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Petit Papa Dorcel, quand tu descendras du ciel, n'oublie pas mon petit plug anal. En attendant, patientons avec les 24 surprises de ce calendrier de l'Avent plus hot qu'une hotte.
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Parfois, dans des sentiments émergent là où il ne devait y avoir que cyprine et acrobaties... Queen Camille t'explique comment sortir de la fuckzone !
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Si la jeune femme, à juste titre, ne peut être ramenée à son court passé de performeuse, elle a, peut-être malgré elle, ouvert une nouvelle brèche dans la dé-stigmatisation des travailleuses du sexe. Favorite et éliminée du prime de Danse avec les Stars samedi, elle est aussi celle qui dansait le mieux.
Elle a tout déchiré dès sa première danse. Le 21 septembre dernier, Clara Morgane faisait une entrée triomphale lors du premier prime de Danse avec les Stars sur TF1. Avec son partenaire, le danseur professionnel Maxime Dereymez, Clara Morgane s’est hissée sur la plus haute marche du podium grâce à un tango argentin démentiel, sur la reprise d’Africa de Julien Doré. Une prestation impeccable qui a d’emblée séduit le jury et les spectateurs. Émue, encensée, la jeune femme s’est mise à pleurer et le public de l’émission familiale, à l’aimer. C’était sans compter sur les haters des réseaux sociaux, agacés de voir une partie de son passé occulté dans sa présentation, et de la voir évoluer dans une émission grand public à une heure de large audience. Clara Morgane, elle, poste un message sur Instagram le 7 septembre, avec un clin d’œil sympa à son passé d’animatrice du journal du Hard : « Merci pour vos nombreux messages d’amour. Je ferai tous les efforts pour en être digne et vous faire passer d’agréables samedis soirs, sur Tf1 cette fois-ci ;-) »
View this post on InstagramA post shared by Clara Morgane (@claramofficiel) on Sep 7, 2019 at 2:37am PDT
À la fin de l’été, le communiqué de presse distribué par TF1 évoquait de son côté une « artiste, modèle, influenceuse, comédienne, chanteuse et animatrice de télévision. En quinze ans, Clara Morgane est devenue le symbole de l’érotisme et du glamour à la française. » De quoi faire dresser les cheveux sur la tête des réacs, ceux-là même qui, bien souvent, ne la connaissent que pour son année et demie passée à être performeuse porn, il y a bientôt 20 ans, au côté de son petit ami de l’époque. Un problème, les trolls ? « Je trouve ça réglo de la part de Tf1 de ne pas le mentionner. Ceux qui identifient Clara Morgane à son passé sont ceux qui ne retiennent que ça d’elle, et justement ceux qui la regardaient, analyse Ovidie, réalisatrice de documentaires, qui a répondu à nos questions par téléphone. Les enfants, eux, n’en ont rien à faire de ce qu’elle a fait ! Le passé de Clara est la sphère de pensée des parents, pas la leur. »
@ClaraMOfficiel ce soir dans Danse avec les Stars pic.twitter.com/dUUKlw4OIE
— Caps'Anim (@CapsAnim) October 19, 2019
Et pour cause, entre temps la jeune femme a été animatrice, chanteuse, sorti sa propre marque de lingerie, créé un spectacle de cabaret et vend chaque année depuis 2011 des dizaines de milliers d’exemplaires d’un calendrier aux photos sexy. De quoi répondre à la curiosité des enfants et des ados devant la télé. Et faire taire les imbéciles qui ont du mal à prononcer les syllabes du mot re-con-ver-sion. D’un passé dont elle n’a absolument pas à rougir, mais qui se rappelle à elle sans cesse, pas seulement via les trolls, qui s’en sont donné à cœur joie lors de l’annonce de sa grossesse en 2015 à coups de messages vomitifs (Ovidie avait d’ailleurs fait une tribune pour la défendre), mais aussi par le biais de personnalités médiatiques. En témoigne la phrase récente, bêtement maladroite et allusive, du judoka Teddy Riner. Ou bien la sortie dégueulasse et pétrie de jalousie rance de Pierre-Jean Chalençon (rassurez-vous, moi non plus je ne savais