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Comment devient-on une fille ou un garçon ? Etre turbulent ou être gracieuse, est-ce inscrit dans nos gènes
A travers huit épisodes, autant d'étapes de la vie d'enfants et d'adolescents (en famille, à l’école, au sport etc...), nous observons comment au quotidien, dans notre éducation, la société toute entière nous impose une certaine vision du genre.
Ces épisodes durent environ dix minutes et sont représentés côte à côte sur la page d'accueil par des bandes de couleur. Passer la souris dessus fait apparaitre l'image de présentation du film. Cliquer ouvre la page de l'épisode.
Lundi 30 Mai 2016Nous avons perdu un ami et grand frère. François Thierry nous a quittés subitement, mercredi, à quelques jours de son 63e anniversaire. Fribourgeois d’origine, il s’était établi à Genève où il avait rejoint l’aventure de 360 dès ses débuts. François était un des fondateurs du groupe des anciens de l’association, les Tamalous. Pendant près de 15 ans, il l’a animé avec brio et dévouement, prenant des nouvelles des uns et des autres, organisant sorties et rencontres qu’il imprimait de sa gouaille et de son humour à froid inimitables.
Râleur épris de justice, François («la Grise», pour ses amis) a embrassé tous les combats actuels des LGBTIQ et au-delà, dénonçant le racisme, le sexisme et la haine. Généreux dans ses luttes et ses convictions, il l’était aussi dans ses attentions de tous les jours: café de luxe, cigarettes ou casse-croûte. Et c’est sans compter qu’il donnait de son temps, à travers d’innombrables coups de main pour l’expédition du magazine, pour la préparation des soirées et pour toutes les manifestations de l’association.
François, tu nous as gâtés. Tu jouais toutes les semaines au loto et faisais des plans sur la comète pour aider 360 le jour où tu gagnerais. Tu n’a pas gagné, mais ton association a reçu de ta part bien plus que de l’argent: de la force.
» Une cérémonie d’hommage aura lieu ce mardi 31 mai, à 11h15 au Centre funéraire de Saint-Georges, Genève
Kendra Sunderland a fait du chemin depuis que sa séance de camming dans la bibliothèque de l’Université Publique de l’Oregon l’a emmenée au tribunal. Après s’être acquitté d’une amende de 1 000$ pour « indécence publique », elle a embrassé la carrière de modèle qui la faisait rêver depuis longtemps en posant pour Penthouse et Playboy. Un an après, la hype est un peu retombée. C’est peut-être pour ça que Kendra Sunderland a décidé de s’installer sur YouTube.
Dans la description de son nouveau compte tout public, la Library Girl explique : “J’ai décidé de créer cette chaîne pour vous en apprendre plus sur moi et pour uploader des vidéos qui ne contiennent aucune image de moi nue ou en train de me toucher !” Dans sa toute première vidéo, la jeune femme de 21 ans répond aux questions des internautes pendant un quart d’heure. Certaines sont banales, d’autres très personnelles : quel superpouvoir aimerais-tu avoir ? Et-ce que le camming t’a changée ? Est-ce que tu vas faire des films porno ?
D’une voix tranquille, égraine les réponses. Vient une question qui porte sur l’avenir de cette nouvelle chaîne. La Library Girl affirme qu’elle a prévu de nous montrer “des choses [qu’elle] trouve cool, qui ne sont pas explicites mais qui font partie de ma vie”, notamment la cuisine et la bonne bédave. Apparemment, ce nouveau projet plaît assez aux internautes. D’ordinaire si cruels avec les professionnels de l’industrie sur les plate-formes mainstream, ils ont déjà été plus de 1 000 à s’abonner au compte YouTube de Kendra Sunderland. La camgirl va peut-être se muer en authentique YouTubeuse.
Si ces premiers pas sont encourageants, nous espérons que Kendra Sunderland saura compartimenter ses activités numériques explicites et tout public. YouTube et son propriétaire Google sont réputés pour leur intransigeance vis-à-vis du X et de ses représentants. La semaine dernière, par exemple, le géant chatouilleux de Moutain View a censuré la variante SFW de Do You Find My Feet Suckable. Cette version remontée d’un film d’Erika Lust ne contenait aucune nudité ou détail explicite, mais son atmosphère ouvertement sexuelle a sans doute suffi à la faire éjecter de la plate-forme family-friendly. La réalisatrice a réagi à cette éviction en pointant du doigt les nombreux clips et vidéos autrement plus frontales qui vivotent tranquillement sur YouTube, mais le mal est fait.
