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Monique Ayoun est romancière et journaliste. Elle est l’auteur de Mon Algérie, Le radeau du désir et Histoire de mes seins.
L’amant de Prague est son troisième roman.
Extrait
… et prise de nostalgie aiguë, Carla composa lentement le numéro de Peter. Cette fois, elle avait tenu très longtemps !
C’était le trente-deuxième jour après son départ. Elle le savait grâce à sa montre-calendrier. La sonnerie retentit, voilée par la distance. Une peur excitante faisait battre ses tempes. Qu’allait-elle lui dire ? Surtout, pas un mot de leur rupture. C’était oublié. Et s’il était furieux de l’entendre ? Et si une femme répondait ? Et s’il n’était plus là ?
Il était là. C’est lui qui décrocha tout de suite, dès la première sonnerie. Elle retrouva avec émotion sa voix rauque et profonde. Lui ne prononçait jamais aucun mot d’amour, mais quelle tendresse contenue dans chacune de ses phrases ! Il semblait lui aussi avoir oublié leur dernière scène. Il n’était pas du tout furieux. Il parlait avec enthousiasme du pays. Les gens, le temps, tout était formidable. Il ne lui demandait pas de venir, c’est vrai, mais elle le sentait ému de l’entendre et lorsqu’elle évoqua son désir de le rejoindre, il ne dit ni oui ni non mais lui donna tous les détails pratiques pour le faire. Le jour même elle achetait son billet pour Prague.
Résumé
Prague.
Carla est venue retrouver son bel amant, Peter, dans la ville aux mille tours et aux mille clochers. Elle est exubérante, spontanée, solaire, passionnelle, Peter est son contraire. Est-ce qu’il l’attend ou est-ce qu’il n’a pas du tout envie de la revoir ? Il s’est passé plus de trente-deux jours depuis son départ.
Mon avis
Un sujet rarement abordé - le comportement passif-agressif dans le couple - et puis Prague, la ville aux mille tours et aux mille clochers, et Kafka, l’écrivain hypersensible tel Peter, le personnage masculin du roman.
Carla aime Peter qui ne l’aime pas. Tous les deux souffrent des silences de Peter, de son apparente indifférence, de sa colère rentrée qui les entraînent dans une relation sadomasochiste dont l’issue se devine très vite. Peter se soumet aux désirs sexuels de Carla jusqu’à l’orgasme. Mais à quel prix ?
Au-delà de cette relation passionnelle qui tourne en rond, s’égare dans les rues et ruelles de Prague et s’emmêle aux mots de Kakfa, il n’existe pas de réelle intrigue, dommage. Le roman semble inachevé. J’aurais aimé plus de profondeur dans la psychologie des personnages. L’écriture est belle mais la lectrice que je suis est restée sur sa faim.
L’amant de Prague, Monique Ayoun, éditions La Grande Ourse 15, 50 €
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Le premier septembre aura lieu l’opération « J’achète un livre de SFFFH francophone », dont le but est de mettre en valeur les livres de fantasy, SF et horreur écrits en français, souvent peu connus des lecteurs. Cette invasion des grenouilles m’a permis, l’année dernière, de découvrir un auteur formidable, Jean-Philippe Jaworski, dont vous pouvez lire une … Read More →
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La saison 7 de NXPL commence en fanfare avec le test d’un superbe godemichet en verre car aujourd’hui, je vais vous présenter un modèle bien spécifique de la gamme de godemichets Spartacus Blown. Présentation du Spartacus Blown « Double Ended with Bubbles » Ce que j’adore dans les godemichet en verre, c’est le design, le touché si…
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Le titre est tapageur: «De l’argent de l’Eglise pour le lobby homo». Alors que le scandale suscité par les propos de Vitus Huonder sur la condamnation biblique des homosexuels n’est pas encore retombé, la «Neue Luzerner Zeitung» relève qu’Action de carême a accordé une aide de 7000 francs à un projet de vidéo documentaire sur les minorités sexuelles en Afrique. L’article est polémique, et reprend un texte paru au début du mois sur un site catholique conservateur américain Catholic News Agency (CNA). Il accuse l’œuvre d’entraide catholique suisse de soutenir le lobbying LGBT à l’approche du Synode sur le couple, la famille et la sexualité convoqué par le pape pour début octobre.
