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Traitreusement larguée par un amant ingrat,
Une Londonienne a arraché au couteau
Son prénom qu’elle avait tatoué sur son bras
Puis le lui a posté, conservé dans un pot.
Se masturber vient de « manu », “stuprare”: se souiller avec la main. Oui, ça partait mal, déjà…
Pendant longtemps, la masturbation a été considérée comme un péché mortel. Les religions, les moralistes, les médecins, les psychanalystes ont contribués, tout au long des siècles, à la stigmatisation de cette pratique et ne cessaient de raconter les dangers de la masturbation.
Dans la Bible, par exemple, Onan meurt car il se masturbe, « il laisse perdre à terre », au lieu d’enfanter la femme de son frère. L’Eglise considère la masturbation masculine comme de la semence perdue pour la reproduction, donc c’est une déviance sexuelle et un péché mortel.
Au 18ème siècle, les médecins et les moralistes eux pensaient que la masturbation était ; dangereuse pour le corps, voire mortelle, pouvait provoquer des maladies mentales, empêcher de s’épanouir dans le mariage, être quelque chose uniquement lié à la puberté. Tout ceci sans fondement scientifique bien sûr.
Il y a un livre qui a permis à ce discours d’atteindre le grand public: Onania. Un pamphlet anti-masturbatoire, paru au début du 18ème siècle, d’abord en Angleterre, puis traduit dans toute l’Europe. Il a passionné les foules, et s’est vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. Le Cinquante Nuances de Grey de l’époque ! Avec ce livre, d’une croyance individuelle, on est passé à un phénomène de société. Les médecins sont particulièrement préoccupés par les adolescents et inventent donc des objets pour empêcher la tentation de la masturbation et les “pollutions nocturnes” : corsets, culottes de chasteté, et même des moufles, en cuir, pour la nuit !
Au 19ème siècle on parle d’hystérie féminine comme d’une pathologie. Le mot hystérie signifie «qui relève de l’utérus» en grec. Si certaines femmes, dites hystériques, avaient probablement des troubles mentaux ou physiques, la plupart étaient simplement sexuellement frustrées. Mais elles ne le savaient pas forcément. C’est donc devenu un sujet très étudié. Avec plusieurs méthodes, plus ou moins violentes, pour y remédier comme par exemple : la préconisation de l’excision, contre la masturbation, ou plus exactement pour le traitement de “l’hystéro épilepsie”. Charcot a lui pratiqué sur des centaines de patientes l’hypnose. Il y a eu aussi la méthode de… l’orgasme, grâce aux massages vaginaux (Ce qui est fou, c’est que ces médecins ne savaient pas forcément qu’ils provoquaient un orgasme. Pour eux, et pour la société en générale, le plaisir sexuel se trouvait uniquement dans une relation sexuelle avec pénétration.) Puis nait le vibromasseur en 1883 au sein d’un cabinet médical, avec l’aide d’un scientifique. Avec ces machines, les médecins ont pu pratiquer le massage vaginal plus rapidement.
Au 20ème siècle, il y a du progrès, les vibromasseurs ne sont plus considérés comme outil médical (en 1920). Le vibromasseur domestique sera même le cinquième appareil électroménager le plus vendu au monde au début du siècle.
Puis en 1952, l’Association américaine de psychiatrie retirera l’hystérie de sa liste de maladies. Il en aura fallu du temps !
Après la seconde guerre mondiale, l’arrivée de la sexologie permet à des sexologues, hommes ou femmes, de publier des textes où enfin la masturbation n’est plus stigmatisée. Enfin n’allons pas si vite, Albert Kinsey a mené, dans les années 50, une enquête qui a levée des tabous, mais il a payé cher son rapport. Après publication, il s’est vu retirer tout financement pour ses recherches.
