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Une fois par an, la NUIT ÉLASTIQUE (environ 250 personnes) se transforme en CROISIÈRE ÉLASTIQUE (environ 650 personnes). Deuxième plus grande soirée vinyle, latex et cuir de France (derrière la Nuit Dèmonia), elle est un rendez-vous original, incontournable et unique connu dans tout le milieu fétichiste international.
Il faut dire que traverser durant près de deux heures tout Paris sur la Seine, sur un grand bateau où des centaines de personnes habillées en vinyle et en latex admirent les plus beaux bâtiments de Paris (Tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, l’Assemblée Nationale, le Musée d’Orsay, Le Louvre, Le Trocadéro, Le Grand Palais…) tout en profitant d’un immense buffet (il sera encore plus généreux cette fois qu’il y a six mois) est une expérience vraiment exceptionnelle qu’il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie de fétichiste.
Ensuite le bateau revient à quai, à son point de départ (en face de la Maison de Radio France) pour une longue nuit de folie animée par 4 DJ’s, des spécialistes de shibari et de bondage, des artistes alternatifs en tous genres…
Pour tout savoir sur cette aventure unique qui a lieu dans quelques jours, visitez le site dédié tout spécialement à la CROISIÈRE ÉLASTIQUE :
La Villette Enchantée continue d’avoir une programmation assez dingue tous les week-ends tout en restant gratuit, c’est beau. Ce vendredi c’est Scratch Massive qui vient passer du son avec I:Cube (Alex Murak en warm-up) pour la soirée LIKE THEY SAID (23h – 6h30).
Nuit de Rêve, leur dernier opus, fait partie des sons qui tournent à la rédac depuis quelques mois. Sale, tendu, noir, parfait pour les escales nocturnes en territoire hostile. On peut citer Waiting For A Sign avec Koudlam, Nuit de mes rêves, ou Closer avec Chloé ; et également se repencher sur leur disco antérieure. Si Maud Geffray et Sébastien Chenut pouvaient avoir la bonne idée de faire la BO d’un porno, on serait tellement heureux. N’hésitez pas à leur passer le mot vendredi.
La Villette Enchantée,
Parc et Grande Halle de la Villette
211 avenue Jean Jaurès – 75019 – Paris – M° Porte de Pantin (Ligne 5)
Pas d’éjaculation féminine, pas de dilatations, pas de pratiques ou de mises en situations impliquant un rapport basé sur la contrainte ; pas de claques, pas de main serrant une gorge, tirant les cheveux de sa partenaire ou contrôlant les mouvements de la tête de celle-ci, pas de bouche salivant pour cracher sur un sexe, un visage ; pas d’insertion d’objet volumineux, quatre doigts oui, cinq non… Voici une liste de données à garder en tête lorsqu’on réalise un film X et que l’on souhaite le vendre au mieux sur le marché international de la vidéo X, en particulier auprès des télévisions dont le cahier des charges est le plus exigeant comparé au réseau de distribution internet (En France Canal + impose par exemple le port du préservatif).
Bien entendu, il est tout à fait envisageable, et heureusement, de réaliser un « bon » porno sans les pratiques que je viens de citer ; la manière d’amener une situation et l’énergie sexuelle des acteurs, leur capacité à exprimer leur plaisir et à le transmettre, voilà ce qui à mon avis importe. On doit y croire. Oublier que ces acteurs sont payés, oublier que cette sexualité qu’ils exposent devant une caméra n’est peut-être pas forcément la leur mais se rappeler que nous sommes dans un jeu pour adultes et aux règles se voulant illimitées. Si le rapport sexuel a lieu, nous sommes dans une fiction, dans la mise en image d’une sexualité destinée à exciter un public pour qui cette dernière sera familière ou au contraire hors-normes.
Imposer des limites, des règles ? Ce n’est pas ici ce qui m’interpelle. Toute liberté a son cadre. Tant que nous vivons en société il nous faut, idéalement, pouvoir agir en nous épanouissant individuellement tout en évitant de nuire à la communauté. Or la notion de nuisance peut avoir une définition bien variable en fonction de chacun, pour certains l’existence de l’industrie pornographique étant déjà en elle-même un problème à éradiquer, une déviance. Nous avons évidemment le cadre indispensable de la légalité (ne pas filmer de mineurs par exemple) mais aussi un cadre moral composé de ses interdits, reflets des peurs et tabous de la société où il naît.
C’est en fonction de ces interdits que certaines pratiques sexuelles sont alors rejetées (en Angleterre par exemple, l’éjaculation féminine est bannie par la télé car assimilée au fait d’uriner), même dans un univers aussi sulfureux que le porno dont l’intérêt est de mettre en image des fantasmes et de forcément jouer avec quelques interdits, de frôler l’indécence ou de s’y complaire (présenter par exemple l’infidélité avant tout comme une expérience sexuelle excitante et non comme une trahison amoureuse).
La vraie question que je me pose est celle-ci : comment définir de telles règles ? Moi qui me suis lancée dans le X pour pouvoir embrasser un sentiment de liberté physique et mentale, pour défier mes limites, explorer le champ de mes possibilités, donner tout et tout montrer, aiguiser mes sens quitte à les épuiser ; moi qui avais choisi le porno pour le vivre plus que pour le regarder, je suis devenue aujourd’hui, en passant derrière la caméra, plus qu’un corps qui jouit pour être celle qui décide de ce qui sera montré, comment et pourquoi.
Dans ma volonté de m’adapter à un marché (on peut avoir de belles ambitions artistiques, un film qu’on ne vend pas est un film que personne ne voit ou que l’on produit à perte), il me faut accepter certaines contraintes. Et je ne cache pas que beaucoup d’entre elles me posent problème puisqu’elles nient ma propre sexualité. Oui, j’aime que mon partenaire, lorsque j’en ressens l’envie, saisisse ma chevelure, pose sa main sur ma gorge à me priver d’oxygène, j’aime sentir mon cœur battre fort au point qu’il pourrait exploser. J’aime ressentir cette peur, ce doute, cet instant de non-contrôle tout en sachant que c’est moi qui ai choisi ce lâcher-prise. Au moment où vous me croyez vulnérable, je me sens toute-puissante dans ce plaisir que je m’approprie.
Mais il existe une différence entre vivre pleinement sa sexualité et la montrer sans se donner de limite. Je vous pose donc la question : que devrait-on autoriser et interdire dans la réalisation des films porno ? Interdire les déviances ? Qu’est-ce qu’une déviance ? Comment aujourd’hui définir dans notre société ce que l’on pourrait appeler le “sexuellement correct” ?
Katsuni
Photo : “L’empire des sens” de Nagisa Oshima
A suivre : Sexuellement incorrect, deuxième partie
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