de sexe sur internet, en partenariat avec nos amis de welovewords.com. Au menu : présentation du livre, buffet goûteux, open bar, et une grande expérience de dating en temps réel qui vous permettra peut-être de trouver l’amour, ou à défaut un bon plan cul. On vous explique le pourquoi du comment très vite sur ce blog et les divers comptes et page Facebook de la Musardine.
Mardi 9 octobre : Soirée FUCK BUDDIES à la salle blanche du théâtre Paris Villette, à l’occasion de la sortie du livre éponyme de Fabien Behar, comédien (chez Patrice Lecomte, Bertrand Blier, Jacques Doillon, Jean-Pierre Jeunet, Jérôme Savary…) fraîchement reconverti dans l’écriture à notre plus grand plaisir. Au programme : lecture d’extraits du livre par la comédienne Désirée Olmi, présentation du livre à la presse par son auteur (qui répondra notamment à la question: « mais vous avez vraiment vécu tout ça?! ») et petit coup à boire. Plus d’infos bientôt sur les canaux habituels. Entrée gratuite sur réservation, ouvertes dès à présent à l’adresse presse@lamusardine.com
Mardi 23 octobre : Semaine de la pop philosophie à Marseille, avec la présence de Laurent de Sutter, notre philosophe médiatique, auteur (notamment) du désormais incontournable Contre l’érotisme.
Mardi 30 octobre : Soirée CINEMA X à la librairie La Musardine, à l’occasion de la sortie de Féminisme et pornographie, de David Courbet, et de la réédition aux éditions La Musardine du mythique Le cinéma X de Jacques Zimmer. Christophe Bier sera également de la fête pour dédicacer son monumental Dictionnaire des films français érotiques et pornographiques. Au menu: discussions avec les auteurs, projections et jeux surprises sur le thème du X.
Mardi 11 décembre : Soirée de Noël à la librairie La Musardine, crèche libertine vivante, cadeaux olé olé, une fière guirlande et deux grosse boules.
Programmes, flyers et informations logistiques à venir au fur et à mesure pour chaque évènement sur ce blog et nos comptes et pages Facebook. Pour vous abonner aux lettres d’informations de la Musardine, indiquez votre adresse à presse@lamusardine.com en indiquant « Newsletter » dans l’objet du message.
Vu sur Prochaines publications de Martine Roffinella dans la collection e-ros
C’était il y a quelques mois. Un courriel sur ma messagerie « officielle » d’une romancière que j’aurais dû connaître, dont j’aurais dû avoir lu l’œuvre. Or, ce n’était pas le cas. Nous avons échangé quelques courriels et Martine Roffinella m’a adressé un texte de 6000 signes destiné à l’appel à textes lancé pour le livre collectif [...]
Cet article provient de Littérature érotique
«Comme à son habitude, la comtesse de Trakai sortit à six heures et ne revint au manoir que vers onze heures, les nerfs à vif et les sangs en feu, vêtue d’une petite robe trop courte et trop ajustée pour être honnête, faite entièrement de film plastique à bulles d’air servant à emballer les vibromasseurs vendus par correspondance.»
— Je t’ai dit de ne pas bouger, mauviette! Je ne veux surtout pas que tu abîmes ma toilette… dit-elle sur un ton sévère à son larbin.
Le pauvre larbin essayait tant bien que mal de rester stoïque. Il avait toujours détesté la position du missionnaire; tout son poids pesait sur ses bras malingres et douloureux, sa queue bandait douloureusement, éperdument, et la comtesse de Trakai, sa robe invraisemblable remontée à ras le bonbon et les cuisses complaisamment ouvertes, ne faisait que le torturer avec sa cruelle immobilité. Tout ce que larbin voulait, c’est se glisser en elle. Plus rien sur terre ne comptait à part la possibilité, perspective fugace de cette pénétration: il en avait cure d’être foudroyé sur place par les dieux courroucés, tant qu’existait la possibilité de glisser entre les plis soyeux et moites de la comtesse.
— Je te préviens, larbin: si tu crèves ne serait-ce qu’une seule de mes bulles, ce sera illico le supplice de la roue.
Labin savait qu’une telle maladresse serait sévèrement punie, mais il ne pouvait supporter la pensée de se faire tourner jusqu’au bord de l’évanouissement, avec ces clous de métal qui déchireraient à coup sûr sa pauvre chair nue. Il se ressaisit, prit une grande respiration et se braqua autant qu’il put. Le bout de son gland frôlait les nymphes de la comtesse. Les merveilleuses, délicates, accueillantes petites lèvres de l’unique objet de ses pensées, sa maîtresse, son idole, sa cruelle dictatrice qui, il en était convaincu, ne le laisserait jamais prendre l’initiative de l’enconner. Il devait rester immobile, il fallait la laisser faire tous les mouvements. Mais pourquoi n’était-elle pas sur le dessus, comme elle le faisait toujours? La comtesse de Trakai n’avait même pas daigné l’expliquer. Larbin se dit que ce n’était qu’une autre façon particulièrement vicieuse de le torturer.
L’esprit de larbin se mit alors à dérailler. Les mots tournoyaient dans sa cervelle: « Sa chatte… si mouillée… pas bouger… juste un peu plus près… sa chatte… presque…»
— Tu es aussi risible que pitoyable, soupira la comtesse, le regard planté dans celui de son larbin aux abois.
«Dois rester… pas bouger… sa chatte… je vais… je… je… »
POP !
«Décidément, une fois qu’on a crevé une bulle, c’est vraiment trop difficile de s’arrêter», se dit beaucoup plus tard la comtesse de Trakai avant de se retirer dans ses appartements.
Vu sur Salon du livre érotique d’Evian – 2012 – Deux livres érotiques que je n’ai pas lus
Au salon du livre érotique d’Evian figuraient deux jeunes auteurs dont je ne connaissais pas l’œuvre. Ces auteurs se sont déplacés pour présenter leur livre, j’ai échangé quelques mots avec eux, deux bonnes raisons pour les citer sur ce blog. Tout d’abord Raynald Bailly, auteur du roman érotique La Triviale Poursuite, aux éditions Le Manuscrit [...]
Cet article provient de Littérature érotique
«Comme à son habitude, la comtesse de Trakai sortit à six heures. Elle avait toutefois pris soin d’attacher solidement son larbin sur le lit et ne revint au manoir que vers onze heures, un peu éméchée et la fente barbouillée de foutre, pour le border et lui lire une histoire avant son dodo.»
La comtesse remonta ses lunettes du bout de l’index et contempla larbin, ficelé comme un saucisson, qui gémissait sous son bâillon.
— Alors larbin, qu’est-ce que ce sera, ce soir? La Belle aux doigts violents…? Le Petit chaperon au fer rouge…? La chatte bottée…? Hum… Ah! J’ai trouvé. Voilà quelque chose qui devrait te plaire: Alain Baba et ses quarante violeurs.
La comtesse fit donc la lecture à son larbin en insistant avec délectation sur les passages où les voleurs pénètrent à tour de rôle dans la grotte avec leur gourdin.
— Alors, monsieur je-ne-suis-pas-gay? Ça te fait tourner la tête de t’imaginer te faire prendre dans la tourmente d’une tournante? Ça te fait bander comme une lopette, à ce que je vois…
Elle déposa son bouquin sur la table de chevet, se pencha au dessus de lui et le prit en bouche, jusqu’à ce qu’il soit aussi rigide d’un comptable en pleine vérification.
— Tu aimes autant la chatte que la bite, espèce de pervers… dit-elle avant de relever sa jupe, d’enjamber larbin et de glisser la queue congestionnée dans son con empoissé.
Larbin émit un grognement étouffé. Les yeux écarquillés, les sourcils tremblants, la sueur perlant sur tout son corps, il avait l’air sur le bord de l’apoplexie. Il ruait du bassin autant que ses liens le lui permettaient.
— Reste calme et contente-toi d’écouter l’histoire, siffla la comtesse en reprenant son livre.
Tout en continuant de monter son larbin, elle reprit sa lecture en ne s’interrompant que pour pincer les mamelons, mordre les lobes d’oreilles, gifler et cracher au visage de larbin, convulsé comme un épileptique, secoué autant par la force du coït que par la puissance des mots.
Lorsqu’il eut craché toute sa semence, la comtesse le détacha et lui ordonna de se coucher sur le ventre et menotta ses poignets et ses chevilles aux montants du lit. Elle lui enfonça ensuite un gode trop gros pour être honnête dans le fondement en le grondant d’une voix presque tendre, presque maternelle:
— Tu as encore salopé le lit, larbin. Quelle plaie de toujours avoir à corriger les domestiques!
La comtesse poursuit ainsi la lecture, fessant gentiment son larbin à coup de badine jusqu’à ce que sa virilité soit suffisamment en état de marche pour s’offrir un autre tour de manège. Elle perdit sa page et échappa le livre en jouissant.
«C’est presque trop facile de plaire à un public captif», se dit en soupirant la comtesse de Trakai avant de se retirer dans ses appartements.
Gene Simmons, 63 ans aujourd'hui
Ici, je peux lire qu’Armstrong est parti sur la lune. Là, que Kidman exhibe la sienne. Question d’esthétique, je préfère voir ses fesses plutôt que celles d’Aubry. Ou de Hollande. Même si toutes les photos de magazines ne sont qu’illusion retouchée. Tout ce matraquage d’images et d’infos du n’importe quoi. Même le rêve deviendrait tarifé. On te montre la voie, inutile de faire preuve d’imagination.
Dans de telles conditions, il devient de plus en plus difficile d’expliquer à des petits d’homme qu’être, ce n’est pas paraître. Que les véritables étoiles sont celles qui sont au-dessus de nos têtes, mortes depuis bien plus longtemps que leurs trisaïeuls. Qu’à trop s’approcher des projecteurs, on se crame les ailes. Que si Icare avait écouté les conseils de son père, il ne serait pas mort noyé.
A cet instant, si tu viens de tenter l’expérience, tu peux avoir plusieurs réactions, variables selon l’âge de ta progéniture.
- Oh non! Ycare, le chanteur de la Nouvelle Star est DCD?
Je t’ai dit, faut balancer la télé !
- Tu fais hièch avec tes histoires de dinosaures avariés! De toute façon, je réussirai ma vie mieux que toi!
Et pan dans les dents ! En même temps, ça prouve qu’il ou elle a la niaque.
- Parce que tu vois, moi, je ne signerai pas de CDI à moins de 3000 € net par mois et j’attendrai pas 20 ans pour me retrouver directeur!
Ouch ! Syndrome Iznogoud. T’inquiète pas ! La vie se chargera de lui botter le cul balle au centre. Et c’est rassurant. Il ou elle a au moins un rêve !
- Papa, tu me racontes la mite d’Icare?
C’est choupi, non ?, s’exclamerait l’une de mes filles.
Certaines explications sont un peu plus délicates à traiter. Genre sexualité : les diversités de comportements sexuels selon les normes établies par les religions et la construction de la personne, la différence entre l’érotisme et la pornographie, entre baiser et faire l’amour, la prévention contre les maladies ou les infections sexuellement transmissibles, les fantasmes, le désir, les premières sensations, l’orientation, la législation, l’agression.
Tu peux avoir droit à des questions franches, style : « C’est quoi cette bouteille de lait ? », ou plus déguisées comme : « Moi, mes règles, elles ne sont pas bleues ! » ou « Moi, de toute façon, j’aime pas le chocolat ! Tu l’as rencontrée comment maman ? ». Pas évident de se jeter à l’eau quand l’autre parent se défile. Surtout si l’enfant n’est pas du même sexe que toi.
Quoi qu’il en soit, arrivera le moment où tu t’étonneras : « Je leur ai donné la même éducation, pourquoi sont-ils aussi différents ? ». Tous les parents s’interrogent un jour sur ce sujet. A part ceux qui ne se remettent jamais en question. Ou qui ne sont papas ou mamans parce que socialement, c’est mieux.
J’ai remarqué que, bien souvent, de gros clashs arrivent quand la fratrie est adulte et leurs père et mère très malades. Terminé les accolades et les fous rires fraternels. Place aux colères, aux rancœurs, aux mots-vengeurs. Chacun se raccroche à ses souvenirs. Et t’as beau avoir vécu au même endroit pendant des années, tu ne te rappelles pas des mêmes évènements. Voire, tu nies des faits que des personnes étrangères à votre famille pourraient te certifier exacts.
C’est ce qu’il s’est passé récemment dans ma vie. Jusqu’à son dernier souffle ma mère aura attendu mon frère qui n’est jamais venu. Ma sœur a tout juste réagi assez tôt. C’est triste. Mais lors des trois cérémonies qui ont eu lieu en sa mémoire, nous étions là tous les trois, dignes et soudés. Comme autrefois. Seule notre douleur était différente.
« C’est un peu tard, vous ne trouvez pas ? » leur ai-je dit la première fois.
De même qu’il est faut de croire qu’on est obligé d’aimer son fils ou sa fils parce qu’on l’a mis au monde, il est utopique de se persuader que l’amour fraternel est éternité.
L’être humain est toujours seul au monde, n’est-ce pas ?
- Je veux bien être seule avec toi. Et la prochaine fois que vous vous engueulez, tu ne traverses plus les voies. Avec ou sans valise. P’tit con !
Gene Simmons, Kiss
* I was made for lovin’ you, titre d’une chanson de Kiss.
copyright Jean-François Jonvelle
Par derrière la fenêtre, j’observe les arbres qui dansent au gré du vent. Des nuages gris bousculent les blancs dans un ciel encore bleu. La couleur en serait différente si j’étais dans un endroit moins pollué.
Les heures fondent au soleil.
J’écris comme d’autres, rares, éjaculent. Des mots qui s’enchaînent et se déchaînent tels de multiples orgasmes.
Je prends mon temps. Comme lorsque nous faisons l’amour.
Parfois, j’invente des histoires, en rouge et noir, qui pourraient plaire à un éditeur allemand, moins frileux qu’un éditeur français.
DECHIRURES est l’une d’entre elles.
Quand je pense qu’un type aux idées aussi courtes qu’il a les cheveux longs prétend que j’ai besoin de lui pour corriger mes textes… C’est à mourir de rire.
J’ai pas envie de mourir.
DECHIRURES
« Aimer jusqu’à la déchirure »
Jacques Brel, La Quête
Lentement, il promène la lame sur son ventre nu.
Elle ne prononce pas un mot. Attendant la première morsure comme une délivrance.
Depuis qu’ils sont arrivés, elle sait ce qui l’attend. Avoir à ce point foi en l’avenir, ce n’est même plus de l’espérance, c’est juste de l’évidence.
Ils se tiennent tous les deux dans cette pièce. En totale communion.
Lui avec son fantasme inassouvi jusqu’alors et elle avec son envie d’aller toujours plus loin qui lui colle autant au cœur qu’au cul. Ce dépassement de soi auquel elle aspire depuis tant d’années, elle va enfin le vivre. Ils s’étaient bien trouvé finalement tous les deux. Comme quoi, le hasard n’existe pas mais le Destin, si. Le Destin que d’autres nomment la Fatalité. Les cons !