(Exceptionnellement la rubrique «Le Porn la poésie» ne s’inspire pas d’une vidéo des tubes mais de quelques photos qui n’ont rien de porn. Audrey Fleurot et ses clichés publiés dans le dernier Lui ont tellement cassé l’internet français, et de façon indéniablement justifiée, qu’on ne pouvait passer à côté d’autant de beauté condensée en quelques clichés. «L’Éros la poésie» donc, juste pour cette fois.)
360
Fusain en main je boucle en rouge
Ses deux compas de seins
Et je deviens (grâce à quoi ?
Quelques pages)
Un pervers dont l’à poil
A l’aura d’un Caravage.
Ou d’un poète à terre après avoir
Atteint d’une vie le vers entière :
« La rousse éblou-
it comme un boob
Orange ».
Mais qu’est-ce qu’ici
Ainsi me hante à par qu’à
360 ma tête
Penche ?
Sûrement d’une vie ce vers entière
Sorti couvert mais sans parka,
Et grâce à Fleur’ éblouissante, et d’un Dieu
Deux compas.
Photos : Mark Seliger pour Lui (juin 2016)
Beaucoup de gens préfèrent éteindre la lumière. D’autres, en revanche, veulent tout voir. Pourquoi ? La réponse avec Apulée, auteur d’un conte initiatique qui parle d’une jeune fille amoureuse d’un amant invisible.
Si vous n’avez jamais lu le récit de L’Âne d’or ou Les Métamorphoses d’Apulée, écrit au IIe siècle, commencez par le conte d’Amour et Psyché : les éditions Diane de Selliers viennent de l’éditer dans un ouvrage illustré par une série de quarante-quatre sublimes vitraux du 15e siècle conservés au musée Condé de Chantilly. Sur le premier vitrail, qui ouvre le récit, un âne regarde une vieille femme raconter l’histoire d’Amour. Il s’agit de Lucius, métamorphosé en animal de bât, pauvre bête rendue muette qui voit et entend tout des humains : leurs passions et leurs vices (1). Le conte qu’il écoute commence ainsi : «Il était, dans une certaine ville, un roi et une reine. Ce roi et cette reine avaient trois filles d’une beauté remarquable.» Mais la dernière, Psyché, était si belle que ceux qui la voyaient non seulement n’osaient pas tomber amoureux d’elle mais «lui prodiguaient dévotement les mêmes marques d’adoration qu’à la déesse Vénus en personne».
Malheur à Psyché
Vénus, dont les autels sont délaissés en faveur de la jeune mortelle, en conçoit une grande colère. «Elle appelle sur-le-champ son fils, l’enfant ailé, ce mauvais garnement qui, bravant par son inconduite la morale publique, armé de torches et de flèches, court çà et là la nuit dans les maisons des autres». Vénus conjure son fils de la venger en faisant que Psyche tombe amoureuse d’un être vil. Voilà Cupidon chargé de trouver le dernier et le plus abject des époux pour la vierge. Hasard étrange : le père de Psyché, au même moment, interroge l’oracle du dieu Apollon pour savoir si sa fille trouvera un mari. Le dieu répond et délivre l’oracle suivant : «Sur un roc escarpé, roi, expose ta fille, pour un hymen de mort pompeusement parée. Et n’attends pas un gendre issu d’un sang mortel, mais un monstre cruel, féroce et vipérin.» C’est un arrêt fatal. Le roi et la reine se désolent en vain.
Pour la vierge infortunée : «l’appareil de la funèbre noce»
«On achève donc, dans une profonde tristesse, les apprêts solennels de cet hymen de mort. Suivi de tout un peuple, le convoi se met en marche de ce cadavre vivant, et Psyché, en larmes, accompagne non sa noce, mais ses obsèques.» Abandonnée en haut des cimes, au sommet d’un roc, elle ne sait pas qu’un dieu la regarde : Cupidon, qui tombe amoureux. La voilà soudain soulevée par le vent puis transportée dans un palais de féérie. Une voix rassurante la console et la réconforte. Voici l’écrin luxueux où désormais elle doit vivre. C’est le lieu où, chaque nuit, un être invisible se glisse dans sa couche à la faveur de l’obscurité. Il jouit. Elle jouit. Il s’endort. Elle aussi. «Telle est la scène qui se déroule chaque soir, raconte Pascal Quignard qui signe l’introduction. Le désir attend la nuit noire avant de se glisser en elle.» Et quand Psyché, à l’aube, se réveille, son «visiteur» a disparu. C’est le début d’une obsession.