pas qui était ce monsieur avant d’écrire ce papier), acolyte de Sophie Davant dans Affaire conclue, qui balance avec finesse : « Pour l’image de TF1 qui se veut une chaîne familiale et populaire vous imaginez ? Les enfants qui demandent à leur parent qui elle est ? TF1 n’a qu’à mettre Brigitte Lahaie ou diffuser le journal du Hard tant qu’ils y sont ! » La grande classe. Ah oui, le gentleman s’est fait recaler du casting de DALS, donc pourquoi ne pas s’en prendre, parmi 10 candidats, à l’ex-performeuse ? Comme le font des centaines d’internautes, au chaud derrière l’anonymat… « C’est vraiment violent, s’insurge Ovidie. Ce n’est pas son attitude, qui n’a rien d’offensant, ni qui elle est réellement qui sont remis en cause… Est-ce que toute sa vie elle sera imbibée de ce karma qui la rendra incompatible à la présence d’enfants ? C’est comme si elle allait pervertir la jeunesse… C’est la punition constante de ce qu’elle a fait il y a 15 ans. Il y a encore trop souvent cette volonté d’interdire l’espace public et médiatique aux femmes qui ont eu une activité liée à la sexualité… »
CE SOIR MON CABARET SE JOUERA À #PARIS !!!
Vite il reste quelques places … @cesarpalaceparis 01 45 44 46 20 ou https://t.co/xWiolYjQvI
A ce soir pour une soirée sexy, magique et drôle pic.twitter.com/yDZTxS6kyD— Clara Morgane (@ClaraMOfficiel) April 19, 2019
Faisant fi des arriérés jamais en rade d’invectives sur Twitter, la meneuse de revue, qui participait à Danse avec les Stars pour que sa fille « soit fière d’elle » a fait taire les relous avec un message empreint de bienveillance sur son compte Instagram. Une manière de maintenir à distance la violence de certains messages, d’autant, comme le souligne Ovidie, que « Clara est maman. Ça te touche forcément dans ta fibre maternelle l’idée que tu puisses représenter un danger pour les enfants. »
Clara Morgane a aussi et surtout décapé le plancher d’une émission qui en est à sa dixième saison, samedi après samedi, en en devenant la favorite. Un fox-trot sur The rose de Bette Midler, une samba sur Problem d’Ariana Grande, un contemporain sur All by myself de Céline Dion, un tango sur Bad guy de Billie Eilish, Clara Morgane explose le compteur des juges et… inverse la tendance sur les réseaux sociaux. Car la jeune femme danse bien, très bien. Et les internautes qui ont des yeux sans haine se mettent à le crier haut et fort. Le 19 octobre, le vote du public l’encense, elle est repêchée (que fait-elle au repêchage ?) face à un Yoann Riou à l’enthousiasme communicatif (mais qui danse comme un balai. Pardon Yoann, je t’adore en plus). Contrairement à sa participation à l’émission Ice show sur M6, en 2013, où elle est éliminée dès le premier soir, Clara Morgane reste. Et cartonne. « Je pense que la chaîne a été un peu dépassée par l’ampleur de cette popularité, analyse Ovidie. La vérité, c’est qu’elle danse mieux que tout le monde. Peut-être ne s’attendaient-ils pas à ce qu’elle assure autant… et ça me réjouit ! » De leur côté, les mentalités auraient-elles un peu évolué, ou le public aurait-il décidé de juger la qualité de la danse et non les anciens métiers ? « Je pense qu’il y a 10 ans ça n’aurait pas été possible de voir une ex-performeuse dans une émission familiale. Elle mérite de gagner. Elle s’entraîne comme une dingue, elle bosse 8 heures par jour, elle est pleinement investie. »
Tellement investie que 3 jours avant le prime du 26 octobre où elle sera éliminée, la danseuse phare de DALS confie lors d’une interview à Femme Actuelle s’inquiéter de sa perte de poids depuis le début de l’aventure et mal supporter l’éloignement de sa famille. Les médias people se glissent dans la brèche en questionnant son prochain départ de l’émission. Qui aura effectivement lieu le samedi suivant l’entretien, par le vote du public, malgré un jive endiablé sur Proud Mary de Glee et un concours de portée qui la propulsera à la première place du classement des juges pour… la 3ème fois en 6 émissions.