Leur liaison n’aura été qu’une suite de rapprochements et de ruptures.
Il était parti plusieurs fois pour mieux revenir. Ou mal. Oui, plutôt mal revenir au début. Jusqu’à ce que ses hésitations disparaissent. Il avait fallu qu’il accepte d’être un salaud. C’était son expression à lui.
Elle le voyait différemment. Comme son double mais reflété dans un miroir, l’inverse d’elle-même en quelque sorte, mais pas vraiment non plus. Si quelqu’un lui avait posé la question, elle aurait répondu qu’il était son complément d’âme. Pas son supplément.
La tension sexuelle qui avait toujours régné entre eux avait augmenté jour après jour.
Nuit après nuit. Inexorablement.
Oui, entre eux deux, il avait toujours existé plus que des orgies de baises intenses. C’était animal et cérébral. Voire beaucoup plus mystique pour elle. Même si elle avait fait tout son possible pour l’amener sur la Voie, elle savait que son amant devrait encore parcourir un long chemin avant de l’atteindre un jour. Peut-être.
Malgré tout, aucune autre fin que celle qu’ils vont écrire ensemble dans les minutes à venir n’aurait été possible. Ni l’un ni l’autre ne l’ont même jamais envisagée.
Depuis leur première rencontre, à un concert de Sopor Aeternus & The Ensemble of Shadow, elle avait jeté et les calendriers et les montres. Elle avait simplement vécu dans l’attente de ses retours. Ses amis, sa famille, son boulot, tout avait disparu.
La jeune femme connaissait tous les albums de Sopor Aeternus.
Anna-Varney Cantodea, la chanteuse asexuée de ce projet musical, avait puisé dans sa profonde dépression pour créer une musique karmique aux influences dark-folk, gothiques et néoclassiques. Ecouter son œuvre en boucle, c’était s’offrir un avant-goût d’une catharsis sacrée. Ce transsexuel non opéré était un véritable génie.
Lui, il n’appréciait vraiment que Gainsbourg mais goûtait quand même Bashung. Il était là par erreur, lui racontera-t-il plus tard. La fille brune avec qui il couchait à l’époque l’avait traîné à ce show.
A l’entracte, ils avaient découvert qu’ils fumaient les mêmes cigarettes. Elle était sortie sur le trottoir, devant la salle, la tête en transe. Lui commençait à kiffer cette musique étrange.
Elle lui avait pris la main.
Il avait abandonné sa brune sur le champ.
S’ils avaient mis du temps à l’accorder, leur symphonie sado-spirituelle allait maintenant connaître son point d’orgue.
Bien sûr, ce serait un chef-d’œuvre.
Il est photographe.
Minutieux.
Obsessionnel.
Elle est son modèle.
De très rares fois, il l’a présentée à des inconnus comme sa Muse.
La plupart du temps, il l’a tue.
Il ne lui a jamais dit un seul mot d’amour.
*
* *
De l’extérieur, la maison ne payait pas de mine.
L’endroit était aussi isolé que la bicoque avait l’air inhabitée depuis des lustres. Les persiennes, qui s’accrochaient encore aux murs, pendaient de guingois. La peinture qui les recouvrait était écaillée et délavée. Certaines fenêtres avaient des carreaux cassés. Sur le toit, la cheminée avait quasiment rendu l’âme. Un seul des quatre pans originaux tenait encore debout. Des tuiles jonchaient le sol couvert d’herbes folles et jaunes.
Elle l’avait regardé, d’abord étonnée.
Etait-ce une nouvelle de ses lubies ?
Il avait garé sa voiture à l’ombre d’un bouquet d’arbres sauvages et lui avait souri en lui ouvrant la portière. A cet instant, elle avait compris.
L’Eternité, c’était aujourd’hui.
Elle lui avait rendu son sourire, heureuse et sereine, comme elle ne l’avait jamais été.
Il l’avait guidée jusque devant l’entrée.
La porte ouverte, la jeune femme avait découvert l’intérieur de la maison.
Enfin, ce qu’il en restait.
Les cloisons avaient été abattues à la hâte, laissant apparaître des pierres cassées ici ou là. La masse qui avait servi à ce carnage gisait sur le vieux plancher. Aucun meuble n’arrêtait le regard. A part une chaise.
Ce qui rendait le dénuement des lieux encore plus total.
Leurs pas avaient soulevé une fine poussière qui voletait dans les rayons du soleil. Une sorte de rideau noir habillait le mur d’en face. D’authentiques vieilles poutres de chêne couraient sur le plafond. De son œil exercé, elle y avait repéré des crochets, plantés à divers endroits. Elle avait ressenti un très léger pincement au cœur lorsque la porte s’était refermée sur ce jour. Sur ce qui avait été jusque là son semblant de vie. Sa curiosité avait été bien plus forte.
Oserait-il ?
Après avoir posé son sac de voyages qu’il portait à l’épaule, le photographe avait allumé des bougies disséminées de-ci, de-là, sur le rebord des fenêtres. Leurs flammes vacillaient au gré des courants d’air.
Sans qu’il ait eu besoin de le lui demander, elle avait ôté ses vêtements, un à un, sans empressement. Elle avait même pris soin de les poser délicatement sur la chaise. Elle avait terminé son strip-tease volontaire en enlevant son string et s’était retournée vers son amant pour lui tendre ses deux poignets réunis.
Il lui avait passé des menottes qui avaient cliqueté lorsqu’il l’avait rapprochée tout contre lui pour baiser ses lèvres, façon cannibale. Elle avait frémi quand ses dents s’étaient plantées dans la pulpe fragile et l’avaient déchirée sans vergogne.
Ce qui avait augmenté son excitation d’un cran.
Ce goût métallique du sang sur sa langue… Elle aimait ça.
Il l’avait tirée alors un peu brusquement, pressé peut-être ou angoissé à l’idée de ne pas être à la hauteur. Les mains de la modèle avaient été élevées au-dessus sa tête, les menottes maintenues par une chaîne glissée dans un des fameux crochets, bien sûr.
*
* *
- Ainsi offerte, tu es très belle.
- Je ne sais pas. Je ne peux pas me voir.
- Je te montrerai les photos…
Elle remarque seulement l’appareil, posé sur son trépied.
Est-ce parce qu’habituellement il le porte en bandoulière ou à la main qu’elle ne lui a pas prêté attention jusqu’à présent ?
Le photographe dépend les tentures noires et un grand miroir apparaît qui la reflète entièrement. Elle découvre une jeune femme mince aux cheveux courts ébouriffés, suspendue telle une étrange ballerine. Sans tutu.
Ses pieds touchant à peine le sol.
Son regard empli d’une curiosité rieuse.
Son souffle s’accélère un peu.
L’attente, tout particulièrement cette attente-là, qui commence à peine, lui paraît déjà interminable.
Clic clac.
L’écho de la première prise renvoyé par la glace la surprend. Le deuxième beaucoup moins. Elle ne réagit plus aux suivants.
Son compagnon vient lui montrer les photographies.
Une inconnue aux lèvres tuméfiées.
Images en noir et blanc.
La lumière est parfaite.
- Tu es vraiment doué.
- Le modèle y est peut-être pour quelque chose?
Elle ne répond pas.
Ne sourit pas non plus.
Elle n’a pas envie d’entamer une conversation qui s’éterniserait, un débat stérile qui virerait au monologue de l’artiste : « Tu es ma nouvelle Muse. Ensemble, nous allons révolutionner le genre. »
Et d’une, elle ne supportait plus ses logorrhées emplies de contre-vérités - à une époque, elle s’était demandé s’il n’était pas bipolaire - et de deux, l’heure n’était plus aux promesses. Surtout qu’elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’à peine disparue, elle serait remplacée.
Il n’était pas homme à rester sans femme.
Et dans sa vie. Et, particulièrement, dans son lit.
Modèle ou pas.
Muse ou prétendue muse.
Il repose son appareil photo sur le trépied, va fouiller dans son sac, revient vers elle, muni d’une tige en bambou. A sa vue, elle ne ressent aucune peur. Juste cette sourde envie qui grandit.
La baguette fend l’air avec un bruit qui la ravit.
Plusieurs fois, elle tente d’esquiver les coups.
Par jeu. Pour faire durer le plaisir.
Clic clac.
Nouvelles photos.
Cette fois, la jeune femme en noir et blanc a les yeux plus brillants.
Il avance vers elle, caresse du bout des doigts les boursouflures qui redessinent son corps. Sa peau n’a pas encore craqué.
Elle gémit.
Leurs langues s’emmêlent.
Des pinces viennent agrémenter la pointe de ses seins. Il serre lentement les vis. L’acier broie ses tétons. Brûlures exquises.
Habilement, il ajoute deux balles noires aussi grosses que des balles de ping-pong, mais bien plus lourdes. Elles pendent au bout d’une chaînette.
D’une chiquenaude, il les fait se balancer.
S’en amuse quelques minutes.
Leurs bouches se mangent à nouveau pendant que sa main fouille son entrecuisse.
- Tu es trempée.
- Grâce à toi.
Il titille son clitoris qu’elle a plus grand que la plupart des femmes. Cette différence lui a immédiatement plu. Il l’appelait parfois sa petite bite. Il l’avait rarement sucée. Ceci expliquant peut-être cela. S’il les avait parfois imaginés avec un autre partenaire, c’était toujours avec une femme. Il n’aurait pas supporté de toucher un autre homme.
De son autre main, son amant photographe saisit la bougie la plus proche et lentement déverse la cire chaude sur ses seins déjà meurtris.
Le plaisir augmente. Encore.
- Je vais te faire jouir.
- Oui. Oh oui…
Les photos suivantes la montrent comme habitée d’une forte fièvre.
Il utilisera d’autres sextoys sur elle qu’il aura sortis de son fameux meuble chinois, situé dans l’unique chambre de son appartement, dans un immeuble classé d’un vieux quartier parisien. Des vibromasseurs.
Des godemichés.
Des grands.
Des petits.
Des simples.
Des ultra-perfectionnés.
Il lui confectionnera aussi un harnais de corde aux motifs Karada, prenant bien soin de laisser sa croupe entièrement dégagée. Pour le fouet.
Les lanières de cuir strieront puis fendront la peau de ses fesses. Le manche entrera et sortira de son con jusqu’à ce qu’elle jouisse dans de longues éclaboussures, tout à la fois crémeuses et liquides.
Il la débarrassera de sa résille en utilisant un couteau. Il n’avait jamais apprécié les ciseaux à bondage. Mais il était vraiment un maître en Kinbaku-bi et savait utiliser les points de shiatsu qui décuplaient le plaisir.
Ces photos-ci la montreront femme fontaine, exaltée.
Pendant tout le temps que durera cette séance sadomasochiste, jamais il ne la pénétrera. Non pas qu’il ait des problèmes d’érection.
Bien au contraire.
Il est capable de bander beaucoup plus longtemps que la plupart des hommes. Tout du moins, il bande ferme des heures durant, comme tous les meilleurs amants qu’elle a pu avoir. Même s’ils n’ont pas été très nombreux.
Mais à l’inverse d’eux, il est avare de son sperme et n’aime pas gaspiller sa semence.
C’est ce qu’il lui a répété. En boucle.
Depuis le début.
Tout au long de leur relation, il n’aura éjaculé qu’une seule fois dans sa bouche, de longs jets dont elle est capable, aujourd’hui encore, de se remémorer le goût.
C’est sa madeleine à elle.
Cette unique fellation éjaculatoire avait duré des heures et des heures. Elle le suçait toujours jusqu’à en avoir des crampes aux mâchoires et aux doigts. Il adorait qu’elle l’encule pendant que sa langue et ses lèvres montaient et descendaient sur sa queue, jusqu’à la garde, et sans qu’elle oublie de lécher et de gober ses couilles.
Quelques rares autres fois, il avait giclé dans son vagin.
Il avait juté un peu plus souvent dans son cul.
Comme quoi, ce n’était pas une question de prodigalité.
Elle le soupçonne de souffrir d’anéjaculation.
Il était capable de jouir et d’éjaculer quand il se masturbait. Seulement il stimulait sa verge de pressions manuelles très fortes qu’aucun vagin ne pourrait jamais reproduire. Il lui reprochait de ne pas serrer assez quand elle le branlait.
Ou il se retenait à cause de ce mauvais apprentissage de la sexualité.
Ou il avait peur de perdre tout contrôle. Cette inhibition collait d’ailleurs avec sa personnalité rigide et compulsive.
Douleurs et jouissances.
Jouissances et douleurs.
A chaque nouvel orgasme, elle grimpe un nouveau palier.
Elle commence à fatiguer aussi.
Cela se remarque sur les derniers clichés.
Le photographe abaisse un peu la chaîne du plafond, afin qu’elle puisse reprendre son souffle, les pieds posés au sol.
A cet instant précis, la jeune femme perçoit que la suite des évènements va prendre une nouvelle tournure.
Son esprit va quitter son corps.
Elle est prête pour cet ultime voyage.
Depuis bien plus longtemps que lui.
*
* *
Lentement, il promène la lame sur son ventre nu.
Elle ne prononce pas un mot, attendant la première morsure comme une délivrance.
Il est derrière elle à nouveau suspendue, la pointe des pieds touchant à peine le sol.
L’appareil photo est posé sur son trépied, le déclencheur programmé.
- Tu prendras des photos, après?
Elle s’en veut d’avoir posé une question aussi conne. Bien sûr qu’il continuera à la shooter ! Jusqu’aux premiers signes de la rigor mortis. Le fait qu’elle soit pendue et qu’il utilise un couteau ralentirait sa venue.
Cette conclusion avait abouti lors d’une des rares discussions qu’ils avaient eues.
Ces nuits-là, il avait vraiment été à l’écoute de son envie.
C’est même à cause de sa trop grande motivation qu’il était parti de nombreuses fois. Cependant, il était toujours revenu. Parce qu’en fait, ils voulaient la même chose tous les deux : atteindre le nirvāṇa.
Elle serait enfin délivrée de son ego qui n’en faisait qu’à sa tête et dont elle n’avait jamais réussi à se débarrasser.
Il connaîtrait la gloire après laquelle il courrait depuis des lustres et deviendrait sans doute LE photographe à la mode.
Celui que les stars réclament en se roulant par terre.
Celui que les amateurs idolâtrent.
Celui que les autres artistes exècrent.
Ce qui, mais elle ne lui avait jamais dit, était beaucoup plus vulgaire et n’avait aucun rapport avec sa recherche à elle, purement spirituelle.
La légende urbaine voulait qu’il existât des snuff movies.
Des journalistes, Interpol ou le FBI mettaient en doute ces films pornographiques où un ou des acteurs étaient torturés et tués sous l’œil de la caméra. Sans aucun trucage.
Tous les deux avaient décidé qu’ils allaient créer un snuff pictures.
Les meilleurs tirages seraient exposés dans les galeries les plus cotées.
Une sorte d’hymne à l’amour absolu.