Et maintenant pouvons-nous jouir sans entrave ? Pas si sûr ! Aux Etats-Unis par exemple la vente de vibromasseurs est encore interdite dans certains états et passible d’une amende et un an de travaux forcés… Quand on sait que les armes sont autorisées dans les mêmes états, c’est assez étonnant d’autant qu’un vibromasseur n’a encore jamais tué personne…
Bon mais dans la pratique…Pourquoi se masturbe-t-on? On sera toutes d’accord la masturbation a pour but l’orgasme, cet instant magique qui vous permet ensuite de vous sentir mieux, déstressée, de trouver plus facilement le sommeil, de se sentir plus belle aussi. Parfois, cela permet de palier à l’anorgasmie. Ce n’est pas une maladie grave, c’est le fait de n’avoir jamais eu d’orgasme. Ce qui est quand même un peu dommage. Pour y remédier rien de tel que le plaisir en solo. Aussi et surtout la masturbation solitaire est nécessaire pour l’apprentissage de son propre corps. Découvrir ses zones érogènes est le meilleur moyen de guider son partenaire lors des rapports, lorsque vous avez un! C’est aussi vivre une sexualité en dehors des contraintes de la sexualité à deux (attrait, partage du désir). On sort du figé, du “c’est comme ça et pas autrement”. On vit une sexualité où le fantasme, l’imagination, a toute sa place. On s’accorde le droit au plaisir, sans contraintes, et sans le poids des normes sociales. Ce n’est pas: « tout le monde doit se masturber, c’est la nature », mais « tout le monde peut se masturber, c’est une possibilité que la nature offre à l’homme, à la femme ». La personne qui se masturbe prend certes du plaisir, mais, aussi, se crée un monde personnel qui n’est pas fondé sur les critères du “réel”, de la “vraisemblance”, de la cohérence. Car oui, Georges Clooney, accompagné de votre joli voisin de palier, qui entrent dans votre chambre la nuit pour vous prendre, ce n’est pas vraisemblable… Si cela se trouve, dans la réalité, Georges et le voisin sont très décevants. Mais avec la masturbation, point de déception, c’est votre imaginaire qui parle.
Bon mais dans la pratique : Il y a plusieurs zones érogènes chez la femme, mais 4 zones précises capables de déclencher l’orgasme lors de la masturbation.
Le clitoris
(cliquer pour agrandir)
La masturbation clitoridienne est celle que les femmes pratiquent le plus facilement. La stimulation externe est plus simple d’accès et on s’abandonne à la découverte de notre corps dès l’adolescence Elle peut être pratiquée de différentes manières : avec le doigt ou avec des sextoys destinés à la stimulation clitoridienne
Les deux zones du vagin : Le vagin comporte 2 zones déclenchant l’orgasme. Oui, j’ai bien dit 2 !
(cliquer pour agrandir)
Celle liée au point G. Non le point G n’est pas une légende ! Il existe bel et bien ! Et celles qui connaissent l’orgasme vaginal diront qu’il est différent et souvent plus intense que le clitoridien. Plus que de point G, on préfère parler de zone G. Une zone correspondant aux terminaisons nerveuses du clitoris, mais à l’intérieur! Il est techniquement situé au niveau de la face antérieure du vagin (en direction du ventre) à environ 2 ou 3 cm de profondeur. Cette zone très sensible peut être stimulée avec les doigts, des sextoys adaptés ou bien lors de la pénétration. Le point G est plus sensible à l’appui et au massage.
Troisième zone érogène: le « fond vaginal » ou « cul-de sac vaginal » très poétique n’est-ce pas ? Plus rarement sollicité lors de la masturbation parce qu’elle est plus loin! C’est une zone plus sensible à la pression. En gros, sans sextoy c’est compliqué, car il faut une pénétration profonde pour déclencher l’orgasme.
Toujours est-il que les femmes ont vraiment été gâtées par la nature et qu’une autre zone érogène secondaire existe aussi : les seins. On l’appelle en sexologie la zone « extra-génitale », amis de la poésie bonjour. Les caresses peuvent provoquer un orgasme chez certaines femmes. On est d’accord, toute seule, c’est moins facile qu’à deux. Et il faut savoir que la sensibilité varie avec le temps, et les hormones.
Enfin, autre technique de sioux; solliciter l’anus. Zone sensible, que des femmes sollicitent pendant la masturbation mais qui ne déclenchera pas à lui seul un orgasme. Nous parlerons du plaisir anal dans un prochain article.