Le visiteur du soir
«L’âme –qui s’appelait alors Psyché– était obsédée par cet être invisible, sans doute monstrueux, qui se tenait allongé contre elle comme peut l’être un serpent, comme peut l’être un dragon»… Cupidon-Eros ne souhaite pas que l’âme sache qui il est. «La Bête ne veut pas que la Belle la voie jamais. […] Un jour pourtant la psyché demande au corps invisible :
– Puis-je te voir ?
Alors la Bête, avec sa voix étrange et grave, lui répond :
– Oui, tu peux me voir, Psyché. Mais réfléchis avant de me voir. Car dès l’instant où tu m’auras vu, tu ne me verras plus.
Voilà le coeur du mythe.» Est-ce que voir, c’est tuer ? Pascal Quignard pose la question : «Pourquoi le désir est-il si agressivement intéressé à demeurer inaccessible à l’âme ? Et pourquoi l’âme souhaite-t-elle à ce point dévoiler le visage de ce qu’elle chérit le plus passionnément ? Pourquoi la Belle est-elle si impatiente de découvrir quelle est la Bête qui l’emplit de bonheur ? Pourquoi vouloir plus que le bonheur ?».
Cupidon se change en oiseau noir
Incapable de réfréner sa curiosité, encouragée par ses soeurs qui la poussent à affronter la bête, Psyché, une nuit, va chercher à tâtons un rasoir et une lampe… «Elle revient vers le lit où le monstre sommeille. Elle lève le bras gauche (sinister). Dès que la lueur de la lampe se porte sur le lit, la Belle distingue la plus douce des bêtes (dulcissimam bestiam) […]. Éros est un très jeune homme qui dort. Même, on distingue clairement, à l’état de son corps, que le jeune garçon est en train de rêver. Alors sa main droite frémit, Psyché lâche le rasoir. Sa main gauche elle aussi se met à trembler tandis qu’elle s’avance encore, tandis qu’elle cherche à contempler de plus près ce corps fascinant que la lampe à huile illumine. Elle se penche. En se penchant une goutte d’huile bouillante tombe sur l’épaule droite du dieu (super umerum dei dexterum). Elle le brûle juste à l’endroit où commence l’aile blanche : l’aile devient toute noire. Cupidon sous la brûlure se réveille en sursaut, il hurle, il bondit, il s’envole. L’oiseau sans mot dire (tacitus), sans un cri, sans un chant, d’abord se pose sur le rebord de la fenêtre».
Le corbeau dans la nuit
Pascal Quignard continue : «L’âme s’approche de la fenêtre. Alors l’oiseau franchit la fenêtre. C’est maintenant, non plus un dragon monstrueux, non plus un jeune homme ravissant, mais un grand corbeau noir qui se pose sur la branche du cyprès qui s’élève en face de la fenêtre du palais.» Dans ce palais où le Désir et l’Ame se sont aimés, deux êtres échangent un regard qu’ils savent être le dernier. «Cupido dit :
– “O simplicissima Psyche ! Ô l’Oublieuse ! O Immemor ! Il ne fallait pas me voir. Ferme les yeux si tu veux ressentir…”.
Puis il ne dit plus rien.
Soudain l’oiseau noir quitte brusquement la branche de l’arbre, s’enfonce dans la nuit.»
Comment comprendre ce conte d’Apulée ? Beaucoup d’interprétations sont possibles. La première serait qu’il faut voir avec l’oeil du coeur, paupières fermées, parce que le regard peut tromper, mais pas les sensations. La deuxième interprétation serait qu’on ne puisse aimer qu’une illusion. Que l’autre relève du rêve. Au fond, qui aime-t-on ?
Quelle est l’identité de celui ou celle qu’on aime ?
«N’est-il pas préférable de le laisser au secret de sa nuit ?», répond Pascal Quignard, qui cite, pour soutenir son propos, la version française qu’a écrite, en 1740, Madame de Villeneuve :
– “Que puis-je faire ?”, demande la Belle au Songe qui la visite après que la Bête a disparu.