Après tout, il était sadique.
Et elle était résolument maso.
Elle pouvait entièrement se donner à un homme. Corps et âme.
Il était né pour être dominant. Elle l’avait su avant lui.
« Tu prendras des photos, après ? »
Juste un relent de son putain d’ego ! C’est vrai, elle ne verrait jamais les dernières photos. Et alors ? D’autres les contempleraient. Rien n’est immuable. Surtout pas une existence humaine.
Leurs yeux se croisent dans le miroir.
Il lit dans les siens l’attente gorgée de plaisirs.
Elle voit dans les siens l’excitation suprême, celle qu’un être humain ressent lorsqu’il tient une vie entre ses mains. Celle qui a dû faire bander Dieu.
Là, il jubile de détenir son droit de vivre ou de mourir. Son érection mentale est pareille à celles d’un Dionysos et de satyres sortis d’un thiase interdit : PRIAPIQUE.
Ose, bordel !
Une première estafilade survient.
Il amène la lame à ses lèvres.
Elle lèche.
De la pointe de son couteau, il joue avec sa langue.
Clic clac.
Une deuxième coupure, tout aussi légère.
Clic clac.
Une troisième, plus profonde.
Puis, une quatrième.
Après, elle ne comptera plus. Elle sentira seulement les brûlures de cette dentelle écarlate dont il lui revêt entièrement le corps.
Sur les derniers clichés qu’elle est encore capable de voir, elle distingue les coulures de son sang qui se mélangent à celles de la cire. Seule la lumière indique à son œil averti que le relief est différent.
Ensuite ?
Elle n’aura pas vraiment conscience de ses derniers instants.
Les coups de lame se feront plus profonds, les plaies plus larges.
Le sang coulera jusque sur ses longues jambes, puis sur ses chevilles et s’étalera sous la pointe de ses pieds.
Il l’embrassera lorsque le couteau pénétrera juste entre la cinquième et la sixième côte, et qu’il donnera un quart de tour à l’arme pour les écarter.
Ensuite, il fera aller et venir sa main à l’intérieur de sa cage thoracique, comme s’il s’agissait de son sexe : il caressera son cœur comme il branlerait sa queue. A l’écraser.
Elle expirera dans un « je t’aime » qu’il n’entendra jamais.
Car, râlant et jouissant au même instant, il maculera son cul de grandes giclées de sperme.
Clic clac.
*
* *
Une jeune femme aux cheveux auburn entre dans la salle d’exposition.
Beaucoup de monde pour ce vernissage annoncé comme LE vernissage de l’année. A ne surtout pas manquer !
Les plus grands médias sont là.
Les plus grands critiques aussi.
Pas mal de curieux. Et de jaloux.
Ça roucoule. Ça jacte.
Ça s’horrifie. Ça s’extasie.
Avant de revenir se poser à Paris, la ville lumière, et après avoir voyagé jusqu’au Japon et aux Etats-Unis, l’exposition s’est baladée dans les plus grandes villes d’Europe.
DECHIRURES, snuff pictures
L’AMOUR A MORT
Partout dans le monde, des spécialistes de la photographie cherchent à comprendre le mystère de ces compositions. Des étudiants écrivent des thèses. Des enquêteurs spécialisés tentent de découvrir le moindre indice qui pourrait les aider à faire tomber ce salopard, cet immonde salaud. Cet Artiste hors du commun plusieurs fois récompensé par les prix les plus prestigieux.
Elle contemple les photos une à une, avec soin. Pendant de longues minutes.
De très près ou avec beaucoup de recul.
Elle sourit toute seule. Puis sort fumer.
- Vous avez déjà songé à poser ? lui demande-t-il en allumant sa cigarette.
Elle pose sa main sur la sienne, pour abriter la flamme, aspire la première bouffée et l’expire en le regardant droit dans les yeux.
Il frissonne de gourmandise.
Elle n’a pas retiré la main de sur la sienne.
Alors, il l’emmène.
FIN
Le soleil commence à baisser les rideaux.
Je vous imagine, là-bas, sur une plage de sable chaud. Rires et papouilles au programme. Veinards !
Ne me fais pas trop attendre, hombre ! L’ironie du sort, on peut toujours tenter de lui niquer la gueule.
- Tu savais que les langues de putes pouvaient être masculines ?
Vu sur Tatiana sous tous les regards, Tatiana Smirnov et Fabrizio Pasini
Troisième volume graphique de la collection e-ros, Tatiana sous tous les regards est un des plus anciens projets puisqu’il a été initié dès le début de l’été 2011. Tout a commencé par un dysfonctionnement de ma messagerie instantanée Yahoo : alors que je suis constamment hors-ligne, la messagerie m’a placée momentanément en ligne, et en présence [...]
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Anna Parillaud, Nikita, Jean-Luc Besson
« Si je te dis que je j’ai envie de te sucer ? Mais pas que. »
Bip.
« ;) J’essayerai de ne pas y penser pendant ma réunion de 10 h. »
Bip.
J’aime ton clin d’œil. J’aime mon rire qui pouffe en lisant ta réponse. Qui de nous deux a évoqué un kilt cette nuit ? Depuis, j’ai des flashs pornographiques qui mitraillent ma salle de ciné privé. Dans ma tête, tu mouves.
Dans ma tête, j’te louve.
J’éprouve toujours un pur plaisir animal à me glisser dans ton dos, à plaquer mon ventre contre ton cul en reniflant ta nuque. Par perversité, je retiens mes mains qui crèvent d’envie de te toucher. Mon désir monte encore d’un cran lorsque ma langue lèche ta peau et encore d’un autre quand mes dents te croquent. Et tout mon corps érogène. Oublions Freud, ses délires et ces pervers manipulateurs. Mes doigts caressent le haut de tes cuisses. Je te veux. Maintenant ! Ça te fait rire.
Je deviens Nikita et tente de t’imposer ma loi. « Sexy baby, laisse-toi faire, je te mange. Je te dévore, même. » Tu, un peu. Avant de reprendre les rênes. En me soulevant. En me retournant. En m’écrasant sous ton poids. On inverse. On se renverse. On s’invente. Ta langue me rend folle. Et je n’ai pas encore parlé de ton sexe ni des ratons laveurs…
Une vie sans Jeanne des maux passants
Un écrivain normand et syphilitique un Prunier un Valmont des Chaudrons-du-Diable
Des nouvelles et des romans
Un manuscrit des éditeurs des synopsis
Des couleurs rouges des forêts d’automne au Canada
Un buggy au milieu des dunes de sable blond
Un chat noir aux yeux verts et à la tache médaillon blanc
Un orage au bord de mer des éclairs qui ragent des parfums espagnols
Des rendez-vous manqués une voisine du dessus qui pleure un animateur télé décédé
Des éclats de rires du facteur des sœurs aveuglées volontaires
Un café à 16 h un Ceylan à 17
Un couple d’amoureux à la longue robe blanche
Une canne courant après une vieille qui la mène
Un môme à la baguette battant fantômes et dragons
Un dessin d’enfant aux milles couleurs posé sur un canapé
Un mot d’amour d’une petite fille brune à son père aux yeux bleus
Un papa-maman au cœur aussi grand que l’océan
Des pétales de rose flottant sur l’eau d’un étang
Des rideaux à changer un plancher à poser des peintures à rafraîchir
Un apéritif au jardin des tomates-cerises au goût de miel
Une liberté qui étouffe des vides qui affolent
Des prénoms à peine dits des couacs et des couics à effacer
Des cacahuètes des Mac des Quick un McQueen une Marilyn
Des balais chasseurs de feuilles mortes
Une lune claire
Un diapason un ocelot panthère des neiges ibérique
Des cigarettes un alcool fort une musique silencieuse
Des corps nus des peaux brûlantes des murmures
Un avion des jours des nuits
Et des…
Il pleut doux sur le temps qui coule.
Tu m’appelles ?
copyright Laurent Prum, Immemory
« L’enfer, c’est les autres, dis-tu. On subit tous. »
Je n’ai jamais lu Sartre. Encore quelque chose que tu ne sais pas…
Je n’aime pas ce verbe, subir.
Pour tout ce qu’il me renvoie de moi.
Cette enfance qui n’en était pas une, sauf les jours où je fuyais chez mes grands-parents. Cette adolescence qui n’aura duré qu’une fulgurance. Pourtant, là encore, énoncer ces phrases sans explication frôle le mensonge. Tout n’est pas si simple. Blanc ou noir. La violence n’était pas toujours présente. Physiquement. Elle surgissait tel l’éclair. BAM ! Nos rires jaillissaient aussi, certaines fois en cachette, c’est vrai. Nos fous rires, son rire à elle résonnent encore en cascade dans ma tête. Le rire, ça peut être la [sur]vie.
Je pourrais te raconter les coups de poings qui veulent anéantir, les mots qui cherchent à tuer et qui y réussissent plus sûrement qu’une kalachnikov. Cette relation qui finit par s’établir : tu me bats/j’en redemande. Ne frappe pas les autres. De toute façon, je les protège de mon corps. Tape-moi. Seulement moi. Mais je saurai dorénavant pressentir tes failles et les élargir avec une délectation perverse : « T’as pas bu, toi ? Tu sens la vinasse à plein nez. ». Oui, ce centième de seconde qui fait que tout peut basculer de l’autre côté, je le reconnais chez l’autre. Je l’ai souvent désiré à une époque. Au point d’être en manque, peut-être. La provoque était ma vicieuse sœur jumelle. C’était ma normalité à moi. La seule que je connaissais. La même qui fera toujours répondre un enfant battu ou violé, ou les deux, à la question d’un juge : « Non, je veux y retourner. C’est chez moi. »
Longtemps je me suis jugée avec les moyens que les autres m’ont fournis. Et quoi que je dise sur moi aujourd’hui, le jugement d’autrui est toujours dedans, quelque part, heureusement amoindri. Je n’ai pas lu le philosophe mais je peux t’affirmer maintenant que si tu restes totalement dépendant aux regards des autres, tu es en enfer. J’ai choisi de briser les miroirs. J’en ai aussi traversés. C’est une autre histoire.
« Prends-soin de toi.
- Je sais pas faire. Les autres sont plus importants.»
Ce n’est pas pour autant que j’oublierai de vivre.
Même au plus sombre de l’histoire, tu trouveras toujours un point de lumière.
Je ne suis pas toutes les femmes.
Je ne suis pas non plus celle qui t’a cruellement blessé. J’aimerais être celle qui t’apaise. Quelle prétention ! J’aimerais être celle qui t’embraise aussi. Avec lenteur. Ou pas.
Ta bouche qui baise la mienne jusqu’à ce que mon ventre te supplie de le prendre, j’aime.
Tes mains qui explorent mon corps en inventant des caresses insensées, j’adore.
Et si on s’apprivoisait encore ? Dis…
"Non, rien..." copyright Ernesto Timor. Modèle Angy Mini
Plus que l’amour, la mort d’un amour, ça fait couler des ancres.
Tu perds pied. Tu y laisses parfois ta chemise. Seuls les avocats s’en donnent à cœur joie.
Surtout, tu te perds toi.
L’ancien toi.
Alors tu marches à côté de ton ombre jusqu’au jour où elle te tape sur l’épaule : hé, réveille-toi, le jugement est prononcé.
Dans le miroir, tu hésites, encore un peu perdu. La colère enflamme toujours tes yeux. Si tout pouvait s’effacer d’un claquement de doigts ! Mais non. Parce qu’ils sont là. Parce que ce ne serait plus toi, même si tu es aujourd’hui différent d’hier.
Possible que j’ai envie de faire un bout de chemin avec toi, de visiter des sentiers ombragés en ta compagnie, de découvrir des clairières et des oasis. Probable que je prenne goût à dessiner sur ta peau, à l’encre invisible, des motifs que tu m’aides déjà à inventer.
Mais chut.
Mes mots te touchent, dis-tu.
Tout Toi me trouble.
Chut.
- Et pour dîner, je sais pas. Tu proposes quoi ?, m’as-tu demandé.
J’ai proposé. Tu as choisi.
- Passe quand tu veux.
Je suis venue.
Avant, j’avais abandonné mon jeans et opté rapidement pour une robe en soie noir, décolleté empire. Découverte sous une pile. Un rapide coup d’œil dans le miroir. Ouais, finalement, elle ne me portait pas trop mal.
Pas de maquillage, seulement mon parfum. Les cheveux encore humides de la douche.
Pas de talons. Ma peau trop blanche pour la saison.
Une bouteille de Pinot fait maison glisse sur le siège passager.
Et tu es là, devant moi. Les yeux rendus plus bleus parce que ta peau caramel. En jeans et en polo.
D’un coup, toutes mes tensions accumulées depuis des jours commencent à s’effacer.
Tu me fais parler. Je dis, tu écoutes attentivement.
Tu te racontes. Je t’entends.
Nous dînons. Nous fumons. Tranquilles.
Nous buvons. Un peu.
Nous rions. Beaucoup.
La pénombre nous entoure. C’est doux. Intime.
Allongée sur le canapé, une jambe relevée, je savoure ces instants. Tu te rapproches et murmures :
- Viens.
Envolée, la nonne. Nos corps se rappellent. De tout de nous.
Tu ronronnes toujours félin, animal sensuel.
- J’aime ton sexe qui prend le mien, feules-tu.
Alors, je t’ai mordu.
Les étoiles ont filé. Et la nuit aussi. Parce que tu, je suis restée.
- Ben… t’es où ?, tâtonnes-tu dans les draps.
Je ris, dans la nuit, et ton corps se colle au mien, ta main sur ma hanche.
- Ça doit être bon de te réveiller comme ça…, ta bouche contre ma nuque.
Je silence, souriant dans le noir.
Et nos sommeils qui se mélangent.
L’après-midi était largement entamée lorsque je suis partie.
Une course poursuite avec le vent, dans les dunes, peut-être un jour.
Qui sait ?
A l’origine confiné aux milieux hospitaliers, l’enema (ou lavement anal) s’est imposé fissa comme pratique fétichiste, pour amateurs constamment en recherche de nouveauté. De par sa nature-même lié à la scatophilie et parfois aux univers médicaux aseptisés (fantasme de la « salle blanche »), l’enema peut être associé au BDSM (Bondage Discipline Sadism Masochism) ou encore aux simulations des apprentis gynécologues/obstétriciens, basées sur leurs ustensiles chéris (spéculums, spatules d’Ayre et autres pinces de Cheron). Tirant son sens du verbe grec signifiant « injecter », l’enema, est une modernisation du clystère « historique », désignant jadis l’acte de lavement et la seringue métallique, la plupart du temps en étain, utilisée à cet effet. Ce mot inspira le terme clystérophilie (aussi appelé klysmaphilie) : paraphilie décrivant le plaisir pris par l’injection (passive ou active) d’un liquide dans l’anus et le colon.