On s’approprie son corps avec le temps, les expériences, la découverte de sa propre sexualité… Le temps est l’ami de l’épanouissement sexuel. On peut découvrir son plaisir à 20, 30, 40 ou 60 ans. La quête vers le plaisir peut être longue, il faut être curieuse. Ne vous focalisez pas, atteindre l’orgasme à tout prix ne servira à rien. De la même manière qu’une grossesse désirée, la psychologie joue beaucoup. Plus vous y penserez, moins vous y arriverez. Détendez-vous, appréciez, exercez-vous. En quelques mots : LAISSEZ-VOUS ALLER !
Quand on se laisse aller, vous le savez, il peut se passer des choses notamment l’éjaculation féminine comme réponse sexuelle à l’excitation. Les fameuses “femmes fontaines” (après les femmes à barbe!) Pour en savoir plus lire l’article sur l’éjaculation féminine du Cabinet de Curiosité Féminine >>
« La masturbation solitaire n’exclut en aucun cas des relations sexuelles épanouies avec son partenaire. Bien au contraire. »
La masturbation comporte quelques risques tout de même : L’irritation est un risque, rien de grave, mais le frottement de la main ou d’un objet un peu trop longtemps et trop intense peu faire une « surchauffe » et abîmer votre clitoris pour quelques jours. Les germes sont un risque également car si vous ne pensez pas à laver vos mains alors que vous sortez du métro ou bien que vous ne lavez pas vos sextoys avant et après chaque utilisation, quelques germes pourraient s’y installer et provoquer des mycoses. La compulsion masturbatoire (ou masturbation compulsive) qui se caractérise par la pratique trop fréquente de la masturbation (au-delà de 5 fois par jour cela devient pathologique). Les hommes sont plus souvent touchés par cette maladie que les femmes. Ils sont addicts et cela gêne vraiment leur vie sur le plan affectif et professionnel (trouver un endroit approprié n’est pas évident et s’absenter plusieurs fois par jour de son bureau pour aller « se soulager » n’est pas encore dans le code du travail)… Attention donc aux excès !
MAIS… Ne restons pas sur la pensée négative des risques. Comme le dit la femme de la photo de présentation :
« la masturbation ce n’est pas que pour les hommes vous savez… »
Pour en savoir plus, vous pouvez acheter notre E-book, plaisir solitaire, qui permet aussi de contribuer au financement de l’association Cabinet de Curiosité Féminine.
Vu sur Par-delà le comté d’Arkham, Julia S.
Lune Écarlate éditions, « littératures numériques de l’imaginaire et des Arts Graphiques » m’a proposé la lecture d’une nouvelle associant érotisme et fantasy. Par-delà le comté d’Arkham est un texte de Julia S. publié dans la collection Semitam Tenebris. Il narre la mission d’une jeune fille, Maelys, assez timide, qui souhaite être reconnue dans sa confrérie. Elle […]
Cet article provient de Littérature érotique
Quand j’ai envie, besoin de me distraire sans me prendre la tête pour autant, je vais papoter sur des sites BDSM.
Quand j’ai découvert le BDSM, j’allais sur un site qui a vite perdu de l’intérêt. Les gens s’imaginaient que soumise = salope et au nom de je ne sais quel principe s’autoproclamaient maitre. je ne le nommerai pas car beaucoup trop de fantasmeurs, de mythos et de profiteurs. Donc aucun intérêt.
Par contre j’ai appris beaucoup de choses sur les forums de discussion, certains ont disparu, d’autres existent toujours comme le marché aux esclaves.
Quand j’ai besoin de me détendre, de faire de beaux échanges je vais sur la partie tchat du forum le marché aux esclaves. Évidemment il faut savoir faire le tri. Il y a parfois du lourd. Mais dans l’ensemble je passe de très bon moment. je fais de belles rencontres. Et surtout, je me vide la tête.
j’ai besoin de temps en temps de me divertir, de ne penser ni à mon boulot vanille, ni à Les Anges Déchues. je ne cherche plus à me faire des amis et amies. mon Maitre me suffit. Les gens sont à mon gout trop instables. Ami aujourd’hui et ennemie demain. On ne peut pas faire confiance sans finir par être déçu. Mais ce n’est pas propre au BDSM. C’est la vie qui veut cela. Et si pas déçu, on fini par les perdre de vue. De ma vie d’avant je n’ai plus aucun contact. j’ai bien essayé au début mais voila. Aucune envie de faire des efforts seule. Donc je les laisse avec mon ex. Maintenant, il faut aussi être honnête. j’ai connu des gens avant de vivre avec mon ex. Mais là aussi je n’ai plus aucun contact. Tout simplement parce que invariablement on change, on évolue et on fini par ne plus rien avoir à se dire.
