34739 éléments (3198 non lus) dans 75 canaux
Mon premier porno, je m’en souviens, j’avais 11 ans. Mon frère avait récupéré une cassette au collège. Je me rappelle vaguement d’une histoire de billards, de boules et de queues. Je n’avais pas tout compris.
Depuis ce jour, je suis devenu consommateur de porno. Je n’en tire ni honte ni gloire.
J’ai toujours maté ça devant un écran, le téléviseur, l’ordinateur, le smartphone, avec cette foutue 2D qui aplatit tout, même les formes.
Avec les années, c’est devenu anodin, habituel, sans surprise. De l’excitation, oui, mais automatique, comme le réflexe de bailler devant un bailleur,...
Faire de la poésie sur l’actualité : cette tradition existe en France. Faire de la poésie sur du porno ? Une fois par semaine, le pigiste-poète Thomas Deslogis compose des vers sur les fesses ou les fellations de ses actrices de X préférées.
Journalisme et poésie ne sont pas incompatibles. Le poète Stéphane Mallarmé (1842-1898) écrit en 1873 huit numéros d’une revue intitulée «La Dernière Mode» : le voilà chroniqueur de fanfreluches. Quelques années plus tard, en 1906, son ami le journaliste et critique d’art Félix Fénéon (1861-1944) signe des faits divers en trois lignes qui relèvent du haiku pour leur assassine brièveté.
Mme S…, de Jaulnay (Vienne), accuse son père de lui avoir détérioré ses trois filles. Le vieillard s’indigne.
Qu’ils parlent de splendides tenues d’opéra ou de sordides histoires de viol, journalistes et poètes ne font parfois qu’agencer des mots pour leur beauté propre. Les saisons passent, les viols et la mode restent. Que faire face à la futilité ou à l’horreur du réel ? Parfois, la poésie protège. Mallarmé qui décrit les robes comme des «cuirasse[s] contre le maléfice» ou des armures «semée[s] bizarrement d’acier bleu à reflets d’épée», ne fait que souligner la vanité de vouloir écrire sur l’actualité. Il n’y a pas d’actualité. Il n’y a que la litanie ressassée des malheurs et des vanités humaines. Tout ça ne rime à rien, ce qui explique peut-être d’ailleurs pourquoi leurs poèmes sont en prose.
C’est donc sans faire de rimes que Thomas Deslogis, lui aussi, compose. Il a 25 ans, il se définit comme «poète à la pige» : c’est-à-dire payé comme journaliste. Il a inauguré la rubrique hebdomadaire «Les Poèmes d’actu» (depuis un an sur Fluctuat). Il tient aussi depuis septembre 2014, sur Le Tag Parfait, une rubrique intitulée «Le Porn la poésie» (en hommage à «L’Amour la poésie» de Paul Eluard). Le principe est simple : trouver une vidéo porno inspirante, et en faire un poème.
Une démarche «qui vise tout autant à démocratiser la poésie que «dédiaboliser» le porn ou, plutôt, le ramener à sa beauté originelle», dit-il. Y parvient-il ? Son travail consiste, une fois par semaine, à trouver une vidéo – généralement sur xHamster – qu’il sélectionne en fonction de ses goûts et qu’il met en ligne sur Le Tag Parfait, accompagné d’un commentaire en vers. Ses goûts sont plutôt «gentils» : les vidéos sont hétéros, consensuelles, classiques (1), mais on comprend assez vite pourquoi Thomas les a choisies : il aime bien les visages des filles.
«Tout ou presque peut me fasciner/exciter, tant qu’il s’agit d’un «moment donné». Un événement spécifique au milieu d’une histoire, l’instant où la vie apparaît, un geste. D’où l’envie d’écrire des poèmes et non des romans.
Je ne regarde jamais du porno qui commence directement par l’acte. Il me faut un contexte, une histoire (deux collègues, une prof, une tromperie, etc...) et c’est à partir de là que je vais parcourir la vidéo en recherche du moment le plus excitant de cette histoire. Ce peut tout autant être un regard pendant une sodomie qu’un sein à peine dévoilé durant la phase de séduction. Les deux peuvent me «suffirent», si je puis dire.
Ce que j’aime en somme c’est la femme dans son entièreté à ce moment précis, son corps ET son esprit, la pensée (moins de l’actrice que de son personnage) qui la pousse à agir ainsi, à lancer tel regard ou faire tel mouvement. C’est pourquoi je coupe souvent le son, encore très artificiel et gênant tant tout sonne souvent faux (musique, voix, dialogues, gémissements) dans la plupart des productions, pour pouvoir mieux observer la vérité des corps.
