À 30 ans, cette lectrice de Rockie n’a jamais eu de relation sexuelle avec une autre personne. Une situation subie qui lui pèse de plus en plus.
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Notre campagne d'appel aux dons de printemps est lancée ! Vos dons sont vitaux pour notre action, avec les personnes prostituées et contre le système prostitueur. Avec vos dons, vous nous aidez à construire un nouveau monde !
Cher.e donateur.trice et ami.e,
Trois ans ont passé depuis le vote de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. Trois ans, c'est peu comparé aux siècles d'enracinement du système prostitueur et de son cortège de violences. Et pourtant, les progrès dont nous sommes déjà les témoins sont immenses !
Pour les personnes prostituées d'abord. Avec le travail en coopération des acteurs sociaux au niveau local, elles sont mieux appuyées dans leurs démarches. Les parcours de sortie de la prostitution, véritables accélérateurs pour trouver des issues, en sont le symbole. Les violences frappant les personnes prostituées sont aussi de plus en plus dénoncées et condamnées plus fermement qu'auparavant.
Pour la société ensuite : un sondage IPSOS - CAP International - Mouvement du Nid a révélé le 21 janvier 2019 que les Français.e.s sont désormais massivement favorables à cette loi dépénalisant les personnes prostituées et interdisant l'achat d'actes sexuels ! 74 % pensent que la prostitution est une violence et pour 84 % des répondants, qu'elle a des conséquences gravissimes sur les personnes qui en sont victimes.
Au Mouvement du Nid, nous sommes très fiers d'apporter notre pierre à ce changement de société qui s'enracine ! Nous nous battons de toutes nos forces pour passer à la vitesse supérieure avec toujours la même immense ambition : plus aucune victime de la prostitution !
Avec le changement législatif, avec le changement de mentalités, cet objectif se concrétise. Notre mobilisation est plus que jamais urgente et nécessaire car, vous le savez, les financements sont dérisoires comparés aux enjeux, et parce que nos adversaires guettent la moindre occasion de revenir en arrière. Nous devons changer d'échelle !
Aidez nos 500 bénévoles et 17 salarié.e.s à poursuivre et intensifier leurs actions de rencontre et d'accompagnement au service des personnes prostituées, à dialoguer avec les jeunes en prévention dans les lycées, à former et convaincre les élu.e.s et les acteurs sociaux de s'engager aux côtés des personnes prostituées !
Votre don est essentiel à la poursuite de nos actions, aux côtés des personnes prostituées, contre le système prostitueur.
Témoignages de jeunes femmes
accompagnées par nos délégations
« « Je ne veux plus être une victime" »
« Grâce à vous, aux associations qui m'ont
on a toujours profité de moi, aidée, j'ai une nouvelle chance. Vous êtes mes anges, je vous remercie vraiment. »
CHAQUE DON COMPTE !
Voici un aperçu des actions que nous mettons en place avec votre aide.
Chaque année, 1 000 permanences sont tenues dans toute la France par nos 26 délégations, qui reçoivent 10 000 visites ¶
22 000 heures de bénévolat sont nécessaires pour ce travail !
Depuis 2017, 15 délégations du Mouvement du Nid sont désormais agréées dans leur département et peuvent obtenir pour les personnes accompagnées l'attribution d'un Parcours de sortie.
PS : Vous nous faites confiance, nous vous devons la transparence. Consultez notre rapport d'activité et financier sur notre site. Le Mouvement du Nid est habilité à percevoir des legs.
Pour télécharger le bulletin à nous renvoyer par courrier, cliquez ici ->
Histoire de profondeurs avec cette sortie. James Cameron avait plongé dans les abysses avec un film angoissant dans un sous-marin pour une rencontre du 3e type. Axel Abysse plonge lui dans un porno esthétique, extrême et non-binaire.
