Je vous l’avais promise, voici la suite (et si vous le souhaitez, ce ne sera pas la fin) de mon petit essai de nouvelle érotique. (Parenthèse érotique Part. 1) En espérant qu’elle vous plaise ! Bonne lecture.
Ceux qui la dégoûtaient le plus en arrivaient à devenir sa substance libidinale préférée. Elle ne pouvait se l’expliquer. Les défauts qui l’insupportaient dans son quotidien, qu’ils s’expriment à travers l’arrogance, la froideur, ou simplement l’indifférence pouvaient réveiller en elle un désir de contact brutal, de choc, de morsure. En temps normal, il n’aurait jamais été concevable de séduire ces hommes et il était impensable de les laisser la toucher. Et pourtant. De manière inexplicable, cette répulsion trouvait son contraire lorsqu’elle s’offrait une escapade dans les délires qui l’emportaient désormais toujours un peu plus. Ce qui lui semblait mal devenait le fruit à croquer. Et dans son œil avide tout se tordait pour prendre l’attrait du vice.
Elle se réjouissait presque de son héritage moral, le carcan de son éducation étriquée. Pendant longtemps, il lui était apparu comme un handicap, une mécanique encombrante ancrée au plus profond d’elle-même et annihilant toute spontanéité. A présent, tout ce qui allait à l’encontre de cette « parfaite » éducation faisait d’elle la toute aussi parfaite petite garce, l’élève rebelle s’évertuant à ne pas écouter la leçon. Elle s’insurgeait contre ce qui l’avait construite, ce qui l’avait enfermée, et cette idée de faire un bras d’honneur à son image de « jeune femme modèle » l’excitait au plus haut point. Sans doute était-ce le désir irrépressible de perdre le contrôle qui l’animait le plus, elle qui maîtrisait tout de sa vie. Chaque jour était une case qu’elle noircissait dans son agenda, chaque action était une tâche, une date, et chaque chose avait sa fonction. Dans les aventures d’une nuit, d’une heure, elle enfreignait la règle, s’extirpait du temps, s’insurgeait contre l’ordre, le sien, mais aussi ses valeurs, ses habitudes, ses peurs. Les femmes qu’elle jalousait devenaient ses muses, les hommes qu’elle haïssait, ses amants ; elle trouvait en un inconnu l’autorité d’un maître, d’un esclave, car dans ses rêves, il le méritait.
Son patron par exemple était à ses yeux un homme plutôt exécrable. La coupe impeccable de son costume ne suffisait à faire de lui ce qu’on appelle un homme de classe. Il semblait toujours pressé, préoccupé, ne laissait jamais son interlocuteur achever ses phrases, broyait les mains au lieu de les serrer, riait d’un rire beaucoup trop excessif pour dégager la moindre joie. Dans sa cervelle de DG il était le digne héritier de Gordon Gekko, il dominait un empire. Voilà ce qui le faisait bander : les chiffres, les bénéfices, et le pouvoir qu’il en tirait. Elle, employée, n’était qu’un joli petit cul de plus qu’il matait au passage lorsqu’elle venait à son bureau. Il était marié bien sûr, il fallait bien l’être, mais il ne se privait pas de se divertir régulièrement auprès de quelques maîtresses remerciées à l’heure. Elle le méprisait. Rien en lui ne la touchait. Il était ni beau ni séduisant ni charismatique. Il avait beau s’habiller avec élégance, s’y connaître en vins fins et entretenir sa silhouette par quelques séances de remise en forme, on était loin des canons de beauté new-yorkaises Mad Men dont elle se délectait.
Il était entre ses cuisses. Elle avait relevé sa jupe, laissant apparaître ses bas et ses jarretières. Elle adorait sentir la légère tension que les fines bandes élastiques exerçaient sur sa peau, et surtout ne rien porter d’autre, pas un centimètre d’étoffe pour couvrir le triangle impudique. Son sexe libéré de toutes contraintes pouvait s’éveiller à chaque pas, à chaque souffle, l’air glissant entre ses jambes, la léchant sans que personne n’en soupçonne rien… Elle le sentait alors vivre et se contracter de lui-même, créature quasi autonome, à la fois simple et complexe. Son sexe était son deuxième cœur, il battait sans relâche, s’échauffait, fourmillait, s’empourprait à chaque émotion nouvelle. S’il respirait librement, ses seins en revanche demeuraient opprimés, serrés l’un contre l’autre, tenus en otages par un soutien gorge volontairement trop serré. La chair ronde et appétissante débordait généreusement en surface, abondante, assaillant un délicieux décolleté enflant toujours plus, soulevé au gré de ses inspirations.
