Pendant la durée du confinement, nous créons cette rubrique "COVID-19 sur le terrain". Deux à trois fois par semaine, nous vous racontons comment les membres du Mouvement du Nid, éditeur de ce site, continuent à maintenir le lien et à apporter de l'aide aux personnes en situation de prostitution. Aujourd'hui, la délégation de la Haute-Garonne.
Je tiens à ma vie. La mort est dehors. Non.
Non, elle ne sort pas. C'est ce que dit une des femmes accompagnées par notre délégation de Toulouse depuis le début du confinement.
En Haute-Garonne, la délégation accompagne une centaine de personnes en situation de prostitution, dont environ 70 très régulièrement.
Depuis le début du confinement, les permanences physiques ne peuvent plus avoir lieu. Mais elles se poursuivent en ligne. Les bénévoles appellent chaque personne au moins une fois par semaine, plus lorsque nécessaire. En première ligne, Anne raconte :
J'appelle au moins une fois par semaine, mais parfois ce sont elles qui appellent. Une pour demander des couches pour son bébé, pour parler de leurs problèmes de loyer. D'autres, simplement pour papoter.
Elles en ont besoin. Elles le disent, pour elles, c'est dur de vivre ça. Beaucoup ont vécu des traumatismes lourds, et le confinement les réactive parfois. La bénévole cherche une solution pour qu'elles puissent avoir un rendez-vous psy par téléphone.
Le confinement rebat les cartes, aussi pour les personnes en parcours de sortie, elles ont donc besoin d'être rassurées sur la suite de leur parcours. Une femme par exemple, a du retourner vivre chez sa mère pendant le confinement. Elle était en parcours de sortie, en travail en alternance. Elle s'inquiète de l'isolement et de la suite.
Pour les parcours de sortie, l'association s'assure avec les pouvoirs publics que la période actuelle ne va pas les mettre en péril.
Le maintien du lien, pour trouver des solutions aux problèmes immédiats, pour rassurer, simplement pour échanger, fait la différence. C'est ce que font au quotidien les membres de l'association.