– “Ne consulte pas tes yeux. Ne m’abandonne jamais !”, lui rétorque le Songe.»
Pour Pascal Quignard, semble-t-il, les amours sont par essence des mirages, suscités par le manque et la frustration. On ne s’éprend que d’êtres imaginaires. On peut les toucher, les sentir, les entendre mais mieux vaut les laisser disparaître à chaque aube, sans poser de questions. Qu’ils partent et qu’ils reviennent s’ils le veulent. Roland Jaccard, dans Sugar Babies, le formule joliment ainsi : «Aimer, c’est peut-être d’abord et surtout jouer jouer avec la perte de l’amour». Il faut probablement, pour aimer, avoir comme Montaigne (2) «la mort chevillée au corps» et rester sans enfants, ni espoir, aveugle à toute autre réalité que celle de cet espace entièrement noir qui donne sur la nuit, dans l’encadrement duquel des choses passent.
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A LIRE : Amour et Psyche, d’Apulée, avec une introduction de Pascal Quignard, éditions Diane de Selliers. Toutes les librairies indépendantes l’ont offert le 23 avril dernier (les éditions Diane de Selliers en ont imprimé plus de 25 000 exemplaires). «Il nous reste quelques exemplaires que nous offrons à nos clients lors de leur achat en boutique !».
Sugar Babies, de Roland Jaccard, éditions Zulma, 2002.
NOTES
(1) Lucius ne pourra redevenir humain qu’en mangeant une rose, symbole de l’amour divin. En attendant, il écoute les contes.Dans la «traduction» de ce conte que fait Mme de Villeneuve, au XVIIIe siècle, dans La Belle et la bête, c’est aussi sous le signe d’une rose que se place le récit : «une jeune femme prénommée Belle se sacrifie pour sauver son père, condamné à mort pour avoir cueilli une rose dans le domaine d’un terrible monstre».
(2) «Il est incertain où la mort nous attende, attendons la partout. La préméditation de la mort, est premeditation de la liberté. Qui a apris à mourir, il a désapris à servir» (Montaigne, Les Essais, I, XIX, Gallimard, La Pléiade, 2007, p. 89).
Merci à Robert N.
http://lefaso.net/spip.php?article71455|Dans un reportage plutôt édifiant, le site LeFaso.net revient sur la psychose entourant la présence d’homosexuels dans un quartier de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina. Des rumeurs de pédophilie et de réunions secrètes avec des gens venus de Ouagadougou et de Côte d’Ivoire ont fait descendre les habitants de Sikasso-Cira dans la rue, lundi passé. Cette manif d’intimidation intervenait presque un an après l’expulsion d’un groupe de gays qui habitaient là depuis des années. L’objectif «n’était pas de les empêcher de vivre selon leur orientation sexuelle, explique un habitant. Il y a qu’à un moment donné, les habitants du quartier craignaient que le phénomène ne prenne une certaine ampleur influençant les enfants.» Le reportage, qui balance entre compassion et condamnation morale, avance que «la curiosité, l’occultisme et l’appât du gain sont les principales raisons qui poussent des hommes à coucher avec leurs semblables», suggérant que les homosexuels offrent leurs services aux riches et aux puissants… et parfois aux voisins mêmes qui les dénoncent.
Le jour venait à peine de se lever sur Clonmel lorsque la cérémonie a débuté entre les murs crépis d’un centre communautaire de cette petite ville du sud de l’Irlande. Sobres et élégants, Cormac Gollogly et Richard Dowling ont écouté solennellement l’officier d’État civil, avant de laisser échapper un grand éclat de rire à la lecture de ces mots: «En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la loi de 2015, je vous déclare mari et mari.» C’était le 17 novembre dernier.
En échangeant leurs alliances, achetées quelques semaines plus tôt à Paris, les deux trentenaires sont officiellement devenus le premier couple homosexuel à se marier en Irlande. Ils avaient calé le rendez-vous à 8h30, pour être assurés de sceller leur union dans l’Histoire. Trop tôt pour certains médias, qui les ont contraints à rejouer la scène à trois reprises, avant d’être délogés par la réunion hebdomadaire des Alcooliques anonymes locaux. «C’était une journée très spéciale, à la fois pour nous et pour l’Irlande, raconte Cormac dans un français légèrement rouillé depuis son bref passage sur les bancs d’un lycée de Brest, en Bretagne. Il y avait tellement de journalistes et de photographes que nous avons dû nous retrancher dans une salle d’attente aux murs jaunâtres, en posant le registre sur un chariot de service qui traînait dans un couloir.» Tant pis pour le romantisme.