Un vote du public qui ne semble pas refléter l’opinion majoritaire tant les spectateurs, sur les réseaux sociaux, en appellent carrément à… changer les règles de l’émission face à ce qu’ils considèrent comme une injustice. Mais pour Ovidie, il s’est aussi joué autre chose avec la participation de Clara Morgane à DALS. « Clara ne veut pas être l’étendard de quoi que ce soit, elle ne veut pas de ce rôle et ça se respecte. Mais ce qu’il s’est passé lors de cette saison est hyper intéressant. Si elle avait gagné, j’aurais bu un coup ! Mais c’est déjà une grande jubilation. C’est indirectement une victoire pour des milliers d’autres femmes. Ça montre que c’est possible, qu’en tant qu’ex-performeuse, tu n’es ni mieux ni moins bien qu’une autre pour te reconvertir ». Peut-être que ces six danses magistrales feront qu’à l’avenir une performeuse croira davantage en sa reconversion. Et que celle-ci sera mieux acceptée du grand public.
En attendant, une certaine amertume a envahi les réseaux sociaux, et les questionnements vont bon train. Au dernier prime, en plus d’un incident technique (la mauvaise chanson sera diffusée lors de sa danse), son ballottage et son départ ont enflammé Twitter. La danseuse éconduite a elle-même reposté sur son compte des articles faisant allusion aux « remous » des réseaux sociaux, ainsi que des messages d’internautes incrédules et énervés. « Clara était de loin la meilleure danseuse, subsisterait-il de la part du public une sorte de jugement malsain ? » interroge un twitto. « Avec ce vote final, en total désaccord avec le jury et les réseaux sociaux, le message est clair : il ne fallait pas la laisser gagner, estime Ovidie. Elle n’a pas été jugée sur ses aptitudes à danser et les retours presse du lendemain l’ont confirmé. La morale est sauve. »
Hallucinant ce règlement, @ClaraMOfficiel était de loin la meilleure danseuse de #DALS10 subsisterait-il de la part du public une sorte de jugement malsein ?
Bravo Clara, tu as prouvé que tu était une danseuse de haut vol !— falcon heavy (@Juliendautrevau) October 27, 2019
L’émission a déjà été vivement critiquée pour avoir laissé partir d’autres bons danseurs les saisons précédentes. Mais pour Clara Morgane, il est inévitable qu’un questionnement liée à son passé de performeuse ne surgisse. Cette élimination injuste et toute fraîche est peut-être le début de débats nécessaires. Quoi qu’il en soit, par ses performances incroyables de danseuse, sa motivation, sa présence naturelle dans une émission grand public, et la popularité positivement rageuse que cela a déclenché, enterrant les détracteurs, Clara Morgane a, de toute façon, symboliquement gagné cette saison de Danse avec les Stars. Et sans doute une autre bataille, plus secrète, plus officieuse, qui, espérons-le, se verra avec le temps.
Le Strass, Syndicat du travail Sexuel vous invite
au théâtre de l’oeuvre, 1 Rue Mission de France, 13001 Marseille
ce Samedi 2 Novembre à partir de 20 h
Pour la projection d’ EMPOWER
réalisée par Marianne Chargois
Suivie d’une analyse/débat sur le contexte législatif en France et les discriminations croisées ouvriront une réflexion sur les violences physiques et structurelles faites aux travailleuses du sexe, les plus précaires, notamment l’exposition accrues aux violences et au VIH.
