La réalité virtuelle, vous le savez, c’est notre grande passion. En bientôt deux ans, on a pu goûter à pas mal de choses : les débuts stupéfiants, des expériences de transsexualité virtuelle, jusqu’aux premiers tests en 360°/3D. On a même poussé le vice jusqu’à se projeter dans un futur proche.
En cette fin d’année 2015, où on attend patiemment que la technologie soit plus mature pour nous retourner convenablement le cerveau, on a enfilé une dernière fois un casque de réalité virtuelle pour voir ce que nous proposaient deux studios récemment lancés dans l’aventure : les Américains de Kink et les Français de Dorcel.
Kink VR : la tête dans le gaping
Belle teub
Kink a annoncé lors du Black Friday qu’ils filaient gratos leurs premières vidéos de réalité virtuelle. On n’a pas donc pas trop tardé avant d’enfiler de nouveau un Samsung Gear VR. Pour l’instant, quelques scènes sont disponibles en 180°/3D sur Kink VR et représentent assez bien ce que le studio peut nous présenter en terme d’expériences BDSM : de la domination, des pratiques extrêmes, des dilatations et une bonne dose de transgression.
J’ai commencé par une histoire d’immersion transsexuelle avec Venus Lux. En tant que grand fan de leur studio TSSeduction, j’étais particulièrement motivé pour voir ce qu’allait donner leur version VR. Malheureusement j’ai assez vite déchanté et ce n’était pas à cause de leur dirty talk mais surtout de la manière dont ils ont tourné la scène. Ils ne maîtrisent pas très bien la technologie et on sent que la scène est tournée à la va-vite. L’image est trop déformée (effet fish eye), la position de la caméra n’est pas bien pensée et les changements de plans et d’axes sont assez malheureux (on passe d’un POV en contre-plongée à être voyeur de son propre corps… en plongée). Enfin la vidéo est découpée en deux fichiers séparés…
Un peu déçu par cette expérience, j’ai lancé la scène suivante avec Ariel X et Ella Nova. Même problème d’effet fish eye et de vidéo tournée dans l’urgence (ou peut-être un manque d’intérêt de leur part ?). Si au niveau purement technique, ils sont un peu en retard, ils ont par contre une grande longueur d’avance quand il s’agit de parler de perversion.
La puissance diabolique de l’immersion
Choqué mais pas deçu
Kink est spécialisé dans le BDSM et les pratiques sexuelles extrêmes. C’est pour ça qu’on va chez eux, pour jouer sur la corde raide et se bousculer. Ce n’est pas tous les jours que dans votre vie sexuelle personnelle vous croisez un fist fucking anal, que ce soit en pratique ou juste en tant que spectateur. C’était d’ailleurs le sujet de cette vidéo.
Quand Ariel X a commencé à entrer ses doigts dans le cul de Ella Nova j’étais pas mal excité, j’ai oublié cette histoire de POV mal foutu et j’ai laissé mes yeux se balader puis scotcher sur son cul. Plus les doigts rentraient plus j’étais fasciné par ce qu’il se passait – ma bite aussi visiblement. Ça rentrait doucement… doucement… puis “pop” toute la main y est passée d’un coup et j’ai eu un mouvement de recul, mon cerveau avec. Wow.
C’était trop réel, bien plus puissant que de le voir en 2D (ce n’était évidemment pas la première fois que je regardais un fist anal). Après, elle a continué à lui rentrer des trucs dont un spéculum anal et j’ai arrêté la scène car j’avais pas forcement envie d’explorer entièrement les entrailles d’Ella. Franchement, j’étais choqué (dans le bon sens du terme).
Au final, tout ça reste frustrant. Kink pourrait aller beaucoup plus loin s’ils réfléchissaient un peu plus à la place du spectateur. Leur contenu étant particulièrement bien adapté à l’immersion, il mériterait d’être un peu moins bâclé. Au final je retiens que l’immersion dans le porno BDSM ouvre les portes d’un territoire à re-explorer. Je n’attends plus qu’une chose, que Maitresse Madeline me domine en VR pour mourir de peur.
Dorcel VR : du porno dans le porno dans un décor porno
Coucou Anna
Quand le studio français Marc Dorcel se lance dans une nouvelle technologie, ils ne le font généralement pas à ma moitié. Je me souviens de leur 3D déjà assez impressionnante il y a quelques années avec cette idée importante de “projection” de l’image vers le spectateur. Avec la réalité virtuelle, c’est l’inverse qui est proposé : on projette le spectateur dans l’image. C’est plus simple et bien plus fou.
Tournée à la rentrée, leur première vidéo immersive, Dans la peau d’un acteur X, avait déjà un cahier des charges pour me plaire : du 360°/3D sinon rien. Et pour présenter ce premier essai, ils ont convoqué la presse pendant deux jours dans un décor identique à celui utilisé dans la scène. Une sorte de mise en abyme censée troubler le spectateur entre sa réalité physique et sa réalité virtuelle, le tout présenté par Anna Polina en chair et en os. La même qu’on retrouve dans la scène, en bien moins habillée évidemment. Une expérience physique et visuelle tout à fait agréable, même quand il est tôt et qu’on n’est pas très réveillé.
La vidéo est divisée en deux phases, une première partie “soft” où on introduit la scène avec un jeu d’actrices porno surjoué un peu lourd. Je ne suis vraiment pas friand de l’ironie dans le porn quand il s’agit d’être vraiment excité… Mais bon, ça a au moins le mérite de bien contextualiser la scène (qui se place sur le tournage d’une scène porno de Hervé Bodilis).
Le Fap Made in France
En fait, il faut vous imaginer cette image comme une sphère 3D hein, là c’est que de la 2D
La suite est plus hard car on se retrouve vite avec Anna et Jessie Volt sur la bite, entouré d’autres actrices qui se masturbent pendant qu’on est sur un lit. Le même lit que celui sur lequel j’étais physiquement allongé. Bonne idée mais difficilement importable chez soi. Le résultat est à l’image de ce que propose Dorcel : propre, de qualité et sans le côté un peu trop maniéré qu’on peut retrouver dans leurs productions “chic”. Résultat, ça marche. J’ai pu retester dans des conditions plus intimes sans Anna Polina à côté de moi et même si la vidéo ne dure que quelques minutes, j’ai décollé vers les cieux aidé de mon Kiiroo qui n’était pas programmé pour mais qui a très bien fonctionné.
2016, vite… Très vite
On attend maintenant la suite, l’immersion dans le porno n’étant qu’à ses débuts, tout reste à reconstruire et réécrire. C’est d’ailleurs ce que continue de faire le studio espagnol Virtual Real Porn, presque une centaine de vidéos tournées depuis deux ans, pour toutes les envies : hétéros, lesbiennes, gays et trans et tous les goûts : POV, fétichisme, mini-scénario…
On attend également l’essentiel : l’arrivée officielle courant de l’année 2016 des premiers casques de réalité virtuelle avec une résolution d’écran bien (plus) supérieure aux dalles disponibles dans l’Oculus Rift DK2 ou le Samsung Gear VR (même avec un Samsung S6 Galaxy). La majorité des vidéos étant tournées au moins en 2 x 2K, elles sont loin d’être périmées et elles devraient retrouver une nouvelle jeunesse. Il faut juste prendre son mal en patience, même si on en peut plus d’attendre.
PS : poussant le vice jusqu’au bout, j’ai également essayé de connecter mon Kiiroo aux vidéos de Virtual Real Porn, censées fonctionner ensemble. Ce fut un échec, même en mettant les mains dans le cambouis. Dommage.