Nécessitant des préparations à base de substances « détoxifiantes », souvent « home made » – on se souvient de ces lavements aux cafés qui ont causé trois décès aux USA -, l’enema, en vue de désencombrer le transit intestinal, repose sur un matériel adéquat : poches en silicone ou caoutchouc (« enema bags ») destinées à accueillir le liquide purifiant, tuyaux (« colon tubes »), poire(s) de lavement et embout(s) flexible(s) (« enema nozzle(s) »), faciliant l’introduction. S’y adjoint généralement du lubrifiant et d’autres objets plébiscités par les « puristes » : valves régulatrices de pression, pieds et seaux en métal, plus nombre d’attaches. Des préparations aqueuses toutes faites sont pareillement disponibles sur le web ; à vous de trouver la combinaison parfaite !
Cette pratique, presque uniquement cantonnée au porno de niche (marché de la vidéo), s’est illustrée dans le sulfureux Water Power (alias Traitement spécial pour pervers sexuel, 1977), réalisé par Shaun Costello, un des auteurs maudits du porno américain à qui l’on doit l’éprouvant Forced Entry (1973), Dracula Exotica (1980), relecture horrifico-bandulatoire du mythe aux dents longues, et le chef-d’œuvre Pandora’s Mirror (1981). Water Power, inspiré des exactions réelles du « Enema Bandit », violeur en série entré depuis dans l’imaginaire collectif US, propose au spectateur de coller aux basques d’un Jamie Gillis fiévreux et habité, dans le rôle d’un marginal qui se plaît à absoudre les femmes de leurs péchés, en les violant et en leur administrant des lavements brutaux. Une « œuvre uppercut », profondément hors normes, empreinte d’une liberté propre au Nouvel Hollywood et résultante de la solide gueule de bois post-Guerre du Vietnam. « Cleaning out these bitches… » Tout est dit !
Vu sur Le Tourbillon de la vie de Katlaya de Vault
Katlaya de Vault m’avait adressé plusieurs textes constituant un recueil, Les sofas de Sapho (uniquement des récits lesbiens, comme le titre le suggère) et le début d’un roman (auquel je n’avais pas adhéré). Dans l’ensemble des textes fournis, la genèse de Le Tourbillon de la vie : sans le titre actuel, sans une partie de [...]
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Vu sur Secrets de voyage, Isabelle Lorédan
Le magazine en ligne Fusion’elle, auquel collabore activement Isabelle Lorédan, propose sur son site la lecture et le téléchargement gratuit (en version pdf ou zip) d’une nouvelle, Secrets de voyage. Cette nouvelle érotique d’Isabelle Lorédan entraîne le lecteur dans un train, où la jeune narratrice éprouve un malaise croissant face au regard insistant d’un homme. [...]
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— Regarde! J’ai trouvé une patate qui a l’air d’une paire de fesses!
— Tiens tiens… mais tu as raison. Tu devrais la mettre sur eBay. Je suis certaine qu’un crétin quelque part va l’acheter.
— Nan… ça marcherait seulement si on pouvait voir la Vierge Marie dans la fente…
— Qu’est que tu vas en faire, alors?
— Ben… j’allais la mettre au four avec les autres, mais…
— Mais quoi?
— Regarde: si on la retourne, ça ressemble vachement à une noune.
— Pfffff. Pas du tout.
— Je te dis que oui! C’est une pomme de terre anatomiquement parfaite. Finalement, je crois que tu as raison. Je vais la prendre en photo et la centre sur eBay. Allez, enlève ta culotte.
— Quoi?
— Je vais photographier ma patate à côté de ta chatte, pour montrer à quel point la ressemblance est frappante.
— Es-tu en train d’insinuer que ma chatte ressemble à une patate?
— Ne fais pas ta mijaurée. Tu sais exactement ce que je voulais dire.
— Ma chatte ne ressemble en rien à une patate.
— Allez… on pourrait faire un max de fric.
— Fous-moi cette patate au four.
— Attends… viens-tu de me demander de te foutre la patate?
— J’ai aussi dit le mot «fourre».
— Hé hé hé…
— Et après, je veux te voir la manger. Ça, ça mériterait une photo.
— Je vais le faire, et avec un tas de crème sure.
— Petit cochon, va.
— Euh… on parle encore de la pomme de terre, là?
— Oh oui. Badigeonne-moi des deux côtés de la patate.
— Dans ce cas, approche un peu ton œilleton que je t’en tubercule.
— Chéri, tu es l’amidon toutes les femmes rêvent.
Luke Gilford est un réalisateur de clips basé à Los Angeles. Il est l’auteur d’étranges films comme celui où David Lynch vante les qualités gustatives du champagne Dom Pérignon ! Ce devrait être juste de la pub, mais ça va un peu plus loin. Son site officiel : http://lukegilford.com/
Plus dans notre ligne éditoriale, il a également réalisé un superbe clip musical pour la chanteuse Susanne Sundfor. D’origine norvégienne, elle a sorti il y a quelques mois un album intitulé The Silicone Veil. Si vous appréciez sa musique, vous pouvez aussi faire un tour sur son site : http://susannesundfor.com/
Né en banlieue parisienne, Manu Causse a grandi dans le sud-ouest et vit aujourd’hui à Toulouse. Longtemps enseignant, il choisit en 2005 de se consacrer à l’écriture et à l’art en général ; depuis, il traduit et écrit, pour la radio, la presse, la bande dessinée et le théâtre. Peintre et musicien, il se passionne également pour les formes hybrides où se mêlent son, texte et image.
L’eau des rêves est son premier roman.
Extrait
[...]
Il se réveille, les lèvres sèches. Le cœur battant. Il meurt de soif.
Tout va bien. Ce n’était qu’un rêve. Un cauchemar.
Il rentrait du travail comme chaque jour. Ouvrait le coffre de sa voiture, déchargeait les commissions, entrait dans la cuisine pour ranger les courses dans le réfrigérateur.
La poignée d’un sac en plastique se déchirait, comme au ralenti. Le contenu se répandait sur le carrelage - lait, miel, œufs, vinaigre, verre et plastique. Un désastre. Sa faute. Plus rien à faire, sinon éponger.
Mais déjà la tache inondait le sol de la cuisine, rampait le long des murs, avalait ses pieds ; impuissant, il s’y enfonçait, s’y fondait, traversant le carrelage, la dalle en béton, les fondations de la maison puis la terre argileuse, s’infiltrant dans les couches profondes, parmi la roche et le magma jusqu’au noyau de la terre.
Alors, le monde explosait.
Il se réveille, les lèvres sèches. Regarde autour de lui, tente de percer l’obscurité, cherchant les contours familiers de la chambre, la fenêtre, la femme qui dort auprès de lui, la porte.
Il cligne des yeux, respire. Tout va bien. Il meurt de soif. Son cœur bat la chamade. Le plus discrètement possible, il se lève. Surtout, ne pas la réveiller.
Juste un cauchemar. Il sort de la chambre, avance dans le couloir à tâtons jusqu’à trouver l’interrupteur. Déclic. Le monde réapparaît. L’escalier, la porte des toilettes, les chambres. Descendant à la cuisine, il ouvre le robinet, avale un verre d’eau. Un deuxième. La soif ne le quitte pas.
Il s’efforce de respirer calmement. Ce n’était qu’un rêve. Il regarde les casseroles qui sèchent près de l’évier, la faïence du plan de travail, les cadres sur le mur de la cuisine. Par la fenêtre, la pleine lune éclaire le marronnier, les champs de blé, la route en contrebas. Sur la table du salon, des feuilles à dessin, des crayons, un bouquet de fleurs des champs dans un verre. Le canapé en cuir exhale une odeur de neuf. Il hésite un instant à s’asseoir, à allumer la télévision, à saisir un livre ou un carnet. Renonce ; il a du travail, demain. Il doit dormir encore.
Il remonte l’escalier, prenant soin de ne pas faire craquer les marches. Ses jambes tremblent. A nouveau, il a soif.
Il entre dans la salle de bains. Lumière vive. Les yeux fermés, il fait couler de l’eau dans un verre de plastique, le vide d’un trait. Eclaboussures sur le menton, son torse. Il lève les yeux, se regarde dans la glace.
C’est alors qu’il me voit.
C’est alors qu’il voit mon visage, mes yeux semblables aux siens, ma peau rougie, tendue d’une seule pièce entre mon nez et mon menton. L’absence de ma bouche.
C’est alors qu’il devient moi.
[...]
Résumé
Au milieu des années 60, un homme se donne la mort au milieu de sa vigne. Trente ans plus tard, son petit-fils - le narrateur - s’aperçoit que sa bouche a disparu.
Dès lors, incapable de communiquer, il s’enferme chez lui.
Lorsque sa grand-mère décède, le narrateur se rend en train à l’enterrement. Il rate son arrêt et se perd dans les collines. Une jeune femme anglaise le prend en stop et l’amène jusqu’au cimetière. Après l’enterrement, le narrateur éclate : personne n’a jamais parlé du suicide de son grand-père, préférant parler d’un accident !
Etre devenu celui qui a osé étaler le secret au grand jour, ce petit-fils qui ressemble tant à l’aïeul décédé ne sait plus qui il est.
Commence alors une descente aux enfers, à peine éclairée par le souvenir fugace de cette anglaise providentielle.
Avis
Plonger dans L’eau des rêves, c’est entreprendre un voyage intérieur qui appartient à un autre. L’impact est saisissant.
Tour à tour, j’ai été prise dans des tourbillons glauques dus aux excès d’alcool et de drogues du narrateur puis dans les descentes vertigineuses qui découlent de ces abus avant de me retrouver piégée dans les méandres de sa paranoïa et de flirter dangereusement avec sa mort.
La mise en page reflète l’état d’esprit du personnage, le rythme des mots bat aux sons de sa raison qui se noie.
Manu Causse mène le Je jusqu’à l’extrême limite, jusqu’à l’autre.
L’eau des rêves est un roman à l’écriture déroutante.
Arriver au point final, c’était avaler, enfin, une belle goulée d’espérance en lui, le narrateur-auteur, en moi. En nous.
L’eau des rêves, Manu Causse, éditions Luce Wilquin 192 pages 19 €
Vu sur Elle ou lui ? de Maxime Foerster
Elle ou lui ? Une histoire des transsexuels en France de Maxime Foerster vient d’être réédité (première publication en 2006) aux éditions La Musardine, dans la collection L’attrape-corps, qui met en avant des questions d’ordre sexuel, propose des essais que j’ai souvent trouvés intéressants. Que l’on se rapporte à l’excellent L’amour gourmand – Libertinage gastronomique au [...]
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Dans les cahiers du cinéma n°680, on apprend que l’érotisme au cinéma est une affaire d’émotion. Celle-ci peut naître de n’importe quoi : d’un acteur ou une actrice, d’une situation de scénario, mais aussi de la mise en scène (un montage, un mouvement de caméra). L’érotisme est un trouble chez le spectateur qui s’en trouve tout remué.
Je devais avoir 13 ou 14 ans et ma cinéphilie naissait grâce aux nombreux films qui passaient sur Canal plus (et aussi grâce à un pote équipé d’un magnétoscope). C’est à cette époque que j’ai vu Fright Night (aka Vampire, vous avez dit Vampire ?). Il s’agit d’une comédie fantastique bâtie sur le mythe de Dracula. Un jeune ado américain puceau voit emménager à côté de chez lui un homme mystérieux et ténébreux. Ce dernier est un vampire et il va séduire la petite amie de l’ado. Le film possède un aspect crypto-gay qui m’avait échappé à l’époque. Mais il symbolise aussi le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Chris Sarandon, dandy vampire beau comme un camion, représente l’assurance et la maturité sexuelle.
Une scène m’avait particulièrement émoustillé : elle se déroule dans une boîte de nuit. Le vampire et la jeune femme entament un slow langoureux. Il la contrôle via la danse, elle est comme hypnotisée. Un plan frappant et érotique est celui où l’homme relève la jupe de la fille et lui passe la main sur l’intérieur de la cuisse. Ce geste sexuel est amplifié par le fait que la fille est, dans le film, plutôt coincée (sa jupe descend jusqu’aux mollets d’ailleurs). L’érotisme est effectivement affaire d’émotion car plutôt dans le film, on voit une voisine topless qui ne m’avait pas tant marqué ! On peut voir le passage dans la vidéo ci-dessous, à 1mn00.
Evidemment, 30 ans plus tard, l’émotion n’est plus la même. Cela apparaît même comme plutôt kitsch.
A vous de nous soumettre vos troubles érotiques, d’hier ou d’aujourd’hui.
La sublime Christina Lindberg.
Extrait de la Collection Lolita de l’éditeur Bach Films, Libre-échanges (Sängkamrater, 1974) fait partie de la salve de films érotiques nordiques jadis distribués dans les salles françaises par Francis Mischkind, sous l’étendard Alpha France. Réalisé par le méconnu Gustav Wiklund, déjà en poste sur La Possédée (Diary of a Rape, 1971) – connu sous le titre Exposed, Libre-échanges, c’est du sur mesure pour la craquante Christina Lindberg, inoubliable héroïne du rape and revenge culte Crime à froid (Thriller : A Cruel Picture, Bo Arne Vibenius, 1974) et pulpeuse égérie d’une imposante série de « soft porn ».
La belle s’était auparavant distinguée dans nombre d’œuvrettes érotiques, telles Exposed, Maid in Sweden (Dan Wolman, 1971), Young Playthings (Joseph Sarno, 1972), Anita (Les impures, Torgny Wickman, 1973) – aux côtés de Stellan Skarsgård!, ou encore Every afternoon (Joseph Sarno, 1974). Ses charmes la mèneront jusqu’en Asie, l’espace de deux excellentes productions, chères aux aficionados du Bis : Sex and Fury (Noribumi Suzuki, 1973), où elle partage l’affiche avec la “sublimissime” Reiko Ike, et Journey to Japan (Sadao Nakajima, 1973). Dans Libre-échanges, elle croise la destinée de Kent-Arne Dahlgren (Les voyeurs, le thriller Lithium) – disparu en 2000, ainsi que des “starlettes” Solveig Andersson (Eva, Les envoutées, Crime à froid) et (Freud quitte la maison de Susanne Bier, Deathly Compulsion).
Les "huge melons" de Christina Lindberg.
Libre-échanges est une chronique douce-amère de la vie d’un taximan (que l’on ne voit pas souvent au volant!), captée dans toute sa banalité, mais transfigurée par la vision des formes généreuses des actrices et leur beauté insolente. Ces physiques de rêve sont contrebalancés par des répliques « croquignolesques », fidèles à la version française d’époque exploitée par Alpha France. Une ingénue chevauchant le personnage principal et apercevant son badge « TAXI », s’écriera par exemple : « J’suis montée. Tu peux démarrer! ». Difficile de résister à pareils traits d’esprit!
