Aujourd’hui chères Ladies nous allons parler porno. Oui, ne soyez pas effarouchées, loin de moi l’envie de vous faire adhérer ou non à la chose, juste un constat sociologique de l’univers pornographique aujourd’hui. Pourquoi aujourd’hui ? Pour la simple et bonne raison qu’hier à midi, lors d’une conversation avec un ami qui me racontait sa première nuitée avec sa douce, il me lança à brûle-pourpoint textuellement “Moi je vis dans un film porno puisque j’ai été élevé à cela”.
Nombre de ces jeunes garçons ont construit leur éducation sexuelle en matant chaque premier samedi du mois les fameux films interdits au moins de 18 ans sur Canal +. Cependant, avant d’évoquer le sujet du marché de la pornographie et de son incidence sur nos comportements sexuels, retraçons son évolution.
Rappelez-vous des années 60-70, ces films érotiques où il était prohibé d’apercevoir un p’tit morceau de zizi, encore moins un gros plan sur une pénétration, où les courtisanes de ces messieurs dévoilaient sans complexe leur pilosité abondante. Aujourd’hui ces films n’excitent plus personne. Notre rapport, ainsi que notre notion de l’excitation a changé. Dans cette société de consommation où l’on veut toujours plus, toujours plus loin, on dépasse certaines limites et cela même sans s’en apercevoir.
Depuis ces films ont beaucoup évolué. Même si je ne suis pas une pro, je sais qu’à l’époque résidait encore une certaine pudeur ainsi qu’un respect de la femme. Les mœurs ont beaucoup changé dans le bon sens ou pas, je laisse votre libre arbitre en juger. Par exemple, on considère classique les scènes suivantes :
- fellation/cunnilingus
- pénétration /double pénétration : gros plan
- éjaculation généralement sur le visage de la partenaire
Rien de très choquant pour ma part, rien d’excitant non plus. Seulement quelque chose me gêne aujourd’hui, c’est cette tendance appelée Gonzo. Ce néologisme né au États-Unis signifierait “dans le feu de l’action”. En gros ce sont des films estampillés «hardcore» ou encore extrême porno où l’on voit des filles maquillées comme des prostituées, aux seins siliconés à outrance, à l’épilation intégrale et à la plastique irréprochable qui se font malmener, étrangler, fesser, gifler, traiter comme de vulgaires morceaux de viande par des hommes au physique répugnant et à la main lourdement violente. Ce boom Gonzo m’effraie réellement parce qu’il n’y a plus aucune limite ni aucun respect pour la femme, souvent à peine sortie de la puberté.
L’arrivée d’internet a également désacralisé le sexe, énucléé la notion de faire l’amour. Bref, je ne vous apprends rien et je ne souhaite pas épiloguer sur la pornographie et le web, le sujet est bien trop long. Je veux juste comprendre quelle approche nous les femmes avons du X.
Pour en revenir à mon ami, nous étions en plein déjeuner lorsqu’il m’énuméra les défauts de sa nouvelle partenaire apparemment trop “loveuse” et pas assez “chaudasse”. Tout d’abord elle n’avait pas une épilation intégrale et de prime abord c’est rédhibitoire pour lui, ensuite elle avait les fesses flasques ce qui étouffait le son du claquement lors de la position de la levrette et puis surtout lors de cette première nuit “d’amour” elle n’est pas descendue à la cave…
Fallait voir ma tronche quand il m’a énoncé tout son réquisitoire sur le pourquoi que cette nuit ne fut pas torride ou à la hauteur de ses espérances sexuelles. Le problème c’est que cette fille en question est une fille qui se respecte, qui aime faire les choses dans l’ordre, se donner avec parcimonie surtout la première nuit, qui est une fille normale et nature comme la plupart d’entre nous, qui est intelligente, pleine d’esprit, d’humour, d’amour, et qui a perdu tout son cachet pour une fesse trop molle et un pubis broussailleux, et encore il a du en rajouter. Je ne dis pas que les filles qui donnent tout tout de suite et qui n’ont aucune pudeur ne se respectent pas, je ne juge pas la femme coquine, puisque j’en suis une aussi. Nonobstant, je déplore l’image que certains hommes ont aujourd’hui de la femme sexuellement excitante.
Voilà, je voulais juste remercier l’industrie du porno pour avoir généré de tels spécimens obsédés par une idée dénuée de réalisme de la nana sexy. Ils sont quand même cons ces mâles de croire que dans la vraie vie une partie de jambes en l’air équivaut à une scène de sexe hardcore. Ce sont des actrices, avec certes des dialogues relativement limités, cependant même si elles ne seront jamais récompensées aux Césars, elles jouent leur rôle de simulatrices avec brio, on ne peut pas leur enlever ça.
Nous ne sommes pas parfaites, nous n’avons pas toutes la fesse rebondie, nous ne suçons pas forcément le premier soir mais cela fait-il de nous des mauvais coups ? D’ailleurs où est la notion de bon ou mauvais coup dans ce panorama sexuel ? Voilà sur quoi je veux appuyer mon article. Faut-il être gaulée comme une bimbo, exécuter des gorges profondes avec éloquence et avoir un abricot imberbe ?
Avec ce porno moderne on ne sait plus ce qui est fictif ou ce qui ne l’est pas aux yeux des hommes. D’ailleurs si le Gonzo a le vent en poupe, une autre tendance antagoniste est en pleine émergence, la retro-sexuelle. Une enquête très pertinente a été menée par l’INSERM où il est question d’hypersexualisation médiatique de la femme qui peut lui être nuisible et de l’apparition de nouveaux plaisirs autres que le cul mais au contraire un retour aux sources qui met l’accent sur la sensualité et moins sur la sexualité.
Le débat est lancé Ladies !