Y a-t-il des gays aux Jeux olympiques? Ouiiiiii! Spectateurs, journalistes, membres de l’encadrement (voire athlètes) gay sont bel et bien présents à Sotchi. La preuve? Le nombre d’utilisateurs du réseau de rencontre gay Grindr a bondi de 185, la semaine dernière, à 541 depuis l’ouverture des JO, note le site du «Wall Street Journal».
Site hacké
L’application américaine n’a pas été bloquée, comme l’a été un service analogue russe, Hunters. Ce dernier a récemment été hacké et ses utilisateurs ont vu s’afficher un message les menaçant d’arrestation et de détention conformément à la «loi sur la propagande gay». Tinder, un service de rencontre hétéro, a rapporté quant à lui une hausse de 400% des connexions dans la station de la Mer noire.
A l’ouverture des JO de Londres, en 2012, l’application Grindr avait subi une panne qui avait alors été interprétée alors comme le résultat d’une surcharge d’utilisateurs.
En mai, le siège d’ILGA (Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels et intersexes) déménagera à Genève, selon une décision du conseil de direction prise en septembre dernier. Ce n’est pas tout: l’association va aussi devenir suisse, après avoir été belge pendant des années, deux métamorphoses qui doivent être approuvées par la Conférence mondiale d’ILGA en octobre, à Mexico.
«Un réel impact sur le reste du monde»
«Genève est la ville qui sert le mieux notre travail global pour les droits de l’homme», explique Alberto Ulises Quero Garcia, responsable pour ILGA à Genève du programme interne des Nations Unies. Il évoque aussi la volonté de s’impliquer davantage dans le mécanisme onusien. «Les décisions prises à l’ONU ont un réel impact sur le reste du monde. Il est donc logique qu’ILGA, qui compte plus de mille membres venant de 120 pays, s’installe à proximité.» A Genève, l’Association est d’ailleurs très active dans la préparation de l’Examen Périodique Universel (EPU). Instauré par l’ONU, ce mécanisme sert à passer en revue le respect des droits de l’Homme par les Etats membres de l’ONU.
ILGA joue un rôle important dans la préparation de cet Examen, aidant les ONG des pays concernés à collecter les informations nécessaires pour faire leurs recommandations et informant les Etats des recommandations des ONG. Lors de la 18e session qui a lieu du 27 janvier au 7 février 2014 à Genève, ce sont la Nouvelle-Zélande, l’Afghanistan, le Chili, le Vietnam, l’Uruguay, le Yémen, Vanuatu et la Macédoine qui ont passé à la casserole.
«On n’en fait jamais assez»
Centrales à la vie de la «Genève internationale», les agences onusiennes commencent à prendre la question LGBTI au sérieux. «Pour nous, les LGBTI sont une population- clé. La discrimination dont ils sont l’objet contribue à les rendre vulnérables au VIH, et cela nous préoccupe beaucoup», affirme Susan Timberlake, cheffe de la division droits de l’Homme et loi à ONUSIDA (Programme commun des Nations Unies sur le VIH/ SIDA). Défense de leurs droits, récolte de données sur la pandémie et mise en place de programmes d’aide sont au coeur du travail de cette agence de l’ONU qui collabore notamment avec ILGA et Arc-International.