Conforme aux statuts
Matthias Dörnenburg, porte-parole alémanique d’Action de carême, souligne que le projet, porté par European Forum of Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Christian Groups, une organisation chrétienne LGBT basée aux Pays-Bas, a été choisi conformément aux statuts d’Action de Carême. L’organisme a déjà aidé «des projets de lutte contre la discrimination fondée sur la couleur, la religion, le sexe ou l’orientation sexuelle. Or en Afrique la situation des personnes homosexuelles ou bisexuelles est effrayante. Cela nous a incités à soutenir ce projet, car il s’agit d’une prise de conscience et en aucun cas de propagande politique.»
Interrogée par le quotidien lucernois, la Conférence des évêques suisses a maintenu un silence prudent et confirmé que le choix de ce bénéficiaire relevait «de la compétence de la direction d’Action de Carême». Le comité, présidé par l’évêque de Bâle Felix Gmür, n’est consulté que pour les dons les plus importants.
A noter que le documentaire n’a finalement pas été réalisé. Son auteur aurait été pris d’une subite «peur de voyager en avion», selon CNA. Les témoignages recueillis auraient toutefois été publiés sous forme écrite.
Marre des unes sur le top des hopitaux ou le classement des villes selon le prix de l’immobilier? Voici pour vous une nouvelle façon de trouver une cité accueillante.
La société de surveillance et détection des piratages informatiques CybelAngel, a travaillé sur les données personnelles qui ont récemment fuité suite à un piratage de grande ampleur. CybelAngel a analysé les adresses françaises parmi les inscrits, que voici en exclusivité mondiale pour Sexpress.
Il en ressort que dans le match Paris – Marseille, la capitale compte près de 3 fois le nombre d’inscrits marseillais. Et que Bordeaux tient la tête du classement avec 2,1% de sa population en recherche du frisson extraconjugal. Le total du nombre d’inscrits en France s’élève à 325 000 profils (35 000 femmes et 290 000 hommes), soit l’équivalent de la population de Nice.
On compte donc 8 hommes pour une femme (8,3%), ce qui est conforme à la moyenne mondiale des inscrits sur Ashley Madison. Autant le savoir, messieurs, la concurrence est acharnée.
15 utilisatrices actives en France?
D’après le site Gizmodo, qui a aussi travaillé sur la base de données d’Ashley Madison, seules 2409 profils de femmes ont échangé via la messagerie instantanée du site. Sur les 5 550 000 inscrites sur le site, cela représente 0,04% d’utilisatrices actives. Si l’on rapporte ces proportions aux inscrites françaises, cela donne… 15 femmes. Oui, 15 femmes en France auraient chatté sur Ashley Madison. Cependant, il faut relativiser les chiffres de Gizmodo car si 11 millions d’hommes ont utilisé la messagerie instantanée, soit ils ont tous parlé à des robots très perfectionnés, soit Ashley Madison est un site gay qui s’ignore…
Dans le dossier de presse du lancement de la version française du site en 2012, Noel Biderman, son fondateur, vantait les mérites en ces termes : « Nous sauvons des dizaines de milliers de mariages chaque jour ». La vie privée était censée être protégée : « AshleyMadison.com est l’unique plateforme permettant de supprimer totalement son profil, ses photos, et tout l’historique des messages… Pour ne laisser aucune preuve digitale. ». Et les femmes, nombreuses (« 33% des membres »). Je pense que Gleeden doit être en train de faire un audit sécurité complet…
Enfin à présent tout français voit ses communications officiellement enregistrées par l’Etat, et rien ne semble arrêter la course folle vers toujours plus de surveillance et de traçage. Donc ne vous inquiétez pas, vos données seront toujours en sécurité quelque part.
Elle a invité ses trois enfants à dîner. Ça fait des semaines qu’elle pense à ce dîner, des semaines qu’elle ressasse mentalement ce qu’elle aura à leur annoncer: que celui qu’ils appellent papa et que les autres surnomment Mort est en réalité une femme, et que son prénom sera désormais Maura. Mais le soir venu, Maura n’en a pas la force. «Transparent», c’est le récit tout en délicatesse du coming-out de cette femme qui a vécue enfermée durant une soixantaine d’années dans le corps d’un professeur de sciences politiques fraîchement retraité, et qui étouffe dans sa grande villa de la banlieue chic de Los Angeles.