«Le référendum a encore accéléré le processus. On voit de plus en plus de couples gays se tenir la main dans la rue et personne ne semble y prêter attention. C’est assez nouveau.»
Les Irlandais avaient été six mois auparavant, avec 62 % de «oui», les premiers au monde à adopter le mariage égalitaire par voie référendaire. Presque un miracle dans ce pays de forte tradition catholique, qui n’a dépénalisé l’homosexualité qu’en 1993. «Je ne m’attendais pas à un tel résultat», confirme Richard, originaire de Roscommon, seul comté irlandais à s’être prononcé en faveur du «non». «Mais la société est en train d’évoluer et le référendum a encore accéléré le processus. On voit de plus en plus de couples gays se tenir la main dans la rue et personne ne semble y prêter attention. C’est assez nouveau.»
Un Premier ministre gay
Les bureaux de GLEN (Gay & Lesbian Equality Network) se trouvent à quelques dizaines de mètres des grilles du château de Dublin, où la foule s’était rassemblée, au lendemain du référendum, le 24 mai 2015, pour en célébrer le dénouement. «Ça a été une expérience formidable, pas seulement pour la communauté LBGT, mais pour le pays tout entier, se souvient, presque nostalgique, Tiernan Brady, l’un des responsables de l’association. Le risque était énorme, mais le retentissement n’aurait pas été le même si c’était passé par le parlement ou les tribunaux.» Attablé devant des scones et une tasse de thé brûlante, il confie avoir observé lui aussi «un changement d’attitude radical» au cours des douze derniers mois: «Cela va au-delà du simple scrutin. Imaginez être gay ou lesbienne dans un village de 500 personnes qui a voté «oui». Cela ne veut pas seulement dire qu’elles ont reconnu votre droit à vous marier, mais aussi que vous êtes accepté par la communauté […] Il est presque impossible aujourd’hui d’imaginer comment c’était avant. Même ceux qui ont voté «non» vont finir par voir que leurs craintes n’étaient pas fondées. Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête.»
Tiernan Brady s’est rendu dernièrement au Japon et en Australie afin de partager avec d’autres militants LGBT les secrets de la campagne irlandaise pour le mariage égalitaire. Des délégations vietnamienne et taïwanaise lui ont également rendu visite à Dublin, mais ce serait une erreur, selon lui, de faire de l’Irlande un modèle. «Nous n’avons pas trouvé la solution miracle, assure-t-il. Les différences culturelles peuvent être très fortes d’un pays à l’autre. Ce qui a été fait chez nous ne peut pas être reproduit à l’identique ailleurs. Il y a tout de même quelques leçons à en tirer.»
Une bataille a été gagnée l’an dernier, mais la guerre se poursuit, notamment sur le front professionnel. «C’est là que vous passez l’essentiel de votre journée, témoigne Anne-Marie Lillis, responsable de la section LGBT d’un syndicat d’enseignants. Beaucoup d’Irlandais se rendent au travail et cachent encore qui ils sont vraiment, par peur d’être jugés ou de se voir refuser une promotion. Il y a des progrès à faire dans ce domaine.» La lente transformation de la société irlandaise pourrait bientôt connaître une nouvelle étape: l’un des hommes politiques les plus populaires du pays, Leo Varadkar, ouvertement gay, semble promis un jour au poste de Premier ministre.
Before we dig into this week’s superb essays and other writings on human sexuality around the world, I have to say something.
This past week, the Washington Post published a series of articles on the topic of porn, for its “In Theory” series, which “takes on a big idea in the news and explores it from a range of perspectives.” The Post explained, “This week, we’re talking about pornography regulation.”
This was borne out of the attention the Post received over publishing an op-ed by conservative feminist, anti-porn political activist Gail Dines. By running a politically motivated piece absent of editorial oversight — fact-checking — the Post angered a significant number of readers who called bullshit on the news outlet.