Par Juan Florian de AIDES et STRASS, Christine, référente du Projet Jasmine, Eva Vocz du STRASS et la participation de Nicola Mai.
Événement FacebookEmpower- Perspectives de travailleuses du sexe est une série de trois portraits de travailleuses du sexe aux trajectoires hétéroclites croisant parcours de migration, identités trans, féminisme, lutte contre le VIH, lutte contre la précarité et les discriminations.
Entremêlant parcours personnels, analyses politiques, et stratégies de résistance collective, Aying, Giovanna Murillo Rincon, et Mylène Juste mènent un véritable plaidoyer pour le droit des minorités. Il s’agit donc d’une parole précieuse et d’un document rare. En effet, la réalisatrice Marianne Chargois, elle même travailleuse du sexe, a pu, de ce fait, travailler dans une complicité active avec les protagonistes.
Réalisé dans un processus Not About Us Without Us, il évite ainsi les dispositifs d’objectification et
met à l’honneur les paroles, combats et engagements des travailleuses du sexe.
Ses projets, écrits et performés, lient expériences personnelles, recherche artistique, et analyses féministes et politiques autour du Sex working. Parallèlement à ses activités de dominatrice, elle se produit en danse contemporaine, a créé avec Matthieu Hocquemiller le festival Explicit, Expressions Plurielles du Sexuel (CDN de Montpellier), le festival queer sexualités dissidentes WHAT THE FUCK ? FEST***! avec floZif (Cirque Electrique, Paris) et travaille actuellement à la 2ème édition de SNAP ! Sex workers Narratives Arts & Politics qui aura lieu en Octobre 2020 à Paris.
En 2018, elle initie le projet de visibilités pute Art Whore Connection, réalise son premier film documentaire EMPOWER Perspectives de Travailleuses du sexe et reçoit en 2019 l’award du meilleur film court au Porn Film Festival de Berlin pour les Egouts de l’Hétérosexualité.
En 2018, elle réalise son premier film documentaire EMPOWER Perspectives de Travailleuses du
sexe.
Nicola Mai est sociologue et réalisateur, professeur de Sociologie et Etudes migratoires à l’Université Métropolitaine de Londres. Ses publications universitaires et ses films ont pour objet les expériences et perspectives des migrants qui vendent leur corps et leur amour, insérés dans l’industrie globalisée du sexe pour vivre leurs vies. A travers des ethno-fictions expérimentales et des résultats de recherches inédites, Nicola Mai met en cause les politiques qui lisent forcément la migration liée au travail sexuel en termes de trafics, tout en portant l’accent sur la complexité ambivalente des dynamiques d’exploitation et d’auto-affirmation qui sont en jeu. Dans sa Sex Work Trilogy, il explore différentes expériences de rencontres entre la migration et l’industrie du sexe.
En 2014 et 2015, Nicola est au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, MMSH/Aix-Marseille Université), de façon à y réaliser le projet Emborders, comparant l’impact des interventions humanitaires ciblant les migrants travailleurs sexuels et les minorités sexuelles en demande d’asile au Royaume-Uni (Londres) et en France (Marseille/Paris) grâce à des protocoles de recherche ciblés et la réalisation de films expérimentaux.
Le StrassLe STRASS ou Syndicat du TRAvail Sexuel existe depuis 2009 en France. Il a été créé par des travailleurSEs du sexe lors des Assises européennes de la prostitution qui se tenaient alors à Paris ; y étaient rassembléEs des travailleurSEs du sexe, rejointEs par des juristes, des travailleurs sociaux, des sociologues, etc.
Parce que nous, les travailleurSEs du sexe, considérons que le respect des droits fondamentaux d’une personne est le meilleur moyen de favoriser son émancipation, nous nous battons avec le STRASS pour que touTEs les travailleurSEs du sexe aient les mêmes droits que toute personne et toutE travailleurSE. Alors, seulement, nous serons en mesure de nous défendre contre toute atteinte à nos droits.