Au gré des aventures sexuelles du taximan, qui trompe sa copine journaliste à tour de bras, nous rencontrons divers personnages, dont l’incontournable Christina Lindberg en modèle de nu. En sus de la séance photo, où elle fait glisser une savonnette le long de son corps sous des flashes nourris, on retiendra surtout cette fabuleuse séquence d’étreinte fiévreuse dans une étable. Les corps s’y apprivoisent à même la paille, imprégnant le tout d’un petit côté rural qui n’est pas pour déplaire. Christine Lindberg s’y révèle infiniment désirable et lascive, lâchant vite prise sous les caresses de son amant. La magie du cinéma nous souffle l’idée qu’elle adore se faire malaxer sa poitrine aux proportions parfaites et – une fois n’est pas coutume – on regrette vivement de ne pas pouvoir admirer ces melons bien mûrs en 3D. Des mensurations tombées du ciel, comme forgées dans l’antichambre des dieux…
Etreinte à l'étable.
Au-délà de cette histoire confuse d’individus louches, libidineux et trafiquants de drogue, il ressort de ce Libre-échanges que les suédoises ont des mœurs libres, sont ravissantes et peu farouches. A croire que la vie est plus belle à poils… qu’attendons-nous pour quitter nos mornes contrées ?
PS : En bonus de cette édition DVD bienvenue, offrant uniquement le film en v.f., le vénérable Francis Mischkind présente l’œuvre et revient sur la carrière de Christina Lindberg.
On se la donne à Stockholm!
Vu sur Livres audio : Sans-Nichon de Miriam Blaylock et Sexagésime de Ian Cecil
Ce sont les textes les plus longs de la collection e-ros, parus respectivement en mai pour Sexagésime et en juillet pour Sans-Nichon ou La Petite Biroute de verre. Ces écrits existeront donc non seulement sous forme d’e-books mais aussi, à partir du 10 août, dans les « packs découverte », sous forme de livres audio mp3. Voici [...]
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Vu sur Packs découverte de la collection e-ros
L’anniversaire de la collection e-ros approche, les deux premiers e-books ayant été publiés le 10 août 2011. Que de chemin parcouru en un an ! Vous le savez, et vous y avez déjà participé peut-être, un quiz vous permet de gagner les deux livres numériques qui paraîtront le 10 août, Le Tourbillon de la vie [...]
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Michel Canesi & Jamil Rahmani sont originaires des rives nord et sud de la Méditerranée, la Corse et l’Algérie.
Leur premier roman, Le Syndrome de Lazare (éditions du Rocher), parlait d’amour au temps du sida débutant, il a été adapté au cinéma par André Téchiné (Les Témoins).
Avides d’explorer tous les genres littéraires, Canesi & Rahmani ont commis, en 2010, un thriller décalé, La douleur du fantôme (Phébus), profondément français, refusant de sacrifier à la mode ambiante américano-suédoise.
Dans chacun de leurs livres, ils s’attachent à souligner la place de l’art dans nos vies : la peinture dans le Syndrome de Lazare, la danse et l’architecture dans la Douleur du Fantôme, le cinéma dans Alger sans Mozart.
Extrait
Louise
La tragédie de ma vie s’est jouée dans un décor somptueux.
Une ville si blanche qu’elle éblouit dans le soleil, si blanche qu’elle brûle les yeux de ses murs immaculés en procession immobile vers la mer, si blanche qu’elle boit, les jours de pluie, tout le ciel et la lumière.
Des montagnes au loin encerclent la baie et ses collines, bleu sombre au printemps, enneigés l’hiver, obscurcies par les incendies d’été, elles sont frontières ; au-delà, le bled : terres arabes ou berbères, étendues hostiles et meurtrières. La mer, autre frontière, enchâssée dans une baie en cercle parfait, s’évanouit loin vers le nord. Tous les jours, je guette les bateaux qui nous lient à Marseille, à cette France étrangère et lointaine, à ce pays qui s’éloigne chaque jour un peu plus, oubliant qu’autrefois son cœur battait ici.
Face à ma fenêtre, je me souviens…
Des femmes voilées de blanc, assises à même le sol, près de l’église Saint-Charles, main droite recroquevillée, extraite de haïks sales et déchirer, honteuse de quémander.
Fatma - mais s’appelait-elle vraiment Fatma ? - la vendeuse de dioul, accroupie sur une marche d’escalier, de ceux qui descendent très raides au boulevard Saint -Saëns à la rue Michelet, ses feuilles de brick posées sur un linge impeccable, séparées en douzaines d’un bout de papier rectangulaire et pelucheux.
Un douro, elles valaient à peine un douro, une misère !
Maman, pourquoi ne portes-tu pas de voile ?
Rue Michelet, sur la faïence bleue de La Princière - ma pâtisserie préférée - le saint-bernard des chocolats Suchard, son tonnelet de rhum autour du cou, guettait les rescapés. Je tirais maman par la manche et la suppliait d’acheter un roulé au citron, génoise fourrée d’une onctueuse crème acidulée ; du sucre glace l’enrobait, j’aspirais le poudre blanche les yeux fermés et toussais comme une tuberculeuse, ravie d’inquiéter mes parents.
La Princière a cédé la place à un magasin de fripes et le saint-bernard de la façade bleu azur fracassée par les barbares ne sauvera plus personne. D’horribles pancartes de plexiglas aux couleurs criardes ont remplacé la porcelaine.
Les statues de Jeanne d’Arc, du maréchal Bugeaud, du duc d’Orléans qui ponctuaient nos promenades dominicales, le monument aux morts du plateau des Glières, les noms des places et des rues : Michelet, Burdeau, Clauzel, Dumont d’Urville, les terrasses de café où filles et garçons se mêlaient, les magasins opulents et parfumés, tout a disparu.
Mort.
La nuit, les bruits du port parviennent toujours, lourdes masses tombant sur les quais, chaînes d’acier raclant le béton, sirènes de navires, cris de dockers. Leur écho s’estompe dans l’air humide des collines. Sur le balcon, dans les bras de mon père, je regardais les lumières tremblées de l’été, sa peau était moite, légèrement citronnée. Le phare du cap Matifou tournait dans le noir. « Compte jusqu’à cinq, il reviendra », disait papa, et s’il ne revenait pas, il fallait aller jusqu’à vingt.
L’invasion des sauterelles…
Elles obscurcissaient le ciel, s’abattaient sur les trottoirs et les pavés, sur les arbres qu’elles dévoraient jusqu’à l’écorce. Leur abdomen gavé éclatait en purée verte sous les pieds des passants, les roues des carrioles ou les pneus des voitures. Les Arabes les mangeaient grillées, disait-on. Un frisson de dégoût me hérissait. Ces hommes bruns, maigres, sales et malodorants pour la plupart, étaient-ils vraiment des hommes ?
Des chimères sans doute, mi-bêtes sauvages mi-êtres humains.
J’en avais peur ; adolescente, dans les rues désertes, je traversais pour ne pas les croiser. En 1945, du côté de Sétif, ils étaient sortis des gourbis, armés de longs couteaux et avaient égorgés des colons dans leur lit. Une terrible répression s’était abattue, aveugle, indigne.
Résumé
La santé de Louise, qui a refusé de quitter l’Algérie, se dégrade de jour en jour. Oubliée de tous, Louise se souvient.
Lorsque Sofiane, un jeune Algérois, entre dans sa vie, elle lui raconte la vie d’avant, ses espoirs déçus, son neveu Marc, célèbre metteur en scène.
Avis
Alger sans Mozart, publié à l’occasion du 50ième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, est un roman qui retrace l’Histoire intimement liée des Algériens et des Français, quelles que soient leurs origines.
D’une très belle écriture, Alger sans Mozart est un hymne d’amour pour l’Algérie, un roman à plusieurs voix qui devrait intéresser les Français et les Algériens, les Kabyles et les Berbères, les pieds-noirs qui ont fui l’Algérie comme ceux qui y sont restés.
Alger sans Mozart, c’est d’abord la voix de Louise qui est restée vivre en Algérie par amour pour son mari Kader qui a appartenu au FLN et par amour pour cette terre où elle est née, où elle a grandi, où elle a aimé, où elle a rêvé que les Algériens et les Européens d’Algérie pourraient vivre ensemble en harmonie s’opposant ainsi à sa famille et à sa belle-famille ; c’est la voix de Marc dont le frère et le père sont morts et enterrés en Algérie - son père qui avait choisi de défendre la terre de ses ancêtres en rejoignant l’OAS ; c’est celle de Sofiane l’Algérois de 19 ans qui a soif de vivre comme il l’aimerait et qui se sent prisonnier dans son propre pays.
Alger sans Mozart, c’est un magnifique portrait de femme qui raconte l’histoire de sa vie, sans concessions. Une femme qui évoque ses amours, ses incompréhensions face aux attitudes haineuses des uns ou des autres, ses déchirures et ses folles espérances, l’abandon de sa famille qui ne lui pardonne pas d’être restée alors qu’ils ont tout laissé. C’est aussi les très beaux portraits d’hommes blessés et meurtris par l’amour et par la vie.
Alger sans Mozart. Une fois n’est pas coutume, je suis du même avis que les jurés du Prix Goncourt : ce livre doit faire partie de votre sélection de romans à lire cet été !
Alger sans Mozart, Canesi & Rahmani, éditions Naïve 400 pages 18 €
Vu sur Soupir, le fanzine de BD érotique de Nekomix
Travailler pour une maison d’édition qui cherche à promouvoir le travail d’illustrateurs m’amène à recevoir des courriels émanant de personnes dont je ne connaissais rien, ni le nom, ni le site, ni les illustrations précédemment réalisées. C’est ainsi que l’on découvre les multiples ramifications de l’érotisme, qui touche aussi des illustrateurs pas toujours spécialisés dans [...]
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Vu sur Osez… 52 scénarios de week-ends érotiques, Marc Dannam
Dans la collection des guides Osez, j’ai une prédilection pour ceux écrits par Marc Dannam. Deux qualités essentielles y sont réunies : humour et informations (pertinentes, parfois inattendues, culturelles, etc.). Si l’on n’apprend rien, à quoi sert un guide sexo ? Si on s’ennuie à le lire, autant le laisser tomber. Osez 52 scénarios de week-end érotiques [...]
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Vu sur Jeux érotiques de Jean-Paul Cordier
Sorti en même temps qu’un fascicule de mots croisés (érotiques bien entendu!), le livret Jeux érotiques réunit des mots fléchés, des « 7 différences » avec des illustrations de Marc Chalvin, des jeux de logique, des mots manquants, des mots et des textes coupés, des mots mystère, des « su-do-cul », des additions lettrées, etc. Quarante-deux pages de jeux [...]
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Vu sur Chantages 2 d’Ardem
Cette bande-dessinée, suite du premier volume Chantages lu précédemment aux éditions Dynamite, m’a rendue mal à l’aise. Si Chantages 1 était atroce, Chantages 2 repousse encore plus loin certaines limites. Et moi qui avais un temps espéré que peut-être ce deuxième volume rétablirait l’équilibre, qu’Hélèna, la femme contre laquelle s’exerce ce chantage, se rebellerait, prendrait [...]
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Caryl Férey est écrivain et scénariste, auteur d’une dizaine de romans, d’une trentaine de pièces radiophoniques, de textes, de nouvelles et de chansons.
En 2005, il a obtenu le Prix SNCF du Polar pour Utu.
En 2008 et 2009, Zulu est récompensé par dix prix littéraires dont le Grand Prix de Littérature Policière, le Grand Prix des Lectrices de Elle, le Prix du Roman Noir du Nouvel Obs’.
Extrait
0
Le vent noir hurlait par la portière de la carlingue. Parise, sanglé, inclina son crâne chauve vers le fleuve. On distinguait à peine l’eau boueuse du Rio de la Plata qui déversait depuis l’embouchure.
Le pilote avait mis le cap vers le large, en direction du sud-est. Un vol de nuit comme il en avait fait des dizaines dans sa vie, bien des années plus tôt. L’homme au bomber kaki était moins tranquille qu’à l’époque : les nuages se dissipaient à mesure qu’ils s’éloignaient des côtes argentines et le vent redoublait de violence, secouant le petit bimoteur. Avec le vacarme de la portière ouverte, il fallait presque crier pour se faire entendre.
- On va bientôt sortir des eaux territoriales! prévint-il en balançant sa tête vers l’arrière.
Hector Parise consulta sa montre-bracelet ; à cette heure, les autres devaient avoir expédié le colis… Les crêtes des vagues miroitaient sur l’océan, ondes pâles sous la lune apparue. Il s’accrocha aux parois de la carlingue, géant chancelant sous les trous d’air. Le « paquet » reposait sur le sol, immobile malgré les soubresauts de l’appareil. Paris le fit glisser jusqu’à la portière. Six mille pieds : aucune lumière ne scintillait dans la nuit tourmentée, juste les feux lointains d’un cargo, indifférent. Sa sangle de sécurité battait dans l’habitacle exigu.
- O.K. ! rugit-il à l’intention du pilote.
L’homme dressa le pouce en guise d’assentiment.
Le vent fouettait son visage ; Parise saisit le corps endormi par les aisselles et ne put s’empêcher de sourire.
- Allez, va jouer dehors, mon petit…
Il allait basculer le paquet sur la zone de largage quand une lueur jaillit des yeux ouverts - une lueur de vie, terrifiée.
Le colosse tangua dans la tourmente, pris de stupeur et d’effroi : shooté au Penthotal, le paquet n’était pas censé se réveiller, encore moins ouvrir les paupières ! Etait-ce la Mort qui le narguait, un jeu de reflets nocturnes, une pure hallucination ?! Parise empoigna le corps avec des frissons de lépreux, et le précipita dans le vide.
Résumé
Rubén Calderon est détective pour les Mères et les Grands-Mères de la Place de Mai.
En 78, il est sorti vivant des geôles clandestines de l’ESMA (Escuela Superior de Mecánica de la Armada ; Ecole Supérieure de Mécanique de la Marine). Son rôle est de retrouver les tortionnaires et les enfants de disparus adoptés lors de la dictature
Jana, d’origine Mapuche, est sculptrice. Un soir, Paula, sa seule amie, l’appelle. Luz a disparu. Tout comme Paula, Luz est un travesti qui se prostitue sur les quais.
Avis
Le matraquage médiatique autour d’un livre, cela me procure toujours le même effet : il faut que je vérifie.
Mapuche, le dernier roman de Caryl Férey paraît en librairie fin avril 2012.
A peine sorti, les critiques l’encensent. Au fil des mois, d’autres le descendent. C’est de bonne guerre.
En juin, Mapuche décroche le Prix Landerneau Polar 2012. L’effet boule-de-neige s’amplifie, d’un côté comme de l’autre. On adore ou on déteste.
Férey par-ci, Mapuche par-là, ça suffit ! Je veux comprendre quoi-t-est-ce ?
Je n’ai jamais lu de roman de cet écrivain, comme je n’ai lu aucune critique de Mapuche, juste les titres. Je suis donc vierge de Férey, m’sieur le juge ! Mais je ne supporte pas l’injustice. Cela dit, je ne suis pas Batman non plus (version femme, merci), je ne vais pas poursuivre les méchants (qui seraient ceux qui idolâtrent ou ceux qui kalashnikovent ???) et s’il faut le préciser à nouveau : personne ne m’obligera jamais à parler d’un roman si je n’en ai pas envie ; je n’évoquerai jamais un roman que je n’ai pas lu de la première à la dernière page ; je ne clouerai pas au pilori un auteur parce que c’est tendance.