Je regarde finalement assez peu les sexes pour privilégier les yeux, les lèvres, les seins et quelques lubies personnelles comme les hanches ou les épaules.
Mes poèmes du Tag partent toujours de ces détails là et sont à chaque fois un hommage à la femme qui apparaît alors».
(1) «Je ne suis pas fan du hard hard. Je veux brasser large, je choisi des vidéos assez généraliste et qui plaisent déjà, mais le fait est que pour trouver l’inspiration lorsqu’il s’agit d’écrire un poème sur un objet aussi particulier qu’une vidéo porno, il faut obligatoirement qu’elle me plaise. D’où mon seul regret : ne pas pouvoir écrire sur des vidéos gays hommes, les excluant ainsi de mes lecteurs potentiels, ce qui me peine». (Entretien par courriel, 20 février 2015).
ILLUSTRATION : captures d’écran de la vidéo mise en ligne sur Le Tag Parfait : «Rebeca le serpent Linares». L’actrice s’appelle Rebeca Linares.
Faire de la poésie sur l’actualité : cette tradition existe en France. Faire de la poésie sur du porno ? Une fois par semaine, le pigiste-poète Thomas Deslogis compose des vers sur les fesses ou les fellations de ses actrices de X préférées.
Journalisme et poésie ne sont pas incompatibles. Le poète Stéphane Mallarmé (1842-1898) écrit en 1873 huit numéros d’une revue intitulée «La Dernière Mode» : le voilà chroniqueur de fanfreluches. Quelques années plus tard, en 1906, son ami le journaliste et critique d’art Félix Fénéon (1861-1944) signe des faits divers en trois lignes qui relèvent du haiku pour leur assassine brièveté.
Mme S…, de Jaulnay (Vienne), accuse son père de lui avoir détérioré ses trois filles. Le vieillard s’indigne.
Qu’ils parlent de splendides tenues d’opéra ou de sordides histoires de viol, journalistes et poètes ne font parfois qu’agencer des mots pour leur beauté propre. Les saisons passent, les viols et la mode restent. Que faire face à la futilité ou à l’horreur du réel ? Parfois, la poésie protège. Mallarmé qui décrit les robes comme des «cuirasse[s] contre le maléfice» ou des armures «semée[s] bizarrement d’acier bleu à reflets d’épée», ne fait que souligner la vanité de vouloir écrire sur l’actualité. Il n’y a pas d’actualité. Il n’y a que la litanie ressassée des malheurs et des vanités humaines. Tout ça ne rime à rien, ce qui explique peut-être d’ailleurs pourquoi leurs poèmes sont en prose.
C’est donc sans faire de rimes que Thomas Deslogis, lui aussi, compose. Il a 25 ans, il se définit comme «poète à la pige» : c’est-à-dire payé comme journaliste. Il a inauguré la rubrique hebdomadaire «Les Poèmes d’actu» (depuis un an sur Fluctuat). Il tient aussi depuis septembre 2014, sur Le Tag Parfait, une rubrique intitulée «Le Porn la poésie» (en hommage à «L’Amour la poésie» de Paul Eluard). Le principe est simple : trouver une vidéo porno inspirante, et en faire un poème.
Une démarche «qui vise tout autant à démocratiser la poésie que «dédiaboliser» le porn ou, plutôt, le ramener à sa beauté originelle», dit-il. Y parvient-il ? Son travail consiste, une fois par semaine, à trouver une vidéo – généralement sur xHamster – qu’il sélectionne en fonction de ses goûts et qu’il met en ligne sur Le Tag Parfait, accompagné d’un commentaire en vers. Ses goûts sont plutôt «gentils» : les vidéos sont hétéros, consensuelles, classiques (1), mais on comprend assez vite pourquoi Thomas les a choisies : il aime bien les visages des filles.
«Tout ou presque peut me fasciner/exciter, tant qu’il s’agit d’un «moment donné». Un événement spécifique au milieu d’une histoire, l’instant où la vie apparaît, un geste. D’où l’envie d’écrire des poèmes et non des romans.
Je ne regarde jamais du porno qui commence directement par l’acte. Il me faut un contexte, une histoire (deux collègues, une prof, une tromperie, etc...) et c’est à partir de là que je vais parcourir la vidéo en recherche du moment le plus excitant de cette histoire. Ce peut tout autant être un regard pendant une sodomie qu’un sein à peine dévoilé durant la phase de séduction. Les deux peuvent me «suffirent», si je puis dire.