Ce pornographe français est basé à Tokyo. Perdu dans la traduction peut-être, mais pas dans son plaisir. Axel explore à travers le X sa passion pour l’art et la sexualité. Jeune, il découvre les sensations phénoménales du fisting et il continue aujourd’hui à sonder son corps et celui de ses partenaires avec des productions personnelles, intimistes et intenses, qu’il donne à voir sur son site officiel.
Fluid vient de sortir. Cette perle de 27 minutes rassemble plusieurs talents pour un résultat saisissant. Axel Abysse performe autour de ses thèmes de prédilection. Énormes piercings, latex, fisting, rosebud, liquides en tout genre, cette passion dans le sexe est impressionnante et la réalité de ce plaisir transperce l’écran pour éclabousser l’audience.
RedRoseHanky forme un duo électrique avec Axel. Avec tout ce lubrifiant, cette salive et cette pisse, gare à l’électrocution. Ce dernier est un athlète du vice Australien dont les prolapsus ont fait la renommée. Il joue une douce mélodie accordée à son apparence délicate sur la corde raide de l’extrême, avec moult fist-fucking et pénétration gargantuesque. L’innocence dans le sale.
Troisième partie de cette équation : Ivan Sobris. le Franco-australien est réalisateur et documentariste. Il apporte sa vision à la puissance des performeurs. Filmé à Melbourne dans un club gay, ce court-métrage joue avec la transparence des fluides et la lumière en contre-jour. Le résultat est sublime et donne de la poésie à la gymnastique sensuelle où les chairs s’étirent et où les fluides troublent la vue.
La musique originale de 3pm finalise l’atmosphère dépaysante. Sur le flot de sa composition, la pulsion des rythmes électroniques s’accorde à celle des corps et de leurs bruits. Cette ambiance concentre l’attention et focalise sur l’essentiel : le spectacle lubrique et lascif d’un abandon et d’une jouissance inconditionnels.
Cette œuvre n’est pas pour tous les publics. La sexualité présentée dans ses extrémités. Les baisers de rose, les mains se joignant dans des orifices à la souplesse surprenante peuvent donner le tournis. Mais dans les profondeurs d’un porno où l’art s’exprime sans concession, la houle se calme rapidement et il ne reste qu’un choc esthétique, l’impression d’avoir assisté à une nouvelle forme de beauté, crue et sublime.
Vidéo à retrouver sur le site d’Axel Abysse.
Où le sexe se susurre… … A l’oreille. Une émission pour parler d’audio érotique et pornographique, des podcast qui fleurissent, de ce que l’ouïe peut jouer comme rôle dans l’excitation. Pourquoi écouter de la pornographie plutôt que la regarder ? Dans « jouir », n’y a-t-il pas « ouïr » ?… Avec Olympe de G, de Voxxx et Lou du Verrou. Une émission animée par Joe,…
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On pourrait croire qu’avec Internet les femmes sont devenues libres : n’est-il pas plus facile pour elles de se trouver des partenaires et, ni vu ni connu, d’arranger des plan-culs sur Tinder ? Oui, mais. La Toile, avant tout, reste le miroir grossissant des normes sociales.
En avril 1995 (1), un service de «cyberlove» apparaît aux États‐Unis. Il s’agit de Match.com, le premier site de rencontres sur Internet. En 1998, la comédie romantique de Nora Ephron – Vous avez un message (You’ve got mail) – participe de l’euphorie ambiante : grâce aux espaces de messagerie, chaque femme peut librement choisir le partenaire qui lui convient… N’est-ce pas cela la liberté ?
En 2011, Emily Witt, journaliste pour une prestigieuse revue New Yorkaise et célibataire en crise, part dans la silicon valley pour poser la question : les nouvelles technologies sont-elles des outils d’émancipation pour les femmes ? Dans un livre intitulé Future sex, traduit par les éditions Seuil en 2017, son enquête prend les allures d’un roman picaresque, mélange d’auto-fiction et de mordant procès à charge. Au départ, dit-elle, il y avait un espoir. Comme beaucoup d’optimistes, Emily croyait en «l’avènement d’une société nouvelle» dans laquelle chaque femme serait capable de devenir l’égale d’un homme «en activant une application sur son téléphone le vendredi soir.» Emily se sent déçue.
