Le nouveau format 4K, tellement super, va-t-il prendre ? Lux Alptraum, fondatrice de Fleshbot, s’interroge sur le futur remplaçant de la HD, elle fait le point avec les producteurs de porn, car oui, il paraîtrait que l’industrie du X a son rôle à jouer dans l’adoption des supports vidéo. Petit retour en arrière.
Sur le Net, tout le monde semble d’accord, le porno a permis à la VHS de prendre l’ascendant sur la Betamax de Sony. Ce dernier ne voyait pas d’un bon œil l’utilisation de sa cassette pour montrer des gens tout nus se pistonner les parties. JVC, lui, s’en fichait pas mal de quelles images seraient imprimées sur la bande de ses VHS. Voilà pourquoi la K7 de nos magnétoscopes programmés sur Canal+ le samedi soir aurait supplanté la Betamax (en plus d’offrir plus de minutes et de coûter moins cher).
La collection de boulards de Gonzo
Pour le HD-DVD et le Blu-ray, la PlayStation 3 a abattu pas mal de boulot pour imposer la grosse capacité de stockage du disque bleu. Dans ce cas, l’industrie n’a pas vraiment de rôle décisif comme les messageries roses dans l’histoire du Minitel. Digital Playground avait choisi le format plébiscité par Sony et Vivid l’autre. On ne peut donc pas conclure une influence directe.
Autre cas, un analyste japonais théorise que le porn a fait vendre énormément de téléviseurs 3-D dans le pays du soleil levant. Le jour de la sortie des premiers Sony Bravia compatibles avec la troisième dimension, un studio commercialisait des films de boules tout aussi compatibles avec les actrices les plus populaires de l’époque : Kayama et Yuma Asami. Cette nouvelle a dû décider plus d’un parent à satisfaire le désir consumériste de ses moutards.
Le film avec Yuma Asami qui a fait vendre des écrans 3D
Il semble communément admis que les préférences du porno en matière de format coïncident avec ceux du grand public. De là à dire que les mecs de la vallée de San Fernando tirent les ficelles, faut pas pousser Nina Hartley dans les orties. Mais si des pornographes influencent l’adoption d’un format plutôt qu’un autre, les Japonais seraient mieux placés.
Revenons au 4K, Lux Aptraum interroge Pink Visual, studio geek qui saute sur chaque occasion d’être à la pointe de la technologie. Ils « préfèrent essayer [le nouveau format], plutôt que de passer à côté », il en est de même pour les pionniers de Huccio qui ont bâti leur business plan sur l’ultra HD. Mais un sondage de XBiz auprès des membres de l’industrie montre que peu de monde investira tant que le marché n’offrira pas les garanties nécessaires pour un changement de format réussi. Eh oui ! c’est la crise, le porno fait des économies, baisse des coûts à tous les niveaux. C’est d’ailleurs pour cela que le gonzo et le pro-amat sont devenus si populaires. Mais surtout, les consommateurs de porn ne lâchent plus facilement l’argent durement gagné pour leur fap fap fap. Les ventes de DVD se sont effondrées et les tubes nourrissent une génération de branleurs à la qualité vraiment moyenne de 360p ou 480p. Dans ce contexte peu rassurant, les pornographes (et les banquiers) rechignent à financer l’achat de nouvelles caméras et des structures adéquates pour balancer les énormes fichiers 4K sur les réseaux.
Epoustouflant, on voit vraiment la différence
N’anticipons pas le futur du 4K, ne faisons pas comme Joanna Angel, dans l’article de Lux, qui se montre réticente à l’idée de devoir s’adapter à une définition et du matos qui impliquent une nouvelle façon de travailler. Elle dit ça pour le 4K aujourd’hui, mais elle se méfiait tout autant de la HD dans les années 2000. La technologie, comme dirait l’autre, ce n’est pas un sprint, mais une course de fond.