Le STRASS représente touTEs les travailleurSEs du sexe, quels que soient leur genre ou le type de travail sexuel concerné. Nous somme des prostituéEs (de rue ou indoor), des acteurTRICEs porno, des masseurSEs érotiques, des dominatrices profesionnelles, des opérateurTRICEs de téléphone/webcam rose, des strip-teaseurSEs, des modèles érotiques, des accompagnantEs sexuelLEs, etc.
Le STRASS accorde une attention particulière aux femmes – en adoptant une position féministe fondée sur le droit de chacune de disposer librement de son corps – et aux migrantEs – en adoptant une position critique à l’égard des politiques migratoires qui les mettent en danger.
Informations : Christine – 06.84.56.46.50
THE SAINT, THE BITCH, AND FEMINISM Partie 2
La joie, donc. La joie du corps, de s’exprimer, de sex-primer. Sortir de la binarité monothéiste de la femme mauvaise et de la femme bonne. De la femme qu’on épouse et de la femme qu’on baise.
De l’idéal d’un homme brutal, toujours performant, qui prend, qui jette, qui n’a pas d’émotions et qu’on résume à son sexe et son efficacité. Quelles angoisses ce système produit sur les individus… Se coller à des normes exigeantes, enfermantes, non épanouissantes.
Je vous livre ici quelques découvertes plus ou moins récentes, pop’ ou universitaires (liste non exhaustive) qui ont guidé mon cheminement vers le féminisme pro-sexe ou « sex-positive » et qui apportent pour moi une manière plus légère, sensée et libre de vivre sa sexualité. Dans cette galerie, on trouve des punks, des universitaires, des filles de joie sombres, des queers avec et sans paillettes. L’idéal n’est pas l’injonction, mais la liberté.
1. FOUR CHAMBERSUn projet artistique léché et inclusif, qui pousse son travail de l’image jusqu’au vice. Si vous voulez de magnifiques films, à la fois travaillés et excitants, avec une vrai recherche visuelle : go there ! (Et si vous voulez m’offrir un t-shirt, ne vous privez pas.) Vex Ashley a fondé ce projet à sa sortie d’école d’art, blasée par les carcans académiques qui s’opposent à un travail artistique sur la sexualité. Le projet rassemble la scène internationale alternative, en fondant chaque film sur un concept esthétique et/ou sur la représentation d’un type de sexualité, les deux étant intelligemment entremêlés. Par exemple, dans cette vidéo « Abjecting », le collectif explore la notion d’abject, de ce qui peut à la fois être immonde et désirable dans la sexualité : « Le sexe est parfois le plus puissant lorsqu’il existe au carrefour du désir et du dégoût. La sensation de dégoût ou de faire quelque chose qui est considéré dégoûtant est attirante et même s’ils peuvent sembler être des extrémités opposées d’un spectre, je pense que ce sont deux moitiés d’un cercle qui se rejoignent. Les cheveux ont une dualité similaire. C’est à la fois un objet de désir et un signifiant de la beauté féminine ultime quand il est long, fluide, net et attaché à la tête. Mais une fois retiré de ce contexte, il devient immédiatement dégoûtant; en tirant un long poil de votre nourriture, recueilli dans le syphon ou tiré dans une touffe d’une brosse. Julia Kristeva, dans son livre de 1980 « The Powers of Horror », suppose que ce changement dans la perception des cheveux d’un objet de désir et de beauté au dégoût est dû au fait que le « rejet » des cheveux nous confronte à notre mortalité finie, à nos corps défaillants, la maladie et la mort éventuelle.«
2. THE ETHICAL SLUT
Ce livre de Dossie Easton, Janet W.Hardy (1997) est une des lectures de base pour qui souhaite apprendre, polyamoureux ou pas, sur la liberté, les choix, les limites de chacun·e, dans le domaine sexuel, amoureux. Une ode à la liberté et à la découverte de soi et de l’autre.