Les sites de rencontre favorisent-ils la «culture plan cul» ?
Emily a le pressentiment que les dispositifs numériques de rencontres n’ont pas tenus leurs promesses. «Sur le Web, dit-elle, pas mal d’articles spéculaient sur l’arrivée d’un “Grindr pour hétéros” […]. Il se dégageait de ces débats un vague espoir et même ceux qui s’inquiétaient de cette “culture plan cul” croyaient au pouvoir d’un téléphone ou d’un ordinateur portable équipé d’un GPS qui affranchirait sexuellement les femmes, comme si la technologie finirait par nous libérer de nos peurs et de nos superstitions.» Hélas, hélas. Lorsqu’Emily enquête, elle tombe des nues.
Le concept marketing de l’«endroit propre et bien éclairé»
Tout commence avec la découverte d’un concept qui l’horrifie : c’est l’«endroit propre et bien éclairé». «Totalement déconnectée de son origine – il s’agit en effet du titre d’une nouvelle d’Ernest Hemingway qui se déroule dans un bar, en Espagne –, cette expression revient souvent dans la bouche des commerciaux dès qu’ils évoquent un “environnement pensé pour les femmes” et leur sexualité.» Ainsi qu’Emily le dévoile, les sites Internet qui veulent attirer les femmes éliminent tout contenu pornographique ou sexuellement explicite (2). C’est bien connu : par opposition aux hommes (qui veulent du sexe), les femmes veulent de l’amour…
La distinction normative entre sexe et amour
Reproduisant, de façon parfaitement stéréotypée, le préjugé qui frappe les femmes, beaucoup de sites en ligne affichent des images pastels et des slogans mièvres afin de les rassurer. Emily note que le concept date du tout premier site : c’est Match-com qui le popularise. Son créateur – Gary Kremen – a en effet parfaitement conscience «qu’un site de rencontre hétérosexuel attire davantage d’abonnés s’il compte à peu près le même nombre de femmes que d’hommes». Pour atteindre cet objectif, il embauche une équipe de spécialistes en marketing 100 % féminine, dirigée par l’une de ses anciennes camarades de Stanford, Fran Maier.
L’hypocrisie : une stratégie marketing gagnante
«Celle-ci comprend vite que les femmes s’inscriront sur le site si elles y retrouvent les classiques rituels de la séduction. […] Dans cette optique, le site interdit les contenus et les photos à caractère sexuel explicite.» Et ça marche. Plus un site de rencontre affiche l’image d’un site dit «respectable», plus il donne des gages de «sérieux», plus il caresse le cliché de la femme «pudique», plus il a de succès. Vers 1996, les expertes en marketing choisissent pour Match un bel habillage blanc immaculé et un logo en forme de cœur. Pour renforcer l’image du site, «le questionnaire évolue : on y ajoute des questions concernant les enfants et la religion afin de donner l’impression que le site s’adresse aux personnes recherchant une relation durable.»
Certaines femmes refusent d’assumer leurs désirs sexuels
Dans un article pour 20minutes, la journaliste Annabelle Laurent rapporte que lors de sa première interview télé, Gary Kremen déclame: «Match.com apportera plus d’amour à la planète que quoi que ce soit ne l’a fait depuis Jésus Christ». Officiellement, Match.com doit unir les coeurs. Officieusement ? Emily se moque : dans la réalité, dit-elle, Match.com favorise aussi bien les rencontres d’un soir. Mais pour les femmes qui s’y inscrivent, il semble extrêmement important que les apparences soient sauves. Elles ont besoin de se protéger. «Certaines femmes ne sont pas prêtes à reconnaître qu’elles se sont inscrites sur OkCupid avec une idée derrière la tête», résume Emily. Autrement dit : elles sont trop conventionnelles pour admettre leur propres désirs.
Trop conventionnelles ou… trop peureuses ?