Alors Mapuche ? Documentaire sur l’Argentine ou thriller ?
Généralement, l’éditeur se charge d’inscrire l’œuvre dans une catégorie pour que le lecteur en ait une vision plus ou moins stéréotypée. Gallimard lui a collé l’étiquette thriller.
Je peux vous garantir qu’il n’est ni à classer dans le rayon Poésie ni dans le rayon Théâtre. Mais je ne peux décemment pas le reconnaître comme un thriller : Mapuche oscille constamment entre le documentaire journalistique et le roman à suspense, tous les deux mal ficelés.
Les rares fois où Caryl Férey réussissait à m’embarquer, j’étais larguée, quelques lignes plus tard. A croire que l’écrivain n’a pas su se décider ! Peut-être aurait-il été bon qu’il choisisse entre rapporter son voyage en Argentine et au Chili, ses rencontres avec « *les Argentins de Paris échappés des geôles des prisons clandestines lors de la dictature, leurs descendants, la communauté Mapuche en France et en Amérique du Sud, les Grands-Mères de la Place de Mai » ou écrire un thriller pervers où auraient été mis en scène des êtres torturés qu’on torture sadiquement et qui torturent de la même façon ?
Est-ce qu’un élagueur couperait la branche sur laquelle il est assis ? Est-ce qu’un alpiniste grimperait au sommet en chaussons de danse ?
A moins que Férey n’ait tenté d’inventer un nouveau genre littéraire ? Le docu-thriller-lessiveuse ? Une lessiveuse est utile pour laver le linge très sale. Je m’essaye à la métaphore, quoi : il s’est passé des choses dégueulasses en Argentine et aujourd’hui encore des familles en souffrent, d’où ma proposition de lessiveuse…
Ce n’est pas avec Mapuche que j’en saurai plus sur l’Histoire de l’Argentine, ni sur celle des Mapuches d’ailleurs.
Je veux bien suivre pas à pas deux personnages forts d’un passé traumatisant, deux êtres proches de la folie qui commettent des actes d’une violence inouïe alors même qu’ils viennent de subir des tortures qui tueraient n’importe quel humain. Oui, je suis capable de me laisser emmener si l’écriture est belle et s’il existe un tempo.
1 - Quand un auteur a écrit des dizaines de romans, je m’attends à un travail d’écriture soigné.
2 - Je ne supporte pas qu’on me coupe l’herbe sous les pieds ! C’est comme si on m’invitait à déguster un sorbet chez Bertillon et que celui qui m’invite la mange devant moi.
Faut pas déconner, bordel !
Dès le chapitre 0, ça coince aux entournures.
Parise commence à jouer la chochotte en avion parce qu’il a pris de l’âge (cf. « L’homme au bomber kaki était moins tranquille qu’à l’époque : les nuages se dissipaient à mesure qu’ils s’éloignaient des côtes argentines et le vent redoublait de violence, secouant le petit bimoteur », « géant chancelant sous les trous d’air »). Soit, soit.
« Six mille pieds : aucune lumière ne scintillait dans la nuit tourmentée, juste les feux lointains d’un cargo, indifférent ». Pourquoi évoquer les feux lointains d’un cargo pour aussitôt me signaler que ce cargo est indifférent ? Oui, je chipote, prix littéraire oblige.
Sa victime ouvre des yeux terrifiés et voilà que Parise a les foies au point de tanguer « dans la tourmente, pris de stupeur et d’effroi ». Tu parles d’un colosse !
Mais le type réussit à balancer un corps dans le vide. « avec des frissons de lépreux ». Je n’ai toujours pas compris cette expression.
Et le roman foisonne de ces tics d’écriture que je pardonnerais plus facilement, peut-être, à un débutant.
Donc, j’ai lu Mapuche jusqu’au point final et je reste sur ma faim.
Y a tromperie sur la marchandise, je dis. Voire arnaque.
C’est vraiment Caryl Férey, l’écrivain aux multiples récompenses, qui a commis Mapuche ? Wow.
Possible que j’ose la lecture de la deuxième partie « *qui n’est pas une suite » mais qui « *se déroulera au Chili, plus spécifiquement autour des Mapuche et des lois anti-terroristes dont ils font l’objet. »
Possible ne veut pas dire probable, n’est-ce pas ?
J’aurais mis un « s » à « des Mapuches » comme on marque le pluriel pour « des Bretons ». Mon professeur de français agrégé en lettres classiques m’a appris qu’on utilisait « deuxième » si la série comprenait plus de deux éléments.
Une troisième partie serait-elle prévue ?
Cela dit, Littré a toujours contesté la distinction entre « second » et « deuxième » et le Service du Dictionnaire de l’Académie française reconnaît qu’aujourd’hui « second » appartient à la langue soignée.
Langue soignée… Soin… Ça me laisse songeuse…
Et de m’interroger : quel va être le titre du prochain roman de Caryl Férey « autour des Mapuches » ???
A noter :
Sur son *site, Caryl Férey explique que Mapuche est le livre pour lequel il se sent « le plus investi, possédé, affectivement, moralement, politiquement ».
Mapuche, Caryl Férey, éditions Gallimard
Lyndsay Faye est une New Yorkaise d’adoption. Après des études en anglais et en art du spectacle, elle exerce un temps le métier de comédienne, avant de publier son premier roman, Dust and Shadow, en 2009.
Le Dieu de New York est son premier titre à paraître au Fleuve Noir. L’auteur travaille à la rédaction de la suite.
Extrait
[...]
Timothy Wilde, c’est moi, et laissez-moi vous le dire, ça ne vous renseigne en rien sur mon compte. Que dalle. Toute ma vie, j’ai fait du dessin au fusain, pour m’occuper les mains, pour desserrer l’étau qui étreint ma poitrine. Une feuille de papier d’emballage montrant une maison éventrée, au squelette noirci, vous en apprendrait plus sur moi que cette simple phrase.
Toutefois, mes rapports sur les crimes et délits s’améliorent à présent que je porte mon étoile de policier. Et Dieu fait tant de victimes par le biais des conflits locaux. Il fut un temps, j’imagine, où se dire catholique signifiait laisser l’empreinte de votre botte sur le cou des protestants, mais le passage des siècles et la traversée d’un aussi vaste océan aurait dû diluer ce genre d’inimitiés - si la chose est possible. Hélas non, et me voilà assis, aujourd’hui, à rédiger un rapport sur des faits terribles. Tous ces enfants, et pas seulement les enfants, mais aussi les Irlandais et les Américains adultes, et je ne sais qui encore, qui ont eu le malheur de se trouver pris entre deux feux : j’espère juste que ce rapport aura au minimum la vertu de préserver leur mémoire. Quand j’aurai noirci assez de pages, les écorchures laissées par les détails seront, je l’espère, un peu moins douloureuses. Je pensais déjà que les odeurs boisées du mois d’octobre, la manière subtile dont le vent s’engouffre dans les manches de mon manteau, auraient contribué à effacer les cauchemars de mois d’août.
Je me trompais. Mais j’ai commis des erreurs plus graves.
Voilà comment tout a commencé. A présent que la fillette en question est en sécurité, je peux écrire cette histoire en tant qu’homme et pas seulement en tant que flic.
Dans la nuit du 21 août 1845, une enfant s’est enfuie.
La petite était âgée de dix ans, pesait 28 kilos et elle était vêtue d’une chemise de nuit raffinée, au col ourlé avec soin d’une bande de dentelle. Ses boucles auburn étaient ramenées en chignon lâche sur le sommet de son crâne. Ce soir-là, la brise tiède qui entrait par la fenêtre ouverte lui caressait l’épaule, là où se chemise avait glissé. Elle se tenait pieds nus sur le plancher. Soudain, elle s’est demandé s’il n’y avait pas quelque part dans le mur de sa chambre un petit trou aménagé pour l’observer. Aucun des garçons et des filles n’en avait jamais trouvé, mais c’était tout à fait le genre de chose dont l’autre était capable. Ce soir-là, chaque souffle d’air était tel un soupir sur sa peau, qui faisait de ses gestes un mol élan liquide.
Pour s’évader, elle a noué trois bas de dame qu’elle a fixés aux volets d’acier. Puis elle a soulevé sa chemise de nuit trempée. Elle lui collait à la peau et ça lui donnait la chair de poule. Elle est passée par la fenêtre sans regarder, en s’accrochant aux bas, puis s’est laissée glisser le long de cette corde de fortune sous la caresse de la brise d’été, avant d’atterrir sur un tonneau de bière vide.
Elle a quitté Greene Street en empruntant Prince Street, puis est tombée sur le flot bouillonnant de Broadway. En chemise de nuit, elle suivait l’ombre des murs comme un fil d’Ariane. Vers 10 heures du soir, sur Broadway, tout devient flou. La fillette bravait un torrent de soie. Des messieurs désinvoltes en gilet de velours noir se précipitaient dans des établissements couverts de miroirs du sol au plafond. Des portiers, politiciens, négociants, un groupe de crieurs de journaux, cigare éteint vissé entre leurs lèvres roses. Mille paires évanescentes d’yeux aux aguets. Mills façons de se faire prendre. Et à l’heure où le soleil se couche, le fragile maillage féminin s’étend jusqu’au moindre recoin : putains aux gorges blanches, le teint désespérément blême malgré le rouge, regroupées par cinq ou six, alliances formées dans les bordels, par le fait qu’elles arborent des diamants, ou bien ne peuvent s’offrir que de misérables répliques jaunissantes et craquelées.
La petite fille a su faire instantanément la distinction entre les dames et les filles des rues, même parmi les plus riches et florissantes.
Dès qu’elle a aperçu une brèche dans le flot incessant des voitures et des chevaux luisants, elle s’y est engouffrée comme un papillon de nuit sortant de l’ombre, regrettant de ne pas être invisible pour traverser la grande artère. Ses pieds nus s’enfonçaient dans la crasse visqueuse, semblable à du goudron, qui s’accumulait au-dessus des pavés, et elle a trébuché sur un épi de maïs à demi rongé.
Son cœur a bondi dans sa poitrine en un sursaut de panique. Si elle tombait, ils la verraient et tout serait terminé.
Les autres gosses, ils les ont tués vite fait ou en prenant leur temps ?
Mais elle s’est redressée. Les lumières des voitures réverbérées sur mille plaques de verre étaient à présent derrière elle, et elle filait à nouveau. Dans son sillage, elle laissait quelques soupirs de fillette et un cri d’alarme.
Nul ne la pourchassait. Ce qui n’est guère étonnant dans une ville de cette taille. C’était là l’expression de l’inhumanité de quatre cent mille personnes, mêlée en une masse d’indifférence bleu-noir. Je crois que c’est pour ça que nous existons, nous, les flics à l’étoile… Nous sommes les seuls à nous arrêter pour regarder ce qui se passe autour de nous.
Plus tard, elle a raconté qu’elle voyait tout comme des tableaux mal peints : grossiers, en deux dimensions, les bâtiments de briques dégoulinants de couleur. J’ai moi aussi expérimenté cet état, quand on n’est pas vraiment présent. Elle se souvenait d’avoir vu un rat ronger un morceau de queue de bœuf sur la chaussée, et puis rien d’autre. Des astres dans le ciel d’été. Le léger fracas métallique de l’omnibus New York/Harlem qui s’arrêtait en ronronnant sur ses rails, avec ses deux chevaux de traction écumants, leur robe humide et huileuse dans la lumière des becs de gaz. Un passager au chapeau en tuyau de poêle, regardant d’un air absent le paysage qui s’éloignait, promenait sa montre sur le rebord de la vitre du bout des doigts. La porte s’est ouverte devant une menuiserie maculée de sciure, où s’entassaient des cabinets à demi achevés et des barreaux de chaises démembrées, le tout aussi sens dessus dessous que ses pensées à elle.
Nouveau caillot de silence, à ne plus rien voir. La fillette a soulevé une fois de plus sa chemise de nuit qui lui collait toujours au corps.
Puis elle a filé dans Walker Street, croisé un groupe de dandys dont les boucles huileuses et luisantes encadraient le monocle, et qui sortaient frais et revigorés des bains de marbre de chez Stoppani. Ils ne lui ont guère prêté attention, parce qu’elle courait à toutes jambes vers le cloaque de la 6e circonscription, où elle devait par conséquent habiter.
Après tout, elle avait l’air irlandaise. Donc, elle l’était forcément. Et quel homme sain d’esprit irait s’inquiéter de voir une petite Irlandaise rentre chez elle en courant ?
Eh bien, moi.
Une grande partie de mon cerveau se consacre aux enfants abandonnées. Je m’intéresse de près à la question. D’abord, parce que j’en ai été un moi-même, ou presque. Ensuite, parce que la police a pour mission d’attraper ces gamins malingres et crasseux quand elle le peut, de les rassembler, comme du bétail, puis de les entasser dans des voitures verrouillées qui remontent Broadway en grondant, jusqu’au Refuge. Dans notre société, un gosse des rues vaut moins qu’une vache du New Jersey, et celles-ci sont plus faciles à regrouper que les mômes égarés. Quand les flics les coincent, les mioches les dévisagent d’un regard à la fois vulnérables et fiévreux, trop brûlant pour être mauvais… Je le connais, ce regard. Aussi, jamais, quelles que soient les circonstances, jamais je ne m’en prendrai à eux comme ça. Même si mon poste en dépendait ! Si ma vie en dépendait ! Et jusqu’à celle de mon frère !
Mais dans la nuit du 21 août, je ne songeais guère aux gosses des rues. J’ai traversé Elizabeth Street, aussi vaillant qu’un sac de sable. Une demi-heure plus tôt, j’avais balancé mon étoile de flic contre un mur. A présent, elle était au fond de ma poche, où elle appuyait douloureusement contre mes doigts, tout comme mes clefs, et en moi-même je maudissais mon frère en une espèce de prière réconfortante. Je vis beaucoup mieux la colère que la confusion.
Va te faire foutre, Valentin Wilde, me répétais-je, toi et toutes tes brillantes idées !
C’est alors que la fillette s’est précipitée sur moi sans me voir, comme une feuille emportée par le vent.
Je l’ai saisie par le bras. Malgré le clair de lune brouillé, son regard sec et fuyant d’un gris pâle m’a transpercé comme les fragments d’une aile de gargouille tombés d’un beffroi. Son visage était inoubliable, carré comme un tableau, avec des lèvres sombres et gonflées, et un petit nez parfait. Sur ses épaules, une constellation de taches de rousseur. Pour une fille de dix ans, elle était petite, mais elle se mouvait avec une telle souplesse que, dans mes souvenirs, elle m’apparaît plus grande qu’en réalité.
Cependant, la seule chose que j’ai remarquée, quand elle est venue percuter mes jambes ce soir-là, juste devant chez moi, c’est qu’elle était couverte de sang.