La série dépeint le quotidien de Maura et de ses trois enfants, qui eux aussi se cherchent: Sarah, l’aînée, trompe l’ennui de sa vie rangée de femme mariée et de mère de deux enfants en ayant une liaison avec une ancienne camarade du lycée, Josh, le cadet, collectionne les conquêtes, tandis qu’Ali, la benjamine, semble être restée bloquée à l’adolescence.
Révolution heureuse
Maura mène tranquillement sa révolution heureuse, suscitant l’empathie, l’étonnement voire l’amusement autour d’elle. Pas de rejet, pas de cassure dans cette famille excentrique et névrosée mais une poignée de non-dits qui volent en éclats et vont pousser les proches de Maura à rebattre les cartes, à prendre eux aussi des décisions courageuses, à changer de cap, quitte à parfois le regretter…
La série est signée Jill Soloway, scénariste de la géniale série Six Feet Under, qui s’est inspirée de sa propre histoire familiale. En effet, il y a quelques années, son père lui a annoncé qu’il était une femme. Diffusée aux États-Unis en 2014 sur la chaîne privée Amazon Prime, la série a remporté un tel succès – et au passage le Golden Globe de la meilleure série comique cette année – qu’une deuxième et troisième saison sont d’ores et dejà annoncées.
Le personnage attachant de Maura, aux antipodes des représentations télévisuelles souvent caricaturales de la transsexualité, et le message de tolérance que véhicule «Transparent» en ont même fait un outil au service de la communauté trans, comme l’expliquait Jill Soloway il y a quelques mois au magazine culturel français Télérama: «A mon grand plaisir, la série est aussi devenue un outil, utilisé par les jeunes trans, pour se faire comprendre de leurs parents. Jeffrey Tambor (l’acteur qui interprète Maura, ndlr) appartient à leur génération, ils saisissent mieux son personnage, apprécient sa douceur, sa gentillesse. Ils ont compris que sa «transition» n’est pas un acte d’agression. Et à travers lui, ils comprennent leurs enfants. Ce n’était pas ma volonté, mais «Transparent» est en train d’aider la cause trans à travers le monde.» Preuve que la télévision peut parfois être aussi une fenêtre sur le monde.
L’éclairage de Karine Espineira Chercheuse en sciences sociales, coresponsable de l’Observatoire des transidentités et auteure de l’ouvrage «Médiacultures. La transidentité en télévision».– Que pensez-vous du personnage de Maura?
Karine Espineira – C’est un personnage très positif, plein d’humour. C’est intéressant que sa transition soit ce qu’on pourrait appeler «tardive». Dans les années 1990, c’était le profil majoritaire des personnes qui faisaient leur transition, parce qu’elles n’avaient pas osé avant. La série permet donc aussi à une des premières générations de personnes trans à avoir fait leur transition de se reconnaître dans le parcours de Maura, bien que le cadre social ne soit plus le même.
– Pensez-vous que cette série peut aider à faire avancer la cause trans?
– Ce traitement de la transidentité est pour ainsi dire nouveau. Avant on s’intéressait aux opérations, au taux d’hormones, à quelle date vous aviez été opéré, etc. Dans cette série, la personne est inscrite dans un tissu relationnel, et non plus dans un cadre médical. De ce point de vue je pense que « Transparent » est susceptible de faire avancer la cause trans, conjointement à d’autres médiatisations comme celle de Laverne Cox par exemple, l’actrice de la série «Orange Is the New Black».
– Vous expliquez dans votre livre que le traitement médiatique de la transidentité verse souvent dans la «glamourisation» ou le misérabilisme. «Transparent» parvient-il à éviter ces écueils?
– L’histoire de Maura, elle est banale et extraordinaire à la fois. Elle est banale parce que c’est une transition assez courante dans les communautés trans. Elle est extraordinaire parce qu’on est encore une fois dans un bouleversement du genre, des attitudes. Son histoire n’est pas celle d’un deuil mais d’un épanouissement. Et dans ce sens là, c’est une histoire extraordinaire parce ce n’est pas forcément une histoire qu’on voit ou qu’on vit tous les jours. La majorité des gens ne connaissent les personnes trans que par les représentations médiatiques, elles n’en ont pas forcément rencontrées en vrai, et tout l’imaginaire qu’elles construisent autour des personnes trans, elles ne le font que par l’intermédiaire des médias.
» Karine Espineira «Médiacultures. La transidentité en télévision» (L’Harmattan, 2015)