«Le respect des droits de l’homme et l’accès aux services de santé sont intimement liés», selon Susan Timberlake qui souligne que l’ONUSIDA compte un conseiller aux questions LGBTI. Un seul conseiller? «On n’en fait jamais assez», avoue-t-elle, notant que les malentendus et les résistances persistent malgré des progrès dans certaines régions du monde. «Les gens pensent qu’on cherche à promouvoir une nouvelle catégorie de droits de l’homme alors qu’il s’agit de respecter ceux qui existent déjà. Ils imaginent aussi que défendre les droits des homosexuels équivaut à soutenir le mariage pour tous.» Susan Timberlake dénonce un débat trop politisé face auquel «nous demandons des choses simples: mettre fin à la discrimination et assurer l’accès à la santé pour tous…»
Le CICR «pragmatique»
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) préconise une approche «pragmatique» de la question LGBTI. Conseillère genre et diversité pour le CICR, Christina Oberli explique: «Nous nous concentrons sur la dignité humaine dans le cadre des conflits armés et autres situations de violence. Si celle-ci est bafouée selon le droit international humanitaire, nous agissons. Les besoins spécifiques comme ceux des LGBTI sont pris en compte par les délégués si nécessaire, mais ne sont pas traités comme une catégorie à part.» Aucune formation en la matière n’est donc prévue. Le CICR travaillant dans des pays où les droits LGBTI ne sont pas respectés, se pose aussi la question de la sécurité des employés concernés. «Nous ne posons aucune question sur l’orientation sexuelle, mais nous attendons des délégués qu’ils fassent preuve de bon sens et nous signalent en toute confidentialité si une mission pourrait leur poser problème. Il s’agit aussi de veiller en tout temps à l’image et la réputation du CICR», souligne Christina Oberli.
Un «long chemin devant nous»
Au Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (UNHCR), Gregory Barras, senior community services officer, souligne que «le travail à accomplir en termes de sensibilité aux LGBTI est énorme». Le HCR a mis en place des formations à la diversité sexuelle il y a deux ans, «mais il est difficile de trouver des financements. Les donateurs ne comprennent pas forcément l’utilité de ces programmes alors qu’il y a un réel manque de connaissances sur cette question.» Pour Gregory Barras, être formé à reconnaître les risques auxquels sont exposés les LGBTI est crucial. «Victimes de violences de la part de leur communauté et de leur famille, leur vulnérabilité nécessite une ligne de conduite et des mesures spécifiques», énoncées d’ailleurs dans des directives inédites datant de 2008 et actualisées en 2012 (voir encadré).
Le HCR travaille avec des organisations locales et tente, selon Gregory Barras, de sensibiliser les employés même dans des pays qui appliquent des lois ouvertement homophobes. «L’expérience aide à gérer les oppositions avec diplomatie pour pouvoir agir. Aucun Etat ne nous a pour l’instant empêchés de faire avancer la discussion autour des droits LGBTI», note-t-il. Et de conclure: «Il y a encore beaucoup de travail mais au niveau international, il y a une vraie volonté d’avancer.» Encore faut-il que les belles déclarations qui sortent du Palais des Nations se traduisent par des actes permettant à chacun de vivre dans la dignité. Oui, le chemin est encore long.
Genève, centre du lobbyingLa cité de Calvin est le carrefour mondial du droit conventionnel.
«Travail de terrain et lobbying sont inséparables. Pour faire une différence à grande échelle pour les réfugiés qui se battent pour survivre dans un contexte homophobe abominable, il faut passer par le lobbying – donc, aller à Genève», affirme Neil Grungras, directeur exécutif d’ORAM (Organisation pour le refuge, l’asile et la migration) qui fait du lobbying pour les réfugiés LGBTI depuis San Francisco. Un bureau à la rue des Pâquis à Genève? «C’est notre rêve ! Genève est au coeur de la politique internationale concernant les réfugiés. Non seulement elle accueille le siège du HCR, mais elle est un lieu de rendez-vous des ONGs et des gouvernements du monde entier. Pour nous, Genève et New York sont deux mains qui construisent ensemble !», dit-il avec enthousiasme.
Une grosse machine
Deuxième centre des Nations Unies dans le monde après le Siège de l’Organisation à New York, Genève y accueille en effet deux tiers de ses activités. Plus de 1600 employés y travaillent pour plus de 8000 réunions chaque année. Par ailleurs, environ 250 organisations non gouvernementales (ONG) sont installées dans la cité de Calvin. Parmi les plus anciennes, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, 1863) ou l’Union européenne de radio-télévision (UER, 1950).