Résumé
Août 1845. New crée enfin son département de police. Ancien barman, Timothy Wilde intègre le NYPD, grâce à son frère.
Quelques jours plus tard, lors d’une de ses rondes, Tim est bousculé par une petite fille vêtue d’une chemise de nuit couverte de sang. Elle lui raconte qu’elle fuit un homme au capuchon noir qui découpe les enfants en morceaux.
Avis
Quand tu entames la lecture de ce livre, tu as forcément les images de Gangs of New York derrière les rétines. Si tu as vu le film de Scorsese qui est l’adaptation du roman d’Herbert Asbury (The Gangs of New York: An Informal History of the Underworld), bien sûr.
Le réalisateur a axé son film sur le Manhattan de 1863 et la vengeance d’un fils.
Lyndsay Faye raconte le New York de 1845 grâce aux réflexions d’un jeune homme devenu flic par accident et confronté à des morts sordides.
New York, cette année-là, c’est :
- Ses bas-fonds où viennent s’entasser les plus pauvres, notamment les Irlandais qui débarquent tous les jours de plus en plus nombreux, chassés de leur île par la grande famine, et les Noirs.
- La violence, le manque d’hygiène, la pauvreté, la corruption, les rivalités politiques et religieuses, les pompiers volontaires, le racisme, les théâtres créés par des vendeurs de journaux, les bordels…
- La création de sa police (NYPD) mise en place par George Washington Matsell. C’est bien ce premier commissaire qui écrivit le dictionnaire d’argot, The secret language of crime: vocabulum or rogue’s lexicon, qui recensait tous les mots utilisés par les voyous.
Le Dieu de New York, c’est :
- Une intrigue à rebondissements.
- Une plume.
- Un rythme.
- Une réelle maîtrise des détails historiques.
- Une fidèle retranscription de l’argot de l’époque.
- Des personnages marquants.
- Un magnifique travail de traduction réalisé par Carine Chichereau.
En bref, un grand, grand moment de lecture !
(Sinon, tu auras remarqué que la couverture ne tient pas compte de ce que l’auteur décrit dans son roman « elle était couverte de sang ».)
Le Dieu de New York, Lyndsay Faye, éditions Fleuve Noir 528 pages 20, 90 €
Traduit par Carine Chichereau
Ma vie est un cirque
Une galerie des monstres
Où défilent nuit et jour
Femmes à barbe
Hommes canon
Hydrocéphales nains
Frères siamois bègues
Contorsionnistes obèses
Hercules aux biceps d’acier
Tatoués intégraux
Quant à moi, je suis
Leur avaleuse de sabres
La tailleuse de calumet
La scalpeuse de mohican
Qui humecte le bâton du berger
Et qui est à tu et à toi avec le pontife
On peut se mettre en bouche
Bien des choses en somme
Cigarette stylo bille brosse à dents
En-cas de quinze heures trente
Chewing-gum goyave-ananas-menthe
Cornet à pistons baryton
Mais rien ne demande autant
De dextérité et d’adresse
Que de prendre en gorge
Une arme d’estoc et de taille
Une longue et large rapière
De chair et de sang
Dès le début il faut
Que l’épée soit bien rigide
Alors, mieux vaut la travailler
Qu’elle soit chaude et flexible
Qu’elle réagisse au moindre mouvement
Au moindre souffle
Au moindre changement de pression
Lors de la prise en bouche
Avec un peu de succion
Le sabre enfle et se déploie
Bat au pouls du désir
Et pour rien au monde ne quitterait-il
La douceur de mon palais
Alors toujours plus profondément
Il avance vers ma gorge
Plongeant au plus profond de mon âme
Quand je le tiens mollement
Entre mes lèvres
La friction baveuse le rend
Plus rigide encore
Souvent je reste immobile
Pur réceptacle
À genoux et essuyant l’estocade
La tête renversée
Méditative et souveraine
Les épées se succédant
Allant et venant dans mon gosier
Jusqu’à l’apothéose finale
Que gourmande je déguste
Sous un tonnerre de cris
Et d’applaudissements.
Vu sur Quiz pour l’anniversaire de la collection e-ros
Ce sera le 10 août. La collection e-ros aura alors un an. Un joli panorama lorsque l’on regarde l’ensemble des livres numériques publiés, même si mon regard se porte davantage encore vers les prochaines publications que nous préparons, toute heureuse que je suis de vous proposer de nouveaux écrits, avec parfois de nouveaux auteurs… Pour [...]
Cet article provient de Littérature érotique
Légende vivante du roman pornographique, Esparbec revient cette année avec Fantasmes, un livre qui réussit la prouesse de renouveler un genre qu’on croyait figé, par un audacieux postulat de forme: le recueil de fantasmes féminins, collectés par le Maître tout au long de sa vie d’obsédé incurable, et formulés avec la verve gourmande, fleurie et en même si élégante qu’on lui connaît.
En ma qualité d’attaché de presse de la Musardine, j’ai récemment fait passer une demande d’interview d’un site web à Esparbec. J’ai trouvé ses réponses si enthousiasmantes que je me suis dit: et pourquoi je ne l’interviewerais pas, moi aussi, pour le blog de la Musardine? Je me fendis alors de quelques questions par mail, dont les réponses me revinrent presque aussitôt après, directes, brutes de décoffrage et dégoulinantes de vice… en un mot esparbequiennes!
Comment décrirais tu…
… la chatte idéale ?
Epilée ou poilue, peu importe, elle doit avoir quelque chose de « scandaleux », quelque chose à quoi on ne s’attendait pas du tout après avoir vu le visage de la femme, visage qui doit avoir pour ce qui me concerne, quelque chose d’enfantin, de presque poupin. La première fois qu’elle me montre sa chatte, qu’elle me l’exhibe en écartant les cuisses, je dois être effaré par, comment dire, une certaine exagération des petites lèvres, j’aime bien qu’elles dépassent, je n’aime pas les chattes de petite fille qui ne sont que des fente de tire lire, il faut qu’il émane de la chatte de la femme qui me fascine quelque chose d’un peu effrayant, d’outrancier…
Et aussi, ça doit ressembler à une blessure ; et qu’une fois ouverte, elle continue à rester mystérieuse, on doit y découvrir sans cesse de nouveaux « petits morceaux de chair » ; et enfin, elle doit beaucoup mouiller, quant au clitoris, inutile de dire qu’il doit être de bonne dimension, révéler son excitation en s’érigeant de façon exagérée…
J’écris n’importe comment, surtout, pas du style, mais je ne trouve pas les mots qu’il faudrait pour bien dépeindre mon effarement en voyant s’ouvrir cet objet « bestial »…
Je m’arrête là, je pourrais écrire des chapitres entiers, ça n’épuiserait pas ce que je ressens la première fois qu’une femme me montre son con, et me laisse jouer avec…
… la culotte idéale ?
Il n’y a pas de culotte idéale, pour moi ; toutes se valent, chacune a son mystère, son « goût » ; d’abord, il y a le plaisir de la découvrir la première fois qu’on soulève une robe… Puis de chercher à deviner à travers elle ce qu’elle cache. J’aime presque toutes les culottes qu’on voit dans les vitrines des lingeries (sauf celles de sex-shop qui, pour moi, n’ont rien d’excitant).
Je me souviens d’une femme âgée d’une trentaine d’années, trente cinq, même, qui portait des culottes de petite fille, très sages, blanches, et comme elle mouillait beaucoup, et qu’en outre je lui interdisais de s’essuyer après avoir « fait son pipi », il y avait souvent des auréoles jaunâtres à l’endroit où la fente se trouvait en contact avec le coton…
Je n’aime pas les culottes « sexy » ; pour moi, le sexy est le contraire du sexuel…
Et j’aime bien aussi qu’on puisse déplacer latéralement l’étoffe pour dévoiler la fente du con sans retirer la culotte… Qu’on puisse glisser ses doigts dessous pour farfouiller dans les muqueuses…
Bon, j’arrête là.
… la partenaire sexuelle idéale ?
Il n’y en a pas ; chaque femme donne un plaisir différent ; en gros, j’aime bien les « passives », les somnolentes, celles qui se laissent faire tout ce qu’on veut… Je ne suis pas fou des amazones, des championnes de la baise, de celles qui veulent montrer tout ce qu’elles savent faire…
J’aime bien les « femmes vicieuses », celles qui éprouvent en même temps une certaine « honte », c’est mon côté judéo-chrétien… J’aime bien qu’elles aient l’impression de faire quelque chose de mal ; et pour cette raison, j’aime bien celles qui sont mariées avec un autre homme et qui le trompent pour s’envoyer en l’air, qui ont besoin de ce sentiment de trahison, de cachotterie…
Et qu’elle soit un peu hypocrite, aussi.
Une hypocrite salope ? Bref, tout le contraire de la femme sexuellement libérée qui s’adonne au sexe comme à une sorte de gymnastique.
… La femme idéale ?
C’est la même que ci-dessus ; mais j’y ajouterai, celle qui me dirait tout, à moi. Même ce qu’elle a du mal à s’avouer.
… Le livre de cul idéal ?
Pour moi, c’est Confession sexuelle d’un anonyme russe ; on n’a jamais rien fait de mieux. On le trouve dans la collection Lectures amoureuses ; il faut absolument avoir lu ce livre.
Quant à ce que j’ai écrit, j’hésite : Le Pornographe et ses modèles ou… le dernier Fantasmes (premier volume d’une série qui contiendra tous les fantasmes que j’ai pu recueillir.
… le lecteur idéal ?
Quelqu’un qui doit avoir l’esprit ouvert ; qui doit être prêt à accueillir les différences ; qui ne cherche pas dans le livre qu’il lit ce qu’il a déjà lu, mais du nouveau.
Mon fantasme personnel : la femme qui fait semblant de dormir pendant qu’on joue avec son corps, pendant qu’on la partage avec un homme qu’elle ne connaît pas ; ça m’est arrivé quelque fois, et, franchement, même si ça confine à la branlette, c’est divin.
(les deux dessins d’illustration sont de Wiaz… merci à lui)
Je n’ai jamais été mariée, seulement fiancée. Jamais je ne l’oublierai. Jamais je ne pourrai oublier à quel point ses doigts savaient bien fouiller ma chatte. Elle maîtrisait parfaitement son art; c’était la meilleure branleuse de noune qu’il m’avait été donné de rencontrer. Vous comprendrez donc pourquoi je n’ai pas hésité une seconde avant de lui demander sa main.
Je me souviens de cette lueur de malice dans ses yeux lorsque je retirais ma culotte, comment elle salivait d’impatience, la bouche entrouverte, quand j’écartais les cuisses et qu’elle s’apprêtait à plonger. Elle commençait toujours par taquiner mes nymphes du bout de la langue, avant de délicatement poser ses lèvres sur mon clitoris, puis carrément le laper avec moult bruits baveux.
Après, elle relevait toujours le regard vers moi.
Elle me fixait toujours avec ces deux pupilles ténébreuses comme des diamants noirs, comme de lourds nuages annonçant l’orage. Je savais alors que les choses sérieuses allaient commencer, que j’allais passer à la casserole, qu’elle allait me baratter la motte, qu’elle ferait épaissir ma sauce.
Sa technique était toujours la même, bien qu’elle y apportait parfois quelques variantes, selon son humeur et la mienne. Habituellement, elle posait son index un long moment au sommet de ma fente en le bougeant à peine, pendant que de son autre main elle massait délicatement mon ventre. Souvent, je lui faisais résistance, je gardais les cuisses serrées et ne cédais que lorsque son majeur, plus long, plus adroit, glissait dans ma fente mouillée pour effleurer mon clito. Après cette première secousse, elle retirait presque toujours ses doigts pour les porter à sa bouche et savourer le parfum de mon sexe.
Ensuite, elle retournait inévitablement vers ma chatte, écartant mes cuisses, puis fouillait franchement ma fente en lissant les lèvres de ses doigts. Ses efforts se concentraient alors sur mon petit bouton; elle le faisait vibrer d’un doigt léger, le pinçait, le cajolait, le faisant palpiter pour faire naître la jouissance, pour accentuer les crispations de mon ventre, pour accompagner la vague déferlant dans mon corps en glissant sur les chairs trempées jusqu’à ce que, par pics successifs, le plaisir fasse jaillir de mon sexe ces petites gouttes de rosée qui annoncent les secousses majeures – celles qui, en rafale, tordent mon corps, en le lessivent et le broient, faisant de moi-même cette petite bête à bout de souffle, exsangue, qui tache le drap sous ses fesses.
Elle m’a quittée après une longue et cruelle maladie. Jamais n’aurais-je cru pouvoir survivre sans elle. Mais est-ce que celles qu’on a aimées avec tant de passion peuvent vraiment disparaître? J’ai demandé qu’on me laisse seule une dernière fois avec elle, juste avant que le feu la réduise en cendre. Elle est donc toujours avec moi, dans ma chambre; son urne est déposée sur une tablette et j’ai encore sa main, sa jolie main d’albâtre, avec ses doigts qui vibrent, qui pincent et qui cajolent chaque nuit mon sexe endeuillé.
Vu sur Cendrillon n’a pas de poitrine dans la collection e-ros
Le 10 juillet paraîtra un nouvel opus de la collection e-ros, c’est à dire un nouveau livre érotique sous format numérique. Pour ce volume, s’associent un auteur, Miriam Blaylock, que vous connaissez déjà puisque vous avez pu lire précédemment son conte Le Petit Chaperon vert et sa nouvelle Fais-moi mal ou L’Art de rester de [...]
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C’était la première fois que je rencontrais Robert. Robert était malingre. Robert était timide. Les lunettes de Robert avaient des verres si épais que ça lui faisait des yeux ronds et énormes de cerf aux abois. Robert était du genre passif et soumis. Mélanie, la soeur de Robert, avait organisé un party en l’absence de ses parents et en tant qu’invitée, j’en avais profité – par pur désoeuvrement et non par méchanceté – pour pousser Robert jusque dans sa chambre pendant que mes copines étaient trop occupées à se branler au salon en regardant les vidéos de lesbiennes de son père pour se soucier de nous.
Robert était donc nu sur son lit — à vrai dire, non, il portait en fait un t-shirt de Nirvana, mais rien d’autre. Il bandait mollement et se branlait du bout des doigts, sans trop de conviction. J’ai vite compris qu’il fallait que je prenne les choses en main. J’ai donc retiré le bas de mon pyjama et ma culotte, puis je lui ai dit : « Allez, Robert, lèche. » Comme il ne bronchait pas, je dus enfourcher son visage pour qu’il ait directement sous le nez les muqueuses à satisfaire. «Ne sois pas timide, Robert, mets-y la langue. Tu vas voir, ça ne mord pas», lui dis-je, pour l’encourager. Il finit par s’y risquer et par me prendre en bouche. Robert me fit un cunnilingus honnête et bien baveux, en laissant couler des rigoles de salive le long de ses joues.
