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Attention, on touche dans cet article à l’exceptionnel, l’évènement qui n’arrive que très rarement dans le domaine du luxe et de la luxure. Lelo, la célèbre marque d’accessoires intimes, fête ses 15 ans. Depuis l’origine, elle crée des objets qui nourrissent le désir via qualité, luxe et plaisir. Pour son 15ème anniversaire, Lelo commercialise une…
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Marlène Schiappa et le gouvernement ont alors proposé l’instauration d’un âge de non-consentement, fixé à quinze ans, en-deçà duquel toute relation sexuelle avec une personne majeure serait automatiquement considérée comme un viol. La détermination de cet âge a soulevé les plus vifs débats, la maturité sexuelle dépendant de chaque individu. Le Planning familial a ainsi souligné le fait que ce seuil pourrait entraver les libertés sexuelles des jeunes.
Le 13 mars dernier, le Conseil d’État a rendu un avis défavorable à cette mesure, estimant qu’elle empêcherait les personnes mises en cause de se défendre, leur culpabilité étant automatiquement acquise du seul fait de la limite d’âge fixée. Il était à redouter qu’un tel texte ne passe pas le contrôle du Conseil constitutionnel.
Le texte a donc été modifié pour aboutir au projet de loi voté dans la nuit du 16 au 17 mai. Or, cette version est vertement critiquée par nombre d’associations qui lui reprochent un allègement de la répression des violences sexuelles sur mineur·es.
Les associations inquiètes de l’article 2L’article 2 est particulièrement décrié. Il alourdit la peine encourue pour le délit d’«atteinte sexuelle sur mineur de quinze ans» en ajoutant la circonstance aggravante de «pénétration». Il faut noter qu’il s’agit ici d’une relation consentie : toute relation non-consentie avec pénétration reste un viol, qui est un crime. Néanmoins, dans certains dossiers où l’absence de consentement est sujette à débat, la tentation serait forte de requalifier les faits criminels de viol en délit d’atteinte sexuelle, plus facile à prouver mais assorti de peines moindres. Les associations craignent donc une correctionnalisation massive des viols sur mineur·es.
Pour sortir de cette situation où la présomption irréfragable (incontestable) de non-consentement n’est pas juridiquement viable et où la rédaction actuelle du texte ne peut qu’inquiéter, la création d’une présomption simple de non-consentement (qui laisse aux juges une marge d’appréciation) pourrait être envisagée. Cela sauvegarderait les intérêts de l’enfant en renversant la charge de la preuve tout en permettant au mis en cause de se défendre. Reste à déterminer un âge qui fasse peu ou prou consensus…
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En Europe, il est interdit de faire des vêtements avec les poils de chat et de chien. En revanche, le marché du cheveu humain est totalement dérégulé. Nous avons le droit de tricoter des pulls avec les cheveux d'autres humains. Et pourtant nous ne le faisons pas. Pourquoi ?
Techniquement, rien ne nous empêche de broder des robes avec des mèches bien aimées. Nous pourrions même, si nous le voulions, transformer les cheveux d’une personne disparue en vêtement… L’exposition Hair! Human stories, dirigée par l’anthropologue Emma Tarlo, suggère ces possibilités et propose même aux visiteurs d’apprendre à coudre avec les cheveux. Cette exposition perturbante –qui se déroule jusqu’au 26 juin 2018 à Londres– s’appuie sur une donnée concrète : «Nous perdons entre 50 et 100 cheveux par jour, soit 30 000 par an». Mais qu’en faisons-nous ? En Occident, nous les jetons. Dans d’autres pays, ces cheveux sont soigneusement collectés puis vendus. On peut en faire des perruques, des cordes, de la feutrine, de l’isolant, des éléments pour hygromètre à cheveux, des filets de course ou des vêtements.