Elle adorait les regarder. Elle se plaisait à les imaginer plaqués contre un mur, écrasés sous la violence des coups, ceux des reins et de leurs va-et-vient, ceux de qui oserait violer l’intimité de ses fesses. Elle se ferait prendre ainsi, sans même savoir par qui. Ne pas savoir, ne pas penser, ne pas juger. Ressentir, seulement… Une main large et autoritaire emprisonnerait ses deux poignets frêles, les maintenant dans son dos. Elle se cambrerait davantage, habitée par la rage d’une femme dominée par surprise, mais qui n’userait de sa bouche que pour ordonner, supplier : « Baise-moi plus fort ». Et rien d’autre que la chair pleine de sa poitrine amortirait les chocs… Son corps entier était l’écho des mots qui la hantaient, de ceux qui grandissaient en elle depuis qu’elle était femme.
Elle avait poussé la porte de son bureau sans prononcer un mot, lui avait fait raccrocher son téléphone et s’était assise devant lui, sa poitrine offerte à hauteur de son visage. L’homme d’affaire était resté décontenancé, oscillant entre colère et excitation. La surprise avait éteint sa voix. Cet embarras l’a fit sourire. Elle l’avait baisé avant même qu’il le sache. Alors, se redressant sans battre d’un cil, elle se retourna avec une lenteur extrême, se pencha doucement, posant son ventre sur le vernis du bureau. Les fesses tendues vers lui elle balaya d’un geste tout ce qui lui paru encombrant ; une chatte dictant ses règles d’un coup de patte… Dossiers, stylos, portables s’envolèrent. Quelques feuilles de papier continuaient de virevolter quand elle s’assit tranquillement face à lui, ouvrant largement ses cuisses, affichant l’autorité d’une parfaite maîtresse.
Tout pour elle était d’une absolue évidence. Il n’avait pas le choix. Alors qu’il s’apprêtait enfin à souffler un mot elle lui saisit l’arrière de la tête, ses ongles fermement ancrés dans ses cheveux. La bouche de son supérieur était désormais scellée. Soumission totale. Il ne vivait maintenant qu’à travers elle, respirait par son sexe trempé. Elle voulait qu’il la goûte, qu’il la boive, qu’il se noie dans le jus de sa chair qui coulait abondamment. Elle avait gagné… Il ne résista pas un instant à l’envie de s’enivrer entre ces cuisses qui se resserraient davantage sur son visage. Elle l’étoufferait peut-être, peu importe. Ils se foutaient tous deux qu’on puisse les entendre ou les surprendre. Elle le baisait et il n’en aurait jamais assez.
Ce scénario né parmi tant d’autres était l’un de ses favoris. Elle aimait le revivre en boucle, le soir, assise sur son canapé. Un énième reportage sur la crise défilait sur l’écran de sa télévision et elle, absente, évadée, jouissait à répétition. Sa main s’accélérait dans de petits gestes circulaires précis et appuyés, guidés par le désir qu’elle nourrissait pour cet homme qu’elle méprisait pourtant. Elle se voyait défaire la boucle de sa ceinture, ouvrir sa braguette, enrouler sa cravate autour de ses doigts, étreindre son visage. Elle ne le quitterait pas du regard, jamais, le branlerait de sa petite main ferme et experte, et il ne faudrait pas longtemps pour qu’il jouisse, pour qu’il recouvre ses cuisses et tâche ses jolis bas.
Bien entendu elle en voudrait plus et déciderait de se servir de lui, encore, un peu plus chaque jour, jusqu’à ce que le goût de la nouveauté s’altère, qu’elle se lasse. Mais il semblait improbable qu’elle ne trouve l’apaisement à sa soif. Elle gémissait maintenant comme une chatte exigeant le lait délicieux. Elle en voulait sur elle, en elle, qu’il perle sur ses seins, reluise sur ses fesses, abreuve sa bouche, coule sur ses pieds, jusqu’à glisser goute par goute, léchant ses talons. Là seraient sa victoire et sa récompense. Son goût démesuré pour ce breuvage était devenu une addiction. Il ne faisait qu’accroître son plaisir et sa rage. Plus elle goûtait à cette saveur douce et salée, plus elle se sentait assoiffée. Ses entrailles la tordaient d’un désir pressant, d’une sensation d’urgence. Sa langue, son palais, sa gorge en réclamaient. Sa soif était grande, et au-delà des rêves qu’elle se tissait, il lui fallait trouver de quoi la combler. Son corps, son cerveau ne pouvaient se contenter d’un jeu de fantasmes. Sa quête de plaisir était vitale. Et alors que ses doigts humides s’immobilisèrent, elles rouvrit ses paupières et se murmura à elle-même : « Il est temps de jouer. »
Katsuni
A suivre: l’interview exclusive de la pornostar n°1 aux USA, Belladonna