So under the guise of demonstrating objectivity and presenting a range of opposing views on pornography, the Post ran its “In Theory” porn series. The following articles were published:
* Pornography is more than just sexual fantasy. It’s cultural violence. (anti-trans, anti-porn Julia Long)
* The anti-porn movement is growing. The public is just catching up. (Haley Halverson, Communications Director for the National Center on Sexual Exploitation, formerly Morality in Media)
* The conversation we’re not having about porn (Alexander Rhodes, NoFap abstinence movement)
* How porn makes inequality sexually arousing (Robert Jensen, anti-porn, widely-debunked Gail Dines colleague, Creationist)
* Who defines pornography? These days, it’s Facebook. (Jillian C. York, EFF’s Director for International Freedom of Expression)
* The case for banning pornography (Matthew Schmitz, pro-life/anti-porn religious conservative)
* Is pornography a public health crisis? (Original title: Porn: You know it when you see it. Should it be regulated? – Christine Emba, pro-life anti-porn religious conservative)
* Porn isn’t a public health hazard. It’s a scapegoat. (Mireille Miller-Young, reputationally challenged Professor of Feminist Studies at UC Santa Barbara)
Out of seven articles, only one presents an opposing viewpoint (Miller-Young). When the two essays that could be considered positive or neutral viewpoints were published, they were simultaneously published with anti-porn essays. Except even York’s out-of-place Facebook rant still positions pornography as harmful. Incidentally, my above footnotes on the authors are well-documented and links are provided as a starting point.
The Washington Post not only deceived readers about the agenda of its “In Theory” porn series, the outlet also deceived readers about the sources of these writings. For instance, its final day in the series featured an article by Haley Halverson which depicts the anti-porn movement as a cultural zeitgeist brought on by public common sense, thanks to the good efforts of The National Center on Sexual Exploitation. What readers are not told is that NCSE is the re-branded faith-based group Morality In Media, Inc., which changed its name in 2015. Halverson runs its PR department. This organization is a thread connecting most of the Post’s authors.
The Washington Post deceived its readers. It presented a politically conservative agenda under a false banner. This reveals something deeply rotten in its editorial department, and a leadership who possess a calculated intent to sway and direct public opinion.
People who do this specifically use emotional and polarizing issues like porn, sex, and crimes against women and children to enforce their restrictive moral codes, to codify censorship, and when conflating sex and crime, to validate the culture of oppression suffered by women and LGBT people. (You’ll notice that in all of these essays, LGBT culture and gay porn, as well as the queer feminist porn movement, are completely and conspicuously absent. As is anything about porn regulation in California, which includes a lot of very articulate state senate testimony by porn performers.) The Post deliberately distorted its snapshot of pornography and discussion of regulation.
That’s because they don’t think anyone will check the facts on their pseudosceince on sex addiction or their ‘studies’ which come from religious universities and debunked academics. Or that some of us will actually drag their topics out into the light. Because it’s sex. If we do, it’s all too easy to exploit emotions around child and adult sexual abuse to derail the discussion.
What the Washington Post did this week was wrong. But what I want you to remember is that this kind of manipulation is where censorship pulls its strength, and keeps the discussion of porn within the realm of saving women and children. Being so straight, it perpetuates a sexist agenda, where women have no voice, no agency, and no say in what they do with their bodies. It preaches that someone else will always know what’s best for women, and works to curtail female sexual freedom.
I encourage you to never consider or cite anything the Washington Post publishes as objective.
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“South Dakotans ask, “Is it truly possible to understand another person, or are even those closest to us ultimately unknowable?” Ha, just kidding. South Dakota asked, “Why is my poop green?” more than any other state. … Kentucky asks, “How to make a baby?”, and Tennessee asks, “what is the clap?”
* Be embarrassed by your home with this map of each state’s favorite Google question (AV Club, via Thomas Roche)
“Former UCLA student and actor/director Tasha Reign said in her interview with the Guardian that “the porn industry is 100 percent ahead of any other industry when it comes to women in power.” She admits that there are exceptions to the rule, but generally, she says porn is a business that respects women’s opinions, supports them in roles of leadership, and discriminates a lot less than other media companies.”
* 5 Things We Should All Stop Thinking About Porn Stars (Bustle)
“Before Tinder, before shopping malls, drive-ins, or speak-easies, young people searched for a place to meet and flirt. In 19th century America, wild political rallies offered the perfect opportunity. Courting young people mixed national campaigns with personal romances, shaping American democracy in their search for love.”
* When Political Rallies Were for Sex (Daily Beast)
“Self-styled ‘indie erotic film director’ Erika Lust was more than happy for me to stop in on a day’s filming however, given she’s at the fore of a cabal of female pornographers trying shift the porn paradigm in terms of both ethical and aesthetical quality.”