Ce que j’aime en somme c’est la femme dans son entièreté à ce moment précis, son corps ET son esprit, la pensée (moins de l’actrice que de son personnage) qui la pousse à agir ainsi, à lancer tel regard ou faire tel mouvement. C’est pourquoi je coupe souvent le son, encore très artificiel et gênant tant tout sonne souvent faux (musique, voix, dialogues, gémissements) dans la plupart des productions, pour pouvoir mieux observer la vérité des corps.
Je regarde finalement assez peu les sexes pour privilégier les yeux, les lèvres, les seins et quelques lubies personnelles comme les hanches ou les épaules.
Mes poèmes du Tag partent toujours de ces détails là et sont à chaque fois un hommage à la femme qui apparaît alors».
(1) «Je ne suis pas fan du hard hard. Je veux brasser large, je choisi des vidéos assez généraliste et qui plaisent déjà, mais le fait est que pour trouver l’inspiration lorsqu’il s’agit d’écrire un poème sur un objet aussi particulier qu’une vidéo porno, il faut obligatoirement qu’elle me plaise. D’où mon seul regret : ne pas pouvoir écrire sur des vidéos gays hommes, les excluant ainsi de mes lecteurs potentiels, ce qui me peine». (Entretien par courriel, 20 février 2015).
ILLUSTRATION : captures d’écran de la vidéo mise en ligne sur Le Tag Parfait : «Rebeca le serpent Linares». L’actrice s’appelle Rebeca Linares.
flickr/Henti Smith
Diane Saint Réquier, vous la connaissez peut-être sous le pseudo de « L’Actu à la Loupe« , qui scanne l’actu mais aussi parfois le cul. Elle a lancé récemment Sexy SouciS, site sur lequel elle répond à tous ceux qui se questionnent sur leur sexualité, que ce soit sous l’angle des pratiques, de la santé ou des identités sexuelles.
Tout d’abord, pour nos chers lecteurs, Sexy Soucis, en résumé, c’est quoi?
Sexy SouciS c’est un site où l’on peut trouver des réponses sur« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) ». Qu’il s’agisse de questions sur la santé sexuelle (VIH, IST, contraception) sur le désir, le plaisir, le consentement, le rapport à son corps ou à celui de l’autre, l’identité, le genre… Et tout ça dans un cadre qui se veut radicalement inclusif : je ne pars jamais du principe que les gens sont hétérosexuels, cisgenre etc. Parce que la majorité n’a pas à devenir la « norme », écrasant au passage tou.te.s celles et ceux qui sortent du cadre. Je veux être l’antithèse des sexologues de la presse féminine qui répandent des injonctions contradictoires et des idées reçues sur les sexualités.
Diane, Freddie Mercury, ou les deux?
D’où parles-tu? D’où tires-tu l’expérience qui te permet de répondre a ces questions?
Je parle de mon ordinateur! Non, blague à part, je parle en tant qu’amatrice éclairée, disons. Cela fait depuis 2010 maintenant que je suis actrice de prévention chez Solidarité Sida. J’ai donc reçu une formation initiale solide qui s’est encore renforcée au fur et à mesure qu’on nous a proposé une formation continue sur des sujets plus pointus. Et évidemment, il y a toutes les personnes avec qui j’ai discuté depuis près de 5 ans maintenant et qui m’apprennent énormément. Cela étant je ne suis pas psy ni gynéco ou sage femme, et je sais faire la part des choses entre les informations et l’écoute que je peux fournir en tant que « paire » (dans le sens « peer », c’est à dire égale à celles et ceux qui me posent les questions) et celles pour lesquelles je renvoie vers une personne plus compétente.
D’où t’es venu cette envie irrépressible de te lancer dans cette aventure?
En fait, je me suis rendue compte que, de manière informelle, beaucoup d’ami.e.s, qui savaient trouver chez moi une certaine empathie doublée d’une absence totale de jugement, se tournaient vers moi pour me demander conseil en la matière. Du coup je me suis dit que c’est quelque chose qui manquait, en fait, on a très peu d’occasions de parler de manière ouverte et décomplexée de sexe, même (surtout ?) avec ses ami.e.s les plus proches… Le fait de proposer l’anonymat total aide aussi à libérer la parole je pense.
Que penses-tu de réponses à des interrogations cul qu’on peut trouver sur doctissimo ou sur ask.com?