Lorsque j’eus le bouton suffisamment stimulé et la chatte adéquatement humidifiée, je lui annonçai : « Maintenant, Robert, tu vas me baiser – mais avant, voyons si tu es en état de le faire comme il se doit. » Je me retournai de donc pour me placer dans la trop célèbre position du soixante-neuf et inspectai un peu sa bite. Bien qu’elle fut un peu mollassonne, elle me parut de taille convenable et tout à fait à la mesure de la besogne qui lui était destinée. Pour l’encourager, j’en taquinai le méat du bout de la langue, puis léchai son prépuce en traçant des vrilles de fantaisie. Lorsqu’il se mit à tortiller du cul en soupirant, je sus qu’il était prêt à me fourgonner. Je me relevai, lui badigeonnai généreusement la queue de KY et me mis à le chevaucher en amazone sans autre forme de procès (et surtout sans lui mettre de capote, ce qui en soi est un scandale — les enfants, ne faites surtout pas cela à la maison). « Tu aimes ça, hein, Robert? Dis-le que tu aimes te faire baiser! Allez Robert! Dis-le! » ne cessai-je de répéter en sautant sur lui de plus en plus vite, de plus en plus fort, comme une trampoliniste de cirque. Robert, lui. ne disait rien, il se contentait d’ahaner en tordant les draps de ses deux poings.
Je jouis assez rapidement, peut-être un peu trop au goût de Robert, qui n’eut même pas le temps de lâcher sa sauce. Alors que sa bite, toute palpitante, était toujours enfoncée dans mon minou, l’envie me prit soudain de pisser; quoi de plus normal, à force de cogner à répétition contre ma vessie. « Robert, tu m’as donné envie de faire pipi. Ça ne te dérange pas trop si je me soulage sur toi? C’est que c’est urgent et je ne voudrais pas que les autres me voient courir les fesses à l’air jusqu’aux chiottes…» lui dis-je en l’aspergeant de mon jet, sans attendre sa réponse. Robert rechigna un peu, pour la forme, puis se laissa inonder en soupirant. Lorsque j’eus terminé — car je ne voulais pas salir le haut de mon pyjama — je me levai avec mille précautions et essuyai mes cuisses et ma cracounette avec le couvre-lit.
« Merci Robert, c’était une bonne baise. Je vais dire aux autres que tu sais t’y prendre avec les dames et que tu aimes te faire prendre pour un pot de chambre » lui dis-je, tout sourire, en remettant ma culotte. Dégoulinant de pisse et l’air hagard, il me répondit:
« Moi, c’est Steve ».
Vu sur Carnet sexuel d’une femme de chambre, Éric Mouzat
Léna agit avec une déconcertante et troublante décontraction. Un service sexuel contre une coquette somme d’argent ? Mais bien sûr ! Léna a justement besoin de régler les frais d’inscription à l’université, tandis que le sexe est de toute manière à chaque fois une partie de plaisir. Aucune hésitation de sa part, pour devenir cadeau d’anniversaire, conteuse [...]
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Malgré sa gueule de bois, l’équipe des éditions et de la librairie La Musardine remercient du fond du cœur toutes celles et ceux qui sont venus célébrer l’été avec nous hier (19 juin 2012) au 122 rue du Chemin Vert, à l’occasion d’une fête que l’on surnomme déjà « la soirée de tous les records ».
Furent en effet battus :
Le record d’affluence à une soirée Musardine ;
Le nombre record de gens réunis dans un lieu parisien pour faire la fête un soir de match de la France d’Euro 2012 et n’ayant rien, mais alors rien à branler du foot ;
Le nombre record de bouteilles descendues : rouge, blanc, rosé, toutes couleurs confondues, sans parler du saladier de punch et du saladier de Blue Lagoon descendus en un temps record eux aussi ;
Le nombre record de litres d’alcool absorbés par un garçon de 18 ans dans une soirée Musardine, sensé tenir le bar de surcroît ;
Le nombre record de blagues de cul proférées par l’assistance avinée ;
Le nombre record de jolies filles draguées par un nombre record de jolis garçons ;
Le nombre record de jolies filles draguées par un nombre record de vieux libertins relous ;
Le nombre record de jolis garçons dragués par un nombre record de vieux libertins relous ;
Le nombre record de compliments équivoques récoltés par notre miss VPC (officiellement : Vente Par Correspondance, officieusement : Vicious Pussy Cat) ;
Le nombre record de livres offerts dans une soirée Musardine à une assistance apparemment très motivée par notre grand jeu concours et dont voici, en photo, les heureux lauréats de la première place (monsieur) et de la seconde place (madame), on les applaudit bien fort !
Le nombre record d’auteurs de la collection Osez 20 histoires présents dans une soirée Musardine ; de mémoire, Anne de Bonbecque, Servane Vergy, Nora James, Alexandra Otero, Octavie Delvaux, Dora B, Miss Kat, Cali Rise, sans oublier Daniel Nguyen dans le rôle de celui qui s’arrange toujours pour être seul gars entouré de jolis nanas ;
Le nombre record de stagiaires présents sur place pour assister logistiquement le personnel de la Musardine, rapidement trop bourré pour assurer ;
Le nombre record de livres dédicacés dans une soirée Musardine par un seul homme, battu par le stakhanoviste Jaap de Boer (à gauche sur la photo), mais Marc Chalvin (à droite) s’est bien défendu aussi ;
Le nombre record d’absences douloureuses parmi nos plus fidèles habitués bloqués ce soir là par des impondérables : revenez nous vite !
Le nombre record d’éditeurs en littérature érotiques présents dans une soirée Musardine : l’on vit en effet Claude Bard (la Musardine), Franck Spengler (Blanche) et Thierry Plée (Tabou) se serrer mutuellement la louche, avant de se concerter avec gravité sur une stratégie commune à établir pour préparer le livre érotique à traverser la crise financière, les mutations du marché du livre, la situation en Grèce, les textos de Valérie Trierweiler et le nouveau film de BHL ; résolutions furent prises, contrats furent passés, alliance sacrée fut scellée, les tauliers sont de retour, on va voir ce qu’on va voir ;
Le nombre record de tournées payées par la patron au troquet d’à côté après la soirée pour fêter le Prix Evian 2012 du meilleur essai érotique de Marc Dannam, on applaudit bien fort le patron ! Et on applaudit bien fort Marc Dannam !
Le nombre record de taxis parisiens chargés au cœur de la nuit d’auteurs et amis de la Musardine de retour chez eux, seuls ou accompagnés, mais ça (histoire de rendre aussi notre petit hommage (détourné) à Thierry Roland) : cela ne nous regarde pas.
A la prochaine!
Vu sur Les Vacances pourries
Le 21 juin n’annonce pas seulement le début de l’été. Cette date annonce aussi Les Vacances pourries, titre choisi par la jeune maison d’édition numérique Edicool pour un recueil collectif de très courts textes. Dans sa collection Les 10, qui s’est déjà illustrée ces derniers mois, dix auteurs sont réunis, chacun proposant en 1000 mots [...]
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Ce qui est bien avec Sion Sono, c’est qu’à chacun de ses films, nous sommes surpris. Dans le premier chapitre de Guilty of Romance, nous faisons la connaissance d’Izumi, épouse soumise à son mari, écrivain, célèbre pour ses romans d’amour, dépeignant de torrides passions, un peu cucul il faut le dire. Mais à la maison, rien de torride. L’appartement est un modèle de froideur. Monsieur se lave au savon de Marseille, dort des draps de soie, et complimente son épouse lorsque le thé est parfaitement infusé. Leur relation est platonique et leur vie métronomique. Il part à 7h (il dispose d’un bureau à l’extérieur pour écrire ses romans) et revient le soir à 21h. En attendant, elle s’occupe des taches ménagères. La réalisation fait écho à ce mode de vie : cadrages parfaits, mise en scène posée, musique classique en trame sonore, caméra statique.
Mais voilà qu’Izumi souhaite s’émanciper. Elle trouve un boulot d’animation dans une supérette. Elle doit faire goûter des échantillons de saucisse aux clients. Elle est bientôt repérée par la directrice d’une agence de mannequin. Par le biais de photos où elle se retrouve de plus en plus nue, Izumi accepte son corps et découvre qu’il peut avoir un attrait pour les autres, et que son mari ne lui montre peut-être pas toute la passion qu’il décrit si bien dans ses bouquins.
A première vue, on pourrait penser à un discours simple sur l’émancipation de l’épouse japonaise. Il est vrai que nous participons avec plaisir à voir cette jeune femme coincée de partout, se libérer progressivement pour devenir au final une bête de sexe. Mais attention, au final cette émancipation est utilisée pour des besoins masculins. Les photos de charme, les vidéos érotiques soft, sont destinés principalement aux hommes. Ainsi, même si Izumi se découvre finalement un but dans la vie grâce à son corps, il ne s’agit ni plus ni moins d’exploitation. En vrai, Izumi ne contrôle plus grand chose et elle se retrouve rapidement dans le quartier des « love hotels » où un psychopathe finit par la séquestrer. Un peu perdue, elle rencontre Mitsuko, une femme de dix ans son aînée, représentant la sagesse. Mitsuko devient le mentor d’Izumi. Elle lui apprend que le sexe sans amour se paye en liquide. Les deux femmes pratiquent alors une prostitution positive.
Alors que l’on croit comprendre le film, qu’il ressemble fortement à un pamphlet pro-sexe pro-féminin, Sion Sono explose tout en replaçant ses personnages dans une intrigue de thriller. Toutes ces remises en cause, tous ces jugements moraux révolutionnés, ne serait en fait dû qu’au caractère schizophrène et psychopathe des deux héroïnes. Voilà qui rassurera tous les machistes. Le fait que la femme puisse prendre en main sa sexualité, exercer un contrôle sur les hommes, n’était finalement que l’oeuvre de deux folles ! Néanmoins, l’intrigue est plus complexe que cela et l’on ne pourra probablement jamais la saisir totalement.
A l’instar de Nagisa Oshima avec l’Empire des sens, Sion Sono aborde la sexualité de manière frontale. Bravant le tabou de la censure japonaise, il montre la nudité avec ses poils, sans pixellisation. Les mosaïques sont pourtant encore très répandues dans les productions pornographiques, qu’elles soient soft ou hard. Le film a reçu un classement « interdit aux moins de 18 ans » au Japon, ce qui implique une distribution très limitée. Sion Sono joue au provocateur. En brisant les tabous, en montrant la sexualité sans fausse pudeur, il interroge nos propres valeurs morales. Qu’est-ce qui est normal ou pas pour une femme ? Sion Sono montre que le point de vue masculin est, sinon opposé, différent du point de vue féminin.
Aavnt tout, Guilty of Romance est un film très beau. Comme toujours avec l’artiste japonais, la forme est originale et haute en couleurs, comme si le film contenaient plusieurs oeuvres entremêlées. La mise en scène change également, s’adaptant aux multiples changements de ton et de direction. Il faut évidemment s’accrocher un peu, aimer être surpris. Le réalisateur déploie une étonnante palette de couleurs. Le vert et le rouge des quartiers chauds évoquent le giallo. Lors des scènes d’enquête policière dans des lieux glauques, le réalisateur construit une atmosphère glauque qui rappelle la photo de thrillers comme Seven par exemple. A l’inverse, il y a des scènes hyper-lumineuses lorsque Mitsuko déclame de la poésie. Puis on passe à une atmosphère chaude lors des nombreux passages « érotiques ». Entre guillemets, car l’érotisme est presque constamment contaminé par la haine, la violence et la folie. Si Lynch et Cronenberg sont artistiquement à l’agonie, Sion Sono reprend leur flambeau avec une énergie enthousiasmante. A l’instar de Twin Peaks : fire walk with me, Guilty of Romance enveloppe très souvent le spectateur dans des ambiances étranges et sulfureuses avec des personnages hystériques.
Guilty of Romance est donc un film très riche, bourré de paradoxes. Sion Sono semble affectionner les personnages à deux facettes : l’une publique et innocente le jour et l’autre sombre et dangereuse la nuit. Et si Kafka est directement cité, on retrouve effectivement la folie qui menace les personnages de l’écrivain. Philosophique et gore, érotique et poétique, Guilty of Romance remue le ventre et la tête.
Koi no tusmi (Japon, 2011). Réalisé par Sion Sono. Avec : Miki Mizuno, Makoto Togashi, Megumi Kagurazaka
Le film est disponible au Royaume-Uni en blu-ray chez l’éditeur Eureka! Excellente nouvelle, il sort chez nous en salles le 25 juillet 2012. Ne le manquez pas !
Vu sur Mots croisés érotiques, Jean-Paul Cordier
Pendant longtemps, la fête des pères a été un casse-tête. Mon père avait cependant un loisir particulier : les jeux de lettres, mots croisés et mots fléchés en tête. À présent, il fait des infidélités aux grilles de papier pour poser ses mots sur un jeu de scrabble, mais pendant longtemps, quand nous étions en panne [...]
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Vu sur Salon du livre érotique d’Evian – 2012 – Eric Mouzat
Au salon du livre érotique d’Evian, il portait, cela ne s’invente pas, un t-shirt où était noté « SEX ». Mon mari m’a alors dit : « tu vois, j’aurais pu porter le t-shirt de l’émission de Brigitte Lahaie ». Je ne sais plus ce qui était noté sur le t-shirt, un message à caractère sexuel évidemment, mais j’ avais [...]
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Vu sur 18 meurtres pornos dans un supermarché, Philippe Bertrand
Le roman a été publié en 2007 et je n’ai lu que du bien à son propos. J’ai pu lire depuis La baronne n’aime pas que ça refroidisse, j’ai adoré. Il me tardait de lire 18 meurtres pornos dans un supermarché. La Musardine vient de publier un volume réunissant 18 meurtres pornos dans un supermarché, [...]
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Vu sur Le temps des siestes, Jimmy Beaulieu
« Si même Tardi et Bertécher n ’arrivaient qu ’à susciter un intérêt marginal avec leurs carnets, je me disais que les miens ne pouvaient intéresser que moi. Toutefois, je les ai toujours considérés comme ma production principale. Les bandes dessinées que j ’en tire en étant quasiment des produits dérivés. C ’est dans les carnets que se trouvent les [...]
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Vu sur Que la chair exulte !, Isabelle Lorédan
Depuis les toutes premières heures de la collection e-ros, Isabelle Lorédan écrit des nouvelles, des lettres aussi pour les deux volumes épistolaires À mon amante et Lettres à un premier amant. Un premier livre numérique à son nom est sorti en octobre : Un, deux, trois… Nous irons en croix pour e-ros D/s. C ’est en ce [...]
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Vu sur La Fabuleuse Histoire du clitoris, Jean-Claude Piquard
L ’épithète « fabuleux » présent dans le titre n ’est pas usurpée : l ’histoire du clitoris est pleine de surprises et l ’auteur, Jean-Claude Piquard, fait un récit palpitant de l ’aventure liée à la représentation du clitoris, à son usage, au lexique, à sa définition, aux idéologies qui sont liées (théorie des humeurs, orgasme et reproduction, masturbation, hystérie, sexualité selon [...]
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