* Can porn be art? On the set of an indie erotic film (Independent UK)
Warning for survivors of sexual assault, abuse and trauma. “For many years we have documented human rights violations against sex workers in countries all over the world, highlighting the fact that they are consistently at heightened risk of abuse. Today we launch four detailed research reports into the situation for sex workers in Argentina, Hong Kong, Norway and Papua New Guinea. The picture is grim.”
* Out of the shadows: fighting for the rights of sex workers (Amnesty International)
“In other words, it’s a no-brainer that people would want to be blown by Emma Stone or fuck Kurt Cobain in their dreams. But how to achieve this is another matter. Many theories about lucid dream sex all boil down to the same concept: Lucid dream is not about fucking, but about emotional connection with the dream figure. The “carrot on the string” theory explains why that beautiful woman in your dream suddenly turns into your perverted uncle when you get too close: You’re self-limiting. The fantasy is in the relationship, the connection, no matter how short-lived.”
* How to Have Lucid Sex Dreams That Fulfill Your Kinkiest Desires (Broadly/Vice)
VB note: Something is wrong with this article, possibly the restaurant’s name. Can anyone help me actually find verification of this restaurant? “”With drinks served in breast-shaped cups and beers opened with bottle openers shaped like a wooden penis, the father and daughter team behind a Beijing S&M restaurant are encouraging customers to mix food with sex. Owner Lu Lu, a 27-year-old divorcee, said business has been good since opening just under a year ago, with young Chinese streaming in to feast on seafood, such as lobster, under the gaze of mannequins wearing bondage gear.”
* Beijing fetish restaurant teases with lobster and sex (Reuters)
“Case in point: The clients who see me in search of fetish wrestling. Men pay me hourly to wrestle with them, usually topless or in a bikini, and it supplies a significant part of my income as a sex worker. Sessions can be athletic or playful, competitive or whimsical. My monetary rates and physical boundaries are clearly negotiated ahead of time, and we meet in a secure, private, comfortable location of my choosing. It’s an incredibly fun job that keeps me fit and allows me to meet a multitude of interesting folks with whom I would never interact otherwise.”
* Talking to Men About Why They Want Me to Kick Their Asses (MEL Magazine)
“This winter, as the election dominated the headlines, President Obama made a major decision: He removed all $10 million of annual funding for abstinence-only sex education from the 2017 federal budget. If Congress approves the budget, ending federal funding for abstinence-only sex education—which studies show fails to prevent teen pregnancies and STD transmission—will be one of Obama’s lasting legacies.”
* Thanks Obama: The Future of American Sex-Ed May Not Include Abstinence-Only Funding (Bitch Media)
“Evolutionary science has shown that, for humans, flirting is a key test of emotional and social intelligence. It assesses exactly the capacities that AI researchers are trying to endow machines with: the ability to generate feelings in others, and to understand context and subtext—or the difference between what a person wants and what a person says.”
* How to Teach A Robot to Flirt (New Republic)
“A few beers later, he pranced across the room and whistled like a furious carnie, throwing his dollars on my stage during my set. He wrote his number on a matchbook in blue pen and threw that too. I hovered in the DJ booth until he was out of the parking lot before I left the club because my need for safety will always trump their need for my comfort.”
* What Does Safety Feel Like When You’re A Sex Worker (Buzzfeed)
“Rokudenashiko is a Japanese artist who followed her muse into legal and social strife, all documented in her newly translated graphic novel, What Is Obscenity? The Story of a Good For Nothing Artist and Her Pussy. … In July, 2014, Rokudenashiko’s home was raided by police. She was arrested and jailed a week for violating obscenity laws, which do not clearly define what is considered obscene.”
* Japanese artist Rokudenashiko on sexuality, obscenity and jail time (Globe and Mail)
“Ancient, magical spells of love, subjugation and sex: It may sound like a “Game of Thrones” episode, but these things are also found on two recently deciphered papyri from Egypt dating to around 1,700 years ago. One spell invokes the gods to “burn the heart” of a woman until she loves the spell caster, said Franco Maltomini of the University of Udine in Italy, who translated the two spells. Another spell, targeted at a male, uses a series of magical words to “subject” him, forcing him to do whatever the caster wants.”
* Sex spells discovered on ancient Egyptian papyri (CBS News)
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