En Suisse comme ailleurs, la réalité des familles arc-en-ciel a toujours un peu de mal à passer. Le débat actuel sur l’adoption par les couples de même sexe se déroule trop souvent comme si le pays ne comptait pas, déjà, des milliers d’enfants élevés par des parents homosexuels. C’est sur cette évidence que les services sociaux de la Ville de Zurich ont lancé une campagne originale, le mois dernier. Un spot diffusé dans les cinémas invite les couples de même sexe à s’annoncer pour servir de familles d’accueil. Il met en scène un garçon hébergé par un couple de femme qui élève une petite fille. «Heureusement, je peux aller chez Priska et Anna. Elles s’occupent de moi. J’ai trois mamans, ma maman et mes parents et aussi mes parents d’accueil», dit l’enfant en voix off. D’autres vidéos sollicitent, notamment, les couples binationaux.
Point de chute
L’office zurichois insiste sur le fait que la procédure n’a rien à voir avec l’adoption. Le but, ici, n’est pas de se substituer aux parents biologiques, mais de permettre aux enfants d’avoir un point de chute. Le profil de ces foyers temporaires doit être aussi diversifié que possible: un reflet de la société actuelle. A ce jour, deux couples de même sexe se sont annoncés, note le quotidien «Tages-Anzeiger».
En tout cas, la démarche est bien accueillie par les représentants des homoparents. «Utiliser les couples de même sexe en tant que ressource pour les familles d’accueil est une conséquence logique et une étape importante pour notre visibilité et notre reconnaissance», se réjouit Maria von Känel, de la faîtière Familles arc-en-ciel. Elle rappelle que «les enfants qui vivent avec des lesbiennes, des gays et des personnes trans se développent aussi bien que des autres enfants».
Peu importe l’orientation sexuelle
L’association alémanique qui regroupe les familles d’accueil, Pflegekinder-Aktion Schweiz, a décidé en 2011 de s’ouvrir aux couples de même sexe. «La protection et la fiabilité des personnes de référence sont le plus important, pour les enfants. L’orientation sexuelle n’entre pas en ligne de compte», confirme le président de l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte du Canton de Berne.
» La vidéo est visible sur le site: www.stadt-zuerich.ch/pflegekinder