Le titre « Salope éthique » s’inscrit bien dans la démarche de ré-appropriation du stigmate, de l’insulte du féminisme de la troisième vague ou de la quatrième – les définitions sont variables. Je vous laisse un lien en fin d’article pour approfondir cette notion de vagues féministes. Originellement, une salope est une femme rejetée par la société pour sa vie sexuelle active, tandis qu’un homme qui fait la même chose sera respecté, sinon encensé par ses pairs. Les autrices revendiquent ici l’insulte, non pas qu’elles aient une estime d’elles-mêmes défaillante, mais plutôt par solidarité avec celles qui sont concernées par l’insulte. « Nous aimons l’aventure. C’est vrai, le mot « aventure » est souvent employé de manière péjorative. Une aventurière est considérée comme immature, fausse et pas vraiment disposée à « mûrir » ni à « s’établir » dans une relation monogame. O.K. Mais entre nous quel mal y a-t-il à aimer l’aventure ? Pourquoi le fait d’être des aventurières devrait-il nous empêcher d’élever des enfants, d’acheter une maison et d’exercer la profession qui nous tient à coeur ? »
3. MUTANTES
https://www.filmsdocumentaires.com/uploads/0003/7096/mutantes_ext.mp4
Documentaire (2009), Féminisme, Porno, Punk de Virginie Despentes, réalisé en partie avec Sam Bourcier et Paul B. Preciado (conseiller « genre »)
Un voyage au large panel pour découvrir des actrices de la scène pro-sexe en France, en Espagne et aux Etats-Unis.
« L’auteure expose sa position d’emblée : « le corps, le plaisir, la représentation pornographique et le travail sexuel sont des outils politiques dont on doit s’emparer », « un front de résistance important pour le féminisme ». Elle retrace alors une histoire subjective de ce mouvement, à commencer par son émergence sur la Côte Ouest des États-Unis dans les années 1980. Annie Sprinkle, Scarlet Harlots, Norma Jean Almodovar, Carol Queen ou Candida Royalle ont choisi d’expérimenter différentes formes de prostitution, tout en militant dans des mouvements de travailleuses du sexe, féministes et/ou lesbiens. Il s’agissait alors surtout pour elles de distinguer les luttes féministes et l’opposition à la prostitution ou à la pornographie, d’affirmer la légitimité de ces pratiques aussi bien comme outils de luttes féministes que comme sources possibles de plaisir pour des femmes ». Depuis, « le féminisme pro-sexe a traversé l’Atlantique. Ses héritières européennes mixent punk-rock, politique des genres et cultures trans-pédé-gouine, pour rendre visibles des pratiques sexuelles dissidentes. »
Des artistes, universitaires, activistes peuplent cette galerie déglinguée et punk et transmettent l’histoire de ce féminisme déglingue depuis les années 1980. Un basique audiovisuel à mettre à côté de sa petite robe noire pour qui souhaite être introduit·e à ce champ sex-positif dans son côté punk et véner.
4. ANNIE SPRINKLENotamment pour ses performances d’éducation sexuelle publiques, par exemple Public Cervix Announcement (1990) dans laquelle elle invite le spectateur à observer sa vulve et s’informer sur son anatomie. Sprinkle s’amuse du service public comique qu’elle rend et, en même temps, sa veine burlesque dénonce bien sûr le manque d’éducation populaire et commune à l’anatomie des vulves, à la sexualité, au consentement. Une femme pleine de joie, épanouie t se bat contre l’ignorance et les tabous.
5. NELLY ARCAN, Putain (2002)Son récit de vie en naufrage, détruite par la sexualisation infantile, elle décrit les mécanismes de la domination patriarcale par le physique des femmes et leur maintien dans une mascarade d’innocence. Un parcours d’autrice sans cesse ramenée à son physique et au métier d’escorte qu’elle a exercé pour payer ses études. Une lecture costaude émotionnellement. Son parcours et ses textes sont un symbole cher payé (le suicide en 2009) de cette douloureuse injonction à plaire que subissent les femmes et de la violence des normes en général.