La fibre capillaire vaut bien un fil de broderie
Leur résistance permet à 2000 cheveux (une mèche) de supporter facilement un poids de 30 kilos, ce qui fait du cheveu un matériau tout à fait envisageable pour l’industrie du prêt à porter. Matière première manipulée par les coiffeurs du monde entier, le cheveu peut devenir textile entre les mains des stylistes. Un des plus connus d’entre eux –Yoichi Nagasawa– élu «meilleur designer de l’année 2004» à Tôkyô, fabrique des sous-vêtements en cheveux de femmes blondes qui sont pris en photo par Edward Mapplethorpe (frère de Robert, son ainé de 13 ans) pour une série en noir et blanc intitulée Hair Transfert. Parures de bras, pectoral, jambières, bikini : ces dessous-bijoux capillaires font partie des nombreuses tentatives qui sont menées, de façon récurrente, pour faire du cheveu une fibre à porter. Mais en vain.
«En cheveux humains, non, ça ne marchera jamais«
Lors d’une interview réalisée en 2004, à la question «Les vêtements de cheveux pourraient-ils devenir à la mode ?», Edward Mapplethorpe répond : «En cheveux humains, non, ça ne marchera jamais. Je ne crois pas que ça puisse sortir du domaine de l’art pur. A part Nagasawa et Helmut Lang, je ne connais personne qui ait travaillé avec ce matériau. La chanteuse Bjork a été prise en photo avec un bonnet de cheveux sur la pochette de son dernier album, mais Bjork n’est pas trendy : c’est l’exception qui confirme la règle.» Avec le recul, il semble que son pessimisme soit fondé : régulièrement, des créateurs créent le buzz avec des jupes poilues ou des shorts à frange qui défraient la chronique l’espace d’une collection. Puis plus rien.
Des cheveux pour faire parler
L’usage des cheveux dans la mode n’a d’ailleurs souvent d’autre but que créer le buzz. Lorsque Castelbajac fait défiler une modèle en robe de cheveux humains –la robe de mariée– celle-ci ressemble à un parasol : importable, donc. Il récidive avec une «robe chevelure» pour la poupée Barbie, en 2009. Helmut Lang conçoit des chaussures ornées de longues mèches de cheveux humains qui évoquent le film d’horreur. A chaque pas, c’est comme marcher sur des cadavres. En 2004, une artiste appelée Tabitha Moses créé un porte monnaie aux allures de tête réduite Jivaro : son Hairpurse est une longue chevelure noire, retenue par la charnière en métal du portefeuille. En 2016, l’artiste multi-media Jenni Dutton, créée une robe de cheveux blonds semblables à de la fourrure (Human Hair Dress) cheveux recueillis pendant 6 mois pour elle par un coiffeur et qu’elle transforme, dit-elle, en «tenue de conte de fée car les cheveux blonds sont un symbole si puissant»… L’univers des ogres n’est pas loin. Les sinistres gants de cheveux d'Adrienne Antonson, la cravate en cheveux de Marie Masson aux allures de trophées macabre et les tenues-cheveux du maître de «haute coiffure», Charlie Le Mindu, ne semblent guère exploiter que la charge horrifique des cheveux.
Les vêtements à caresses de Marion Chopineau
Au début des années 2000, la seule styliste qui tente de changer les mentalités –la française Marion Chopineau– doit finalement renoncer. Au début de sa carrière, elle se définissait comme créatrice de «vêtements à caresses»… Lors d’une interview réalisée en 2004, elle m’explique : «On appelle “transitionnel”, l’objet que les enfants utilisent quand ils s’éloignent de leur maman : le nounours par exemple. Moi je fais des objets transitionnels pour adultes, chargés d’érotisme pour ceux qui sont en manque.» Sa ligne de prêt à porter «Body friend» se compose alors de textiles flous et doux qui incitent aux calins : le coussin «Boucle d’Or», en satin et cheveux dans les boucles desquels les doigts se perdent… Les robes à coiffer «Plaited Dress» et «Roller Dress» (cheveux et bigoudis), contre lesquelles on peut se nicher… La chemise «toison», doublée de longs cheveux au contact suave…
«Seules onze femmes dans le monde portent mes robes de cheveux»
Ils ne sont fabriqués qu’en très petites quantités, à la commande seulement. «Les vêtements que je conçois ne sont pas vraiment portables, explique Marion. Actuellement, je crois que seules onze femmes dans le monde s’habillent avec mes robes de cheveux : 10 Japonaises et… une Française (la conservatrice du Musée de la mode) !». Pour Marion Chopineau, les vêtements de cheveux «sont des invitations au dialogue et au contact» conçus pour faire face à ce qu’elle ressent alors comme une pénurie de relations tactiles. En 2001, quatre pièces de ses collections ont été exposées à la Villette comme des prototypes futuristes annonçant l’ère nouvelle des «vêtements à émotions». Mais décidément cela ne se vend pas. Marion Chopineau alors se tourne vers la sculpture de fourrure, abandonnant l’idée des vêtements de cheveux : trop choquant, trop effrayant.