Je ne veux pas tout mettre dans le même sac et il y a des gens qui font des choses intéressantes notamment sur Ask où j’ai commencé avant de lancer le site, mais il y a beaucoup de bêtises, d’imprécisions voire d’informations carrément dangereuses qui circulent. C’est pourquoi je m’efforce de ne pas répondre quand je n’ai pas une source fiable et de toujours corriger quand une personne fiable me signale une erreur ou une imprécision, c’est vraiment crucial. Il faut arrêter de diffuser des informations fausse sou imprécises sur les sexualités.
Ce que tu veux faire, ce serait pas un peu le Lovin’fun 3.0 ?
C’est un peu ça mais en version revue et corrigée, oui, pas seulement parce que c’est sur Internet mais aussi parce que depuis les études de genre, queer studies etc ont fait pas mal de chemin, et on ne peut plus les ignorer. Mon partis pris d’inclusivité radicale distingue quand même Sexy SouciS de Lovin’ Fun je crois, même si on a en commun une vision plutôt joyeuse et décomplexée de la sexualité.
Quelle est la question que tu as reçue jusqu’ici et qui t’a fait le plus sourire? Ou le plus pleurer?
Le plus sourire je ne sais pas, mais le plus pleurer c’est sans aucun doute la jeune femme qui m’a contactée après avoir été victime d’un viol. Et de manière plus générale, je suis triste à chaque fois qu’on me demande si telle ou telle pratique ou envie est « normale », ou quand je sens que les gens sont malheureux dans leur corps, leur identité ou leur sexualité. Mais je me dis que peut-être je peux un tout petit peu les aider, et du coup cela me convainc de l’utilité du site.
Retrouvez Diane le 4 mars lors de la prochaine Nuit des Vins Nus au Fabuleux Cabinet de Curiosités, rue Saint-Sabin à Paris, où elle animera un atelier consacré au Point G. Tous les détails sur la page facebook de l’événement.
Un informaticien de 38 ans, Diego Lagomarsino, est actuellement la seule personne sous enquête officielle après la mort du procureur argentin Alberto Nisman. Cet apparent suicide a déclenché une énorme affaire qui divise le pays. Nisman était, en effet, sur le point d’ouvrir une action judiciaire contre la présidente Cristina Kirchner. Il soupçonnait cette dernière de vouloir étouffer l’enquête sur la responsabilité iranienne dans un attentat contre le centre juif AMIA (85 morts en 1994), en échange de contrats avec Téhéran.
Simple suicide d’un homme parfois décrit comme instable? Harcèlement à mort par les services de la Présidence? voire meurtre? Une énième hypothèse a émergé: celle d’un crime passionnel à caractère homosexuel. Elle a débuté par des allusions lâchées par la présidente elle-même, qui a insisté sur l’«intimité» entre Nisman et Lagomarsino, qu’il employait pour s’occuper de ses ordinateurs. Les allusions ont mené un obscur sénateur de province, suivi par plusieurs titres de la presse pro-gouvernementale, à échafauder un scénario digne d’une mauvaise telenovela. Salvador Cabral, a affirmé avoir les preuves que Lagomarsino avait surpris Nisman avec un autre homme et ouvert le feu sur son amant supposé.
Empreintes
Diego Lagomarsino
Très affecté par l’affaire, Diego Lagomarsino est sorti de son silence, hier. «Je ne sais pas ce que c’est qu’une relation intime, si [la présidente, Cristina Kirchner] veut dire une relation homosexuelle, je peux dire que non. Ce qui m’ennuie c’est qu’il y a d’autres personnes dans cette histoire. Mes enfants sont tout petits, mais Alberto a une fille qui est déjà grande», a-t-il expliqué à El Pais. Diego Lagomarsino est actuellement sous enquête pour avoir fourni l’arme retrouvée près du corps de Nisman, à la demande de ce dernier, qui avait dit vouloir protéger ses filles. Sauf que le revolver ne porte pas les empreintes digitales du technicien, ce qui suggère qu’il aurait été nettoyé.http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/homme-arrete-pquis-traite-etres-humains/story/25283384|Après un mois d’enquête de la police genevoise, un ressortissant roumain d’une trentaine d’années a été arrêté cette semaine dans le quartier chaud des Pâquis. Il régnait sur une petit réseau de prostitués mâles (parfois mineurs), qu’il aurait maltraités et dépouillés. En guise de correction, l’un d’eux aurait été enfermé dans le tambour d’un séchoir à linge. L’homme est aussi accusé d’agression sexuelle sur une jeune femme et de chantage, entre autres…