Elle fait résonner un autre son de cloche sur son expérience de la prostitution : « Primo, son consentement à la prostitution. Était-elle libre de le faire ? Comme si nos choix n’étaient pas conditionnés, influencés par des contraintes économiques et sociales, et comme si elle n’avait pas elle-même donné la réponse. «Lorsque j’y repense aujourd’hui, il me semble que je n’avais pas le choix, qu’on m’avait déjà consacrée putain, que j’étais déjà putain avant de l’être», écrit-elle dans son premier livre. »
6. POLYVALENCE, « Par et Pour »Le logo, par Rita Renoir
Créé et principalement géré par Tan, un projet intellectuel et militant de recensement et de care* (souci des autres, sensibilité, responsabilité ndlr), avec un focus dans « Par et Pour » de témoignages diversifiés de TDS (Travailleurs du Sexe). Une des seules ressources militantes et intellectuelles dans laquelle j’ai pu trouver plusieurs sons de cloche sur le même sujet, en l’occurrence ici des témoignages positifs, négatifs, en nuance, sans la tendance au refus de la contradiction que l’on peut retrouver dans beaucoup de milieux politiques et militants.
7. AJ DIRTYSTEIN « Don’t Pray for us »
« Court-métrage qui reprend la performance « Priez pour nous » pour en faire une œuvre de fiction dans laquelle la performance invite à entrer en communion avec soi-même à travers les différentes histoires et corps qui nous entourent. »
Docteure des universités et artiste complète : Tatoueuse, tarologue, performeuse et installée à Toulouse, AJ Dirtystein nous propose dans « Don’t Pray for Us » un rituel sorcière : la messe est faite à l’envers et on y inclut toutes celles·eux qu’exclut la messe traditionnelle judéo-chrétienne et sa culture : corps féminins, corps sexuels, corps décharnés, corps atypiques, corps queer, noirs, beaux, laids, qu’importe. Tous se mélangent et exposent leur fierté d’être dans cette matière. La Bible y est agrafée contre le corps de la femme, du miel coule sur des bouches en pâmoison. Un rituel d’amour et de communauté contre la violence du monde. Une artiste à suivre.
8. MAKELOVENOTPORN« Pro-sex, pro-porn, pro knowing the difference » : un projet de représentation pornographique sur le mode de la plateforme participative, à l’initiative de Cindy Gallop, sexologue américaine. Cette initiative mêle professionnel·les et amateur·es pour donner à l’utilisateur un contenu à la fois plaisant et éducatif, et commencer un gros travail d’éducation à l’image nécessaire dans notre société contemporaine. Il ne s’agit pas de dire que la pornographie hard est mauvaise, mais que l’éducation sexuelle des jeunes à travers cette pornographie sans contextualisation ni distance est vectrice de dégâts dans leurs sexualités.
9.WILD FLOWER SEXUne boutique de sextoys inclusifs sur Instagram qui propose également un travail d’éducation et de vulgarisation sexuelle pop’.
10. SAPPHOSUTRA
Un projet de Kamasutra lesbien et queer fondé par deux étudiantes parisiennes pour illustrer les pratiques de la communauté lesbienne et queer et donner des idées, ressources, pistes d’éducation sexuelle à cette communauté. Soutenez-les, elles se font régulièrement censurer leur page Instagram…
Pour finir, la voie intellectuelle ne remplace pas la voie pratique. Comme disait Pattabhi Jois, un des fondateurs du yoga ashtanga : « 99% practice, 1% theory », alors essayons, expérimentons, par la danse, le sexe, les arts du corps, la pole, en bref : trouvons ce qui nous libère individuellement et nous épanouis, dans le respect des autres, mais sans avoir peur de ne plus être « celle qu’on épouse ».
Image en une : Annie Sprinkle en 1993 par Jean-François Leblanc, Public Cervix Announcement
« Les relations sexuelles consenties entre adultes de même sexe » constituent désormais une atteinte aux mœurs, passible d’emprisonnement.
L’article Le Gabon criminalise l’homosexualité est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.