En Occident, l’aversion semble trop forte
En Occident, le contact du derme avec les cheveux d’inconnu-e-s pose problème. C’est pourquoi le combat de la Française Alix Bizet semble si courageux. Depuis 2015, par souci d’éthique, cette jeune styliste issue de l’école de design d’Eindhoven (Pays Bas) créé des vestes à capuchon et des serre-têtes faits en cheveux qui défrisent les journalistes. «Pourquoi des cheveux humains ?» lui demande la revue Vice. «Parce que c’est controversé, réplique-t-elle. Votre question prouve bien que les gens trouvent ça un peu bizarre voir dérangeant. Je veux éliminer ce tabou.» Y arrivera-t-elle ? Alex Bizet affirme qu’il s’agit d’en finir avec la fourrure.
Alix Bizet : «Je veux éliminer ce tabou»
Mais son combat est double : comme pour augmenter le potentiel répulsif de ses vêtements, elle les fait en cheveux frisés récupérés dans les salons de coiffure afro. «Considérez mon projet comme une arme contre le racisme», dit-elle, avant d’horrifier définitivement son interlocuteur en disant : «Imaginez que les hommes portent un vêtement fait avec les poils de leur poitrine». Ne serait-ce pas plus respectueux que de porter un vêtement fait avec des fourrures d’animaux tués à seule fin de fournir leur pelage ? On pourrait penser que ce combat est perdu d’avance. Mais sait-on jamais. Emma Tarlo cite le cas d’un négociant indien qui a fait fabriquer sa literie avec des cheveux humains… Nos aversions sont versatiles.
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EXPOSITION : Hair! Human stories, jusqu’au 26 juin 2018. Adresse : The Library Space, 108 Battersea Park Road, Londres.
A LIRE : Entanglement. The Secret Lives of Hair, d’Emma Tarlo, Oneworld Publications, 2016.
«Why the hair on our head could – and should – be so much more than merely decorative», d’Emma Tarlo, 12 juin 2018, The Conversation.
Julien Cernobori s’immerge dans le centre de mineurs de Pantin, créé par Médecins Sans Frontières. A la rencontre de celles et ceux qui y travaillent et le fréquentent, il s’attache aux personnages et leurs histoires, pour dépeindre ce qui les rassemble et qui nous ressemble. Une ode à la jeunesse et à l’adolescence.
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CRÉDITS
Le centre du monde est une production Binge Audio avec Médecins Sans Frontières. Prise de son, réalisation, montage : Julien Cernobori. Mixage : Quentin Bresson. Musique originale : François Clos (batterie : Stan Delannoy, fragments de Schubert interprétés par Julie Roué). Identité graphique : Angélique Bidault (Upian). EQUIPE BINGE AUDIO : Production : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles. Chargée de production : Juliette Livartowski. Chargée d’édition : Camille Regache. Stagiaire : Albane Fily. EQUIPE MSF-FRANCE : Direction de la communication : Claire Magone. Cheffe de mission France : Corinne Torre. Responsable Service Production : Julie Santolini. Relations presse : Lisa Veran. Chargée de communication : Charlotte Nouette-Delorme.
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