Pour les LGBTI qui fuient leur pays suite aux persécutions, la vie à Genève tient du paradis sur terre. Le témoignage de Lalie, une Camerounaise de 45 ans.
Lalie (prénom d’emprunt) est une survivante. Une survivante des viols, réguliers, collectifs, commis notamment par la police pour lui montrer «comment doit vivre une vraie femme». Une survivante de l’isolement, celui de sa communauté et de sa famille qui l’a internée de longs mois pour essayer de la «guérir» de sa «folie» et de ses «pouvoirs» – elle était soupçonnée d’être une sorcière. Une survivante de la torture, morale et physique: Lalie porte encore les traces des fers qu’on lui a faits porter pendant des mois aux chevilles et aux genoux; elle a été insultée, humiliée, battue, persécutée. «A partir de mes dix-sept ans, je n’ai pensé qu’à quitter le Cameroun. Hélas, je n’en avais pas les moyens. Je vivotais chez des amis, je faisais des petits boulots… J’ai même dormi dans la rue.» Lalie essaye plusieurs fois de se suicider, «mais je ne devais pas employer les bonnes méthodes, je n’ai jamais pu aller jusqu’au bout.» Son enfer dure jusqu’à sa rencontre avec sa compagne, une Suissesse qui a une entreprise au Cameroun. «Elle m’a dit: fuis, ta vie est en danger. Et elle a réussi à me procurer un visa professionnel de trois mois pour la Suisse.»
Lalie a 43 ans et découvre le bonheur de «marcher dans la rue sans être agressée, menacée, insultée. On n’est pas rejeté pour ce qu’on est, on peut vivre comme n’importe quel être humain. J’avais toujours eu une image positive de la Suisse. Je n’ai pas été déçue: c’est un pays extraordinaire. » Miraculée, Lalie qui vit à Genève a désormais un voeu tout simple: «trouver un emploi et vivre tranquillement. Comme tout le monde.»
«Der Kreis» («Le Cercle») a décroché le Teddy Award du meilleur documentaire, ce vendredi au Festival de Berlin, où il était présenté en première mondiale. Le film de Stefan Haupt se base sur la biographie Röbi Rapp et d’Ernst Ostertag, couple iconique de la Zurich gay des années 1950 à nos jours. Mi-docu mi-fiction, il reconstitue l’aventure du Cercle, association homosexuelle pionnière qui a marqué l’Europe de l’après-guerre, avec les acteurs Matthias Hungerbühler, Sven Schelker et Marianne Sägebrecht (héroïne de «Bagdad Café»). Sortie prévue fin octobre sur les écrans alémaniques. Le Teddy Award de la meilleure fiction est revenu à «Eu Não Quero Voltar Sozinho» du Brésilien Daniel Ribeiro.
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Mila Braam est journaliste et romancière.
Mon avis
Une fois n’est pas coutume, vous lirez ma critique avant de découvrir un extrait de ce roman érotique.
La plume de Mila Braam est vive, coquine et gaie et même si les différentes scènes amoureuses ne renouvellent pas le genre, avoir choisi une petite culotte en coton comme narrateur est on ne peut plus rafraîchissant.
Si vous l’avez loupé à sa sortie en 2013, n’hésitez pas à vous le procurer ou à vous le faire offrir, Déshabillez-moi est un roman pétillant qui devrait vous ravir seul/e ou à plusieurs. La preuve, l’auteure l’a dédié “A toutes les porteuses de culotte, à toutes celles qui oublient (parfois) d’en mettre… A tous ceux qui s’interrogent sur leurs secrets.”
Extrait choisi
[...]
Ce matin-là, tu étais en retard pour te rendre à ton travail. Tu fais un beau métier. Tu appartiens à un laboratoire de recherche qui planche sur les mécanismes de la mémoire. Mais la tâche qui t’occupe tant l’esprit que la tienne (de mémoire) est souvent défaillante. La veille, tu avais par exemple oublié de lancer une machine à laver. Et te voilà au réveil, sans culotte dans laquelle fourrer tes fesses et cette petite chatte si aimable.