Pour Marie Bergström, sociologue à l’Institut national d’études démographiques (Ined), «le fait de se dire à la recherche d’amour constitue un bouclier à l’image de “fille facile”» et il est très important que les femmes puissent bénéficier d’un alibi lorsqu’elles vont en ligne à la pêche aux rencontres : le fait de pouvoir prétendre qu’elles sont sur le site pour trouver l’amour leur laisse toute liberté de faire des expériences. C’est peut-être hypocrite, mais… Les normes sociales pèsent lourd. Peu de femmes osent dire qu’elles vont sur Internet pour des plans culs.
Vous voulez un plan cul ? Allez sur un site «sérieux»
Citant Christian Rudder, cofondateur du site OkCupid, Emily Witt en donne un aperçu révélateur : «le nombre d’utilisatrices hétérosexuelles à avoir expressément déclaré rechercher des relations sexuelles occasionnelles est spectaculairement bas – 0,8 % seulement – rapporté aux 6,1 % d’hommes hétérosexuels, 6,9 % de gays et 7 % de lesbiennes.» C’est effectivement très bas. Les normes de genre imposent, toujours aussi strictement, le rôle d’amoureuse à la femme. Contrairement à toute attente, les nouvelles technologies n’ont pas permis d’abolir ces normes. On pourrait même dire le contraire : sur Internet, les rapports homme-femme relèvent de la caricature.
Les nouvelles technologies au service de l’ordre ancien
Sur les sites de rencontre, l’homme propose, la femme dispose. L’homme prend l’initiative, la femme résiste. L’homme subjugue, la femme cède. Les modèles de séduction qui prévalent «dans la vraie vie», en société, sont reproduits de façon très codifiée en ligne. Pour Marie Bergström les sites font d’ailleurs plus que refléter les standards : il contribuent à les pérenniser. «Soucieux d’attirer des femmes hétérosexuelles, les créateurs de sites sérieux reproduisent de façon stéréotypée la distinction normative entre sexe et amour dans l’objectif de proposer un univers en accord avec une représentation traditionnelle et normative de la sexualité des femmes. Toutefois, en mettant les femmes devant un choix dual entre des lieux convenables – présentés comme “propres” – et des lieux “hors normes”, ils participent parallèlement à produire le comportement qu’ils anticipent.»
Plutôt passer pour une maman que pour une putain
L’enquête de Marie Bergström (Les nouvelles lois de l’amour: Sexualité, couples et rencontres au temps du numérique, aux éditions La Découverte) confirme donc l’intuition d’Emily Witt : les sites de rencontre ne sont pas des lieux d’émancipation. Ils ont beau permettre aux femmes de faire des expériences, ces rencontres d’un soir sont menées en catimini, à l’abri derrière les apparences trompeuses et conformistes de la romance. Trop peu de femmes osent s’inscrire sur des sites de cul. Marie Bergström rapporte que «les sites sérieux sont préférés aux sites libertins par les femmes hétérosexuelles pour entamer des relations sexuelles passagères.»
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A LIRE : Future Sexe, d’Emily Witt, éditions Seuil, 2017, traduit par Marie Chabin.
Les nouvelles lois de l’amour: Sexualité, couples et rencontres au temps du numérique, de Marie Bergström, éditions La Découverte, 2019.
NOTES
(1) Soit deux ans après la création du tout premier site répertorié de l’histoire d’Internet (avril 1993).
(2) Emily note que le concept s’applique aussi aux auto-proclamés «love-stores» qui apparaissent à la même époque et qui, peu à peu, remplacent les infamants sex-shops. «“Un endroit propre et bien éclairé”, c’était le slogan du premier sex-shop féministe Good Vibrations, situé à San Francisco. Dans cette boutique pionnière, godemichés et vibromasseurs sont débarrassés de leurs emballages outrageusement pornographiques et disposés le plus sobrement possible sur des socles et des présentoirs, tels des objets d’art. Au début, l’idée était de proposer une réappropriation de la sexualité, bulle dépouillée de toute connotation face au spectre rampant des cinémas pornos des années 1970»…
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