- Va voir au bazar… Je suis sûr qu’ils auront de quoi te dépanner.
Celui qui vient de te donner ce conseil avisé et qui n’en imagine alors pas les conséquences, c’est Fred. Ton compagnon. Vous n’êtes pas mariés. Vous n’avez pas d’enfants. A chaque fois que vous abordez le sujet, vous vous dites que vous avez bien le temps. Et vous l’avez encore, c’est vrai. Mais, ce matin, tu n’as pas celui de laver ton slip à la main et de le sécher ensuite.
Alors tu descends à la petite boutique de vêtements pas chers en bas de chez vous, ton pantalon de jogging à même la peau. Au fond, tu trouves plutôt agréable de te balader la zézette à l’air. Mais tu ne te sens pas d’aller ainsi au bureau toute une journée. Ça ne te ressemble pas. Ce qui te ressemble, comme je ne vais pas tarder à l’apprendre à ton contact, c’est plutôt :
1. De dire encore zézette à ton âge, et non pas vagin, chatte ou moule ou je ne sais quel autre surnom moins enfantin.
2. D’éviter les conversations où il est question de sexualité en général et de ton sexe en particulier (même avec Fred).
3. De ne faire l’amour que lorsque ton amant en exprime l’envie.
4. De refuser de faire l’amour, y compris quand ton amant en a une très grosse envie.
5. De ne ressentir qu’une sorte de vague chaude entre les jambes en guise d’orgasme.
6. De ne jamais te masturber (c’est une perte de temps).
7. De fermer les yeux quand tu introduis un tampon en toi.
Ce qui te ressemble, aussi, c’est de ne pas passer des heures à choisir une culotte. Et puis, après tout, je ne serai jamais qu’un modèle de secours. Le genre qu’on ne met qu’une fois et qu’on range ensuite dans le tiroir, pour ne plus jamais l’en sortir. Tu ne fourrages pas longtemps dans les grands bacs en grillage métallique, qui débordent de petits étuis en plastiques poussiéreux.
Pourquoi te plais-je immédiatement ? Tout bêtement parce que je porte sur le devant ce petit hippocampe brodé. Et peu importe si ça non plus ne fait pas très adulte. L’hippocampe est, dans le cerveau, le siège de la mémoire épisodique à long terme. En clair, là où réside en nous le souvenir de tous les évènements passés de notre existence. Tu y vois un signe. Un signe de quoi, tu l’ignores encore.
Ton achat effectué - je ne vaux pas bien cher, quelques pièces au fond de ta poche - tu remontes chez toi, tu es déjà en retard. C’est à ce moment-là, devant le grand miroir de la salle de bains, que tu m’enfiles et que tu éprouves l’onde bienfaitrice de mon coton tout neuf. Depuis le salon, Fred s’enquiert :
- C’est bon, t’as trouvé ton bonheur ?
- Oui, oui !
Tu empaquettes le tout dans un vieux jean qui disparaitra bientôt sous ta blouse blanche, et fonces à l’arrêt de bus.
La journée se passe sans encombre ni évènement particulier. La routine de tes expérimentations. Tu te sens bien, avec moi contre toi. Lorsque tu vas faire pipi, à deux ou trois reprises, tu prends un soin tout particulier à t’essuyer les quelques gouttes rebelles qui s’écoulent de ton sexe. Tu veux me garder le plus propre possible. On ne sait jamais… Si d’aventure tu oubliais encore de programmer une lessive ce soir, tu dois pouvoir compter sur moi pour le lendemain. Quand on la ménage, une culotte peut bien durer deux jours, non ?
Je n’ai pas d’avis sur la question. Je ne suis qu’une culotte à la mémoire toute neuve. Juste abandonné au plaisir de frotter ta vulve à chacun de tes mouvements. Je ne sais pas si l’un de tes amants te l’a déjà dit, mais ta chatte sent bon. Quelque chose de très léger, comme du jasmin, en plus sucré peut-être.
Déshabille-moi, Mila Braam, éditions J’ai Lu 5,60 €
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